Projet de loi de finances pour 2000, adopté par l'Assemblée nationale, TOME III - Les moyens des services et les dispositions spéciales (deuxième partie de la loi de finances) Annexe n° 14 : Economie, finances et industrie : commerce extérieur
MASSION (Marc), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 89-TOME III Annexe n° 14 (1999-2000) - COMMISSION DES FINANCES
Tableau comparatif au format Acrobat ( 177 Ko )Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
-
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION DES CRÉDITS -
CHAPITRE II
LE CONTEXTE ET LES ENJEUX INTERNATIONAUX -
CHAPITRE III
LA MODERNISATION AU SERVICE DE L'EXPANSION ECONOMIQUE -
CHAPITRE IV
LA RÉORIENTATION DES PROCÉDURES DE SOUTIEN AU COMMERCE EXTÉRIEUR - EXAMEN EN COMMISSION
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès verbal de la séance du 25 novembre 1999.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 14
ÉCONOMIE, FINANCES ET INDUSTRIE :
COMMERCE EXTÉRIEUR
Rapporteur spécial
: M. Marc MASSION
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet, vice-présidents ; Jacques-Richard Delong, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri Torre, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
(1999-2000).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Un
budget guère transparent
Les crédits du commerce extérieur sont répartis dans trois
fascicules budgétaires : les services financiers, les charges communes
et les comptes spéciaux du Trésor. Or, cet éparpillement
ne rend pas la lecture de ce budget aisée, d'autant que de nombreux
aspects de la nomenclature budgétaire sont modifiés cette
année. En outre, l'analyse purement budgétaire des crédits
inscrits aux charges communes et aux comptes spéciaux du Trésor
ne permet pas d'appréhender la réalité des aides fournies
par l'Etat aux entreprises ou aux Etats étrangers pour encourager
l'essor du commerce extérieur français.
Une politique engagée en faveur d'une amélioration du
service rendu aux entreprises
Ce projet de budget témoigne d'une volonté forte de poursuivre la
rationalisation du dispositif d'aide aux entreprises françaises
exportatrices. Votre rapporteur ne peut qu'encourager les réflexions
engagées en vue d'une meilleure coordination des aides au commerce
extérieur aussi bien au niveau national (grâce au rapprochement
entre le Centre français du commerce extérieur - CFCE - et
l'Agence pour la promotion internationale des technologies et des entreprises
françaises - CFME ACTIM -) qu'au niveau régional (avec le
développement des conventions régionales à l'export) et au
niveau international (avec le rapprochement des postes d'expansion
économique avec les chambres de commerce à l'étranger).
Plusieurs mesures témoignent de la volonté du Secrétariat
d'Etat au commerce extérieur d'améliorer et de garantir le
service rendu aux entreprises. Le lancement de la campagne de certification
" ISO 9001 " pour l'ensemble des postes permettra d'engager le
personnel dans une démarche qualité, et d'uniformiser les
procédures de travail, afin de garantir le niveau des prestations de
service offertes. La mise en place de l'opération " le Fil de
l'Export ", pilotée par le CFCE, vise à simplifier
l'accès des entreprises à l'information sur les marchés
étrangers et les aides au commerce extérieur, notamment pour les
PME. Un centre d'appel répond aux questions des entreprises, ou
réoriente leurs appels vers les partenaires compétents
(administrations, organismes publics et parapublics, associations,
organisations professionnelles...). Ce dispositif mis en service au courant du
mois de septembre 1999 semble répondre à une demande,
puisqu'environ cent appels téléphoniques sont traités
chaque jour.
Un contrat d'objectifs ambitieux passé avec la Direction du
Budget
La DREE souhaite s'engager dans une démarche ambitieuse portant sur
l'ensemble de ses missions pour la période 2000-2002, à travers
un contrat d'objectif passé avec la Direction du Budget. Les principaux
objectifs sont :
- améliorer la collecte et la diffusion de l'information
économique, ainsi que le niveau des prestations offertes aux PME ;
- améliorer la connaissance de la clientèle pour adapter la
politique d'offre. La désignation d'experts à vocation
régionale sur plusieurs secteurs clés pour l'économie
française devra permettre de mieux identifier les besoins des
entreprises et de mieux y répondre ;
- développer l'accès à l'information via le
réseau Internet, dans le cadre de partenariats avec d'autres
administrations ;
- certifier selon la norme ISO 9001 l'ensemble des PEE ;
- développer le socle des PME exportatrices ;
- renforcer l'expertise et le rôle de la DREE sur les questions
communautaires et multilatérales, notamment dans le cadre du cycle de
négociations de l'OMC à Seattle ;
- poursuivre la régionalisation des expertises avec la
désignation de correspondants régionaux pour les questions
multilatérales ;
- accroître l'efficience de l'administration et l'utilisation des
crédits. La création d'une dotation globale qui rassemble les
crédits de l'expansion économique dans quatre chapitres distincts
permettra une optimisation de l'utilisation des crédits du fait d'une
plus grande fongibilité.
Votre rapporteur ne peut que se féliciter de cet ensemble de mesures
qui poursuit le mouvement de modernisation de l'administration engagé
dès 1991, afin d'améliorer le service rendu aux entreprises.
Une augmentation bienvenue des moyens budgétaires affectés au
volet international des contrats de plan Etat/régions
Les aides au commerce extérieur des contrats de plan Etat/régions
ont fait la preuve de leur efficacité et de leur intérêt
pour les PME. Elles constituent un échelon indispensable dans le
dispositif d'aide au commerce extérieur.
Votre rapporteur se
félicite donc que l'engagement budgétaire de l'Etat soit
renforcé, puisque les crédits affectés au volet
" commerce extérieur " augmentent de près de 30 %
pour les contrats 2000-2006.
Le remplacement des VSNE/CSNE par les volontaires civils
La loi portant réforme du service national supprime le système
des coopérants du service national en entreprise, qui offrait à
de nombreux jeunes diplômés la possibilité de
bénéficier d'une première expérience dans un pays
étranger
. Votre rapporteur se félicite du vote par le
Sénat du projet de loi sur le volontariat civil
et espère que
les dispositions prévues permettront aux jeunes hommes et aux jeunes
femmes qui le souhaitent de bénéficier d'une expérience
professionnelle intéressante dans les entreprises françaises
à l'étranger.
Cependant, il souligne que des charges supplémentaires pèseront
inévitablement sur les PEE et sur le CFME-ACTIM, dont les ressources
sont d'ores et déjà insuffisantes, à compter du
déclin du nombre de volontaires du service national et dans l'attente
d'une montée en puissance incertaine du nouveau dispositif.
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION DES CRÉDITS
Dans le
projet de loi de finances pour 2000, les crédits consacrés
à l'intervention directe de l'Etat dans le domaine du commerce
extérieur s'élèvent à 3,31 milliards en
crédits de paiement, en augmentation de 12,6 % par rapport à
la loi de finances initiale pour 1999. Les autorisations de programme sont en
diminution de 11 %, à 4,24 milliards de francs.
Quatre éléments caractérisent ce budget :
- une stabilisation des moyens alloués au réseau de
l'expansion économique, compensée par des gains de
productivité affectés au renforcement des missions et à
l'amélioration du service rendu aux entreprises.
- un appui financier accru aux PME ;
- la poursuite de l'adaptation des procédures financières
d'appui au commerce extérieur ;
- un changement important de la nomenclature budgétaire, avec d'une
part, le basculement d'une partie des chapitres inscrits sur le budget des
charges communes sur celui de l'économie, finances et industrie, d'autre
part, le regroupement des crédits de l'expansion économique sur
quatre chapitres budgétaires.
Les crédits du budget du commerce extérieur sont répartis
dans trois fascicules budgétaires :
- celui des services financiers contient les crédits mis à
la disposition des structures publiques d'appui au commerce extérieur
organisées autour de la direction des relations économiques
extérieures (DREE) et de ses services extérieurs en région
et à l'étranger ainsi que des organismes placés sous leur
tutelle : le Centre français du commerce extérieur (CFCE) et
l'Agence pour la promotion internationale des technologies et des entreprises
françaises (CFME-ACTIM).
- le fascicule des charges communes regroupe les crédits pour le
financement des garanties diverses, des études, des bonifications
d'intérêt ainsi que des interventions en faveur des PME ;
- enfin, le fascicule comptes spéciaux du Trésor contient le
compte 903-07 qui retrace les prêts du Trésor à des
Etats étrangers et à l'Agence française de
développement.
Les changements de nomenclature dans le projet de loi de finances pour 2000
modifient la répartition des chapitres budgétaires entre les
différents fascicules, puisque plusieurs chapitres sont
transférés des charges communes vers le fascicule des services
financiers. Les crédits consacrés au commerce extérieur
sont désormais essentiellement inscrits dans le fascicule
" Economie, finances et industrie ". En effet, seuls les
crédits correspondant aux garanties afférentes aux exportations
figurent dans le fascicule " Charges communes ", et les prêts
du Trésor sont enregistrés sur le compte spécial du
Trésor n° 903-07.
Budget du commerce extérieur pour 2000 (selon l'ancienne nomenclature)
CHAPITRE II
LE CONTEXTE ET LES ENJEUX INTERNATIONAUX
I. LE CONTEXTE INTERNATIONAL
A. LES EFFETS DE LA CRISE FINANCIERE SUR LE COMMERCE MONDIAL
1. Des résultats exceptionnels en 1997
Le commerce mondial a progressé à un rythme très soutenu en 1997, puisque les exportations de marchandises ont crû de 9,8 %, soit trois fois plus rapidement que la production mondiale. Cette expansion du commerce mondial s'explique en grande partie par le dynamisme économique du continent américain. La crise financière en Asie n'a eu en revanche qu'un impact limité sur la croissance du commerce mondial en 1997, car la dépréciation des monnaies ne s'est répercutée qu'avec retard sur les courants d'échanges.
2. La croissance du commerce mondial a ralenti en 1998
Après la progression exceptionnelle du commerce mondial
en
1997 (+ 10,5 %), l'année 1998 a marqué un net
ralentissement, avec une croissance de 3,5 %.
La crise financière des pays émergents d'Asie a en effet
entraîné une chute brutale des importations de cette zone, les
importations de l'Asie hors Japon diminuant de 3,6 % en volume, alors que
le taux de croissance moyen sur la période 1985-1996 atteint 13 %.
Le prix des importations ayant fortement baissé, la demande asiatique
s'est contractée de 17,5 % en valeur.
Les contraintes de financement externe des pays émergents se sont
renforcées en 1998 avec la crise russe. Or, l'ajustement de leur besoin
de financement externe passe par une contraction de leurs importations. Cet
enchaînement est renforcé par l'intervention du Fonds
monétaire international (FMI). En effet, dans le cadre des accords
conclu par le FMI, le modèle économétrique mis en oeuvre
vise à déterminer le volume d'importations permettant de
rééquilibrer la balance des paiements du pays
considéré. L'onde de choc commerciale s'est donc diffusée
au sein de l'économie mondiale.
La récession au Japon, et le recul de la demande d'importations des pays
de l'OPEP, liée à la baisse du prix du pétrole ont
également amplifié la faible croissance du commerce mondial.
La croissance des importations du continent américain et de l'Europe a
été plus faible qu'en 1997, mais a néanmoins soutenu le
commerce mondial en limitant les effets dépressifs de la crise asiatique
sur les échanges mondiaux.
3. Un bilan contrasté en 1999
En 1999,
la croissance du commerce mondial en volume ne devrait pas être plus
rapide que l'année précédente. Malgré la reprise en
Asie et l'exceptionnelle durée du cycle américain, l'ajustement
des soldes extérieurs des autres régions pèse en effet sur
la demande mondiale.
Le ralentissement de l'activité au sein de la zone euro au début
de l'année a également eu un impact négatif important.
Ainsi, les échanges en valeur entre la France et la zone euro au cours
du premier semestre 1999, se sont réduits de 4,1 % à
l'importation et de 3,7 % à l'exportation, par rapport au semestre
précédent. La demande en provenance des pays d'Amérique
latine est également en net ralentissement sur les premiers mois de
1999, en raison de la détérioration des perspectives
d'exportation de ces pays, liée essentiellement à la crise
brésilienne.
4. Vers une reprise du commerce mondial en 2000 ?
L'Asie
et les pays émergents devraient contribuer pour l'essentiel à
l'accélération du commerce mondial en 2000. La contribution des
Etats-Unis devrait se maintenir à un niveau élevé, compte
tenu de la vigueur de la demande intérieure.
Prenant acte de l'accélération continue de la croissance du
commerce mondial au cours de l'année 1999, l'OMC a
présenté, dans son rapport annuel pour 1999, des perspectives
très favorables pour le commerce mondial en 2000, qui pourrait
croître jusqu'à 6 ou 7 % en volume.
B. LES ENJEUX DES NÉGOCIATIONS DE L'OMC
1. Les contentieux commerciaux
L'organisation mondiale du commerce, née le
1
er
janvier 1995, est l'organisation responsable de la libéralisation et de
la supervision du commerce international. Sa principale originalité par
rapport au GATT (accord général sur le commerce et les tarifs
douaniers), est son organe de règlement des différends
commerciaux (ORD). Formé d'experts, il reçoit et instruit des
plaintes, et peut imposer des changements de politiques commerciales et
autoriser un Etat à imposer des sanctions à un autre, alors que,
dans le cadre du GATT, elles étaient laissées à la
discrétion des Etats.
En cas de plainte d'un Etat, des consultations sont d'abord engagées
pendant au moins soixante jours. Si aucun accord n'est trouvé, le
plaignant peut demander l'établissement d'un groupe spécial
(panel), dans les 45 jours, formé de trois experts indépendants,
qui dispose de 6 mois pour examiner des preuves, et communique son rapport aux
parties impliquées. En cas d'appel, un organe d'appel permanent se
saisit du litige. L'Etat désavoué doit mettre en oeuvre les
recommandations des experts dans un délai raisonnable fixé par
l'ORD, faute de quoi
un montant de sanctions peut être fixé par
les experts. Les modalités d'application des sanctions sont cependant
laissées au choix de l'Etat plaignant
.
Les Etats membres ont fait un large usage de l'ORD, puisque 182 demandes
de consultations ont été enregistrées depuis sa
création, dont 44 à l'initiative de pays en voie de
développement. Pour sa part, l'Union européenne a fait
45 demandes de consultation et a fait l'objet de 41 demandes de la
part de pays tiers, dont 11 visaient des pays autres que la France, tandis
que 2 visaient exclusivement la France. L'Union européenne s'est
également portée 37 fois partie tierce dans des
consultations entre d'autres membres de l'OMC.
Les demandes de consultation impliquant l'Union européenne et la France
ont donné lieu à 12 cas réglés par l'Organe de
Règlement des Différends (4 perdus par l'Union
européenne et 8 gagnés). Parmi les 23 cas
déposés en 1995, 1996 et 1997, 17 cas ont abouti soit à
une solution amiable acceptable pour l'Union européenne, soit à
un règlement dans d'autres enceintes que l'OMC, soit à une
procédure de panel gagnée par l'Union.
Les différends initiés par les Etats-Unis représentent
plus du tiers des plaintes adressées contre l'Union européenne.
La plupart de ces contentieux interviennent dans des domaines où les
deux partenaires ont des intérêts concurrents sur les
marchés mondiaux (dossiers agricoles, construction aéronautique,
acier notamment). Ils recouvrent généralement des divergences
d'appréciation sur certains principes du commerce international
(protection des consommateurs, principe de précaution, protection des
indications d'origine).
Le contentieux sur la banane, qui est entré dans sa phase finale au
début de l'année 1999, est particulièrement
intéressant, car il concerne un secteur où l'on constate une
intégration forte des filières d'importation et de distribution,
phénomène qui se développe pour l'approvisionnement de
certaines matières premières (en particulier l'acier, qui fait
également fréquemment l'objet de contentieux commerciaux), et
explique l'importance accordée par les parties à ce secteur.
Le régime communautaire d'importation, de vente et de distribution de
bananes a été condamné le 6 avril 1999, à
l'initiative de l'Equateur, avec le soutien des Etats-Unis et de la plupart des
pays producteurs d'Amérique latine. Cette décision a
autorisé les Etats-Unis à mettre en place des mesures de
rétorsion commerciales, sous la forme d'une majoration de 100 % de
certains droits de douane, pour un montant total de 191,4 millions de
dollars. La France est concernée par environ un tiers de ces mesures.
L'Union européenne doit donc réformer l'organisation commune du
marché de la banane, en se conformant aux règles de l'OMC pour
obtenir rapidement une levée des sanctions américaines, tout en
garantissant l'écoulement de la production communautaire et des pays
partenaires dans le cadre des accords Afrique Caraïbes Pacifique.
2. Un cycle de négociation difficile
Les
négociations dans le cadre du cycle du millénaire concerneront
davantage les politiques intérieures que les protections tarifaires,
à l'exception du secteur agricole, où les protections demeurent
élevées. Dès lors, les négociations porteront sur
les normes, les standards et les règles collectives, ce qui pose la
question du champ d'intervention de l'OMC. " L'agenda
incorporé " est centré sur la révision de l'accord
agricole et des accords sur la propriété intellectuelle et les
services.
La France est particulièrement concernée par l'évolution
de ces accords, puisque les exportations de produits à haute technologie
de services et les exportations agricoles constituent des secteurs où
elle dispose d'avantages comparatifs conséquents.
Les nouveaux sujets qui vont être abordés, qui concernent
l'investissement, la concurrence, et la transparence des marchés
publics, mais aussi la question des normes internationales dans les domaines de
l'environnement, de la protection sanitaire et des normes sociales, sont des
thèmes particulièrement sensibles pour les opinions publiques.
Les différends entre les Etats-Unis et l'Union européenne
apparaissent quant à l'étendue des négociations :
alors que l'Europe considère que l'ouverture d'un cycle large
conditionne l'équilibre de la négociation, notamment
vis-à-vis des pays en voie de développement, les Etats-Unis,
soutenus par les pays du groupe de Cairns, souhaitent limiter la
négociation à l'agriculture et aux services, ainsi qu'aux tarifs
industriels. La question des services est particulièrement sensible,
puisque l'Europe souhaite pouvoir défendre ses productions culturelles,
tandis que les Etats-Unis veulent progressivement aligner le régime
applicable aux services sur celui des biens et des marchandises, en imposant
une libéralisation des marchés nationaux.
La défense des droits sociaux fondamentaux constitue un autre sujet
majeur de désaccord au sein de l'OMC, cette fois entre les pays
développés et les pays en voie de développement. La France
a adopté une position offensive pour que l'Union européenne
propose, à Seattle, l'inscription de ce sujet au programme de l'OMC.
Les pays en voie de développement sont opposés à une
négociation commerciale sur les normes sociales, considérant que
ce sujet est un moyen pour les pays développés d'introduire des
obstacles non justifiés aux échanges. La France souhaite lever
cette crainte du protectionnisme en privilégiant une approche incitative
à la mise en oeuvre de sanctions commerciales. Un système de
préférence généralisé pourrait être
mis en oeuvre en faveur des pays qui progressent dans l'application des droits
sociaux fondamentaux.
Votre rapporteur se félicite de l'attitude non dogmatique, mais
ferme, adoptée par le gouvernement pour aborder ce nouveau cycle de
négociations. Il considère, en particulier, que la volonté
affichée par le gouvernement, d'associer la représentation
nationale et la société civile à l'évolution des
négociations, constitue un progrès sensible par rapport aux
cycles précédents. A cet égard, la création d'un
site internet spécifique consacré au cycle de négociation
de l'OMC sur le site du ministère de l'économie et des finances
constitue une initiative intéressante, permettant de mieux comprendre
les positions des différents pays.
II. LES BONS RÉSULTATS DU COMMERCE EXTÉRIEUR FRANÇAIS
De 1993 à 1996, le commerce extérieur français a dégagé un excédent situé entre 45 et 74 milliards de francs. En 1997, l'excédent a fortement progressé pour atteindre 164 milliards de francs. La contribution des échanges extérieurs à la croissance a été en moyenne de + 0,4 % entre 1990 et 1998, ce qui a contribué au soutien de l'activité dans une période de faible croissance .
A. LE COMMERCE EXTÉRIEUR FRANÇAIS EN 1998
En
1998, pour la septième année consécutive, le commerce
extérieur de la France a dégagé un excédent
,
qui
s'est élevé à 148 milliards de francs,
soit environ 1,6 % du produit intérieur brut. Ce solde fait suite
à l'excédent record enregistré en 1997, et constitue une
bonne performance, compte tenu des effets de la crise asiatique et de la
reprise de la demande intérieure.
Ce résultat s'explique notamment par le repli important du
déficit énergétique et par le maintien d'une bonne
compétitivité-prix des produits français, les exportateurs
compensant, par des efforts de marge, la hausse du taux de change du franc. Les
exportations ont augmenté de 6,7 % en volume, soit une progression
nettement supérieure à la croissance du commerce mondial
(3,5 %). Cependant, les exportations n'ont pas cessé de ralentir au
cours de l'année, en raison de la détérioration de
l'environnement international et du contexte de change défavorable
à la compétitivité des produits français.
1. Analyse géographique
Sur le plan géographique, l'évolution de notre commerce extérieur en 1998 a été contrastée. L'excédent commercial avec l'Union européenne est resté élevé (63,8 millions de francs), bien qu'en réduction du fait d'une croissance des importations de 10,8 %, contre une moindre croissance des exportations (7,9 %). Le déficit avec les autres pays de l'OCDE s'est réduit, mais pas pour tous les pays, puisque les ventes vers les Etats-Unis ont progressé de 20 %, alors que celles à destination du Japon ont diminué de 4 %. La crise asiatique s'est traduite par une forte dégradation du solde commercial avec les pays d'Asie en développement rapide, puisque les ventes françaises ont chuté de 17 %, tandis que les importations en provenance de ces pays, favorisées par l'évolution des changes, ont augmenté de 6,5 %. L'excédent est resté stable avec les pays de l'Est et a augmenté fortement avec le Moyen-Orient du fait de la chute des prix du pétrole. Enfin, les exportations vers les pays d'Afrique ont augmenté de 16 %.
2. Analyse sectorielle
Sur le
plan sectoriel, l'excédent des industries agro-alimentaires s'est
réduit après avoir atteint un niveau exceptionnel en 1997, du
fait de la crise en Asie et en Russie. Le déficit des biens de
consommation s'est accru de 11,5 milliards de francs, car la reprise de la
consommation intérieure a provoqué une hausse importante des
importations. Pour la même raison, et malgré une bonne performance
des constructeurs français à l'exportation, l'excédent en
matière d'automobiles a légèrement régressé.
Le solde des biens intermédiaires s'est dégradé de
17 milliards de francs, tandis que le commerce de bien d'équipement
dégage un excédent élevé, avec notamment un
excédent de 10 milliards de francs pour les
téléphones portables, et de 44 milliards de francs pour la
construction aéronautique.
La contribution négative du commerce extérieur à la
croissance s'est nettement amplifiée en 1998, avec l'entrée en
récession de la majeure partie des pays émergents, pour atteindre
-1,5 % en 1998.
La bonne performance du commerce extérieur français dans un
contexte de dégradation de la conjoncture internationale et de reprise
de la consommation intérieure souligne le caractère structurel de
l'excédent du commerce extérieur.
B. LES BONS RÉSULTATS OBTENUS EN 1999
Le
commerce extérieur de la France connaît un ralentissement en 1999.
En 1999, la croissance de la demande mondiale adressée à la
France devrait ralentir pour la deuxième année
consécutive, passant de 5,9 % à 3,8 % en moyenne
annuelle. Cette diminution est due à la faible croissance de la demande
au sein de la zone euro en début d'année, compensée
partiellement par la reprise sur le continent asiatique. Le redressement de la
demande en Europe au cours de l'année devrait cependant conduire
à une amélioration sensible de la demande mondiale
adressée à la France.
La structure géographique des échanges de la France explique le
déphasage de la demande mondiale qui lui est adressée avec
l'évolution du commerce mondial. En 1998, la France était apparue
relativement épargnée par rapport aux évolutions
mondiales, car elle avait bénéficié de
" l'effet-tampon " du commerce intra-européen, et de la
conjoncture favorable de ses principaux partenaires dans le reste du monde. En
1999, la France subit au contraire l'effet amplificateur du ralentissement
conjoncturel européen de l'hiver, puisque deux tiers de ses exportations
sont orientées vers des pays européens. La baisse de
l'excédent serait également due à la vigueur de la demande
intérieure, entraînant une forte détérioration de
l'excédent manufacturier, et d'une augmentation du déficit
énergétique, liée à la hausse des prix du
pétrole.
La reprise anticipée de la croissance en Europe remet cependant en cause
les prévisions du début de l'année 1999. Ainsi, sur les 9
premiers mois de l'année ; l'excédent commercial de la
France s'élève à 95,4 milliards de francs,
inférieur de 14 milliards de francs seulement à celui de la
même période en 1998. Le Secrétaire d'Etat au commerce
extérieur a indiqué que l'excédent devrait se situer aux
alentours de 110 milliards de francs en 1999, résultat
" beaucoup mieux que ce qu'on avait envisagé du fait des effets
décalés des crises asiatiques en début
d'année ".
La compétitivité-prix de la France s'est améliorée
au cours du premier semestre 1999, du fait de l'évolution des changes,
de la maîtrise des coûts salariaux, et de la croissance des prix
à la consommation globalement inférieure à celle de
l'ensemble de ses concurrents.
Les parts de marché en volume de la France sont en légère
hausse, passant de 9,7 % au deuxième semestre 1998 à
9,8 % au premier semestre 1999. Elles se situent à un niveau
historiquement élevé, suite à une progression continue
depuis le premier semestre 1997.
C. DES PERSPECTIVES FAVORABLES POUR 2000
Les exportations françaises devraient progresser sensiblement en 2000 (entre 5 et 6 % selon les estimations), à la faveur de la reprise en Europe continentale. Les importations accéléreraient également, de sorte que la contribution des échanges extérieurs à la croissance serait nulle en 2000 d'après l'OCDE, après avoir été négative en 1999. Le solde de la balance commerciale devrait augmenter considérablement, pour s'établir entre 152 et 154 milliards de francs selon les prévisions.
CHAPITRE III
LA MODERNISATION AU SERVICE DE L'EXPANSION
ECONOMIQUE
Inscrits
au budget des services financiers, les crédits destinés au
service de l'expansion économique s'élèvent, à
structure constante, à 1,43 milliards de francs, en hausse de
9,1 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1999. Cette
augmentation s'explique par l'augmentation des dépenses en personnel et
par une dotation de crédits exceptionnelle pour l'organisation de
l'exposition universelle de Hanovre en 2000.
Cet ensemble recouvre :
- d'une part, les structures du service de l'expansion économique
dirigé par la direction des relations économiques
extérieures -DREE- (
les postes d'expansion économique et les
directions régionales du commerce extérieur
) ;
- d'autre part, les organismes parapublics (Centre français du
commerce extérieur -
CFCE
- et Agence pour la promotion
internationale des technologies et des entreprises françaises
CFME
-
ACTIM)
.
I. LA MODERNISATION DU RÉSEAU DES POSTES D'EXPANSION ECONOMIQUE
Le
budget de l'expansion économique (titres III et V) pour 2000 voit ses
crédits augmenter de 3,1 % pour atteindre 1,07 milliard de
francs.
Les dépenses de personnel augmentent de 4,75 %, tandis
que les crédits affectés au matériel et les
dépenses en informatique stagnent, et que les dépenses
immobilières sont réduites de 25 %.
les dépenses en personnel augmentent de 4,75 % pour
atteindre 811,56 millions de francs.
Cet accroissement significatif est lié à plusieurs facteurs.
-
d'une part, la politique de réduction des effectifs se
poursuit,
avec la suppression de 29 emplois de catégorie C, et
la création de 19 emplois de contractuels de la même
catégorie.
Cette mesure de suppression de 10 emplois
constitue une économie de 4,15 millions de francs.
- d'autre part, 40,6 millions de francs sont consacrés au
financement des différentes revalorisations des
rémunérations publiques. Il s'agit de :
l'ajustement de la ligne indemnité de résidence pour tenir compte
de l'effet change-prix : 15 millions de francs ;
le versement d'une indemnité compensatrice à l'application de la
contribution sociale généralisée sur les
indemnités : 4,37 millions de francs ;
la consolidation sur le chapitre cotisations sociales de besoins couverts
traditionnellement par des transferts en gestion : 13 millions de
francs ;
les ajustements correspondant à l'inscription en loi de finances pour
1999 de l'ensemble des primes auparavant inscrites sur un fonds de
concours : 2,4 millions de francs ;
les ajustement dus à l'augmentation du point fonction publique et au
GVT ;
A. UN EFFORT IMPORTANT DE RATIONALISATION DU RÉSEAU
1. La poursuite du redéploiement des moyens de la direction des relations économiques extérieures
a) la réduction des effectifs
La
direction des relations économiques extérieures (DREE) s'est
engagée, à partir de 1991, dans un programme pluriannuel de
réduction de ses effectifs budgétaires.
Ce programme s'est traduit par trois plans triennaux de suppressions d'emplois
(1991-1993, 1994-1996 et 1997-1999) qui ont porté sur 20 % des
effectifs du réseau de l'expansion économique à
l'étranger.
Le dernier plan a conduit à une diminution de 5,35 % des emplois et
une diminution de 2,95 % des dépenses en personnel. Ce plan s'est
accompagné de mesures d'économie sur les moyens de fonctionnement
de la DREE permettant une économie nette de 9,28 % en trois ans,
hors dépenses d'informatique.
Le secrétariat d'Etat au commerce extérieur a obtenu, en
contrepartie, l'exonération de toute régulation ou taxation
budgétaire et un retour, en crédits de fonctionnement, de la
moitié des économies générées par les
suppressions d'emplois.
Evolution des effectifs budgétaires (y compris les
CSNA) depuis 1990
|
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
PLF 2000 |
Effectif |
1.764 |
1.709 |
1.617 |
1.541 |
1.506 |
1.486 |
1.476 |
1.447 |
1.428 |
1.408 |
1.398 |
Suppressions |
|
55 |
92 |
76 |
35 |
20 |
10 |
29 |
19 |
20 |
10 |
Cumul |
|
55 |
147 |
223 |
258 |
278 |
288 |
317 |
336 |
356 |
366 |
% n/n-1 |
|
-3,12 |
-5,38 |
-4,70 |
-2,27 |
-1,33 |
-0,67 |
-1,96 |
-1,31 |
-1,40 |
-0,70 |
% par rapport à 1990 |
|
-3,12 |
-8,33 |
-12,6 |
-14,6 |
-15,8 |
-16,3 |
-18 |
-19 |
-20,2 |
-20,7 |
(source : Direction des relations économiques
extérieures)
A compter de 1993, le nombre d'agents recrutés en droit local a
été réduit, tandis que les crédits correspondants
ont été augmentés, ce qui a entraîné une
revalorisation moyenne de 65 % des rémunérations
versées à ces agents entre 1993 et 1998. Cette politique a permis
la fidélisation d'une main d'oeuvre locale qualifiée et
parfaitement intégrée aux équipes des postes d'expansion
économique.
Le redéploiement d'effectifs entrepris pour adapter le réseau des
PEE à l'évolution de l'économie mondiale a
été entrepris en 1996, dans le cadre de la réforme de
l'Etat. Une partie des moyens du réseau dans les pays de l'OCDE a
été ainsi redéployée vers les économies
émergentes afin d'y renforcer la présence des entreprises
françaises, dont les parts de marché sont souvent très
inférieures à celles de nos principaux concurrents. Entre 1996 et
1999, 213 emplois nouveaux ont été créés dans les
pays émergents où des implantations supplémentaires ont
été installées. Ce mouvement a été rendu
possible par la diminution des effectifs dans l'OCDE (- 195) et en Afrique (-
71), avec la fermeture de 12 sites dans ces deux zones. A l'issue de cette
réforme, les effectifs localisés dans les pays émergents
sont passés de 28 % à 40 %, et ceux des pays de l'OCDE,
de 42 % à 30 %.
Evolution des effectifs du réseau de la DREE par
zone
géographique
Régions |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Europe |
610 |
588 |
539 |
505 |
468 |
457 |
PECO |
182 |
184 |
189 |
204 |
210 |
222 |
Afrique |
364 |
322 |
310 |
313 |
307 |
289 |
Moyen-Orient |
190 |
186 |
189 |
188 |
188 |
197 |
Asie |
392 |
403 |
413 |
430 |
442 |
437 |
Amérique du nord |
196 |
187 |
172 |
171 |
158 |
159 |
Amérique centrale |
46 |
46 |
43 |
43 |
40 |
44 |
Caraïbes |
15 |
15 |
15 |
18 |
21 |
22 |
Amérique du sud |
135 |
137 |
140 |
145 |
154 |
155 |
Pacifique |
47 |
45 |
44 |
46 |
39 |
36 |
TOTAL |
2.177 |
2.113 |
2.054 |
2.063 |
2.027 |
2.018 |
(source : Direction des relations économiques
extérieures)
La réduction et le redéploiement des effectifs s'est
accompagné par une formation accrue et par le recrutement d'experts
(ingénieurs, juristes, fiscalistes) plutôt que de
généralistes.
Enfin, un corps d'attachés commerciaux est créé pour
accueillir les agents titularisés dans le cadre de la titularisation des
agents contractuels de catégorie A. 104 emplois de contractuels de
catégorie A sont ainsi supprimés dans le projet de budget pour
2000, et autant d'emplois d'attachés commerciaux sont
créés. Les effectifs des agents contractuels employés dans
les services de l'expansion économique à l'étranger seront
donc ramenés à 735 en 2000 contre 849 en 1999.
b) la rationalisation du réseau
Le
réseau de la Direction des relations économiques
extérieures (DREE) à l'étranger est constitué de
162 postes d'expansion, mais les nombreuses fermetures, et, plus rarement,
ouvertures de postes, témoignent d'un souci de rationalisation et
d'adaptation du réseau de la DREE à l'étranger.
Parallèlement à la diminution des effectifs, un resserrement
global du dispositif a donc été opéré afin de tenir
compte des évolutions du commerce international. Ainsi, entre 1993 et
1998, 26 postes d'expansion ont été fermés et 7 nouveaux
postes ont été ouverts. Les fermetures de postes ont
été concentrées en Europe (9 fermetures) et en Afrique
(12 fermetures), tandis que les ouvertures ont concerné surtout
l'Europe centrale et orientale (2 ouvertures) et la zone Caraïbes
(2 ouvertures). Ces évolutions marquent le souci constant d'adapter
le réseau aux évolutions du commerce mondial.
Ouvertures et fermetures de postes de 1993 à
1999
Année |
créations de postes |
fermetures de postes |
1993 |
|
Séville
|
|
|
Bologne
|
|
(Abuja)
|
Manchester
|
|
Bakou
|
Porto
|
1997 |
(Port au Prince)
|
Papeete
|
|
(Detroit)
|
Gaborone
|
|
(Dakar)
|
Djibouti
|
Remarque : les postes entre parenthèses sont des antennes de postes
existants
L'effort d'adaptation du réseau s'est accompagné de mesures de
modernisation importantes des moyens d'informatisation, de mise en
réseau, et de communication.
La direction a considérablement modifié ses méthodes de
travail afin d'adapter son offre de services aux demandes des entreprises
françaises. L'introduction de la facturation des prestations a permis
une standardisation des produits proposés aux entreprises et a permis
une concentration des moyens sur les demandes motivées de la part des
exportateurs.
La direction s'engage également dans une démarche qualité
qui trouve son aboutissement dans l'obtention de la
certification " ISO
9001 " pour l'ensemble les postes d'expansion économique, preuve
d'une volonté de se mettre aux standards des entreprises
. Les
premiers postes devraient obtenir la certification au cours de l'année
2000, et l'ensemble des PEE, des DRCE et de l'administration centrale devraient
bénéficier de ce " label qualité " à la
fin de l'année 2001.
2. La recherche d'un rapprochement avec les autres réseaux publics français
Le
remodelage de la carte du réseau s'est accompagné, lorsque cela
était possible, d'un rapprochement avec les autres réseaux
publics français à l'étranger : extension des
missions économiques et financières regroupant PEE et agence
financière, et mise en place de postes communs entre PEE et consulats.
Il y a maintenant 6 missions économiques et financières, à
Rabat, Tunis, New Delhi, Brasilia, Pékin et Moscou. De plus, en 1998,
deux nouveaux postes mixtes avec le ministère des affaires
étrangères ont été créés à
Dubaï et Vancouver, s'ajoutant aux postes mixtes d'Atlanta, Miami, Houston
et Osaka. Ces rapprochements ont permis de dégager une forte synergie
fonctionnelle et des économies de moyens significatives, bien que
limitées par la séparation institutionnelles des
différentes structures.
Un rapprochement entre les réseaux à l'étranger de la
DATAR et des postes d'expansion économiques est également
à l'étude actuellement.
3. La modernisation de la gestion du réseau
Les
frais de fonctionnement courant sont maintenus dans le projet de budget pour
2000, après une diminution régulière dans le cadre du
contrat triennal 1996-1999 passé avec la Direction du budget.
Le réseau de l'expansion économique s'est engagé dans une
recherche de rationalisation de la dépense publique, en mettant en place
dès 2000, un projet fondé sur une approche pluriannuelle et
globalisée des dépenses.
La signature d'un contrat d'objectifs et de moyens avec la Direction du Budget
pour la période 2000-2002, entraîne la création d'une
dotation globale contractuelle qui rassemble les crédits du
réseau de l'expansion économique dans quatre chapitres distincts
inscrits sur le fascicule budgétaire " économie, finances et
industrie ", qui s'intitulent :
• " Rémunérations, cotisations et prestations
sociales ",
• " Indemnités ",
• " Fonctionnement courant (y compris informatique et crédits
de personnel de droit local) ",
• " Investissement " (immobilier).
Les dépenses d'investissement des postes sont réduites de
25 %, tant en autorisations de programmes qu'en crédits de
paiement. Ces crédits permettront cependant de faire face aux
dépenses pour les travaux d'entretien et de rénovation du parc
existant, soit 10 millions de francs par an, ainsi que de financer
certaines opérations de regroupement avec les chancelleries
diplomatiques.
Les crédits d'informatique bénéficient d'une dotation
annuelle de 24 millions de francs pour les budgets 1999, 2000 et 2001, qui
permettra de faire face au renouvellement des équipements et au
développement de l'intranet de la DREE.
En contrepartie de ces diminutions des dotations, le réseau
bénéficie de l'exonération de toute régulation et
de tout gel sur les trois années.
L'avantage d'une dotation dont le montant est connu à l'avance
compensera les diminutions de crédits, du fait d'une meilleure gestion
prévisionnelle et de l'absence " d'encaisses de
précaution " de la part des postes d'expansion économique.
De plus, la plus grande fongibilité des crédits permettra
d'améliorer le taux de consommation des crédits. Enfin, les
crédits de fonctionnement feront l'objet de reports automatiques, et les
décrets de virement à l'intérieur de la dotation
contractualisée seront possibles, renforçant ainsi la souplesse
d'utilisation des crédits.
Votre rapporteur souligne le caractère précurseur des
réformes engagées pour permettre une gestion optimale et
économe de l'argent public.
B. LA RESTRUCTURATION DES ORGANISMES D'APPUI AU COMMERCE EXTÉRIEUR
Le
montant global des dotations aux organismes d'appui au commerce
extérieur, pour 2000 s'élève à 357 millions de
francs contre 270 millions de francs en 1999, soit une progression de
32,2 %. La totalité de cette hausse est cependant due à la
dotation de 115 millions de francs inscrite au chapitre 42-80
(expositions internationales), destinée à financer le pavillon
français à l'exposition universelle de Hanovre en l'an 2000, dont
le coût total s'élève à 150 millions de francs.
Votre rapporteur souligne le faible coût de la participation
française à l'exposition universelle de Hanovre en comparaison de
celui de l'exposition à Séville en 1992 (350 millions de
francs). L'économie réalisée est liée au montage
financier retenu, le bâtiment devant être réutilisé
par une entreprise française à l'issue de cette exposition.
Si l'on ne prend pas en compte cette dotation, les crédits
affectés aux organismes d'appui au commerce extérieur sont en
légère baisse, soit 242 millions de francs contre 245
millions de francs en 1999.
1. La baisse tendancielle des ressources du CFCE
Les
moyens destinés au Centre français du commerce extérieur
(CFCE) diminuent de 2,4% (- 3 millions de francs) pour s'élever
à 125 millions de francs en 2000. La baisse de cette dotation
résulte des économies dégagées par la
réforme du CFCE, et n'affecte pas ses moyens d'action.
La majeure partie de l'activité du CFCE correspond à un travail
continu de collecte, d'analyse, de référencement et de diffusion
d'informations, à travers plusieurs canaux.
Indicateurs d'activité du CFCE
type d'activités |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
%* |
Séminaires et réunions " Carrefour Iéna International " ( participants) |
6.098 |
6.180 |
5.544 |
5.118 |
5.526 |
- 9,4 |
Etudes et publications (ouvrages vendus) |
27.225 |
28.283 |
39.496 |
52.089 |
48.107 |
+ 76,7 |
Bulletins sectoriels (abonnés) |
2.487 |
2.419 |
2.240 |
2.299 |
2.970 |
+ 19,4 |
Renseignements réglementaires (abonnés) |
439 |
498 |
696 |
761 |
864 |
+ 96,8 |
Pl@net export (abonnés) |
|
|
|
200 |
500 |
- |
contacts directs avec les entreprises |
53.497 |
47.968 |
49.741 |
45.390 |
47.510 |
- 11,2 |
* variation 1999/1994
Le CFCE s'oriente vers une organisation de travail et un système
d'information basé sur la numérisation de l'ensemble de
l'information collectée et de son indexation spécialisée.
Afin de renforcer l'effet réseau et la solidarité entre les PEE
et le CFCE, trois séries de mesures nouvelles ont été
mises en place en 1999.
La mise en place d'un catalogue commun d'information et de prospection entre
les PEE et le CFCE, à l'intérieur duquel chaque produit est bien
défini, répond à deux nécessités :
- simplifier et élargir les relations avec la clientèle en
lui présentant l'offre du réseau public sous la forme d'une gamme
de produits et de prestations resserrée et cohérente
- favoriser les synergies et les solidarités au sein du
réseau pour fournir, aux meilleures conditions de qualité et de
rapidité, les appuis nécessaires aux entreprises.
La globalisation de la facturation issue du catalogue commun, conduit à
un nouveau mécanisme de répartition entre les PEE et le CFCE. Il
se fonde sur la consolidation de la facturation, tous produits et prestations
confondus, avec un partage à parité du chiffre d'affaires
lorsqu'il peut être ventilé par pays. Lorsqu'il ne peut pas
être ventilé par pays, il est réparti à hauteur de
80 % vers le CFCE et 20 % vers la DREE, pour financer les
dépenses d'intérêt général du réseau.
Ce nouveau dispositif devrait aboutir, selon les prévisions du budget
primitif pour 1999, à un transfert de 4,5 millions de francs en
faveur des PEE. En contrepartie, ceux-ci assument une partie de leurs frais de
documentation et les frais de déplacement de leurs agents en France.
La nouvelle comptabilité analytique du CFCE est devenue un instrument de
"reporting" pour l'ensemble du réseau, puisque les écritures
comptables sont désormais passées sur des comptes à
entrée géographique, qui retracent l'ensemble des
opérations réalisées avec chaque pays.
Une nouvelle approche clientèle est développée afin de
proposer aux entreprises, en particulier aux PME, une offre de qualité
qui réponde à leurs besoins. Le plan mis en oeuvre s'articule
autour d'une action marketing professionnalisée pour mieux cerner les
besoins et les attentes des clients, et d'une démarche commerciale
dynamisée, avec une équipe formée aux techniques de vente,
et grâce à des sous-traitants spécialisés, notamment
en matière de télévente. Cette action commerciale vise
à sensibiliser le plus grand nombre d'entreprises, en particulier les
PME-PMI, et à fidéliser la clientèle grâce,
notamment, à l'amélioration du démarchage.
2. L'insuffisance des moyens du CFME-ACTIM
L'Agence
pour la promotion internationale des technologies et des entreprises
françaises (CFME-ACTIM) a pour mission de réaliser et de
coordonner toutes les actions de promotion destinées à
préparer et à favoriser le développement international des
entreprises françaises (notamment les actions de coopération
technique, industrielle et commerciale, de gestion des coopérants du
service national en entreprise, et celles s'exerçant par le biais des
foires, salons et manifestations internationales ou nationales à
l'étranger).
L'appui du CFME-ACTIM est prioritairement apporté aux PME-PMI, puisque
78 % des 2.808 entreprises utilisatrices des prestations du CFME-ACTIM en
1998 ont un chiffre d'affaires inférieur ou égal à
400 millions de francs, et 69,5 % ont un chiffre d'affaire
inférieur à 200 millions de francs.
Le CFME-ACTIM a par ailleurs cherché à adapter ses produits aux
spécificités des PME. 52 % des entreprises utilisant la
procédure des CSNE ayant un chiffre d'affaires inférieur ou
égal à 400 millions de francs, le CFME-ACTIM a mis en place
un dispositif permettant à plusieurs entreprises de petite taille de
recruter un CSNE à temps partagé afin d'en répartir le
coût.
a) Le bilan de l'activité du CFME-ACTIM en 1998
En 1998,
le CFME-ACTIM a maintenu une activité soutenue en dépit des
perturbations financières et économiques mondiales, en
réalisant 155 actions de promotion collectives, dont 4 expositions
françaises (en Indonésie, au Japon, aux Philippines et en
Russie), 88 sections françaises dans les salons
spécialisés, 34 colloques et tables-rondes à
l'étranger, et 29 sessions d'information technique en France, dont 6
programmes de formation à la gestion en économie de marché
réalisés pour la CEI et la Chine. Les expositions et salons ont
entraîné 2.041 exposants français sur environ 40.000
mètres carrés aménagés. Les colloques ont
concerné 6.200 auditeurs à l'étranger et les sessions ont
permis de recevoir en France 400 spécialistes étrangers. L'action
presse a également permis la diffusion de 296 communiqués, ainsi
que 60 articles et dossiers sur des réalisations françaises
plus générales. Enfin, 204 personnalités
étrangères ont également été invitées
à la demande des PEE, des ministères, de la DREE ou des
entreprises.
Les perturbations économiques et financières ont cependant
limité le nombre d'exposants aux expositions de Jakarta et Moscou, et
ont conduit à l'annulation d'une quinzaine de sections collectives dans
des salons spécialisés. Cependant, l'Asie est restée la
première zone d'intervention, avec 35 % des opérations
collectives, suivie de l'Amérique latine (17 %) et de l'Europe
centrale et orientale.
Bilan de l'activité du CFME-ACTIM en 1997 et
1998
|
1997 |
%* |
1998 |
%* |
Opérations de promotion collective :
|
|
|
|
|
réception de professionnels étrangers |
311 |
11,43 % |
302 |
10,75 % |
services des bureaux de presse |
330 |
12,12 % |
463 |
16,49 % |
procédure de soutien SIDEX |
167 |
6,14 % |
212 |
7,55 % |
CSNE |
932 |
34,24 % |
972 |
34,62 % |
Participation à des foires et salons |
1.335 |
49,04 % |
1.206 |
42,95 % |
Nombre total d'entreprises utilisatrices |
2.722 |
- |
2.808 |
- |
(source : secrétariat d'Etat au commerce
extérieur)
(*) : remarque : les entreprises peuvent
avoir bénéficié de plusieurs produits, ou avoir
utilisé plusieurs fois un même produit.
b) Le programme d'action du CFME-ACTIM en 1999
Le
budget initial du CFME-ACTIM pour l'année 1999 se caractérise par
une
dotation de l'Etat en diminution de 9 millions de francs
, qui ne
représente plus que 42 % des recettes de l'organisme, et des
recettes propres en augmentation, qui représentent un peu plus de
56 % du budget total. Les dépenses de fonctionnement se
stabilisent, tandis que les dépenses opérationnelles augmentent
de 2,3 %, après une hausse de 10 % en 1997.
Le programme pour 1999 se caractérise par une augmentation du nombre
d'opérations (201), qui bénéficie à des zones en
forte croissance et traduit une intensification de la demande des entreprises
sur les marchés émergents. Un rééquilibrage est
cependant opéré entre les activités de foires et salons et
les opérations de coopération technique (colloques, sessions en
France ou sessions de longue durée). Ces dernières sont
privilégiées car elles permettent d'assurer une veille sans
investir massivement, pour des pays difficiles d'accès tels que l'Asie
actuellement.
La répartition du programme traduit l'intérêt des
entreprises françaises pour les zones à forte croissance :
- l'Asie représente, avec 73 opérations, 36 % du
programme pour 1999. Un effort particulier est porté sur la Chine
(21 opérations) et l'Inde (11 opérations, dont la tenue
d'une grande opération française à Delhi en
décembre 1999) ;
- l'Afrique voit le nombre d'opérations renforcé, avec
16 opérations, dont une grande exposition en Côte d'Ivoire,
contre 9 en 1998 ;
- les pays d'Europe centrale et orientale (PECO) accueillent
27 opérations, dont une grande exposition à Poznan, contre
18 en 1998 ;
- les pays du Proche et du Moyen Orient accueillent
17 opérations, dont une grande exposition au Caire, contre 13 en
1998.
- l'Amérique latine représente 12 % du total, soit un
nombre d'opérations stable, avec un effort particulier au Brésil
(10 opérations)
- au sein de l'OCDE, l'Union européenne accueille
16 opérations contre 10 en 1998, et les Etats-Unis accueillent
15 opérations.
Un accent particulier est mis sur les domaines de l'information, de la
communication, et du multimédia. La programmation marque le maintien
d'une présence élevée dans les secteurs où l'offre
française se caractérise par la maîtrise de technologies
avancées, et la stabilité du nombre d'opérations dans le
secteur des biens de consommation.
Les crédits attribués à l'Agence pour la promotion
internationale des technologies et des entreprises françaises,
née de la fusion du Comité français des manifestations et
économiques (CFME) et de l'Agence pour la coopération technique
industrielle et économique (ACTIM), sont stabilisés en 2000,
après une baisse sensible en 1999, et s'établissent à
116,39 millions de francs.
La programmation pour l'année 2000 prévoit un volume
d'activité stable de 199 opérations, avec une poursuite de la
diminution des participations collectives dans les foires et salons au profit
d'opérations moins " lourdes ". Quatre grandes
opérations sont prévues, en Turquie, Hongrie, Corée du sud
et en Colombie. La répartition géographique est marquée
par une légère diminution du nombre d'opérations en Asie
et une forte baisse en Afrique, en raison du manque d'intérêt
manifesté par les entreprises françaises. En revanche, les
demandes sont fortes pour les PECO, le Proche et le Moyen Orient, ainsi que
pour les pays de l'OCDE.
La répartition sectorielle souligne la
décrue des opérations dans le secteur agro-alimentaire, et la
poursuite de l'effort en faveur des technologies de l'information et de la
communication
.
Dotation du CFME-ACTIM entre 1990 et 2000
Plusieurs contraintes financières pèsent
cependant sur
le CFME-ACTIM, notamment le coût de la réduction du temps de
travail à 35 heures, et l'incertitude importante concernant les
recettes des CSNE. La mise en place d'un mécanisme de sauvegarde en cas
de perte dépassant un certain seuil devrait permettre de limiter ce
dernier facteur.
La gestion du CFME-ACTIM pour l'année 1999 a été
difficile, du fait de la diminution du nombre de CSNE au cours du premier
semestre, entraînant une perte de ressources de 8 millions de francs.
Votre rapporteur souligne que la mise en place de la procédure de
volontariat civil ne permettra sans doute pas de garantir le niveau de
ressources actuel, du fait de la montée en puissance progressive de
cette nouvelle procédure, ainsi que sa dépendance
vis-à-vis de la situation du marché du travail des cadres.
Le versement d'une subvention complémentaire de 20 millions de
francs au CFME-ACTIM dans le cadre de la loi de finances rectificative pour
1999 répond à un réel besoin, pour permettre à
l'organisme de reconstituer sa trésorerie. Cependant, une
visibilité des ressources à moyen terme serait souhaitable.
Votre rapporteur s'interroge cependant sur les causes de la restriction des
financements publics pour soutenir la présence des entreprises
françaises dans le cadre des manifestations commerciales à
l'étranger, qui sont largement inférieurs à ceux des
autres pays de l'Union européenne. D'après les informations
recueillies par votre rapporteur, les principaux pays de l'Union
européenne consacrent en effet entre 2 et 10 fois plus de ressources
pour développer la présence des entreprises nationales dans les
foires et salons, et permettent ainsi à davantage d'entreprises de
participer à des salons à l'étranger.
Votre rapporteur considère que la présence des PME
françaises dans les manifestations commerciales à
l'étranger doit être davantage encouragée par l'Etat, car
elle constitue le meilleur moyen pour trouver des partenaires industriels et
commerciaux dans les pays où ces entreprises souhaitent s'implanter.
3. Le projet de regroupement physique des deux organismes
Le
projet de regroupement physique du CFCE et du CFME-ACTIM, envisagé
depuis quatre années, est particulièrement porteur en terme de
synergies opérationnelles. Une décision pourrait être prise
dans les six prochains mois. La proposition la plus avancée concerne un
immeuble qui doit être édifié dans la ZAC de " Paris
Seine rive gauche ", à proximité de la Bibliothèque
François Mitterrand, pouvant accueillir 650 personnes.
Certains dispositifs logistiques et des passations de marchés sont
d'ores et déjà effectués en commun par les deux organismes
(l'accueil téléphonique et voyages notamment).
Votre rapporteur souligne les avantages d'un regroupement
, qui
permettrait :
- un rapprochement entre les organismes d'appui au commerce
extérieur et leur ministère de tutelle ;
- des économies de fonctionnement ;
- le développement des synergies entre les deux organismes, et
à terme, une plus grande fongibilité des crédits ;
- une meilleure lisibilité et une meilleure accessibilité
pour les entreprises françaises, avec, à terme, un
" interlocuteur unique " pour la promotion des exportations des
entreprises françaises.
CHAPITRE IV
LA RÉORIENTATION DES PROCÉDURES DE SOUTIEN AU
COMMERCE EXTÉRIEUR
Les PME jouent un rôle essentiel dans l'économie française, puisqu'elles occupent l'essentiel de la main d'oeuvre salariée (environ 16,5 millions de personnes), et créent plus d'emplois que les grandes entreprises. Elles souffrent cependant d'un problème de taille critique par rapport à leurs concurrentes étrangères, et restent de ce fait davantage orientées vers des secteurs relativement peu exportateurs. Les PME françaises sont en effet assez peu implantées à l'étranger, puisqu'elles ne représentent que 14 % des filiales françaises à l'étranger et 5 % des effectifs totaux, avec environ 125.000 salariés.
A. LA RÉORGANISATION DES MOYENS EN FAVEUR DES PME
Le
projet de budget pour 1999 a modifié sensiblement la structure des aides
aux PME, avec le remplacement du Comité de développement
extérieur (CODEX) par un nouveau volet du Fonds d'études au
secteur privé (FASEP) nommé " Appui au secteur
privé ". L'année 2000 marque la disparition des
crédits du CODEX, une réduction importante des autorisations de
programme du FASEP, et une stabilisation de ses crédits de paiement.
Pour 2000, les principaux dispositifs d'appui aux entreprises mobilisent
333,25 millions de francs, soit une hausse de 3,5 % par rapport
à 1999.
Les crédits qui figurent dans le tableau ci-dessous sont inscrits au
budget des charges communes (chapitres 14-01) et des services financiers
(64-00). Ce dernier chapitre a été transféré du
fascicule des charges communes afin d'améliorer la lisibilité des
documents budgétaires.
1. L'assurance-prospection
Le
montant retenu pour l'assurance-prospection dans le projet de loi de finances
pour 2000 s'élève à 290 millions de francs, en
augmentation de 9,4 % par rapport à 1999.
Cette hausse vise à adapter la dotation initiale des crédits aux
besoins réels, et se justifie essentiellement par la baisse du niveau
des reversements attendus de la part des entreprises exportatrices. Il convient
de rappeler que cette dotation est à caractère évaluatif,
ce qui avait conduit à une surévaluation quasi
systématique en loi de finances initiale jusqu'en 1998.
*prévisions
Sous trois formes différentes, l'assurance prospection aide
l'exportateur à faire face à ses dépenses de prospection
sur les marchés étrangers et l'indemnise en cas d'insuccès
commercial. Elle procure donc à la fois un allègement de
trésorerie et une assurance contre l'échec :
-
l'assurance-foire
permet de couvrir, à hauteur de
65 %, les frais engagés par une entreprises dans une manifestation
commerciale à l'étranger, les salons ayant lieu dans l'Union
européenne étant exclu de ce dispositif, même si depuis
1997, certaines dérogations sont apportées pour des
manifestations dans l'Union européenne et en France. Cette
procédure rencontre un vif succès auprès des entreprises,
notamment les plus petites d'entre elles. Sa clientèle est en effet
constituée à 90 % de sociétés réalisant
un chiffre d'affaires inférieur à 100 millions de francs. En
1998, 745 contrats ont été signés contre 941 en 1997.
L'assurance foire représente 42,6 % du nombre des contrats
d'assurance prospection signés.
-
l'assurance prospection simplifiée
est une aide
forfaitaire au repérage de débouchés porteurs dans les
pays de l'Union européenne. En 1998, cet outil représente
40,4 % des contrats signés. L'assurance prospection
simplifiée est réservée aux sociétés de
moins de 300 millions de francs de chiffre d'affaire, et plus de la
moitié des entreprises bénéficiaires de ce type de contrat
réalise un chiffre d'affaires inférieur à 10 millions
de francs.
-
l'assurance prospection normale
concerne des zones plus
lointaines. En 1998, ce produit a représenté 17 % des
contrats conclus. 80 % des entreprises auxquelles un contrat de cette
nature a été délivré ont réalisé un
chiffre d'affaires inférieur à 100 millions de francs.
En 1998, 2.263 PME ont demandé à bénéficier de
ces procédures, et 1.750 contrats ont été
signés (contre 2.081 en 1997 et 1.728 en 1996), dont 90 %
concernent des PME dont le chiffre d'affaires est inférieur à
100 millions de francs.
L'assurance-prospection et l'assurance-foire ont enregistré un
léger ralentissement en 1998, du fait d'un contexte international moins
favorable aux exportations et de la vigueur de la demande intérieure,
qui encourage le repli sur le marché national.
Les entreprises ont pris l'initiative de se redéployer vers le continent
américain et l'Europe, sans délaisser l'Asie, puisque la Chine et
le Japon figurent encore en 1998 parmi les 10 destinations les plus
prospectées. En termes d'exportations déclarées, en
assurance prospection et en assurance foire, l'Asie est demeurée la
première zone, malgré une légère baisse. Il
convient de préciser que les retombées de la prospection sur les
recettes d'exportation ne se mesurent généralement que deux ans
après la prise de garantie.
Les résultats seront vraisemblablement plus nuancés pour
l'année 1999, du fait des conséquences de la crise. En effet, la
prise de garantie peut être refusée dans certains cas aux
entreprises souhaitant exporter vers la Russie et l'Asie notamment. La
décision d'accorder ou non un soutien est dépendante de la
solidité financière de l'entreprise, de son secteur
d'activité, de la qualité de ses produits et de la pertinence de
sa stratégie commerciale. L'avis du poste d'expansion économique
de la zone prospectée est cependant l'élément
déterminant, car l'Etat refuse son soutien à des projets
jugés hasardeux.
L'évolution des dix dernières années montre une
modération continue des coûts budgétaires de l'assurance
prospection, due à une sélectivité accrue dans le choix
des dossiers, et une gestion plus efficace de la procédure.
Le faible coût de l'assurance prospection permet d'obtenir un
effet de
levier considérable puisqu'il s'élève à environ 60
francs d'exportations nouvelles pour 1 franc de dépense
publique
.
Dans le prolongement du rapport Lorentz, deux améliorations
récentes sont à signaler :
- l'assurance-prospection couvre désormais les dépenses des
entreprises de moins de trois ans appartenant au secteur des nouvelles
technologies
- l'assurance-foire est élargie à la prise en compte de la
participation aux salons de rayonnement international situés dans
l'Union européenne, notamment en France.
Les axes de réforme portent désormais sur une plus grande
ouverture des procédures à de nouveaux intervenants relevant du
secteur des services, en particulier les professions libérales et les
"start-up".
2. Le FASEP
Crée en septembre 1996, en succession du Fonds
Ingénérie et du Fonds Pays de l'Est, le FASEP a été
étendu en 1999 à de nouvelles missions :
- Le volet existant, le FASEP-Etudes, a pour but de promouvoir l'expertise
française en amont des projets d'exportation ou d'investissements
internationaux d'entreprises françaises ;
- le nouveau volet " secteur privé ", le FASEP-Garantie,
est destiné à soutenir les PME françaises dans leur
implantation sur les marchés étrangers.
Les crédits du comité de développement extérieur
(CODEX) disparaissent, puisque ce dernier a été incorporé
dans le Fonds d'Etudes et d'Aide au Secteur Privé (FASEP) depuis juillet
1998.
La consommation prévue pour 1999 des crédits au titre
des contrats CODEX en vigueur est de 15 millions de francs. Pour
l'année 2000 et les exercices budgétaires ultérieurs, les
reports de crédits (31,9 millions de francs pour 1999) devraient
permettre d'honorer l'ensemble des contrats encore en vigueur, jusqu'à
l'extinction complète des engagements pris.
a) Le FASEP-Etudes
Le FASEP-Etudes s'inscrit dans la politique française d'aide au développement, en faveur des pays en transition et des pays émergents, hors zone de solidarité prioritaire. Il a vocation à financer des études en amont de projets, des prestations d'assistance technique, ou des actions de coopération institutionnelle à finalité économique ou financière.
b) Le FASEP-Garantie
Les
risques économiques liés à l'implantation étaient
jusqu'à présent à la charge des entreprises, tandis que le
risque politique pouvait bénéficier d'une garantie publique. Le
fonds de garantie de 300 millions de francs, dénommé
FASEP-Garantie, a donc pour but de faciliter la création et le
développement des filiales de PME françaises à
l'étranger. Ce nouveau volet du FASEP s'adresse donc aux entreprises de
moins de 3 milliards de francs de chiffre d'affaires. Le fonctionnement de ce
fonds s'articule de la manière suivante :
- une domiciliation à la SOFARIS, filiale de la BDPME ;
- un risque d'épuisement assumé à part égale
par la SOFARIS et l'AFD, qui devrait couvrir au moins 900 millions de
francs de concours ;
- une délégation de décision pour les petits
dossiers, les projets plus importants étant examinés par le
Comité interministériel du FASEP pour des montants garantis
jusqu'à 10 millions de francs, soit une couverture de risque
maximum de 5 millions de francs.
Ce nouveau dispositif comporte deux volets, l'un garantissant l'apport en fonds
propres effectués dans les filiales étrangères, et l'autre
garantissant les crédits octroyés par des banques locales pour le
financement des investissements physiques des filiales.
3. Le volet "commerce extérieur" des contrats de plan
Le
montant des autorisations de programme prévues au titre du volet
"commerce extérieur" des contrats de plan pour 2000
s'élève à 45 millions de francs, soit une
augmentation de 40,6 %.
Le montant des crédits du commerce
extérieur inscrits dans les contrats de plan Etat-régions a
été fixé à 352 millions de francs, dont
45 millions de francs dans le projet de budget pour 2000, et
307 millions à répartir sur les 6 années
suivantes, soit plus de 50 millions de francs par an. Cet arbitrage marque
une nette augmentation de près de 30 % par rapport aux contrats de
plan précédents. Il convient cependant de souligner que les
annulations budgétaires et l'étalement des contrats de plan ont
conduit à une réduction de 30 % des crédits
disponibles pendant le XI
ème
plan.
Les crédits de paiement s'élèveront à
43,25 millions de francs pour 2000, soit une légère baisse
par rapport à l'année passée, qui s'explique par la
montée en charge progressive des décaissements.
L'augmentation des autorisations de programme est bienvenue, car le volet
commerce extérieur des contrats de plan est un élément
très important du dispositif d'appui aux PME pour l'exportation. En
1998, plus de 1.250 aides ont été délivrées
dans la cadre des contrats de plan, le niveau élevé de
consommation des crédits (91 %) traduisant la forte demande des PME
Les
dotations budgétaires du volet commerce extérieur des contrats de
plan (1994-1999)
|
Autorisations de programme
|
Crédits de paiement
|
1994 |
46 |
21,6 |
1995 |
33 |
23,7 |
1996 |
44,9 |
29,5 |
1997 |
32 |
38 |
1998 |
32 |
44 |
1999 |
32 |
47 |
2000 |
45 |
43,25 |
(en millions de francs)
Les aides du volet extérieur des contrats de plan Etat-Région
s'adressent aux PME qui disposent de produits compétitifs, sont peu
exportatrices et ont besoin d'un soutien public pour engager une
démarche de développement international.
Plus de la
moitié des entreprises bénéficiaires ont moins de 50
salariés, tandis que les trois quart réalisent un chiffre
d'affaires inférieur à 50 millions de francs
. L'aide
régionale constitue une première étape, essentielle dans
le développement de l'entreprise, qui lui permet de structurer sa
démarche export et de bénéficier ultérieurement
d'appuis nationaux ou communautaires pour un projet plus ciblé, sur des
marchés plus lointains.
La priorité des nouveaux contrats de plan Etat-Région est
d'augmenter le nombre de PME qui exportent régulièrement, ce qui
implique de renforcer et de moderniser le dispositif et de donner à
l'Etat les moyens d'un partenariat fort avec les régions. Les aides
régionales et les critères d'éligibilité seront
harmonisés, afin de mettre en place un traitement aussi homogène
que possible d'une région à l'autre, tout en laissant une marge
de manoeuvre aux partenaires locaux.
Les crédits inscrits dans les contrats de plan permettent de financer
deux sortes d'aides aux entreprises :
des aides aux montants modestes (50.000 à 60.000 francs
environ) pour jeter les bases d'une démarche de développement
international. Il s'agit de :
-
l'aide au conseil,
qui permet d'alléger les coûts
d'utilisation d'un cabinet spécialisé pour réaliser une
étude de marché, ou pour organiser la démarche export de
la société.
-
l'aide à la participation à des foires et des
salons.
Elle constitue le complément de l'assurance-foire qui,
jusqu'à la décision du plan PME de janvier 1997, ne couvrait que
les manifestations hors Union européenne ;
-
l'aide aux "investissements immatériels"
qui permet le
financement des traductions de documentations en langue
étrangère, des dépôts de marques et brevets, des
formations export, des invitations d'acheteurs étrangers.
des aides plus élevées (150.000 à 200.000 francs
environ) pour donner plus d'ampleur à la démarche de
développement à l'étranger. Il s'agit de :
-
l'aide à l'implantation à l'étranger,
qui
favorise la création de structures commerciales légères
à l'étranger. Elle prend en charge une partie des frais de
fonctionnement d'un bureau de représentation ou d'une filiale,
uniquement pendant la première année.
-
l'aide au recrutement de cadres internationaux
qui a un effet
direct et positif sur l'emploi et sur la compétitivité de
l'entreprise. Une partie du coût du salarié (30 à
50 %) est prise en charge pendant sa première année
d'activité (soit un montant unitaire moyen de 100.000 à
120.000 francs).
Enfin, les PME qui recourent aux nouvelles technologies de l'information et de
la communication seront soutenues, et les petites entreprises seront
sensibilisées à l'importance et au rôle de la veille
concurrentielle et de l'intelligence économique.
4. L'activité internationale de la Banque de développement des PME
La
Banque de développement des PME a été mise en place fin
1996 pour devenir l'instrument privilégié du soutien
apporté par l'Etat aux petites et moyennes entreprises. Elle a pour
mission d'aider à la réalisation de projets un peu
risqués, qui ont des difficultés à trouver des
financements. Pour accomplir sa mission, la BDPME a conclu de nombreux accords
avec l'ensemble des réseaux bancaires et la plupart des
sociétés de capital-risque et de capital-développement. Il
s'agit de prendre une part de risque avec le chef d'entreprise et ses
partenaires banquiers ou financiers, soit en partageant le financement à
mettre en place, soit en garantissant partiellement son remboursement, soit en
consolidant la structure du bilan de la PME. La BDPME intervient donc
systématiquement en partenariat avec les banques et les
établissements financiers, à l'initiative de ces derniers, sous
forme de garantie et de cofinancement. Un volet de son action porte sur
l'activité internationale des PME. Le fonds "développement
international" de la SOFARIS est le principal outil de garantie en
matière internationale, en incitant les banques à accorder des
cautions export aux entreprises ayant remporté des contrats à
l'exportation.
En 1998, la banque a accordé pour 17 milliards de francs de concours, et
a garanti, à travers la SOFARIS, 30 milliards de francs de financements,
soit un montant global de 47 milliards de francs de concours, qui
représente plus de 20 % du montant des financements à moyen
et à long terme accordés aux PME.
Cet outil a été réformé au début de
l'année 1999. La réforme porte sur le reclassement de la presque
totalité des fonds pour former un noyau dur composé de six fonds
: un fonds pour les financements à court terme, quatre fonds
dédiés au financement à moyen et long terme
(création, transmission, développement, redéploiement), et
un fonds "Fonds propres". Cette refonte s'est accompagnée d'un
recentrage en faveur des petites et moyennes entreprises (sont éligibles
les sociétés non cotées de moins de 500 personnes et
réalisant moins de 500 millions de francs de chiffre d'affaires), d'une
classification des concours éligibles (court, moyen et long terme; fonds
propres et quasi fonds propres), et d'une détermination d'un plafond
global d'encours de risque (soit 25 millions de francs par entreprise ou par
groupe d'entreprises, tous fonds de garantie confondus).
B. LA RECHERCHE D'UNE PLUS GRANDE SOUPLESSE ET ACCESSIBILITÉ DE L'ADMINISTRATION
1. L'adaptation des structures administratives
La
sous-direction chargée de l'orientation et du soutien aux PME
créée en décembre 1996 a été
remplacée, depuis le 1er septembre 1999, par une "mission PME"
directement rattachée au directeur de la DREE. La mission PME est une
structure d'animation, destinée à améliorer les aides que
le réseau et les organismes apportent à l'internationalisation
des PME. Elle est destinée à mettre en oeuvre des objectifs
quantitatifs et qualitatifs établis et négociés avec les
différents secteurs de terrain, avec trois ambitions :
- améliorer le fonctionnement interne entre les PEE, les DRCE et
les organismes d'appui au commerce extérieur ;
- développer les actions de promotion ;
- organiser autour d'objectifs partagés, les relations de la DREE
avec les partenaires extérieurs (Chambres de commerce en France et
à l'étranger, Conseillers du commerce extérieur et
fédérations professionnelles notamment).
a) Les directions régionales
Dominique Strauss Kahn a annoncé en avril 1999, une réflexion pour rapprocher les directions régionales du commerce extérieur (DRCE), des directions régionales de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (DRIRE), et des directions régionales du commerce et de l'artisanat (DRCA). Ce rapprochement constitue la première étape du processus de mise en oeuvre d'un correspondant économique unique pour les PME, qui est l'un des axes de la réforme du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie proposée par la " Mission 2003 ".
b) Les postes d'expansion économique
166 correspondants PME ont été désignés dans les postes d'expansion économique. De plus, le nombre d'informations gratuites a été fortement augmenté grâce à l'offre, sur les site internet des PEE, de fiches de synthèse sectorielles permettant aux PME d'avoir un aperçu sur leurs chances de débouchés dans un pays donné.
c) l'expérience " réseaux export "
A
l'été 1998, une expérimentation nommée
" réseaux export " a été initiée entre
quatre DRCE et huit PEE. Les DRCE s'engagaient à détecter, avec
l'ensemble de leurs partenaires régionaux, des PME à fort
potentiel international. Les PEE s'engageaient à accompagner ces
entreprises sur leurs marchés avec l'ensemble de leurs partenaires, en
offrant ainsi un service personnalisé à certaines PME.
Cette expérimentation a prouvé son efficacité, puisqu'un
tiers des entreprises visitées sur le terrain ont donné suite aux
propositions des PEE contactés, contre moins de une sur dix lorsqu'aucun
ciblage n'est effectué.
Suite à cette expérimentation, des objectifs quantifiés de
prospection ont été fixés aux DRCE depuis le 1er mai 1999,
dans le but d'augmenter le nombre de PME exportatrices. Ces objectifs ont
également pour conséquence de renforcer la notion de service
à le clientèle, et de permettre un suivi de l'indice de
satisfaction des entreprises.
2. Une diversification intéressante du soutien aux PME : Le Partenariat France Entreprises pour l'Export
Créée en 1996, l'association " Partenariat
France " regroupe 45 grandes entreprises qui appuient le
développement international des PME en mettant à leur
disposition, leur expérience et leurs réseaux à
l'étranger. Ce portage revêt plusieurs formes : la
communication d'informations et de conseils sur les marchés, la mise en
relation avec les clients, opérateurs et décideurs
étrangers, l'appui logistique, l'assistance juridique, le tutorat de
CSNE, le portage salon sur des expositions à l'étranger ou
l'accueil de stagiaires. Plusieurs PME bénéficient du portage
salon lors des grandes manifestations commerciales organisées en 1999,
au Caire, à Varsovie, à Abidjan et à New Delhi. En plus du
" portage salon " en collaboration avec le CFME-ACTIM, l'association
propose l'accueil de stagiaires dans des filiales étrangères des
groupes adhérents, afin de permettre aux entreprises de se faire
rapidement une idée sur les potentialités d'un marché, et
de compléter la formation des jeunes à l'international.
En trente mois d'existence, 350 dossiers ont été
validés par l'association, 320 candidatures ont été
placées auprès des membres, et 230 PME ont
bénéficié d'une action de portage. 400 entreprises
ont également été portées lors d'opérations
collectives organisées par les groupes de la distribution ou
Electricité de France.
La technique du portage développée par l'association
" Partenariat France " s'adresse essentiellement à des
entreprises qui ont une stratégie export clairement définie et un
projet solide d'exportation. L'entreprise doit, selon les critères de
l'association, avoir commencé sa prospection à l'étranger,
réalisé son étude de marché et analysé les
principaux obstacles à son implantation. La PME conduit
généralement cette phase initiale avec les organismes d'appui
" traditionnels " au commerce extérieur.
L'association Partenariat France bénéficie d'une subvention pour
financer en partie les actions de communication, dont le lancement d'un site
internet au mois de septembre 1999.
Votre rapporteur souligne la complémentarité de l'offre de
l'association " Partenariat France " avec les organismes publics
d'appui au commerce extérieur. Le parrainage constitue un moyen
intéressant pour développer l'internationalisation des petites et
moyennes entreprises, qui doit donc être encouragé par l'Etat. La
dimension internationale des petites entreprises est très
développée en Italie, du fait d'une mise en réseau des
entreprises qui bénéficient ainsi d'une mutualisation de leurs
expériences.
Votre rapporteur suggère donc de
développer les procédures permettant aux petites entreprises de
mettre en commun leurs moyens dans le cadre d'une démarche
d'internationalisation (création d'un site internet commun,
présence commune dans un salon, personnel expatrié en temps
partagé...).
3. Le fil de l'export
La mise
en place de l'opération " le Fil de l'Export ", pilotée
par le CFCE, vise à simplifier l'accès des entreprises à
l'information sur les marchés étrangers et les aides au commerce
extérieur, notamment pour les PME. Un centre d'appel répond aux
questions des entreprises, ou réoriente leurs appels vers les
partenaires compétents (administrations, organismes publics et
parapublics, associations, organisations professionnelles...). Ce dispositif
mis en service au courant du mois de septembre 1999 semble répondre
à une demande, puisqu'environ cent appels sont traités chaque
jour.
Un premier bilan montre que 25 % des appels portent sur des questions
réglementaires et juridiques. 52 % des appels ont fait l'objet
d'une réponse directe par les téléconseillers, et
48 %, d'un renvoi vers les différents partenaires de
l'opération.
Votre rapporteur considère que cette opération est indispensable,
étant donné la faible connaissance des procédures de
soutien au commerce extérieur et des organismes qui les gèrent
par les petites entreprises. Il note que
cet effort doit être
accompagné par la poursuite de la simplification des structures vers la
mise en oeuvre d'un guichet unique, afin d'améliorer
l'accessibilité des organismes de soutien au commerce extérieur
pour les petites entreprises.
C. LA RÉFORME DES PROCÉDURES FINANCIÈRES DE SOUTIEN À L'EXPORTATION
1. Les procédures gérées par Natexis Banque
La loi
du 29 décembre 1997 précise le mandat confié à
Natexis Banque par l'Etat pour la gestion des procédures de
stabilisation de taux d'intérêt ainsi que la gestion de certains
accords de consolidation.
- La stabilisation des taux d'intérêt permet aux exportateurs
et aux banques françaises de proposer à leur client emprunteur un
financement à taux fixe en francs français ou en devises, soit
parce que ce point constitue une exigence de l'appel d'offres, soit parce que
l'offre commerciale sera rendue plus attractive par ce type de financement. En
effet, les emprunteurs étrangers peuvent apprécier de pouvoir
disposer d'un taux fixe et donc de charges financières
prédéterminées.
Pour les crédits de deux ans minimum, Natexis compense (ou reçoit
des banques) la différence entre le taux fixe du crédit
1(
*
)
et un taux représentatif des conditions de
refinancement à court terme des banques, majoré de la marge
bancaire autorisée. Elle garantit ainsi les banques contre une
augmentation de leurs coûts de refinancement, pour les crédits en
devises et en francs français.
- La gestion des accords de consolidation : Natexis refinance par
l'emprunt, certaines créances impayées au titre d'accords de
consolidation de dettes conclus avec des pays étrangers. Le
Trésor public, après les nouveaux passages des pays
débiteurs en Club de Paris, peut prendre en charge les impayés
sur accords de consolidation. Les arriérés sur
intérêts de consolidation sont alors apurés par le compte
spécial du Trésor 903-17.
Les procédures gérées par Natexis Banque pour le compte de
l'Etat voient leur crédits diminuer de 150 millions pour 2000 et
s'élever à 400 millions de francs.
2. Les procédures gérées par la COFACE
La
Coface assure avec la garantie de l'Etat, dont elle bénéficie :
- le risque politique et commercial sur les opérations
d'exportation financées à plus de trois ans
(assurance-crédit moyen terme);
- le risque politique hors OCDE ainsi que sur le Mexique, la Hongrie, la
République tchèque, la Pologne et la Turquie pour les
opérations d'exportation financées à moins de trois ans
(assurance-crédit court terme) ;
- le risque politique sur les investissements à l'étranger ;
il faut noter que depuis le 01/06/99, les investissements de moins de
100 millions de francs nouvellement pris en garantie sont
gérés en compte propre par la COFACE ;
- le risque de change sur les opérations d'exportation ponctuelles
(garantie de change) ;
- le risque lié à la prospection de nouveaux marchés
(assurance prospection et assurance foire).
Le résultat de l'assurance crédit gérée par la
COFACE pour le compte de l'Etat (garantie des investissements incluse) est
passé d'un déficit de 11,5 milliards de francs en 1990
à un excédent de 8,1 milliards de francs en 1997. Ce
redressement est notamment du à la sélectivité accrue de
la politique de crédit et la réorientation de l'effort de soutien
à l'exportation vers des marchés solvables et dynamiques.
Le coût budgétaire de d'assurance-crédit géré
par la COFACE (chapitre 14-01 article 71) pour le compte de
l'Etat est nul en 1998, car le montant des récupérations a
dépassé celui des indemnités de 6 milliards de
francs. La bonne situation globale s'explique par la conjugaison des
règlements enregistrés sur les principaux pays débiteurs
au titre des accords de consolidation et d'une politique de couverture prudente
face à la crise des pays émergents, qui a permis de limiter les
risques.
3. La réforme des protocoles financiers
Les
crédits relatifs aux protocoles financiers diminuent. Ainsi, la dotation
du FASEP (chapitre 68-00 article 10) diminue de 53 % en
autorisations de programme, à 280 millions de francs. Cette baisse
s'explique par la fin des dépenses exceptionnelles, comme le fonds de
Garantie Maroc (200 millions de francs) et les protocoles de dons restants
(Tunisie, territoires palestiniens), ainsi qu'un transfert exceptionnel de
l'Agence Française de Développement (AFD) au titre de ses
activités en Palestine.
La charge nette des
"prêts du Trésor à des Etats
étrangers et à l'Agence française de
développement"
, inscrite au compte spécial du Trésor
n° 903-07, est négative pour l'année 2000 de 1.683
millions de francs. En 2000, le montant des autorisations de programmes est de
1.450 millions de francs, pour un nombre de pays plus réduit
qu'auparavant.
Les protocoles sont désormais gérés au sein de la
Réserve pays émergents. L'aide se concentre sur 13 pays
émergents en 1998, mais il n'y a pas de programmation à priori
par pays. Le but principal de cette réserve est de soutenir les
entreprises françaises dans leur stratégie à l'export, les
projets faisant l'objet d'un cofinancement avec un bailleur de fonds
multilatéral étant examinés en priorité.
L'intervention sur projet est décidée par le Ministre, sur
proposition d'une comité interministériel, qui examine l'impact
sur la présence française dans le pays récipiendaire et
dans la région. Tous les projets ont fait l'objet d'une
évaluation approfondie, réalisée par un expert, en
relation avec le poste d'expansion économique. L'évaluation des
projets à postériori est également systématique.
Dans un souci de transparence, le chapitre 01 est devenu le
chapitre 03 (investissement), géré par autorisations de
programme qui se substituent aux autorisations de signatures, depuis le
1
er
janvier 1999. La dotation de 1.450 millions de francs en
2000 correspond à la liste des pays éligibles
arrêtée par le ministre, qui est amputée du Brésil
sur lequel aucun projet n'avait été financé. En
crédits de paiement, la dotation de 500 millions de francs tient
compte des reports et de la diminution des avances de trésorerie faites
aux organismes gestionnaires (AFD et Natexis), qui se sont
révélées trop larges.
Les crédits relatifs aux études d'évaluation
préalable des opérations d'export sont reconduits à
7,5 millions de francs, ainsi que les crédits affectés
à l'évaluation a posteriori des projets, à
4,5 millions de francs. Ces deux chapitres sont transférés
au budget des services financiers (chapitre 37-75, articles 82 et 83), en
provenance du budget des charges communes (chapitre 37-03 articles 20 et
30), dans un souci de meilleure lisibilité.
4. La réorientation des exportations en direction des pays solvables
La
réorientation des exportations en direction des pays solvables constitue
une priorité du ministère de l'économie, des finances et
de l'industrie, et se traduit par une plus grande sélectivité de
la politique de crédit. La politique des crédits à
l'exportation est décidée chaque année en fonction de
l'analyse des risques spécifiques à chaque pays, et
détermine le montant des risques pouvant être pris en charge par
le biais des garanties de la COFACE.
Le ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie a fait preuve d'une rigueur
croissante dans la définition de sa politique de prise de risque
après la crise de la dette et la multiplication des
rééchelonnements.
La politique de crédit à moyen terme pour 1999 autorise la prise
de nouveaux risques sans contrainte particulière sur 27 pays, et
prévoit des plafonds d'engagement nouveaux ou d'encours sur
59 autres pays. Enfin, sur les 71 pays les plus risqués (contre 66
pays en 1998), la garantie de la COFACE ne peut être accordée que
sur des projets assortis de montages financiers extraterritoriaux ou de
financements multilatéraux (banques et fonds de développement).
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le mercredi 20 octobre 1999, sous la
présidence
de M. François Trucy, secrétaire, la commission a
procédé, sur le rapport de
M. Marc Massion, rapporteur
spécial,
à l'
examen
des
crédits
du
ministère de l'économie, des finances et de l'industrie : I.
- Economie, finances et industrie, commerce extérieur
M. Marc Massion, rapporteur spécial,
a tout d'abord
rappelé que, après une progression exceptionnelle du commerce
mondial en 1997, l'année 1998 marquait un net ralentissement, avec une
croissance de 3,5 %. Le commerce extérieur de la France a pourtant
dégagé un excédent de 145 milliards de francs. En
1999, la croissance du commerce mondial s'accélère à
nouveau, en raison d'une reprise de l'activité sur le continent
asiatique et de l'exceptionnelle durée du cycle américain,
malgré un ralentissement marqué au sein de la zone euro au
début de l'année. Il a précisé que
l'excédent du commerce extérieur de la France devrait cependant
se réduire, en 1999, du fait de la structure de nos échanges,
puis progresser sensiblement en 2000, à la faveur de la reprise en
Europe continentale. Il a constaté que la bonne performance du commerce
extérieur français, dans un contexte de dégradation de la
conjoncture internationale et de reprise de la consommation intérieure,
souligne le caractère structurel de l'excédent commercial
français.
M. Marc Massion, rapporteur spécial,
a rappelé que les
crédits consacrés à l'intervention directe de l'Etat dans
le domaine du commerce extérieur s'élèvent à
3,31 milliards de francs en crédits de paiement pour 2000, soit une
augmentation de 12,6 % par rapport à la loi de finances initiale
pour 1999. Les autorisations de programme sont, quant à elles, en
diminution de 11 %, à 4,2 milliards de francs.
M. Marc Massion, rapporteur spécial,
a constaté que le
projet de budget du commerce extérieur pour 2000 prolongeait les
orientations de l'année précédente et se
caractérisait par une stabilisation des moyens alloués au
réseau de l'expansion économique, un appui financier accru aux
PME, et la poursuite de l'adaptation des procédures financières
d'appui au commerce extérieur. Il a également souligné le
changement important de la nomenclature budgétaire, avec le basculement
d'une partie des chapitres inscrits sur le budget des charges communes vers le
fascicule de l'économie, finances et industrie, et le regroupement des
crédits de l'expansion économique sur quatre chapitres
budgétaires.
M. Marc Massion, rapporteur spécial,
a indiqué que les
crédits destinés aux services de l'expansion économique
sont en hausse de 9,1 % par rapport à la loi de finances initiale
pour 1999. Il a précisé que cette augmentation s'expliquait par
la croissance des dépenses en personnel et par une dotation de
crédits exceptionnelle de 115 millions de francs pour financer le
pavillon français à l'exposition universelle de Hanovre en 2000,
dont le coût total s'élève à 150 millions de
francs. Il a rappelé qu'il se rendrait sur place pour constater les
retombées commerciales de cette exposition, ainsi qu'il l'avait
annoncé l'année dernière. Il a souligné en effet
que ces crédits correspondent aux budgets annuels du Centre
français de commerce extérieur (CFCE) ou de l'Agence pour la
promotion internationale des technologies et des entreprises françaises
(CFME-ACTIM), dont les dotations diminuent depuis plusieurs années. Il
s'est donc interrogé sur la restriction des financements publics pour
soutenir la présence des entreprises françaises lors des
manifestations commerciales à l'étranger, qui sont largement
inférieurs à ceux des autres pays de l'Union européenne,
l'écart constaté variant de 1 à 10. Il a rappelé
que les crédits affectés aux organismes d'appui au commerce
extérieur ont été réduits en 2000 avec
242 millions de francs contre 245 en 1999.
M. Marc Massion, rapporteur spécial,
a indiqué que le
montant des crédits consacrés au commerce extérieur dans
les contrats de plan Etat-région avait été fixé
à 352 millions de francs, soit plus de 50 millions de francs
par an, en augmentation de 30 % par rapport aux contrats de plan
précédents. Il s'est félicité de cette progression
et a rappelé qu'il avait souligné, l'année passée,
l'insuffisance des crédits du volet commerce extérieur des
contrats de plan. Il a rappelé que les aides financées par ces
dotations s'adressent aux PME qui disposent de produits compétitifs,
sont peu exportatrices et ont besoin d'un soutien public pour engager une
démarche de développement international. Il a observé que
plus de la moitié des entreprises bénéficiaires ont moins
de 50 salariés tandis que les trois quarts réalisent un
chiffre d'affaires inférieur à 50 millions de francs. Il a
donc estimé que l'aide régionale constitue une première
étape essentielle dans le développement international des
entreprises. La priorité des nouveaux contrats de plan
Etat-région est d'augmenter le nombre de PME qui exportent
régulièrement, ce qui implique de renforcer et de moderniser le
dispositif actuel. Il a donc rappelé que les aides régionales et
les critères d'éligibilité seront harmonisés afin
de mettre en place un traitement aussi homogène que possible, tout en
laissant aux régions une marge de manoeuvre pour la mise en oeuvre
d'actions spécifiques.
M. Marc Massion, rapporteur spécial,
a mis en évidence les
efforts de la Direction des relations économiques extérieures
(DREE), qui s'est engagée, depuis 1991, dans un programme pluriannuel de
réduction de ses effectifs et dans une adaptation de son réseau,
afin de tenir compte des évolutions de la structure du commerce
international. Il a rappelé les mesures de modernisation importantes des
moyens d'informatisation, de mise en réseau et de communication et a
considéré que l'introduction de la facturation des prestations a
permis de standardiser les produits proposés et d'adapter l'offre de
service aux demandes des entreprises françaises.
M. Marc Massion, rapporteur spécial,
a remarqué que
plusieurs mesures nouvelles marquent la volonté du secrétariat
d'Etat au commerce extérieur d'améliorer et de garantir le
service rendu aux entreprises en 2000. Il a indiqué que la Direction des
relations économiques extérieures s'engage désormais dans
une démarche qualité qui trouve son aboutissement dans la
certification ISO 9001 pour l'ensemble des postes d'expansion
économique, preuve d'une volonté de se mettre aux mêmes
normes que les entreprises. Il a précisé que les premiers postes
devraient obtenir cette certification au cours de l'année 2000,
l'ensemble des services devant bénéficier de ce " label
qualité " à la fin de l'année 2001.
Il a ensuite présenté l'opération " le Fil de
l'Export ", pilotée par le Centre français du commerce
extérieur, qui vise à simplifier l'accès des entreprises
à l'information sur les marchés étrangers et les aides au
commerce extérieur, notamment pour les PME. Il a rappelé que le
centre d'appel a été mis en service en septembre 1999 et que
celui-ci semble répondre à une demande de la part des
entreprises, puisque 100 appels environ sont traités chaque jour.
M. Marc Massion, rapporteur spécial,
a estimé que la
Direction des relations économiques extérieures s'engageait dans
une démarche ambitieuse portant sur l'ensemble de ses missions pour la
période 2000-2002, à travers un contrat d'objectifs passé
avec la Direction du budget. Il a indiqué que ce contrat stipule
également la modernisation des outils de gestion, avec la
création d'une dotation globale qui rassemble les crédits de
l'expansion économique dans quatre chapitres distincts, ce qui permettra
une optimisation de l'utilisation des crédits du fait d'une plus grande
fongibilité. Il s'est félicité de cette suite de la
modernisation de l'administration afin d'améliorer le service rendu aux
entreprises.
Il s'est également félicité du vote de la loi sur le
volontariat civil par le Sénat et a déclaré espérer
que les dispositions prévues par celle-ci permettront aux jeunes
volontaires de bénéficier d'une expérience d'expatriation
intéressante au sein des entreprises françaises à
l'étranger.
M. Marc Massion, rapporteur spécial,
a conclu en
réitérant ses observations de l'année dernière
concernant le manque de lisibilité du budget du commerce
extérieur. Il a rappelé que l'analyse des crédits inscrits
aux charges communes et des comptes spéciaux du Trésor ne permet
pas d'appréhender la réalité des aides fournies par l'Etat
aux entreprises ou aux Etats étrangers pour encourager l'essor du
commerce extérieur français.
Après avoir remercié le rapporteur spécial,
M.
François Trucy, président,
a remarqué que les
mécanismes d'assurance-prospection proposés aux entreprises
s'assimilent davantage à une subvention qu'à un mécanisme
assurantiel. Il s'est également interrogé sur les gains
d'efficacité issus du rapprochement du CFME-ACTIM et du CFCE.
M. Marc Massion, rapporteur spécial,
a indiqué que les
mécanismes d'assurance-prospection visent à développer la
présence française lors des manifestations commerciales à
l'étranger et constituent, en effet, un mécanisme de subventions.
Il a fait état de la réussite du rapprochement entre le
CFME-ACTIM et le CFCE, qui a permis une plus grande cohérence de l'offre
de produits proposés aux entreprises, ainsi que des gains
d'efficacité importants.
Mme Maryse Bergé-Lavigne
s'est félicitée de
l'amélioration de la collecte d'informations au profit des petites
entreprises prévue par le contrat d'objectif conclu avec la direction du
budget pour la période 2000-2002 et a souhaité connaître
les principaux postes responsables de l'excédent du commerce
extérieur français pour 1998.
M. Marc Massion, rapporteur spécial,
lui a indiqué que les
produits agro-alimentaires demeuraient un poste essentiel de l'excédent
du commerce extérieur français et a souligné
l'augmentation de 40 % des exportations françaises de
téléphones mobiles, poste qui dégage un excédent de
près de 10 milliards de francs.
Lors de sa réunion du 23 novembre 1999, la commission a
proposé le rejet du budget de l'économie, des finances et de
l'industrie. Prenant acte des modifications décidées par
l'Assemblée nationale, elle a confirmé ce vote lors de sa
réunion du jeudi 25 novembre 1999.
Réunie le 20 octobre 1999, sous la présidence de
M. Alain Lambert, président, la commission a procédé
sur le
rapport
de M. Marc Massion, rapporteur
spécial
, à
l'examen des crédits de
l'économie, finances et industrie : commerce extérieur.
Réunie le 23 novembre 1999, la commission a proposé le rejet
des crédits du ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie.
Prenant acte des modifications décidées par l'Assemblée
nationale, la commission a confirmé ce vote le 25 novembre 1999.
1 Il s'agit du TICR : taux d'intérêt commercial de référence, proche des taux fixes à moyen/long terme de marché