SYNTHÈSE DES PRINCIPAUX RÉSULTATS
1.10. SIGNALÉTIQUE
ï La grande majorité des HEC "expatriés" résident dans un pays de l'Union Européenne (41 %) ou en Amérique du Nord (22 %).
Les pays les plus représentés sont les USA (19 %), la Grande-Bretagne (17 %) ; la Suisse (9 %) et l'Allemagne (6 %).
ï Plus de la moitié (57 %) ont moins de 40 ans
ï 7 sur 10 (72 %) sont de nationalité française
ï 8 sur 10 (8 %) sont mariés et 7 sur 10 (69 %) ont un ou plusieurs enfants
ï Les 2/3 (64 %) sont salariés
ï La moitié sont actionnaires de leur entreprise et 20 % sont "patrons" ou "associés"
ï Près de 30 % travaillent dans le secteur financier et près de 20 % dans le secteur industriel. Le conseil, l'informatique et les nouvelles technologies, la grande consommation, le luxe emploient 7 à 9 % des HEC "expatriés"
ï 6 sur 10 travaillent ou ont travaillé dans des entreprises multinationales, 4 sur 10 dans des entreprises françaises et 3 sur 10 dans des entreprises du pays de résidence
ï Les HEC "expatriés" ont vécu et travaillé dans un, deux, voire trois pays étrangers et ils ont passé deux fois plus de temps à l'étranger qu'en France.
1.11. RAISONS DE QUITTER LA FRANCE
ï Les raisons les plus souvent invoquées concernent :
- Le métier : Les expatriés ont saisi une proposition, sont partis pour progresser et parce que l'exercice de leur métier est plus intéressant qu'en France.
- Les revenus : Les revenus sont plus élevés et moins taxés qu'en France.
- La culture : Ils avaient envie de découvrir une autre culture ou d'échapper à la "mentalité française" (administration envahissante et esprit d'entreprise pénalisé).
ï La quasi-totalité des répondants (96 %) ont vérifié à l'expérience le bien-fondé des raisons qui les avaient conduits à quitter la France.
1.12. POINTS FORTS ET POINTS FAIBLES DE LA FRANCE
A. ï Pour la grande majorité des répondants la France a des forces et des faiblesses évidentes.
Ses points forts sont la protection sociale, le système de santé, le système éducatif, la vie culturelle et la retraite.
Ses points faibles sont les revenus nets du travail et du capital, la qualité de vie et la sécurité, la qualité de l'habitat.
1.13. PROXIMITÉ À LA FRANCE
ï 42 % des "expatriés" sont décidés à revenir en France, dont la majorité (30 %) avant la retraite.
Ce pourcentage est un peu plus élevé parmi les Français (50 %), les plus jeunes (58 % des moins de 30 ans) et les salariés (51 %).
Les autres n'ont pas encore pris de décision (33 %) ou ont décidé de rester dans leur pays de résidence (24 %).
ï Ceux qui ont choisi de "ne pas rentrer" en France fondent leur décision sur...
- Les reproches qu'ils adressent à la France : Fiscalité dissuasive, contraintes administratives, système qui encourage la paresse et pénalise l'initiative, conflits sociaux et grèves à répétition,...
- Le fait qu'ils ont "pris racine" dans leur pays d'accueil et n'ont plus d'attaches en France
- La conviction que la France est le pays idéal pour passer des vacances mais pas pour résider en permanence, afin "d'en avoir les avantages mais pas les inconvénients".
ï Un peu plus du tiers (37 %) cotisent à une ou plusieurs caisses de retraite en France
ï Moins de 6/10 (58 %) ont eu l'impression de s'expatrier en quittant la France
Ce % est différent selon que les répondants résident dans un pays d'Europe (45 %), en Amérique du Nord (70 %) ou en Asie (80 %).
Les retraités, installés de longue date dans leur pays de résidence, ne se sentent plus expatriés (35 %).
ï Un peu plus de la moitié seulement (55 %) passent "toujours" ou "souvent" leurs vacances en France.
ï Les enfants des Français seront Français (57 %) ou auront la double nationalité (35 %).
Les enfants de ceux qui ont la double nationalité l'auront également.
ï La moitié des enfants fréquentent des établissements scolaires Français
Lorsqu'ils choisissent un établissement du pays de résidence (45 %) ou d'un pays tiers (17 %) ; c'est parce que ceux-ci sont de bonne qualité, que les enfants sont parfaitement intégrés dans le pays ou que les établissements français sont inexistants ou trop éloignés (21 %), plus rarement parce qu'ils sont de mauvaise qualité (8 %).
ï 85 % des Français et 91 % de ceux qui ont la double nationalité sont déclarés au Consulat
Ceux qui ne sont pas déclarés trouvent cette démarche inutile et compliquée ou n'ont pas "encore" pris le temps de l'accomplir.
ï Près de 6/10 (58 %) ne participent pas ou très peu à la vie de la communauté francophone ; mais les 2/3 sont prêts à aider les nouveaux arrivants français.
Constituée dans le prolongement des travaux déjà effectués par le Sénat sur la « fuite des cerveaux », la mission d'information sur l'expatriation des compétences, des capitaux et des entreprises a voulu répondre à la question suivante : face à la mobilité croissante des hommes, des entreprises et des capitaux, la France est-elle en train de perdre une partie de ses forces vives, ou fait-elle en sorte de tirer le meilleur parti de ses réels atouts ?
Au vu des témoignages recueillis en France et à l'étranger, et notamment, de ceux exprimés directement par plusieurs centaines d'expatriés dans le cadre d'un forum internet, ainsi que d'une étude réalisée auprès des anciens diplômés d'HEC expatriés, le rapport d'information de la mission s'est donné pour tâche d'évaluer l'ampleur et, surtout, la signification des mouvements d'expatriation.
Il dresse un inventaire des handicaps qui viennent affaiblir l'attractivité et la compétitivité de notre pays, démontrant que la France a tendance à gâcher ses atouts par des attitudes et des choix à contre-courant.
Considérant que l'État doit d'abord se moderniser profondément et mieux tirer avantage de la mondialisation, il propose une stratégie offensive visant à :
• doter l'entreprise « France » d'un cadre fiscal et social plus attractif ;
• dynamiser la recherche et l'innovation et favoriser le rayonnement de tous les talents ;
• développer une politique globale, volontaire et cohérente de l'ouverture à l'international.