CONCLUSION
Votre
rapporteur s'est efforcé de procéder à une analyse
nuancée de ce budget.
Il en approuve les priorités, encore que certaines lui paraissent trop
vastes, comme celles dont bénéficient les sciences de la
planète et de l'environnement ainsi que les sciences de l'homme et de la
société, ou insuffisamment dotées, telles celles
concernant les nouvelles technologies de l'information et de la communication.
Il ne nie donc pas la nécessité de faire des choix. Il est
satisfait, notamment, des efforts de rattrapage consentis dans le domaine des
sciences du vivant ou des mesures en faveur de la création et du
développement de sociétés innovantes.
Il salue, d'autre part, la politique de mise en réseau et de
coordination des recherches et de mobilité des chercheurs.
Il souhaite une politique de la recherche plus prospective et
stratégique et, en ce qui concerne notamment le FNS et le FRT, plus
transparente et mieux évaluée.
Il lui apparaît absolument nécessaire d'anticiper la vague de
départs à la retraite des prochaines années de
façon à programmer une nouvelle répartition des
chercheurs, conforme à l'évolution des champs d'investigation de
la recherche et au décloisonnement souhaitable des disciplines
traditionnelles. Une telle politique serait beaucoup plus efficace que toutes
les mesures de restructuration, de redéploiement ou de mobilité
actuellement envisageables.
Les raisons essentielles qui conduisent votre rapporteur à
préconiser le rejet de ce budget sont les suivantes :
Globalement, il n'est pas à la hauteur des enjeux de notre
recherche et de ses besoins.
Il risque ainsi de nous faire perdre du terrain par rapport à nos
concurrents, dans un contexte de compétition mondiale exacerbée
où existent des risques de " fuite des cerveaux " ou de
délocalisation des activités de recherche.
Il n'arrive pas à concilier, de façon satisfaisante, les
rattrapages et les renouveaux nécessaires avec la conservation des
acquis et le soutien aux pôles d'excellence.
Par ses arbitrages, il risque de paraître opposer les unes aux
autres des composantes, pourtant complémentaires, de la recherche
française, le développement des capacités d'intervention
du ministère semblant témoigner d'une certaine défiance
à l'égard des grands organismes et celui des moyens des
laboratoires s'effectuer au détriment des très grands
équipements.
Il est anormal que les activités de recherche qui constituent l'un
des principaux moteurs de la croissance n'en touchent pas la part des
dividendes budgétaires qui leur reviennent.
Enfin, et surtout, il ne faut pas faire de la réforme des
structures un préalable à l'augmentation du budget, mais
plutôt faire de l'augmentation du budget une incitation aux
réformes de structures.
Dépenser plus ne devrait pas empêcher de dépenser mieux, si
sont mis en place, comme il est indispensable, des structures
d'évaluation efficaces, intervenant dès le stade de la
préparation des décisions.
Puisse le refus de votre commission des finances de voter cette année ce
budget contribuer à le voir augmenter de façon réellement
significative l'an prochain !