Dispositions restant en discussion du projet de loi de finances rectificative pour 2000
MARINI (Philippe), Rapporteur général
RAPPORT 409 (1999-2000) - COMMISSION DES FINANCES
Rapport au format Acrobat ( 18 Ko )Table des matières
N°2470
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N°409
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Enregistré à la Présidence de
l'Assemblée nationale
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Annexe au
procès-verbal de la séance
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RAPPORT
FAIT
AU NOM DE LA COMMISSION MIXTE PARITAIRE (1) CHARGÉE DE PROPOSER UN TEXTE SUR LES DISPOSITIONS RESTANT EN DISCUSSION DU PROJET DE loi de finances rectificative pour 2000 ,
PAR M.
Didier MIGAUD, PAR M. Philippe MARINI,
Document mis en distribution le
16 juin 2000
Rapporteur général, Rapporteur général,
Député. Sénateur.
(
1)
Cette commission est composée de
: M. Alain
Lambert,
sénateur, président ;
M. Henri
Emmanuelli,
député, vice-président ;
M. Philippe
Marini,
sénateur,
M. Didier Migaud,
député,
rapporteurs.
Membres titulaires :
MM. Roland du Luart, André Vallet, Jacques
Oudin, Bernard Angels,
Thierry Foucaud,
sénateurs ;
MM.
Augustin Bonrepaux, Philippe Auberger, Pierre Méhaignerie, Christian
Cuvilliez, Gérard Saumade,
députés.
Membres suppléants :
MM. Denis Badré, Michel
Charasse, Yann Gaillard, Jean-Philippe Lachenaud, Joseph Ostermann, Jacques
Pelletier, Michel Sergent,
sénateurs
; MM. Tony Dreyfus,
Jean-Louis Idiart, Gérard Bapt, Gilles Carrez, Michel Bouvard,
Jean-Jacques Jégou, Marc Laffineur,
députés.
Voir les
numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
2335
,
2387
et T.A.
509
.
Sénat : 351
,
371
et T.A.
131
(1999-2000).
Lois de finances rectificatives. |
Mesdames, Messieurs,
Le projet initial de loi de finances rectificative pour 2000 comportait
15 articles qui ont été complétés, à
l'issue de son examen en première lecture à l'Assemblée
nationale, par 22 nouveaux articles.
Le Sénat a donc été saisi d'un " collectif
budgétaire " de 37 articles. A l'issue de la première
lecture qui s'est déroulée les mercredi 7 et
jeudi 8 juin 2000, le Sénat a adopté conformes 21
articles, modifié 16 articles et ajouté 22 articles additionnels
au texte qui lui avait été transmis.
A l'issue de l'examen en première lecture par chacune des
Assemblées, 38 articles restaient en discussion.
En application de l'article 45 de la Constitution, la commission mixte
paritaire a été saisie de ces articles. Réunie le mardi 13
juin 2000 au Palais du Luxembourg, elle a constaté qu'elle ne pouvait
parvenir à un accord sur l'ensemble des dispositions restant en
discussion et a donc conclu à l'échec de ses travaux.
Suite à l'examen de ce texte en nouvelle lecture par l'Assemblée
nationale, que sa commission des finances a étudié, comme elle a
tenu elle-même à le relever,
" dans un esprit
d'ouverture "
, on doit noter que, malgré un nombre significatif
d'accords avec le Sénat sur des articles concernant la fiscalité
locale, l'Assemblée nationale est revenue en nouvelle lecture sur nombre
des apports du Sénat, tant en matière de politique
budgétaire qu'en ce qui concerne la fiscalité.
S'agissant de la politique budgétaire
, votre commission des
finances continue à déplorer que, malgré les intentions
affichées par le gouvernement lors du débat d'orientation
budgétaire, celui-ci ne fasse pas de la réduction du
déficit budgétaire, c'est-à-dire de la diminution des
" impôts de demain " sa vraie priorité.
L'Assemblée nationale n'a amélioré le solde global que de
64 millions de francs, alors que les réévaluations de
recettes s'élèvent au total à 51,4 milliards de francs.
Ainsi votre commission persiste-t-elle à penser qu'un effort plus
significatif est indispensable en ce domaine ainsi qu'elle l'a
préconisé en réduisant de 10 milliards de francs le
montant des dépenses et, partant, celui du déficit
budgétaire. Elle tient à ce titre à rappeler qu'en
première lecture, 1 milliard de francs de crédits du
ministère de l'emploi (chapitre 44-70, Dispositifs d'insertion des
publics en difficulté) a été supprimé, à
l'initiative du groupe communiste, républicain et citoyen, ce qui au
total a contribué à porter le niveau du déficit
budgétaire pour 2000 à 204,4 milliards de francs contre
215,4 milliards de francs en loi de finances initiale pour 2000 et
206 milliards de francs en exécution pour 1999.
Votre commission considère qu'elle ne peut cautionner une gestion du
budget de l'Etat en 2000 telle qu'elle a été approuvée par
l'Assemblée nationale. Elle estime donc qu'il n'y a pas lieu de
délibérer une seconde fois, en nouvelle lecture, sur le
présent projet de loi de finances rectificative. Elle proposera,
à ce titre, une motion tendant à opposer la question
préalable.
Votre rapporteur général souhaite néanmoins, comme cela
est l'usage, détailler tant les points de désaccord, que les
rapprochements intervenus entre les deux assemblées.
I. LES DÉSACCORDS
A. PREMIÈRE PARTIE ET MESURES BUDGÉTAIRES NOUVELLES
L'Assemblée nationale a supprimé les
articles
3
bis
A
et
3
bis
B
concernant des mesures de baisse
ciblée de TVA pour les protections utilisées par les
stomisés ou incontinents, ainsi que pour le droit d'utilisation des
installations sportives. De même, à l'
article 3
bis
C
, elle a supprimé le dispositif réduisant le taux de TVA
applicable aux opérations de nettoiement des voies publiques.
A l'
article 4
concernant les mesures d'aide au reboisement suite aux
tempêtes de décembre 1999, elle a rétabli son texte de
première lecture et supprimé les
articles 4
bis
,
4
ter
et
4
quater
introduits par le Sénat et
qui complétaient ce dispositif d'aide.
Elle a rétabli son texte de première lecture à
l'
article 6
concernant l'allégement de la taxe d'habitation et
supprimé ainsi le dispositif préconisé en ce domaine par
le Sénat, pourtant plus respectueux de l'autonomie fiscale des
collectivités locales.
Elle a supprimé le dispositif introduit à l'
article 7
bis
et visant à simplifier le statut des
sociétés de capital-risque bien que ces dispositions aient fait
l'objet d'un avis favorable du gouvernement car elles constituaient une
modification opportune.
A l'
article 8
qui portait modification du taux de compensation du FCTVA,
elle a rétabli son texte de première lecture et supprimé
tant l'extension de ce dispositif en 2001 que son application aux
tempêtes des 8 et 9 mai 2000, cette dernière modification
ayant pourtant été adoptée par le Sénat à
l'initiative du groupe communiste, républicain et citoyen. Elle a
également supprimé l'
article 8
bis
qui
prévoyait des reports d'imposition pour les entreprises exerçant
leur activité dans les départements victimes de la marée
noire, ainsi qu'à l'
article 9
la mesure visant à
neutraliser pour la DCTP le succès des communautés
d'agglomération.
Elle a supprimé le dispositif introduit à l'
article 9
ter
visant à simplifier la " livraison à
soi-même " pour les travaux réalisés dans les HLM. De
même, ont été supprimés l'
article 9
quater
relatif à la péréquation
départementale de la taxe professionnelle et l'
article 9
quinquies
prévoyant la revalorisation des indemnités
de fonction des adjoints, des conseillers municipaux, des présidents et
vice-présidents d'un établissement public de coopération
intercommunale.
A
l'article 10
, article d'équilibre, l'Assemblée nationale
a rétabli le texte voté en première lecture qui
n'améliorait le solde du budget 2000 que de 64 millions de francs,
modifié en conséquence le plafond des dépenses ordinaires
civiles (
article 11
), et supprimé la réduction
ciblée des crédits du ministère de l'emploi votée
à l'initiative du groupe communiste, républicain et citoyen
à l'
article 11
ter
A
.
B. LES DISPOSITIONS PERMANENTES DE LA SECONDE PARTIE
Elle a
supprimé l'extension du champ d'application du report d'imposition des
plus-values de cession de titres votée à l'
article 15
.
Les
articles 15
bis
,
15
ter
,
15
quater
et
15
quinquies
traduisant les priorités
fiscales du Sénat en matière d'allégement du poids de
l'impôt sur le revenu, notamment pour les couples mariés, ou
d'application du taux réduit de la TVA au secteur de la restauration
traditionnelle, ont été supprimés par l'Assemblée
nationale.
De même, elle a supprimé l'
article 15
sexies
relevant le plafond de la réduction d'impôt pour souscription au
capital des PME et l'
article 15
septies
réduisant
l'assiette de la taxe professionnelle des titulaires de bénéfices
non commerciaux employant moins de 5 salariés afin de les faire
également bénéficier des mesures d'allégement de la
taxe professionnelle.
Elle a rétabli, à l'
article 17
relatif à la prise
en compte de la redevance d'assainissement dans le calcul du coefficient
d'intégration fiscale, son texte de première lecture.
Elle a enfin supprimé l'
article 19
bis
adopté
à l'unanimité par le Sénat et portant réforme de la
taxe professionnelle de France Télécom.
II. LES ACCORDS ENTRE LES DEUX ASSEMBLÉES
A
l'
article 1
er
bis
concernant le régime des dons
aux associations, elle a adopté l'amendement de précision
rédactionnelle voté à l'initiative de votre commission,
ainsi qu'à l'
article 2
le dispositif concernant la TVA applicable
aux ventes d'immeubles en métropole et dans les départements de
la Guadeloupe, de la Martinique et de la Réunion.
De même, elle a adopté à l'
article 3
concernant
l'application du taux réduit de TVA aux travaux sylvicoles et
d'exploitation forestière, l'extension de ce dispositif aux travaux
d'entretien des sentiers forestiers votée à l'initiative de la
commission des finances. Elle a adopté l'
article 5
bis
A
concernant...., et la précision rédactionnelle apportée
à l'
article 9
bis
relatif aux autorisations
temporaires de vente d'alcool lors de manifestations publiques
organisées par des associations.
S'agissant des compétences des rapporteurs généraux des
commissions en charge des affaires budgétaires (
article 15 C
),
elle a accepté l'extension préconisée par le Sénat
à l'initiative de sa commission des finances, aux présidents
desdites commissions, disposition qui ne figurait pas dans le texte
votée en première lecture par l'Assemblée nationale.
Elle a également adopté les
articles 16
(règles de
perception de la taxe et de la redevance d'enlèvement des ordures
ménagères),
17
et
18
(taxe professionnelle des
syndicats d'agglomérations nouvelles) dans la rédaction
préconisée par le Sénat, ainsi que l'
article 17
bis
introduit à l'initiative de la commission des finances et
visant à supprimer, sous conditions, l'écrêtement de la DGF
des communautés de communes.
Elle a enfin voté l'
article 19
bis
qui résultait
d'un amendement gouvernemental adopté par le Sénat, afin de
permettre aux chambres de métiers de voter le produit du droit
additionnel à la taxe pour frais de chambres de métiers de
l'année 2000.