C. DES MOTIFS DE SATISFACTION MAIS AUSSI DE PRÉOCUPPATION
Votre
rapporteur spécial se réjouit de ce que ce budget connaisse
après des années de " vaches maigres ", une croissance
soutenue même si, compte tenu de la faiblesse des niveaux de
départ, on soit encore loin de l'effort qu'exigerait un secteur aussi
important pour le développement de l'économie et de
l'emploi :
dans un certain nombre de domaines, on se trouve toujours en
dessous des niveaux de crédits atteints en 1995
: tel est en
particulier le cas des moyens de fonctionnement courants de l'administration
centrale du chapitre 34-98 ( article 10, § 10 à 60 ) ou celui des
crédits de paiement du chapitre 66-03 développement territorial
du tourisme.
Mais il ne faudrait pas que les bonnes nouvelles annoncées chaque
été fassent oublier les faiblesses structurelles actuelles ou
potentielles qui pourraient handicaper notre pays. Aussi, votre rapporteur
spécial se doit d'attirer l'attention les points qui, selon lui
pourraient être encore mieux pris en compte par la politique du
Gouvernement :
1. L'accent mis sur le droit aux vacances doit être articulé sur les efforts déployés en matière de politique de la ville
La secrétaire d'État met à juste titre l'accent sur l'accès de tous aux vacances. Le chèque vacances vient d'être étendu, la Bourse solidarité vacances fonctionne désormais sous la forme d'un groupement d'intérêt public. Mais beaucoup de jeunes ne partent encore pas en vacances : 27 % des jeunes entre 5 et 18 ans ne seraient ainsi pas partis en vacances au cours de l'été 1998. Une réflexion est en cours à ce sujet au secrétariat d'État au tourisme, c'est bien ; mais il conviendrait de l'articuler avec l'action des autres ministères concernés et, en particulier, avec les instances responsables de la politique de la ville.
2. L'attention portée aux conditions de travail doit être complétée par une volonté de mieux exploiter le gisement d'emplois que constitue le tourisme
Une
réflexion a été menée sur la base du rapport de M.
Anicet Le Pors sur la question des travailleurs saisonniers, qui doivent
faire l'objet prochainement de mesures spécifiques ; la convention
collective pour le secteur de l'hôtellerie restauration a
été signée au début de l'année 1999, tandis
que les premiers accords sur les 35 heures sont signés dans
certaines grandes entreprises de tourisme ; tout cela constitue des
avancées sociales remarquables qui doivent être saluées.
Toutefois, du chemin reste à parcourir, en matière de
création d'emplois. Faute de formation adaptée sans doute, le
secteur ne créé que 12.000 emplois par an, alors qu'il
pourrait en créer au moins le double. Le tourisme est une industrie de
main d'oeuvre ; il offre donc de vastes débouchés aux jeunes
pour peu qu'on leur donne la formation adéquate. Bref,
la formation
professionnelle est un grand chantier qui devrait constituer une des
priorités du ministère en liaison avec celui de l'Education
nationale
.