C. L'IMPÉRATIF DE L'ÉVALUATION
1. Une évaluation acceptée...
Le
système universitaire, par son appartenance au secteur public, ne
saurait par miracle échapper aux défauts majeurs de
celui-ci : l'absence de mécanismes d'incitation/sanction, de
confrontation des objectifs aux résultats et de mesure de la performance
susceptibles de le réguler, la tendance aussi à
préférer le contrôle
a priori
plutôt que de
faire confiance d'emblée, quitte à évaluer ensuite.
Le paradoxe est que les universitaires estiment que leurs initiatives et
leur volonté d'innover sont brimées par un contrôle
étroit et tatillon de l'administration centrale et une bureaucratisation
envahissante, et, à l'inverse, l'observateur extérieur, et
d'abord l'étudiant, a l'impression d'un système anarchique et
hors de tout contrôle.
Pourtant,
l'idée même d'évaluation est
acceptée
tant au niveau individuel qu'au stade collectif
. Un
comité national d'évaluation des établissements à
caractère scientifique, culturel et professionnel (CNE) a
été mis en place il y deux décennies et s'est
rapproché, après une phase de description de la
réalité universitaire, du ministère et des
établissements pour mettre en place grilles d'évaluation et
instruments d'aide à la prise de décision. Les instances
universitaires et de recherche pratiquent en permanence, même si c'est de
façon imparfaite, l'évaluation des performances des chercheurs.
Un plébiscite en faveur de l'évaluation des enseignements
Une
très nette majorité, soit 81,5 % des répondants, est
favorable à l'évaluation par les étudiants des
enseignements, près de 55 % y étant même très
favorables, alors que 9 % n'y sont pas du tout favorables. Il est vrai que ce
type d'évaluation se pratique déjà couramment, et parfois
depuis de nombreuses années, dans certains établissements.
Les universitaires manifestent une réelle volonté de
transparence
puisque, parmi ceux qui sont favorables au principe d'une
évaluation de leurs enseignements par les étudiants, ils ne sont
que moins de 17 % à souhaiter que les résultats de cette
évaluation soient communiqués à eux seuls. La très
grande majorité est favorable à la diffusion de ces
résultas d'évaluation, la moitié acceptant qu'ils soient
communiqués aux responsables de l'établissement, et le tiers
à l'ensemble de l'université.
Votre rapporteur voit dans ces
résultats une marque indéniable de la confiance des
universitaires dans leurs qualités d'enseignants.