2. Vers une éthique des moyens de communication
Des réflexions de cette nature, comportant de tels
enjeux, doivent être ouvertes à tous ceux qui se sentent
concernés, à commencer par les professionnels de l'image. Pour
que son assise soit la plus large possible, elle doit intégrer les
professionnels de l'image et des médias au même titre que les
"consommateurs d'images".
Tant au cours des auditions que lors d'interventions publiques, diverses
personnalités ont été amenées à
reconnaître la nécessité d'une réflexion
éthique.
" A quand une éthique du
virtuel ? "
, s'interroge aussi Philippe Quéau.
Il ne paraît pas souhaitable, cependant, de traiter à part le
virtuel. Il faut éviter la multiplication d'instances de conseil ou de
régulation spécialisées d'autant que l'image, le virtuel,
l'information forment un ensemble indissociable. Le virtuel fait partie de
l'image, l'image de l'information, l'information des NTIC.
La Commission nationale de l'informatique et des libertés, le Conseil
supérieur de l'audiovisuel, et l'Autorité de régulation
des télécommunications sont, dans leurs domaines respectifs, des
autorités administratives indépendantes, chargés de
missions de régulation et de contrôle
145(
*
)
Le Conseil Supérieur de
Télématique est un organisme consultatif chargé de
définir des règles professionnelles. Tous interviennent dans les
NTIC.
Partant du constat que, dans leur diversité, ces institutions sont
toutes impliquées dans les NTIC, mais qu'aucune ne traite des
conséquences de l'apparition des techniques numériques sur les
images -et, à travers l'image, sur l'information, voire même sur
les libertés publiques- on pourrait concevoir de leur confier une
mission commune de réflexion sur l'utilité et les missions d'un
éventuel "comité d'éthique des nouvelles technologies
d'information".
Face à des problèmes de même nature concernant les
conséquences du progrès des sciences et des techniques sur les
droits fondamentaux de la personne et les équilibres de la
société, c'est la démarche qui a été
retenue, avec la création d'un "comité consultatif national
d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé"
146(
*
)
.
Il est temps de réfléchir, comme ce fut le cas il y a quinze ans
pour la bioéthique, à une "infoéthique".
Une nouvelle éthique ne s'impose ni par la force, ni par la loi, mais le
législateur ne peut s'en désintéresser pour autant. Il lui
appartient d'éclairer l'opinion. Telle est bien la mission de l'Office
parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques.