B. UNE OFFRE DE TRAVAIL PLUS EXIGEANTE
Le changement de statut de la R.I.E.P. doit s'accompagner d'une réflexion sur la meilleure manière de mener une mission de réinsertion professionnelle des détenus. Si certaines pistes concernent tous les acteurs du travail pénitentiaire et seront développées à la fin du rapport, d'autres sont spécifiques à la R.I.E.P.
1. Trouver des secteurs à haute valeur ajoutée pour le détenu
L'extension des activités de façonnage à la R.I.E.P. entre en contradiction avec les objectifs de qualification du détenu. Il s'agit, sans abandonner les secteurs traditionnels de la R.I.E.P., de trouver plutôt de nouveaux secteurs d'activité, suffisamment rentables pour ne pas remettre en cause l'équilibre financier de la R.I.E.P., mais propres à conduire à une qualification du détenu.
Tous les acteurs du travail pénitentiaire ont souligné la difficulté à trouver de tels secteurs d'activité. L'étude menée par la division de législation comparée du Sénat montre que, dans ce domaine, les autres pays européens ne font pas preuve de davantage d'imagination que la France. Une réflexion sur cette question doit cependant être menée.
mesure 21 : conduire une étude internationale sur les métiers du travail pénitentiaire.
Quelques idées méritent d'ores et déjà d'être évoquées. Les métiers de l'informatique, de la numérisation d'archives et de la PAO peuvent encore être développés. Pour la R.I.E.P., les marchés sont là, ses prix sont compétitifs. Ces domaines d'activité sont qualifiants et les salaires offerts, sans être à la hauteur des salaires du marché extérieur, s'approchent du SMIC. Certes, ces activités ne peuvent s'adresser à tous les détenus, mais le développement de créneaux de travail « haut de gamme » permettrait de libérer des places dans les autres ateliers pour les détenus moins qualifiés.
mesure 22 : développer les métiers de la numérisation d'archives, de l'informatique et de la PAO .
Par ailleurs, le secteur de services, par télétravail, offre des débouchés intéressants. Les prisons américaines ont par exemple développé des « call-center » gérés par les détenus. Pourquoi ce qui est possible Outre-Atlantique ne le serait-il pas en France ?
mesure 23 : développer les services par le télétravail , et notamment les « call-center ».
Enfin, un secteur d'activité plus traditionnel est aujourd'hui négligé par la R.I.E.P. : l'artisanat et les métiers d'art. Les psychologues du travail reconnaissent pourtant que ce type d'activité s'avère souvent très structurant pour le détenu. Il permet d'accueillir des détenus moins qualifiés au départ et de leur apprendre un métier.
mesure 24 : relancer le secteur de l'artisanat et des métiers d'art .