Petites et moyennes entreprises, commerce et artisanat
Auguste CAZALET
Table des matières
- I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE
-
II. OBSERVATIONS
- A. LES PME NE CONSTITUENT PAS UNE PRIORITÉ BUDGÉTAIRE DU GOUVERNEMENT
- B. LE SECRÉTARIAT D'ETAT AUX PME, AU COMMERCE, À L'ARTISANAT ET À LA CONSOMMATION, RESTE EN MARGE DU MINISTÈRE DE L'ÉCONOMIE ET DES FINANCES.
- C. LE SECRÉTARIAT D'ETAT AUX PME, AU COMMERCE, À L'ARTISANAT ET À LA CONSOMMATION DOIT ÉVITER LE RECOURS AUX INSTRUMENTS D'INTERVENTION EXTRA-BUDGÉTAIRES
- D. LE SECRÉTARIAT D'ETAT AUX PME, AU COMMERCE, À L'ARTISANAT ET À LA CONSOMMATION POURSUIT DE MANIÈRE PLUTOT ENCOURAGEANTE UN PLAN DE SIMPLIFICATION DES MESURES ADMINISTRATIVES DES PME.
- E. LE SECRÉTARIAT D'ETAT AUX PME, AU COMMERCE, À L'ARTISANAT ET À LA CONSOMMATION N'EST PAS ENCORE PARVENU À MOBILISER LE COMMERCE ET L'ARTISANAT AUTOUR DU PASSAGE À L'EURO.
Les crédits destinés aux actions du secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation sont présentés au sein du fascicule « Economie, finances et industrie » aux chapitres 44.03, 44.95, 44.98 et 64.02. Cette présentation ne prend pas en compte l'ensemble des actions en faveur des PME menées par le gouvernement. Elle ne permet pas davantage de prendre en compte les moyens de fonctionnement affectés au secrétariat d'Etat et à sa principale direction, la direction des entreprises commerciales, artisanales et de services.
I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE
A.
LE PROJET DE BUDGET POUR 2002 : UNE HAUSSE DES CRÉDITS
AFFICHÉE
1. Une hausse affichée...
Le total des crédits prévus pour 2002 au titre du
secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et
à la consommation s'élève à
61,03 millions
d'€
(400,31 millions de francs), soit une augmentation affichée
de 2,4 % en niveau par rapport aux dotations inscrites en loi de finances
initiale pour 2001.
Le montant des crédits inscrits au titre IV s'élève
à 56,77 millions d'€, en hausse apparente de 1,7 %. 4,25
millions d'€ de crédits de paiement et 5,72 millions d'€
d'autorisations de programme sont inscrits au titre VI, en hausse sensible par
rapport à la loi de finances initiale pour 2001.
Budget du secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation
Chapitres |
Intitulés |
|
2001
|
2002
|
Evolution par rapport à la LFI 2001 |
|
|
En M€ |
En % |
||||
44.03 |
Interventions en faveur du commerce, de l'artisanat et des services |
|
33,80 |
34,67 |
0,87 |
2,9 % |
44.03.10 |
Aides à la formation |
|
15,46 |
15,46 |
0,00 |
0 % |
44.03.20 |
Actions économiques |
|
14,61 |
12,20 |
-2,41 |
-22,6 % |
44.03.30 |
Contrats de plan Etat - régions |
|
3,74 |
3,74 |
0,00 |
0 % |
44.03.40 |
Agence pour la création d'entreprises (nouveau) |
|
3,28 |
3,28 |
||
44.95 |
Participation à divers fonds de garantie |
|
3,35 |
9,15 |
5,79 |
63,3 % |
44.98.20 |
Fonds de garantie d'emprunts accordés aux petites et moyennes entreprises |
|
3,35 |
9,15 |
5,79 |
63,3 % |
44.98 |
Bonifications d'intérêt |
|
18,75 |
12,96 |
-5,79 |
-44,7 % |
44.98.10 |
Crédit agricole |
|
5,47 |
3,78 |
-1,69 |
-44,7 % |
44.98.20 |
Banques populaires |
|
7,64 |
5,28 |
-2,36 |
-44,7 % |
44.98.30 |
Autres banques |
|
5,64 |
3,90 |
-1,74 |
-44,6 % |
|
TOTAL TITRE IV |
|
55,91 |
56,77 |
0,87 |
1,7 % |
64.02 |
Aides au commerce et à l'artisanat |
AP |
3,89 |
5,72 |
1,83 |
47 % |
|
|
CP |
3,70 |
4,25 |
0,55 |
14,8 % |
64.02.30 |
Fonds d'aménagement des structures artisanales |
AP |
0,30 |
0,30 |
0,00 |
0 % |
|
|
CP |
0,30 |
0,30 |
0,00 |
0 % |
64.02.40 |
Contrats de plan Etat-régions |
AP |
3,58 |
5,41 |
1,83 |
51 % |
|
|
CP |
3,40 |
3,95 |
0,55 |
16,1 % |
|
TOTAL TITRE VI |
AP |
3,89 |
5,72 |
1,83 |
47 % |
|
CP |
3,70 |
4,25 |
0,55 |
14,8 % |
|
|
TOTAL TITRES IV & VI |
DO+AP |
59,79 |
62,49 |
2,70 |
4,5 % |
|
DO+CP |
59,61 |
61,03 |
1,42 |
2,4 % |
Lors des
conférences de première phase, la direction des entreprises
commerciales, artisanales et de services avait souhaité une hausse des
crédits du secrétariat d'Etat de 12,1 %. La direction du
budget visait elle à obtenir une baisse des crédits de
7,3 %. L'arbitrage rendu en faveur d'une hausse des crédits de
2,4 % n'a été obtenu que par l'artifice d'un changement de
périmètre du secrétariat d'Etat.
2. Des crédits en baisse
La hausse affichée n'a été rendue possible que par le
rattachement de l'agence pour la création d'entreprises au budget du
secrétariat d'Etat. Sans ce rattachement, les crédits auraient
à structure constante connu une baisse de
3,1 %.
Evolution du budget du secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation (hors agence pour la création d'entreprises)
En M€ |
|
Variations |
|
LFI 2001 |
PLF 2002 |
En niveau |
en % |
59,60 |
57,75 |
- 1,85 M€ |
-3,1% |
Le
budget de l'agence pour la création d'entreprise connaît une
légère progression, passant de 3,2 millions d'€ en loi
de finances initiale pour 2001 à 3,28 millions d'€ dans le
projet de loi de finances pour 2002. Il devrait contribuer ainsi de
manière légèrement positive au budget du
secrétariat d'Etat.
3. L'absence de prise en compte des moyens de fonctionnement
Le fascicule budgétaire ne fournit pas de présentation des moyens
en personnel affectés à la direction des entreprises
commerciales, artisanales et de services. Les crédits sont fondus dans
le « bleu » « Economie, finances et
industrie » avec d'autres dépenses de personnel aux chapitres
31-90 « rémunérations principales » et 31-94
« indemnités diverses », article 12
« administration centrale ». Selon les réponses au
questionnaire budgétaire, les effectifs de la direction des entreprises
commerciales, artisanales et de services s'élevaient au premier janvier
2001 à 187 agents, tous grades confondus, contre 182 au premier janvier
2000.
Seuls les crédits en personnel affectés aux
délégations régionales au commerce et à l'artisanat
font l'objet d'une individualisation au sein du « bleu »
« Economie, finances et industrie ». Ils figurent à
l'article 25 des chapitres 31-90 et 31-94 et concernent exclusivement les 47
emplois de catégorie A (25 délégués et 22
délégués-adjoints) gérés directement par le
secrétariat d'Etat. Les 47 agents de catégorie B et C
relèvent eux du ministère de l'intérieur et donc de son
budget.
Les autres dépenses de fonctionnement sont intégrées,
depuis la loi de finances initiale pour 1999, au chapitre 34-98
« Moyens de fonctionnement des services », article 12
« Administration centrale » du « bleu »
« économie, finances et industrie ». Les
crédits inscrits à l'article 12 sont ensuite répartis
entre différentes directions. Selon les réponses au questionnaire
budgétaire, la direction des entreprises commerciales, artisanales et
des services s'est vue attribuer en 2001 une dotation de 1,306 millions
d'€ contre 1,45 millions d'€ en 2000. La variation s'explique en
majeure partie par l'effort d'investissement informatique consenti en 2000 pour
l'installation du secrétariat d'Etat dans ses nouveaux locaux.
La globalisation des crédits de fonctionnement opérée au
sein du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
manque d'une part de cohérence et va d'autre part à l'encontre de
la globalisation des crédits telle qu'elle pourra être
pratiquée au sein des programmes créés par la loi
organique n°2001-692 du premier août 2001 relative aux lois de
finances. Celle-ci autorise en effet une globalisation verticale, au sein de
chaque programme, et évidemment pas une globalisation horizontale, entre
programmes différents.
A. LES INTERVENTIONS ET INVESTISSEMENTS FINANCÉS : UN
RECENTRAGE AUTOUR DE QUATRE PRIORITÉS
Le budget du secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à
l'artisanat et à la consommation est avant tout un budget
d'intervention. Le secrétariat d'Etat n'intervient quasiment jamais seul
mais de concert avec les collectivités locales, à travers les
contrats de plan, les organismes consulaires ou d'autres organismes
« relais » que sont les organisations professionnelles ou
les associations de commerçants.
Quatre priorités sont aujourd'hui clairement affichées par le
secrétariat d'Etat :
- L'aide à la formation professionnelle des commerçants et
artisans.
- Les actions économiques en direction du secteur de l'artisanat,
du commerce et des services.
- Le financement des contrats de plan.
- L'accès au crédit des PME à travers la bonification d'intérêts et les garanties d'emprunt.
|
2001
|
2002
|
||
en M € |
en % |
en M € |
en % |
|
Formation professionnelle |
15,46 |
25,93 |
15,46 |
26,8 |
Actions économiques |
14,91 |
25,01 |
12,50 |
21,6 |
Contrats de plan |
7,13 |
11,96 |
7,68 |
13,3 |
Bonifications d'intérêt |
18,75 |
31,45 |
12,96 |
22,4 |
Participation à divers fonds de garantie |
3,35 |
5,62 |
9,15 |
15,8 |
Total |
59,60 |
100,00 |
57,75 |
100,00 |
1. La
stabilité des crédits affectés à la formation
professionnelle
Les crédits affectés à la formation professionnelle
à l'article 44.03.10 représenteront 26,8 % du budget du
secrétariat d'Etat et resteront stables par rapport à 2001,
à 15,46 millions d'€. Stables en € courants, ils
diminuent donc légèrement en € constants.
Le secrétariat d'Etat intervient dans le domaine de la formation
professionnelle autour de quatre thèmes :
a) L'analyse des besoins, la valorisation et la sensibilisation aux
métiers de l'apprentissage,
Les compétences du secrétariat d'Etat en matière
d'apprentissage restent limitées. Les dépenses relatives à
l'apprentissage sont essentiellement assumées par le ministère de
l'emploi et de la solidarité et par les chambres des métiers. Le
secrétariat d'Etat intervient essentiellement en amont en
finançant l'observatoire des qualifications et des formations de
l'artisanat, en participant à l'opération « Bravo les
artisans », en favorisant l'orientation professionnelle des jeunes
vers l'artisanat et en renforçant l'attractivité des formations
par l'apprentissage.
b) La formation des demandeurs d'emploi des secteurs du commerce, de
l'artisanat et des services,
Le secrétariat d'Etat participe à la formation des demandeurs
d'emploi dans le secteur de l'artisanat, du commerce et des services en
soutenant l'offre de formation et en finançant les indemnités des
stagiaires.
- Le soutien à l'offre de formation, tourné vers les
organismes spécialisés que sont les Instituts de promotion
commerciale (I.P.C.) ou les instituts de formation commerciale permanente
(ICOFOP) représentait en 2000 5,12 millions d'€, pour une formation
de 2.400 stagiaires prise en charge à 40% par la direction des
entreprises commerciales, artisanales et de services.
- La rémunération des stagiaires de la formation
professionnelle concerne essentiellement les primo demandeurs d'emploi ou les
jeunes avec peu d'expérience professionnelle. La prise en charge de ces
rémunérations concernait en 2000 1.550 stagiaires pour 4,11
millions d'€.
c) La formation à la création et à la reprise
d'entreprise,
L'action du secrétariat d'Etat en matière de stages d'initiation
à la gestion d'entreprise commerciale s'adresse à toute personne
qui sollicite pour la première fois l'inscription d'une entreprise au
registre du commerce. La prise en charge financière de ces stages se
fonde sur l'article 59 de la loi n° 73-1193 du 27 décembre
1973 d'orientation du commerce et de l'artisanat. Elle consiste en un
financement à hauteur de 1,98 € par heure, pour 35 heures, soit
69,36 € par stagiaire. Le nombre de stagaires attendus en 2002 est de
11.000.
L'extension de ce dispositif aux entreprises artisanales, proposée comme
mesure nouvelle en conférence de première phase par la direction
des entreprises commerciales, artisanales et de services, a été
refusée par la direction du budget en raison de son coût (760.000
€).
d) La formation des assistants techniques du commerce et des acteurs de
l'animation économique.
Les crédits prévus pour la formation des assistants techniques de
l'artisanat, du commerce et des services permettent de subventionner d'une part
l'Institut Supérieur des Métiers (I.S.M.), qui forme les cadres
et élus de l'artisanat, à hauteur de 2,69 millions d'€
et d'autre part le Centre d'Etudes et de Formation des Assistants Techniques du
Commerce et des services (C.E.F.A.C.), à hauteur de 0,63 million
d'€, qui forme les assistants du commerce et des services.
1. Des crédits d'action économique en forte baisse
Les crédits inscrits à l'article 44.03.20 connaissent une forte
baisse, de 22,6 % par rapport à la loi de finances initiale pour 2001 et
s'éleveront à 12,2 millions d'euros. Cet article regroupe les
actions précédemment mises en oeuvre par la direction de
l'artisanat, la direction du commerce intérieur et la mission pour les
services avant la fusion intervenue en 1998. Ainsi, cette baisse de
crédits, davantage qu'une mesure de régulation budgétaire,
peut être analysée comme une remise en cause partielle des actions
traditionnelles de ces directions.
La baisse des crédits d'action économique doit cependant
être relativisée car l'action économique ne concerne pas
seulement l'article 44.03.20 « actions économiques »
mais aussi l'article 44.03.40 « agence pour la création
d'entreprises ». L'article 44.03.20 finance en effet
déjà traditionnellement les réseaux d'appui aux
entreprises comme l'Association pour le droit à l'initiative
économique (ADIE) ou France Initiative Réseau (FIR)...). En
additionnant les articles 44.03.20 et 44.03.40, les crédits inscrits au
secrétariat d'Etat pour l'action économique en direction des PME
atteignent en projet de loi de finances pour 2002 15,48 millions d'€,
contre 15,46 millions d'€ en loi de finances initiale pour 2001.
Le transfert de l'agence pour la création d'entreprise au
secrétariat d'Etat, ne représente pas néanmoins un gain
budgétaire net pour les PME, mais une ponction sur des crédits
affectés précédemment au même objet.
L'article 44-03-20 finance des actions très disparates :
a) L'animation économique
L'animation économique, dont les modalités ont été
profondément remaniées en 2000, a été
financée à hauteur de 9,91 millions d'€ en 2000. Elle
consiste d'une part dans le soutien à l'action économique de base
correspondant pour l'essentiel aux services collectifs non facturés
rendus par les chambres de métiers et les organisations professionnelles
et d'autre part dans des actions structurantes tendant à la
modernisation, au développement et à la rationalisation des
structures et des méthodes de production et de commercialisation. Ces
dernières opérations sont en fait imputées à
l'article 64-02-30 pour un montant de 0,3 millions d'€.
b) Les réseaux d'appui aux entreprises
Subventionnés à hauteur de 0,88 millions d'€ en 2000, les
réseaux d'appui aux entreprises financés par le
secrétariat d'Etat visent à la création et la transmission
d'entreprises (Association pour le droit à l'initiative
économique (ADIE), France Initiative Réseau (FIR)...), au
conseil aux très petites entreprises (Confédération
Française des Coopérations et Groupements d'Artisans (CFCGA),
Entente des Générations pour l'Emploi et l'Entreprise (EGEE)...)
et à l'aide à l'exportation (Centre français du Commerce
Extérieur (CFCE)).
c) Le soutien aux métiers d'arts
Le secrétariat d'Etat s'efforce de mener une politique active en
direction du secteur des métiers d'art à travers notamment la
convention qui le lie à la société d'encouragement des
métiers d'art (SEMA). 2,25 millions d'€ dont 1,91 millions d'€
par voie de convention avec la SEMA ont été consacrés en
2000 à la transmission de savoir-faire et à l'information du
public sur les métiers d'art.
d) Les aides aux groupements
Ces dépenses se trouvent en général abondées,
à titre non reconductible, lors de la discussion des lois de finances,
en deuxième délibération, à la demande de certains
parlementaires. Il s'agit d'aides à des unions locales de
commerçants et d'artisans qui contribuent à fédérer
les initiatives de différents partenaires socio-professionnels.
e) Le dispositif de réduction du temps de travail et l'euro
Une convention-cadre a été conclue en prévision du premier
janvier 2002 et du passage obligatoire aux trente-cinq heures des entreprises
de moins de vingt salariés, entre le ministère de l'emploi et de
la solidarité, le secrétariat d'Etat aux PME, au commerce,
à l'artisanat et à la consommation et l'Union Professionnelle
Artisanale (U.P.A.). Un volet financier a été conclu avec
l'U.P.A. (0,4 millions d'€) et avec la confédération
générale de l'alimentation en détail (0,2 millions
d'€). Cette convention ayant été conclue pour 2000 et 2001,
aucune opération de soutien à la réduction du temps de
travail n'est pour le moment prévue pour accompagner les
assouplissements dans le passage aux trente-cinq heures prévus par le
gouvernement.
Pour l'euro, le principe retenu au niveau européen est que chaque acteur
économique doit prendre en charge les frais qu'il aura à
supporter. Il n'existe donc pas d'aide directe sous forme de subvention.
Sur le plan fiscal, deux mesures ont cependant été
adoptées :
- Les logiciels et leurs mises à jour bénéficient
d'un amortissement accéléré de 12 mois.
- Les frais d'adaptation des matériels existants peuvent être
comptabilisés directement en charge jusqu'à 381,12 €.
1. Un léger renforcement des moyens dévolus aux contrats de plan Etat-régions
94,5 millions d'€ devraient être
affectés au
commerce et à l'artisanat sur la durée du XIIe plan (2000-2006)
mais seuls 53,5 millions d'€ (soit 7,6 millions d'€ par an)
ont fait l'objet d'une programmation budgétaire.
Les lois de finances initiales pour 2000 et 2001 ont été bien
en-deçà des 7,6 millions d'€ annuels nécessaires
au respect des engagements de l'Etat.
Montant des crédits prévus pour les contrats de plan en lois de finances
(en millions d'€)
|
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Titre IV |
3,28 |
3,74 |
3,74 |
Titre VI - CP |
3,09 |
3,4 |
3,95 |
Total |
6,37 |
7,14 |
7,69 |
Les
crédits affectés aux contrats de plan Etat-régions
augmentent légèrement en prévision pour 2002. Ce sont les
autorisations de programme qui augmentent le plus. Elles sont dotées de
5,41 millions d'€, en hausse de 1,82 millions d'€ par rapport
à l'année précédente. Cette dotation ne
préjuge évidemment pas des annulations et reports de
crédits qui pourraient intervenir au cours de l'année 2002. La
hausse des crédits sur cet article, l'article 64.02.40, répartie
entre CP et AP, a été gagée par une baisse des
crédits à même hauteur sur l'article 44-03-20.
Ainsi si un léger rattrapage a lieu en 2002, il ne sera pas
suffisant pour que les engagements de l'Etat soient tenus sur la période.
Reports et annulations de crédits dédiés aux contrats de plan
(en millions d'€)
|
2000 |
2001
|
Reports 44-03-30 |
0,5 |
1,3 |
Annulations 44-03-30 |
- |
- |
Reports 64-02-40 -CP |
1,8 |
1,8 |
Annulations 64-02-40 - CP |
- |
- |
Reports 64-02-40 -AP |
3,9 |
0,5 |
Annulations 64-02-40 - AP |
0,09 |
- |
Les reports intervenus au cours de l'année 2000 manifestent les difficultés de démarrage des nouveaux contrats de plan. Il semble au regard des reports de crédits qu'en 2001, un an après le début de ces contrats, les difficultés persistent.
2. L'accès aux crédits des PME : le redéploiement en faveur du fonds de garantie d'emprunts
Le
secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et
à la consommation a réorienté sa politique en
matière d'accès au crédit des PME. Constatant que le
coût du crédit n'était pas le seul obstacle au
crédit des petites entreprises et que celui-ci avait diminué en
raison de la baisse des taux d'intérêt et de l'inflation, il a
préféré mettre l'accent sur la prise en charge du
« risque » PME.
Des données publiées récemment font état des
réticences des banques à l'égard des demandes de
crédit des PME. La principale cause de ces réticences
réside dans le taux de défaillance des petites entreprises.
L'Etat a ainsi doté un fonds de garantie visant à encourager les
banques à accorder plus facilement des crédits aux très
petites entreprises en leur offrant un partage du risque.
Ce fonds de garantie devrait bénéficier de moyens nouveaux
grâce au redéploiement des crédits dévolus au
mécanisme de bonification d'intérêts, en
décroissance depuis 2000.
Evolution du dispositif d'accès au crédits des PME
(en millions d'€)
|
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
44.95-20 Fonds de garantie d'emprunts |
3,35 |
3,35 |
9,15 |
Var/année précédente |
+3,35 |
0 |
+5,8 |
44-98 Bonification d'intérêts |
18,75 |
18,75 |
12,96 |
Var/année précédente |
-4,27 |
0 |
-5,8 |
La
baisse des crédits dédiés à la bonication
d'intérêts est intégralement compensée par la hausse
des crédits dévolus au fonds de garantie et l'effort consenti en
faveur de l'accès au crédit des PME est intégralement
préservé, contrairement à ce qui s'était
passé en loi de finances initiale pour 2000.
Les crédits inscrits à l'article 44-95-20 « fonds de
garantie d'emprunts accordés aux petites et moyennes
entreprises » sont chaque année transférés
à l'article 10 du même chapitre, géré lui par la
direction du Trésor. Il a été en effet
décidé de regrouper au sein de la convention conclue entre le
Ministère de l'Economie , des Finances et de l'Industrie et la SOFARIS
les crédits inscrits sur les deux articles.
Cette convention globale permet d'obtenir le meilleur effet de levier avec la
SOFARIS. Elle garantit que les crédits inscrits sur le budget du
secrétariat d'Etat seront bien utilisés pour les petites
entreprises du secteur du commerce et de l'artisanat, pour les trois fonds
auxquels il a souscrit ; création, développement et
transmission d'entreprise, mais elle ne permet pas de connaître en retour
l'effet de levier de ces crédits spécifiques.
B. UN BILAN DE LÉGISLATURE NUANCÉ
L'évolution du budget du secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation est particulièrement difficile à analyser. Les changements de structure et de nomenclature rendent la comparaison difficile. La création de la direction des entreprises commerciales, artisanales et de services (DECAS) à partir de la fusion entre direction de l'artisanat, direction du commerce intérieur et mission pour les services réalisée par décret n° 98-976 du 2 novembre 1998, ainsi que l'intégration du secrétariat d'Etat au sein du ministère de l'économie, des finances a porté la promesse d'une rénovation des actions en direction des PME. Cette rénovation, marquée notamment par le redéploiement des actions de bonification d'intérêts vers la garantie d'emprunt, n'a pas eu de traduction sur le plan budgétaire. Le budget du secrétariat d'Etat est en effet marqué par une complète stagnation.
Budget prévu en loi de finances initiale
En Mo € |
LFI 1998 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF
2002
|
Var
1998/2002
|
Titre III |
5,6 |
5,7 |
n.c. |
n.c. |
n.c. |
n.c. |
Titre IV |
55,6 |
54,6 |
54,8 |
55,9 |
56,8 |
+2,1% |
Titre VI (CP) |
3,5 |
4,3 |
4,2 |
3,7 |
4,2 |
+20% |
Total hors titre III |
59,1 |
58,9 |
59 |
59,6 |
61 |
+3,2% |
La
stagnation des crédits du secrétariat d'Etat, crédits
d'intervention à 93 %, est à mettre en parallèle avec
l'élargissement de ses attributions. Au terme du décret n°
2000-1077 du 7 novembre 2000, il exerce en effet, par délégation
du Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, en plus des actions
traditionnelles en direction du commerce, de l'artisanat et des services, les
attributions concernant :
- La consommation et la répression des fraudes
- La coordination de l'Etat à l'égard des professions
libérales
- La simplification des formalités incombant aux entreprises
conjointement avec le secrétaire d'Etat à l'industrie.
Budget exécuté
En Mo € |
1998 |
1999 |
2000 |
Var
1998/2000
|
Titre IV |
64,47 |
56,64 |
53,2 |
-17% |
Titre VI (CP) |
4,29 |
6,3 |
3,7 |
-14% |
Total hors titre III |
68,76 |
62,93 |
57 |
-17% |
Les budgets exécutés sont eux en baisse constante depuis 1998. La variation entre 1998 et 1999 s'explique en grande partie par la disparition des fonds de concours européens rattachés à ce budget. La baisse intervenue entre 1999 et 2000 s'explique par la pratique contestable mais désormais systématique de transfert des crédits affectés au fonds de garantie du crédit des PME à la direction du trésor.
II. OBSERVATIONS
A. LES PME NE CONSTITUENT PAS UNE PRIORITÉ BUDGÉTAIRE DU GOUVERNEMENT
Si le
gouvernement a souhaité souligner ses priorités d'action par
l'affichage de budgets en hausse, force est de constater dès lors que
les PME, le commerce et l'artisanat ne figurent pas parmi ces priorités.
Votre rapporteur spécial n'est pas de ceux qui considèrent qu'il
existe un lien mécanique entre dépense et résultat. Il
veut bien admettre qu'un budget sous tension soit synonyme de gains de
productivité et d'une meilleure efficacité de la dépense
publique. Il pense néanmoins que la baisse du budget du
secrétariat d'Etat, à structure constante, de
3,1 %
,
est critiquable à double titre :
- Elle intervient alors que va venir en discussion devant le Parlement le
projet de loi d'orientation pour les petites entreprises et les entreprises
artisanales. La baisse des crédits du secrétariat d'Etat va ainsi
à l'encontre du signal fort que doit représenter ce texte vis
à vis des petites entreprises. Il est de plus probable que les
dispositions que celui-ci contiendra ne pourront probablement pas être
financées en 2002.
- La baisse du budget du secrétariat d'Etat doit être
rapprochée des mesures proposées par l'article 13 du projet de
loi de finances pour 2002 qui institue un prélèvement
exceptionnel de 105 millions d'€ sur les excédents à la taxe
d'aide au commerce et à l'artisanat (TACA). Votre rapporteur
spécial se borne à remarquer que le montant de
prélèvement est largement supérieur au total du budget du
secrétariat d'Etat (61 millions d'€).
Dans ce contexte, la baisse des crédits du secrétariat d'Etat est
à tout le moins inopportune. Elle l'est d'autant plus qu'il n'est pas
possible d'associer à ces chiffres en baisse des résultats en
hausse.
Le secrétariat d'Etat présente en l'agrégat 25 un certain
nombre d'objectifs qui sont loin d'être exhaustifs et ne se
révèlent pas à la hauteur des enjeux ( part des cycles
homologués au sein de l'offre globale de formation des IPC et de
l'ICOFOP par exemple). Les indicateurs de performance retenus restent encore
arbitraires et peu significatifs.
L'efficacité des mécanismes d'accès au crédit des
PME n'est pas mesurée. S'il est indéniable que les politiques de
bonification d'intérêt et de garantie de crédit ont un
effet de levier, il n'est pas aujourd'hui quantifié. Ainsi, s'agissant
des garanties d'emprunt gérées par la SOFARIS, il n'est pas
possible de distinguer l'effet de levier des crédits inscrits sur la
ligne du secrétariat d'Etat de celui des crédits inscrits sur la
ligne de la direction du trésor.
Votre rapporteur spécial ne peut donc croire que la baisse du budget du
secrétariat d'Etat puisse se conjuguer avec une plus grande
efficacité de la dépense en l'absence d'indicateurs pertinents.
B. LE SECRÉTARIAT D'ETAT AUX PME, AU COMMERCE, À L'ARTISANAT ET À LA CONSOMMATION, RESTE EN MARGE DU MINISTÈRE DE L'ÉCONOMIE ET DES FINANCES.
- Créer un grand pôle des PME
Malgré l'intégration du secrétariat d'Etat au sein du
ministère de l'économie et des finances, sa principale direction,
la direction des entreprises commerciales, artisanales et de services (DECAS)
n'a pas pu bénéficier des synergies avec les autres directions de
Bercy. Elle n'a pas réussi à constituer le grand pôle
tourné vers les PME qu'elle devrait être.
Nombre d'entreprises dans le champ du secrétariat d'Etat
Taille |
Nombre d'entreprises |
% |
0 salariés |
1.346.646 |
47,3% |
1 à 9 salariés |
1.250.780 |
43,9% |
10 à 19 salariés |
122.712 |
4,3% |
0 à 19 salariés |
2.720.138 |
95,5% |
20 à 49 salariés |
83.026 |
2,9% |
0 à 49 salariés |
2.803.163 |
98,4% |
Nombre d'emplois salariés dans le champ du secrétariat d'Etat
Taille |
Nombre de salariés |
% |
1 à 9 salariés |
3.781.878 |
25,4% |
10 à 19 salariés |
1.652.750 |
11,1% |
1 à 19 salariés |
5.434.628 |
36,5% |
20 à 49 salariés |
2.567.014 |
17,3% |
1 à 49 salariés |
8.001.642 |
53,8% |
Alors
que l'heure est à la segmentation du ministère en fonction des
publics auxquels il s'adresse, les PME ne constituent pas une priorité
dans l'organigramme du ministère. Si la Direction Générale
des Impôts a mis en place, dans un délai remarquablement court,
entre avril 1999 et septembre 2001, une direction des grandes entreprises,
installée dans des locaux neufs et dotée de 200 agents
très qualifiés, le ministère n'a pas investi de la
même manière dans les directions en relation avec le public des
petites entreprises.
Votre rapporteur spécial constate en effet que les effectifs de la
direction des entreprises commerciales, artisanales et de services stagnent
depuis trois ans au sein du ministère et qu'aucun redéploiement
de lignes budgétaires n'a été effectué en faveur du
secrétariat d'Etat.
- Un budget pour les PME
Votre rapporteur spécial souhaite que l'on fasse de la direction des
entreprises commerciales, artisanales et de services la direction de plein
exercice pour l'action du ministère en faveur des PME, conjointement
avec la Direction de l'Action Régionale et des PMI en ce qui concerne
les PMI. Ceci suppose notamment un redéploiement des crédits
affectés aux fonds de garantie des entreprises, inscrits au chapitre
44-95.
En effet, alors que 70 % des crédits garantis par la SOFARIS sont
destinés aux Très Petites Entreprises (TPE), domaine de
compétence par excellence du secrétariat d'Etat, celui-ci ne
gèrera en 2002 que 9,15 millions d'€ sur les 160 millions d'€
inscrits au chapitre 44.95. Si un partage des crédits selon le secteur
d'activité de l'entreprise, entre DECAS et DARPMI pourrait se
comprendre, il est paradoxal de constater que c'est la direction du
trésor qui gère la ligne budgétaire, le gouvernement
privilégiant ainsi un objectif de régulation du secteur bancaire
sur un objectif d'intervention financière.
Votre rapporteur spécial invite dès lors à des
redéploiements budgétaires nouveaux, qui pourraient consister
dans le reversement d'une partie de la ligne 44-95-10 « fonds de
garantie d'emprunts accordés aux petites et moyennes
entreprises » gérée par la direction du trésor
à la ligne 44-95.20 gérée par le secrétariat d'Etat.
Votre rapporteur spécial ne peut qu'inviter par ailleurs à la
rebudgétisation d'un certain nombre de fonds extra-budgétaires
sur les crédits du secrétariat d'Etat.
C. LE SECRÉTARIAT D'ETAT AUX PME, AU COMMERCE, À L'ARTISANAT ET À LA CONSOMMATION DOIT ÉVITER LE RECOURS AUX INSTRUMENTS D'INTERVENTION EXTRA-BUDGÉTAIRES
Votre
rapporteur spécial comprend mal l'existence d'un certain nombre
d'instruments extra-budgétaires dont les dépenses sont
aujourd'hui supérieures au budget du secrétariat d'Etat. Ces
instruments conduisent à la fois à un éparpillement des
actions et à des financements croisés. Ils ne
bénéficient pas du contrôle du Parlement.
Si certains de ces fonds ou établissements publics sont
gérés en liaison des élus ou des chefs d'entreprise, rien
n'empêche cependant que les dotations à ces fonds figurent parmi
les crédits du secrétariat d'Etat.
Cette question adviendra tôt ou tard. Il convient donc d'ores et
déjà de s'y préparer.
Les instruments extra-budgétaires sont au nombre de deux :
- Le FNPCA, (fonds national de promotion et de communication de
l'artisanat), doté de
7,62 millions d'€
pour 2002. Cet
établissement public créé par le décret n°
97-1040 du 13 novembre 1997, financé par une majoration de 10% du droit
fixe payé par les ressortissants des chambres des métiers, ne
mène pas une action si éloignée de celle du
secrétariat d'Etat qu'elle ne puisse être inscrite à son
budget. Votre rapporteur spécial recommande vivement la
budgétisation de ce fonds, d'autant que le secrétariat d'Etat
mène de son côté également des actions de
communication en faveur de l'artisanat.
- Le FISAC, (Fonds d'intervention pour la sauvegarde de l'artisanat et du
commerce), doté de 67,08 millions d'€ en 2000. Le budget de ce
fonds, créé par l'article 4 de la loi n° 89-1008 du 31
décembre 1989, excède celui du secrétariat d'Etat et
finance des actions extrêmement variées. Il est alimenté
par prélèvement sur l'excédent de la taxe d'aide au
commerce et à l'artisanat. Cette taxe, créée par la loi
n° 72-657 du 13 juillet 1972 instituant des mesures en faveur de
certaines catégories de commerçants et artisans
âgés, est assise sur la superficie des grandes surfaces
construites depuis le 1er janvier 1960 (surface de vente supérieure
à 400 m²).
La gestion des produits de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat
est particulièrement opaque. L'objet premier de la taxe, le financement
de l'indemnité de départ des commerçants, ne
représente plus qu'une infime partie des dépenses. D'autres
objectifs, structurels, comme le soutien à l'artisanat et au commerce
par le FISAC, ou conjoncturels, comme la création d'un fonds
« tempêtes », se sont superposés, en raison de
la persistance d'excédents de taxe importants. Ces excédents ne
sont toutefois jamais épuisés en fin d'année ce qui permet
au gouvernement, en l'article 13 du projet de loi de finances pour 2002
d'instaurer un prélèvement exceptionnel de 105 millions
d'€.
Sans remettre en cause les actions du FISAC, il paraît nécessaire
à votre rapporteur spécial de procéder à la
réforme de la gestion financière de ce fonds, en gardant à
l'esprit :
- La nécessité d'un contrôle du Parlement,
- L'attachement des petites entreprises de distribution à une
péréquation avec les grandes surfaces et à l'affectation
de la contribution versée par celles-ci au soutien au commerce et
à l'artisanat,
- La nécessité de faire bénéficier le commerce
et l'artisanat des éventuels reports de crédits de fin
d'année.
Tous ces éléments plaident, selon votre rapporteur
spécial, pour l'adoption de la formule du compte d'affectation
spéciale. Celle-ci autorise l'affectation d'une recette à une
dépense dés lors qu'un lien existe entre l'une et l'autre,
accepte le report de crédits en fin d'année, permet le cas
échéant une contribution positive du solde du compte au budget de
l'Etat et respecte le principe du contrôle du Parlement sur les fonds
publics.
La création d'un compte d'affectation spéciale
dédié aux produits de la taxe d'aide au commerce et à
l'artisanat paraît ainsi plus conforme à l'orthodoxie
budgétaire que la solution actuelle.
D. LE SECRÉTARIAT D'ETAT AUX PME, AU COMMERCE, À L'ARTISANAT ET À LA CONSOMMATION POURSUIT DE MANIÈRE PLUTOT ENCOURAGEANTE UN PLAN DE SIMPLIFICATION DES MESURES ADMINISTRATIVES DES PME.
Votre
rapporteur spécial se félicite que le secrétariat d'Etat
se soit lancé dans une action forte et résolue de simplification
administrative pour les entreprises. La simplification des formalités
constitue en effet la première demande des PME. Un certain nombre de
progrès méritent donc d'être relevés. Parmi les
mesures décidées entre 1998 et 2000 et déjà mises
en oeuvre, il est possible de citer le relèvement du seuil d'application
du régime fiscal de la micro-entreprise, la suppression de plusieurs
taxes, la simplification des formalités fiscales pour les entreprises
exportatrices et la suppression totale des frais et droits d'enregistrement
perçus par l'Etat lors de la création d'entreprise.
Votre rapporteur spécial fera deux remarques s'agissant des mesures de
simplification décidées lors de la commission pour les
simplifications administratives du 17 avril 2001. Il constate que la
portée des décisions prises est plus limitée que les
années précédentes, et que la priorité est
désormais accordée aux téléprocédures.
- La portée limitée des actions entreprises en 2001
Parmi les décisions prises le 17 avril 2001, votre rapporteur
spécial constate qu'un certain nombre d'entre elles ne consiste qu'en
des mesures expérimentales. Il en est ainsi de la mise en place d'une
aide à l'établissement des fiches de paie pour les très
petites entreprises ou du correspondant fiscal spécial pour les «
jeunes pousses ». D'autres ne s'adressent qu'aux moyennes entreprises
comme l'allégement des formalités et du dossier fourni dans le
cadre de la création ou de l'extension de petites surfaces commerciales
(moins de 2 000 m
2
).
On peut simplement noter parmi les mesures significatives la simplification de
l'accès des petites entreprises aux marchés publics et la
possibilité pour les personnes physiques de domicilier leur entreprise
à leur adresse personnelle.
- Une priorité accordée aux nouvelles technologies
L'accent est désormais mis sur la dématérialisation des
formalités administratives à travers la mise en ligne de
formulaires administratifs et la création de
téléprocédures.
540 formulaires administratifs essentiels peuvent être
téléchargés sur le portail de l'administration
« service-public.fr ».
Un grand nombre de télé-procédures sont ou vont être
mises en place :
- Possibilité de déclarer et de payer la TVA par internet
- Possibilité de déclarer ses embauches (DUE)
- Possibilité de fournir par voie électronique la
déclaration annuelle de données sociales (DADS)
- Possibilité de fournir par voie électronique la
déclaration unifiée de cotisations sociales (DUCS)
- Possibilité de déclarer la contribution sociale de
solidarité des sociétés
Votre rapporteur spécial souhaite formuler plusieurs remarques sur la
priorité accordée à la dématérialisation des
formalités :
1) Les actions entreprises dans ce domaine préparent l'avenir et sont
porteuse de grands espoirs pour les professionnels.
2) Il convient toutefois de ne pas confondre dématérialisation
des formalités et suppression des formalités. L'une
n'entraîne pas mécaniquement l'autre. C'est uniquement si un lien
peut être fait entre dématérialisation et réduction
des formalités que les actions entreprises en faveur des nouvelles
technologies ont un sens.
3) L'adoption des téléprocédures par les petites
entreprises ne sera possible que si un effort important de sensibilisation, de
formation et d'incitation à l'équipement informatique est
entrepris. Votre rapporteur invite également le gouvernement, dans la
mise en place du PAGSI (programme d'action gouvernemental pour la
société de l'information) à insister davantage sur la
simplicité d'utilisation et l'ergonomie des applications mises en place.
Il le met en garde contre la multiplication de sites internet gouvernementaux
concurrents ou redondants.
A titre d'exemple, votre rapporteur spécial signale que la
téléTVA (déclaration et paiement par voie
électronique), obligatoire pour les entreprises de plus de 15 millions
d'€ de chiffre d'affaires connaît des difficultés dans sa
mise en place. Prévue au premier mai 2001, puis au 1
er
septembre 2001, l'obligation de déclaration et de paiement a encore
été repoussée au premier janvier 2002. En effet, sur les
17.000 entreprises concernées, 5000 avaient au premier septembre
entamé la démarche mais seules 929 avaient effectivement fait
leur première télédéclaration et 562 un
télépaiement...
E. LE SECRÉTARIAT D'ETAT AUX PME, AU COMMERCE, À L'ARTISANAT ET À LA CONSOMMATION N'EST PAS ENCORE PARVENU À MOBILISER LE COMMERCE ET L'ARTISANAT AUTOUR DU PASSAGE À L'EURO.
Votre
rapporteur spécial discerne une grande inquiétude des artisans et
des commerçants liée à la mise en place de l'€. Cette
inquiétude s'exprime notamment dans la relative impréparation de
ce secteur, pourtant tout à fait déterminant dans la
réussite du passage de notre économie à l'€. Les
commerçants et artisans seront en effet amenés à jouer un
rôle pédagogique d'accompagnement. Ils ont à ce titre
à mener une véritable mission de service public qui sera
compliquée par le passage au même moment aux trente-cinq heures.
Aucune action spécifique n'a été financée par le
secrétariat d'Etat en 2001. Aucune n'est prévue pour 2002. Le
secrétariat d'Etat s'est inscrit dans un campagne de communication plus
globale menée par le ministère de l'économie et des
finances, soit à destination du grand public, soit à destination
de publics en difficulté.
Ce sont donc aujourd'hui les chambres de commerce, les chambres de
métiers et les confédérations professionnelles qui sont en
première ligne pour accompagner les petites entreprises dans le passage
à l'€, aussi bien pour la conversion des prix que pour la gestion
de la caisse lors de la durée transitoire.
Votre rapporteur spécial invite cependant le secrétariat d'Etat,
en redéployant ses crédits existants, à travailler
davantage en direction du public prioritaire des commerçants et
artisans. Si une indemnité spécifique n'aurait sans doute pas de
véritable intérêt, il est encore temps pour le
secrétariat d'Etat de financer des actions de sensibilisation
ciblées et des sessions de formation-conseil.