E. UN COÛT DU TRAVAIL INUTILEMENT ACCRU AU DÉTRIMENT DE L'IMAGE DU SITE FRANCE
La compétitivité reste encore largement déterminée par le coût total du facteur travail, mais celui-ci doit être mis en rapport avec la productivité.
Toutefois la productivité prise en compte par les chefs d'entreprise dans leur décision d'investir en France, tient compte également de facteurs plus psychologiques, qui affectent l'image du site France auprès des investisseurs étrangers.
Pour tous les interlocuteurs de la mission, la réduction de la durée du travail a, de ce point de vue, non seulement perturbé le fonctionnement des entreprises, grandes ou petites, mais encore porté une atteinte grave à l'image de notre pays comme terre d'accueil des investissements étrangers.
1. Des indicateurs globaux encore relativement satisfaisants
Le niveau plutôt élevé de la productivité du travail en France place notre pays dans une position intermédiaire au regard de la compétitivité des coûts salariaux, pourtant rendus relativement élevés par l'importance des charges sociales .
a) La compétitivité des coûts salariaux
Si les coûts salariaux apparaissent moins élevés que dans certains pays développés européens, ainsi qu'aux États-Unis et au Japon, il convient de remarquer les efforts réalisés par des pays comme le Royaume-Uni, la Suède ou encore l'Italie, qui nuancent pour le moins la performance française et illustrent la nécessité de rester vigilants quant à l'évolution de notre compétitivité.
En attendant, on peut rappeler qu'au regard de l'évolution des coûts salariaux, l'économie française peut être considérée comme plus compétitive que l'Allemagne, la Belgique, le Danemark et l'Autriche, et à un niveau comparable à celui des Pays-Bas.
Mesure de la compétitivité
Moyenne 1999 |
Décembre 2000 |
Janvier 2001 |
Février 2001 |
|
Coûts salariaux horaires comparés dans l'industrie (France = 100) |
||||
Allemagne |
122,1 |
117,1 |
117,2 |
117,0 |
Belgique |
111,1 |
107,3 |
107,1 |
106,9 |
Danemark |
108,0 |
105,7 |
105,5 |
105,4 |
Autriche |
104,4 |
101,5 |
101,4 |
101,3 |
France |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
Pays-Bas |
99,7 |
97,8 |
97,0 |
97,0 |
Finlande |
92,5 |
91,1 |
90,9 |
90,8 |
Royaume Uni |
83,8 |
90,4 |
87,5 |
87,6 |
Suède |
90,2 |
89,0 |
86,8 |
85,8 |
Italie |
80,4 |
77,3 |
77,2 |
77,2 |
Irlande |
67,6 |
67,8 |
68,0 |
68,1 |
Espagne |
68,2 |
66,2 |
66,2 |
66,2 |
Portugal |
30,2 |
30,3 |
30,3 |
30,3 |
Japon |
112,4 |
124,5 |
115,8 |
118,3 |
Etats-Unis |
92,1 |
110,5 |
105,8 |
107,6 |
Source : Rexecode
L'amélioration constatée vis à vis des États-Unis et du Japon s'explique essentiellement par la baisse de l'euro.