Affaires européennes
M. Denis BADRÉ
Table des matières
- I. LES RELATIONS ENTRE LA FRANCE ET LE BUDGET EUROPÉEN
-
II. LE PROJET DE BUDGET DES COMMUNAUTÉS
EUROPÉENNES POUR 2003
-
A. LES DÉPENSES DU PROJET DE BUDGET POUR 2003
- 1. Le Conseil, modérateur traditionnel de la Commission
- 2. Hausse modérée des dépenses agricoles
- 3. Les dépenses d'actions structurelles sont conformes au cadre pluriannuel, en dépit d'une exécution très insuffisante
- 4. Les dépenses liées aux politiques internes
- 5. Les dépenses liées aux actions extérieures
- 6. Les aides de pré-adhésion
- 7. Les dépenses administratives
- B. LES RECETTES
-
A. LES DÉPENSES DU PROJET DE BUDGET POUR 2003
-
III. PRINCIPALES OBSERVATIONS DE VOTRE RAPPORTEUR
- 1. L'évolution de la contribution française, témoin d'une évaluation perfectible du budget communautaire
- 2. Le budget communautaire entre opportunisme conjoncturel et volontarisme politique
- 3. Une procédure budgétaire insuffisamment démocratique
- 4. Une programmation peu efficace et des dysfonctionnements de gestion majeurs
- 5. La mise en place de la modernisation des procédures de gestion
I. LES
RELATIONS ENTRE LA FRANCE ET LE BUDGET EUROPÉEN
2
A. LA CONTRIBUTION FRANÇAISE
2
1. Une évolution à nuancer du fait du décalage entre
prévision et exécution
2
2. Evolution sur le long terme et composition du
prélèvement
3
3. Une contribution majeure au sein de l'Union
5
B. LES VERSEMENTS DU BUDGET EUROPÉEN EN FRANCE
5
1. La France est le premier pays bénéficiaire de l'Union
6
2. La France est toutefois contributeur net
8
II. LE PROJET DE BUDGET DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES POUR
2003
9
A. LES DÉPENSES DU PROJET DE BUDGET POUR 2003
9
1. Le Conseil, modérateur traditionnel de la Commission
9
2. Hausse modérée des dépenses agricoles
12
3. Les dépenses d'actions structurelles sont conformes au cadre
pluriannuel, en dépit d'une exécution très
insuffisante
15
4. Les dépenses liées aux politiques internes
17
5. Les dépenses liées aux actions extérieures
20
6. Les aides de pré-adhésion
22
7. Les dépenses administratives
23
B. LES RECETTES
25
III. PRINCIPALES OBSERVATIONS DE VOTRE RAPPORTEUR
28
1. L'évolution de la contribution française, témoin
d'une évaluation perfectible du budget communautaire
28
2. Le budget communautaire entre opportunisme conjoncturel et volontarisme
politique
31
3. Une procédure budgétaire insuffisamment
démocratique
32
4. Une programmation peu efficace et des dysfonctionnements de gestion
majeurs
33
5. La mise en place de la modernisation des procédures de gestion
34
I. LES RELATIONS ENTRE LA FRANCE ET LE BUDGET EUROPÉEN
A. LA CONTRIBUTION FRANÇAISE
1. Une évolution à nuancer du fait du décalage entre prévision et exécution
Le
prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit du budget des
Communautés européennes est évalué par
l'article 33 du projet de loi de finances pour 2003 à
15,8 milliards d'euros
, soit 6,3% des recettes fiscales nettes.
Il s'accroît de 8 % et de 1,18 milliard d'euros par rapport
à la prévision d'exécution pour 2002, mais
s'inscrit en baisse de 1,07 milliard d'euros, soit 6,3%, par rapport au
montant prévisionnel inscrit en loi de finances initiale pour 2002. Il
convient toutefois de préciser que depuis 1989, le montant
prévisionnel du prélèvement sur recettes tend à
être surestimé
, notamment du fait du surcalibrage des
crédits de paiement de la politique régionale communautaire, de
la difficulté de l'évaluation des reports en cas de solde
excédentaire de l'exercice antérieur, et de l'ajustement des
prévisions relatives aux assiettes TVA et PNB.
De fait, l'évolution constatée entre 2002 et 2003 tient tant
à un effet de base sur la LFI 2002 qu'à des révisions
intégrées dans le PLF 2003
. Ainsi la surestimation du montant
inscrit en LFI 2002 vient de ce que le solde excédentaire du budget
communautaire
1(
*
)
au titre de l'exercice 2001 a
atteint le niveau historique de 15 milliards d'euros contre 3,5 milliards
d'euros anticipés dès la LFI, ce qui a eu pour effet de
réduire
in fine
le montant de la contribution française de
1,9 milliard d'euros. Les autres facteurs de réduction du
prélèvement sur recettes en 2002 sont des recouvrements de
ressources propres inférieurs aux prévisions (- 368 millions
d'euros), l'impact favorable de la révision des assiettes de TVA
(- 229 millions d'euros) et une forte hausse des recettes diverses de
l'UE. Ces facteurs sont en revanche partiellement compensés par la
révision à la hausse du montant de la correction britannique
(+ 86 millions d'euros) et par la hausse de la ressource PNB (+ 335
millions d'euros). De même la baisse observée entre la LFI 2002 et
le PLF 2003 tient essentiellement à une estimation de solde
excédentaire de l'exercice 2002 supérieure à celle
prévue en LFI (8 milliards d'euros contre 3,5 milliards d'euros). Cette
baisse est également due à la charge exceptionnelle
supportée en 2002 du fait de l'application rétroactive de la
hausse des frais de perception retenus sur les ressources propres
traditionnelles (cf. encadré sur la nouvelle décision ressources
propres dans la partie « recettes » du budget
communautaire) à l'exercice 2001.
2. Evolution sur le long terme et composition du prélèvement
L'effort financier de la France en faveur de l'Union européenne connaît une progression constante et a doublé (en euros courants) depuis 1990 . Il représente toutefois une part relativement stable des recettes fiscales nettes depuis 1997 (mais seulement 3,7% en 1980), en raison du dynamisme des recettes fiscales en période de forte croissance puis de la sous-exécution massive du budget communautaire en 2000-2001. Après une forte augmentation de 1990 à 1994 suivie d'une stagnation, le prélèvement a repris un rythme de progression rapide à partir de 1997 et tend à nouveau à se stabiliser depuis deux ans en exécution.
Evolution depuis 1994 du prélèvement sur
recettes
de la France
|
|||||
(millions d'euros) |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
LFI |
13 842,4 |
13 415,5 |
13 568,0 |
13 263,1 |
13 949,1 |
Exécution |
12 582,6 |
11 924,9 |
12 261,2 |
13 391,0 |
13 960,0 |
Evolution en exécution (%) |
7 |
-5 |
3 |
9 |
4 |
Part dans les recettes fiscales nettes (%) |
6,6 |
6 |
5,9 |
6,2 |
6,3 |
Prélèvement net des frais de perception |
12 395,0 |
11 735,4 |
12 098,1 |
13 213,6 |
13 794,5 |
|
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
LFI |
14 482,7 |
15 016,2 |
15 168,7 |
16 870,0 |
15 800,0 |
Exécution |
13 892,6 |
14 659,8 |
14 500,0 |
14 624,0 |
|
Evolution en exécution (%) |
0 |
6 |
-1 |
0,8 |
8 (PLF) |
Part dans les recettes fiscales nettes (%) |
5,8 |
6,1 |
5,98 |
6 |
6,3 |
Prélèvement net des frais de perception |
13 725,6 |
14 474,5 |
14 337,2 |
14 041,9 |
15 426,0 |
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
|
|
|
A
moyen terme, la contribution de la France devrait continuer de
croître
sous le double effet de l'entrée en vigueur en 2002 de
la nouvelle décision ressources propres et de la croissance du budget
communautaire, en particulier du fait du financement de l'élargissement.
Le prélèvement sur recettes inclut
quatre ressources propres
communautaires de nature fiscale
, qui ont succédé
2(
*
)
au système originel de contribution
étatique et que l'on peut classer en deux groupes :
- les ressources propres dites « traditionnelles » ou
« par nature » que sont les cotisations sur le sucre et les
droits de douane, perçues dans le cadre des politiques communautaires et
recouvrées puis reversées par les administrations
nationales ;
- les ressources assises sur les assiettes de TVA et de PNB, provenant des
Etats membres et calculées comme des contributions nationales. La
ressource PNB, assise sur le PNB global de la Communauté, constitue la
recette d'équilibre du budget et son financement est réparti au
pro rata de la part de chaque Etat membre dans le PNB communautaire.
La structure du prélèvement a évolué depuis dix ans
(en particulier suite à la décision « ressources
propres » de 1994), comme l'illustre le graphique ci-après.
La régression des ressources propres traditionnelles et surtout de la
ressource TVA s'est accompagnée d'un doublement de la part de la
ressource PNB
, qui représente aujourd'hui 55,1% du
prélèvement et dont la primauté se trouve renforcée
pour l'avenir par le récent aménagement des ressources propres.
Pour 2003 le prélèvement sur recettes de la France comprend
1 350 millions d'euros au titre des droits de douane, 145 millions
d'euros pour les cotisations sucre et isoglucose, 5 600 millions d'euros pour
la ressource TVA et 8 705 millions d'euros au titre de la ressource PNB.
3. Une contribution majeure au sein de l'Union
La
France est le second pays contributeur du budget communautaire avec
17,3 %
, derrière l'Allemagne qui le finance à hauteur de
23 %, et devant l'Italie et le Royaume-Uni qui apportent 14,2% des
recettes. Le Royaume-Uni bénéficie depuis 1984 d'un
mécanisme dérogatoire de correction, en ce que les deux tiers de
son déséquilibre budgétaire constaté (entre sa
contribution et les versements reçus de la Communauté) sont pris
en charge par les autres Etats-membres, au premier rang desquels la France qui
devrait financer 30,4% du mécanisme selon le projet de budget pour 2003,
devant l'Italie avec 25,6%.
La part de la contribution française est demeurée relativement
stable
depuis huit ans, comme l'indique le tableau
suivant :
Evolution de la part de chaque Etat membre dans les ressources communautaires |
||||||||||
(en %) |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
Tendance globale |
Allemagne |
31,4 |
29,2 |
28,3 |
25,1 |
25,5 |
24,8 |
25,5 |
23,4 |
23,0 |
æ |
Autriche |
2,6 |
2,6 |
2,8 |
2,5 |
2,5 |
2,4 |
2,6 |
2,3 |
2,3 |
æ |
Belgique |
4 |
3,9 |
3,9 |
3,8 |
3,9 |
3,9 |
4,3 |
3,9 |
3,8 |
æ |
Danemark |
1,9 |
1,9 |
2 |
2,1 |
2 |
1,9 |
2,1 |
2,1 |
2,1 |
ä |
Espagne |
5,4 |
6,4 |
7,1 |
7 |
7,6 |
7,3 |
8,1 |
8,3 |
8,2 |
ä |
France |
17,5 |
17,5 |
17,5 |
16,5 |
17 |
16,5 |
17,6 |
17,6 |
17,3 |
à |
Grèce |
1,5 |
1,6 |
1,6 |
1,6 |
1,6 |
1,5 |
1,7 |
1,7 |
1,7 |
ä |
Finlande |
1,3 |
1,4 |
1,4 |
1,4 |
1,5 |
1,4 |
1,5 |
1,5 |
1,5 |
ä |
Irlande |
1 |
1 |
0,9 |
1,2 |
1,3 |
1,2 |
1,4 |
1,3 |
1,3 |
ä |
Italie |
9,5 |
12,7 |
11,5 |
12,9 |
13 |
12,5 |
13,8 |
14,5 |
14,2 |
ä |
Luxembourg |
0,3 |
0,2 |
0,2 |
0,3 |
0,2 |
0,2 |
0,3 |
0,2 |
0,2 |
à |
Pays-Bas |
6,4 |
6,2 |
6,4 |
6,2 |
6,2 |
6,2 |
6,9 |
5,9 |
6,0 |
æ |
Portugal |
1,3 |
1,4 |
1,4 |
1,4 |
1,5 |
1,4 |
1,5 |
1,5 |
1,5 |
ä |
Royaume-Uni |
13,6 |
11,6 |
11,9 |
15,2 |
13,4 |
15,8 |
9,9 |
12,9 |
14,2 |
à |
Suède |
2,4 |
2,8 |
3,1 |
2,9 |
2,8 |
3 |
3 |
2,6 |
2,7 |
à |
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
|
|
|
|
|
|
|
B. LES VERSEMENTS DU BUDGET EUROPÉEN EN FRANCE
Votre
rapporteur tient à rappeler au préalable qu'il ne cautionne pas
la problématique du « taux de retour », et
n'adhère pas aux discours et débats tendant à
réduire la participation budgétaire de chaque Etat membre au
simple constat d'un bénéfice ou d'un coût net. Il
considère en effet que cette logique comptable tend à exacerber
les aspirations individualistes de chaque Etat et ne fait que nuire à la
perception de la communauté d'intérêts que sous-tend bien
l'Union européenne.
La mise en exergue de la contribution nette de la France au budget
communautaire est conforme aux obligations légales et à l'esprit
d'une analyse budgétaire stricte, mais votre rapporteur estime qu'il
conviendrait à cet égard de réformer la
présentation budgétaire communautaire, afin qu'elle mette
davantage l'accent sur les bénéfices communs plutôt que sur
les gains nationaux.
1. La France est le premier pays bénéficiaire de l'Union
La France bénéficie largement des politiques communautaires puisqu'elle a reçu en 2000 3( * ) 12 187,8 millions d'euros, ce qui en fait le premier pays bénéficiaire en volume (place habituellement dévolue à l'Espagne) avec 16,7% de l'ensemble des versements de la Communauté aux Etats . L'essentiel des paiements reçus résulte de la PAC puisqu'en 2000 73,9% de ces versements provenaient du FEOGA-Garantie, et 20,7% des fonds structurels.
Dépenses communautaires en France au titre des principales politiques communes |
|||||||
(millions d'euros courants) |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Variation
|
Part de chaque poste en 2000 |
|
AGRICULTURE |
9 149,0 |
9 014,4 |
9 445,9 |
9 005,9 |
-1,6% |
73,9% |
|
Taux de retour* |
22,5% |
23,2% |
23,8% |
22,2% |
|||
Aides directes |
6 398,5 |
6 420,1 |
6 351,5 |
6 049,5 |
-5,5% |
49,6% |
|
Restitutions à l'exportation |
1 329,8 |
1 157,3 |
1 480,4 |
1 340,4 |
0,8% |
11,0% |
|
Développement rural |
- |
- |
- |
474,1 |
3,9% |
||
Autres |
1 420,7 |
1 437,0 |
1 614,0 |
1 141,9 |
-19,6% |
9,4% |
|
ACTIONS STRUCTURELLES |
2 460,3 |
2 240,0 |
2 864,2 |
2 520,7 |
2,5% |
20,7% |
|
Taux de retour* |
9,4% |
7,9% |
10,7% |
9,1% |
|||
Objectif n°1 |
- |
- |
- |
457,4 |
3,8% |
||
Objectif n°2 |
- |
- |
- |
952,7 |
7,8% |
||
Objectif n°3 |
- |
- |
- |
767,2 |
6,3% |
||
Autres actions structurelles |
- |
- |
- |
71,2 |
0,6% |
||
Initiatives communautaires |
- |
- |
- |
256,9 |
2,1% |
||
Actions innovatrices et assistance technique |
- |
- |
- |
15,3 |
0,1% |
||
Fonds de cohésion |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0% |
||
POLITIQUES INTERNES |
600,9 |
604,9 |
544,7 |
661,2 |
10,0% |
5,4% |
|
Taux de retour* |
12,9% |
13% |
12,7% |
13,1% |
|||
Formation, jeunesse, culture, audiovisuel, information et autres actions sociales |
95,2 |
76,5 |
95,2 |
104,1 |
9,3% |
0,9% |
|
Energie et contrôle de sécurité sanitaire d'Euratom |
7,5 |
6,0 |
6,8 |
7,1 |
-5,3% |
0,1% |
|
Environnement et autres |
14,7 |
12,0 |
10,0 |
9,5 |
-35,4% |
0,1% |
|
Protection des consommateurs, marché intérieur, industrie |
29,7 |
28,8 |
36,9 |
24,8 |
-16,5% |
0,2% |
|
Réseaux transeuropéens |
27,8 |
38,2 |
44,6 |
58,4 |
110,1% |
0,5% |
|
R&D technologique |
404,2 |
425,9 |
338,0 |
446,6 |
10,5% |
3,7% |
|
Autres politiques internes |
21,8 |
17,5 |
13,2 |
10,7 |
-50,9% |
0,1% |
|
Total |
12 210,2 |
11 859,3 |
12 854,7 |
12 187,8 |
-0,2% |
||
Taux de retour global* |
17,1% |
16,5% |
18,2% |
16,7% |
|||
* Le taux de retour constitue la part des dépenses communautaires versées à la France. |
|||||||
Source : Commission européenne, rapports sur la répartition des dépenses opérationnelles de l'UE. |
La
structure des dépenses effectuées par la Communauté en
France est en effet singulière.
Notre vocation agricole nous fait
bénéficier largement des crédits du FEOGA-Garantie
et,
à moindre titre, du FEOGA-Orientation (ce dernier constituant un fonds
structurel). Ainsi la France a bénéficié en 2001 d'un taux
de retour sur la PAC de 22 %, après 22,2% en 2000, au
bénéfice du développement rural
4(
*
)
plutôt que des dépenses de marché.
A contrario, le nouvel effort de concentration des fonds structurels sur les
régions les plus en difficulté, né de la réforme
Agenda 2000
5(
*
)
, se traduit par une diminution du
taux de retour de la France, qui s'établit à un peu plus de
8%
6(
*
)
sur la période 2000-2006 (hors fons
de cohésion auquel la France n'est pas éligible).
De même, les retours dont bénéficie la France au titre des
politiques internes sont inférieurs à son taux moyen de
contribution au budget communautaire, et sont passés de 15,8% en 1994
à 13,1% en 2000.
2. La France est toutefois contributeur net
Indépendamment des traditionnelles réserves théoriques et méthodologiques 7( * ) sur le calcul du solde net entre les versements effectués par chaque Etat membre et les dépenses de l'Union réalisées à leur profit, il apparaît que la France est structurellement contributrice avec un solde net moyen de -1,5 milliard d'euros sur la période 1992-2000 et de -1,4 milliard d'euros en 2000, selon la méthode de calcul appliquée par la Commission 8( * ) . Les soldes nets par Etat membre sont les suivants pour l'année 2000 :
Solde net par Etat membre (Commission) |
||||||
|
1998 |
1999 |
2000 |
|||
|
millions d'écus |
%
|
millions d'euros |
% PNB |
millions d'euros |
% PNB |
Allemagne |
-8 962,7 |
-0,48 |
-9 478,9 |
-0,49 |
-9 273,2 |
-0,47 |
Autriche |
-724,3 |
-0,39 |
-725,6 |
-0,37 |
-543,5 |
-0,27 |
Belgique |
-508,4 |
-0,23 |
-426,4 |
-0,18 |
-327,3 |
-0,13 |
Danemark |
-64,9 |
-0,04 |
50,0 |
0,03 |
169,1 |
0,10 |
Espagne |
6 881,5 |
1,36 |
7 090,7 |
1,31 |
5 055,9 |
0,86 |
France |
-1 486,7 |
-0,12 |
-640,6 |
-0,05 |
-1 415,3 |
-0,10 |
Grèce |
4 676,3 |
4,35 |
3 755,6 |
3,22 |
4 373,9 |
3,61 |
Finlande |
-154,2 |
-0,14 |
-252,8 |
-0,22 |
216,9 |
0,17 |
Irlande |
2 337,8 |
,,35 |
1 930,5 |
2,44 |
3 674,6 |
1,83 |
Italie |
-1 888,2 |
-0,18 |
-1 260,2 |
-0,12 |
713,4 |
0,06 |
Luxembourg |
-86,8 |
-0,54 |
-94,3 |
-0,56 |
-65,1 |
-0,35 |
Pays-Bas |
-1 716,3 |
-0,50 |
-2 014,2 |
-0,55 |
-1 737,7 |
-0,44 |
Portugal |
2 971,0 |
3,08 |
2 802,0 |
2,72 |
2 112,0 |
1,93 |
Royaume-Uni |
-4 193,7 |
-0,34 |
-3 506,8 |
-0,26 |
-3 774,7 |
-0,25 |
Suède |
-883,4 |
-0,43 |
-1 004,6 |
-0,47 |
-1 177,4 |
-0,50 |
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
|
|
|
|
La France, avec l'Italie ou le Danemark, est dans une situation médiane entre les pays très contributeurs nets que sont l'Allemagne, la Suède, le Royaume-Uni ou les Pays-Bas, et les importants bénéficiaires nets que sont les pays de la cohésion (Espagne, Portugal, Grèce).
II. LE PROJET DE BUDGET DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES POUR 2003
A. LES DÉPENSES DU PROJET DE BUDGET POUR 2003
1. Le Conseil, modérateur traditionnel de la Commission
Le projet de budget pour 2003 s'inscrit dans le cadre des perspectives financières établies au sommet de Berlin, mais est également marqué par la nécessité de préparer l'élargissement de l'Union, dès le 1 er janvier 2004, à dix candidats.
Le cadre financier de l'élargissement
Les
grandes orientations du cadre financier de l'élargissement ont
été dessinées dès les accords de Berlin mais
largement révisées cette année
, notamment du fait
des nouvelles perspectives de l'élargissement, avec l'adhésion de
dix pays en 2004, au lieu de 6 en 2002 comme anticipé à Berlin.
La Commission a proposé le 30 janvier 2002 un nouveau cadre plus
« généreux »
et tendant à
fragiliser le Conseil dans sa volonté de maîtriser le coût
de l'élargissement : mise en oeuvre progressive des aides agricoles
directes, sensible accélération du « phasing
in » des fonds structurels (notamment par une réduction
à 3 ans de la période de montée en puissance),
régime transitoire de compensation budgétaire et deux mesures
additionnelles de politiques internes.
Après le référendum irlandais sur la ratification du
Traité de Nice, le Conseil européen de Bruxelles des 24 et 25
octobre 2002 a toutefois permis de préciser le cadrage
budgétaire, et d'ouvrir la voie à la conclusion des
négociations d'adhésion d'ici au sommet de Copenhague (12 et 13
décembre). Les principales conclussions en sont les suivantes :
-
la liste des dix pays candidats qui pourront conclure leurs
négociations d'adhésion a été
approuvée
: Pologne, Hongrie, République tchèque,
Slovaquie, Slovénie, Estonie, Lituanie, Lettonie, Malte et Chypre. La
perspective de l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie a
été reportée à 2007, et le Conseil a estimé
que «
la perspective de l'ouverture des négociations
d'adhésion avec la Turquie se trouvait
rapprochée
», sans qu'une date n'ait toutefois
été fixée. La Commission présentera mi-2003 un
rapport final sur la mise en oeuvre de l'acquis par les futurs membres ;
-
trois clauses de sauvegarde
, permettant à la Commission de
prendre des «
mesures appropriées
» en cas de
difficulté sérieuse, devraient être introduites dans le
traité d'adhésion et pourraient être invoquées
durant une période de trois ans après l'élargissement
(contre deux ans dans la proposition initiale de la Commission) : une
clause économique générale, une clause sur
«
toutes les politiques sectorielles qui concernent des
activités économiques ayant un effet
transfrontalier
» et une clause en matière de justice et
d'affaires intérieures, ces deux dernières ne concernant que les
nouveaux membres ;
- le
compromis franco-allemand
a permis de résoudre la question
des aides agricoles. Celles-ci seront progressives : 25% en 2004, 30% en 2005,
35% en 2006, 40% en 2007, puis par seuil de 10% pour atteindre 100% en 2013. De
2007 à
-
l'offre de fonds structurels serait de 23 milliards d'euros pour
2004-2006
, soit 2,5 milliards de moins que la proposition de la Commission.
Les candidats auraient également droit à une compensation par la
dépense si leur solde net est moins favorable en 2004 qu'avant
l'adhésion. Ces paiements seraient toutefois dégressifs et
limités aux années 2004 à 2006.
L'avant-projet de budget proposé par la Commission s'établissait
à 100 milliards d'euros en crédits d'engagement (+ 1,4% par
rapport au budget initial pour 2002) et 98,2 milliards d'euros en
crédits de paiement (+ 2,7%). Des facteurs indépendants de
sa volonté (moindre progression des dépenses agricoles en
application des décisions de Berlin, disparition de la réserve
monétaire, réduction des moyens consacrés aux
épidémies animales) ont permis à la Commission d'afficher
une relative maîtrise des crédits de paiement, mais
elle a peu
tenu compte de la forte sous-consommation des crédits du budget
communautaire
(15,4 milliards d'euros en 2001) et a proposé des
hausses de crédits importantes et des marges sous plafonds
nulles
9(
*
)
pour les lignes autres que les
dépenses agricoles et structurelles.
Le projet de budget établi le 19 juillet dernier par le Conseil a
davantage contenu la hausse des dépenses, avec une augmentation des
crédits d'engagement de 0,9% (99,5 milliards d'euros) et des
crédits paiement de 1,4% (97 milliards d'euros)
, et un accroissement
des marges sous plafonds. Un accord a également été
trouvé sur le budget des dépenses administratives, permettant
d'éviter le recours à l'instrument de flexibilité.
Le Parlement s'est pour sa part engagé à être attentif
à une limitation du taux de croissance des crédits de paiement,
et examine actuellement le projet de budget en première
lecture.
Budget prévisionnel pour 2003 |
|||||||||||||
|
Budget 2002 |
APB 2003 |
Projet du Conseil |
Ecart Conseil/APB |
|||||||||
(millions d'euros) |
CE |
CP |
CE |
CP |
CE |
CP |
Ecart CP 2003/02 |
CE |
CP |
||||
PAC |
44 255,1 |
44 255,1 |
45 117,9 |
45 117,9 |
44 829,9 |
44 829,9 |
1,3% |
-288 |
-288 |
||||
Marge sous plafonds |
2 331,9 |
2 260,1 |
2 548,1 |
||||||||||
Actions structurelles |
33 838,0 |
32 129,0 |
34 027,0 |
33 538,1 |
33 968,0 |
33 013,1 |
2,8% |
-59 |
-525 |
||||
Marges sous plafonds |
-200 |
-59 |
|||||||||||
Politiques internes |
6 557,8 |
6 157,3 |
6 715,0 |
6 131,7 |
6 674,0 |
6 112,1 |
-0,7% |
-41 |
-19,6 |
||||
Marges sous plafonds |
|||||||||||||
Actions extérieures |
4 803,1 |
4 666,2 |
4 911,9 |
4 691,9 |
4 891,9 |
4 680,6 |
0,3% |
-20 |
-11,3 |
||||
Marges sous plafonds |
69,9 |
60,1 |
80,1 |
||||||||||
Administration |
5 177,1 |
5 177,1 |
5 436,3 |
5 436,3 |
5 364,5 |
5 364,5 |
3,6% |
-71,8 |
-71,8 |
||||
Marges sous plafonds |
1,9 |
-55,3 |
|||||||||||
Réserves |
676,0 |
676,0 |
434,0 |
434,0 |
434,0 |
434,0 |
-35,8% |
0,0 |
0,0 |
||||
Marge sous plafonds |
0,0 |
0,0 |
|||||||||||
Pré-adhésion |
3 328,0 |
2 595,0 |
3 386,0 |
2 857,4 |
3 386,0 |
2 557,4 |
-1,4% |
0,0 |
-300 |
||||
Marge sous plafonds |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
||||||||||
TOTAL |
98 635,1 |
95 655,7 |
100 028,1 |
98 207,3 |
99 548,3 |
96 991,6 |
1,4% |
-479,8 |
-1 215,7 |
||||
Marge en CP |
4 730,7 |
5 946,4 |
|||||||||||
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
|
|
|
|
|
|
2. Hausse modérée des dépenses agricoles
Le
projet de budget du Conseil prévoit une hausse de 1,3% des
dépenses agricoles
et une importante marge sous le plafond des
perspectives financières (2,55 milliards d'euros), permettant de
répondre le cas échéant à une crise agricole en
2003. Les
trois priorités
à financer sont la
dernière étape de la réforme de la PAC de 1999 (induisant
une hausse des aides directes dans le secteur bovin), la réforme du
secteur ovin et caprin de 2001, et la dégradation de certains secteurs
à l'exportation (laitier en particulier).
Les dépenses de marché ne progressent que de 1%
, du fait
d'une diminution des besoins dans le secteur végétal et des
dépenses « annexes » telles que le coût de
l'épidémie de fièvre aphteuse, presque
intégralement couvert sur 2001 et 2002. Les dépenses dans le
secteur animal augmentent en revanche fortement et correspondent aux
priorités de la PAC pour 2003.
Budget agricole 2002 et projet de budget 2003 |
||||||
(millions d'euros) |
Exécution 1999 |
Exécution 2000 |
Exécution 2001 |
Budget 2002 |
Projet 2003 |
Ecart 2003/2002 |
Produits végétaux |
26 739 |
25 811 |
26 714 |
27 349 |
26 811 |
-2,0% |
Produits animaux |
9 440 |
9 276 |
9 558 |
10 860 |
12 496 |
15,1% |
Dépenses annexes |
773 |
1 173 |
1 448 |
1 451 |
825 |
-43,1% |
Mesures d'accompagnement |
2 588 |
- |
- |
- |
- |
|
Total mesures de marché |
39 540 |
36 260 |
37 720 |
39 660 |
40 132 |
1,2% |
Sous-plafond des perspectives financières |
41 992 |
42 680 |
1,6% |
|||
Marge |
2 332 |
2 548 |
9,3% |
|||
Développement rural |
4 176 |
4 363 |
4 595 |
4 698 |
2,2% |
|
Total développement rural |
4 176 |
4 363 |
4 595 |
4 698 |
2,2% |
|
Sous-plafond des perspectives financières |
-55,3 |
4 698 |
||||
Marge |
434 |
0 |
||||
Total FEOGA-garantie |
39 540 |
40 436 |
42 083 |
44 255 |
44 830 |
1,3% |
Plafond des perspectives financières |
46 587 |
47 378 |
1,7% |
|||
Marge |
2 332 |
2 548 |
9,3% |
|||
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
|
|
|
|
|
Le projet de budget ne semble toutefois pas tirer pleinement les leçons de la sous-exécution des dépenses agricoles constatée en 2001 et anticipée pour 2002 . Le budget 2001 a ainsi été exécuté à hauteur de 96%, la sous-réalisation étant essentiellement le fait des dépenses de marché (1,81 sur 1,94 milliard d'euros), ce qui a permis de financer une partie des dépenses générées par l'épidémie de fièvre aphteuse. L'exercice 2002 paraît confirmer la tendance à la surestimation des dépenses de marché (en particulier dans le secteur de la viande bovine, que la détérioration du secteur laitier compensera toutefois partiellement), mais les crédits du second pilier relatif au développement rural devraient être bien consommés.
Initiatives et débats actuels sur la PAC
La PAC,
traditionnellement considérée comme un
secteur communautaire
« à part »
10(
*
)
,
a connu des avancées majeures au cours des derniers mois, et demeure au
centre des débats entre les principaux Etats membres et du cadre
financier élaboré dans la perspective de l'élargissement.
La réforme de 1999 comporte deux volets qui contribuent à
réinsérer quelques mécanismes de marché dans le
dispositf
: une réforme des organisations communes de
marché et un volet structurel consistant en une baisse des prix
d'intervention dans les trois principaux secteurs concernés
(céréales, viande et lait), compensée par une
revalorisation des aides au revenu, un renforcement de la politique de
développement rural, et l'instauration des deux nouveaux
mécanismes de réorientation des aides directes que sont
l'écoconditionnalité et la modulation des aides (en fonction de
trois critères : l'emploi, la richesse de l'exploitation, et le
total d'aides reçues).
La Commission a adopté le 10 juillet 2002 le principe d'une
« revue à mi-parcours » de la PAC
, afin de
pousser à son terme la logique de la réforme de 1999 selon les
axes suivants : découplage total des aides directes de la
production, baisse des prix d'intervention, bilan des quotas laitiers et
renforcement de la politique de développement rural
. La France a
exprimé son opposition à ce projet, qui aboutirait selon elle
à une véritable réforme de la PAC dès 2004
, et
non pas en 2006 ainsi que le prévoyaient les accords de Berlin. Cette
position se heurte à celle des principaux pays contributeurs nets, au
premier rang desquels l'Allemagne et le Royaume-Uni, qui souhaitent amender la
PAC dès aujourd'hui et prônent la dégressivité
temporelle des aides directes.
Le président Jacques Chirac et le chancelier allemand Gerhard
Schröder sont cependant parvenus à un accord inattendu le 24
octobre
- permettant notamment de lever les blocages aux discussions
budgétaires sur l'élargissement - qui prévoit le maintien
des aides directes jusqu'en 2006 (et donc l'absence de réforme de la PAC
d'ici cette date), assorti d'un versement partiel et progressif aux nouveaux
pays adhérents dès 2004, puis la stabilisation, entre 2007 et
2013, des dépenses agricoles réelles (ie. une progression au
rythme de l'inflation) au plafond prévu pour 2006 pour une Europe
à 25, soit 46,3 milliards d'euros constants. Les dépenses de
développement rural ne sont cependant pas incluses dans ce dispositif,
ce qui est loin d'être négligeable, considérant notamment
la proposition de la Commission de leur transférer 20% des mesures de
marché. Cet accord prévoit également que l'approche des
dépenses agricoles serait
globalisée
, c'est-à-dire
étendue aux actions structurelles et à la compensation
britannique, et que les deux pays coordonneraient leurs positions dans le cadre
des négociation du cycle commercial de Doha L'accord franco-allemand est
en tout état de cause
tactiquement important
, dans la mesure
où le fonctionnement des marchés agricoles se décide
à la majorité qualifiée.
Le 25 octobre, le Conseil européen de Bruxelles a
confirmé ces
dispositions
et précisé la mise en oeuvre des
paiements
directs par paliers aux nouveaux Etats membres
(cf. encadré
correspondant), qui ne devraient pas bénéficier du régime
« petits agriculteurs ». Les pays qui avaient émis
des réserves (notamment les Pays-Bas et la
Grande-Bretagne) se sont finalement ralliés à l'accord en
obtenant une concession : la limitation à 1% par an de la
progression des dépenses agricoles à partir de 2006, afin de
tenir compte de l'inflation, au lieu de 1,5% comme présenté dans
une première version. Cette norme aboutirait à un montant nominal
de 48,6 milliard d'euros en 2013.
Si le calendrier initial des propositions de réforme de la Commission
paraît désormais ajourné, leur contenu, et en
particulier le principe de la dissociation des aides au revenu et de la
production, est toujours sujet à discussions
. Le débat
devrait être moins tendu et la France plus réceptive à
présent que Paris a obtenu des concessions sur le cadre
budgétaire global, mais les positions française et britannique
demeurent difficilement conciliables. Les Pays-Bas ont en outre repris à
leur compte la proposition allemande originelle (diminution des aides directes
de 2% par an à compter de 2004) et défendent le principe d'un
« phasing out » (réduction des dépenses
agricoles globales) proportionné au « phasing in »
de l'octroi progressif aux nouveaux Etats membres. Enfin les parties prenantes
devront s'assurer de la compatibilité du nouveau cadre avec les accords
de libéralisation du commerce conclus à Doha fin 2001, qui
prévoient que les aides directes devront prendre fin en 2005.
3. Les dépenses d'actions structurelles sont conformes au cadre pluriannuel, en dépit d'une exécution très insuffisante
Avec un budget total de 213 milliards d'euros, l'enveloppe déterminée à Berlin pour la période 2000-2006 présente, à structure constante (c'est-à-dire hors développement rural), une progression de 6,5% par rapport à la programmation 1994-2000 . Le projet de budget pour 2003 est conforme à ce cadre avec 33 968 millions d'euros en crédits d'engagement, soit une hausse de 0,4%, et 33 013 millions d'euros en crédits de paiement, en augmentation de 2,6%.
Perspectives financières de 2000 à 2006 |
|||||||
Engagements (millions d'euros) |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
Fonds structurels |
29 430 |
28 840 |
28 250 |
27 760 |
27 080 |
27 080 |
26 660 |
Fonds de cohésion |
2 615 |
2 615 |
2 615 |
2 615 |
2 515 |
2 515 |
2 510 |
Total |
32 045 |
31 455 |
30 865 |
30 375 |
29 595 |
29 595 |
29 170 |
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
|
|
|
|
|
Les
crédits d'engagement correspondent aux plafonds décidés
à Berlin (qui constituent des objectifs de dépense),
actualisés en fonction de l'inflation, et sont augmentés de
1 178 millions d'euros, suite à
l'adaptation des perspectives
financières
qui prévoit la rebudgétisation, sur la
période 2002-2006, des 6,1 milliards d'euros de crédits du seul
objectif 2 non consommés en 2000 et non reportés en 2001.
Les crédits de paiement serviront pour leur part à couvrir :
- l'apurement des engagements des années antérieures n'ayant pas
donné lieu à paiement, dont le montant total est
évalué à 16,7 milliards d'euros à la fin 2001 au
titre des seuls fonds structurels. Un montant de 7,77 milliards d'euros est
prévu en 2003 pour payer le « reste à
liquider » des programmes 1994-1999 ;
- les remboursements correspondant aux mesures engagées sur la nouvelle
programmation pour un montant de 22,66 milliards d'euros (hors fonds de
cohésion).
Par rapport à l'APB de la Commission, la diminution de 525 millions
d'euros des crédits de paiement globaux décidée par le
Conseil tient compte des mauvaises exécutions successives, mais est
susceptible d'être limitée en budget rectificatif.
Cet
aménagement est toutefois minime au regard de l'ampleur de la
sous-exécution des crédits de paiement en 2001 et 2002
, comme
l'indique le tableau ci-après :
Exécution des programmes structurels en 2000 et 2001 |
||||
|
2000 |
2001 |
||
(millions d'euros) |
Taux d'exécution des crédits de paiement |
Reste à liquider (miliards d'euros) |
Taux d'exécution des crédits de paiement |
Reste à liquider (miliards d'euros) |
Programmes 1994-1999 |
91% |
23,4 |
66% |
17,24 |
Programmes 2000-2006 |
56% |
9,54 |
70% |
32,92 |
TOTAL |
79,4% |
32,9 |
68,6% |
50,16 |
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
|
|
|
Le
niveau de consommation des crédits à fin juillet de cette
année laissait de surcroît apparaître un retard par rapport
à la même période de l'année 2001 (38% contre 28%),
ce qui laisse augurer une nouvelle croissance du reste à liquider,
à moins qu'un rattrapage conséquent ne soit effectué au
second semestre.
De manière générale,
la résorption du reste
à liquider sur les programmes antérieurs à 1999 se
poursuit, mais moins rapidement que prévue
11(
*
)
. La programmation 2000-2006 connaît pour sa
part un démarrage très lent
: si les nouvelles
règles de gestion (engagement automatique et dégagement d'office)
permettent une bonne exécution des crédits d'engagement (99,5% en
2001), le rythme de consommation des crédits de paiement ne s'est
guère amélioré, et le reste à liquider a
augmenté de 245%. Cette situation s'explique principalement par des
priorités mal identifiées, des lourdeurs de gestion et une
mobilisation parfois insuffisante des partenaires locaux. Le gouvernement
français a donc mis en place en juillet 2002 des mesures tendant
à la simplification de la gestion des fonds structurels et à la
redynamisation des programmes.
4. Les dépenses liées aux politiques internes
Initialement orientée vers l'objectif de
réalisation et d'amélioration du fonctionnement du marché
intérieur, la rubrique du budget communautaire consacrée aux
politiques internes a vu son champ d'intervention s'étendre au rythme de
l'accroissement de l'Union.
Cette rubrique présente ainsi la particularité de financer une
grande diversité d'actions, donnant parfois l'impression d'un
« mille-feuilles » communautaire, dont les moyens demeurent
limités par rapport aux interventions publiques nationales. Alors que
l'essentiel de la rubrique (71,4 % dans le projet de budget pour 2003) est
consacré aux deux politiques prioritaires que constituent la
recherche
(4 055 millions d'euros de crédits d'engagement)
et les
réseaux transeuropéens
(transports, communication
et énergie pour 710 millions d'euros de crédits d'engagement),
28,6 % des crédits assurent le financement de mesures distinctes
dans une vingtaine de domaines différents (éducation et
formation, marché de l'emploi, marché intérieur,
environnement, industrie, énergie, justice etc.), au sein desquels
l'Europe de la connaissance constitue un axe transversal majeur.
Depuis 1999, les principaux programmes suivants ont été
adoptés ou font l'objet d'une négociation :
- programme cadre pour les intérêts et la santé des
consommateurs : 112,5 millions d'euros sur 1999-2003 ;
- « culture 2000 » : 167 millions d'euros sur
2000-2004 ;
- LIFE III (environnement) : 640 millions d'euros sur 2000-2004 ;
- Media plus (audiovisuel) : 350 millions d'euros sur 2001-2005 ;
- programme cadre énergie : 170 millions d'euros sur 1998-2002, en
cours de renégociation pour 2003-2006 ;
- programme « pour l'entreprise et l'esprit
d'entreprise », adopté en 2001 pour remplacer les programmes
PME et « Initiative emploi », et doté de 450
millions d'euros pour 2001-2005.
Le sixième programme cadre de recherche et développement (PCRD) et les réseaux transeuropéens (RTE)
Les
crédits inscrits pour 2003 correspondent à la
première
année de mise en oeuvre du sixième PCRD
, adopté le 3
juin 2002 pour la période 2003-2006, avec une dotation globale de 17,5
milliards d'euros.
Les priorités thématiques du nouveau programme sont les
technologies de l'information et les nanosciences (3 625 millions
d'euros), la génomique et les biotechnologies (2 255 millions
d'euros), le développement durable et les changements climatiques
(2 120 millions d'euros), le programme cadre Euratom (1 230 millions
d'euros) et l'aéronautique et l'espace (1 075 millions d'euros). Un
volant innovant d'appui aux infrastructures de recherche a également
été renforcé (655 millions d'euros), et 1 230
millions d'euros sont prévus pour des activités
spécifiques couvrant un champ de recherche plus vaste (recherche des
PME, coopération internationale). Le programme nucléaire attache
une importance particulière à la sûreté et comprend
un volet « fusion », totalement intégré
à l'échelle européenne, et un volet
« fission » qui accorde la priorité à la
gestion des déchets et à la radioprotection.
De nouveaux instruments font évoluer les
possibilités de
coopération entre équipes européennes de recherche
.
Ils se traduisent par l'appel systématique à l'initiative des
acteurs regroupés dans des structures de type réseaux
d'excellence ou projets intégrés, afin d'exécuter des
programmes communs de recherche et non plus de multiples projets
individualisés.
Les réseaux transeuropéens
s'appliquent à trois
domaines : transports, énergie et télécoms
, les
premiers regroupant 91% de l'enveloppe globale de 4 600 millions d'euros
alloué pour la période 2000-2006 (à comparer aux
2 345 millions d'euros alloués pour 1995-1999). Les réseaux
de télécoms ont connu une avancée en 2002 avec l'accord
sur le futur programme européen de radionavigation par satellite,
baptisé
Galiléo
et destiné à concurrencer le
système américain GPS. Le lancement de l'entreprise commune prend
toutefois du retard, en raison des difficultés rencontrées au
sein de l'Agence spatiale européenne pour finaliser les contributions
respectives des pays participants. Avec 137 millions d'euros, la France
financerait en effet le quart de l'enveloppe, soit un taux supérieur
à son taux de contribution communautaire (17,5%), mais plus conforme
à ses capacités de recherche spatiale. Elle a toutefois
proposé que le taux des quatre principaux contributeurs (France,
Grande-Bretagne, Allemagne, Italie) soit identique à 17,5%. L'ensemble
du financement fait toujours l'objet de négociations, qui doivent
notamment tenir compte des retombées industrielles. Le programme,
constitué de trois phases (développement de 2002 à 2005,
déploiement des satellites en 2006-2007, puis exploitation
opérationnelle), doit être géré à partir de
2006 par un consortium privé, après appel d'offres lancé
par l'entreprise commune Galiléo. Le coût global du programme est
estimé à 3,4 milliards d'euros. La première phase (1,1
milliards d'euros) est financée à parité par le budget des
politiques internes communautaires et par l'Agence spatiale européenne
(qui est un établissement public intergouvernemental), et la seconde
phase de déploiement devrait être financée majoritairement
par le secteur privé, le budget communautaire ne devant contribuer que
pour un tiers.
L'« Agenda 2000 » a prévu une augmentation
substantielle, de 11,3% en euros constants (soit une hausse annuelle moyenne de
1,8%), des plafonds de dépenses sur la période 2000-2006,
notamment pour tenir compte du renforcement de certaines politiques internes
(justice) induit par l'entrée en vigueur du Traité d'Amsterdam.
Pour 2003, les politiques internes bénéficieraient de
crédits de paiement pour un montant de 6 112 millions d'euros (soit
une diminution de 0,7 %) tandis que les crédits d'engagement
atteindraient 6 674 millions d'euros (soit une augmentation de 1,8%)
. Le
Conseil a préservé une petite marge sous plafond de
122 millions d'euros, contre 81 millions d'euros dans l'APB de la
Commission, qui devrait permettre le financement d'éventuels nouveaux
programmes (notamment dans le cadre de la réforme de la politique
commune de la pêche) et de faire face aux augmentations que pourrait
décider le Parlement, qui statue en dernier ressort sur ces
dépenses et a déjà indiqué ses priorités
(développement économique, santé, sécurité
et e-learning).
Budgets 2002 et 2003 des politiques internes |
||||||||
|
Exécution 2001 |
Budget 2002 |
Projet 2003 |
Ecart 2003/2002 |
Part de chaque poste (CE) |
|||
(millions d'euros) |
CE |
CP |
CE |
CP |
CE |
CP |
CP |
|
Actions agricoles |
50 |
79 |
55 |
61 |
42 |
64 |
4,9% |
0,6% |
Actions régionales |
15 |
15 |
15 |
15 |
15 |
15 |
0,0% |
0,2% |
Transport |
23 |
15 |
29 |
26 |
47 |
36 |
38,5% |
0,7% |
Pêche |
52 |
44 |
65 |
60 |
70 |
64 |
6,7% |
1,0% |
Education et formation |
582 |
568 |
523 |
523 |
551 |
511 |
-2,3% |
8,3% |
Culture et audiovisuel |
131 |
97 |
117 |
126 |
116 |
102 |
-19,0% |
1,7% |
Information |
104 |
94 |
114 |
102 |
90 |
86 |
-15,7% |
1,3% |
Social |
149 |
122 |
165 |
148 |
178 |
160 |
8,1% |
2,7% |
Energie |
63 |
35 |
33 |
35 |
40 |
36 |
2,9% |
0,6% |
Contrôle nucléaire |
18 |
18 |
18 |
18 |
19 |
19 |
5,6% |
0,3% |
Environnement |
213 |
156 |
196 |
141 |
230 |
203 |
44,0% |
3,4% |
Consommateurs |
21 |
19 |
23 |
20 |
23 |
20 |
0,0% |
0,3% |
Reconstruction |
3 |
3 |
0,9 |
0,9 |
0,6 |
0,6 |
-33,3% |
0,0% |
Marché intérieur |
142 |
127 |
185 |
167 |
196 |
174 |
4,2% |
2,9% |
Industrie |
0 |
0 |
0 |
62 |
0 |
0 |
-100,0% |
0,0% |
Emploi et innovation |
133 |
111 |
105 |
129 |
103 |
129 |
0,0% |
1,5% |
Statistiques |
35 |
33 |
34 |
32 |
35 |
32 |
0,0% |
0,5% |
Réseaux |
655 |
482 |
677 |
601 |
710 |
662 |
10,1% |
10,6% |
Justice |
125 |
86 |
143 |
136 |
146 |
144 |
5,9% |
2,2% |
Lutte contre la fraude |
4 |
6 |
6 |
5 |
7 |
7 |
40,0% |
0,1% |
Recherche |
4 184 |
3 196 |
4 055 |
3 752 |
4 055 |
3 650 |
-2,7% |
60,8% |
Total |
6 702 |
5 306 |
6 558 |
6 160 |
6 674 |
6 115 |
-0,7% |
|
Plafond des perspectives financières |
|
6 558 |
6 796 |
|||||
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
|
|
|
|
|
|
Il convient de relever une hausse de plus de 10% des crédits de paiement des réseaux transeuropéens de transport, l'accent étant mis sur les infrastructures transfrontalières dans les régions voisines des pays candidats , et une hausse de 44% des crédits relatifs à l'environnement. Les programmes Socrates (éducation), Jeunesse et Leonardo (formation professionnelle) bénéficient également de hausses substantielles, leur enveloppe budgétaire globale étant passée de 1 713 millions d'euros pour la période 1995-1999 à 3 520 millions d'euros pour la programmation 2000-2006.
5. Les dépenses liées aux actions extérieures
Ces
actions sont théoriquement complémentaires de celles
menées par les Etats membres, et concernent quatre grands domaines :
- des programmes
d'aide humanitaire d'urgence et d'aide alimentaire
, qui
représentent environ 19% de l'ensemble des dépenses ;
- des programmes de
coopération technique
,
spécialisés par zone géographique et représentant
la majeure partie des crédits (près de 74%). Une grande part des
actions de coopération est en outre financée hors budget par
le Fonds européen de développement, qui regroupe les aides aux
pays ACP dans le cadre de l'accord de Cotonou ;
- des programmes de soutien dans des domaines
thématiques
(santé, droits de l'homme), se traduisant par des subventions et
versements à des fonds multilatéraux ;
- la
politique étrangère et de sécurité
commune
(gestion de crises), assez résiduelle avec 1% des
crédits.
Le projet de budget pour 2003 prévoit une augmentation des
crédits d'engagement de 1,8% avec 4 891,9 millions d'euros, et une
quasi stabilité des crédits de paiement (+0,3%) avec 4 680,9
millions d'euros
. Le Conseil a renforcé de 20 millions d'euros la
marge disponible sous plafond, afin de préserver les moyens de
répondre à d'éventuelles crises en 2003. Cet
aménagement ne remet toutefois pas en cause les priorités
exprimées par la Commission dans son APB, en particulier la poursuite du
programme pour la reconstruction de l'Afghanistan et l'aide aux pays voisins
(+81 millions d'euros dans l'APB), un abondement supplémentaire du Fonds
mondial pour la santé de 35 millions d'euros, et une hausse de 28
millions d'euros de l'aide humanitaire d'urgence. Le Conseil a cependant
majoré de 7,5 millions d'euros l'augmentation de la dotation de la PESC
par rapport à celle proposée dans l'APB, pour une hausse globale
de 58% des crédits d'engagement, afin de mettre en place le potentiel
opérationnel de l'Union dans la gestion civile des crises
12(
*
)
, décidé au sommet de Laeken des 14 et
15 décembre 2001.
Budget 2002 et projet de budget 2003 des actions extérieures |
|||||||||
|
Exécution 2001 |
Budget 2002 |
Projet de budget 2003 |
Variation 2003/2002 |
Part de chaque poste (CE) |
||||
(millions d'euros) |
CE |
CP |
CE |
CP |
CE |
CP |
CE |
CP |
|
Aide alimentaire |
461 |
484 |
455 |
421 |
454,6 |
401,5 |
-0,1% |
-4,6% |
9,3% |
Aide humanitaire |
523 |
561 |
441,8 |
441,8 |
470 |
470 |
6,4% |
6,4% |
9,6% |
Asie |
408 |
382 |
488 |
465,1 |
556,5 |
474,9 |
14,0% |
2,1% |
11,4% |
Amérique latine |
300 |
152 |
346,7 |
318,4 |
324 |
292,2 |
-6,5% |
-8,2% |
6,6% |
Afrique australe |
121 |
99 |
124,8 |
148,5 |
127 |
127,5 |
1,8% |
-14,1% |
2,6% |
Méditerranée (MEDA) |
935 |
581 |
861,4 |
683,7 |
753,9 |
720,7 |
-12,5% |
5,4% |
15,4% |
BERD |
0 |
8,4 |
0 |
8,4 |
0,0% |
0,0% |
0,0% |
||
Europe orientale (TACIS) |
448 |
423 |
473,9 |
543 |
490,4 |
491,1 |
3,5% |
-9,6% |
10,0% |
Balkans |
822 |
919 |
765 |
782 |
684,6 |
775 |
-10,5% |
-0,9% |
14,0% |
Autres actions de coopération |
808 |
588 |
419,6 |
411,2 |
447,1 |
436,9 |
6,6% |
6,3% |
9,1% |
Démocratie et droits de l'homme |
N.D. |
N.D. |
104 |
100,7 |
88,5 |
90 |
-14,9% |
-10,6% |
1,8% |
Accords de pêche |
N.D. |
N.D. |
193,2 |
196,2 |
194 |
199,2 |
0,4% |
1,5% |
4,0% |
Volet externe des pol. communautaires |
N.D. |
N.D. |
78,7 |
90,8 |
79,9 |
90,6 |
1,5% |
-0,2% |
1,6% |
PESC |
33 |
29 |
30 |
35 |
47,5 |
50 |
58,3% |
42,9% |
1,0% |
Malte Chypre Turquie |
N.D. |
N.D. |
21 |
20,4 |
174 |
52,9 |
728,6% |
159,3% |
3,6% |
Total rubrique |
4 803,1 |
4 666,2 |
4 892,0 |
4 680,9 |
1,9% |
0,3% |
|||
Plafond |
4 873,0 |
4 972,0 |
|
|
|||||
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
|
|
|
|
|
|
|
Bien que le taux global de paiement (CP/CE) ait progressé de 10 points (pour s'établir à 87%) entre 2000 et 2001, le taux global d'exécution des actions extérieures a reculé à 86,2% en 2001, après 91,4% en 2000. Il en est résulté une augmentation de 4,4% des restes à liquider (en dépit de l'annulation de plus de 600 millions d'euros d'engagements dormants), qui avec 13 218 millions d'euros représentent pas moins du triple des crédits de paiement exécutés en 2001... La situation est toutefois contrastée selon les programmes et zones géographiques, puisque les décaissements ont progressé sur les Balkans, l'Asie ou la Méditerranée, et diminué sur l'Amérique latine ou le programme TACIS. Ces différences de performance s'expliquent principalement par le mode de gestion des fonds (le mode déconcentré semble ainsi avoir un impact positif) et le choix des instruments d'intervention 13( * ) .
6. Les aides de pré-adhésion
Dans le
cadre de l'élargissement de l'Union européenne, trois programmes
de préadhésion, PHARE (aide institutionnelle), ISPA (instrument
structurel) et SAPARD (soutien agricole au développement rural) ont
été mis en place dans les pays d'Europe centrale et orientale
(PECO). Les partenariats d'adhésion (PA) et les programmes nationaux
(PN) pour l'adoption de l'acquis communautaire forment le cadre
général de ces instruments durant la période des
négociations.
Leur objectif général est de favoriser la convergence des
économies de ces pays candidats, de les aider à intégrer
l'acquis communautaire dans le respect des critères d'adhésion
définis à Copenhague, et de mettre en place les structures
nécessaires à la gestion des politiques communautaires
après leur adhésion. Les perspectives financières
établies en 1999 font état d'un budget annuel moyen de 3 120
millions d'euros sur la période 2000-2006, soit un total de 21 840
millions d'euros.
Les crédits d'engagement ont été fixés par la
Commission comme par le Conseil au plafond des perspectives financières,
soit un total de 3 386 millions d'euros, dans la mesure où il
s'agit de dépenses
« privilégiées
». Le Conseil a en revanche
substitué une baisse de 1,4% à la progression des crédits
de paiement proposée par la Commission (10% initialement), afin de tenir
compte de la sous-exécution des crédits des programmes ISPA et
SAPARD en 2001
(dont les taux d'exécution ont été
respectivement de 58% et 7%) et cette année. Le programme PHARE fait
pour sa part l'objet d'une augmentation de 1,7% de ses crédits de
paiement.
Les modalités de financement du programme ISPA devraient être
prochainement réformées de manière à
accroître la part de cofinancement apportée par les institutions
financières internationales (BEI, BERD), et le mode de gestion des
projets devrait également être davantage
décentralisé. Cette évolution ne constitue cependant pas
une garantie de meilleure exécution des crédits,
considérant la faible consommation des crédits SAPARD en
dépit de leur gestion totalement décentralisée.
Budget 2002 et projet de budget 2003 des aides de pré-adhésion |
|||||||||
|
Exécution 2001 |
Budget 2002 |
Projet de budget 2003 |
Variation 2003/2002 |
Part de chaque poste (CE) |
||||
(millions d'euros) |
CE |
CP |
CE |
CP |
CE |
CP |
CE |
CP |
|
Préadhésion agricole (SAPARD) |
540,0 |
30,5 |
555,0 |
370,0 |
564,0 |
342,9 |
1,6% |
-7,3% |
16,7% |
Préadhésion structurelle (ISPA) |
1 079,9 |
203,3 |
1 109,0 |
704,4 |
1 129,0 |
667,5 |
1,8% |
-5,2% |
33,3% |
PHARE |
1 616,5 |
1 159,8 |
1 664,0 |
1 520,6 |
1 693,0 |
1 547,0 |
1,7% |
1,7% |
50,0% |
TOTAL |
3 236,4 |
1 393,6 |
3 328,0 |
2 595,0 |
3 386,0 |
2 557,4 |
1,7% |
-1,4% |
|
Perspectives financières |
3 386,0 |
|
|||||||
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
|
|
|
|
|
|
|
Le programme PHARE
Créé en 1990, le programme PHARE est devenu en
juin
1998 l'instrument essentiel du soutien aux pays candidats et
représente aujourd'hui la moitié du budget de
pré-adhésion
. Son objectif est d'apporter une aide
financière et technique favorisant la création d'une
économie de marché viable dans les PECO. Ses principaux
objectifs, redéfinis pour la période 2000-2006, ont
été entièrement réorientés vers
l'adhésion et interviennent dans deux grands domaines :
- le renforcement des capacités institutionnelles (30% de l'enveloppe
globale) ;
- l'aide à l'investissement (70% de l'enveloppe) dans des secteurs
prioritaires tels que l'alignement sur les normes et pratiques communautaires,
le développement économique et social (en particulier les
infrastructures), les PME ou le développement régional.
La Communauté apporte des subventions ou cofinance des expertises et
jumelages institutionnels, des missions d'assistance technique, des formations
ou des travaux et fournitures liés à l'exécution des
projets. L'essentiel de la reprise de l'acquis communautaire s'effectue dans le
cadre de PHARE, via les aides institutionnelles que ce programme procure aux
administrations des pays bénéficiaires. L'enveloppe globale du
programme est de
10 920 millions d'euros pour la période
2000-2006
.
Source : « jaune » annexé au PLF 2003
7. Les dépenses administratives
Les
dépenses administratives correspondent aux crédits de
fonctionnement des sept institutions de l'Union européenne :
Commission, Parlement, Médiateur, Cour de justice, Cour des comptes,
Comité économique et social et Comité des régions.
Leur montant est d'une importance comparable à celui des politiques
internes et des actions extérieures, et on constate une
forte
augmentation depuis une vingtaine d'années
, au rythme des
différents élargissements et de la création de nouvelles
institutions. Elles sont ainsi passées de 501,6 millions
d'écus en 1977 à 5 335 millions d'euros dans le projet de budget
2003, soit une multiplication par plus de 10. Les effectifs ont
également connu une très forte progression, passant de
14 728 agents en 1977 à 32 182 en 2003.
Les dépenses de personnel
14(
*
)
(dont 70%
au titre des rémunérations et 30% pour les pensions)
représentent environ les deux tiers du budget, le solde étant
consacré aux immeubles, matériels et dépenses diverses de
fonctionnement.
Les crédits ouverts en 2003 pour financer les dépenses
administratives atteignent 5.335 millions d'euros, en progression de
3,1 % par rapport à l'an dernier.
Les services de la Commission
concentrent les deux tiers des crédits.
Budget 2002 et projet de budget 2003 des dépenses administratives |
||||||||||
(millions d'euros) |
Effectifs 2002 |
Effectifs 2003 |
Ecart 2003/ 2002 |
Budget 2001 |
Budget 2002 |
APB Commission 2003 |
Projet de budget 2003 |
Dont pré-élargissement |
Ecart budget 2003/ 2002 |
Part de chaque poste |
Partie A (hors pensions) |
2 598,9 |
2 699,6 |
2 828,0 |
2 764,0 |
20,7 |
2,4% |
51,8% |
|||
Pensions (toutes institutions) |
618,3 |
688,0 |
735,8 |
735,8 |
6,9% |
13,8% |
||||
Total Commission |
22 453 |
22 453 |
0,0% |
3 217,2 |
3 387,6 |
3 563,8 |
3 499,8 |
20,7 |
3,3% |
65,6% |
Parlement européen |
4 259 |
4 259 |
0,0% |
987,8 |
1 035,0 |
1 051,6 |
1 051,6 |
89,4 |
1,6% |
19,7% |
Conseil |
2 701 |
2 937 |
8,7% |
367,2 |
401,9 |
464,6 |
430,0 |
35,8 |
7,0% |
8,1% |
Cour de justice |
1 077 |
1 130 |
4,9% |
141,9 |
148,0 |
156,5 |
151,6 |
2,9 |
2,4% |
2,8% |
Cour des comptes |
575 |
589 |
2,4% |
73,4 |
84,8 |
79,8 |
77,4 |
2,9 |
-8,7% |
1,5% |
CES |
514 |
521 |
1,4% |
78,0 |
78,3 |
88,4 |
81,7 |
2,2 |
4,3% |
1,5% |
Comité des Régions |
250 |
250 |
0,0% |
34,9 |
36,4 |
43,0 |
39,1 |
1,5 |
7,4% |
0,7% |
Médiateur |
27 |
28 |
3,7% |
3,9 |
3,9 |
4,6 |
4,2 |
0,1 |
7,7% |
0,1% |
Contrôleur de données |
15 |
15 |
0,0% |
1,3 |
2,5 |
0,0 |
0,0 |
0,0% |
0,0% |
|
Total autres institutions |
9 418 |
9 729 |
3,3% |
1 687,1 |
1 789,6 |
1 891,0 |
1 835,6 |
134,8 |
2,6% |
34,4% |
TOTAL |
31 871 |
32 182 |
1,0% |
4 904,3 |
5 177,2 |
5 454,8 |
5 335,4 |
155,5 |
3,1% |
|
Marge sous plafond |
35,0 |
1,9 |
-73,8 |
45,6 |
|
|||||
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
|
|
|
|
|
|
|
|
Le
coût de la préparation de l'élargissement a
concentré les enjeux de la négociation budgétaire
,
dans la mesure où la provision de 450 millions d'euros
prévue dans le cadre des perspectives de Berlin ne pourra intervenir
qu'en 2004. L'enjeu politique de l'élargissement a également
constitué un alibi pour les institutions et les a conduit à
solliciter une forte hausse de leur budget administratif et à se
dispenser de conduire les réformes de gestion susceptibles de
créer tout ou partie des marges de manoeuvre nécessaires.
La Commission avait proposé une augmentation de 5,4% des crédits
(pensions incluses), ce qui impliquait un dépassement du plafond de la
rubrique 5.
Le Conseil s'est montré plus rigoureux en insistant sur
la nécessité de maintenir la progression dans la limite du
plafond, soit +3,5%, et en modulant les dépenses en fonction des besoins
réels
. L'essentiel de l'effort porte sur les dépenses de
pré-élargissement, et les institutions disposeront d'un budget
total de 184 millions d'euros en 2003 pour préparer l'accueil des
nouveaux Etats membres (locaux, interprétariat, recrutements,
formation). Le projet de budget comporte également la création de
311 nouveaux emplois, majoritairement au profit du Conseil (236) et de la Cour
de justice (53)
15(
*
)
.
B. LES RECETTES
Les quatre types de ressources du budget communautaire ont été décrits dans la partie relative à la contribution française. Ces ressources sont pérennisées pour l'avenir, mais leur répartition et certaines de leurs modalités de calcul sont modifiées par la nouvelle décision sur les ressources propres, effective depuis cette année.
La nouvelle décision et le plafond des ressources propres
Le
principe d'une réforme du système de ressources propres a
été arrêté lors du Conseil européen de Berlin
de mars 1999, et est
entré en vigueur le 1
er
mars 2002
avec application rétroactive sur le budget 2002
.
La décision ne modifie pas fondamentalement le système en
vigueur, mais accorde in fine une
plus grande place à la ressource
PNB
, qui dès 2004 représentera plus de 70% des recettes du
budget communautaire, au détriment de la ressource TVA et des ressources
propres traditionnelles, qui diminuent de la manière suivante :
- le taux d'appel maximal de la ressource TVA passe de 1% à 0,75% en
2002, puis à 0,5% en 2004 ;
- les frais de perception sur les ressources propres traditionnelles (RPT) -
restitués aux Etats membres - passent de 10% à 25%, avec
application rétroactive sur l'exercice 2001.
Les Etats membres se
sont ainsi vu rembourser en 2002 15% des montants de RPT recouvrés en
2001
, soit 210 millions d'euros pour la France, inscrits en recettes non
fiscales.
En outre, la nouvelle décision réduit les participations de
l'Allemagne, de la Suède, de l'Autriche et des Pays-Bas au financement
de la correction britannique (qui reste inchangée) à 25% du
montant normal.
Le financement de l'Union européenne est désormais plus
équitable en ce qu'il est davantage lié à la richesse
effective des Etats,
mais la réforme induit des transferts de charge
qui tendent à relever le taux de contribution de la France. Ainsi en
2003 le prélèvement sur recettes serait supérieur de 736
millions d'euros au montant qui serait résulté de l'application
de l'ancien système
16(
*
)
.
La France
et l'Italie sont les deux pays dont le surcoût est le plus
élevé, alors que l'Allemagne et les Pays-Bas sont les deux Etats
les plus bénéficiaires, de respectivement 580,6 et 466,2 millions
d'euros pour le seul écart sur contributions nettes.
Le Conseil de Berlin a également abouti à la mise en place d'un
« plafond de ressources propres »
, fixé par
l'accord interinstitutionnel du 6 mai 1999 à 1,27% du PNB communautaire
global. Ce plafond a été ajusté fin 2001 afin d'assurer la
neutralité budgétaire du changement de « système
européen de comptes économiques
intégrés » (SEC).
La nouvelle valeur de
référence s'établit ainsi à 1,24% du RNB
(revenu national brut) mesuré selon le SEC 95, ce qui équivaut
à 1,27% du PNB d'après le SEC 79.
Source : « jaune » annexé au PLF 2003
Le montant total des ressources propres incrit dans le projet de budget 2003
s'élève à 96 164 millions d'euros, soit 1,01% du PNB
communautaire et une hausse de 2,7% par rapport aux recettes
prévisionnelles pour 2002. L'évolution de la structure des
ressources, ainsi qu'il a été souligné pour la composition
du prélèvement sur recettes de la France, marque une nette
prépondérance de la ressource PNB, qui est désormais
davantage qu'une simple recette d'équilibre et minore en premier lieu la
part de la ressource TVA. Les ressources propres traditionnelles diminuent
quant à elles en volume, et
a fortiori
en part.
Ressources globales et ressources propres du budget communautaire |
||||||
(millions d'euros) |
Budget 2001 |
Budget 2002 |
Part en % |
Projet de budget 2003 |
Part en % |
Evolution 2002/ 2003 |
Prélèvements agricoles |
1 968 |
1 703 |
1,8% |
880 |
0,9% |
-16,2% |
Cotisations sucre et isoglucose |
547 |
0,6% |
||||
Droits de douane |
13 633 |
14 189 |
14,8% |
10 714 |
11,1% |
-24,5% |
Ressource fondée sur la TVA |
30 691 |
36 604 |
38,3% |
24 121 |
25,1% |
-34,1% |
Ressource fondée sur le PNB |
34 437 |
41 147 |
43,0% |
59 902 |
62,3% |
45,6% |
Total ressources propres |
80 729 |
93 644 |
96 164 |
2,7% |
||
Divers et reports |
12 310 |
2 011 |
2,1% |
N.D. |
||
TOTAL |
93 039 |
95 654 |
96 164 |
|
||
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 et documents de la DG "Budget" |
|
|
III. PRINCIPALES OBSERVATIONS DE VOTRE RAPPORTEUR
Le moindre dynamisme du budget des Communautés - dû à des facteurs plus conjoncturels que structurels - permet de solliciter de la France un prélèvement moins important qu'en loi de finances initiale pour 2002, mais n'en constitue pas pour autant la manifestation d'une amélioration substantielle de la gestion des crédits européens, bien que de louables réformes aient été récemment engagées sur ce terrain.
1. L'évolution de la contribution française, témoin d'une évaluation perfectible du budget communautaire
Ainsi
qu'il a été exposé dans la partie relative à
l'examen de la contribution française, l'évolution du
prélèvement sur recettes au profit du budget 2003 des
Communautés européennes peut être considérée
de deux manières :
il s'inscrit en baisse de 6,3% par rapport
au montant retenu dans la loi de finances initiale (LFI) pour 2002, mais en
hausse de 8% par rapport à la prévision d'exécution pour
2002
(et de 5,5% par rapport au montant inscrit en loi de finances
rectificative). Quelle que soit la base considérée,
l'évolution demeure toutefois beaucoup plus modérée qu'en
LFI 2002, puisque le prélèvement connaissait alors une forte
augmentation de 11,2% par rapport à la LFI 2001, et de 16,3% par rapport
à l'exécution en 2001.
Cette hausse était en bonne partie imputable à la réforme
des ressources propres adoptée par le Conseil le 29 septembre 2000, mais
devait également financer une hausse de 2,5% du budget européen.
Inversement, l'évolution constatée pour 2003 reflète le
moindre impact de la décision relative aux ressources propres et la
progression plus modeste du budget européen
, du moins en
l'état actuel de la procédure budgétaire. Sur le long
terme, la progression continue du prélèvement au profit de
l'Union européenne demeure néanmoins incontestable, puisqu'il
était de 4,1 milliards d'euros (soit 3,7% des recettes fiscales nettes)
en 1982.
L'écart entre prévision et exécution tend
néanmoins à fausser l'appréciation et illustre le manque
de réalisme des prévisions budgétaires de la
Commission
. La surestimation des besoins des Communautés, et
in
fine
du montant de la contribution française, est chronique depuis
1989 et tend à s'aggraver depuis quatre ans, comme l'illustre le tableau
suivant :
On constate clairement deux périodes : avant la mise en place de la
ressource PNB, l'exécution dépasse systématiquement la
prévision, reflétant le dynamisme des dépenses agricoles
et l'insuffisance des recettes dont disposait alors la Communauté.
Depuis 1989, la surestimation est en revanche davantage liée à la
montée en puissance de la politique régionale et au surcalibrage
de crédits de paiement dont elle fait l'objet, notamment en début
de période de programmation (1989/1990, 1994/1995, 2000/2001).
Ce
décalage tient certes à des aléas qui rendent la
prévision nécessairement imparfaite
(plus ou moins grand
dynamisme des ressources propres, régularisation a posteriori de la
correction britannique et des assiettes TVA et PNB, impact en 2002 de
l'application rétroactive de la hausse des frais de perception...),
mais également à de réelles lacunes en matière
d'exécution de certains programmes communautaires
-
les fonds
structurels et actions extérieures en particulier
-
qui se
traduisent par l'accumulation d'excédents budgétaires
17(
*
)
.
Le manque de fiabilité des prévisions communautaires conduit
ainsi à ce que les Etats membres soient davantage sollicités que
nécessaire, alors même que la conjoncture économique
dégradée et le pacte de stabilité exercent des contraintes
majeures sur leurs finances publiques
. Certes la loi de finances
rectificative conduit
in fine
à ramener le
prélèvement à un niveau plus conforme aux besoins
effectifs, mais l'affichage en loi de finances initiale n'en est pas moins
douloureux et conduit les Etats membres à financer l'inertie et les
déficiences des services communautaires. Plus précisément,
la confrontation de restes à liquider massifs à la situation
budgétaire tendue de certains Etats ne peut que donner une amère
impression de gaspillages, si ce n'est de « caisse
d'épargne » accumulant les excédents financiers,
succédant ainsi à ceux des produits agricoles dans les
années 80.
Il importe toutefois de rappeler que la majeure partie des sous-consommation
de crédits et des erreurs de paiement est imputable à la
« gestion partagée », c'est-à-dire au
système de gestion des fonds communautaires (structurels notamment)
appliqué par les Etats membres eux-mêmes
18(
*
)
. A ce titre, la Cour des comptes européenne
avait dans son rapport relatif à l'exercice 2000 émis des
critiques justifiées sur les graves défaillances des
systèmes de contrôle des paiements agricoles
19(
*
)
en France et en Italie. Les évolutions en la
matière dépendent tant de la capacité de coercition et de
persuasion de la Commission que du niveau d'inertie des Etats membres.
Cette inertie budgétaire de certains Etats membres peut être
reliée à l'inertie juridique en matière de transpositions
des directives
.
Votre rapporteur tient à rappeler que la France
est à cet égard le pays le moins bien positionné
, avec
le plus grand nombre de procédures engagées par la Cour
européenne de justice (205 infractions constatées) et le taux le
plus élevé de directives non transposées (3%, contre moins
de 2% en moyenne dans les autres pays de l'Union).
Le gouvernement a ainsi
récemment pris une initiative, dont se félicite votre rapporteur,
pour tenter de remédier à cette fâcheuse
situation
: dans les six prochains mois, chaque ministère devra
réduire des deux tiers le nombre de directives non transposées de
son ressort, et intégrer prioritairement celles qui ne l'ont pas
été depuis plus de deux ans. En outre, une communication sur la
transposition sera effectuée en conseil des ministres tous les six
mois.
2. Le budget communautaire entre opportunisme conjoncturel et volontarisme politique
La
hausse modérée du budget communautaire pour 2003 n'est pas le
résultat d'une démarche réellement volontariste de la
Commission, mais les prévisions sur le long terme sont en revanche
davantage le fruit d'une volonté politique de maîtrise des
dépenses manifestée par le Conseil.
L'avant-projet de budget 2003 présenté par la Commission
respectait, en crédits d'engagement, le cadre des perspectives
financières, et se montrait modéré en crédits de
paiement.
Votre rapporteur considère cependant que cette
modération résultait moins d'un véritable effort
d'économie que d'effets d'aubaine involontaires et non
reconductibles
:
- la suppression de la réserve monétaire agricole (250 millions
d'euros) se traduit par une diminution de 35,8% de la rubrique 6, qui regroupe
les crédits de réserve. Cette suppression avait cependant
été décidée lors du sommet de Berlin, et ne devait
prendre effet qu'à compter de l'exercice 2003 ;
- la faible progression des dépenses agricoles de marché
s'explique par le retour à un niveau plus normal des crédits
consacrés à la lutte contre l'ESB et la fièvre
aphteuse ;
- la Commission n'a pas voulu se livrer à une surenchère face au
« Farm Bill » américain ;
- le lancement du sixième PCRD conduit à ce que les
crédits de paiement de la recherche soient fixés à un
niveau sensiblement inférieur à celui qu'ils atteindront ensuite
en régime de croisière (entre 2005 et 2008), comme c'est
traditionnellement le cas pour la première année de programmation.
Le Conseil a revu à la baisse le projet de la Commission en tenant
compte - sans toutefois en prendre la pleine mesure - de la sous-consommation
des crédits des fonds structurels
(diminution homogène de 525
millions d'euros sur l'ensemble des lignes) et des politiques internes, et en
refusant le recours à l'instrument de flexibilité pour financer
la restructuration de la pêche portugaise et espagnole (27 millions
d'euros) et la forte hausse des dépenses administratives
20(
*
)
. Le Conseil a ainsi accru ou rétabli les
marges sous plafond des crédits d'engagement pour un montant global de
480 millions d'euros, en vue de faire face à d'éventuelles
dépenses de crise en 2003.
Sur le long terme, le Conseil européen de Bruxelles a
contribué à contenir les dépenses
sur les deux axes
majeurs que sont les dépenses agricoles, plafonnées à
partir de 2007, et l'élargissement de l'Union, dont le cadre financier a
été précisé
21(
*
)
.
De notables zones d'incertitude perdurent cependant
:
l'éventuelle renégociation de la correction britannique, la
réforme des aides agricoles et leur conformité au cycle de Doha,
l'ampleur réelle du budget de l'Union élargie après 2007,
et la capacité d'absorption des fonds communautaires de la part des
nouveaux Etats membres (et le risque consécutif d'une aggravation de la
sous-consommation des crédits). Sur un plan institutionnel, on peut
regretter que le cadre financier de l'élargissement soit fixé
avant même que ne soient connus les résultats de la Convention et
les extensions possibles du vote à la majorité
qualifiée.
3. Une procédure budgétaire insuffisamment démocratique
Si les
ressources du budget des Communautés européennes sont
déterminées par les Etats membres et votées par les
Parlements nationaux, ces derniers n'ont aucun pouvoir d'influence sur la
fixation des dépenses dont le montant résulte d'un compromis
entre le Conseil et le Parlement européen, à partir de
l'avant-projet de budget proposé par la Commission européenne.
Cette asymétrie procédurale entre recettes et dépenses
n'est pas réellement conforme aux exigences de
« démocratie budgétaire »
, et ne tire pas
toutes les conséquences du principe fondamental de consentement à
l'impôt. En outre le rôle de l'institution intergouvernementale
qu'est le Conseil européen attise les revendications et les compromis
parfois douloureux sur la problématique du « taux de
retour », dont le caractère souvent primordial tend à
nuire à l'établissement d'une « communauté de
destins » européenne.
Ainsi un cadre plus démocratique devrait théoriquement aligner
les processus décisionnels relatifs aux dépenses et aux recettes
sur un même niveau institutionnel, national ou communautaire.
4. Une programmation peu efficace et des dysfonctionnements de gestion majeurs
Depuis longtemps, le budget communautaire manifeste
à bien
des égards une amplitude excessive et une insuffisante profondeur,
c'est-à-dire une multiplication déraisonnable d'actions ne
présentant pas nécessairement la taille critique et les effets
d'entraînement adéquats, et un niveau d'exécution
notoirement faible dans certains domaines, que la Cour des comptes
européenne n'a pourtant de cesse de déplorer
22(
*
)
.
Le saupoudrage des crédits est particulièrement patent dans les
politiques internes
, où 28,6% des crédits assurent le
financement d'une vingtaine de domaines d'activité dont l'importance
stratégique des intitulés (éducation et formation, emploi,
environnement...), comparable à celle de départements
ministériels nationaux, excède largement celle des montants
engagés. Cet éparpillement n'est pas conforme au principe de
subsidiarité, pas plus qu'aux exigences fondamentales
d'efficacité socio-économique.
La politique de recherche
, qui regroupe la plus grande partie des
crédits de politique interne, prête également le flanc
à la critique en ce qu'elle tend à doublonner celle menée
par les Etats, et ne se concentre pas suffisamment sur les synergies
potentielles et sur la coopération des équipes nationales de
recherche, bien que des efforts aient récemment été
engagés.
Votre rapporteur considère que la mise en oeuvre des
crédits européens devrait être notamment
conditionnée par la collaboration d'équipes de plusieurs Etats.
Il estime également que les réseaux transeuropéens de
transports, dont les externalités positives ne sont plus à
démontrer
, devraient se concentrer sur des projets
emblématiques
sur les plans politique, géographique et
économique. Il a remis cette année une proposition à la
Commission et aux ministres français de l'Agriculture et des Transports,
tendant à renverser la perspective du cofinancement des axes
transalpins, en particulier l'axe Lyon-Turin
. Il ne s'agirait plus de
concevoir le financement européen comme subsidiaire, mais comme
désormais majoritaire, sur des projets comportant de nombreuses
implications sur la protection de l'environnement, le rapprochement de l'Europe
du nord et de l'Europe méditerranéenne, et l'optimisation des
flux économiques.
Comme il a été exposé dans la deuxième partie de la
présente note, les crédits d'actions structurelles et d'actions
extérieures font l'objet d'une sous-consommation chronique, se
traduisant par des
restes à liquider massifs
en 2001 (50,16
milliard d'euros pour les fonds structurels et 13,22 milliards pour les actions
extérieures). De même la mise en oeuvre des nouveaux instruments
de préadhésion est lente, la Cour des comptes européenne
relève ainsi que les bénéficiaires finaux du programme
SAPARD n'ont perçu qu'un million d'euros en 2001... Dans ses deux
derniers rapports annuels, la Cour a également relevé, entre
autres, les carences suivantes :
-
un recouvrement de créances insatisfaisant sur le FEOGA-Garantie
(deux milliards d'euros de créances fin 2000), 450 millions d'euros
de dépenses annuelles inutiles au sein du régime d'aide au
blé dur, et une aggravation du manque de rigueur de la Commission dans
la gestion des virements de crédits ;
-
l'inachèvement du système de gestion
intégré
, de telle sorte que la fiabilité des
déclarations des pays bénéficiaires des aides agricoles et
structurelles demeure partielle
23(
*
)
;
-
des retards dans l'application des contrôles sur les fonds
structurels
, l'imprécision des objectifs du FEDER et le saupoudrage
des financements de l'initiative communautaire URBAN (objectifs trop ambitieux
et peu concrets) ;
- une amélioration de la gestion des politiques internes (fondée
sur le principe de la déclaration de dépenses et l'absence de
sanctions contractuelles), mais qui
ne permet pas de dissuader les risques
de surdéclaration de coûts réels
24(
*
)
. La Cour n'a délivré qu'une
déclaration d'assurance limitée pour le 5
e
PCRD, du
fait de l'absence de manuel officiel de procédures et des
dysfonctionnements du service d'audit ;
- une forte concentration en fin d'année des engagements sur les
actions extérieures, en particulier pour les programmes relatifs
à l'Asie, l'Amérique latine et MEDA.
5. La mise en place de la modernisation des procédures de gestion
Les
dysfonctionnements chroniques constatés de longue date par la Cour des
comptes européenne, et qui avaient notamment conduit à la
démission du précédent collège de la Commission,
ont incité la Commission à présenter une refonte du
règlement financier du budget communautaire, après avoir
initié la réforme de ses procédures de son fonctionnement
internes
25(
*
)
. Cette réforme tend
à introduire un budget de résultat et à renforcer la
responsabilisation des ordonnateurs, et comprend les dispositions
suivantes :
-
budgétisation par activité
: le budget devrait
être présenté en 29 titres
26(
*
)
correspondant aux domaines politiques de la
Communauté, et 200 activités, elles-mêmes
déclinées en chapitres. Cette nouvelle approche, nommée
ABB (« Activity Based Budgeting », qui constitue la
première composante de l'ABM, « Activity Based
Management »), permet de visualiser l'utilisation complète des
ressources pour chacune des politiques de la Commission, en regroupant de
manière transversale les crédits opérationnels,
dépenses administratives et moyens humains. Depuis trois ans, l'APB est
présenté en parallèle selon la nomenclature traditionnelle
(qui fait référence aux sept rubriques des perspectives
financières) et la nouvelle présentation, et le basculement
devrait être définitif pour l'exercice 2004 ;
-
responsabilisation accrue des ordonnateurs
: le contrôle
financier central indépendant est supprimé et un auditeur
interne, chargé de livrer une appréciation sur la qualité
des procédures de gestion et la performance du service, est
créé au sein de chaque service. En outre la possibilité
pour chaque institution de procéder librement à des virements de
crédits est introduite, avec certaines limites concernant les
dépenses administratives de la Commission. Depuis l'année
dernière, les directeurs généraux sont également
invités à remettre un rapport annuel sur leur
activité ;
-
rationalisation de la gestion
: une clause de dégagement
automatique des engagements dormants est introduite, et les principes encadrant
la délégation à des tiers de la gestion des programmes
sont mieux définis.
Le Conseil a enrichi cette proposition de réforme sur différents
points :
-
le vote avant le 31 mars n+1 d'un budget rectificatif spécifique
à l'affectation du solde de l'exercice précédent
, en
vue d'accroître les remboursements d'éventuels excédents de
recettes aux Etats-membres plutôt que d'encourager le financement de
nouvelles dépenses, comme c'est aujourd'hui le cas ;
-
des mesures « liant les mains » pour accroître
l'emploi effectif des crédits
: introduction d'un
mécanisme de dégagement automatique des engagements juridiques
(et non pas seulement budgétaires) n'ayant donné lieu à
aucun paiement dans un délai de deux années, et durcissement de
la clause de dégagement des engagements relatifs à l'aide
extérieure de la Communauté ;
- le renforcement de l'indépendance des auditeurs internes ;
- le renforcement de l'information sur l'exécution des programmes,
transmise au Conseil par la Commission.
Le projet de règlement ainsi amendé a été
approuvé par le Conseil et le Parlement en juin, pour une mise en oeuvre
en 2003.
Votre rapporteur se félicite de ces nouvelles dispositions,
qui devraient contribuer à une meilleure exécution des
dépenses, et considère que l'esprit de cette réforme est
à rapprocher de celui de la loi organique du 1
er
août
2001, en particulier en termes d'organisation par grandes missions, de
fongibilité accrue des crédits au sein des programmes et
d'amélioration de la responsabilité sur l'exécution.
* *
*
1
Excédent essentiellement
imputable
à d'importants retards dans la mise en oeuvre des fonds structurels et
des aides de pré-adhésion.
2
Le régime de ressources propres a été mis en
place par la décision du Conseil du 21 avril 1970, puis modifié
successivement en 1985, 1988, 1994 et 2000.
3
Les données pour 2001 n'étaient pas disponibles sur
le site internet de la Commission.
4
La France reste néanmoins en dessous de son taux potentiel
de retour moyen et s'est vue infliger en 2001, conformément au droit
communautaire, une pénalité financière de 21,34 millions
d'euros du fait de la sous réalisation de son plan par rapport à
ses prévisions initiales de dépenses.
5
Le nombre des objectifs de la politique régionale a
été réduit de sept à trois. Ces objectifs sont
servis par cinq fonds : FEDER, FSE, FEOGA section orientation, IFOP et
fonds de cohésion (maintenu en dépit de contestations). La
réforme s'est également portée sur une simplification de
la mise en oeuvre des fonds et sur le renforcement des procédures de
contrôle et d'évaluation ;
6
Dont 27,5% pour l'objectif 2 relatif aux régions en
reconversion économique. Le taux de retour global était encore de
9,1% en 2000.
7
Le solde net ne donne q'un aperçu comptable des
écarts de flux financiers et n'intègre pas les gains
économiques et indirects.
8
Le mode de calcul employé par la Commission tend à
neutraliser les éléments susceptibles de fausser
l'appréciation des soldes, et se révèle donc plus complexe
mais aussi plus réaliste que la méthode utilisée par la
Cour des comptes européenne.
9
Concernant les dépenses administratives, le financement de
la préparation de l'élargissement imposait selon la Commission la
mobilisation de l'instrument de flexibilité afin de pouvoir
dépasser temporairement le plafond.
10
La spécificité de l'agriculture tient notamment
à ses nombreuses externalités en matière de
sécurité alimentaire, de culture et d'environnement, qui plaident
en faveur d'un aménagement des lois du marché la concernant.
11
Le reste à liquider des fonds structurels était
passé de 15,4 à 41,6 milliards d'euros entre 1993 et 1999, et
s'établissait encore à 17,2 milliards d'euros fin 2001,
après une exécution médiocre en 2001.
12
En particulier le financement de la force de police en Bosnie,
dont l'Union européenne assure la relève pour un budget annuel de
20 millions d'euros.
13
Le recours croissant à l'aide budgétaire permet
ainsi d'accélérer les déboursements, et la Commission
entend donc l'amplifier, sous réserve que les contrôles de
l'utilisation des crédits soient parallèlement renforcés,
afin d'éviter que l'accélération des paiements ne
s'accompagne d'une diminution de la qualité des projets.
14
Dans le cadre de la réforme du fonctionnement de la
Commission mise en place en 2001, un volet « ressources
humaines » est actuellement en discussion et porte sur la gestion de
la carrière (davantage axée sur le mérite), la politique
de recrutement et la formation. Le Conseil souhaite assortir la réforme
du statut des fonctionnaires européens d'une modernisation du
système de rémunérations et du régime de pensions,
qui n'aboutiront pas avant fin 2003.
15
La Commission ne bénéficie d'aucune création
nette, en raison du niveau élevé des vacances d'emplois (entre
700 et 900) et des gains liés aux réorganisations internes.
16
L'écart sur contributions nettes est toutefois
limité à 487,7 millions d'euros, compte tenu de la hausse des
frais de perception, restitués aux Etats membres. En ajoutant
l'écart sur la participation au financement de la correction du
Royaume-Uni, de 383,4 millions d'euros, on obtient un
surcoût net
global de 871,1 millions d'euros
.
17
Lors de sa présentation du rapport annuel relatif à
l'exercice 2001, le 5 novembre dernier, le président de la Cour des
comptes européenne a ainsi souligné :
« Pour la deuxième année consécutive, un
excédent budgétaire élevé a été
enregistré.
Celui-ci a été supérieur à 15
milliards d'euros, soit 16% du budget définitif
. Cet excédent
tient à l'annulation de crédits, qui résulte
principalement de retards dans l'exécution des actions structurelles.
(...) La gestion budgétaire se caractérise également par
une faible utilisation des crédits de paiement dans certains
domaines.(...) La Commission doit faire preuve d'une plus grande rigueur, et se
montrer plus réaliste dans ses prévisions
budgétaires. »
En outre, l'introduction générale du rapport annuel
précise :
«
Il n'existe pas de raison valable de solliciter des
ressources propres qui dépassent largement les besoins pour
l'année
.(...) La Commission repousse l'argument de la Cour selon
lequel il aurait fallu faire usage du mécanisme du budget rectificatif
et supplémentaire pour éviter des excédents
budgétaires trop élevés. Toutefois, les raisons
invoquées par la Commission ne sont pas suffisantes pour qu'elle puisse
échapper à la critique selon laquelle sa gestion
budgétaire manque de rigueur. »
18
Le président de la Cour des comptes européenne,
dans son intervention précédemment mentionnée,
relève ainsi :
« S'agissant de la politique agricole commune, les
déclarations présentées par les
bénéficiaires des aides ne font apparaître aucune
amélioration par rapport aux années précédentes. La
mise en oeuvre du système intégré de gestion et de
contrôle n'est toujours pas achevée et, dans près de la
moitié des Etats membres, le système d'identification des bovins,
obligatoire depuis 2000, n'a pas été instauré. »
« En ce qui concerne les actions structurelles, l'audit a de nouveau
permis de détecter des paiements indus résultant de
déficiences des systèmes de contrôle et d'erreurs dans les
déclarations de dépenses présentées par les Etats
membres. La Cour s'inquiète des retards dans la mise en oeuvre, par les
administrations nationales, du dispositif de gestion et de contrôle pour
la prochaine période de programmation. »
19
La réforme de 1999 contraint les Etats membres à
visiter annuellement au moins 10% des organismes de producteurs et à
faire en sorte que leurs contrôles couvrent 30% de l'aide communautaire.
Or en France, certains programmes opérationnels ont été
approuvés sans visite préalable.
20
Comme en 2001, la Commission a proposé un
dépassement des perspectives financières, en arguant cette
année de la préparation de l'élargissement, qui l'a
conduite à demander 500 postes supplémentaires et les
investissements immobiliers nécessaires à l'accueil de dix
nouveaux commissaires au 1
er
janvier 2004.
21
La proposition de « compensations
budgétaires » pour les nouveaux adhérents émise
par la Commission n'a en particulier pas été retenue. Son
coût annuel avait été évalué à au
moins 600 millions d'euros, mais vraisemblablement sous-estimé.
22
A cet égard, l'introduction du rapport annuel de la Cour
pour l'exercice 2001 précise que « quiconque lira les rapports
de la Cour depuis qu'elle a commencé ses travaux sera frappé par
le nombre de fois où elle a dû répéter de
observations similaires concernant la nécessité
d'améliorer la gestion des fonds communautaires, à tous les
niveaux et dans tous les domaines du budget. »
23
La Cour mentionne dans son rapport 2001 :
« Dans le chapitre 2 (politique agricole commune), le processus de
certification des organismes payeurs ne permet pas d'apporter l'assurance que
les faits déclarés par les bénéficiaires dans leurs
demandes de paiement reflètent la réalité. »
24
« Le chapitre 4 (politiques internes) signale une
persistance d'erreur significatives résultant d'une
surdéclaration des dépenses par les contractants dans le domaine
des actions indirectes de recherche, en dépit d'une augmentation
considérable du nombre d'audits financiers réalisés par la
Commission en 2001. »
25
La réforme de l'administration de la Commission a
débuté en 2001
. Le plan d'action du Libre blanc a connu des
retards, et plusieurs dates butoir ont été reportées de
fin 2001 à fin 2002, en raison d'un calendrier initial trop ambitieux.
Du fait d'incohérences et de faiblesses persistantes, la Cour des
comptes européenne relève dans son rapport annuel pour 2001 que
« la Commission a pris des mesures importantes permettant de
clarifier les responsabilités et les modalités relatives à
l'obligation de rendre compte de la gestion des fonds communautaires. Par
ailleurs, la Commission a manifesté son engagement de mettre à
profit les résultats de cette première année en
présentant un plan d'action en 18 points pour porter remède aux
faiblesses détectées. »
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Ces 29 champs d'activité sont : Affaires
financières et économiques, Entreprise, Concurrence, Emploi et
affaires sociales, Agriculture et développement rural, Energie et
transport, Environnement, Recherche directe, Recherche indirecte,
Société de l'information, Pêche, Marché
intérieur, Politique régionale, Fiscalité et Union
douanière,Education et culture, Media et communication, Santé et
protection du consommateur, Justice et affaires intérieures, Relations
extérieures, Commerce, Développement et relations avec les pays
ACP, Elargissement, Aide humanitaire, Lutte contre la fraude, Coordination et
conseil juridique, Administration, Budget, Audit, Statistiques, Pensions.