2. L'évolution de la place de l'Islam dans l'identité nationale
Les attentats du 11 septembre ont aussi provoqué une évolution très importante de la politique religieuse au Pakistan. Ils ont conduit à repenser la place de la religion dans l'identité pakistanaise et ont fait prendre conscience des dangers de la montée des islamistes entretenue par les « djihads » menés à l'extérieur.
Le général Musharraf a décidé, dans son très important discours du 12 janvier 2002, de retrouver les racines du compromis national pakistanais avec l'islam. Il ne s'agit en aucun cas de faire du Pakistan un Etat laïque à l'exemple de la Turquie, même si Pervez Musharraf, qui a vécu dans ce pays, pourrait s'inspirer de l'action modernisatrice d'Atatürk, mais plutôt de prôner, dans l'esprit d'Ali Jinnah, un islam moderne et ouvert et de refuser que le Pakistan ne devienne un Etat religieux. Cette orientation l'a conduit à dissoudre les partis musulmans pakistanais, à fermer un certain nombre d'écoles coraniques ou « madrassas » et à interdire des organisations terroristes islamistes agissant au Cachemire.
En faisant ce choix, le général Musharraf ouvre la voie d'une relance de la construction de l'identité nationale pakistanaise en refusant l'aventure islamiste et la « talibanisation » du pays.