4. Favoriser l'insertion des jeunes dans le monde du travail par le développement du tutorat-référent
Votre rapporteur est extrêmement attaché au développement du tutorat qui peut s'avérer un soutien précieux pour des jeunes peu familiarisés avec le monde du travail.
Ce tutorat peut d'ailleurs être dénommé " référent professionnel " pour éviter toute perception négative pour le jeune.
Le " tuteur " parce qu'il détient déjà une expérience professionnelle peut apporter des conseils et un regard utile au titulaire d'un emploi-jeune lors de la phase initiale de création de l'emploi-jeune mais surtout " à la sortie " dans l'hypothèse où le jeune doit rechercher un emploi nouveau à l'issue du contrat de cinq ans.
Tous les jeunes n'ont pas besoin d'un tuteur ; mais en revanche, il aurait été important de permettre systématiquement l'accès du titulaire d'un emploi-jeune à un tuteur nommément désigné quitte à ce que celui-ci soit, le cas échéant, peu sollicité.
Il est révélateur que les institutions et entreprises publiques qui ont recouru aux emplois-jeunes aient mis en avant le principe du tutorat : la Poste a mis un dispositif de tutorat proche de celui appliqué dans l'apprentissage ; les emplois-jeunes des associations subventionnées par EDF-GDF doivent prévoir un tuteur ; chaque adjoint de sécurité doit être suivi par un tuteur qui suit dix emplois-jeunes en moyenne, votre rapporteur ayant déjà souligné les limites de la mise en application.
Il convient à nouveau de développer le tutorat en l'ouvrant à tous les jeunes qui souhaitent quitter leur emploi-jeune en vue de postuler dans une entreprise privée. La mesure de suivi ne serait pas rendue obligatoire pour ne pas stigmatiser les titulaires d'emplois-jeunes. En revanche, tout emploi-jeune qui le souhaite doit pouvoir être conseillé par une personne expérimentée pour l'aider à formaliser son projet professionnel, à partir de son expérience d'emploi-jeune ou en-dehors de celle-ci, l'assister dans les démarches pratiques de recherche d'emploi et assurer un suivi durant les premiers mois de travail.
Le tuteur-référent doit être une personne active, riche d'un passé professionnel, éventuellement proche de l'âge de la retraite, pouvant apporter une démarche de conseil efficace pour l'accès à l'entreprise. Le tuteur-référent peut être issue d'une entreprise différente de celle dans laquelle le jeune souhaite rentrer. Le tuteur-référent pourra jouer un rôle important au moment où le jeune ayant quitté l'emploi-jeune et cherchant ses repères dans une nouvelle entreprise traversera peut-être des périodes de remise en question.
Beaucoup d'emplois-jeunes refusent d'anticiper la recherche d'un nouvel emploi parce qu'ils redoutent le passage au secteur privé. Le dispositif de tutorat-référent pour aider au changement d'emploi, favorisera la professionnalisation des titulaires d'emplois-jeunes.