Projet de loi de finances pour 2000, adopté par l'Assemblée nationale, TOME III - Les moyens des services et les dispositions spéciales (deuxième partie de la loi de finances) Annexe n° 45 : Comptes spéciaux du Trésor
LORIDANT (Paul), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 89-TOME III Annexe n° 45 (1999-2000) - COMMISSION DES FINANCES
Tableau comparatif au format Acrobat ( 336 Ko )Table des matières
-
CHAPITRE PREMIER :
LES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR EN 2000 -
CHAPITRE II :
DE QUELQUES COMPTES D'AFFECTATION SPÉCIALE- I. DEUX SUPPRESSIONS CRITIQUABLES
-
II. TROIS AMÉNAGEMENTS A SURVEILLER
- A. LA SUPPRESSION DU FFN
- B. QUEL AVENIR POUR LE FONDS NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT DES ADDUCTIONS D'EAU (FNDAE) ?
- C. UNE MODIFICATION DU FONDS NATIONAL POUR LE DÉVELOPPEMENT DU SPORT (FNDS)
-
CHAPITRE III :
LE COMPTE N° 902-24
D'AFFECTATION DES PRODUITS DE CESSIONS
DE TITRES, PARTS ET DROITS DES SOCIÉTÉS :
UNE SITUATION PRÉOCCUPANTE -
CHAPITRE IV :
LES COMPTES DE PRÊTS À DES ÉTATS ÉTRANGERS OU LES DIFFICULTÉS DE L'ACTION EXTÉRIEURE DE LA FRANCE -
CHAPITRE V :
LES ARTICLES RATTACHÉS -
ANNEXE N° 1
DISPOSITIONS DE L'ORDONNANCE N° 59-2
DU 2 JANVIER 1959 PORTANT LOI ORGANIQUE
RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES CONCERNANT
LES COMPTES SPÉCIAUX DU TRESOR -
ANNEXE N° 2
TAUX DE RETOUR DÉPARTEMENTAL
DES CRÉDITS DU FNDAE - EXAMEN EN COMMISSION
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès verbal de la séance du 25 novembre 1999.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 45
COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR
Rapporteur spécial
: M. Paul LORIDANT
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet, vice-présidents ; Jacques-Richard Delong, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri Torre, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
(1999-2000).
Lois de finances. |
CHAPITRE PREMIER :
LES COMPTES SPÉCIAUX
DU TRÉSOR EN 2000
I. LES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR ATTÉNUENT LE DÉFICIT DU BUDGET GÉNÉRAL
Dans le
projet de loi de finances initiale pour 2000, les comptes spéciaux du
Trésor sont au nombre de 36, soit 5 de moins que l'an dernier. Ils se
soldent par une charge nette négative et dégagent ainsi un
excédent, de 2999 millions de francs soit un peu moins que
l'excédent de 3,1 milliards prévu pour 1999.
La contribution du solde des comptes spéciaux du Trésor au solde
du budget de l'Etat reste ainsi très nettement positive. Les comptes
spéciaux du Trésor atténuent le déficit du budget
général.
Le projet de loi de finances pour 2000 comporte la suppression de
5 comptes d'affectation spéciale (CAS).
Les comptes dont la clôture est proposée sont :
le Fonds forestier national (FFN)
le Fonds de secours aux victimes de sinistres et calamités
le Fonds national du livre
le Fonds pour l'aménagement de la région Ile-de-France
(FARIF)
et le Fonds pour le financement de l'accession à la
propriété.
La clôture de ces comptes a une incidence importante sur le volume des
opérations des CAS et doit être prise en considération pour
apprécier le solde des Comptes spéciaux du Trésor en 2000.
Volume
d'opérations des comptes d'affectation spéciale
supprimés en 1999
(en millions)
|
Recettes |
Crédits |
Charge nette |
FFN |
417 |
417 |
0 |
Fonds de secours aux victimes de sinistres et calamités |
0 |
0 |
0 |
Fonds national du livre |
116 |
116 |
0 |
FARIF |
2.220 |
2.220 |
0 |
Fonds pour le financement de l'accession à la propriété |
6.600 |
3.130 |
- 3.470 |
Total |
9.353 |
5.883 |
- 3.470 |
En
effet, sans ces suppressions, l'excèdent des comptes spéciaux du
Trésor se serait élevé à 6469 millions de francs et
aurait enregistré un doublement par rapport à 1999.
Le tableau ci-dessous récapitule les grandes variations des
opérations et des soldes des comptes spéciaux du Trésor en
2000 par rapport à l'exercice précédent.
Evolution des opérations des comptes spéciaux du Trésor (1) (2)
(en millions de francs)
|
Loi de finances 1999 |
Projet de loi de finances 2000 |
Evolution PLF 2000/LFI 1999 |
I - Opérations à caractère définitif des comptes d'affectation spéciale
Comptes
d'affectation spéciale
|
46.660
|
42.903
|
- 3.757
|
II - Opérations à caractère temporaire
A.
Opérations des comptes d'affectation spéciale
|
- 27
|
1
|
+ 28
|
Charge nette totale des comptes spéciaux |
- 3.114 |
- 2.999 |
+ 115 |
(1) Lors
de la première lecture, L'Assemblée nationale a abondé les
crédits du FNDS de 75 millions de francs
(2) aux arrondis près.
Il montre que la modification de l'équilibre des comptes spéciaux du Trésor proviendrait des mouvements suivants :
détérioration du solde des CAS (opérations définitives) : |
|
détérioration du solde des CAS (opérations temporaires) : |
|
Sous-total : |
3.470 millions de francs |
amélioration du solde des comptes d'avances : |
|
dont avances sur le montant des impositions locales : |
|
amélioration du solde des comptes de prêts : |
+ 1.870 millions de francs |
variation des découverts autorisés : |
- 237 millions de francs |
Total : |
115 millions de francs (augmentation de la charge nette) |
La dégradation faible du solde des comptes spéciaux du Trésor est donc entièrement due aux changements de périmètre des CAS.
II. UNE FORTE RÉDUCTION DU VOLUME DES OPÉRATIONS DES COMPTES D'AFFECTATION SPÉCIALE
Le
montant des crédits retracés par les comptes d'affectation
spéciale avait été en forte diminution en 1999, les
charges passant de 61 à 46,7 milliards de francs. Cela
résultait de divers changements de périmètre mais aussi
d'un calibrage à la baisse des interventions.
Cette année, le repli se poursuit sur un rythme toutefois un peu
atténué. Les crédits des comptes d'affectation
spéciale passent de 46,7 à 42,9 milliards de francs.
Ces évolutions témoignent pour partie d'une volonté de
diminuer le champ d'intervention de la formule des comptes spéciaux du
Trésor et de " rebudgétiser " certaines interventions
publiques auparavant distinguées par leur rattachement à un CAS.
Ce parti-pris apparaît justifié quand rien ne distingue vraiment
l'usage des crédits des comptes spéciaux de ceux du budget
général. Il ne faut cependant pas l'accepter sans réserve
compte tenu des risques d'une banalisation de politiques publiques qu'il
suscite (v.infra).
Variation des crédits des comptes d'affectation spéciale entre 1999 et 2000 (1)
(en millions de francs)
|
1999 |
2000 |
Ecarts
|
Ecarts
|
FNE (2) |
985 |
1.458 |
+ 473 |
+ 48 |
FFN (3) |
417 |
0 |
- 417 |
- 100 |
Soutien financier de l'industrie cinématographique et de l'industrie audiovisuelle |
2.485,2 |
2.622,2 |
+ 137 |
+ 5,5 |
Fonds de secours aux victimes de sinistres et calamités |
0 |
0 |
0 |
0 |
Compte d'emploi de la taxe parafiscale affectée au financement des organismes du secteur public de la radiodiffusion sonore et de la télévision |
12.996,4 |
14.502,2 |
+ 1.505,8 |
+ 11,6 |
Fonds national du livre |
116 |
0 |
- 116 |
- 100 |
FNDS (4) |
1.014 |
1.014 |
0 |
0 |
Fonds national des haras et des activités hippiques |
880,5 |
725,3 |
- 155,2 |
- 17,6 |
FNDVA (5) |
24 |
40 |
+ 16 |
+ 66,7 |
FARIF (6) |
2.220 |
0 |
- 2.220 |
- 100 |
Actions en faveur du développement des départements, des territoires et des collectivités territoriales d'outre-mer |
58 |
11 |
- 47 |
- 81 |
Compte d'affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de société |
17.500 |
16.945 |
- 555 |
- 3,2 |
Fonds d'intervention pour les aéroports et le transport aérien (FIATA) |
148 |
361 |
+ 213 |
+ 144 |
FITTVN (7) |
3.930 |
4.335 |
+ 405 |
+ 10,3 |
Fonds pour le financement de l'accession à la propriété |
3.130 |
0 |
- 3.130 |
- 100 |
Indemnisation au titre des créances françaises sur la Russie |
602 |
730 |
+ 128 |
+ 21,3 |
Fonds de modernisation de la presse quotidienne et assimilée d'information politique et générale |
200 |
160 |
- 40 |
- 20 |
TOTAL |
46.706,1 |
42.903,7 |
- 3.802,4 |
- 8,1 |
1. Lors
de la première lecture, l'Assemblée nationale a abondé les
crédits du FNDS de 75 millions de francs
2. Fonds national de l'eau. Ex.Fonds national pour le développement des
adductions d'eau
3. Fonds forestier national
4. Fonds national pour le développement du sport
5. Fonds national pour le développement de la vie associative
6. Fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France
7. Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables
Hors effets de structure, les crédits des CAS augmenteraient de 1.964,6
millions de francs. Cet accroissement proviendrait de mouvements de sens
contraires.
Les principaux comptes concernés par une augmentation des crédits
sont d'abord le compte d'emploi de la redevance (+ 11,6 %) le FIATA
(+ 144 %) le FITTVN (+ 10,3 %) le compte d'indemnisation des
créanciers de la Russie (+ 21,3 %) et le FNE (+ 48 %).
A l'inverse, les crédits du fonds national des haras (- 17,6 %) du
compte d'affectation de cessions de titres publics (- 3,2 %) et du fonds de
modernisation de la presse quotidienne (- 20 %) subiraient les reculs les plus
sensibles.
Cette réduction n'est pas synonyme d'un repli à due proportion
des interventions des comptes d'affectation spéciale en 2000
Il importe toutefois d'observer que les données du tableau ci-dessus
ne permettent pas d'appréhender la réalité
budgétaire des comptes spéciaux du Trésor en raison des
particularités de leur régime et des conditions dans lesquelles
s'exercent leurs opérations.
Les comptes spéciaux du Trésor bénéficient, en
effet, traditionnellement de reports de crédits pour un montant
considérable, reports qui n'apparaissent pas dans les documents
budgétaires, ce qui nuit singulièrement à leur
lisibilité. Il pourrait être envisagé de remédier
à cette "infirmité" en prévoyant que le "bleu"
consacré aux comptes spéciaux du Trésor comporte, pour
information, une évaluation de ces reports.
Les crédits de paiement des comptes d'affectation spéciale qui
sont inscrits en loi de finances initiale excédent en effet
systématiquement les crédits consommés dans
l'année. Ils sont en effet calibrés pour permettre l'engagement
des autorisations de programme inscrites, engagement qui entraîne la
réservation de l'ensemble des crédits de paiement
nécessités par une opération d'investissement.
A ce mécanisme s'ajoutent, pour certains comptes, les effets d'une autre
règle, particulière aux comptes d'affectation spéciale,
édictée par l'article 25 de l'ordonnance organique n° 59-2
du 2 janvier 1959. Selon cette disposition, l'exécution des
crédits des comptes d'affectation spéciale est
conditionnée par la constatation de recettes suffisantes. Or, certains
comptes -le compte de cessions de titres publics, le FNDS, par exemple-
connaissent un profil de recettes dans l'année tel qu'une proportion,
variable mais significative de leurs crédits ne peut être
engagée avant la date-limite fixée pour l'engagement des
crédits.
A la pratique des reports de crédits est associée celle des
reports de soldes. En effet, sauf dispositions contraires de la loi de
finances, les soldes des comptes d'affectation spéciale sont
reportés d'un exercice à l'autre et ne sont ainsi donc pas
portés au compte des découverts du Trésor contrairement
deux soldes des différents autres éléments du budget de
l'Etat.
Le tableau ci-après comporte une évaluation des reports de soldes
pour les CAS et les comptes de prêts entre 1995 et 1998.
Reports de soldes des comptes d'affectation spéciale et des comptes
de prêts
Intitulés des comptes |
|
Reports de 1994 sur 1995 |
Reports de 1995 sur 1996 |
Reports de 1996 sur 1997 |
Reports de 1997 sur 1998 |
Fonds national pour le développement des adductions d'eau |
902-00 |
201.735.763 |
308.710.775 |
494.758.399 |
742.232.723 |
Fonds forestier national |
902-01 |
58.235.608 |
47.092.631 |
27.972.504 |
53.608.270 |
Soutien financier de l'industrie cinématographique et de l'industrie des programmes audiovisuels |
902-10 |
957.612.276 |
950.750.904 |
950.603.112 |
1.118.921.001 |
Fonds de soutien aux hydrocarbures |
902-12 |
31.445.395 |
41.578.897 |
106.218.842 |
144.374.786 |
Fonds de secours aux victimes de sinistres et calamités |
902-13 |
102.842.292 |
209.247.660 |
79.258.823 |
|
Compte d'emploi de la taxe parafiscale affectée au financement des organismes du secteur public de la radiodiffusion sonore et de la télévision |
902-15 |
21.631.590 |
3.993.560 |
81.926.373 |
124.126.483 |
Fonds national du livre |
902-16 |
17.888.221 |
13.769.702 |
9.269.179 |
17.765.974 |
Fonds national pour le développement du sport |
902-17 |
87.218.925 |
178.656.089 |
170.657.121 |
147.878.834 |
Fonds national des haras et des activités hippiques |
902-19 |
200.249.860 |
162.503.314 |
243.590.873 |
329.652.642 |
Fonds national pour le développement de la vie associative |
902-20 |
10.748.167 |
38.433.937 |
9.824.517 |
32.743.267 |
Fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France |
902-22 |
1.515.188.085 |
1.542.961.952 |
1.512.160.176 |
1.693.677.074 |
Actions en faveur du développement d'outre-mer |
902-23 |
210.763.453 |
130.759.448 |
124.870.666 |
131.280.220 |
Compte d'emploi des produits de cessions de titres du secteur public |
902-24 |
|
|
951.294.962 |
|
Fonds de péréquation des transports aériens |
902-25 |
|
120.502.396 |
196.965.292 |
158.689.321 |
Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables |
902-26 |
|
958.572.796 |
1.636.835.304 |
1.849.687.991 |
Fonds pour l'accession à la propriété |
902-28 |
|
994.000.687 |
979.564.388 |
|
Fonds pour le logement des personnes en difficulté |
902-29 |
|
|
|
|
Fonds pour le financement de l'accession à la propriété |
902-30 |
|
|
|
137.250.278 |
Prêts du FDES |
903-05 |
282.973.647 |
163.903.647 |
310.678.647 |
252.578.647 |
Prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la consolidation de dettes envers la France |
903-07 |
290.898.891 |
2.519.399.329 |
966.951.026 |
1.620.898.294 |
Prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la consolidation de dettes envers la France |
903-17 |
2.065.884.520 |
3.446.369.519 |
2.939.410.532 |
267.235.873 |
TOTAL |
|
6.055.316.693 |
11.831.207.243 |
11.792.810.736 |
8.822.601.678 |
Au
total, les soldes reportés en 1998 se sont élevés à
8,8 milliards de francs soit 14,5 % des crédits ouverts en
1998.
Certains comptes enregistrent des reports de soldes considérables comme
le fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France (1,7 milliards), le
compte de soutien à l'industrie cinématographique et des
programmes audiovisuels (1,1 milliard) ou encore le compte de prêts
à des Etats étrangers (1,6 milliard).
La signification de ces reports est sans doute variable selon les situations
mais il est difficile de l'appréhender entièrement si bien qu'un
complément d'explications devrait être fourni à l'appui du
projet de loi de finances.
Pour certains comptes, la formation d'importants excédents
résulte de l'étalement de leurs dépenses qui s'explique
par les modalités techniques de gestion des autorisations de programme
rappelées plus haut. Mais, dans d'autres hypothèses les soldes
traduisent des difficultés d'exécution des crédits ouverts
en lois de finances, soit que les évaluations de départ aient
été erronées soit que les opérations
finançables se trouvent plus délicates à définir
qu'escompté.
Le tableau suivant rappelle la situation de soldes des comptes soumis au
Contrôle des dépenses engagées après les
opérations de 1998.
Soldes des comptes spéciaux du Trésor soumis au contrôle des dépenses engagées
|
|
Soldes
des comptes
|
|
Soldes
des comptes
|
|
Comptes d'affectation spéciale |
|
|
|
902-13 |
Fonds de secours aux victimes de sinistres et calamités |
68.454.493 |
- 9.050.560 |
77.505.053 |
902-15 |
Compte d'emploi de la taxe parafiscale affectée au financement des organismes du service public de la radiodiffusion sonore et de la télévision |
42.200.110 |
- 184.263.310 |
226.463.420 |
902-23 |
Actions en faveur du développement des départements, des territoires et des collectivités d'outre-mer |
89.722.150 |
2.083.097 |
87.639.413 |
902-24 |
Compte d'affectation des produits de cessions de titres du secteur public |
882.168.922 |
- 11.459.707.897 |
12.341.876.819 |
|
Total pour les comptes d'affectation spéciale |
1.082.546.035 |
- 11.650.938.670 |
12.733.484.706 |
904-15 |
Lancement de certains matériels aéronautiques et de certains matériels d'armement complexes |
- 8.146.221 |
- 19.054.009. |
10.907.788 |
|
Total pour les comptes de commerce |
- 8.146.221 |
- 19.054.009. |
10.907.788 |
|
Comptes de règlement avec les Gouvernements étrangers |
|
|
|
905-10 |
Exécution des accords internationaux relatifs à des produits de base |
- 178.665.578 |
|
- 178.665.578 |
|
Total pour les comptes de règlement avec les gouvernements étrangers |
- 178.665.578 |
|
- 178.665.578 |
|
Comptes d'avances du Trésor et comptes de prêts |
|
|
|
903-53 |
Avances aux collectivités et établissements publics, territoires, établissements et Etats d'outre mer |
- 1.916.233.522 |
1.100.000 |
- 1.917.333.522 |
903-58 |
Aides à divers services de l'Etat ou organismes gérant des services publics |
0 |
|
|
903-59 |
Avances à des particuliers et associations |
- 144.985.912 |
35.669.352 |
- 180.655.264 |
903-05 |
Prêts du fonds de développement économique et social (FDES) |
- 2.876.051.105 |
- 270.380.553 |
- 2.605.670.552 |
903-07 |
Prêts du Trésor à des Etats étrangers et à la Caisse française de développement |
- 72.743.918.996 |
1.134.930.299 |
- 73.878.849.295 |
903-15 |
Avances du Trésor consolidées par transformation en prêts du Trésor |
- 100.543.379 |
26.796 |
- 100.570.175 |
903-17 |
Prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la consolidation de dettes envers la France |
- 53.720.815.623 |
- 736.588.373 |
- 52.984.227.251 |
|
Total pour les comptes d'avances du Trésor et comptes de prêts |
-131.502.548.537 |
164.757.521. |
- 131.667.306.059 |
|
Comptes d'opérations monétaires |
|
|
|
906-04 |
Compte d'émission des monnaies métalliques |
15.320.264.355 |
341.116.049 |
14.979.148.306 |
|
Total pour les comptes d'opérations monétaires |
15.320.264.355 |
341.116.049 |
14.979.148.306 |
Total des comptes spéciaux du Trésor controlés par le service du contrôle des dépenses engagées |
- 115.286.549.946 |
- 11.164.119.109 |
-104.122.430.837 |
La
trésorerie des comptes d'affectation spéciale concernés,
déjà excédentaire, s'est considérablement accru
principalement du fait d'un décalage important entre les
opérations de dépenses et de recettes du compte d'affectation des
produits de cessions de titres publics. Elle passe de 1,1 à 12,7
milliards de francs.
A l'inverse, les comptes d'avance et de prêts connaissent un important
découvert, stabilisé toutefois en 1998 qui correspond pour
l'essentiel aux opérations de comptes de prêts à des Etats
étrangers. Leurs encours s'élèvent à 126,8
milliards de francs en cumulé.
L'on observe aussi que l'Etat supporte un découvert cumulé de
1,9 milliard au titre de ses avances sur le produit les impositions
locales.
III. LES RECETTES DES COMPTES D'AFFECTATION SPÉCIALE S'INFLÉCHIRAIENT NETTEMENT
En 1998, les recettes des comptes d'affectation spéciale, étaient constituées à hauteur de 51,6 % du produit de prélèvements obligatoires pour un montant de 31,5 milliards de francs.
Montants des taxes, prélèvements et impositions
dont le produit est affecté
aux comptes spéciaux du
Trésor
(en millions de francs)
Compte |
|
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
|||||||||
spécial bénéficiaire |
Désignation |
LFI |
Exécution |
LFI |
Exécution |
LFI |
Exécution |
LFI |
Exécution |
LFI |
Exécution |
LFI |
Exécution |
LFI |
|||
Fonds national pour le développement |
Redevance sur les consommations d'eau |
390,00 |
413,02 |
392,00 |
375,47 |
485,00 |
415,91 |
444,00 |
445,52 |
463,00 |
474,64 |
532,00 |
542,44 |
540,00 |
|||
des adductions d'eau |
Prélèvement sur le produit du Pari mutuel |
475,00 |
484,10 |
478,00 |
467,04 |
475,00 |
456,39 |
475,00 |
449,57 |
458,00 |
456,83 |
458,00 |
454,28 |
441,00 |
|||
|
Produit de la taxe forestière |
424,90 |
250,04 |
385,00 |
207,17 |
312,00 |
276,45 |
330,50 |
451,41 |
390,00 |
288,82 |
317,00 |
305,29 |
300,00 |
|||
Fonds forestier national |
Produit de la taxe papetière |
0,00 |
|
0,00 |
|
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
|||
|
Taxe de défriche-ment des surfaces en nature de bois ou de forêts |
|
|
0,00 |
|
50,00 |
26,89 |
58,00 |
30,64 |
32,00 |
33,07 |
34,00 |
31,86 |
31,50 |
|||
|
Produit de la taxe additionnelle au prix des places dans les salles de spectacles cinéma-tographiques |
434,70 |
409,90 |
475,00 |
483,24 |
467,00 |
438,96 |
498,50 |
474,65 |
502,00 |
504,38 |
502,00 |
532,36 |
517,00 |
|||
|
Prélèvement spécial sur les bénéfices résultant de la production, de la distribution ou de la représen-tation de films pornographiques ou d'incitation à la violence |
0,20 |
1,28 |
0,20 |
1,51 |
0,20 |
0,66 |
0,20 |
0,28 |
0,20 |
0,48 |
0,20 |
0,16 |
0,20 |
|||
|
Taxe sur les encaissements au titre de la redevan-ce, de la diffusion des messages publicitaires et des abonnements |
991,80 |
1138,10 |
1146,00 |
1199,93 |
1343,00 |
1339,32 |
1404,00 |
1437,88 |
1545,53 |
1544,16 |
1695,00 |
1533,03 |
1810,00 |
|||
|
Taxe sur les encais-sements au titre de la commercialisa-tion des vidéogrammes |
|
|
25,00 |
14,71 |
60,00 |
64,54 |
70,00 |
63,95 |
80,00 |
79,65 |
90,00 |
78,11 |
93,00 |
|||
Fonds de soutien aux hydrocarbures |
Produit des redevances incluses dans le prix de certains carburants et combustibles liquides |
300,00 |
201,01 |
220,00 |
197,64 |
300,00 |
194,07 |
220,00 |
181,03 |
188,00 |
179,65 |
188,00 |
180,82 |
188,00 |
|||
Compte d'emploi des taxes parafis-cales affectes au financement des organismes du service public de la radiodiffusion sonore et de la télévision |
Redevance de la TV |
8232,70 |
9448,03 |
9328,60 |
9617,86 |
10070,0 |
10091,57 |
10914,6 |
10918,47 |
11449,22 |
11527,19 |
11638,37 |
11762,41 |
12415,21 |
|||
|
Redevance sur l'édition des ouvrages de librairie |
20,00 |
23,87 |
22,00 |
24,54 |
22,00 |
25,78 |
24,00 |
29,75 |
|
|
|
|
|
|||
|
Redevance sur l'emploi de la reprographie |
98,00 |
96,35 |
88,00 |
71,79 |
88,00 |
83,61 |
76,00 |
84,59 |
81,00 |
77,25 |
78,00 |
84,70 |
78,00 |
|||
|
|
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
|||||||||
Compte spécial bénéficiaire |
Désignation |
LFI |
Exécution |
LFI |
Exécution |
LFI |
Exécution |
LFI |
Exécution |
LFI |
Exécution |
LFI |
Exécution |
LFI |
|||
|
Partie du produit du prélèvement sur les sommes engagées au Pari mutuel sur les hippodromes et hors hippodromes |
25,00 |
32,56 |
38,00 |
33,14 |
36,00 |
33,34 |
36,00 |
32,72 |
32,00 |
33,05 |
32,00 |
32,45 |
32,00 |
|||
|
Produit de la taxe spéciale sur les débits de boisson et sur les dépenses d'indemnisation |
32,00 |
32,98 |
32,00 |
33,14 |
33,00 |
34,25 |
33,00 |
35,13 |
33,00 |
36,38 |
33,00 |
36,14 |
33,00 |
|||
|
Prélèvement sur les sommes misées sur les jeux exploités en France métropo-litaine par la Française des jeux |
|
|
|
|
781,00 |
700,53 |
817,00 |
749,24 |
755,00 |
774,84 |
851,00 |
848,60 |
949,00 |
|||
Fonds national pour le développement de la vie associative |
Partie du produit du prélèvement sur les sommes engagées au Pari mutuel sur les hippodromes et hors hippodromes |
24,00 |
29,39 |
25,00 |
25,04 |
26,00 |
24,67 |
26,00 |
24,11 |
24,00 |
25,66 |
24,00 |
25,25 |
24,00 |
|||
|
Produit du prélè-vement élevage sur les sommes engagées au Pari mutuel urbain |
498,40 |
669,91 |
511,20 |
768,72 |
721,40 |
694,45 |
613,00 |
721,94 |
728,60 |
866,47 |
832,30 |
854,35 |
775,00 |
|||
Fonds national des haras et des activités hippiques |
Produit du prélè-vement élevage sur les sommes engagées au Pari mutuel sur les hippodromes |
48,60 |
39,20 |
44,00 |
35,77 |
40,60 |
31,64 |
35,00 |
51,00 |
56,00 |
36,03 |
37,30 |
32,71 |
27,60 |
|||
Fonds pour l'amé-nagement de l'Ile-de-France |
Produit de la taxe sur les bureaux |
1296,00 |
1349,57 |
1360,00 |
1419,77 |
1420,00 |
1532,68 |
1458,00 |
1606,42 |
1500,00 |
1639,60 |
1615,00 |
1672,18 |
1640,00 |
|||
Fonds de péré-quation des trans-ports aériens |
Produit de la taxe de péréquation des transports aériens |
|
|
|
|
|
|
150,00 |
120,50 |
115,00 |
142,00 |
42,00 |
67,95 |
48,50 |
|||
|
Produit de la taxe sur les titulaires d'ouvrages hydroélectriques concédés |
|
|
|
|
|
|
1000,00 |
890,28 |
920,00 |
772,48 |
890,00 |
825,78 |
1690,00 |
|||
ports terrestres et des voies navigables |
Produit de la taxe sur les concessionnaires d'autoroutes |
|
|
|
|
|
|
1000,00 |
906,59 |
2130,00 |
1936,72 |
2210,00 |
2135,88 |
2210,00 |
|||
Fonds pour l'acces-sion à la propriété |
Produit de la contribution annuelle des organismes collecteurs de la participation des employeurs à l'effort de la construction |
|
|
|
|
|
|
|
994,00 |
900,00 |
952,56 |
|
|
|
|||
Fonds pour le loge-ment des personnes en difficulté |
Produit de la contribution prévue à l'article 302 bis code général des impôts |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
440,00 |
281,00 |
|
|||
|
Produit de la contribution annuelle des organismes collecteurs de la participation des employeurs à l'effort de la construction |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7000,00 |
7274,00 |
7400,00 |
|||
Fonds de modernis-ation de la presse quotidienne et as-similée d'informa-tion de la presse quotidienne |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
300,00 |
En
dehors des prélèvements obligatoires affectés, le reliquat
des recettes des comptes était composé, pour l'essentiel
(17,5 milliards de francs) des recettes de cessions de titres publics, le
solde (1,6 milliard) venant de contributions diverses.
Pour 2000 où cette proportion est " grosso modo " maintenue
les recettes des CAS diminueraient sensiblement, de 14,5 %
(- 7,3 milliards de francs).
Variation des recettes des comptes d'affectation spéciale entre 1999 et 2000 (1)
(en millions de francs)
|
1999 |
2000 |
Ecarts
|
Ecarts
|
FNE (2) |
985 |
1.458 |
+ 473 |
+ 48 |
FFN |
417 |
0 |
- 417 |
- 100 |
Soutien financier de l'industrie cinématographique et de l'industrie audiovisuelle |
2.485,2 |
2.622,2 |
+ 137 |
+ 5,5 |
Fonds de secours aux victimes de sinistres et calamités |
0 |
0 |
0 |
0 |
Compte d'emploi de la taxe parafiscale affectée au financement des organismes du secteur public de la radiodiffusion sonore et de la télévision |
12.996,4 |
14.502,2 |
+ 1.505,8 |
+ 11,6 |
Fonds national du livre |
116 |
0 |
- 116 |
- 100 |
FNDS (3) |
1.014 |
1.014 |
0 |
0 |
Fonds national des haras et des activités hippiques |
880,5 |
725,3 |
- 155,2 |
- 17,6 |
FNDVA |
24 |
40 |
+ 16 |
+ 66,7 |
FARIF |
2.220 |
0 |
- 2.220 |
- 100 |
Actions en faveur du développement des départements, des territoires et des collectivités territoriales d'outre-mer |
58 |
11 |
- 47 |
- 81 |
Compte d'affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de société |
17.500 |
16.945 |
- 555 |
- 3,2 |
Fonds d'intervention pour les aéroports et le transport aérien |
148 |
361 |
+ 213 |
+ 114 |
FITTVN |
3.930 |
4.335 |
+ 405 |
+ 10,3 |
Fonds pour le financement de l'accession à la propriété |
6.600 |
0 |
- 6.600 |
- 100 |
Indemnisation au titre des créances françaises sur la Russie |
602 |
730 |
+ 128 |
+ 21,3 |
Fonds de modernisation de la presse quotidienne et assimilée d'information politique et générale |
200 |
160 |
- 40 |
- 20 |
TOTAL |
50.176,1 |
42.903,7 |
- 7.272,4 |
- 14,5 |
(1)
Lors de la première lecture, l'Assemblée nationale a
institué une nouvelle contribution au profit du FNDS d'un montant de
75 millions de francs.
(2) Fonds national de l'eau. Ex. Fonds national de développement des
adductions d'eau.
Cette diminution proviendrait là aussi pour l'essentiel de la
disparition de certains comptes qui conduit à réduire les
recettes des CAS de 9.353 millions de francs.
Les ressources affectées aux comptes subsistants s'accroissent donc
globalement 2.080,6 millions de francs.
Cette augmentation résulte elle-même de mouvements de sens
différents.
Le premier d'entre eux, qui va dans le sens d'une hause de la fiscalité
affectée au CAS, proviendrait directement de différentes
dispositions du projet de loi de finances.
Ainsi :
l'instauration par
l'article 31 du projet de loi de finances
d'un
prélèvement de solidarité pour l'eau se traduirait par un
supplément de recettes de 500 millions de francs au
bénéfice du nouveau Fonds de l'eau ;
l'institution à compter du 1
er
juillet 2000 d'une
contribution sur les cessions aux services de télévision des
droits de diffusion de manifestations ou de compétitions sportives au
profit du fonds national de développement du sport engendrerait
75 millions de francs de produits en 2000 ;
la modification de la clef de répartition du produit de la taxe
d'aviation civile au terme de laquelle la part du FIATA passerait de 10
à 22,3 % (celle du budget annexe de l'aviation civile étant
réduite de 90 à 77,7 %) provoquerait pour le CAS un
supplément de ressources de l'ordre de 200 millions de francs ;
la hausse du taux de la taxe sur les concessionnaires d'autoroutes de
12,5 % -le tarif de la taxe passerait de 4 à 4,5 centimes par
kilomètre- augmenterait les recettes du FITTVN de 295 millions de
francs.
Au total, ces dispositions auraient pour effet d'augmenter les ressources
des CAS de 1.134 millions de francs par rapport à la législation
en vigueur.
L'augmentation des recettes des CAS ne provient donc d'évolutions
spontanées que pour, environ, 1 milliard de francs, surplus
correspondant à des évolutions de sens opposés.
" Grosso modo ", la hausse des recouvrements au titre de la
" redevance " (+ 1,5 milliard) serait partiellement
compensée par la réduction des recettes d'autres CAS, et en
particulier, par la diminution des produits de cessions de titres publics qui
atteindrait 555 millions (- 3,2 %) par rapport à 1999.
Globalement, l'on peut souligner l'atonie des évaluations des
produits de la fiscalité affectée aux comptes d'affectation
spéciale qui, tranchant avec le dynamisme d'ensemble des recettes
fiscales du budget général, pose, une fois de plus, le
problème de l'exactitude des prévisions de recettes des CAS.
CHAPITRE II :
DE QUELQUES COMPTES D'AFFECTATION
SPÉCIALE
Il existe, semble-t-il, une volonté de réduire le domaine d'intervention des comptes spéciaux du Trésor et, en particulier celui des comptes d'affectation spéciale. Elle se traduit par la disparition de cinq comptes d'affectation spéciale dans le projet de loi de finances. Ce souci de rationalisation n'est pas condamnable en soi. Mais il convient de veiller, cas par cas, à la cohérence des projets. La disparition des CAS peut ainsi avoir pour traduction l'atténuation des priorités d'action publique que leur instauration avait pour objet de manifester. Elle peut aussi traduire la disparition d'un lien entre une ressource et des crédits qui peut être dès lors à l'origine de doutes sur le bien-fondé du maintien d'un prélèvement. Il est notable que la tendance à la réduction du champ d'intervention des CAS s'accompagne dans le projet de loi de finances pour 2000 d'exceptions. Ainsi en va-t-il avec les opérations portant sur le Fonds de développement des adductions d'eau 1( * ) ou avec la diversification des ressources du Fonds national de développement du sport 2( * ) . Toutes ces opérations méritent attention.
I. DEUX SUPPRESSIONS CRITIQUABLES
Plusieurs articles du projet de loi de finances 2000, l'article 30 de sa première partie et l'article 44 rattaché aux comptes spéciaux du Trésor comportent des aménagements critiquables : la suppression du fonds d'aménagement de la région Ile de France (FARIF) et celle du fonds national du livre.
A. LA SUPPRESSION DU FARIF
1. Rappel du contexte
Le fonds
d'aménagement de la région Ile-de-France (FARIF) a
été créé en 1990 afin de
"dégager des
moyens complémentaires à ceux du budget général
pour résoudre les problèmes liés à la concentration
urbaine de cette région".
Lors de sa création, il a
été, pour l'essentiel, alimenté par le produit d'une taxe
sur les locaux à usage de bureaux en Ile-de-France, que la loi de
finances pour 1999 a modifiée (voir infra).
Le fonds finance en Ile-de-France des investissements à partir d'une
ressource prélevée en Ile-de-France.
Il constitue un
instrument de péréquation entre collectivités locales
puisque, à travers lui, l'Etat fait payer, par l'intermédiaire
d'une taxe prélevée en Ile-de-France, les investissements qui,
normalement, devraient faire l'objet d'un prélèvement sur son
propre budget. Il est également un instrument de
péréquation au sein même de la région Ile-de-France
puisque la localisation de l'assiette taxable diffère de la distribution
géographique des crédits.
L'article 73 de la loi d'orientation sur l'aménagement du territoire a
accentué la vocation péréquatrice du FARIF en
prévoyant que transiteraient par lui les crédits versés
à la région Ile-de-France en compensation de la perte de la
dotation globale de fonctionnement (DGF) de la région. Selon ce texte,
"
le produit du fonds d'aménagement de la région Ile-de-France
est affecté (...) à la région Ile-de-France à due
concurrence du montant du prélèvement effectué sur la
dotation globale de fonctionnement versée à cette
région".
Tel était le moyen trouvé pour compenser l'extinction progressive
de la dotation globale de fonctionnement attribuée à la
région. En effet, le même article avait prévu que
" à compter de 1995, le montant de la dotation globale de
fonctionnement versée à la région d'Ile-de-France (...)
est diminué chaque année d'un montant de 120 millions de
francs "
.
A partir de 2005, la région Ile-de-France ne
devait donc plus percevoir de DGF.
Le montant des versements à la région a été
conforme au texte de l'article 73 : 120 millions de francs en
1995, 240 en 1996, 360 en 1997 et 480 en 1998. Pour 1999, le
versement serait de 600 millions de francs.
Transferts du FARIF à la région Ile-de-France
en application de l'article 73 de la LOADT
|
Subventions
|
|
|
1995 |
120 |
0 |
120 |
1996 |
150 |
90 |
240 |
1997 |
240 |
120 |
360 |
1998 |
310 |
170 |
480 |
Conformément à la disposition selon laquelle
"
jusqu'en 1998, la région prendra en charge, à due concurrence
des sommes transférées, les engagements de l'Etat financés
par le fonds"
, les crédits transférés à la
région étaient "affectés" et finançaient les
investissements dans le réseau routier et les transports collectifs que
l'Etat aurait du financer.
A partir de 1999, la région devait retrouver une totale liberté
d'utilisation des crédits versés par le FARIF. Dès lors,
une diminution des dépenses d'investissement financées par le
FARIF a été redoutée, d'autant qu'en l'absence de
réforme du mode d'alimentation du FARIF, l'augmentation de la part du
versement à la région Ile-de-France dans les crédits du
FARIF était programmée.
Part
du versement à la région Ile-de-France dans les recettes du
FARIF
(prévisions ministère de
l'équipement)
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
27 |
30 |
33,7 |
36,5 |
39 |
41,4 |
L'article 26 du projet de loi de finances pour 1999 visait
donc
à élargir l'assiette de la taxe sur les bureaux en Ile-de-France
afin d'accroître les recettes du FARIF de manière à
préserver la capacité de l'Etat à financer les
investissements d'infrastructure en Ile-de-France.
Le gouvernement ayant souhaité que le transfert à la
région Ile-de-France n'entraîne pas de réduction des moyens
d'intervention disponibles pour l'Etat dans le cadre du FARIF, il lui fallait
calibrer un dispositif susceptible de rapporter 1.200 millions de francs
en 2004, pour financer la compensation due à la région
Ile-de-France à la suite de l'extinction progressive de sa dotation
globale de fonctionnement.
L'accroissement attendu a été recherché à
travers une extension de l'assiette de la taxe,
qui a pris le nom de "taxe
sur les locaux à usage de bureaux, les locaux commerciaux et les locaux
de stockage", aux locaux commerciaux et aux locaux de stockage
et au moyen
d'une augmentation programmée de son tarif. Votre commission avait
rejeté cette disposition dont finalement le principe avait
été maintenu par l'Assemblée nationale.
Au terme de cette réforme, les prévisions de recettes du FARIF
pouvaient être articulées ainsi.
Evolution des recettes de la taxe sur les bureaux,
les
locaux
commerciaux et les locaux de stockage
(en millions de francs)
|
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
Bureaux |
1676 |
1844 |
1886 |
1941 |
1997 |
2052 |
2108 |
Locaux commerciaux |
0 |
198 |
240 |
282 |
324 |
366 |
408 |
Locaux de stockage |
0 |
178 |
220 |
263 |
305 |
348 |
382 |
Total |
1676 |
2220 |
2346 |
2486 |
2626 |
2766 |
2898 |
Restitution région |
0* |
600 |
720 |
840 |
960 |
1080 |
1200 |
Disponible Etat |
1676 |
1620 |
1626 |
1646 |
1666 |
1686 |
1698 |
* En 1998, la région perçoit un versement mais n'est pas encore libre de disposer à sa guise des sommes en provenance du FARIF
Elles démontraient que l'extension de la taxe, inspirée d'une erreur de conception, autorisait néanmoins le maintien des moyens d'intervention de l'Etat et leur revalorisation de l'ordre de 1 % par an entre 1999 et 2004.
2. Une suppression précipitée
La
suppression du FARIF qui contraste singulièrement avec l'abondement de
ses ressources réclamé avec obstination l'an dernier manifeste la
volonté de revenir au budget général comme principal
support d'intervention de l'Etat dans la région Ile-de-France.
Cette réintégration n'est toutefois que partielle puisque
l'article 30 du projet de loi de finances maintient le principe de
l'affectation d'une partie du produit de la taxe sur les bureaux, les locaux
commerciaux et les locaux de stockage à la région Ile-de-France
au titre de la compensation accordée à cette région du
fait de l'extinction de sa DGF. La suppression du FARIF a pour effet de
conférer à cette affectation un caractère direct puisque,
par hypothèse, elle ne transiterait plus par le fonds.
La réintégration entreprise se traduit, du côté
recettes, par l'affectation au budget général de la portion du
produit de la taxe qui ne serait pas versée directement à la
région Ile-de-France. La quote-part versée au budget
général serait au minimum de 50 % du produit de la taxe et
pourrait dépasser cette proportion dès lors que la taxe
rapporterait davantage que 1.400, 1.680, 1.920, 2.160 et 2.400 millions de
francs en 2000, 2001, 2002, 2003, 2004 et au-delà respectivement.
On doit souligner que si les conditions de l'affectation directe à la
région Ile-de-France du produit de la taxe s'inspirent du système
de compension organisé par le II de l'article 73 de loi n° 95-119
du 4 février 1995 et par la loi de finances pour 1995, -en particulier,
au delà de 2004 la compensation est gelée et à l'inverse
de la DGF ne bénéficie d'aucune indexation-, le mécanisme
proposé comporte une différence importante par rapport à
celui de la loi précitée.
La garantie d'un versement supplémentaire à la région Ile
de France de 120 millions de francs année jusqu'à 2004
disparaît en droit au profit d'un dispositif qui, pour avoir la
même portée suppose que la taxe qui en est le support atteigne un
rendement suffisant. L'affectation à la région Ile de France est
en effet organisée par référence à une fraction -
50 % - du produit de ladite taxe dans la limite de plafonds annuels qui
correspondent au programme de compensation prévu par la loi de 1995.
Cette disposition d'apparence anodine introduit une modification du
système de compensation adopté en 1995 qui, compte tenu des
incertitudes sur l'avenir d'une taxe dont la conception est pour le moins
imparfaite, comporte le risque d'une réduction de sa portée.
Ce risque pour la région Ile de France s'ajoute aux risques
associés à la suppression du FARIF proposée dans le
précédent projet de loi.
Celle-ci aboutirait à
l'extinction de la procédure d'affectation du produit d'une taxe
spécifique à l'Ile de France à des dépenses
réalisées sur le territoire de celle-ci et destinées
à résoudre des problèmes spécifiques à l'Ile
de France. La suppression de l'affectation ne s'accompagne pas de celle de la
taxe spécifique et ouvre ainsi la liberté d'utiliser son produit,
plus précisément, la partie de ce produit qui ne serait pas
directement versée à la région, à des fins
étrangères à sa cause première.
Du reste, les conditions dans lesquelles sont réintégrées
au budget général les crédits auparavant pris en charge
par le FARIF dans le présent projet de loi n'assurent pas le maintien du
niveau d'intervention qui était celui du FARIF.
Du côté dépenses, cette réintégration a pour
contrepartie un abondement des crédits de divers budgets qui prennent en
charge les dépenses, variables dans leur nature, jusqu'alors
réalisées à partir du FARIF.
Le basculement des crédits du FARIF vers le budget général
de l'Etat est présenté dans le tableau ci-après.
Tableau récapitulatif des transferts de crédits du cas n° 902-22 vers le budget général
(En millions de francs)
Cas n° 902-22 (crédits à transférer) |
Budget général (crédits transférés) |
||||
Chapitre/article |
AP |
CP |
Chapitre/article |
AP |
CP |
Chap.01
Aides destinées au financement des logements à usage locatif
social en région Ile de France
|
490,0 |
490,0 |
Chap.
65-48, article 20 (budget du logement)
|
385,0 (a)
|
146,5
|
Chap.
02. Acquisition d'immeubles ainsi que frais annexes y afférents, dans
les départements du Val d'Oise, des Yvelines, de l'Essonne, de
Saine-et-Marne, du Val de Marne et de Seine-Saint Denis
|
150,0 |
150,0 |
Chapitre
55-21, article 30 (budget du Logement)
|
120,0
|
36,0
|
Chap 03. Acquisition ouconstruction d'immeubles destinés aux services de l'Etat libérant des immeubles en région Ile de France ou qui sont transférés hors de cette région |
30,0 |
30,0 |
Chapitre
57-91, article 81 (budget de l'équipement, services communs)
|
5,0
|
1,5
|
Chapitre 04. Subventions d'investissement en matière de transports collectifs en Ile de France |
130,0 |
130,0 |
Chapitre 63-41, article 18 (budget des Transports terrestres) |
220,0 |
66,0 |
Chapitre 05. Investissements sur le réseau routier national en Ile de France |
580,0 |
580,0 |
Chapitre 53-43, article 90 (budget des Routes) |
580,0 |
177,0 (b) |
Chapitre 06, article 10. Etudes |
25,0 |
25,0 |
Chapitre 57-30, article 60 (budget du Logement) |
30,0 |
15,0 |
Chapitre 09. Opérations de développement social urbain |
120,0 |
120,0 |
Chapitre 46-60n article 20 (budget de la Ville) |
125,0 |
37,5 |
Chapitre 10. Dépenses en faveur du développement social urbain |
- |
95,0 |
Chapitre 46-60, article 20 (budget de la Ville) |
- |
100,0 |
Pour
mémoire :
|
- |
|
Affectation d'une partie du produit de la taxe sur les bureaux, les locaux commerciaux ou de stockage (cf. article 30 du projet de loi de finances pour 2000) |
- |
- |
Total des crédits à transférer |
1.525,0 |
2.220,0 |
Total des crédits transférés |
1.525,0 |
622,5 |
a) Sur
le montant de 418,6 millions de francs inscrits dans le fascicule
budgétaire du Logement (p.24) seuls 385 millions de francs
proviennent effectivement d'un transfert du FARIF
b) Sur le montant de 230,7 millions de francs inscrits dans le fascicule
budgétaire des Routes (p.79), seuls 177 millions de francs
proviennent effectivement d'un transfert du FARIF.
Le tableau ci-dessus démontre que les conditions dans lesquelles sont
inscrits au budget général les crédits du FARIF conduisent
en l'état à une économie budgétaire reflet d'une
réduction de l'intensité de l'effort de l'Etat dans la
région Ile de France et contribuent à l'amélioration du
déficit public.
Du premier point de vue, il faut relever que si, pour les autorisations de
programme, le transfert respecte l'enveloppe qui aurait été
disponible dans les écritures du FARIF, tout en apportant quelques
aménagements au regard de la répartition de l'objet des
crédits
3(
*
)
, il n'en va pas de même
en matière de crédits de paiement. Pour ces derniers, seuls
622,5 millions de francs de crédits sont inscrits au budget
général, soit près de 900 millions de moins que la
dotation théorique du FARIF
4(
*
)
.
On doit souligner incidemment que fixer la dotation des crédits de
paiement à cette somme a pour effet, compte tenu de la recette inscrite
au titre de la taxe, d'améliorer le solde budgétaire de
900 millions de francs.
La suppression du FARIF ne peut ainsi s'analyser que comme la suppression d'une
procédure d'affectation d'une ressource spéciale -la taxe
prélevée sur les bureaux, les locaux commerciaux et de stockage
dans la région Ile-de-France- à des interventions
elles-mêmes spéciales puisque destinées à
résoudre les problèmes d'infrastructure particuliers à
l'Ile-de-France.
En effet, la taxe spécifique qui alimentait le fonds est quant à
elle maintenue. La suppression de la procédure d'affectation apporte
ipso facto
un certain doute quant à la destination future du produit
d'une taxe, qui, elle, reste spécifique à l'Ile-de-France. La
suppression du FARIF laisse en effet à l'Etat une totale liberté
d'utilisation de la fraction de la taxe qui ne sera pas directement
versée à la région et qui, décroissante dans un
premier temps, devrait augmenter après 2004.
Il est évidemment à craindre que cette liberté ne soit
mise à profit pour modifier l'affectation de la taxe dans un sens qui
l'éloignerait de sa logique initiale.
Le maintien de la taxe appelle le maintien de son affectation et donc du
FARIF.
B. LA SUPPRESSION DU FONDS NATIONAL DU LIVRE
Le Fonds
national du livre -appellation donnée au compte d'affectation
spéciale n° 902-16- a été créé par
la loi de finances pour 1976 afin de recueillir les produits de la redevance
sur l'édition des ouvrages de librairie et de la redevance sur l'emploi
de la reprographie créés par cette même loi.
Les crédits ouverts dans le cadre de ce compte d'affectation
spéciale ont pour objet le versement de subventions au Centre national
du livre (CNL).
Cet établissement public à caractère administratif est
l'héritier de la Caisse nationale des lettres destinée à
attribuer des secours aux écrivains et à leur famille qui,
créée en 1930, devait être supprimée par la
Commission des économies cinq ans plus tard mais
réapparaître en 1946 avec pour objet élargi
" de
soutenir et d'encourager l'activité littéraire des
écrivains français...,
de favoriser par des subventions,
avances de fonds ou tous autres moyens, l'édition ou la
réédition par les entreprises françaises d'oeuvres
littéraires dont il importe d'assurer la publication ".
En 1973, la Caisse devint le Centre national des lettres -il s'intitule Centre
national du livre depuis 1993- et ses compétences furent étendues
en 1976 au soutien des acquisitions par les bibliothèques, aux actions
de promotion de la lecture, à la traduction des oeuvres dans les deux
sens en même temps que furent créées des recettes nouvelles
et leur affectation au Fonds national du livre.
Les ressources du fonds ont été estimées à
116 millions de francs pour 1999.
Régie par l'article 1609
duodecies
du code
général des impôts, la " redevance " sur
l'édition des ouvrages de librairie est due par les éditeurs
à raison des ventes, autres que les exportations et les livraisons dans
un lieu situé dans un autre Etat membre de la Communauté
européenne, des ouvrages de librairie de toute nature qu'ils
éditent.
En sont exonérés toutefois les petits éditeurs dont le
chiffre d'affaires de l'année précédente pour cette
branche d'activité n'a pas excédé, tous droits et taxes
compris, 500.000 francs.
Le taux de la redevance est de 0,2 %. Son produit a été
estimé à 29 millions de francs en 1999.
Quant à la " redevance " sur l'emploi de la reprographie
(article 1609
terdecies
du code général des
impôts), son taux est fixé à 3 %. Elle porte sur les
ventes et livraisons à soi-même, à l'exception des
exportations et des livraisons dans un autre Etat membre de la
Communauté européenne, d'appareils de reprographie
réalisées par les entreprises qui les ont fabriqués ou
fait fabriquer en France, ainsi que sur les importations et acquisitions
intracommunautaires des mêmes appareils.
La liste des appareils taxables est fixée par un arrêté
conjoint du ministre de l'économie et des finances et du ministre de
l'industrie et de la recherche. L'article 159 AD de l'annexe IV
au code général des impôts vise ainsi les machines à
imprimer offset de 500 kg ou moins, les duplicateurs, les appareils de
photocopie à système optique ou par contact et appareils de
thermocopie, ainsi que les appareils de reprographie de bureautique utilisant
la technique du scanner.
Son produit a été estimé à 87 millions de
francs en 1999.
Les deux redevances qui appartiennent à la catégorie des
impositions de toute nature sont assises, liquidées et recouvrées
comme en matière de taxe sur la valeur ajoutée,
c'est-à-dire qu'elles sont autoliquidées par les redevables et
que leur produit est recouvré par le réseau de la DGI.
Le tableau ci-après récapitule l'évolution du produit des
deux redevances depuis 1993.
Evolution du produit des deux redevances
(en millions de francs)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
LFI 1999 |
Reprographie |
71,79 |
83,612 |
84,587 |
77,248 |
84,703 |
88,216 |
87 |
Edition |
24,54 |
25,783 |
29,747 |
28,557 |
28,980 |
28,406 |
29 |
Total |
96,33 |
103,395 |
114,334 |
105,805 |
113,683 |
116,622 |
116 |
La
totalité des crédits inscrits au compte d'affectation
spéciale consiste à prévoir le versement de subventions au
Centre national du livre (CNL). Le CNL les utilise pour couvrir ses propres
besoins, et après l'avis de commissions de spécialistes pour
distribuer des aides. Au fil des années le nombre de commissions s'est
accru par spécialisation ou élargissement des domaines
d'intervention.
Récemment ont été décidées :
- la création d'une commission et d'un service des bibliothèques
pour accompagner la nouvelle politique d'aide à la diffusion
(1990) ;
- l'instruction des demandes d'aide aux revues est désormais
unifiée au sein d'un même service et d'une seule commission
(1991) ;
- la création de la commission Librairie européenne des
idées (1990) ;
- la création de la commission Librairie du
1
er
siècle du cinéma (1993-1995) ;
- la création d'une commission Librairie de la danse au sein d ela
commission Arts (1994-1998) ;
- et la création d'une commission Temps des livres au sein de la
commission Vie littéraire (1997).
Cette énumération illustre le foisonnement des interventions du
CNL.
La suppression du Fonds national du livre pourrait être admise s'il
était entré dans les intentions du gouvernement de retracer au
budget de l'Etat les crédits de subventions au CNL versées
à partir du compte d'affectation spéciale, et sous réserve
d'une vérification de la proportionnalité de ces crédits
aux ressources dégagées par les redevances dont le maintien ne
saurait se justifier autrement.
Mais le dispositif proposé par le gouvernement ne répond à
aucune de ces conditions et se traduit par une débudgétisation
pure et simple puisque le produit des redevances serait directement
versé au CNL. Au démembrement de l'Etat, succéderait ainsi
un démembrement budgétaire de plus qui réduirait encore le
contrôle et la lisibilité d'une intervention publique
déjà opaque puisque les deniers publics confiés au CNL
sont gérés dan le cadre des procédures budgétaires
particulières à l'établissement public.
La suppression du compte n° 902-16 n'est donc pas opportune en
l'état.
II. TROIS AMÉNAGEMENTS A SURVEILLER
Au terme
de l'article 44 du présent projet de loi, le Fonds forestier
national (FFN) serait supprimé, conséquence logique de
l'article 30 de première partie supprimant les deux taxes qui en
constituent l'essentiel des recettes. Cette disposition qui peut se recommander
d'une certaine logique appelle un effort du gouvernement pour informer le
Parlement et la communauté forestière de la politique conduite en
ce domaine.
Avec la modification du Fonds national de développement des adductions
d'eau (FNDAE), une réforme est apportée au fonctionnement de ce
compte d'affectation spéciale dont tous les tenants et aboutissants sont
quelque peu obscurs.
Enfin, l'instauration d'un prélèvement sur les droits de
retransmission télévisée des manifestations sportives
induit des modifications du fonds national de développement du sport
(FNDS).
A. LA SUPPRESSION DU FFN
1. Le FFN
Le I de
l'article 30 du projet de loi de finances entraîne la suppression de la
taxe forestière et de la taxe se défrichement dont les produits
affectés au compte spécial du Trésor n° 902-01
" Fonds forestier national ", constituaient la quasi-totalité
des ressources du fonds (82 % du total en 1999). Ces suppressions trouvent leur
conséquence dans le I de l'article 44 du projet de loi de finances qui
propose le clôture du compte n° 902-01. Le fonds forestier national
(FFN) serait ainsi supprimé.
Cette suppression a pour conséquence de faire du budget de l'agriculture
le seul support du soutien public à la forêt française.
Toute appréciation sur le bien fondé de la suppression du FFN est
dépendante d'un préalable déterminant portant sur
l'opportunité d'en supprimer les deux principales ressources. Mais, il
est également utile d'examiner la contribution du FFN à la
politique forestière et l'impact de son éventuelle suppression.
Doté de 417 millions de francs de crédits en 1999, ses
moyens avaient certes beaucoup diminué après la réforme de
la taxe forestière intervenue en 1991, étant divisés
à peu près par deux, mais ils représentaient une part
significative des crédits consacrés à la forêt par
le ministère de l'agriculture avec environ un quart du total.
Le tableau ci-après expose la nature des interventions du FFN
programmées pour l'année en cours.
Les
dotations du FFN en 1999
(crédits de paiement)
(en millions de francs)
Crédits d'investissement |
26,6 |
Financement d'activités forestières d'intérêt général |
186 |
Subventions dont : |
|
Boisements, reboisements, conversion et gestion des forêts de production |
119,7 |
Prêts |
44,4 |
Sous-total |
257 |
Crédits de fonctionnement : |
|
Matériels et frais de fonctionnement |
17,5 |
Subventions à divers organismes dont : |
141 |
Centre technique du bois et de l'ameublement |
50 |
Centre national de développement du bois |
25 |
Centres régionaux de la propriété forestière |
37,5 |
Prêts |
1,5 |
Sous-total |
160 |
Total |
417 |
Les
subventions du FFN en 1999 se partageaient entre des crédits
d'investissement pour 61,6 % destinés pour à peu près
la moitié d'entre eux à l'effort de boisement et des
crédits de fonctionnement pour 38,4 % du total principalement
voués à assurer la promotion de la filière-bois.
Au fil du temps, les contraintes financières rencontrées par le
FFN ont conduit à une érosion des moyens consacrés aux
investissements, en niveau absolu après la réforme de la taxe
foncière, mais aussi en pourcentage.
2. La suppression de ses ressources
Votre
commission a accepté la suppression de la taxe forestière et de
la taxe de défrichement.
La logique de la taxe forestière était celle d'un autofinancement
partiel des interventions publiques dans le domaine de la forêt.
La taxe forestière, régie par l'article 1609
sexdecies
du
code général des impôts, constituait un impôt
particulièrement complexe.
Une importante réforme était intervenue à l'occasion de la
loi de finances pour 1991, la taxe unique sur les produits forestiers alors
perçue au taux de 3,5 % ayant été
réaménagée tout à la fois pour mettre notre
législation en conformité avec la réglementation
européenne et pour alléger les prélèvements fiscaux
pesant sur les professionnels.
De fait, le produit de la taxe forestière avait considérablement
diminué depuis cette réforme.
Evolution du produit de la taxe forestière
(en millions de francs)
Années |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
Montant de la taxe |
664 |
255 |
250 |
207 |
276 |
313 |
288 |
310 |
320,3 |
310 (a) |
(a)
Montant prévu pour la loi de finances initiale 1999
Source : Ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie.
Cette taxe a connu des difficultés d'acclimatation et la
qualité de sa gestion a pu être mise en cause sans démentis
à plusieurs occasions
. Sa complexité, la réticence de
plusieurs professionnels, la multiplicité des redevables ont,
semble-t-il, découragé les services fiscaux d'accomplir toutes
diligences pour en recouvrer le produit.
La suppression de la taxe forestière est ainsi d'abord une mesure de
simplification.
Elle n'est en outre pas dénuée d'une certaine logique
économique
en ce sens que le financement d'actions
forestières à partir d'un prélèvement sur des
activités économiques liées à la forêt,
singularité française relevée par le récent rapport
de M. Jean-Louis Bianco
5(
*
)
, constitue un
paradoxe difficilement justifiable.
Assise sur les produits d'aval, l'imputation finale de la taxe était
d'ailleurs l'objet de débats, les contribuables faisant valoir ses
effets négatifs sur des marges déjà tendues tandis que les
propriétaires forestiers regrettaient d'en supporter l'impact à
travers l'effet de la taxe sur leurs prix de vente.
En toute hypothèse,
la suppression de la taxe constitue toutes choses
égales par ailleurs, un gain net pour la filière qu'il ne faut ni
exagérer ni négliger. Il en va de même de la suppression de
la taxe de défrichement, dont le caractère d'éco-taxe
assurait la légitimité mais que sa complexité rendait
difficilement gérable.
3. Une vigilance nécessaire quant à l'effort public forestier
Il
faut néanmoins veiller à ce que l'effort public à
destination de la forêt ne se relâche pas après la
suppression envisagée du FFN.
En l'état, les concours publics à la forêt ne ressortent
pas compromis de la suppression du FFN.
Outre l'allégement des charges imposées à la
filière pour un montant de 350 millions de francs dû à
la suppression proposée des taxes forestière et de
défrichement, les crédits budgétaires s'accroissent
passant de 1.736,6 à 1.927,2 millions de francs entre les lois de
finances initiales 1999 et 2000.
Comparaison des dotations des lois de finances initiale 1999 et 2000 pour la forêt (1)
Engagements totaux en MF |
LFI 1999 |
PLF 2000 |
recherche (forêt, bois) |
20,6 MF |
29,5 MF |
Développement forestier |
116,1 MF |
138,3 MF |
inventaire forestier national |
42,4 MF |
33,1 MF |
versement compensateur (forêts communales) |
878 MF |
957 MF |
protection (incendie, terrains de montagne, dunes) |
316 MF |
332,5 MF |
travaux (reboisement, voirie forestière) |
237,9 MF |
287,7 MF |
aval de la filière |
110,1 MF |
135 MF |
fonctionnement spécifique |
10 MF |
10 MF |
acquisitions |
5,5 MF |
3,9 MF |
TOTAL |
1.736,6 MF |
1.927,2 MF |
(1)
Hors versement du budget européen
Il convient de conforter cette tendance et la suppression du FFN invite, compte
tenu de l'éparpillement des crédits forestiers qui en
résultera et d'un légitime souci de lisibilité
budgétaire, à demander au gouvernement de rendre compte
annuellement au Parlement des crédits publics consacrés à
la forêt et de leur évolution.
B. QUEL AVENIR POUR LE FONDS NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT DES ADDUCTIONS D'EAU (FNDAE) ?
L'article 31 du projet de loi de finances prévoit d'une part l'institution d'un prélèvement de solidarité pour l'eau et son affectation à un nouveau compte d'affectation spéciale le Fonds national de l'eau (FNE). Ce FNE, issu de la modification du compte d'affectation spéciale n° 902-00 intitulé " Fonds national de développement des adductions d'eau ", n'entraîne pas la suppression de celui-ci mais devient, à côté du fonds de solidarité pour l'eau, une des deux sections du nouveau FNE.
1. Retour sur le FNDAE, un compte sous contrainte
Le
FNDAE, créé en 1954, est un compte spécial du
Trésor géré par le
ministère de
l'agriculture.
Initialement destiné à apporter une
aide financière aux
communes rurales
dans le domaine de
l'adduction d'eau
, son
intervention a été étendue en 1979 à
l'assainissement
.
Ce fonds est alimenté par deux ressources, une redevance sur les
consommations d'eau distribuée dans les communes
bénéficiant d'une distribution publique d'eau potable et un
prélèvement sur les sommes engagées au Pari Mutuel Urbain.
Le rôle du FNDAE est d'abord de contribuer
aux investissements
importants
effectués par les communes rurales dans ce domaine. Il
convient aussi de noter le rôle du FNDAE dans le domaine de la
solidarité nationale face aux intempéries, car il vient en aide
aux départements touchés par les phénomènes
naturels.
Les besoins d'investissements pour l'adduction et surtout pour
l'assainissement restent très élevés
-notamment en
raison du renforcement des contraintes réglementaires en matière
de qualité de l'eau et de collecte et de traitement des eaux
résiduaires urbaines.
L'effort des collectivités locales dans ces différents
domaines est retracé dans le tableau ci-après qui concerne
l'année 1997 et le compare avec le niveau des dépenses de l'Etat.
Pour les seules communes rurales, il s'est élevé à
8,5 milliards de francs par an sur la période 1990-1994, est
évalué à 11,5 milliards de francs par an pour la
période 1995-1999.
Dépenses publiques dans le domaine de l'eau
1997
(en milliards de francs)
Collectivités locales |
75,7 |
dont :
|
46
|
Agences de bassin |
10,4 |
Etat |
1,9 |
dont : |
|
- Budget général |
0,9 |
- FNDAE |
1 |
Total |
88 |
a) Une évolution incertaine des ressources du fonds
L'évolution du FNDAE a été peu
favorable
depuis 1997.
Lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1996, afin de
préserver le niveau des moyens financiers du FNDAE, le Sénat
avait proposé un relèvement de la redevance sur les consommations
d'eau. Le gouvernement avait accepté de réviser le montant de
cette redevance qui passait ainsi de 12,5 centimes par mètre cube
à 14 centimes par mètre cube, soit une révision
limitée d'un centime et demi. Elle devait procurer au fonds, en 1996,
18 millions de francs de ressources supplémentaires, l'effet de ce
relèvement ne jouant pleinement qu'à compter de 1997 en raison de
la périodicité semestrielle des facturations. En 1997,
l'évolution des ressources du compte a donc été
plutôt dynamique : elles ont progressé de 8,5 %.
Evolution des recettes du FNDAE
(en millions de francs)
|
1997 |
1998 |
1999 (1) |
Ligne 01 - Produit de la redevance sur les consommations d'eau |
542,4 |
501,3 |
540 |
Ligne 02 - Annuités de remboursements des prêts |
0 |
0 |
0 |
Ligne 03 - Prélèvements sur le produit du pari mutuel |
554,3 |
457,9 |
445 |
Total |
996,7 |
959,2 |
985 |
Source : prévisions de la loi de finances
initiale
(1) Prévisions.
Cependant comme le montre le tableau ci-dessus l'évolution des produits
affectés au fonds a été défavorable en 1998
puisqu'ils ont diminué de 3,8 % enregistrent une moins-value de recettes
de 21,8 millions de francs par rapport aux prévisions de la loi finances
pour 1998. Du même coup, les évaluations retenues pour 1999
peuvent d'ores et déjà apparaître exagérément
optimistes.
On observe même une nouvelle diminution des recettes perçues au
premier semestre 1999 par rapport à la performance du premier semestre
de l'année précédente. Elle provient de la ligne
"redevances", en baisse de 5,5 %, tandis que le prélèvement
sur le PMU est en ligne avec les prévisions.
Recettes sur les six premiers mois de l'année
(en millions de francs)
|
1999 |
1998 |
Evolution (%) |
Redevance |
204,95 |
216,85 |
- 5,5 |
Prélèvement sur le pari mutuel |
238,04 |
237,34 |
+ 0,03 |
Total sur six mois |
442,99 |
454,19 |
- 2,5 |
Au
total, les recettes pourraient s'élever "in fine" à
958 millions de francs en 1999, soit à un niveau un peu
inférieur à celui estimé de 1998 (la moins-value serait de
1,2 millions de francs) et très sensiblement moins
élevé que celui de la prévision de recettes pour 1999,
qui, avec 985 millions de francs, excéderait de 27 millions
les recettes effectives
Dans ces conditions, la prévision de recettes pour 2000 qui comporte une
baisse du produit de la redevance de 7,2 % apparaît plus
réaliste que l'an dernier.
Comparaisons des prévisions de recettes pour 2000
(en millions de francs)
|
Niveau |
Variations 2000/1999 |
Redevance sur les consommations d'eau |
501 |
- 7,2 |
Prélèvement sur le produit du PMU |
457 |
+ 2,7 |
Une conclusion s'impose, le FNDAE est resté sous la contrainte permanente de recettes aléatoires .
b) Une extension contestable des missions du fonds
Malgré cette contrainte, les charges imposées
au
fonds ont été constamment alourdies
.
Initialement, le FNDAE avait pour responsabilité exclusive de participer
au financement des investissements d'adduction d'eau en milieu rural.
Puis, à partir de 1979, il a été appelé à
contribuer au financement des investissements destinés à
l'assainissement des communes rurales.
Enfin, une évolution importante et regrettable est intervenue en 1997
avec l'élargissement sans contrepartie des missions du FNDAE.
Cette extension a concerné la participation du fonds au financement du
programme de maîtrise des pollutions agricoles (PMPOA)
réalisée par l'article 65 de la loi de finances pour 1997
sans contrepartie financière. Elle a considérablement
hypothéqué le redressement du fonds auquel avait contribué
l'initiative du Sénat rappelée plus haut
.
Une somme de
150 millions de francs a été distraite chaque année
entre 1997 et 1999 des crédits disponibles pour les actions
traditionnelles du fonds. Cette situation a sérieusement réduit
l'efficacité des interventions du fonds alors même que la mise en
oeuvre du programme de lutte contre les pollutions d'origine agricole s'est
heurtée à des obstacles pratiques importants.
En effet, l'extension des missions du fonds est intervenue alors que les
premiers enseignements tirés de l'inventaire de 1995 portant sur
l'assainissement et l'alimentation en eau potable des communes très
rurales montraient que les besoins des collectivités rurales seraient en
forte croissance sur les cinq années à venir, comparés aux
investissements qu'elles avaient réalisés sur la
précédente période quinquennale (de l'ordre de 20 %). Les
collectivités rurales doivent, rappelle-t-on, assurer une meilleure
qualité des eaux distribuées et améliorer la
sécurité de l'approvisionnement de leur population en eau
potable. Des investissements importants devront être consacrés
à l'assainissement dont le niveau serait inférieur à celui
observé dans d'autres pays comparables et pour satisfaire aux exigences
de la directive européenne relative aux eaux résiduaires urbaines.
En outre, l'activité normative de la Commission européenne ne se
relâche pas, le coût de la norme européenne en
préparation sur la teneur en plomb des eaux destinées à la
consommation étant d'ores et déjà estimé à
100 milliards de francs.
Etant rappelé que les capacités de financement des
collectivités sont d'autant plus réduites que, d'une part, le
prix de l'eau est déjà dans de nombreuses situations,
élevé et que, d'autre part, les aides apportées par les
partenaires financiers sont limitées, il faut souligner que la
contribution du FNDAE est essentielle même si elle se limite à
environ 10
% du coût du projet.
Le programme de lutte contre les pollutions d'origine agricole avait une
vocation triennale et s'achève à la fin de l'année en
cours. Un rapport doit être rendu permettant d'en estimer
l'efficacité et d'évaluer l'opportunité de sa prorogation.
Mais d'ores et déjà, plusieurs déclarations laissent
penser que celle-ci est acquise.
La baisse des moyens du FNDAE en 2000 - (27 millions de francs), le retard
occasionné par la prise en charge par le fonds de ce programme dans la
réalisation des objectifs primordiaux du FNDAE qu'il importe de
rattraper au plus vite, l'inévitable accumulation de nouveaux retards
d'exécution des crédits qui résulterait d'une mise
à contribution du fonds pour participer à un éventuel
nouveau programme de lutte contre les pollutions agricoles,
tout milite pour
que le FNDAE soit rendu à sa vocation première.
2. L'instauration au sein du nouveau fonds national de l'eau d'une deuxième section intitulée Fonds national de solidarité pour l'eau
La
création d'une nouvelle section du compte d'affectation spéciale
n° 902-00 dénommée " Fonds national de
solidarité pour l'eau " (FNSE) a pour premier effet de modifier
l'intitulé du compte qui, de FNDAE, devient FNE.
La naissance du FNSE manifeste, selon l'exposé des motifs de l'article
31 du présent projet de loi qui crée sa ressource, le
prélèvement de solidarité pour l'eau et procède
à son affectation, la volonté de renforcer les dispositifs de
solidarité nationale dans le domaine de l'eau.
a) Une recette confortée
Il existe actuellement deux fonds de concours abondés
par les agences de l'eau à hauteur de 250 millions de francs,
rattachés au budget de l'Environnement et qui traduisent la
participation des Agences de l'eau aux missions régaliennes de l'Etat en
matière de politique de l'eau :
• un fonds de concours " Plan - Risques " créé en
1997 et doté de 110 millions de francs ; il est affecté
à la restauration des rivières et des zones naturelles
d'expansion des crues;
• un second fonds de concours " Police de l'eau et de la pêche
- Réseaux de mesures " créé en 1999 et doté de
140 millions de francs ; il finance les moyens techniques de la police de
l'eau exercée par l'Etat, de la collecte et de l'exploitation des
données sur l'eau gérée par l'Etat et de la police de
l'eau et des milieux aquatiques effectuée par les gardes-pêches du
Conseil supérieur de la pêche.
Il est prévu que le prélèvement de solidarité
sur l'eau se substituera à ces deux fonds de concours qui seront
supprimés.
La création d'une recette en lieu et place de fonds de concours doit
être saluée en ce sens qu'elle devrait permettre un meilleur
contrôle du Parlement qui sera en mesure chaque année de mieux en
suivre l'évolution ainsi que celles des dépenses.
Le prélèvement de solidarité pour l'eau sera versé
à l'Etat par les agences de l'eau et son montant sera
déterminé chaque année en loi de finances.
La répartition des
500 millions de francs
prévus cette
année pour ce prélèvement s'établit de la
façon suivante :
Répartition du prélèvement par bassin pour 2000 6( * )
(en millions de francs)
Adour Garonne |
46 |
Artois Picardie |
38,3 |
Loire Bretagne |
79,7 |
Rhin Meuse |
42,3 |
Rhône Méditerranée Corse |
115,2 |
Seine Normandie |
178,5 |
Total |
500 |
Source : Ministère de l'Aménagement du territoire et
l'Environnement
Ce prélèvement nouveau de 500 millions de francs correspond en
réalité à un
prélèvement
supplémentaire brut de 250 millions de francs
compte-tenu de la
disparition des deux fonds de concours dotés de 250 millions de
francs.
b) Un large champ d'intervention
Avec la
création de ce fonds, il s'agit essentiellement :
• d'une part de
renforcer les moyens de l'Etat dans le domaine de la
politique de l'eau
. Les programmes publics d'intérêt national
qui dépassent le cadre du bassin versant (préservation des zones
humides, économies d'eau dans les quartiers d'habitat social
dégradés, connaissance de la ressources en eau, assainissement
outre-mer, etc.) seront pris en charge par ce fonds ;
• et d'autre part de mener des
actions de péréquation
entre bassins
.
Le FNSE sera géré par le ministre chargé de
l'environnement, assisté par un comité consultatif dont la
composition sera fixée par décret. Ce rattachement au budget de
l'Environnement permettra
de conforter les moyens d'intervention de la
direction de l'eau
. Les moyens de l'Etat s'agissant de la politique de
l'eau (environ 2 milliards de francs) sont en effet actuellement sans commune
mesure avec les sommes supportées par le niveau local, notamment par les
collectivités locales (environ 75 milliards de francs) et les sommes
engagées par les agences de l'eau (environ 10 milliards de francs).
Structure des crédits du Fonds national de solidarité pour l'eau proposée pour 2000
(en millions de francs)
|
Investissement |
|
Chapitre 06 |
|
17,5 |
Article 10 |
Restauration des rivières et des zones d'expansion des crues |
|
Article 20 |
Réduction des pollutions diffuses |
|
Article 30 |
Assainissement outre-mer |
|
Article 40 |
Equipement pour l'acquisition de données |
17,5 |
Chapitre 07 |
Subventions d'investissement |
274,5 |
Article 10 |
Restauration des rivières et des zones d'expansion des crues |
90,0 |
Article 20 |
Réduction des pollutions diffuses |
70,0 |
Article 30 |
Assainissement outre-mer |
42,5 |
Article 40 |
Restauration de milieux dégradés |
32,0 |
Article 50 |
Economies d'eau dans l'habitat collectif social |
20,0 |
Article 60 |
Protection et restauration des zones humides |
20,0 |
Article 70 |
Subventions aux établissements publics |
|
Totaux pour l'investissement |
|
292,0 |
|
Fonctionnement |
|
Chapitre 8 |
Etudes et fonctionnement |
103,2 |
Article 10 |
Fonctionnement des instances de concertation relatives à la politique de l'eau |
12,4 |
Article 20 |
Etudes |
72,8 |
Article 30 |
Formation |
0,7 |
Article 40 |
Remboursement à diverses administrations |
16,5 |
Article 50 |
Actions de coopération internationale |
0,8 |
Chapitre 09 |
Subventions de fonctionnement à divers établissements publics, associations et organismes techniques compétents |
93,3 |
Article 10 |
Moyens techniques du Conseil supérieur de la pêche |
50,0 |
Article 20 |
Etablissements publics, associations et organismes techniques compétents |
43,3 |
Chapitre 10 |
Interventions relatives aux actions d'intérêt communaux bassins set aux données sur l'eau, à la restauration des zones humides et aux actions de coopération internationale |
11,5 |
Article 10 |
Dépenses relatives aux actions d'intérêt commun aux bassins et aux données sur l'eau |
8,5 |
Article 20 |
Dépenses de restauration des zones humides |
3,0 |
Article 30 |
Dépenses de coopération internationale |
|
Chapitre 11 |
Dépenses diverses ou accidentelles du Fonds national de solidarité pour l'eau |
|
Article 10 |
Dépenses diverses ou accidentelles du Fonds national de solidarité pour l'eau |
|
Chapitre 12 |
Restitution de sommes indûment perçues |
|
Article 10 |
Restitution de sommes indûment perçues |
|
Totaux pour le fonctionnement |
|
208,0 |
Un peu
plus de la moitié des crédits (292 millions de francs)
concernent des investissements, la majeure partie des interventions
étant consacrée à des subventions d'investissement.
Les dépenses de fonctionnement (208 millions de francs) sont pour
une large part destinées à des études (72,8 millions
de francs), le niveau élevé des remboursements à diverses
administrations (16,5 millions de francs) et des frais de fonctionnement
des instances de concertation relatives à la politique de l'eau
(12,4 millions de francs) devant être souligné.
Les missions du FNSE concerneront les opérations relatives aux actions
de solidarité pour l'eau. Ses dépenses doivent couvrir, outre les
restitutions de sommes indûment perçues et les dépenses
diverses et accidentelles, un champ très large, composé :
. des investissements relatifs à la restauration des rivières et
des zones d'expansion des crues, à la réduction des pollutions
diffuses, à l'assainissement outre-mer, à l'équipement
pour l'acquisition de données ;
. des subventions d'investissement relatives à la restauration des
rivières et des zones d'expansion des crues, à la
réduction des pollutions diffuses, à l'assainissement outre-mer,
à la restauration des milieux dégradés, aux
économies d'eau dans l'habitat collectif social, à la protection
et à la restauration des zones humides ;
. des dépenses d'études relatives aux données sur l'eau,
les frais de fonctionnement des instances de concertation relatives à la
politique de l'eau, les actions de coopération internationale ;
. des subventions de fonctionnement au Conseil supérieur de la
pêche ainsi qu'aux établissements publics, associations et
organismes techniques compétents pour leurs interventions au titre de la
politique de l'eau ;
. des interventions relatives aux actions d'intérêt commun aux
bassins et aux données sur l'eau.
c) Une extension mal conçue
Le
dispositif proposé représente un moyen terme entre la solution
actuelle du fonds de concours et la solution qui avait été
envisagée l'an dernier à l'occasion de la création de la
TGAP et qui consistait tout simplement à intégrer les redevances
des agences de l'eau dans ce nouvel impôt et à compenser ces
dernières par des subventions budgétaires, remettant en cause
tout le système des agences de l'eau.
La vive protestation des agences de l'eau face à ce projet de la
ministre de l'Environnement
7(
*
)
a amené
cette dernière à proposer d'autres solutions et finalement celle
d'un compte d'affectation spéciale.
Les réticences du ministère de l'économie et des
finances à ouvrir un compte d'affectation spéciale
entièrement consacré au FNSE ont, finalement, conduit à la
création du FNSE par insertion d'une simple section dans le compte
n° 902-00.
Cette création peut d'abord apparaître
précipitée.
Selon les communications en conseil des ministres du 20 mai 1998 et du 27
octobre 1999, une réforme en profondeur des redevances des agences de
l'eau sera proposée dans un projet de loi présenté au
Parlement en 2001 pour une application à partir de 2002, année du
début du VIII
è
programme des agences de l'eau.
Il a donc été prévu que les réformes relatives aux
agences de l'eau seraient intégrées dans cette réforme
d'ensemble prévue pour 2001.
Il est donc étonnant qu'il n'en soit pas ainsi pour le dispositif du
présent article. Aucune urgence ne contraint le Gouvernement à
agir dès cette année. Il eut été
préférable de prévoir l'instauration du FNSE dans le futur
projet de loi.
Cela aurait été d'autant plus légitime que l'on demande
cette année aux agences de l'eau, qui sont au beau milieu de leur
VII
e
programme, d'abonder ce fonds alors qu'elles n'avaient pas
prévu cette contribution supplémentaire de 250 millions de francs.
La voie empruntée qui consiste à loger le nouveau fonds dans
un compte d'affectation spéciale préexistant semble
dénuée de toute justification.
L'on pourrait faire valoir que le transfert de crédits inscrits au
budget de l'Etat vers un compte d'affectation spéciale
représente, alors que le projet de loi de finances comporte la
suppression de cinq comptes, une initiative qui tranche avec la volonté
d'unification budgétaire.
Ce transfert pourrait toutefois trouver une certaine justification dans la
volonté d'assurer l'affectation d'une recette spécifique au
secteur de l'eau -le prélèvement de solidarité pour l'eau-
à des dépenses elles-mêmes consacrées à l'eau.
Ce qui n'est en revanche pas acceptable, c'est de présenter la
création d'une nouvelle section accolée à celle abritant
du FNDAE comme une mesure anodine.
On rappelle que, si les comptes d'affectation spéciale instituent une
exception au principe de non-affectation des recettes à des
dépenses, ce même principe, ainsi d'ailleurs que, sauf rares
exceptions, toutes les autres règles budgétaires, régit
les conditions de gestion des comptes d'affectation spéciale.
Ainsi, la mesure entreprise revient-elle à ouvrir la voie à
une désaffectation des recettes du FNDAE aux dépenses d'adduction
et d'assainissement en milieu rural.
Les redevances qui jusqu'à présent autorisent l'intervention du
FNDAE pourraient être utilisées à de tous autres usages.
C'est la raison pour laquelle, votre commission a adopté un
amendement de suppression de l'article 31 du présent projet de loi de
finances.
C. UNE MODIFICATION DU FONDS NATIONAL POUR LE DÉVELOPPEMENT DU SPORT (FNDS)
1. Les recettes du FNDS, une évolution ambiguë
L'article 31 bis adopté par l'Assemblée nationale
à la suite de la présentation d'un amendement du Gouvernement
tend à instituer un prélèvement sur les droits de
retransmission télévisées des manifestations sportives.
Votre commission a proposé la suppression de ce dispositif dont il
convient ici, après avoir rappelé la nature et l'évolution
des recettes affectées au FNDS, de rappeler les grands traits.
Les recettes du fonds sont évaluées dans le projet de loi de
finances 2000 à 1.014 millions de francs.
On rappelle qu'elles avaient été évalués dans le
projet de loi de finances initiale pour 1998 à la même somme
après le vote d'un amendement majorant le prélèvement sur
la Française des jeux qui s'était accompagné d'une
réestimation des recettes de 98 millions de francs par rapport au projet
initial du Gouvernement. En exécution, les recettes ont
été plus dynamiques que prévu atteignant 1.069,1 millions
de francs. Du coup, les recettes de 1999 devraient elles-mêmes
dépasser le montant prévu en loi de finances initiale qui
était également de 1.014 millions. Les prévisions
initiales pour 2000 en tiennent compte. En effet, le maintien de la
prévision de recettes au même niveau qu'en 1999 doit être
apprécié en considérant la disparition de tout
provisionnement au titre du versement de
l'excédent du produit de la
taxe sur les débits de boisson et sur les dépenses
d'indemnisation
supprimée dans le présent projet de loi et
dont le produit devait atteindre 33 millions de francs en 1999 et la chute
du prélèvement sur le PMU.
A structures inchangées, les
ressources du FNDS auraient progressé de 3,4 % par rapport à
1999
.
Les recettes théoriques du fonds se répartissaient en cinq
catégories.
Le fonds reçoit d'abord une partie du
produit du
prélèvement sur les sommes engagées au pari mutuel sur les
hippodromes et hors les hippodromes
. Le taux de prélèvement
ainsi affecté au FNDS est de 0,1 % dont l'estimation dans les divers
projets de loi de finances initiales de 1997 à 1999 avait
été inchangé à 32 millions de francs diminuerait
sensiblement en 2000 pour s'établir à 18 millions.
L'excédent du produit de la taxe spéciale sur les
débits de boissons et sur les dépenses d'indemnisation
était évalué à 33 millions de francs, sans
modification depuis 1996. Il disparaît en 2000.
Le fonds est censé bénéficier d'autres recettes,
mais ni la ligne
"remboursement des avances consenties aux associations
sportives"
ni celles relatives aux
recettes diverses et
accidentelles
ne font l'objet d'une évaluation en loi de finances
initiale.
En conséquence,
le produit du prélèvement sur les
sommes misées sur les jeux exploités en France
métropolitaine par la Française des jeux
représente la
quasi-totalité des recettes du fonds. La "rentrée" qui s'est
élevée à 999,6 millions de francs en 1998 est
estimée à 996 millions en 2000.
Les prévisions de recettes donnaient lieu traditionnellement à
une certaine surévaluation.
La modification de l'assiette des ressources du fonds adoptée en 1994
qui avait toutefois permis d'enrayer un phénomène continu de
baisse des recettes du FNDS et une volonté de réalisme
budgétaire ont permis de corriger cette situation.
Le prélèvement uniforme sur les produits de la Française
des jeux qui a été alors mis en place a permis de lisser les
évolutions contradictoires des enjeux portant sur les diverses
catégories de jeux gérés par elle.
Mais, la progression des ressources est venue, elle, de l'alourdissement des
prélèvements opérés sur les jeux
gérés par la Française des jeux.
L'aggravation du prélèvement affecté au FNDS qui se
traduit par une hausse des prélèvements obligatoires ne va
toutefois pas sans poser de problèmes.
La question est ainsi de savoir si, face à une évolution de
l'assiette du prélèvement qui serait défavorable, une
augmentation du taux du prélèvement sur la Française des
jeux pourrait constituer une solution pour garantir le financement du FNDS.
Cette question est particulièrement complexe et, pour y apporter une
réponse catégorique, il serait sans doute nécessaire de
conduire un audit de la Française des jeux qui n'est pas l'objet de ce
rapport.
En posant l'hypothèse que le taux de retour pour les joueurs des sommes
misées, actuellement de 57 %, est une condition au succès
des jeux, il faudrait alors déterminer si les frais de gestion
(5,1 milliards de francs dont 2,9 milliards attribués aux
courtiers et détaillants) pourraient être réduits afin de
dégager des marges pour accroître le prélèvement au
profit du FNDS.
Mais, il faudrait aussi s'interroger sur les perspectives mêmes du
chiffre d'affaires de la Française des jeux dont la tendance à un
développement certain quoiqu'irrégulier pourrait être
sérieusement perturbée si les règles du marché
unique européen devaient s'appliquer au domaine des jeux d'argent.
Sans procéder à une telle investigation force est de
reconnaître que le niveau du prélèvement effectué au
bénéfice du fonds résulte, en l'état des choses,
d'un arbitrage portant sur les recettes de l'Etat. Le total des recettes que
celui-ci tire de la Française des jeux s'élève en effet
à quelque 10,8 milliards de francs. Il faut en effet ajouter au
prélèvement au profit du FNDS (996 millions et 9,2 % du
total), le dividende payé à l'Etat (7,2 milliards et
66,7 % du total) et les recettes que celui-ci encaisse au titre de
l'imposition des entreprises (24,1 % des 10,8 milliards correspondant
aux prélèvements cumulés de l'Etat).
Dans ces conditions, si une certaine marge semble ainsi exister pour, le cas
échéant, abonder les recettes du fonds en provenance de la
Française des jeux, sa mobilisation suppose qu'en contrepartie du
relèvement du prélèvement affecté au fonds, l'Etat
accepte une diminution de ses recettes fiscales et non fiscales. Or, une telle
acceptation est évidemment loin d'être garantie.
Comme la création du FNDS a été motivée par le
souci d'assurer au sport les recettes nécessaires à son
développement cette incertitude rend
par conséquent
légitime de poser la question de la diversification des ressources du
fonds.
2. Des missions essentielles dont l'accomplissement appelle des réorganisations profondes
Votre
rapporteur a eu l'honneur de présenter à la commission les
principales conclusions d'un travail de contrôle et d'évaluation
du FNDS effectuée conjointement avec le rapporteur spécial
chargé du budget de la jeunesse et des sports.
Ayant pris acte des efforts du ministère de la jeunesse et des sports
pour améliorer la gestion budgétaire du FNDS malgré la
persistance d'anomalies, au terme desquelles 67,4 millions de francs de
recettes figuraient toujours en trésorerie du compte en 1999, alors
même que les crédits correspondant avaient été
définitivement annulés, ce rapport a été l'occasion
de constater l'attachement du monde sportif au partenariat
développé dans le cadre du FNDS. Mais, il a permis de dresser les
constats suivants qui sont moins favorables.
La procédure de répartition des crédits du FNDS est lourde
et complexe. La multiplication des structures intermédiaires sportives
(CDOS, CROS, comités départementaux, ligues) aboutissant à
une " perte en ligne " très importante. Seulement 53 %
des crédits de la part régionale du FNDS vont aux clubs.
Aucune priorité n'est affichée pour l'utilisation des
crédits du FNDS, celui-ci finançant à la fois le sport de
haut-niveau, le sport de masse, les investissements de l'Etat et les autres
équipements sportifs. L'absence de priorités se traduit,
concernant la part régionale, par un effet de " saupoudrage "
qui permet difficilement de juger de la pertinence des subventions.
Il existe une confusion quasi-totale entre le FNDS et le budget, nombre
d'actions étant financées tantôt sur le FNDS, tantôt
sur le budget, parfois sur les deux si bien que le FNDS apparaît
davantage comme une réserve de crédits, mobilisable en fonction
de besoins contingents, notamment la préparation des jeux olympiques ou
de la Coupe du Monde de football, et non d'un programme précis de
développement du sport.
Le contrôle des subventions accordées par le FNDS reste lacunaire.
S'agissant de la part régionale du FNDS, l'action de l'Etat semble
entièrement déconnectée de celle menée par les
collectivités locales, pourtant premiers financeurs du sport. Par
ailleurs, le recoupement entre les subventions versées sur la part
nationale et celles versées sur la part régionale du FNDS n'est
pas effectué, si bien qu'un double financement des mêmes actions
est possible.
Concernant le sport de haut-niveau, le ministère de la jeunesse et des
sports n'est pas toujours en mesure d'intervenir pour régulariser les
situations défectueuses des fédérations. Les sanctions
adviennent très tardivement, de peur de mettre en difficulté des
fédérations dont le nombre de licenciés est important. Par
ailleurs, les conventions d'objectifs sont des documents trop vagues pour
servir de base au contrôle de la dépense publique et
prévenir les situations difficiles.
Le rapport contenait donc 6 propositions :
- améliorer la transparence de gestion du FNDS : le conseil de
gestion devrait être davantage qu'une " chambre
d'enregistrement " et les critères de sélection des
programmes à financer devraient être clairement indiqués.
Le ministère de la jeunesse et des sports devra préciser les
critères d'octroi des crédits pour le sport de haut-niveau et les
équipements sportifs ;
- identifier les besoins du sport et mettre en place un programme de
financement pluriannuel. Il est en particulier nécessaire de mettre un
terme au " saupoudrage " des crédits de la part
régionale ;
- réintégrer dans le budget général les actions qui
incombent directement à l'Etat, notamment l'entretien des
équipements qui lui appartiennent ;
- regrouper les crédits de même nature au sein du budget d'une
part et au sein du FNDS d'autre part. Il n'est pas logique, par exemple, que le
sport de haut-niveau soit financé à la fois sur le FNDS et sur le
budget ;
- inciter le mouvement sportif à simplifier ses structures et à
prendre davantage de responsabilités. La simplification des structures
tant sportives (CROS, CDOS, ligues, comités) qu'administratives
(services déconcentrés de la jeunesse et des sports) permettrait
des économies d'échelle et un meilleur contrôle des
crédits ;
- rendre les contrôles plus efficaces. Le ministère de la jeunesse
et des sports ne doit pas craindre de contrôler
régulièrement l'emploi des fonds publics par les
fédérations sportives. Il doit améliorer le contenu et la
présentation des conventions d'objectifs, afin de savoir
précisément comment sont utilisées les subventions qu'il
accorde.
Il ne s'agit donc pas de supprimer le FNDS mais de conférer à
sa gestion plus de rigueur et d'efficacité en la situant dans le cadre
d'une politique du sport qui doit être redéfinie et dont les
moyens méritent d'être optimisés et accrus.
3. L'augmentation et la diversification des recettes du FNDS
C'est
dans ce contexte que doivent être appréciées les
différentes mesures entreprises pour abonder les recettes du FNDS.
Afin de conforter les recettes du fonds, plusieurs initiatives ont en effet
été prises.
La première d'entre elles a consisté à affecter au FNDS
les bénéfices du Comité français d'organisation de
la Coupe du Monde de football, soit près de 300 millions de francs. Ils
sont supposés abonder en 2000 les crédits du FNDS, sur des lignes
spécifiques dénommées " Fernand Sastre ". La
convention signée entre l'Etat et la Fédération
française de football précise en ce sens qu'un conseil
spécifique, créé par arrêté et composé
de représentants de l'Etat, du Comité national olympique et
sportif français, et de la Fédération française de
football, sera chargé de gérer ce fond. L'examen de ce dispositif
devrait intervenir à l'occasion du projet de loi de finances
rectificative.
La seconde initiative a consisté à créer un
prélèvement de 5 % sur les droits de retransmission
télévisée des manifestations sportives, à compter
du 1
er
juillet 2000. Tous les organismes qui percevront des droits
pour des événements sportifs nationaux, fédérations
et organisateurs privés, devront cotiser à ce fonds, qui devrait
être doté de 75 millions de francs environ en 2000 et entre
150 et 180 millions de francs en 2001.
L'instauration de ce prélèvement introduit un principe de partage
d'une part limitée du chiffre d'affaires des disciplines sportives.
L'explosion des droits de retransmission de certaines manifestations sportives
ne bénéficie qu'à certaines disciplines sportives
très médiatiques, notamment le football, le dernier contrat
signé par la Ligue nationale de football avec Canal + et TPS portant sur
8,1 milliards de francs pour 4 ans. La moyenne annuelle des droits de
retransmission télévisée pour le football au cours des
quatre prochaines années est évaluée à
2,92 milliards de francs, contre environ 1,35 milliards en 1999.
Pour l'année 1999, le montant des contrats concernant les autres sports
est réparti de la manière suivante :
Sport |
Evénements |
Montants pour 1999
|
tennis |
Roland-Garros, Bercy, Coupe Davis, Fed Cup |
250 |
rugby |
Championnat, Coupe de France, Equipe de Frnace |
142 |
formule 1 |
Grand Prix, essais |
150 |
cyclisme |
Tour de France, classique |
100 |
patinage artistique |
(fédération) |
17 |
basket |
(fédération) |
15 |
athlétisme |
Meetings privés |
10 |
Source : Ministère de la jeunesse et des
sports
Le total des contrats conclu avec les fédérations sportives est
évalué à 2,826 milliards de francs en 1999, mais
devrait augmenter au cours des prochaines années à travers les
droits d'image sur Internet et les droits sur les produits audiovisuels
dérivés notamment.
Le total des contrats avec les fédérations et les organisateurs
privés est quant à lui estimé à
3,634 milliards de francs, mais ce montant est largement
sous-estimé, car le ministère de la jeunesse et des sports ne
connaît pas les montants des contrats signés par de nombreux
organisateurs privés.
Le prélèvement de 5 % permettrait de redistribuer une partie
de ces droits, afin de faire profiter l'ensemble du mouvement sportif de ces
ressources. Le dispositif vise donc à limiter le décalage
croissant entre les " sports riches " (football, tennis, rugby,
cyclisme pour l'essentiel) et les autres sports, ainsi qu'à redistribuer
une partie de l'argent du sport professionnel vers des clubs amateurs souvent
pauvrement dotés.
Que penser de ces initiatives et tout d'abord de l'instauration d'un
prélèvement sur les droits de retransmission
télévisée ?
Dans son principe, le partage qu'elle instaure ne saurait qu'être
approuvé.
Votre rapporteur est certes conscient que la mesure qui anticipe le vote de la
loi sur l'organisation et la promotion des activités sportives, -ce qui
est normal si l'on en croit l'ordonnance organique du 2 janvier 1959- a
été introduite de façon quelque peu
hétérodoxe par amendement du gouvernement lors de l'examen du
projet de loi de finances par l'Assemblée nationale.
Mais, cette hâte peut se justifier par une volonté d'application
rapide.
Il est évidemment plus contestable que celle-ci concerne des accords
déjà conclus mais des avenants sont sans doute possible.
Il est enfin bien vrai que les interventions du FNDS doivent être
profondément repensées. Mais cette exigence qui demandera du
temps ne doit pas être un préalable à l'instauration de ce
prélèvement qui est de nature à conforter la participation
des sports riches au développement de la pratique sportive.
C'est du moins la position de votre rapporteur que n'a pas partagée
votre commission des finances.
Votre rapporteur veut cependant rappeler que le FNDS est un tout et que les
informations selon lesquelles il serait découpé en trois sections
selon le schéma ci-dessous ne laissent pas d'être
inquiétantes du point de vue de la logique même du compte et de
l'efficacité de l'action qu'il est censé soutenir.
Architecture et dotations du Fonds national de
développement pour le sport
pour 2000 et 2001
|
Compte
d'affectation spéciale n° 902-17
|
||
Les différents fonds au sein du FNDS |
FNDS " classique " |
Fonds " Fernand Sastre " |
Fonds " de mutualisation " |
Dotation pour l'année 2000 (en millions de francs) |
1.014 |
300 (*) |
75 (*) |
Dotation estimée pour 2001 (en millions de francs) |
? |
(reliquat) |
150 à 180 (*) |
(*)
estimations
Cette " démultiplication " du FNDS ne permet pas, loin s'en
faut, d'améliorer la cohérence et la lisibilité de
l'emploi des fonds.
Elle va de plus à rebours de la logique de mutualisation qui inspire le
prélèvement nouvellement proposé.
Il faut surtout rappeler qu'il devient urgent d'articuler une vraie
politique du sport et que les recommandations du rapport de votre commission
des finances sur le fonds doivent recevoir des suites concrètes.
CHAPITRE III :
LE COMPTE N° 902-24
D'AFFECTATION DES PRODUITS DE CESSIONS
DE TITRES, PARTS ET DROITS DES
SOCIÉTÉS :
UNE SITUATION PRÉOCCUPANTE
En 1997, les opérations de ce compte ont connu un fort gonflement et ont atteint 60.957,9 millions de francs en dépenses et 59.308,3 millions de francs en recettes, soit un quasi-triplement de leur volume par rapport aux flux annuels des années précédentes.
Variation pluriannuelle des recettes et des
dépenses
imputées sur les comptes de privatisation
(En millions de francs)
|
Recettes |
Dépenses |
||||||
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
902-24 |
11.787,00 |
14.500,00 |
13.184,15 |
59.308,32 |
12.194,60 |
14.853,40 |
12.232,86 |
60.957,89 |
902-27 |
0,00 |
6.597,71 |
0,00 |
|
0,00 |
6.597,71 |
0,00 |
|
904-09 |
13.558,31 |
14.423,78 |
20.096,80 |
|
13.232,61 |
17.247,33 |
18.530,46 |
|
Virement 902-24 / 904-09 |
-11.594,00 |
-13.995,92 |
-11.840,76 |
|
-11.594,00 |
-13.995,92 |
-11.840,76 |
|
Total hors double compte |
13.751,31 |
21.525,57 |
21.440,19 |
59.308,32 |
13.833,21 |
24.702,52 |
18.922,56 |
60.957,89 |
Source : Cour des comptes. Rapport sur l'exécution des lois de finances pour 1997
La répartition des dotations versées entre 1993 et 1997 est indiquée dans le tableau ci-après :
Dotations en capital versées depuis 1993
(En millions de francs)
|
Dotations versées en 1993 |
Dotations versées en 1994 |
Dotations versées en 1995 |
Dotations versées en 1996 |
Dotations versées en 1997 |
|
I - Audiovisuel et communication |
||||||
FR2 |
294 |
255 |
|
|
|
|
FR3 |
209 |
5 |
|
|
|
|
TSFE |
|
83 |
|
|
|
|
SEPT |
735 |
5 |
|
|
|
|
SFP |
465 |
200 |
250 |
350 |
|
|
SOFIRAD |
|
|
|
|
80 |
|
Total |
1.702 |
548 |
250 |
350 |
80 |
|
II - Institutions financières |
||||||
BDPME |
|
|
|
|
|
|
CEPME - BPBME |
500 |
|
|
278 |
178 |
|
SOFARIS |
|
190 |
130 |
400 |
850 |
|
GAN |
|
|
|
|
9.174 |
|
Compagnie financière Hervet |
600 |
750 |
|
|
|
|
Société Marseillaise de Crédit |
715 |
326 |
1.060 |
858 |
|
|
SPBI SNC |
3.500 |
|
10 |
|
|
|
FIN BNP |
151 |
|
|
|
|
|
Eustache |
|
600 |
|
|
|
|
EPRD |
|
|
4.907 |
1.340 |
3.440 |
|
EPFR |
|
|
2.838 |
1.162 |
3.440 |
|
Capital risque CDC |
|
|
|
|
|
|
CFD |
|
|
|
|
1.000 |
|
Total |
5.446 |
1.866 |
8.945 |
4.038 |
28.142 |
|
III - Industrie |
||||||
CGMF |
800 |
1.200 |
150 |
1.775 |
375 |
|
Aérospatiale |
2.000 |
|
|
|
|
|
Air France |
1.500 |
6.680 |
6.820 |
5.000 |
|
|
EMC |
500 |
|
250 |
250 |
250 |
|
CEA |
1.340 |
|
356 |
250 |
350 |
|
CADEC |
|
|
6 |
44 |
11 |
|
CFNR |
|
|
10 |
|
|
|
Charbonnages de France |
351 |
|
81 |
|
2.605 |
|
GIAT Industries |
|
|
|
3.753 (a) |
8.000 |
|
SODERAG |
|
|
99 |
76 |
64 |
|
SNECMA |
750 |
|
|
|
|
|
SNCF |
1.800 |
|
|
|
|
|
SNPE |
300 |
|
|
|
|
|
Thomson |
|
|
|
|
11.000 |
|
Bull |
4.500 |
2.500 |
600 |
|
243 |
|
Usinor Sacilor |
278 |
400 |
20 |
|
|
|
Réseau Ferré de France |
|
|
|
|
8.000 |
|
Total |
14.119 |
10.780 |
8.392 |
11.148 |
30.898 |
|
Divers |
7 |
34 |
14 |
73 |
31 |
|
Total Général |
21.294 (b) |
13.228 (c) |
17.601 (d) |
15.609 |
59.151 |
(a)
Dont 3.716 millions de francs à partir du chapitre 54-90 du
budget des charges communes et 38 millions de francs à partir du
compte n° 902-24. (b) Dont 2.488 millions de francs à partir
du compte de commerce n° 904-09. (c) Dont 1.617 millions de
francs à partir du compte n° 904-09. (d) Dont 3.521 millions
de francs à partir du compte n° 904-09. (d) Dont
52 millions de francs à partir du compte n° 904-09. .
Source : Ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie.
La très forte augmentation des crédits consacrés au
secteur public observée en 1997 doit être soulignée. Elle
ne s'est pas démentie en 1998, et s'est accompagnée d'une
concentration de leur utilisation. Ainsi, en 1997, sept établissements
ont mobilisé à eux seuls plus des 3/4 des crédits.
Dans tous les cas, l'intervention publique a poursuivi un objectif et un seul,
celui de combler les passifs accumulés.
Il est évidemment très regrettable que cette orientation ait eu
pour effet d'évincer des usages alternatifs des recettes tirées
des cessions de titres publics : le désendettement public ou
la " musculation " financière des entreprises publiques aux
fins de soutenir les programmes d'investissements nécessaires à
leur compétitivité.
En 1998, le projet de loi de finances initiale comprenait 28 milliards de
francs d'opérations budgétées à quoi la loi de
finances rectificative avait ajouté 15 milliards de francs de
crédits. Pour 1999, le montant des ressources a été
fixé à 17,5 milliards de francs cette tendance se ce qui
correspond à un repli des recettes attendues. Pour 2000, cette tendance
se poursuit puisque le montant des recettes est évalué à
16,945 milliards de francs.
L'on doit souligner qu'il n'est pas possible de faire entièrement fond
sur les données transmises, soit que la gestion du compte dépasse
dans la réalité les limites de l'annualité
budgétaire, soit que les prévisions initiales soient
entachées d'imprécisions, soit que les règles propres
à la gestion des comptes d'affectation spéciale conduisent
à altérer l'information du Parlement sur l'exécution
budgétaire de ce compte.
L'application de l'article 25 de l'ordonnance organique n° 59-2 du 2 janvier 1959 au compte n° 902-24, une confiscation des prérogatives du Parlement
Le
Parlement a pour vocation d'autoriser pour une année donnée la
perception des recettes et l'exécution des dépenses.
Cette responsabilité est très sérieusement
atténuée par le cadre juridique des comptes d'affectation
spéciale.
Celui-ci autorise en effet le ministre des finances à ouvrir par simple
arrêté des crédits supplémentaires dans un compte
d'affectation spéciale si les recettes de celui-ci apparaissent
supérieures aux évaluations.
Ces arrêtés, dits de majoration, permettent pour les comptes
d'affectation spéciale de modifier les dispositions de la loi de
finances de l'année, ce que seule une loi de finances rectificative peut
faire normalement, exception faite de la procédure décrets
d'avances.
Mais, contrairement à ces derniers, les arrêtés de
majoration de crédits échappent à la procédure de
ratification par les lois de finances rectificatives ou par la loi de
règlement.
Ils ne sont pas retracés en tant que tels. Leur traduction
budgétaire intervient, en général, sous forme d'une
ouverture de crédits en loi de règlement. Les conditions dans
lesquelles ces ouvertures sont présentées dans ce dernier
document marginalisent l'intervention du Parlement. L'examen des lois de
règlement est tardif ; les ouvertures de crédits y sont
parfois agrégées dans l'article qui les concerne ; les
annexes à la loi de règlement ne distinguent pas selon les
comptes d'affectation spéciale, se contentant d'une
récapitulation par ministère gestionnaire.
L'ampleur du problème est toute particulière s'agissant du
compte n° 902-24.
On peut l'illustrer à partir des opérations du compte en 1998.
Les évaluations de recettes de 28 milliards de francs ayant
été majorées en exécution de 25,5 milliards de
francs, les crédits ouverts ont été majorés
à due proportion. Sur cette somme, 15 milliards de francs ont
été ouverts dans la loi de finances rectificative pour 1998. Le
solde, soit plus de 10 milliards de francs, devrait être ouvert par
la loi de règlement du budget 1998 qui n'a été
déposée que fin septembre 1999.
I. DESCRIPTION DES OPÉRATIONS
A. BREF RETOUR SUR 1997
L'essentiel des recettes de 1997 est venu des opérations
relatives à Elf (10 milliards de francs), France Télécom
(43 milliards de francs) et Usinor (2 milliards de francs).
Une décomposition des dépenses permet d'observer qu'une part
importante d'entre elles a bénéficié aux structures de
défaisance, l'Etablissement public de financement et de restructuration
(EPFR) et l'Etablissement public de restructuration et de défaisance
(EPRD).
Principales dépenses
(En milliards de francs)
GIAT |
8 |
Thomson Multimédia |
11 |
Réseau Ferré de France |
8 |
Charbonnages de France |
2,5 |
GAN |
9,2 |
EPRD |
3,4 |
EPFR |
13,5 |
Autres |
5,3 |
Les
observations de la Cour des comptes sur l'exécution de la loi de
finances pour 1997 rappellent que la dotation en faveur de l'EPFR a
été particulièrement importante en 1997 et qu'entre 1995
et 1997, l'EPFR a reçu 17,5 milliards de francs. Toutefois, elles
mettent en évidence l'écart entre les intérêts dus
au Crédit lyonnais au cours de cette période (25,1 milliards
de francs) et les charges acquittées, de 16,6 milliards de francs,
écart qui s'est traduit par des pénalités de retard pour
un montant de 720 millions de francs en 1997.
La Cour relève une incohérence entre cette situation et la
surestimation des dotations accordées à l'EPRD qui,
bénéficiaire d'un versement du CAS de 3,4 milliards de
francs, n'a dû en 1997 supporter qu'une charge de 648 millions de
francs.
Au terme de cette surestimation, l'EPRD a pu bénéficier d'une
trésorerie de 4,2 milliards de francs qui aurait été
mieux employée à honorer les obligations de l'EPFR.
B. LE COMPTE 902-24 EN 1998
En 1998,
la loi de finances initiale a doté le compte de 28 milliards de
francs de crédits, dont 27,3 consacrés aux dotations en capital
et de 28 milliards de francs de recettes.
L'estimation de recettes était justifiée, pour l'essentiel, par
la cession d'un pourcentage du capital de France Telecom de l'ordre de
7,5 %.
Le volume des opérations effectivement réalisées a, de
beaucoup, dépassé les estimations de la loi de finances comme en
témoigne le tableau ci-dessous :
Compte n° 902-24
(en millions de francs)
|
1997 |
Evaluation LFI 1998 |
1998 |
Variation 98/97 |
Dépenses de l'année |
60.957,89 |
28.000,00 |
53.548,35 |
- 12,2 % |
Recettes de l'année |
59.308,32 |
28.000,00 |
53.819,64 |
- 9,3 % |
Source : Cour des comptes
Les recettes
encaissées de
53,8 milliards de francs
,
certes moins importantes qu'en 1997 (-9,3 %) ont excédé les
prévisions de plus de 25 milliards de francs. En bref, elles ont
atteint presque deux fois l'estimation initiale.
Leur origine peut être décomposée comme suit :
49,7 milliards d'achats ordinaires ; 1,4 milliard de
souscriptions différées et 2,7 milliards de versements du
budget de l'Etat.
Les principales opérations ayant donné lieu à des
abondements du compte ont concerné :
- France Telecom avec 36,8 milliards de recettes brutes dont
8 milliards au titre de la cession à Deutsche Telekom et
25,9 milliards au titre d'une ouverture complémentaire du capital
de l'entreprise, limitée par rapport au montant programmé ;
- la Caisse Nationale de Prévoyance (CNP) pour 7,6 milliards de
francs ;
- Pechiney pour 2,2 milliards.
En ce qui concerne les dépenses
, elles se sont
élevées à
53,5 milliards de francs,
en retrait
de 12,2 % par rapport à 1997 mais nettement supérieures aux
évaluations de la loi de finances (+ 25,5 milliards). Elles
n'ont concerné que 3 des 6 chapitres du compte avec 49,6 milliards
de dotations en capital, 7,5 milliards d'achats de titres, parts et droits
de sociétés et 1,4 milliard de dépenses
afférentes aux ventes de titres.
Les principales dotations
ont été affectées :
- à l'EPFR pour 12,5 milliards ;
- à Réseau ferré de France (RFF) pour 15 milliards,
dont 5 milliards en janvier 1999 ;
- à GIAT Industrie pour 5,7 milliards ;
- à la Société Marseillaise de crédits pour
2,9 milliards ;
- à Charbonnages de France pour 3,5 milliards dont 1 milliard
en 1999 (période complémentaire) ;
- à l'EPFR pour 1,4 milliard ;
- et à la SOFARIS pour 500 millions de francs.
Les achats de titres
ont concerné pour l'essentiel deux
opérations :
- le rachat à la SOGEPA de titres de Dassault Aviation
(3 milliards),
- et le rachat par l'Etat des titres de GAN SC pour 4,5 milliards.
Le montant des " frais de privatisation "
s'explique en grande
partie par l'ouverture du capital de France Telecom (1,1 milliard sur un
total de 1,4 milliard).
C. LES OPÉRATIONS DU COMPTE EN 1999 ET 2000
Après avoir atteint près de 54 milliards de francs en 1998 les recettes comptabilisées en 1999 et en 2000 seraient en net repli puisqu'elles ne dépasseraient pas en cumulé 32 milliards de francs.
Le compte n° 902-24 en 1999 et 2000
(en millions de francs)
|
1999 |
2000 |
Ecarts |
Produit des cessions de titres publics |
17.500 |
16.945 |
- 555 |
Crédits inscrits |
17.500 |
16.945 |
- 555 |
dont |
|
|
|
Dotations en capital |
17.000 |
16.795 |
- 205 |
Dépenses afférentes aux ventes de titres |
500 |
150 |
- 350 |
Les
principales opérations comptabilisées en recettes
concerneraient :
Air France : 4 milliards de francs
Aérospatiale - Matra : 5 milliards de francs
Diverses souscriptions de salariés : 3 milliards de
francs dont l'essentiel à la suite de l'opération France
Télécom.
Une remontée des produits de cession du GAN :
9 milliards de francs
Diverses cessions telles que Dassault-Systèmes ou les produits de
la mise sur le marché d'une partie de l'entreprise résultant de
la fusion entre Aérospatiale-Matra et DASA.
En dépenses, la baisse des crédits (- 555 millions)
affecterait surtout les dépenses afférentes aux ventes de titres
(- 350 millions) si bien que le montant des crédits disponibles
pour les dotations en capital resteraient quasi-identiques d'une année
sur l'autre. Il baisserait considérablement par rapport à 1998.
Les dépenses qui sont prévisibles concerneraient :
RFF : 19,5 milliards de francs
EPFR : 5 milliards de francs
Charbonnages de France : 4,5 milliards de francs.
Elles devraient également comporter une dépense de l'ordre de
500 millions de francs afin de soutenir l'émergence de nouvelles
technologies, dépenses qui transiteraient par deux fonds
créés dans les comptes de la Caisse des dépôts et
consignations.
En revanche, aucune dotation n'est prévue au profit du GIAT non plus
que pour abonder le Fonds de réserve des retraites.
II. OBSERVATIONS
A. UN COMPTE DONT LES OPÉRATIONS MANQUENT DE LISIBILITÉ
A ce
stade, votre rapporteur n'est pas en mesure de vous indiquer avec une totale
précision, ni la nature, ni la séquence des dépenses
à intervenir en 1999 et 2000.
Il est clair que le montant des dépenses est dépendant des
prévisions de recettes qui sont elles-mêmes soumises à
d'importants aléas.
Néanmoins, il serait souhaitable de disposer de davantage d'informations
sur les prévisions de dépenses. Une telle exigence paraît
pouvoir être satisfaite puisque
les besoins financiers du secteur
public sont évaluables à quelques imprécisions
près.
Il est vrai que les recettes sont de leur côté plus difficiles
à évaluer.
Mais, cela tient pour une bonne part à une insuffisante maîtrise des opérations portant sur le secteur public. Depuis deux ans, il existe ainsi des écarts très substantiels entre les prévisions et les réalisations de recettes.
Au fond,
tout se passe comme si les estimations budgétaires étaient
produites pour la forme. Si ce phénomène ne venait pas
atténuer la portée du contrôle parlementaire, on pourrait
l'excuser s'il était en outre motivé par un souci de bonne
gestion. Mais, subsiste le doute d'un certain "existentialisme" de la gestion
du secteur public.
Force est d'ajouter que les conditions dans lesquelles sont
gérées les cessions qui affectent le contour du secteur public
conduisent à une marginalisation grave du Parlement.
Cette situation est d'autant moins admissible qu'elle porte sur des
éléments essentiels du patrimoine de la Nation. Il faut
néanmoins reconnaître qu'elle résulte en partie d'un
abandon de compétences consenti par le Parlement à l'occasion du
vote des textes autorisant en bloc les cessions de titres publics d'un grand
nombre d'entreprises.
Mais, elle résulte aussi d'un défaut volontaire de communication
gouvernementale à destination du Parlement sur chacune des grandes
opérations de démembrement du patrimoine public. Il convient de
s'en offusquer et d'observer par ailleurs, les trésors de soins
déployés pour convaincre les investisseurs institutionnels, les
analystes financiers et le public de l'intérêt de ces
opérations.
Il conviendrait qu'à tout le moins, les comptes rendus des
négociations entre l'Etat et les partenaires privés
intéressés ainsi que les rapports des conseils du Trésor
et des entreprises publiques concernées soient transmis aux
présidents des commissions des finances du Parlement.
C'est d'autant plus nécessaire que les opérations atteignent un
niveau de complexité très élevé et comportent
souvent des clauses secrètes dont seule la connaissance permet
d'évaluer le bien-fondé patrimonial de l'opération pour
l'Etat.
Les multiples accords auxquels a donné lieu la série
d'opérations portant sur Aérospatiale Lagardère SCA et
Dassault-Aviation en témoignent.
B. UN COMPTE AUX ÉCRITURES INSATISFAISANTES
Un
certain nombre d'opérations de dépenses retracées par le
compte ne devrait pas y figurer
parce qu'elles constituent des subventions
ou des financements destinés à couvrir des pertes ou charges
financières (voir rapport Cour des Comptes sur l'exécution de la
loi de finances pour 1997).
Leur inscription en charges revient à faire financer des dépenses
courantes à partir de ressources tirées de cessions
d'éléments du patrimoine de l'Etat. Les montants concernés
ont atteint 16,9 milliards de francs en 1997, soit près de
30 % des charges.
A l'inverse, certaines opérations ne sont pas retracées par le
compte alors qu'une conception exhaustive devrait prévaloir.
On
peut, en particulier, remarquer l'absence d'inscription des recettes
tirées de la privatisation du Crédit Lyonnais, dont les
justifications juridiques sont contestables (32 milliards de francs de
produit net).
De la même manière, les écritures portées au compte
en 1998 peuvent appeler des critiques.
Il est tout à fait anormal que ses opérations aient pu
atteindre le double des prévisions de la loi de finances
. Les
évaluations contenues par celle-ci manquaient manifestement de
sincérité. Cette situation est d'autant plus choquante que le
régime particulier des CAS marginalise l'intervention du Parlement
dès lors que le ministre des finances se voit confier la
prérogative d'ajuster les crédits en cas de plus-values de
recettes sans aucun contrôle parlementaire. Combinée avec la
latitude donnée une fois pour toute de transférer au secteur
privé les entreprises publiques placées sur la liste des
entreprises privatisables, cette situation aboutit à priver le Parlement
de tout pouvoir réel sur la gestion du secteur public et, plus
particulièrement, sur son périmètre.
Ce déficit démocratique est amplifié par des
inscriptions comptables qui ont suscité la critique de la Cour des
Comptes
. Côté recettes, celle-ci a ainsi pu juger que
" la partie recettes de ce compte n'est pas conforme à la
réalité "
, ajoutant que
" la
sous-évaluation des recettes du compte n° 902-24 est d'au
moins 25.000 millions "
et regrettant au surplus que
" des
contractions entre les recettes et les dépenses ont été
opérées en contradiction avec les textes ".
Les critiques de la Cour ont visé plus particulièrement le
traitement des opérations relatives au groupe GAN. L'ensemble de ces
opérations a engendré 34,4 milliards de recettes qui ont
été encaissées par la société centrale du
GAN (GAN SC) qui a dépensé 8,8 milliards de francs afin
d'acquitter la quote-part de la vente du CIC revenant aux filiales de GAN SC
qui détenaient 13 % des parts, de rembourser les prêts
(3,4 milliards) et de régler les frais de privatisation
(408 millions de francs).
Les produits versés à GAN SC sont venus de :
- la cession de la Compagnie financière du CIC et de l'Union
européenne au Crédit Mutuel pour 13,9 milliards ;
- la cession de GAN SA à Groupama pour 19,7 milliards ;
- et de la cession de GAN International pour 477 millions de francs.
La Cour considère que ces recettes auraient du être inscrites
sur le CAS.
Elle appuie son jugement sur les considérations
suivantes. A partir du mois d'octobre 1998, l'Etat est devenu l'actionnaire
unique de GAN SC, devenu depuis le 6 octobre de la même
année, la Société de Gestion de Garanties et de
Participations (SGGPP). Cette entité ne saurait être
considérée comme se substituant entièrement à GAN
SC puisque son objet est tout différent. Appelée à
gérer les appels en garantie accordés aux cessionnaires lors des
différentes cessions, elle n'a pas d'activité bancaire ou
d'assurances. Dès lors, le cantonnement des recettes de la privatisation
de l'ensemble du groupe GAN dans la SGGP ne se justifierait pas. Lesdites
recettes auraient dû remonter sur le compte dès la disparition de
GAN SC.
Les observations de la Cour paraissent totalement fondées à
votre rapporteur
qui relève que le groupe GAN n'appartient plus au
secteur public et ne se survit pas dans la SGGP. L'esprit même de
l'article 71 de la loi de finances pour 1997 qui donne au compte
n° 902-24 la vocation de retracer l'ensemble des opérations de
cessions commandait d'y inscrire le produit des cessions du groupe GAN
dès lors qu'aucune entité ne pouvait sérieusement plus les
accueillir en tant que tête de groupe.
L'affectation du produit des différentes cessions à GAN SC
pouvait sans doute se justifier dans la période intérimaire
où cette société a persisté dans son être
bien qu'elle puisse sembler largement artificielle compte tenu de la nature de
opérations sous revue qui visaient, de fait, à sortir le GAN du
secteur public.
Le maintien, sans autre forme de procès, des recettes issues de ces
cessions dans la SGGP ne se justifie donc pas.
Cette dernière
structure joue en fait le rôle d'une structure intermédiaire de
défaisance dont l'utilité est d'ailleurs en cause.
Si l'on avait souhaité instituer une telle structure, il eut
été préférable de procéder plus clairement
et d'adopter une formule semblable à celle choisie dans le cadre du plan
de sauvetage du Crédit Lyonnais par exemple. Il eut fallu inscrire le
produit des cessions en recettes du compte à charge pour lui d'abonder
la SGGP à mesure de ses besoins.
Il reste que le maintien de la SGGP conduit à accentuer
l'opacité qui entoure parfois le niveau des engagements de l'Etat
.
Et c'est aussi à juste titre que la Cour critique l'enregistrement des
dépenses effectuées dans le cadre de l'opération portant
sur le GAN.
A ce titre, la Cour fait d'abord observer que
le niveau des garanties
supportées par l'Etat a excédé le montant autorisé
par l'article 40 de la loi de finances rectificative pour 1997 qui avait
été plafonné en principal à
10,9 milliards.
Elle indique que les garanties données en sus
ont atteint près de 5 milliards de francs alors qu'aucune
autorisation parlementaire n'est intervenue en de sens. La Cour poursuit en
déplorant que ces garanties n'aient pas été inscrites dans
les comptes de classe 8 de la comptabilité générale
de l'Etat et qu'elles ne figurent pas dans le rapport annuel sur les
opérations bénéficiant de la garantie de l'Etat
adressé au Parlement, situation qu'elle estime anormale.
Ces observations ne sont que la suite logique du choix critiquable de confier
de plus en plus souvent à des structures
" para-étatiques " la gestion de deniers publics sans
contrôle parlementaire.
La multiplication des entités
contrôlées de fait par l'Etat mais juridiquement distinctes de lui
s'accompagne d'une série de débudgétisations qui, pour
être commodes pour l'exécutif, entraînent une dilution des
pouvoirs du Parlement contraire à l'esprit de nos institutions.
On peut se demander au passage si l'une des commodités de la solution
choisie ne consiste pas dans les facilités offertes par une gestion de
trésorerie dans le cadre de la SGGP plutôt que dans le cadre
normal de la gestion de trésorerie par l'Etat. C'est en tout cas la
question qu'amène à se poser le déséquilibre entre
les produits logés dans la SGGP et le niveau de ses engagements qui
s'élèvent respectivement à 25 et 16 milliards de
francs.
A ce propos, le secrétaire d'Etat au budget a en quelque sorte admis les
anomalies constatées par la Cour. Il a en effet annoncé que
l'excédent des ressources de la SGGP serait versé en recettes du
CAS pour une somme qu'il est possible d'estimer à 9 milliards de
francs
8(
*
)
. Compte tenu de la nature des recettes
du CAS qui sont précisément définies, cette affectation
n'est envisageable qu'à condition d'admettre que les produits qui en
sont l'objet ne constituent pas des recettes propres à la SGGP.
Il serait dans ces conditions plus normal que le CAS retrace l'ensemble des
recettes et des charges de garanties liées au transfert du GAN au
secteur privé.
C. UN COMPTE CONFRONTÉ À DES CHARGES DE FINANCEMENT INQUIÉTANTES
Sans
doute, la situation du secteur public est-elle en voie d'amélioration.
Mais, les besoins financiers restent considérables compte tenu des
sinistres financiers du passé et de situations industrielles parfois
fort dégradées.
Dans ces conditions, l'avenir du compte lui-même apparaît
inquiétant et l'inflexion des recettes constatée l'an dernier et
qui se poursuit cette année ne pourra être poursuivie. En tout
état de cause, les versements destinés à réduire la
dette publique ne pourront rester en l'état qu'une pure
virtualité.
1. L'amélioration globale de la situation du secteur public
L'amélioration du résultat net des entreprises publiques s'est poursuivi en 1998.
Résultats net des entreprises publiques
(en millions de francs)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
GEN (1) |
4.510 |
8.105 |
2.223 |
8.713 |
- 9501 |
- 6.599 |
Secteur concurrentiel |
- 9.657 |
971 |
- 5.5539 |
- 786 |
16.851 |
21.701 |
Assurances |
1.856 |
- 4.036 |
394 |
- 3.524 |
2.648 |
2.321 |
TOTAL |
- 3.219 |
5.040 |
- 2.922 |
4.403 |
9.998 |
17.423 |
(1)
Grandes entreprises nationales
Les pertes des grandes entreprises nationales ont été
réduites de 2,9 milliards de francs.
Résultats nets des grandes entreprises nationales
(Base consolidée)
(en millions de francs)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
ADP |
357 |
473 |
345 |
410 |
415 |
525 |
CDF |
- 2.918 |
- 517 |
- 4.167 |
- 4.678 |
- 6.059 |
- 5.916 |
CNR |
- 74 |
67 |
- 7 |
- 6 |
- 26 |
- 215 |
EDF |
4.199 |
5.108 |
4.320 |
8.365 |
6.687 |
7.356 (1)° |
GDF |
4.097 |
2.647 |
3.434 |
4.763 |
3.553 |
4.957 (1) |
RATP |
42 |
93 |
- 610 |
472 |
87 |
73 |
LA POSTE |
- 1.193 |
234 |
- 1.092 |
- 613 |
- 59 |
337 |
SNCF |
- 7.463 |
- 8.416 |
- 16.462 |
- 17.530 |
- 660 |
- 542 |
RFF |
|
|
|
|
- 14.099 |
- 13.716 |
TOTAL |
4.510 |
8.105 |
2.223 |
8.713 |
- 9.501 |
- 6.599 |
(1)
Avant prélèvements proportionnel et variable de l'Etat
Sur la période considérée dans le tableau ci-avant, se
dessine le panorama d'entreprises structurellement déficitaires
côtoyant des entreprises dégageant des profits. Mais, les
déficits des premières l'emportent sur les
bénéfices des secondes.
La position des entreprises du secteur concurrentiel
s'est
améliorée, leurs bénéfices s'accroissant de
4,8 milliards de francs si l'on se réfère au tableau
ci-dessous.
Secteur des entreprises concurrentielles
(Base consolidée)
(en millions de francs)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
EMC |
- 884 |
- 495 |
- 342 |
- 267 |
- 1.001 |
- 541 |
FRANCE TELECOM |
5.219 |
9.912 |
9.193 |
2.107 |
14.863 |
15.085 (1) |
THOMSON SA |
- 3.991 |
- 2.501 |
- 2.942 |
- 3.919 |
- 1.271 |
- 1.124 (2) |
SNPE |
- 317 |
142 |
29 |
39 |
50 |
95 |
SNECMA |
- 792 |
- 2.190 |
- 853 |
- 281 |
750 |
1.705 |
AEROSPATIALE |
- 1.524 |
- 535 |
- 1.442 |
613 |
1.423 |
1.157 |
GIAT Industries |
- 1.143 |
- 2.919 |
- 10.300 |
- 2.000 |
- 2.845 |
nd (3) |
AIR FRANCE |
- 8.464 |
- 3.578 |
- 2.836 |
- 298 |
1.891 |
1.664 |
CEA Industries |
2.239 |
3.135 |
3.954 |
3.220 |
2.991 |
3.660 |
TOTAL |
- 9.657 |
971 |
- 5.539 |
- 786 |
16.851 |
21.701 |
(1)
1993 : absence de comptes consolidés -agrégation du chiffre
d'affaires France Telecom et Cogecom
(2) A compter de 1998, mise en équivalence de Thomson CSF
(3) Comptes 1998 non arrêtés.
Mais, ces données sont considérablement biaisées puisque
les résultats du GIAT n'y sont pas consignés. Les
résultats d'Aérospatiale méritent en outre quelques
commentaires. On sait qu'à l'occasion de la fusion entre l'entreprise et
MHT une réestimation très sensible des résultats
d'Aérospatiale est intervenue.
Cette révision laisse planer de
sérieux doutes sur la qualité des comptes des entreprises
publiques et, partant, sur les conditions dans lesquelles ces comptes sont
certifiés.
Du côté des établissements bancaires, 1998 a
été marquée, mais à périmètre
inconstant, par une amélioration des résultats.
Secteur des établissements bancaires
(Base consolidée)
(en millions de francs)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
SMC |
- 316 |
- 1.257 |
- 859 |
- 9 |
- 3.090 |
|
HERVET |
- 1.203 |
52 |
55 |
71 |
76 |
81 |
CREDIT LYONNAIS |
- 6.368 |
- 11.274 |
1.143 |
203 |
354 |
1.082 |
CEPME/BDPME |
- 728 |
- 456 |
- 256 |
- 632 |
17 |
98 |
Total |
- 8.615 |
- 12.935 |
83 |
- 367 |
- 2.643 |
1.261 |
L'amélioration d'ensemble n'est pas réellement
significative compte tenu des changements importants intervenus dans le
périmètre du secteur bancaire public. Toutefois, la confirmation
du redressement du Crédit lyonnais doit être notée
puisqu'elle s'est opérée dans le cadre des compensations
imposées par la Commission européenne à la suite des
différents plans de sauvetage de l'établissement et parce qu'elle
a préludé à la privatisation de l'établissement.
Reflets de ces données, la rentabilité des entreprises publiques
apparaît globalement médiocre.
Rentabilités (Résultat net / Chiffres
d'affaires)
Rentabilité des GEN :
Résultat net total/chiffre d'affaires
(en %)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
ADP |
5,7 |
7,2 |
5,0 |
5,7 |
5,7 |
6,6 |
CDF |
- 32,8 |
- 6,1 |
- 50,4 |
- 58,6 |
- 78,9 |
- 85,3 |
CNR |
- 4,5 |
4,5 |
- 0,3 |
- 0,4 |
- 1,4 |
- 7,6 |
EDF |
2,3 |
2,7 |
2,3 |
4,3 |
3,5 |
3,8 (1) |
GDF |
8,1 |
5,3 |
6,5 |
8,1 |
5,9 |
8,1 (1) |
RATP |
0,3 |
0,5 |
- 3,5 |
2,6 |
0,5 |
0,4 |
LA POSTE |
- 1,5 |
0,3 |
- 1,3 |
- 0,7 |
- 0,1 |
0,4 |
SNCF |
- 10,1 |
- 11,0 |
- 22,4 |
- 22,7 |
- 0,7 |
- 0,5 |
RFF |
|
|
|
|
- 159,3 |
- 151,5 |
(1) Avant prélèvements proportionnel et variable de l'Etat.
Rentabilité des entreprises publiques du secteur
concurrentiel
Résultat net total / chiffre d'affaires
(en %)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
EMC |
- 6,0 |
- 3,1 |
- 2,0 |
- 1,5 |
- 5,0 |
- 2,8 |
FRANCE TELECOM |
3,6 |
7,0 |
6,2 |
1,4 |
9,5 |
9,3 |
THOMSON SA |
- 5,9 |
- 3,4 |
- 4,1 |
- 5,3 |
- 1,7 |
- 3,0 |
SNPE |
- 7,6 |
3,3 |
0,7 |
0,8 |
1,0 |
1,8 |
SNECMA |
- 4,0 |
- 11,6 |
- 4,7 |
- 1,5 |
3,3 |
6,0 |
AEROSPATIALE |
- 3,0 |
- 1,1 |
- 2,9 |
1,2 |
2,5 |
2,1 |
GIAT |
- 12,4 |
- 38,1 |
- 123,5 |
- 23,6 |
- 42,2 |
nd |
AIR France |
- 15,3 |
- 5,4 |
- 5,4 |
- 0,5 |
3,1 |
2,8 |
CEA Industries |
5,0 |
6,2 |
7,6 |
6,1 |
5,6 |
7,1 |
Rentabilité des banques publiques
Résultat net/produit net bancaire
(en %)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
SMC |
- 23,2 |
- 117,0 |
- 80,1 |
- 0,6 |
- 255,6 |
|
HERVET |
- 104,8 |
5,1 |
5,8 |
6,9 |
7,3 |
7,6 |
CREDIT LYONNAIS |
- 11,9 |
- 24,7 |
2,6 |
0,5 |
0,8 |
2,5 |
CEPME/BDPME |
- 42,5 |
- 29,6 |
- 16,2 |
- 40,5 |
1,0 |
6,0 |
Rentabilité du secteur des assurances
Résultat net total / Chiffre d'affaires ou primes d'assurances et de
réassurances
(en %)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
CNP |
2,1 |
2,0 |
1,9 |
1,7 |
1,7 |
2,0 |
CCR° |
8,7 |
7,0 |
8,3 |
7,4 |
7,3 |
7,2 |
GAN |
0,4 |
- 11,7 |
- 3,0 |
- 10,4 |
1,0 |
|
S'agissant des grandes entreprises nationales
, les
marges
d'exploitation sont, hormis les situations de Gaz de France et
d'Aéroports de Paris, modestes voire très lourdement
négatives.
Monopole public ne signifie pas
ipso facto
viabilité
économique de l'exploitation. La situation observée
témoigne de transferts peu clairs d'origines diverses qui peuvent
résulter de politiques tarifaires contraintes ou de situations de
coûts figées.
S'agissant du secteur concurrentiel
, la situation de rentabilité
des entreprises, plus satisfaisante dans l'ensemble, reste cependant
médiocre. Etant rappelé que certains des chiffres du tableau
ci-dessus sont à prendre avec beaucoup de précautions, on doit
souligner que l'amélioration de la rentabilité financière
des entreprises concurrentielles -qui s'impose également pour les autres
entreprises publiques- représente un enjeu important. Il s'agit d'une
variable essentielle pour apprécier la valeur patrimoniale des actifs
publics qui, s'agissant d'entreprises dont l'on souhaite faire évoluer
le statut, commande largement les conditions de valorisation du patrimoine de
l'Etat.
Il conviendrait d'examiner minutieusement les conditions dans lesquelles
sont acquis les progrès enregistrés de ce point de vue pour les
entreprises dont le transfert au secteur privé est prévu.
Ces évolutions se sont produites dans un contexte de réduction du
chiffre d'affaires du secteur public, tendance dont les tableaux ci-dessous ne
rendent pas totalement compte puisqu'ils n'intègrent pas tout l'impact
des modifications de la substance du secteur public.
Après s'être développé lentement entre 1993 et 1996,
le chiffre d'affaires des entreprises publiques s'était accru plus
rapidement en 1997. En 1998, il se rétracte.
Evolution du chiffre d'affaires des entreprises publiques
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Total général |
1.004.259 |
1.038.606 |
1.042.497 |
1.092.523 |
1.155.796 |
1.069.002 |
Variations |
|
3,42 % |
0,37 % |
4,80 % |
5,79 % |
- 7,51 % |
Cette évolution résulte pour l'essentiel des changements du périmètre de l'activité du secteur financier public.
Secteur des établissements bancaires
Produit net bancaire
(Base consolidée)
(en millions de francs)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
SMC |
1.364 |
1.074 |
1.072 |
1.390 |
1.209 |
|
HERVET |
1.148 |
1.017 |
947 |
1.022 |
1.040 |
1.067 |
CREDIT LYONNAIS |
53.604 |
45.677 |
43.355 |
44.059 |
46.020 |
43.856 |
CEPME/BDPME |
1.711 |
1.538 |
1.582 |
1.561 |
1.724 |
1.636 |
TOTAL |
57.827 |
49.306 |
46.956 |
48.032 |
49.993 |
46.556 |
Secteur des assurances
Chiffre d'affaires ou primes d'assurances et de réassurances
(Base consolidée)
(en millions de francs)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
CNP |
64.260 |
76.000 |
84.300 |
100.489 |
110.819 |
103.410 |
CCR° |
3.348 |
3.604 |
3.693 |
4.091 |
3.910 |
3.372 |
GAN |
46.362 |
49.500 |
51.900 |
53.468 |
50.815 |
|
TOTAL |
113.970 |
129.104 |
139.893 |
158.048 |
165.544 |
107.182 |
° Comptes sociaux
Total secteur financier
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Total secteur financier |
171.797 |
178.410 |
186.849 |
206.080 |
215.537 |
153.741 |
Variations |
|
3,85 % |
4,73 % |
10,29 % |
4,59 % |
- 28,67 % |
L'on
peut mentionner outre les contraintes imposées au Crédit
lyonnais, la sortie du secteur public du GAN et de la Société
marseillaise de crédit (SMC).
En ce qui concerne les entreprises industrielles, les données, plus
contrastées, doivent être considérées avec
précaution puisqu'elles incluent des modifications profondes de
traitements comptables.
Chiffre d'affaires des entreprises publiques 1993-1998
Secteur des grandes entreprises nationales
(Base consolidée)
(en millions de francs)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
ADP |
6.238 |
6.597 |
6.923 |
7.174 |
7.321 |
7.936 |
CDF |
8.884 |
8.536 |
8.270 |
7.977 |
7.680 |
6.932 |
CNR |
1.627 |
1.492 |
2.121 |
1.699 |
1.808 |
2.842 |
EDF |
185.661 |
186.466 |
190.423 |
194.045 |
189.943 |
193.471 |
GDF |
50.854 |
49.647 |
52.431 |
58.929 |
60.343 |
61.352 |
RATP |
16.638 |
17.892 |
17.287 |
18.393 |
18.873 |
19.334 |
LA POSTE |
79.384 |
83.835 |
83.024 |
86.658 |
89.882 |
93.382 |
SNCF |
73.988 |
76.464 |
73.588 |
77.099 |
97.194 |
103.041 |
RFF |
|
|
|
|
8.851 |
9.052 |
TOTAL |
423.274 |
430.929 |
434.067 |
451.974 |
481.895 |
497.342 |
(1) Avant prélèvements proportionnel et variable de l'Etat.
Secteur des entreprises concurrentielles
(Base consolidée)
(en millions de francs)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
EMC |
14.804 |
15.720 |
16.842 |
18.016 |
19.834 |
19.504 |
FRANCE TELECOM |
143.688 |
142.585 |
147.820 |
151.259 |
156.731 |
161.678 (1) |
THOMSON SA |
67.505 |
74.421 |
71.819 |
73.766 |
76.509 |
37.040 (2) |
SNPE |
4.159 |
4.343 |
4.378 |
4.595 |
4.884 |
5.209 |
SNECMA |
19.586 |
18.922 |
17.996 |
18.709 |
23.055 |
28.468 |
AEROSPATIALE |
50.094 |
48.563 |
49.226 |
50.885 |
56.293 |
54.869 |
GIAT Industries |
9.212 |
7.671 |
8.339 |
8.400 |
6.738 |
nd (3) |
AIR France |
55.157 |
66.556 |
52.940 |
55.846 |
60.716 |
59.692 (4) |
CEA Industries |
45.003 |
50.486 |
52.221 |
52.993 |
53.604 |
51.459 |
TOTAL |
409.188 |
429.267 |
421.581 |
434.469 |
458.364 |
417.919 |
(1)
1993 : absence de comptes consolidés -agrégation du chiffre
d'affaires France Telecom et Cogecom
(2) A compter de 1998, mise en équivalence de Thomson CSF
(3) Comptes 1998 non arrêtés.
(4) Date de clôture de l'exercice modifiée au cours de la
série : 1993 (3/12/93), 1994-95 (15 mois du 01/01/94 au 31/03/95),
1995-96, 1997-98 et 1998-99 (clôture au 31/03).
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Total secteur non financier |
832.462 |
860.196 |
855.648 |
886.443 |
940.259 |
915.261 |
Variations |
|
3,3 % |
- 0,53 % |
3,6 % |
6,07 % |
- 2,66 % |
Il faut souligner que les transferts au secteur privé qui sont intervenus depuis les recensements récapitulés ci-dessus ont considérablement réduit le chiffre d'affaires des entreprises publiques.
2. Des charges potentielles inquiétantes
Les
difficultés structurelles de certains GEN comme Charbonnages de France
ou RFF et de certaines entreprises comme le GIAT constituent une source
permanente d'appel de fonds qui portent sur des montants considérables.
En témoigne suffisamment le montant des dotations accordées dans
le passé à ces établissements.
De plus, la situation de la défaisance du Crédit lyonnais
à laquelle votre commission consacrera dans les prochaines semaines un
rapport particulier reste empreinte de nombreuses incertitudes.
On observera seulement à ce stade combien est inexacte la
présentation selon laquelle la privatisation du Crédit lyonnais a
permis d'effacer les conséquences du désastre financier qu'a
connu cet établissement. Sans celui-ci, la valorisation patrimoniale du
Crédit lyonnais n'aurait pas été amputé des pertes
dont les contribuables français subissent et subiront encore les
conséquences.
Face à ces perspectives de dépenses, l'on ne peut que constater
le tarissement progressif des recettes potentielles. Les privatisations et
ouvertures de capital se sont multipliées et ont considérablement
réduit la valeur du patrimoine financier de l'Etat. Les actions et
autres participations de l'Etat atteignaient 15,7 points de PIB en
1980 ; elles n'étaient plus que de 8,2 points de PIB en 1997.
Le cumul des cessions intervenues entre 1998 et 2000 dépasse
1,5 point de PIB si bien que le patrimoine financier de l'Etat ne devrait
pas excéder 6,5 points de PIB fin 2000.
Encore cette estimation doit-elle être prise avec précaution
puisqu'une partie du solde des participations de l'Etat est quasiment
impossible à céder.
S'ajoute à ce panorama la considération des difficultés de
tous ordres que sont susceptibles de rencontrer des cessions
supplémentaires.
Dans ces conditions, le reflux des recettes provisionnées en 2000
s'explique. Mais, si les besoins à couvrir pourraient susciter des
initiatives susceptibles d'accroître en pratique les recettes d'un compte
dont l'avenir s'obscurcit.
CHAPITRE IV :
LES COMPTES DE PRÊTS
À DES ÉTATS ÉTRANGERS OU LES DIFFICULTÉS DE
L'ACTION EXTÉRIEURE DE LA FRANCE
Estimée à 1.829 millions de francs en
1998, la
charge nette des comptes de prêts s'est transformée en
exécution en une charge limitée à 0,6 milliard
grâce au redressement du solde du compte de prêts du Trésor
à des Etats étrangers pour la consolidation de leurs dettes
envers la France. Pour 1999, un modeste excédent de 86,5 millions
de francs était prévu. Le projet de loi de finances rectificative
le porte à 1.186,5 millions de francs. Celui-ci s'accroîtrait
encore l'an prochain pour s'établir à 1,9 milliard de
francs. Cette évolution contribuerait à compenser la
détérioration du solde des comptes d'affectation
spéciale.
La nomenclature des comptes de prêts ne varierait pas mais, des quatre
comptes, seuls deux sont réellement actifs. En effet, le compte
retraçant la consolidation des avances du Trésor et celui
décrivant les opérations du Fonds de développement
économique et social n'ont plus qu'une existence marginale.
Seuls les comptes de prêts consentis aux Etats étrangers
enregistrent des opérations significatives.
Il existe deux comptes de prêts aux Etats étrangers :
le compte n° 903-07 "Prêts du Trésor à des
Etats étrangers et à l'Agence française de
développement" ;
le compte n° 903-17 "Prêts à des Etats
étrangers pour la consolidation de dettes envers la France".
Evolution des opérations des comptes de prêts aux Etats étrangers 9( * )
(en millions de francs)
|
1999 |
2000 |
Ecart 2000/1999 |
Compte n° 903-07 |
|
|
|
Recettes |
1.443,5 |
2.675,4 |
+ 1.231,9 |
Dépenses |
208 |
850 |
+ 642 |
Charge nette |
- 1.235,5 |
- 1.825,4 |
- 589,9 |
Compte n° 903-17 |
|
|
|
Recettes : |
3.900 |
3.500 |
- 400 |
Dépenses : |
5.200 |
3.500 |
- 1.700 |
Charge nette |
1.300 |
0 |
- 1.300 |
Totaux : |
|
|
|
Recettes |
5.343,5 |
6.175,4 |
+ 813,9 |
Dépenses |
5.408 |
4.350 |
- 1.058 |
Charge nette |
64,5 |
- 1.825,4 |
- 1.889,9 |
Dans un contexte de gonflement modéré des recettes résultant de la progression des remboursements des prêts aux Etats étrangers, la charge nette des comptes de prêts à l'étranger se réduirait pour s'établir à - 1.825,4 millions de francs et dégager ainsi un fort excédent.
1. Le compte n° 903-07 "Prêts à l'Agence française de développement et à des Etats étrangers"
Ce
compte est l'un des instruments importants de la politique
étrangère de la France.
Il comporte deux chapitres, l'un consacré à regrouper les moyens
des prêts directs du Trésor à des Etats étrangers,
l'autre à alimenter l'Agence française de développement
(AFD)
Le niveau des crédits du compte a été constamment
réduit. En 1995, ils atteignaient 5.925 millions de francs ; ils
ont été réduits à 3.717 millions en 1996 puis
à 2.982,5 millions en 1997 et, enfin, à 2.000 millions
pour 1998. Les crédits inscrits en loi de finances dépendent
désormais pour l'essentiel, des besoins résultant des protocoles
conclus dans le passé. Le délai moyen d'exécution des
protocoles varie en effet entre 4 et 5 ans si bien que les crédits d'une
année ne sont que pour 20 à 25 % d'entre eux
nécessités par les protocoles de l'année courante.
Quelques exceptions interviennent parfois comme le montre l'exemple du
prêt de 2 milliards de francs consenti en 1996 à la Russie
dont le paiement a été réalisé intégralement
l'année de l'engagement.
Depuis 1995, aucune dépense n'avait été
réalisée au profit de la Caisse française de
développement (CFD) et les crédits ouverts ne concernaient que
des opérations de prêts du Trésor à des Etats
étrangers qui correspondent à la politique protocolaire de la
France. En 1999, la situation avait changé du tout au tout, les charges
du compte, en forte régression avec 208 millions de francs contre
2 milliards l'année précédente n'étant plus
destinées qu'à abonder les moyens de l'AFD.
Les prêts du Trésor accordés à l'AFD sont des
ressources de refinancement mixées avec des ressources de marché
pour financer les prêts non-souverains (c'est-à-dire, sans
garantie ou aval de l'Etat) dans les secteurs non marchand ou privés. La
concessionnalité des prêts du Trésor (estimée aux
conditions actuelles de marché et en valeur actuelle à 75 %
du nominal des prêts) est utilisée par l'AFD pour constituer des
provisions au titre du risque supporté par l'établissement pour
ce type d'engagements, qui ne rentre pas dans le périmètre de
consolidation des mesures de traitement de dettes en Club de Paris (qui ne
portent que sur les prêts souverains).
Le statut comptable des prêts du Trésor a été
modifié en 1998.
L'AFD étant un établissement financier soumis à la loi
bancaire, elle est dans l'obligation de se conformer à la
réglementation prudentielle définie par la Commission bancaire.
Dans la perspective de la mise en oeuvre des nouvelles règles relatives
au ratio de division des risques (qui plafonne l'encours d'un risque sur un
seul débiteur à 25 % des fonds propres à compter du
1
er
janvier 1999, contre 40 % antérieurement), l'Etat a
décidé d'augmenter les fonds propres de l'AFD. Cette augmentation
des fonds propres est destinée à desserrer la contrainte
qu'aurait exercé le nouveau ratio de division des risques sur la
capacité future d'engagement de l'AFD, au profit de certaines Etats sur
lesquels ses engagements sont déjà concentrés (Maroc,
Cameroun, notamment). Pour ce faire, l'Etat a décidé de
transformer une partie de l'encours des prêts du Trésor
accordés à l'AFD à partir du CST n° 903-07
chapitre 2 en dette subordonnée, au sens du règlement
n° 90.2 de la Commission bancaire.
Ce règlement autorise en effet, sous certaines conditions, à
comptabiliser en fonds propres des emprunts subordonnés, dans la limite
de 50 % des fonds propres de base. Pour prendre en compte les contraintes
d'éligibilité aux fonds propres, la convention signée
entre l'Etat et l'AFD prévoit de :
- transformer environ 5,8 milliards de francs de prêts du
Trésor existants, correspondant aux tranches mobilisées par l'AFD
entre 1990 et 1997 inclus, après avoir réaménagé
globalement l'échéancier sur 20 ans dont 10 ans de
différé ;
- de rendre subordonnées toutes les nouvelles tranches de
prêts à compter du 1
er
janvier 1998. Sur ces nouvelles
bases, les fonds propres de référence de l'AFD ont
été portés à peu près un peu plus de 20
milliards de francs en 1998, ce qui permet d'augmenter le plafond d'un risque
individuel à 5 milliards de francs par débiteur.
Au 31 décembre 1998, la situation du chapitre 2 du compte n° 903.07
s'établissait comme suit.
Encours des prêts au 1.1.98 |
16.603.950.482,47 |
Remise de dette (-) |
1.563.071,92 |
Remboursements en capital 1998 (-) |
239.646.020,65 |
Tirages auprès du Trésor (+) |
500.000.000,00 |
Encours des prêts au 31 décembre 1998 |
12.862.741.389,90 |
Pour
2000, les autorisations de signature (plafond maximal d'engagement de l'AFD au
titre de cette ressource) sont estimées à 900 millions de francs
Les crédits ouverts au titre de la loi de finances en découlent
et sont de 350 millions de francs.
Mais, c'est surtout à la réduction des volumes des protocoles
signés dans le passé au titre des prêts directs du
Trésor que correspond celle des crédits ouverts.
Les protocoles conclus par la France avec des Etats étrangers comportent
un volet dons et un volet prêts que retrace le compte. Les prêts
consentis à ce titre ont beaucoup chuté. Ils atteignaient
3,439 milliards en 1995 et 4,583 milliards en 1996. Ils
n'étaient plus que de 1,684 milliard en 1997 et en
1,783 milliard en 1998.
La pratique protocolaire s'inscrit désormais dans le cadre de la
nouvelle procédure RPE (réserve pays émergents). Elle
concentre les interventions sur une quinzaine de pays.
La baisse du niveau de soutien de la France au monde en développement
réalisé à partir du compte est patente
.
Cette baisse ne résulte pas seulement d'orientations librement
choisies.
Elle provient également des "règles de consensus"
de l'OCDE qui imposent des contraintes renforcées à
l'intervention économique en faveur des pays en développement.
Celles-ci se traduisent par le renforcement de l'obligation de réserver
une fraction de l'intervention à des dons purs et simples - la part de
l'élément "don" devant être de 35 % dans les cas
ordinaires et de 50 % lorsque sont concernés les pays les moins
avancés- et par l'exclusion du champ des interventions de secteurs
considérés comme justiciables de financements privés tels
que les télécommunications.
L'encours des prêts sur protocole s'élevait fin 1998 à
44,5 milliards de francs, les plus gros débiteurs étant le
Maroc (5 milliards), l'Indonésie (6,5 milliards), la Chine
(5,9 milliards), l'Inde et l'Egypte (5 milliards).
Une question se pose : les perspectives de remboursements des prêts
du Trésor retenues pour évaluer les recettes du compte traduisent
sans doute une nette amélioration par rapport aux estimations pour 1998
et 1999. Au regard de l'évolution de la situation internationale, il
n'est pas acquis que l'assainissement des encours réalisé dans le
passé puisse justifier cette prévision. Les perspectives
concernant la situation économique des débiteurs sont en effet
très défavorables.
Une dernière observation concerne les opérations de l'Agence
française de développement.
Le déroulement des projets soutenus par l'AFD prend du temps. Les
projets s'étalent sur plusieurs années et sont soumis à
des conditions suspensives qu'il s'agisse des projets publics ou parapublics
pour lesquels l'agence consent des prêts à conditions
concessionnelles ou des projets du secteur privé soutenus à des
conditions de marché raisonnables.
Un meilleur suivi des projets s'impose, comme notre collègue, rapporteur
spécial de la coopération a périodiquement l'occasion de
le souligner.
2. Le compte de prêts du trésor à des Etats étrangers pour la consolidation de dettes envers la France (n° 903-17)
L'objet
et le financement du compte
Le compte n° 903-17 est l'un des instruments budgétaires de
prise en charge des impayés constatés sur des crédits
accordés à des Etats étrangers, soit au titre des grands
contrats, soit dans le cadre de la politique d'aide au développement.
Il assure ainsi le refinancement par l'Etat, des créances les plus
compromises, mais son intervention est subordonnée à la
conclusion d'un accord en "Club de Paris" avec le pays défaillant qui
est subordonné à l'agrément du fonds monétaire
international.
Concrètement, il retrace, en dépenses, les versements
effectués par le Trésor en vue d'honorer, à la place du
pays emprunteur, les échéances :
- d'un prêt précédemment accordé par le
Trésor ou l'AFD ;
- d'un prêt de refinancement précédemment
accordé par Natexis pour le compte de l'Etat ou du Trésor.
En contrepartie de la prise en charge des échéances ainsi
consolidées, le Trésor constate une créance sur le pays
emprunteur, créance dont les modalités de remboursement sont
adaptées à la situation du débiteur (délai de
grâce de 5 ans, taux d'intérêt réduit). Les
remboursements en capital viennent alors en recettes du compte
n° 903-17, tandis que les intérêts alimentent le budget
général.
Evolution récente : le poids de la crise de l'endettement
Le compte n'est véritablement actif que depuis 1985, date à
laquelle il a été décidé de mettre progressivement
fin à la procédure de refinancement de la BFCE. Il s'agissait
ainsi d'assurer effectivement la budgétisation des créances
compromises au lieu de les faire porter par un intermédiaire agissant
pour le compte de l'Etat.
Le tableau suivant retrace l'évolution des recettes et des
dépenses du compte.
(en millions de francs)
|
DEPENSES |
RECETTES |
||
CST 903-17 |
LFI |
Exécution |
LFI |
Exécution |
1990 |
7.650 |
7.646 |
500 |
660 |
1991 |
9.000 |
9.006 |
500 |
732 |
1992 |
9.000 |
9.000 |
600 |
1.024 |
1993 |
11.383 |
5.883 |
1.000 |
535 |
1994 |
9.000 |
6.935 |
1.000 |
313 |
1995 |
10.000 |
2.079 |
1.250 |
768 |
1996 |
3.000 |
3.507 |
1.300 |
2.914,5 |
1997 |
1.000 |
3.672,2 |
1.600 |
2.793,9 |
1998 |
4.000 |
2.161 |
2.400 |
1.962 |
Alors
que de 1990 à 1992, les dépenses effectuées
correspondaient aux crédits autorisés en loi de finances
initiale, les dépenses sont devenues très inférieures aux
prévisions entre 1993 et 1995. Cette décélération
brutale des dépenses était le résultat :
d'une part, des pays sortis de la crise de la dette, qui avaient
respecté leurs engagements envers leurs créanciers
(Brésil, Maroc, Mexique et les pays d'Asie du sud-est) ;
d'autre part, des pays dont, à l'inverse, la viabilité
financière demeurait insuffisante et qui n'avaient pas obtenu un accord
avec le FMI, préalable nécessaire pour le
réaménagement de la dette en Club de Paris (Madagascar, Nigeria,
Soudan et Zaïre).
L'exécution en 1995 (2.079 millions de francs), très
nettement inférieure aux prévisions, s'était
expliquée par le faible nombre de pays passés en Club de Paris
10(
*
)
.
Le projet de loi de finances pour 1997 avait tiré les
conséquences de cette évolution et fixé à
1 milliard de francs le montant des crédits du compte, des reports
importants étant disponibles.
En conséquence, la charge nette se trouvait ainsi annulée et le
compte devait dégager un excédent de 600 millions de francs).
Mais une inversion de tendance s'est produite en 1996
.
Les crédits ouverts en 1996 s'élevaient à
3 milliards. La consommation de crédits s'est montée
à 3.507 millions de francs. Elle a été permise par un
report de crédits de 3.446,4 millions de francs de l'exercice 1995
sur l'exercice 1996. Au terme de cette dernière année, le report
de crédits s'est élevé à 2.939,4 millions de
francs. Ils devaient être entièrement mobilisés pour
financer les dépenses effectuées en 1997 qui, avec
4 milliards ont, largement excédé, les crédits
ouverts en loi de finances (1 milliard de francs).
L'absence de crédits reportables en 1998 a nécessité
d'ajuster les dotations aux besoins réels estimés alors à
4 milliards de francs
. Ces besoins correspondaient à des
accords déjà conclus et à des accords bilatéraux en
cours de négociation (Bosnie, Cameroun, Congo, Gabon,
Côte-d'Ivoire...).
En outre, le montant des besoins pour 1998 ayant été
réestimé pour être porté à 5,8 milliards
de francs, un abondement de crédits est intervenu en loi de finances
rectificative à hauteur de 1,3 milliard.
En fait, les dépenses ont été moins élevées
que prévu. Il en est allé de même des recettes mais
l'écart a été sur ce point plus modeste. Les
crédits reportés en 1999 s'élevant ainsi fin 1998 à
3,437 milliards de francs.
L'estimation des dépenses réelles de 1999 et 2000 est à
l'évidence délicate. L'effet des diverses annulations des dettes
consenties à de nombreux pays, en particulier l'annulation consentie aux
Etats victimes du cyclone " Mitch " et des pays les plus pauvres,
devrait se poursuivre et alléger les dépenses du compte. Un tel
scénario qui en revanche pèse sur ses recettes devrait se
reproduire en 2000. Les prévisions concernant les opérations du
compte en témoignent avec une réduction des crédits de
1,7 milliard de francs et une réduction des recettes de 400
millions de francs. Mais, au-delà des aléas ponctuels liés
aux dates de passage en Club de Paris, votre rapporteur constate qu'à
l'avenir, la décroissance des charges du compte sera sans doute
extrêmement progressive du fait de la situation de nombre de pays
à revenus intermédiaires, ou des problèmes aujourd'hui
posés par certains Etats potentiellement riches, mais au comportement de
paiement incertain.
CHAPITRE V :
LES ARTICLES RATTACHÉS
I. LES ARTICLES DE RÉCAPITULATION DES CRÉDITS
L'article 45 récapitule les services votés
relatifs aux opérations définitives des comptes d'affectation
spéciale qui, en 2000, s'élèveraient à
19.345.619.600 francs. Votre rapporteur est en attente d'une
réponse du gouvernement sur les conséquences des votes
proposés par ailleurs et vous suggère de prévoir
l'adoption d'un amendement de pure conséquence s'il s'avérait
nécessaire.
L'article 46 concerne les mesures nouvelles relatives aux
opérations définitives des comptes d'affectation spéciale,
qui se monteraient à 25.557.570.000 francs. Votre rapporteur ne
disposant pas de l'article voté à l'Assemblée nationale,
vous fait la même suggestion que ci-dessus.
L'article 48 concerne les services votés relatifs aux
opérations à caractère temporaire des comptes. Votre
rapporteur vous en propose l'adoption.
L'article 49 concerne les mesures nouvelles relatives aux comptes de
prêts. Votre rapporteur vous en propose l'adoption.
L'article 50 est relatif aux mesures nouvelles concernant des comptes de
commerce. Votre rapporteur vous en propose l'adoption.
II. LES AUTRES ARTICLES
L'article 44 prévoit la clôture du FSH, FFN,
du
Fonds de secours aux victimes de sinistres et calamités, du Fonds
national du livre et du FARIF.
Les amendements de suppression du II et III de l'article 30 de
première partie portant, le premier, affectation directe des redevances
actuellement versées au Fonds national du livre au Centre national du
livre, le second, affectation directe d'une fraction plafonnée de la
taxe sur les locaux à usage de bureaux, les locaux commerciaux et les
locaux de stockage à la région Ile-de-France, conduisent à
recommander l'adoption d'un amendement de conséquence
rétablissant le Fonds national du livre et le FARIF.
L'article 47 comporte une modification du compte de commerce
n° 904-06 " Opérations commerciales des domaines ".
Il s'agit d'une amélioration du dispositif comptable que votre
rapporteur vous propose d'adopter.
ANNEXE N° 1
DISPOSITIONS DE L'ORDONNANCE
N° 59-2
DU 2 JANVIER 1959 PORTANT LOI ORGANIQUE
RELATIVE
AUX LOIS DE FINANCES CONCERNANT
LES COMPTES SPÉCIAUX DU
TRESOR
Art. 18.
- Il est fait recette du montant intégral des produits, sans contraction
entre les recettes et les dépenses. L'ensemble des recettes assurant
l'exécution de l'ensemble des dépenses, toutes les recettes et
toutes les dépenses sont imputées à un compte unique,
intitulé budget général.
Toutefois, certaines recettes peuvent être directement affectées
à certaines dépenses. Ces affectations spéciales prennent
la forme de budgets annexes, de comptes spéciaux du Trésor ou de
procédures comptables particulières au sein du budget
général ou d'un budget annexe.
L'affectation à un compte spécial est de droit pour les
opérations de prêts et d'avances. L'affectation par
procédure particulière au sein du budget général ou
d'un budget annexe est décidée par voie réglementaire dans
les conditions prévues à l'article 19. Dans tous les autres cas,
l'affectation est exceptionnelle et ne peut résulter que d'une
disposition de loi de finances, d'initiative gouvernementale. Aucune
affectation n'est possible si les dépenses résultent d'un droit
permanent reconu par la loi.
Art. 23. - Les comptse spéciaux du T'résor ne peuvent être
ouverts que par la loi de finances. Ils ne comprennent que les
catégories suivantes :
1° Comptes d'affectation spéciale ;
2° Comptes de commerce ;
3° Comptes de règlement avec les gouvernements
étrangers ;
4° Comptes d'opérations monétaires ;
5° Comptes de prêts ;
6° Comptes d'avances.
Art. 24. - Sous réserve des règles particulières
énoncées aux articles 25 à 29, les opérations des
comptes spéciaux du Trésor sont prévues, autorisées
et exécutées dans les mêmes conditions que les
opérations du budget général.
Sauf dispositions contraires prévues par une loi de finances, le solde
de chaque compte spécial est reporté d'année en
année. Toutefois, les profits et les pertes constatés sur toutes
les catégories de comptes, à l'exception des comptes
d'affectation spéciale, sont imputés aux résultats de
l'année dans les conditions prévues par l'article 35.
Sauf dérogations prévues par une loi de finances, il est interdit
d'imputer directement à un compte spécial du Trésor les
dépenses résultant du paiement des traitements ou
indemnités à des agents de l'Etat ou à des agents des
collectivités, établissements publics ou entreprises publiques.
Art. 25 -
Les comptes d'affectation spéciale
retracent des
opérations qui, par suite d'une disposition de loi de finances prise sur
l'initiative du Gouvernement, sont financées au moyen de ressources
particulières. Une subvention inscrite au budget général
de l'Etat ne peut compléter les ressources d'un compte spécial
que si elle est au plus égale à 20 % du total des
prévisions de dépenses.
Le total des dépenses engagées ou ordonnancées au titre
d'un compte d'affectation spéciale ne peut excéder le total des
recettes du même compte, sauf pendant les trois mois de la
création de celui-ci. Dans ce dernier cas, le découvert ne peut
être supérieur au quart des dépenses autorisées pour
l'année. Si, en cours d'année, les recettes d'un compte
d'affectation spéciale apparaissent supérieures aux
évaluations, les crédits peuvent être majorés par
arrêté du ministre des finances dans la limite de cet
excédent de recettes.
Art. 26. -
Les comptes de commerce
retracent des opérations de
caractère industriel ou commercial effectuées à titre
accessoire par des services publics de l'Etat. Les prévisions de
dépenses concernant ces comptes ont un caractère évaluatif
; seul le découvert fixé annuellement pour chacun d'eux a un
caractère limitatif. Sauf dérogations expresses prévues
par une loi de finances, il est interdit d'exécuter, au titre de comptes
de commerce, des opérations d'investissement financier, de prêts
ou d'avances ainsi que des opérations d'emprunts.
Les résultats annuels sont établis pour chaque compte selon les
règles du plan comptable général.
Art. 27. -
Les comptes de règlement avec les gouvernements
étrangers
retracent des opérations faites en application
d'accords internationaux approuvés par la loi. Les comptes
d'opérations monétaires enregistrent des recettes et des
dépenses de caractère monétaire.
Pour ces deux catégories de comptes la présentation des
prévisions de recettes et de dépenses est facultative, le
découvert fixé annuellement pour chacun d'entre eux a un
caractère limitatif.
Art. 28. -
Les comptes d'avances
décrivent les avances que le
ministre des finances est autorisé à consentir dans la limite des
crédits ouverts à cet effet. Un compte d'avance distinct doit
être ouvert pour chaque débiteur ou catégorie de
débiteurs.
Les avances du Trésor sont productives d'intérêts. Sauf
dispositions spéciales contenues dans une loi de finances, leur
durée ne peut excéder deux ans ou quatre ans en cas de
renouvellement dûment autorisé à l'expiration de la
deuxième année. Toute avance non remboursée à
l'expiration d'un délai de deux ans, ou de quatre ans en cas de
renouvellement, doit faire l'objet, selon les possibilités du
débiteur :
- soit d'une décision de recouvrement immédiat, ou à
défaut de recouvrement, de poursuites effectives engagées dans un
délai de trois mois ;
- soit d'une autorisation de consolidation sous forme de prêts du
Trésor assortis d'un transfert à un compte de prêts ;
- soit de la constatation d'une perte probable imputée aux
résultats de l'année dans les conditions prévues à
l'article 35 ; les remboursements qui sont ultérieurement
constatés sont portés en recettes au budget général.
Art. 29. -
Les comptes de prêts
retracent les prêts d'une
durée supérieure à quatre ans consentis par l'Etat dans la
limite des crédits ouverts à cet effet, soit à titre
d'opérations nouvelles, soit à titre de consolidation. Lorsqu'une
avance doit être consolidée, le taux d'intérêt dont
est assorti le prêt de consolidation ne peut être inférieur
à celui pratiqué à l'époque de l'opération
par la Caisse des dépôts et consignations pour ses prêts aux
collectivités locales. Il ne peut être dérogé
à cette disposition que par décret en Conseil d'Etat.
Le montant de l'amortissement en capital des prêts de l'Etat est pris en
recettes au compte de prêts intéressé.
ANNEXE N° 2
TAUX DE RETOUR
DÉPARTEMENTAL
DES CRÉDITS DU FNDAE
(en %)
|
Taux
de retour
|
01-Ain |
210 |
02-Aisne |
142 |
03-Allier |
231 |
04-Alpes de Haute-Provence |
239 |
05-Hautes Alpes |
341 |
06-Alpes maritimes |
42 |
07-Ardèche |
323 |
08-Ardennes |
128 |
09-Ariège |
412 |
10-Aube |
218 |
11-Aude |
137 |
12-Aveyron |
356 |
13-Bouches du Rhône |
29 |
14-Calvados |
170 |
15-Cantal |
141 |
16-Charente |
382 |
17-Charente Maritime |
387 |
18-Cher |
230 |
19-Corrèze |
336 |
201-Corse du Sud |
354 |
202-Haute Corse |
1.555 |
21-Côte d'Or |
224 |
22-Côtes d'Armor |
457 |
23-Creuse |
555 |
24-Dordogne |
415 |
25-Doubs |
133 |
26-Drôme |
160 |
27-Eure |
169 |
28-Eure et Loir |
193 |
29-Finistère |
385 |
30-Gard |
241 |
31-Haute-Garonne |
144 |
32-Gers |
276 |
33-Gironde |
113 |
34-Hérault |
115 |
35-Ille et Vilaine |
227 |
36-Indre |
302 |
37-Indre et Loire |
134 |
38-Isère |
112 |
39-Jura |
165 |
40-Landes |
200 |
41-Loir et Cher |
158 |
42-Loire |
216 |
43-Haute Loire |
313 |
44-Loire Atlantique |
191 |
45-Loiret |
111 |
46-Lot |
242 |
47-Lot et Garonne |
170 |
48-Lozère |
934 |
49-Maine et Loire |
257 |
50-Manche |
289 |
51-Marne |
121 |
52-Haute Marne |
132 |
53-Mayenne |
381 |
54-Meurthe et Moselle |
54 |
55-Meuse |
154 |
56-Morbihan |
434 |
57-Moselle |
137 |
58-Nièvre |
206 |
59-Nord |
61 |
60-Oise |
148 |
61-Orne |
213 |
62-Pas de Calais |
98 |
63-Puy de Dôme |
177 |
64-Pyrénées |
122 |
65-Hautes Pyrénées |
85 |
66-Pyrénées |
105 |
67-Bas Rhin |
116 |
68-Haut Rhin |
96 |
69-Rhône |
37 |
70-Haute Saône |
238 |
71-Saône et Loire |
188 |
72-Sarthe |
195 |
73-Savoie |
116 |
74-Haute Savoie |
210 |
75-Paris |
0 |
76-Seine Maritime |
68 |
77-Seine et Marne |
80 |
78-Yvelines |
33 |
79-Deux Sèvres |
397 |
80-Somme |
167 |
81-Tarn |
261 |
82-Tarn et Garonne |
171 |
83-Var |
153 |
84-Vaucluse |
100 |
85-Vendée |
426 |
86-Vienne |
261 |
87-Haute Vienne |
509 |
88-Vosges |
142 |
89-Yonne |
188 |
90-Territoire de Belfort |
110 |
91-Essonne |
50 |
92-Hauts de Seine |
0 |
93-Seine Saint Denis |
0 |
94-Val de Marne |
0 |
95-Val d'Oise |
89 |
971-Guadeloupe |
705 |
972-Martinique |
762 |
973-Guyane |
238 |
(1) Dotations reçues/redevances versées
EXAMEN EN COMMISSION
Au cours
d'une réunion tenue le mardi 23 novembre 1999 sous la
présidence de M. Alain Lambert, président, puis de
M. Claude Belot, vice-président, la commission a
procédé à
l'examen
des
crédits
des
comptes spéciaux du Trésor
et des
articles 44
à 50
, sur le rapport de
M. Paul Loridant, rapporteur
spécial
.
M. Paul Loridant, rapporteur spécial,
a observé que
les comptes spéciaux du Trésor introduisaient dans le budget 2000
un pêle-mêle toujours impressionnant, aux dimensions toutefois un
peu réduites, puisque le projet de loi de finances proposait la
suppression de 5 d'entre eux.
Il a indiqué que la masse des sommes concernées restait
considérable puisque, par exemple en 2000, les comptes spéciaux
du Trésor, hors comptes à découverts,
représenteraient 452 milliards de francs de recettes, soit
près du tiers des recettes budgétaires nettes de l'Etat et que le
solde des comptes spéciaux du Trésor, tel qu'affiché,
connaîtrait en 2000 une dégradation marginale passant d'un
excédent de 3,1 milliards prévu en loi de finances initiale
en 1999, à un excédent de 3 milliards de francs. Il a
précisé que si l'équilibre des comptes devait être
stable dans son niveau, il serait modifié dans ses composantes, la
suppression du fonds pour le financement de l'accession à la
propriété ramenant le solde des comptes d'affectation
spéciale d'un excédent à un simple équilibre,
l'excédent global venant pour une moitié des comptes d'avances et
pour l'autre moitié des comptes de prêts.
Il a alors estimé que la réduction des crédits ouverts en
2000 pouvait sembler procéder dans un certain nombre de cas
d'hypothèses optimistes, évoquant en particulier le calibrage
retenu pour les dotations aux entreprises publiques. Il a ajouté que la
seule considération des crédits ouverts par les lois de finances
initiales ne suffisait pas pour appréhender les opérations des
comptes, l'existence de très importants reports de soldes et de
crédits d'une année sur l'autre non retracés par les
documents budgétaires devant être gardée à l'esprit
pour apprécier l'ampleur de leurs moyens.
M. Paul Loridant, rapporteur spécial,
a ensuite
évoqué deux sujets examinés lors de l'examen des articles
de la première partie du projet de loi de finances, celui du fonds
d'aménagement de la région Ile-de-France, le FARIF, et celui du
fonds national du livre. Ayant rappelé que le projet de loi en proposait
la suppression, il a estimé qu'il serait prématuré de s'y
résoudre.
S'agissant du FARIF dont les ressources avaient été
élargies l'an dernier dans des conditions que le Sénat avait
contestées, il a rappelé l'adoption, par la commission, d'un
amendement aux termes duquel la modification du régime de compensation
de la dotation globale de fonctionnement de l'Ile-de-France, susceptible de
l'altérer, avait été rejetée. Précisant que
ce vote appelait au maintien du FARIF, il a ajouté que celui-ci
était d'autant plus légitime que, la suppression du compte
s'accompagnant du maintien de la taxe spécifique à
l'Ile-de-France, le dispositif envisagé consistait de façon
illogique à conserver une taxe spécifique en supprimant une
affectation qui en constituait pourtant la profonde justification.
S'agissant du fonds national du livre, il a expliqué que s'il convenait
également de le rétablir c'était parce que l'affectation
directe au Centre national du livre des deux impôts qui abondent le
compte d'affectation spéciale poussait à l'excès la
logique du démembrement budgétaire.
M. Paul Loridant, rapporteur spécial,
a alors abordé
deux autres comptes qui avaient soulevé des difficultés lors de
l'examen de la première partie du projet de loi de finances.
S'agissant du fonds national de développement du sport (FNDS), il a
mentionné le rejet, par la commission, du prélèvement sur
les droits de retransmission télévisée qui devrait
rapporter, en année pleine, 150 millions de francs. Il a
déclaré ne pas s'associer à cette démarche jugeant
que, malgré la nécessité d'une amélioration en
profondeur du FNDS, la mesure de solidarité inter-sports introduite en
première lecture était totalement justifiée en
elle-même.
Pour le fonds national de développement des adductions d'eau (FNDAE), il
a précisé qu'il s'agissait de déclasser le fonds en le
transformant en une simple section d'un compte d'affectation spéciale
nouveau : le fonds national de l'eau (FNE). Rappelant que ce FNE
accueillerait une seconde section, le fonds national de solidarité pour
l'eau alimenté par un prélèvement sur les moyens des
agences de l'eau, il a indiqué ne pas vouloir contester le
bien-fondé de ce nouveau fonds, mais il a jugé qu'il serait
périlleux d'accepter qu'il soit accolé au FNDAE.
Rappelant que le département dont il est l'élu n'était pas
de ceux qui profitent du FNDAE, mais au contraire de ceux qui le financent, il
a indiqué qu'il n'était pas suspect de parti-pris en indiquant
que les besoins des communes rurales restaient importants. Il a rappelé
que la solution de loger le nouveau fonds de solidarité pour l'eau au
sein d'un unique compte qui accueillerait aussi le FNDAE ouvrait le chemin
à un tarissement des moyens de ce dernier. Précisant que si les
comptes d'affectation spéciale étaient une exception à la
non-affectation des recettes, cette dernière règle retrouvait son
entière application au sein de chaque compte, il a souligné que,
les recettes d'un compte n'étant pas affectables à telle
catégorie de dépenses logée dans ce compte, la solution de
mixité proposée par le projet de loi de finances pourrait
conduire à dévier les recettes du FNDAE au profit d'autres
interventions que les siennes.
M. Paul Loridant, rapporteur spécial,
a alors
présenté le compte décrivant les opérations
relatives au secteur public, en indiquant que celui-ci enregistrerait
32 milliards de francs d'opérations cumulées en 1999 et en
2000, soit une diminution très sensible par rapport aux
opérations de 1998 qui, à elles seules, s'étaient
élevées à 53,5 milliards de francs.
Il a estimé qu'avec ce compte, la limite de la lisibilité du
budget était atteinte, l'exécution étant souvent
très différente des prévisions et les écritures
passées au compte fréquemment critiquables. A ce propos, il a
déploré l'absence de traduction comptable de l'opération
de privatisation du Crédit lyonnais, ainsi que de certaines
opérations réalisées en 1998 autour du GAN, estimant que
les justifications apportées dans les deux cas paraissaient peu
convaincantes.
S'étant félicité de l'amélioration de la situation
financière d'ensemble du secteur public, il a toutefois souligné
que les besoins à financer restaient considérables pour absorber
les conséquences des sinistres bancaires et accompagner les
difficultés financières de certaines entreprises industrielles
hors d'état de les surmonter. Il a remarqué qu'il était
probablement quelque peu irréel d'envisager, dans ces conditions, une
réduction pérenne des recettes du compte, observant que supposer
que ses dépenses pourraient contribuer à la résorption de
la dette publique de l'Etat était déraisonnable.
Mais il a constaté que les ressources potentielles étaient plus
limitées que dans le passé, les privatisations s'étant
multipliées et le rétrécissement du champ du secteur
public supposant à l'avenir des arbitrages de plus en plus
délicats. Il a enfin dénoncé la marginalisation du
Parlement à l'occasion des privatisations, gageant que si elle
résultait d'une auto-limitation résultant du blanc-seing
donné aux gouvernements pour leur permettre de procéder à
telle opération qu'il souhaiterait au sein d'une liste impressionnante
d'entreprises, elle était aussi illustrative d'une certaine
condescendance des gouvernements pour le Parlement.
Il a à ce propos observé que dans la communication des
gouvernements, l'information financière à destination des
marchés, légitime, éclipsait l'information parlementaire,
et jugé qu'il fallait réagir, car il s'agissait de processus
portant sur le patrimoine de la Nation.
Evoquant enfin la situation des comptes de prêts aux Etats
étrangers, il a remarqué qu'elle traduisait les
difficultés auxquelles toute action extérieure se trouve
aujourd'hui confrontée.
Un large débat s'est alors ouvert.
M. Yann Gaillard
s'est d'abord inquiété de savoir quelle
était la limite supérieure des prélèvements
susceptibles d'être opérés sur la Française des jeux.
Puis il a déclaré attendre avec intérêt la prochaine
communication du rapporteur spécial sur la situation de la
défaisance du Crédit lyonnais, énonçant un certain
nombre de questions qu'elle aborderait sans doute.
En réponse,
M. Paul Loridant, rapporteur spécial,
a
rappelé que le prélèvement sur la Française des
jeux était beaucoup plus considérable que celui abordé
dans le cadre du rapport sur les comptes spéciaux du Trésor.
S'agissant de celui-ci, il a expliqué qu'il dépendait
d'arbitrages entre différents prélèvements
effectués par l'Etat et d'un taux de retour aux parieurs suffisant pour
garantir la pérennité des mises. Il a par ailleurs
évoqué la concurrence des autres exploitants et
considéré qu'elle se trouvait accrue à travers la
diffusion d'internet. Confirmant qu'il communiquerait à la commission
les résultats de ses travaux sur la défaisance du Crédit
lyonnais au début de l'année 2000, le rapporteur
spécial a rappelé qu'il s'agissait d'un sujet délicat,
supposant une grande vigilance.
M. Philippe Adnot
s'est associé à cette dernière
observation et a souhaité savoir si des engagements portant sur les
ressources à venir du fonds national de solidarité pour l'eau
avaient été pris.
M. Paul Loridant, rapporteur spécial,
a
considéré qu'un tel engagement devrait se doubler d'un engagement
de maintien des ressources du fonds national pour le développement des
adductions d'eau (FNDAE). Il a en outre observé que les perspectives
concernant les recettes du fonds national pour le développement du sport
(FNDS) justifiaient l'initiative prise d'en diversifier la nature, en
dépit des observations critiques récemment émises par
lui-même et M. Michel Sergent, rapporteur spécial des
crédits de la jeunesse et des sports.
A l'issue de ce débat, la commission a procédé à
l'examen des articles.
Elle a alors adopté un amendement à
l'article 44
rétablissant le fonds d'aménagement de la région
Ile-de-France (FARIF) et le fonds national du livre. Elle a ensuite
donné mandat au rapporteur spécial de rechercher la coordination
des articles 45 et 46 avec les votes de la commission sur les articles de
la première partie, des informations complémentaires étant
nécessaires à ce sujet de la part du Gouvernement. Elle a enfin
adopté les articles 47, 48, 49 et 50 rattachés.
Réunie le mardi 23 novembre 1999 sous la présidence de
M. Alain Lambert, président, puis de M. Claude Belot,
vice-président, la commission a décidé d'adopter les
crédits des comptes spéciaux du Trésor inscrits dans le
projet de loi de finances pour 2000 sous la réserve d'une coordination
de leur présentation avec les votes intervenus au cours de l'examen de
la première partie du projet de loi de finances.
1
FNDAE.
2
FNDS.
3
Ainsi, la dimension immobilière du FARIF est quelque peu
écornée à l'occasion du transfert sur budget
général au profit des interventions dans le domaine des
transports.
4
Les justifications techniques apportées ne manquent pas.
Dans les comptes d'affectation spéciale, les dotations ouvertes en c pa
excèdent systématiquement les besoins d'une année
donnée puisque l'exécution des autorisations de programme suppose
de réserver la totalité de capa y afférent. Mais cette
justification technique à la non inscription de la totalité des
crédits de paiement figurant auparavant dans le FARIF ne garantit en
rien leur future inscription budgétaire.
5
Rapport qui, toutefois, ne recommandait nullement la suppression
des taxes affectées au FFN.
6
Cette répartition est fixée pour 2/3 en fonction de
la part de chaque bassin dans le montant total des redevances autorisées
pendant la durée du programme quinquennal d'intervention des agences et
pour 1/3 en fonction de la population recensée dans le bassin.
7
Que rétrospectivement il faut estimer heureux compte tenu
du sort de la TGAP.
8
Soit l'écart constaté pour la Cour entre les
ressources de la SGGP et ses charges prévisibles.
9
En crédits de paiement.
10
Ce phénomène avait permis une annulation de
crédits de 2.840 millions de francs dans l'arrêté du
28 juin 1995 accompagnant la première loi de finances rectificative
pour 1995.
La seconde loi de finances rectificative pour 1995 avait comporté
à nouveau une annulation de crédits de 3,7 milliards de
francs.