Projet de loi sur le règlement définitif du budget de 1997
MARINI (Philippe), Rapporteur général
RAPPORT 442 (98-99) - COMMISSION DES FINANCES
Table des matières
-
CHAPITRE PREMIER :
LA CROISSANCE EN 1997 -
CHAPITRE II :
DU BUDGET INITIAL A LA LOI DE RÈGLEMENT -
CHAPITRE III :
LES RECETTES ET LES DÉPENSES-
I. LES RECETTES
- A. L'ÉVOLUTION DES RECETTES BUDGÉTAIRES EN 1997
- B. L'ÉVOLUTION DES RECETTES FISCALES EN 1997
- C. LES RECETTES NON FISCALES
- D. LES PRÉLÈVEMENTS SUR RECETTES
- E. LES FONDS DE CONCOURS
- II. DES DÉPENSES STABILISÉES EN VOLUME
- III. LE SOLDE D'EXÉCUTION DES LOIS DE FINANCES EN 1997
-
I. LES RECETTES
- EXAMEN DES ARTICLES
- EXAMEN EN COMMISSION
-
REPONSES DE LA COUR DES COMPTES AUX QUESTIONS
POSÉES PAR LA COMMISSION DES FINANCES DU SENAT
SUR LE PROJET DE LOI DE REGLEMENT
DU BUDGET DE 1997
N°
442
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Rattaché pour ordre au procès-verbal de la séance du 17
juin 1999
Enregistré à la Présidence du Sénat le 18 juin 1999
RAPPORT
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1 ) sur le projet de loi, ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE, portant règlement définitif du budget de 1997 ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Alain Lambert,
président
; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude
Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet,
vice-présidents
; Jacques-Richard Delong, Marc Massion,
Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Philippe
Marini,
rapporteur général
; Philippe Adnot, Denis
Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse
Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin,
Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean
Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard,
Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude
Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne,
Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri
Torre, René Trégouët.
Voir les numéros :
Assemblée nationale (11
ème
législ
.
)
:
1277
,
1603
,
1685
et T.A.
346.
Sénat
:
441
(1998-1999).
Lois de Règlement |
CHAPITRE PREMIER :
LA CROISSANCE EN
1997
1997 a été une année de reprise économique. L'amorce du retour à la croissance observée au troisième trimestre 1996 s'est ainsi confirmée dès le deuxième trimestre après un début d'année hésitant.
La croissance 1995-1997 à prix courants
(En milliards de francs)
|
1995 |
1996 |
1997 |
Produit intérieur brut |
7752,4 |
7951,4 |
8.224,9 |
Evolution (n/n-1 en %) |
3,4 |
2,6 |
3,4 |
Importations |
1.638,3 |
1.703,1 |
1.851,3 |
Évolution (n/n-1 en %) |
8,4 |
4,0 |
8,7 |
Total |
9.390,8 |
9.854,5 |
10.076,2 |
Évolution (n/n-1 en %) |
4,2 |
2,8 |
4,4 |
Dépenses de consommation finale des ménages |
4.257,4 |
4.392,5 |
4.464,2 |
Évolution (n/n-1 en %) |
3,2 |
3,2 |
1,6 |
Dépenses de consommation finale des Administrations Publiques |
1.850,8 |
1.923,2 |
1.977,9 |
Évolution (n/n-1 en %) |
2,2 |
3,9 |
2,8 |
Formation brute de capital fixe |
1.456,9 |
1.469,2 |
1.486,7 |
Evolution (n/n-1 en %) |
1,8 |
0,8 |
1,2 |
Variation de stocks |
28,9 |
- 19,4 |
- 1,5 |
Exportations |
1.744,7 |
1.835,1 |
2.093,6 |
Évolution (n/n-1 en %) |
8,3 |
5,2 |
14,1 |
Source : INSEE, Comptes nationaux
Le taux de croissance nominal s'est accéléré passant de
2,6 % en 1996 à 3,4 % en 1997. Cette accélération a
été plus accusée en ce qui concerne les volumes ; le
taux de croissance réel -légèrement révisé
à la baisse dans le cadre de l'adoption de la nouvelle base de
comptabilité nationale- s'est en effet hissé à 2 % contre
1,1 % en 1996.
La reprise a été pour l'essentiel générée
par le commerce extérieur, la demande interne des agents
économiques privés restant globalement atone.
Contributions à la croissance du PIB en volume
(En %)
|
1996 |
1997 |
Dépense de consommation finale des ménages |
0,7 |
0,1 |
Dépense de consommation finale des administrations publiques |
0,5 |
0,4 |
Formation brute de capital fixe totale |
0,0 |
0,1 |
Formation brute de capital fixe des sociétés non financières |
- 0,1 |
0,1 |
Formation brute de capital fixe des ménages |
0,0 |
0,0 |
Formation brute de capital fixe des administrations publiques |
0,0 |
- 0,2 |
Formation brute de capital fixe des sociétés financières |
0,1 |
0,1 |
Solde extérieur des biens et services |
0,4 |
1,1 |
Importations de biens et services |
- 0,3 |
- 1,3 |
Exportations de biens et services |
0,8 |
2,5 |
Variation des stocks |
- 0,6 |
0,2 |
Produit intérieur brut |
1,1 |
2,0 |
Source : INSEE, Comptes nationaux
La contribution du commerce extérieur au suplément de
croissance a été importante (0,7 point de PIB sur un total
de 0,9).
La croissance française a été plus modeste que la moyenne
de croissance des pays de l'Union européenne (+ 2,6 %) et des
autres pays de l'OCDE qui, malgré la stagnation économique du
Japon (+ 0,5 %), s'est élevée à 2,7 %.
L'activité a été en effet particulièrement soutenue
aux Etats-Unis (+ 3,8 %) avec, pour la première fois depuis
l'entrée de l'économie américaine en phase haute du cycle,
un rythme de croissance supérieure à la croissance potentielle
telle qu'elle est calculée par l'OCDE.
L'activité économique française a
bénéficié de cet écart de conjoncture. Les
exportations ont progressé de 12,1 % en volume tandis que les
importations ne s'accroissaient que de 7,7 %. L'amélioration des
termes de l'échange a permis d'amplifier cette dynamique inégale
si bien que le solde du commerce extérieur est passé de 132
à 242 milliards de francs entre 1996 et 1997. Cette très
nette amélioration de l'excédent commercial a
généré une augmentation du PIB de 1,1 % soit un peu
plus de la moitié de la croissance de 1997.
Dans le même temps, la demande intérieure a été,
dans ces grandes composantes, atone.
Les seuls soutiens actifs de la demande intérieure sont venus de la
variation des stocks et des dépenses publiques de consommation.
La
consommation des ménages ou l'investissement des entreprises ont, quant
à elles, stagné.
Les entreprises ont continué à déstocker mais à un
niveau inférieur à celui de 1996 si bien que la contribution des
stocks à la croissance très négative en 1996 (-0,6 point
de PIB) s'est retournée, devenant légèrement positive en
1997 (+0,2 point de PIB).
La rupture de cette variable explique à elle seule la différence
comptable entre le rythme de croissance de 1996 et celui de 1997.
Au total, la contribution à la croissance des dépenses des
administrations publiques s'est un peu infléchie par rapport à
1996 (+ 0,2 contre + 0,5 point de PIB).
Les dépenses publiques de consommation ont progressé un peu moins
vite qu'en 1996, l'investissement public exerçant quant à lui un
effet dépressif sur l'activité à hauteur de 0,2 point
de PIB.
Les autres composantes de la demande interne ont été en moyenne
languissantes.
Après avoir connu une croissance de son volume de 1,3 % en 1996, la
consommation des ménages a stagné (+ 0,2 %). Ce
résultat a été constaté malgré une vive
progression du pouvoir d'achat de leur revenu disponible (+ 3,5 %)
résultant pour beaucoup de la revalorisation du SMIC intervenue au
troisième trimestre. Celle-ci, plutôt que d'entraîner un
surcroît de consommation s'est traduite par une augmentation brutale du
taux d'épargne des ménages passé d'un trimestre à
l'autre de 14,5 % à 15,1 %.
L'investissement des entreprises a lui aussi stagné.
Les perspectives médiocres de la demande intérieure l'ont
emporté sur l'essor des exportations dans l'esprit d'investisseurs qui
n'ont pas été contraints par des taux d'utilisation des
capacités de production restés peu tendus.
L'assouplissement des conditions monétaires avec une baisse du niveau
des taux à long terme, assez sensible en moyenne mais hésitante
en cours d'année, n'a pas été tel que les entreprises
inversent leurs choix en faveur d'une gestion axée sur la recherche
d'une capacité de financement. Celle-ci a continué à se
situer globalement à un haut niveau, ce qui a permis aux entreprises de
poursuivre leur assainissement financier.
CHAPITRE II :
DU BUDGET INITIAL A LA LOI DE
RÈGLEMENT
Les
lois de finances pour 1997 avaient pour première vocation, celle de
permettre la qualification de la France pour le groupe des pays de l'Union
européenne qui auraient une monnaie unique en 1999.
Cet objectif a été atteint notamment grâce à un
impératif durable : celui de la réduction des
déficits publics.
Cette réduction des déficits publics passe nécessairement
par une maîtrise de la progression des dépenses, maîtrise
qui constitue la traduction financière de choix politiques courageux
énoncés en loi de finances initiale pour 1997.
I. LA LOI DE FINANCES INITIALE POUR 1997
A. UN OBJECTIF AMBITIEUX ET COURAGEUX : LA STABILISATION DES DÉPENSES
Lors du
débat d'orientation budgétaire pour 1997, le gouvernement avait
souligné que "
le redressement des comptes de l'Etat passe
prioritairement par une action forte sur les dépenses ".
A ce
titre, il avait fait de la réduction significative et durable de la
dépense publique une priorité en souhaitant une
"
stabilisation en francs courants, c'est-à-dire sans tenir
compte de l'inflation ".
Cette volonté courageuse, eu égard à l'ampleur de
l'effort à fournir s'est traduite concrètement en loi de finances
initiale pour 1997.
B. L'ÉQUILIBRE FIXÉ EN LOI DE FINANCES INITIALE
Equilibre du budget 1997
(en milliards de francs)
|
Loi de
finances
|
Loi de
finances
|
Variation en % |
- Dette publique (hors remboursement et dégrèvement) |
247,0 |
253,8 |
+ 2,75 % |
- Budgets civils |
|
|
|
Pouvoirs publics |
4,2 |
4,3 |
+ 2,20 % |
Moyens des services |
533,2 |
551,9 |
+ 3,50 % |
Interventions publiques |
447,8 |
456,6 |
+ 1,95 % |
Dépenses en capital |
84,4 |
71,9 |
- 14,80 % |
TOTAL |
1.069,6 |
1.084,8 |
+ 1,40 % |
- Budget militaire |
|
|
|
Dépenses de fonctionnement |
152,5 |
154,6 |
+ 1,40 % |
Dépenses en capital |
88,9 |
88,7 |
- 0,25 % |
TOTAL |
241,4 |
243,3 |
+ 0,80 % |
TOTAL BUDGET GENERAL |
1.558,0 |
1.581,9 |
+ 1,55 % |
Charge nette des comptes spéciaux du Trésor |
10,8 |
- 0,7 |
NS |
Total des charges |
1.568,8 |
1.581,2 |
+ 0,80 % |
Recettes nettes |
1.281,0 |
1.296,5 |
+ 1,20 % |
Solde général |
- 287,8 |
- 284,8 |
- 1,05 % |
Solde en % du PIB |
- 3,5 |
- 3,5 |
- |
La loi
de finances initiale pour 1997 fixait le déficit budgétaire
à 284,8 milliards de francs soit 3,5 % du PIB.
Les charges du budget général hors dégrèvement et
remboursement progressaient de 1,55 % pour représenter
1.581,9 milliards de francs tandis que les recettes nettes augmentaient
avec 1.296,5 milliards de francs de 1,20 %.
La charge de la dette publique augmentait de 2,75 % par rapport
à la loi de finances initiale pour 1996 ;
Les moyens des services civils augmentaient de 3,50 % et les
dépenses militaires de fonctionnement de 1,40 % ;
La hausse des dépenses d'intervention publique était de
1,95 % ;
Les dépenses civiles en capital baissaient de 14,8 % et les
dépenses militaires en capital de 0,25 %.
II. LA LOI PORTANT MESURES URGENTES A CARACTERE FISCAL ET FINANCIER
En juin
1997, le nouveau gouvernement commande un audit sur la situation des finances
publiques.
Cet audit, réalisé par MM. Nasse et Bonnet, met en exergue
l'insuffisance des recettes fiscales qui conduirait à un creusement du
déficit budgétaire compris entre 15 et 17 milliards de francs, et
évoque, s'agissant des dépenses, des
" dérapages
localisés, bien identifiés et dont l'ampleur reste sous
contrôle ",
mais dont le montant peut être
évalué à 30 milliards de francs. Le rapport évalue
le déficit 1997 des administrations publiques au sens de Maastricht dans
une fourchette allant de 3,5 à 3,7 % du PIB.
Le projet de loi portant mesures urgentes à caractère fiscal et
financier présenté par le gouvernement à l'automne 1997 a
donc pour objet de faire face au creusement du déficit des comptes
publics de 35 à 51 milliards de francs, pour permettre à la
France de faire face à l'échéance de la monnaie unique.
Le choix est fait de revaloriser les recettes du budget général.
La loi présente donc un volet fiscal important, puisqu'elle crée
une
surtaxe temporaire sur le taux de l'impôt sur les
sociétés
pour les entreprises qui réalisent plus de 50
millions de francs de chiffre d'affaires, fixée à 15 % en
1997, elle
élargit l'assiette de l'impôt
sur les
sociétés
en y incluant les plus-values à long terme
(hors titres de participation) et, elle modifie le régime des acomptes
pour assurer le rendement de ces mesures dès 1997.
Ces dispositions devaient rapporter respectivement 14,4 et 6,7 milliards
de francs de recettes supplémentaires au budget de l'Etat, soit un total
de 21 milliards de francs en 1997.
III. LA LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE DU 29 DÉCEMBRE 1997
Eu
égard à son contenu et à la brièveté des
délais d'examen, le collectif budgétaire de fin d'année
est traditionnellement considéré davantage comme un texte de
régularisation comptable et financier que comme un projet de loi ouvrant
une marge de manoeuvre significative au Parlement.
Néanmoins, en l'espèce, ce collectif présentait un
intérêt politique certain car il illustrait une double orientation
budgétaire
: d'une part, l'absence d'une maîtrise
volontariste de la dépense publique et d'autre part, le recours à
des prélèvements fiscaux supplémentaires expliquant au
total l'amélioration de 14,11 milliards de francs du solde
budgétaire. Le solde des opérations définitives a
été atténué de 14,48 milliards de francs et la
charge nette des opérations temporaires progresse de 0,36 milliard de
francs.
A. LES OUVERTURES DE CRÉDITS
Les
ouvertures de crédits supplémentaires nets des remboursements et
dégrèvements s'élevaient au sein du budget
général à 16,7 milliards de francs
1(
*
)
se répartissant comme suit :
14 milliards de francs pour les dépenses ordinaires
civiles ;
2,1 milliards de francs pour les dépenses civiles en
capital ;
0,6 milliard de francs pour les dépenses militaires.
Au sein de ces ouvertures de crédits, il convient de relever les
mouvements suivants :
4,75 milliards de francs sont affectés au budget des charges
communes au titre des " mesures exceptionnelles en faveur de l'emploi et
de la formation professionnelle " qui contribuent pour l'essentiel au
financement de la ristourne dégressive sur les bas salaires ;
2,08 milliards de francs sont destinés aux aides personnelles
au logement, les besoins ayant été sous-estimés en loi de
finances initiale ;
1,35 milliard de francs de crédits sont ouverts au budget de
l'industrie principalement au titre des aides à la construction
navale ;
790 millions de francs qui sont liés au sein du budget de
l'agriculture, à la politique agricole commune.
B. LES RÉÉVALUATIONS DE RECETTES
Variation des recettes
(en milliards de francs)
|
Loi de finances initiale pour 1997 |
|
loi de finances rectificative |
Recettes fiscales |
|
|
|
- Impôt sur le revenu |
291,8 |
- 1,8 |
290 |
- Autres impôts directs sur rôles |
42,8 |
+ 3,4 |
46,2 |
- Impôt sur les sociétés |
170,8 |
+ 32,3 |
203,1 |
Pour mémoire IS net |
144,8 |
+ 28,3 |
173,1 |
- Autres impôts directs |
84,8 |
- 2,4 |
82,1 |
- TIPP |
151,9 |
- 1,3 |
150,6 |
- Taxe sur la valeur ajoutée |
757,5 |
- 4,5 |
753 |
Pour mémoire TVA nette |
635,2 |
- 15,2 |
620 |
Recettes fiscales brutes |
1.644,6 |
+ 26,4 |
1.671 |
Remboursements et dégrèvements |
- 249,4 |
- 18 |
- 267,4 |
1. TVA |
- 122,3 |
- 10,7 |
- 133 |
2. Impôt sur les sociétés |
- 26 |
- 4 |
- 30 |
3. Autres |
- 101,1 |
- 3,3 |
- 104,4 |
Recettes fiscales nettes |
1.395,2 |
+ 8,5 |
1.403,7 |
Recettes non fiscales |
155,1 |
+ 1,2 |
156,3 |
dont recettes d'ordre |
17,9 |
- 2,8 |
15,1 |
Prélèvements sur recettes de l'Etat |
|
|
|
1. Collectivités locales |
- 166,9 |
+ 1,9 |
- 165 |
2. Communautés européennes |
- 87 |
- 1 |
- 88 |
Ressources brutes |
1.545,8 |
+ 28,5 |
1.574,3 |
Ressources nettes du budget général |
1.296,5 |
+ 10,5 |
1.307 |
Les
recettes du budget général sont accrues de 10,5 milliards de
francs par la loi de finances rectificative pour 1997, soit un
supplément de 0,8 % par rapport aux estimations initiales.
L'essentiel de la revalorisation résulte de la prise en compte de
l'effet de la loi portant mesures urgentes à caractère fiscal et
financier sur le produit de l'impôt sur les sociétés (le
produit de l'impôt sur les sociétés est
réévalué de 28,3 milliards de francs).
Toutefois, l'accroissement des
recettes fiscales nettes
(+ 8,5 milliards de francs) est moins important que celui des
recettes fiscales brutes (+ 26,4 milliards de francs) du fait d'une
réestimation des charges de remboursements et dégrèvements
à hauteur de 18 milliards de francs.
Les
recettes non fiscales
sont augmentées de 1,1 milliard de
francs sous l'effet de mesures de sens contraire.
Les
prélèvements sur recettes de l'Etat
concourent aussi
à l'amélioration des ressources disponibles pour
0,9 milliard de francs.
C. LA RATIFICATION DE DEUX DÉCRETS D'AVANCES
1. Le décret d'avances du 9 juillet 1997
Le
décret du 9 juillet 1997 a ouvert 9,9 milliards de francs de
crédits supplémentaires correspondant pour l'essentiel à
des engagements pris par le nouveau gouvernement.
Les principaux postes de dépenses sont les suivants :
6,43 milliards de francs pour la revalorisation de l'allocation de
rentrée scolaire ;
2 milliards de francs pour la mise en place des emplois-jeunes ;
0,6 milliard de francs pour la revalorisation du barème de
l'aide personnelle au logement.
En contrepartie, un arrêté du même jour a annulé
9,9 milliards de francs.
Il s'appuyait sur une régulation budgétaire
opérée en mars 1997,
négociée ministère
par ministère, dont votre rapporteur général avait
estimé qu'elle constituait le "
véritable exercice de
maîtrise des dépenses
", à la différence
des économies réalisées ultérieurement et qui
pouvaient largement être considérées comme provenant de
constatations.
Ces annulations qui avaient alors été présentées en
détail par votre rapporteur général
2(
*
)
portent à hauteur de 6,6 milliards de
francs sur les dépenses ordinaires civiles ; 1,5 milliard de
francs sur les dépenses civiles en capital et 1,8 milliard de
francs sur les dépenses militaires.
2. Le décret d'avances du 17 octobre 1997
Le
décret d'avances du 17 octobre 1997 a ouvert 2,9 milliards de
francs de crédits correspondant pour l'essentiel à des
dépassements de crédits inéluctables, à l'exception
de 800 millions de francs destinés au budget de l'enseignement
scolaire à la suite de la décision de réemployer tous les
maîtres auxiliaires à la rentrée de septembre 1997.
Les autres ouvertures de crédits portent principalement :
à hauteur de 1,45 milliard de francs sur le financement des
opérations extérieures du ministère de la
défense ;
pour 375 millions de francs au titre du budget de l'enseignement
scolaire afin d'apurer la dette de l'Etat vis-à-vis de l'enseignement
privé et de prendre en compte la revalorisation du point " fonction
publique ".
Un arrêté d'annulation du 17 octobre 1997 a gagé
intégralement ce décret en annulant 710 millions de francs
sur le budget de l'éducation nationale qui portaient sur des
économies de constatation et 1,6 milliard de francs au titre des
dépenses en capital du budget de la défense.
IV. LES MOUVEMENTS DE CRÉDITS OPÉRÉS PAR VOIE RÉGLEMENTAIRE
Les modifications du montant des crédits opérés par voie réglementaire correspondent à 57,4 milliards de francs de reports de crédits au sein du budget général, à 12,8 milliards de francs d'ouvertures de crédits résultant des deux décrets d'avances, à 33,6 milliards de francs d'annulations de crédits et au rattachement de fonds de concours à hauteur de 68,5 milliards de francs soit un solde net de 105,2 milliards de francs contre 106,2 milliards de francs en 1996.
A. LES REPORTS DE CRÉDITS
Au sein du budget général, les crédits reportés de 1996 sur 1997 s'élèvent à 57,4 milliards de francs en progression de 3,7 % dont 51,1 milliards de francs pour les services civils et 6,3 milliards de francs pour les services militaires.
B. LES FONDS DE CONCOURS
Le volume des fonds de concours rattachés au budget général s'est élevé à 68,5 milliards de francs en 1997 contre 73,3 milliards de francs en 1996, soit une diminution de 6,52 %.
C. LES ANNULATIONS DE CRÉDITS
Pour
1997, au sein du budget général 33,6 milliards de francs de
crédits ont été annulés, en baisse de 16,4 %
par rapport à 1996 (40,2 milliards de francs) et de 22 % par
rapport à 1995 (43,2 milliards de francs).
Les annulations représentent 1,84 % des crédits ouverts en
loi de finances initiale contre 2,23 % en 1996. Elles résultent
essentiellement des décrets des 9 juillet et 17 octobre
précités, ainsi que de l'arrêté du 19 novembre
qui a été associé à la loi de finances
rectificative.
V. LES MOUVEMENTS DE CRÉDITS CONTENUS DANS LA LOI DE RÈGLEMENT
Le
projet de loi de règlement pour 1997 demande au titre du budget
général l'ouverture de 14,7 milliards de francs de
crédits et l'annulation de 10,5 milliards de francs de
crédits contre respectivement 23,2 milliards de francs et
10,2 milliards de francs en 1996.
Les crédits ouverts portent à hauteur de 4,9 milliards de
francs sur les garanties ; 2,4 milliards de francs sur les
dépenses en atténuation de recettes ; 2,4 milliards de
francs sur les primes à la construction et 1,7 milliard de francs
sur la dette publique.
Les annulations s'imputent pour 9,5 milliards de francs sur les
dépenses ordinaires civiles et 1 milliard de francs sur les
dépenses militaires.
CHAPITRE III :
LES RECETTES ET LES
DÉPENSES
I. LES RECETTES
A. L'ÉVOLUTION DES RECETTES BUDGÉTAIRES EN 1997
1. Une progression inférieure au PIB
Les
recettes budgétaires nettes
(hors recettes de privatisations) ont
progressé de 3,0 % en 1997, alors que le PIB augmentait en valeur
de 3,4 %.
Cette progression, moins importante qu'en 1996 (+ 4,1 %),
résulte exclusivement de la progression du produit fiscal net, qui est
passé de 1.359,6 milliards de francs en 1996 à 1.416,6
milliards de francs en 1997, soit une hausse de 4,2 %.
En revanche, il faut noter la diminution des recettes non fiscales
(- 1,0 %) pour la deuxième année consécutive, la
diminution sensible des fonds de concours et l'augmentation importante des
prélèvements sur recettes (+ 4,0 %).
Décomposition des augmentations de recettes en 1997
Nature des produits |
Écart de recettes
effectives entre 1997 et 1996
|
Écart
|
Produit fiscal net |
+ 57,0 |
+ 4,2 % |
Recettes non fiscales (hors privatisations) |
- 1,6 |
- 1,0 % |
Prélèvements sur recettes |
9,8 |
+ 4,0 % |
Fonds de concours |
- 4,8 |
- 6,9 % |
Recettes du budget général (hors privatisations) |
+ 40,8 |
+ 3,0 % |
2. Une progression supérieure aux hypothèses de la loi de finances initiale
Les recettes nettes du budget général 3( * ) excèdent de 25,2 milliards de francs le montant des recettes inscrit dans la loi de finances initiale pour 1997. Les recettes nettes se sont élevées à 1.321,7 milliards de francs en exécution contre 1296,5 milliards de francs dans la loi de finances initiale.
L'écart entre les prévisions de la loi de
finances
initiale pour 1997
et la réalisation
(en milliards de francs)
|
Exécution |
LFI |
Ecart |
Recettes fiscales nettes |
1416,6 |
1395,3 |
21,3 |
Recettes non fiscales |
157,9 |
155,1 |
2,8 |
Prélèvements sur recettes de l'Etat |
-252,8 |
-253,9 |
1,1 |
ressources nettes du budget général |
1321,7 |
1296,5 |
25,2 |
fonds de concours |
64,5 |
- |
64,5 |
Recettes du budget général |
1386,2 |
1296,5 |
89,7 |
L'excédent de recettes par rapport aux prévisions provient
presque exclusivement des plus-values de recettes fiscales.
B. L'ÉVOLUTION DES RECETTES FISCALES EN 1997
|
1996 |
1997 |
Évolution 1997/1996
|
Recettes fiscales brutes |
1.620,1 |
1682,2 |
3,8% |
Remboursements et dégrèvements |
- 260,5 |
- 265,6 |
2,0% |
Produit
fiscal net
|
1359,6
|
1416,6
|
4,2%
|
Prélèvements
sur recettes
|
-243,0
|
-252,7
|
4,0%
|
La
prévision économique associée à la loi de finances
pour 1997 escomptait une
croissance en volume de 2,3 %
et un
produit
fiscal net
de 1.395,3 milliards de francs
en hausse de 2,6 %
par
rapport à 1996
.
"In fine", la croissance aura été
en 1997 de 2,2 % en volume (3,4 % en valeur) et les recettes fiscales
nettes se seront accrues de 4,2 % au prix d'un alourdissement des
prélèvements obligatoires.
Les recettes fiscales
ont enregistré un écart de
21,3 milliards de francs par rapport aux prévisions de la loi de
finances initiale
, dont l'essentiel provient de l'augmentation de
l'impôt sur les sociétés décidée dans la loi
portant mesures d'urgence à caractère fiscal et
financier.
1. Deux évolutions contrastées : l'allégement de l'impôt sur le revenu et l'alourdissement de l'impôt sur les sociétés
a) L'impôt sur le revenu : une variation des droits de 20 milliards de francs, bien évaluée en loi de finances initiale.
L'année 1997 a été marquée par un
très fort déficit en produit d'impôt sur le revenu
constaté dès février et lié directement à
l'allégement décidé en loi de finances initiale pour 1997.
Au total, la perte de recette fiscale s'élève à
20,7 milliards de francs, soit 6,6 % du produit de cet impôt.
Dans son rapport sur l'exécution de la loi de finances pour 1997, la
Cour des comptes note que "
selon les informations fournies par la
direction générale des impôts, l'allégement de
l'impôt sur le revenu est très net.(...) La baisse de
l'impôt tient donc à une diminution de 2% du nombre des
contribuables qui paient chacun, en moyenne, un impôt en baisse de
5,6%
".
Le produit de l'impôt sur le revenu s'est donc élevé
à 293,4 milliards de francs en 1997 soit un niveau
légèrement supérieur à l'estimation en loi de
finances (291,8 milliards de francs en LFI) contre 314,1 milliards de
francs en 1996.
L'effet des mesures d'allégement d'impôt sur le revenu avait
donc été convenablement mesuré en loi de finances
initiale,
quoique très légèrement surestimé.
Il faut noter que plus de 1,3 milliard de francs du produit de
l'impôt en 1997 provient d'une amélioration du taux de
recouvrement en matière d'impôt sur le revenu.
b) L'effet de la loi portant mesures urgentes à caractère fiscal et financier: un très fort l'alourdissement de l'impôt sur les sociétés constaté en fin d'année
Le
produit net de l'impôt sur les sociétés s'est
élevé à 172,2 milliards de francs en 1997 (144,8
milliards de francs en loi de finances initiale) soit 29 milliards de
francs de plus qu'en 1996.
La progression des recettes nettes d'impôt sur les
sociétés de 29 milliards de francs est due pour 24 milliards
de francs aux dispositions adoptées dans la loi du 10 novembre
1997
4(
*
)
portant mesures urgentes à
caractère fiscal et financier.
Alors que pour chaque type de recette fiscale, l'écart entre la
réalisation et la prévision de la loi de finances initiale est
inférieur à 10 %, le produit net de l'impôt sur les
sociétés a enregistré une hausse de 18,8 % par rapport aux
prévisions.
2. Les autres recettes fiscales : une légère moins-value par rapport aux prévisions
a) La taxe intérieure sur les produits pétroliers : un certain ralentissement
En
début d'année (janvier-avril), les rentrées de TIPP
étaient inférieures au volume constaté à la
même période en 1996, mais dès le mois de mai, le solde est
redevenu positif pour atteindre 2,5 milliards de francs fin 1997.
Le produit de la TIPP s'est élevé à 150,8 milliards de
francs, soit un niveau très légèrement inférieur
aux prévisions (151,9 milliards de francs en loi de finances initiale)
mais supérieur au rendement en 1996 (148,4 milliards de francs).
La progression constatée par rapport à 1996 est
entièrement due au relèvement des tarifs effectué en loi
de finances initiale, ce qui montre une certaine atonie de la consommation des
produits pétroliers.
b) La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) : un redressement malgré une moins-value par rapport aux prévisions
Les
rentrées de TVA ont été très uniformes dans le
temps et très régulièrement supérieures au volume
constaté l'année précédente, mais sensiblement
inférieures aux prévisions.
Les rentrées de TVA se sont en effet élevées à
626 milliards de francs, soit un niveau inférieur à celui
attendu (635,2 milliards de francs en loi de finances initiale) mais tout
de même nettement supérieur à l'exécution de 1996
(600,5 milliards de francs).
Les recettes nettes de TVA, c'est-à-dire après remboursements,
ont excédé de 25,6 milliards de francs les recettes de 1996
mais ont été inférieures de 9 milliards de francs aux
prévisions de la loi de finances initiale. La consommation et les
investissements des ménages ont connu en cours d'année des
évolutions inférieures aux prévisions qui ont conduit
à revoir à la baisse les estimations de recettes de TVA en loi de
finances rectificative.
La moins-value a toutefois été beaucoup moins importante que
l'estimation en loi de finances rectificative (15,2 milliards de moins-values
prévues) en raison d'une forte progression des recettes de TVA en fin
d'année.
Les évolutions de la TVA en 1997 : une tentative d'explication
La
raison de l'évolution des recettes de TVA nette est toujours difficile
à préciser. D'après les informations du ministère
de l'économie et des finances, il semble que l'accroissement de la TVA
brute par rapport à 1996 s'explique en partie par des mesures
exceptionnelles :
- le renforcement du contrôle aurait produit un gain net de
trésorerie pour l'Etat de 2 milliards de francs ;
- l'incidence résiduelle du relèvement du taux normal de TVA sur
les redevables déclarant selon le régime simplifié
d'imposition procure une recette de 7,1 milliards de francs en 1997, soit 5,3
milliards de francs de plus qu'en 1996 ;
- les autres mesures nouvelles auraient eu un coût de 1,3 milliard de
francs.
Concernant les remboursements et dégrèvements, la mise en place
d'un mécanisme de contrôle des ordonnancements des crédits
de la comptabilité publique, en décembre 1997, aurait
occasionné un retard dans les remboursements alors même que les
recettes nettes de TVA en 1996 seraient sous-évaluées du fait
d'un report de dégrèvements de 1995 sur 1996.
Compte tenu de tous ces éléments, la TVA nette à
législation constante n'aurait progressé que de 2,3% pour
atteindre 620 milliards de francs en 1997, soit sensiblement
l'évolution des emplois taxables.
Les autres recettes fiscales
(175 milliards de francs) ont
progressé fortement en 1997 (+21,6 milliards de francs) alors qu'elles
avaient diminué en 1996.
Les "autres impôts directs perçus par voie d'émission de
rôles" connaissent la plus forte augmentation en raison de la
montée en charge de la nouvelle répartition des impôts sur
rôles entre l'Etat et les collectivités territoriales et des
résultats du contrôle fiscal.
Concernant les autres impôts, l'impôt de solidarité sur la
fortune progresse de 1 milliard de francs soit 12,8%, la taxe sur les salaires
de 1,7 milliard de francs et les droits d'enregistrement de
8,7 milliards de francs. La revalorisation importante des patrimoines
mobiliers et immobiliers en 1996 et 1997 explique largement ces
évolutions.
3. Le choix d'augmenter la pression fiscale
Le retour de la croissance en 1997 a, semble-t-il, mis un terme à la "déflation" de recettes fiscales observables depuis quelques années. Dans ces conditions, la hausse des prélèvements observable ne se justifie que par la non-maîtrise des dépenses.
a) Des rentrés fiscales globalement conformes aux prévisions
Mis
à part le tout début d'année, les rentrées fiscales
ont été constamment supérieures à
l'exécution de 1996
. Le différentiel d'exécution s'est
réduit en septembre en raison des moins-values enregistrées sur
l'impôt sur le revenu, qui n'étaient jusqu'alors que partiellement
compensées par les produits des autres impôts.
Il faut donc constater qu'en l'absence de relèvement de l'impôt
sur les sociétés, le solde d'exécution des recettes aurait
également été satisfaisant, car très
supérieur à l'exécution de 1996 et très proche des
prévisions de la loi de finances initiale.
Ecart entre le rendement attendu des impôts et leur rendement réel
Impôts |
Exécution |
LFI |
Ecart |
TIPP |
150,7 |
151,9 |
-1,2 |
Divers |
174,1 |
171,6 |
2,5 |
Impôt sur les sociétés |
172,2 |
144,8 |
27,4 |
Impôt sur le revenu |
293,5 |
291,8 |
1,7 |
TVA |
626,1 |
635,2 |
-9,1 |
Recettes fiscales nettes |
1416,6 |
1395,3 |
21,3 |
(en milliards de francs)
L'effet de la loi du 10 novembre 1997 portant mesures urgentes à
caractère fiscal et financier s'élève à 24
milliards de francs
sur les 27,3 milliards de francs de produit fiscal
supplémentaire pour l'impôt sur les sociétés par
rapport à la loi de finances initiale.
Sans cette loi, les recettes
fiscales n'auraient été que très légèrement
inférieures aux prévisions de la loi de finances (de l'ordre de
- 2,5 milliard de francs).
Ce constat est bien différent de celui fait par l'audit des finances
publiques remis le 21 juillet 1997, qui chiffrait à 17 milliards de
francs les pertes de recettes fiscales nettes pour l'Etat.
Il n'est donc pas exact d'affirmer que l'effet des mesures de redressement
fiscal et financier prises à la suite de l'audit des finances publiques
a permis de rétablir une situation en matière de recettes
compromise par la faiblesse des encaissements de TVA.
L'exécution de 1997 confirme le diagnostic posé par votre
commission lors de l'examen de la loi de finances pour 1998 puis de la loi de
finances rectificative pour 1997, selon lequel les prélèvements
supplémentaires décidés par le gouvernement ont
été, de loin, supérieurs aux moins-values de
recettes
.
b) Une déformation de la structure fiscale
L'augmentation de la pression fiscale en général et de l'impôt sur les sociétés en particulier, en 1997, a donc eu pour véritable conséquence de déformer la structure fiscale : la part relative de l'impôt sur les sociétés a fortement progressé alors que celle de la TVA a diminué.
Part relative du produit net des différents impôts
|
LFI |
Exécution |
TIPP |
11% |
11% |
Divers |
12% |
12% |
Impôt sur les sociétés |
10% |
12% |
Impôt sur le revenu |
21% |
21% |
TVA |
46% |
44% |
Recettes fiscales nettes |
100% |
100% |
C. LES RECETTES NON FISCALES
Les
recettes non fiscales
ont seulement progressé de 2,8 milliards de
francs par rapport aux prévisions, mais elles ont diminué en
valeur par rapport à l'exécution de 1996. Sans le transfert des
charges de pension des personnels fonctionnaires de France
Télécom (8,7 milliards de francs) auparavant retracées en
fonds de concours, ces recettes auraient été en plus forte
diminution par rapport à 1996. Hors modifications de comptabilisation,
les recettes non fiscales auraient diminué de 5,8 milliards de francs
soit - 4,2 %.
La diminution des recettes non fiscales s'explique notamment par la baisse du
produit des participations de l'Etat dans les entreprises financières
(- 506 millions de francs) et dans les entreprises non
financières (- 1,5 milliard de francs). Mais ce sont surtout
les recettes " diverses " (ressources quasi-courantes, produit
d'opérations diverses et recettes de la ligne 899) qui diminuent
sensiblement (- 13 milliards de francs).
D. LES PRÉLÈVEMENTS SUR RECETTES
Les prélèvements sur recettes ont diminué de 1,1 milliard de francs par rapport aux prévisions. Ce sont surtout les prélèvements au profit des collectivités locales qui ont été moins élevés que prévus (de 2 milliards de francs) alors que les prélèvements au profit de l'Union européenne ont été plus élevés de 0,8 milliard de francs.
E. LES FONDS DE CONCOURS
Les
fonds de concours
, qui ne sont pas évalués dans la loi de
finances (article 5 de l'ordonnance organique du 2 janvier 1959) ont
représenté 64,5 milliards de francs.
Le montant des fonds de concours a toutefois été sensiblement
inférieur aux années précédentes en raison de
l'intégration des pensions civiles de France Télécom (8
milliards de francs en 1996) dans les recettes non fiscales.
(en milliards de francs)
|
1995 |
1996 |
1997 |
Fonds de concours |
61,3 |
69,3 |
64,5 |
II. DES DÉPENSES STABILISÉES EN VOLUME
A. LE BUDGET GÉNÉRAL
Les
dépenses du budget général pour 1997 se sont
élevées à 1.921,03 milliards de francs en progression
de 0,97 % par rapport à 1996. Cette hausse est inférieure
à celle des prix du PIB (+ 1,1 %). Elle est conforme à
l'objectif affiché par le gouvernement d'Alain Juppé lors du
débat d'orientation budgétaire pour 1997 et qui avait
été prévu en loi de finances initiale pour 1997.
Cette progression est même réduite à 0,8 % hors
dégrèvements et remboursements d'impôts, soit une
diminution en volume de près de 0,3 point.
La diminution en volume des dépenses du budget général
ainsi enregistrée s'est néanmoins opérée de
façon dissymétrique. Les dépenses ordinaires ont
augmenté de 1,72 % pour s'élever à 1.745,5 milliards de
francs tandis que les dépenses en capital diminuaient de 5,93 % pour
représenter 175,5 milliards de francs.
Evolution des dépenses effectives
(en millions de francs)
Dépenses effectives |
1996 |
1997 |
Variation (%) |
I - Dépenses ordinaires |
|
|
|
Services civils |
|
|
|
|
|
|
|
Titre I - Dette publique |
505.228,1 |
515.484,6 |
2,03 |
Titre II - Pouvoirs publics |
4.195,6 |
4.301,9 |
2,53 |
Titre III - Moyens des services |
620.125,8 |
634.256,0 |
2,28 |
Titre IV - Interventions publiques |
479.038,6 |
485.238,2 |
1,29 |
|
|
|
|
Sous total |
1.608.588,1 |
1.639.280,6 |
1,91 |
|
|
|
|
Services militaires |
|
|
|
|
|
|
|
Titre III - Moyens des services |
107.454,8 |
106.259,9 |
- 1,11 |
|
|
|
|
Total des dépenses ordinaires |
1.716.042,9 |
1.745.540,4 |
1,72 |
|
|
|
|
II - Dépenses en capital |
|
|
|
Services civils |
|
|
|
|
|
|
|
Titre V - Investissements exécutés par l'Etat |
28.967,9 |
25.395,8 |
- 12,33 |
Titre VI - Subventions accordées par l'Etat |
79.579,2 |
74.100,6 |
- 6,88 |
Titre VII - Réparation des dommages de guerre |
0,5 |
0,8 |
67,36 |
|
|
|
|
Sous-total |
108.547,5 |
99.497,2 |
- 8,34 |
|
|
|
|
Services militaires |
|
|
|
|
|
|
|
Titre V - Investissements exécutés par l'Etat |
77.213,4 |
75.061,3 |
- 2,79 |
Titre VI - Subventions accordées par l'Etat |
784,5 |
932,0 |
18,80 |
|
|
|
|
Sous-total |
77.997,9 |
75.993,3 |
- 2,57 |
|
|
|
|
Total des dépenses en capital |
186.545,4 |
175.490,5 |
- 5,93 |
|
|
|
|
Total général |
1.902.588,3 |
1.921.030,9 |
0,97 |
(Source : Cour des comptes)
Taux de variation annuelle des charges du budget général (1992-1997)
Variation en % par rapport à l'année précédente |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
I - Dépenses ordinaires |
|
|
|
|
|
|
Services civils |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Titre I - Dette publique |
10,4 |
0,8 |
-0,6 |
9,9 |
7,5 |
2,0 |
Titre II - Pouvoirs publics |
2,9 |
4,8 |
1,2 |
3,6 |
5,9 |
2,5 |
Titre III - Moyens des services |
6,3 |
5,2 |
4 |
3,4 |
3,4 |
2,3 |
Titre IV - Interventions publiques |
6,3 |
5,7 |
5,2 |
1,9 |
3,3 |
1,3 |
|
|
|
|
|
|
|
Sous total |
7,5 |
4 |
2,9 |
4,8 |
4,6 |
1,9 |
|
|
|
|
|
|
|
Services militaires |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Titre III - Moyens des services |
0,5 |
4,6 |
3,3 |
1,5 |
2,1 |
- 1,1 |
|
|
|
|
|
|
|
Total des dépenses ordinaires |
7 |
4 |
3 |
4,6 |
4,5 |
1,7 |
|
|
|
|
|
|
|
II - Dépenses en capital |
|
|
|
|
|
|
Services civils |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Titre V - Investissements exécutés par l'Etat |
- 10,3 |
4,6 |
- 9,7 |
- 2,3 |
16,5 |
- 12,3 |
Titre VI - Subventions accordées par l'Etat |
13,7 |
6,3 |
- 2,7 |
- 3,3 |
3,6 |
- 6,9 |
|
|
|
|
|
|
|
Sous-total |
6,3 |
5,9 |
- 4,5 |
- 3,1 |
6,8 |
- 8,3 |
|
|
|
|
|
|
|
Services militaires |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Titre V - Investissements exécutés par l'Etat |
0,5 |
- 5,6 |
- 0,5 |
- 15,8 |
4,5 |
- 2,8 |
Titre VI - Subventions accordées par l'Etat |
4,9 |
2,5 |
45,3 |
13 |
- 4,6 |
18,8 |
|
|
|
|
|
|
|
Sous-total |
0,5 |
- 5,6 |
- 0,2 |
- 15,5 |
4,4 |
- 2,6 |
|
|
|
|
|
|
|
Total des dépenses en capital |
3,5 |
0,4 |
- 2,6 |
- 8,8 |
5,8 |
- 5,9 |
|
|
|
|
|
|
|
Total général |
6,6 |
3,6 |
2,3 |
3,2 |
4,6 |
1 |
|
|
|
|
|
|
|
Total hors remboursements et dégrèvements |
4,0 |
4,5 |
2,1 |
2,9 |
2,8 |
0,8 |
(Source : Cour des comptes)
1. Les dépenses du titre I
Ces
dépenses ont connu avec 515,5 milliards de francs en 1997 un fort
ralentissement de leur progression (+ 2 %) après deux années
consécutives de forte hausse (+ 7,5 % en 1996 et + 9,9 % en 1995).
Cette limitation de leur progression recouvre cependant des évolutions
contrastées : la charge de la dette publique n'augmente que de
0,4 % ; les dépenses en atténuation de recettes de 1,9
% ; et les dépenses de garantie poursuivent leurs variations
erratiques en passant de 1,5 milliard de francs en 1996 à 6,5 milliards
de francs en 1997.
a) La dette publique
La
charge brute de la dette s'élève en 1997 avec 240,9 milliards de
francs à un niveau presque identique à celui de 1996,
après avoir connu de très fortes progressions de 1993 à
1995.
Cette situation résulte de l'impact favorable de
" l'effet-taux " qui vient pour partie compenser un
" effet-volume " résultant de la progression de l'encours de
la dette brute de l'Etat qui représente 3.631 milliards de francs
au 31 décembre 1997, soit 44,9 % du PIB. Ainsi le coût moyen
du stock de la dette a été réduit à 6,8 % en 1997,
en diminution de 0,9 point par rapport à 1995.
Par ailleurs, la part de la dette négociable par rapport à la
dette non négociable continue de s'accroître et s'établit
à 228,1 milliards de francs contre 10,7 milliards de francs. Le
poids de la dette non négociable ne représente plus que
4,4 % de la charge brute de la dette.
S'agissant de la charge budgétaire nette de la dette, la progression est
de 1,3 % (222,8 milliards de francs) en raison de la diminution
enregistrée des recettes en atténuation des charges de la dette.
La hausse est de 1,7 % pour les charges définitives de la dette (230
milliards de francs) qui prennent en compte les pertes de trésorerie
(7,3 milliards de francs).
b) Les dépenses de garantie
Les dépenses de garantie augmentent fortement, passant de 1,5 milliard à 6,5 milliards de francs en 1997. Elles représentaient néanmoins 10 milliards de francs en 1995. Celles-ci évoluent souvent de façon erratique dans des proportions importantes en fonction des risques et des aléas pouvant affecter la solvabilité des principaux pays-clients de la France.
c) Les dépenses en atténuation de recettes
Les remboursements et dégrèvements après une forte augmentation en 1996 (+ 17,2 %) s'accroissent de 1,9 % en 1997 et représentent 265,6 milliards de francs. Les remboursements sur contributions directes augmentent, avec 132 milliards de francs de 2,5 % et ceux sur produits indirects de 1,5 % soit un montant jamais atteint de 133,3 milliards de francs. Au sein de ces derniers remboursements, la TVA en représente 97 % soit 129,3 milliards de francs (+ 1,2 %).
2. Les dépenses de fonctionnement
Les
dépenses ordinaires des services civils du titre III augmentent de 2,3 %
pour s'établir à 634,3 milliards de francs et celles des services
militaires sont en recul de 1,1 % avec 106,3 milliards de francs.
Si les dépenses de personnel civil et militaire voient leur rythme de
progression se ralentir, passant de 4 % en 1995 à 3,4 % en 1996, et 2,6
% en 1997 soit 617,6 milliards de francs, celles-ci augmentent toujours plus
fortement que l'ensemble des dépenses du budget général (+
0,97 %) ou de l'indice du prix du PIB (+ 1,1 %).
La progression des rémunérations d'activité
s'élève à 1,8 % (371,1 milliards de francs), celles
des pensions s'établit à 3,5 % (170,7 milliards de
francs) et celle des charges sociales à 4,7 % (75,7 milliards
de francs), soit un surcoût total de 15,9 milliards de francs en
1997 par rapport à 1996.
Se crée ainsi une hiérarchie très caractéristique
au sein des dépenses de fonctionnement où le coût des
pensions et des charges sociales évolue plus rapidement que celui des
rémunérations d'activité.
Cette situation ne manquera pas de peser sur l'évolution de la
dépense publique en contribuant à la rigidifier, comme le
relève pour le déplorer la Cour des comptes.
Les
rémunérations civiles et militaires d'activité augmentent
de 1,8 % en 1997, soit 371,2 milliards de francs, contre 2,7 %
en 1996. La progression est de 2,01 % au sein des budgets civils et de
1,01 % pour le budget de la Défense. Après le gel de la
valeur du point " fonction publique " enregistré en 1996, deux
revalorisations sont intervenues (+ 0,5 point au
1
er
mars et + 0,5 point au
1
er
octobre), outre les effets dus au GVT positif, au solde des
créations et suppressions d'emplois, ainsi qu'à l'effet de
diverses mesures catégorielles. Néanmoins, comme les
années précédentes, ces évolutions moyennes
recèlent des évolutions très disparates, allant de
- 3,3 % pour le budget de la recherche à 4,4 % pour le
travail ou 7,8 % pour le commerce et l'artisanat.
Les dépenses brutes au titre des pensions civiles et militaires
représentent 170,8 milliards de francs et connaissent une hausse de
3,54 %, soit près du double de celle des
rémunérations d'activités, et plus du triple de celle de
l'ensemble des dépenses du budget général
(+ 0,97 %).
La charge nette des pensions représente 111,2 milliards de francs
(soit une hausse de 2,80 %). Ainsi que le relève la Cour des
comptes, cette relative modération de la croissance des dépenses
nettes ne doit pas faire oublier la dégradation prévisible du
rapport démographique du régime : 2,5 en 1995 contre 1,4
à l'horizon 2015, selon la direction du budget.
En conséquence, cette catégorie de charges reste une
préoccupation sérieuse pour les budgets futurs, ainsi que le
relève le rapport du Commissariat général au Plan sur les
perspectives d'évolution des régimes de retraite (Rapport
Charpin).
Votre rapporteur général avait d'ailleurs, en son temps
évoqué une " explosion programmée des retraites
publiques ". Aussi ne peut-il que se féliciter de l'effort de
clarification résultant, notamment, des dispositions de
l'article 117 de la loi de finances pour 1999, introduites à
l'initiative de votre commission des finances.
Cet article dispose en effet que le rapport au Parlement (" jaune
budgétaire ") établi en application de l'article 15 de
la loi du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires
porte, par-delà l'évolution des rémunérations, sur
celle des pensions de retraite :
" ce rapport indique
l'origine
des crédits de toute nature ayant financé les
rémunérations et les pensions.../... S'agissant des retraites, il
comporte des éléments de comparaison avec le régime
général et les régimes spéciaux ".
NB : Le " scénario 2 " correspond
à un taux de chômage de 6 %
(Source : Commissariat général au Plan - Rapport Charpin 1999)
Les
charges sociales augmentent de façon significative (+ 4,7 %)
pour s'élever à 75,7 milliards de francs contre
72,3 milliards de francs en 1996. Au sein de celles-ci, les
dépenses d'apurement des cotisations à la CNAF
représentent 9,2 milliards de francs (+ 12,2 %), les
prestations sociales versées par l'Etat 9,3 milliards de francs
(+ 11 %) et les versements au titre de la compensation des ressources
et des charges 18,5 milliards de francs (+ 8 %).
Les autres dépenses des services civils au titre de l'entretien du
matériel des services (parties 4 à 7 du titre III)
baissent de 0,45 % et s'élèvent à 95,6 milliards
de francs en 1997.
3. Les dépenses d'interventions publiques
Les
dépenses du titre IV des budgets civils représentent
485,2 milliards de francs, en hausse de 1,3 % contre 3,3 % en
1996.
Cette progression d'ensemble, légèrement supérieure
à celle de l'ensemble des dépenses du budget
général, recoupe des évolutions dissymétriques.
Si les deux principaux postes, l'action " sociale-assistance "
(161,8 milliards de francs) et l'action économique
(154,9 milliards de francs) augmentent respectivement de 3,2 % et
4 %, tous les principaux autres postes diminuent, dans des proportions
souvent significatives : - 7,1 % pour les subventions aux
entreprises d'intérêt national (24,7 milliards de
francs) ; - 12,6 % pour les interventions politiques et
administratives (21,4 milliards de francs) et - 5,9 % pour
l'action internationale (9,5 milliards de francs).
Il convient cependant de souligner que cette présentation relève,
ainsi que l'a rappelé la Cour des comptes, d'une
" logique
à la fois historique et administrative "
.
Il serait de ce
fait opportun, à l'instar de ce que préconise la Cour des
comptes, d'adopter une présentation plus synthétique qui permette
d'avoir une vision plus fine et donc plus juste de ces dépenses.
Cela permettrait ainsi de constater que les dépenses d'intervention
consacrées à l'emploi et à la formation professionnelle
ont fortement progressé en 1997 (+ 6,3 %) pour
s'établir à 149,7 milliards de francs répartis,
à hauteur de 101 milliards de francs (- 0,17 %) sur le
budget du travail, et de 48,6 milliards de francs au sein du budget des
charges communes (+ 23 %).
S'agissant des dépenses figurant au sein du budget du travail, leur
stabilisation résulte d'une diminution des deux principaux postes de
dépenses, à savoir une baisse de 10 % des crédits
relatifs à la participation de l'Etat au financement du retrait
d'activité (24 milliards de francs) et de 1,35 % des actions
en faveur des publics prioritaires (59,9 milliards de francs).
De même, il convient de relever la forte progression des crédits
destinés au RMI (24,4 milliards de francs, soit + 6 %)
qui était perçu par 1.010.472 foyers en 1997 et couvrait, en
incluant les ayants-droits 1,9 million de personnes.
4. Les dépenses en capital
Les
dépenses nettes en capital, civiles et militaires, représentent
175,5 milliards de francs, et ont diminué de 5,9 % en 1997,
après avoir augmenté de 5,8 % en 1996, ce qui constituait,
ainsi que la Cour des comptes l'avait alors relevé
" un fait
saillant de l'exécution du budget en 1996 "
.
Elles restent inférieures au seuil de 10 % des dépenses
budgétaires totales (9,13 % en 1997).
Evolution des dépenses en capital
(en millions de francs)
|
Montant |
Evolution (%) |
|||||
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
97/96 |
97/93 |
A - Services civils |
|
|
|
|
|
|
|
Titre
V
|
|
|
|
|
|
|
|
Titre
VI
|
|
|
|
|
|
|
|
Titre
VII
|
2,8 |
0,8 |
0,1 |
0,5 |
0,8 |
n.s. |
n.s. |
Sous-total services civils |
109.796,0 |
104.892,2 |
101.665,6 |
108.547,5 |
99.497,1 |
- 8,3 |
- 9,4 |
B - Services militaires |
|
|
|
|
|
|
|
Titre
V
|
88.165,1 |
87.748,1 |
73.907,1 |
77.213,4 |
75.061,3 |
- 2,8 |
- 14,9 |
Titre
VI
|
|
|
|
|
|
|
|
Sous-total services militaires |
88.666,0 |
88.475,7 |
74.729,6 |
77.997,9 |
75.993,3 |
- 2,5 |
-14,3 |
Total des dépenses en capital |
198.462,0 |
193.367,9 |
176.395,2 |
186.545,4 |
175.490,4 |
- 5,9 |
- 11,6 |
(Source : Cour des comptes)
Celles-ci sont donc en 1997 à un niveau presque
identique,
quoique légèrement inférieur, à celui de 1995
(176,4 milliards de francs).
Au sein de ce mouvement général de sensible diminution, il
convient de relever que cette baisse est plus marquée pour les services
civils (- 8,3 %, soit 99,5 milliards de francs) que pour les
services militaires (- 2,5 %, soit 76 milliards de francs).
Cette diminution est en outre particulièrement marquée pour les
crédits civils du titre V (Investissements exécutés
par l'Etat) qui baissent de 12,3 % après avoir crû de
16,5 % en 1996.
Par ailleurs, à l'image des exercices précédents, en
raison de reports importants ou d'annulations de crédits, l'écart
entre le montant des crédits votés et le montant des
crédits disponibles s'est révélé très
important. Il est de 136 % pour le titre V et de 67,5 % pour le
titre VI des budgets civils, contre respectivement 164 % et 46 %
en 1996. En outre, ainsi que cela ressort de l'examen des dépenses
nettes, le taux de consommation des crédits s'élève
à 82,2 % au total, se répartissant en 76,1 % pour les
dépenses civiles et 91,7 % pour les dépenses militaires.
Crédits des titres V, VI, VII en 1997
(En milliards de francs)
|
Crédits initiaux |
Crédits disponibles |
Dépenses nettes |
A. SERVICES CIVILS |
|
|
|
Titre V Investissements exécutés par l'Etat |
14,8 |
35,0 |
25,4 |
Titre VI Subventions accordées par l'Etat |
57,2 |
95,8 |
74,1 |
Titre VII Réparation des dommages de guerre |
- |
0,02 |
0,01 |
Sous-total services civils |
71,9 |
130,8 |
99,5 |
B. SERVICES MILITAIRES |
|
|
|
Titre
V
|
87,5 |
81,5 |
75 |
Titre
VI
|
1,2 |
1,3 |
0,9 |
Sous-total services militaires |
88,7 |
82,8 |
75,9 |
Total des crédits |
160,6 |
213,6 |
175,5 |
(Source : Cour des comptes)
B. LES BUDGETS ANNEXES
La loi
de finances initiale pour 1997 avait ouvert 101,26 milliards de francs de
crédits aux budgets annexes qui, compte tenu des modifications
intervenues en cours d'année, ont été portés
à 102,14 milliards de francs de crédits ouverts.
Pour 1997, le montant des opérations définitives s'est
élevé à 101,29 milliards de francs en progression de
0,8 % par rapport à 1996.
Les quatre principaux budgets annexes connaissent des évolutions
contrastées. Si le BAPSA, qui regroupe à lui seul 90,3 % des
crédits avec 91,49 milliards de francs, progresse de 0,7 %, le
budget de l'aviation civile (7,85 milliards de francs) diminue de
0,9 %, celui des Journaux officiels (1,02 milliard de francs)
augmente de 10,4 %, et celui des Monnaies et médailles
(805 millions de francs) de 21,3 %.
C. LES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR
Le solde
global des comptes spéciaux du Trésor (hors FSC et hors FMI) fait
apparaître un solde positif de 1,54 milliard de francs contre
1,23 milliard de francs en 1996, contribuant ainsi à
l'amélioration du solde budgétaire.
Cette situation tient à l'excédent dégagé par les
opérations à caractère définitif des comptes
d'affectation spéciale, qui s'élève à
1,99 milliard de francs, soit un montant sensiblement identique à
celui de 1996 (1,88 milliard de francs) ou de 1995 (2,09 milliards de
francs).
Néanmoins, les dépenses à caractère
définitif des comptes d'affectation spéciale ainsi que les
recettes de ces comptes ont fortement crû par rapport à 1996,
passant respectivement de 34,14 milliards de francs à
87,28 milliards de francs et de 36,02 milliards de francs à
89,27 milliards de francs. Ces variations résultent principalement
de la progression très significative des opérations du compte
d'affectation des produits des cessions de titres, parts et droits des
sociétés (
compte 902-24
). Celui-ci, compte tenu d'une
simplification de la nomenclature budgétaire réalisée en
1997, voit désormais transiter l'intégralité des
opérations concernant les ventes de titres et l'utilisation de leurs
produits.
Or en 1997, sur les 59,31 milliards de francs de recettes
comptabilisées par celui-ci (contre 21,44 milliards de francs en
1996, à structure comparable), 53,81 milliards de francs ont
été encaissés au titre d'opérations de
privatisation consistant notamment en l'ouverture du capital de France Telecom
(42,86 milliards de francs).
Les dépenses s'élèvent à 60,96 milliards de
francs et ont été destinées à hauteur de
59,15 milliards de francs aux dotations en faveur des entreprises
publiques, notamment sous forme de dotation en capital (9,2 milliards de
francs pour le GAN, 8 milliards de francs pour Réseau Ferré
de France), ou d'avances (11 milliards de francs pour Thomson et
8 milliards de francs pour le GIAT).
Les opérations temporaires des comptes spéciaux du Trésor
se traduisent par un déficit de 0,24 milliard de francs, contre un
excédent de 1,83 milliard de francs en 1996. Le solde des comptes
de commerce est passé d'un excédent de 2,22 milliards de
francs en 1996 à 410 millions de francs en 1997, tandis que celui
des comptes d'avance diminuait de 1,96 milliard de francs en 1996 à
0,41 milliard de francs en 1997. Il convient de relever au sein de ces
derniers que le compte d'avances sur le montant des impositions revenant aux
collectivités locales a été excédentaire de
152 millions de francs en raison du maintien de ses recettes à un
niveau élevé.
III. LE SOLDE D'EXÉCUTION DES LOIS DE FINANCES EN 1997
Le
déficit budgétaire exécuté en 1997 s'est
établi à 267,7 milliards de francs soit 6% au-dessous de ce que
prévoyait la loi de finances initiale (284,8 milliards de francs).
Cet écart franchement positif était le premier de cette nature
depuis 1987, le début des années 1990 ayant été
marqué par des écarts en général très
négatifs.
Le déficit d'exécution était en amélioration de
27,7 milliards de francs par rapport à celui de 1996, et
représentait 3,12 % du PIB.
Le résultat nettement positif des administrations publiques locales
(+ 17,4 milliards de francs) et des organismes divers d'administrations
centrales (+ 52,7 milliards de francs)
5(
*
)
a
permis à la France d'atteindre le fameux ratio de 3 % du PIB en termes
de besoin de financement des administrations publiques, malgré la
persistance d'une situation dégradée pour les comptes sociaux (-
47,8 milliards de francs).
La France a ainsi pu se qualifier pour la monnaie unique lors du Conseil
européen des 2 et 3 mai 1998. Sa dette publique a toutefois
continué à se dégrader rapidement, atteignant 57,2 % du
PIB fin 1997 contre 55,7 % fin 1996.
EXAMEN DES ARTICLES
ARTICLE PREMIER
Résultats
généraux de l'exécution
des lois de finances pour 1997
Commentaire : le présent article a pour objet
d'arrêter les résultats définitifs de l'exécution
des lois de finances pour 1997.
Le présent article a pour objet de présenter, sous forme de
tableau synthétique, les résultats définitifs de
l'exécution de 1997, conformément à l'article 35 de
l'ordonnance organique du 2 janvier 1959 qui dispose que "
le projet annuel
de loi de règlement constate le montant définitif des
encaissements de recettes et des ordonnancements de dépenses se
rapportant à une même année
".
L'article premier fixe, d'une part, le résultat des opérations
à caractère définitif du budget général
ainsi que des budgets annexes et des comptes d'affectation spéciale, et
d'autre part, le résultat des opérations à
caractère temporaire en le présentant par catégorie de
comptes spéciaux.
Le solde des opérations définitives de l'Etat est
arrêté à - 267,25 milliards de francs (il
était de - 294,77 milliards de francs en 1996).
Le solde des opérations temporaires est de + 0,34 milliard de
francs (- 0,29 milliards de francs en 1996).
Le solde global hors opérations avec le FMI est de -
266,91 milliards de francs (- 294,48 milliards de francs en 1996).
Le solde global hors opérations avec le FMI et hors fonds de
stabilisation des changes est de - 267,71 milliards de francs
(- 295,42 milliards de francs en 1996).
Ce solde représente 3,28 % du PIB de 1997 (en 1996, ce pourcentage
était de 3,76 %).
Décision de la commission : votre commission vous propose d'adopter
cet article sans modification.
ARTICLE 2
Recettes du budget
général
Commentaire : le présent article a pour objet
d'arrêter le montant définitif des recettes du budget
général de l'année 1997.
Le montant des recettes du budget général est arrêté
à 1.651,80 milliards de francs pour l'année 1997, soit une
progression de 2,8 % par rapport à 1996.
Ces recettes se décomposent comme suit :
- 1.682,19 milliards de
recettes fiscales
, soit une progression de 3,8%
par rapport à 1996 ;
- 157,9 milliards de
recettes non fiscales
, soit une diminution de 1 %
par rapport à 1996 ;
- 64,48 milliards de
fonds de concours et recettes assimilées
,
soit une diminution de 6,9 % par rapport à 1996 ;
- 252,7 milliards de
prélèvements sur recettes de l'Etat
venant en déduction des recettes totales, soit une progression de 3,8%
par rapport à 1996.
En prenant en compte les dégrèvements et remboursements
d'impôts, les recettes nettes du budget général
s'élèvent à 1386,21 milliards de francs, soit une
augmentation de 3,0% par rapport à 1996.
Décision de la commission : votre commission vous propose d'adopter cet article sans modification.
ARTICLE 3
Dépenses ordinaires civiles du
budget général
Commentaire : le présent article a pour objet
d'arrêter
le montant définitif des dépenses ordinaires civiles du budget
général en 1997.
Le montant définitif des dépenses ordinaires civiles du budget
général s'établit à 1.639,28 milliards de
francs, contre 1.608,59 milliards de francs en 1996 et
1.537,32 milliards de francs en 1995. Leur progression s'établit
donc à 1,91% après une augmentation de 4,6% en 1996, 4,8 %
en 1995 et de 2,9 % en 1994.
Par titre, l'évolution de ces dépenses est la suivante :
+ 2,03 % contre + 7,5 % en 1996 pour le titre I
(515,48 milliards de francs) ;
+ 2,53 % contre + 5,9 % en 1996 pour le titre II
(4,30 milliards de francs) ;
+ 2,28% contre + 3,4 % en 1996 pour le titre III
(634,26 milliards de francs) ;
+ 1,29 % contre + 3,3 % en 1996 pour les crédits du
titre IV (485,24 milliards de francs).
Par ailleurs, le présent article demande l'ouverture de
14,67 milliards de francs de crédits complémentaires et
l'annulation de 9,47 milliards de francs de crédits non
consommés. Le solde s'établit en conséquence à
5,20 milliards de francs. Il était de 14,17 milliards de
francs en 1996.
Les crédits complémentaires détaillés dans le
tableau B annexé au projet de loi concernent des crédits
évaluatifs pour lesquels, en vertu du second alinéa de
l'article 9 de l'ordonnance organique du 2 janvier 1959, les
dépenses peuvent "
s'imputer, au besoin, au-delà de la
dotation inscrite aux chapitres qui les concernent
", et cela à
deux exceptions près.
Il s'agit, d'une part, d'un dépassement de 11,26 millions de francs
sur le chapitre 31-05 des services du Premier ministre (services
généraux) qui concerne les dépenses de
rémunération de la Documentation française. Ainsi que le
relève la Cour des comptes dans son rapport sur l'exécution du
budget pour 1997, ce chapitre n'avait pas été doté de
crédits en loi de finances initiale, de même que les années
précédentes. En effet ces dépenses de
rémunération sont remboursées par le compte de commerce et
donnent lieu à rétablissement avec un décalage de 2
à 3 mois qui entraîne par voie de conséquence un tel
dépassement. Il est donc à souhaiter que ce décalage, que
la Cour des comptes dans son rapport précité qualifie
"
d'excessif
", soit significativement réduit et que ne
figurent donc plus à l'avenir, au titre des dépassements de
crédits limitatifs, des montants aussi importants.
Il s'agit d'autre part, d'un ajustement comptable de 1,62 franc
résultant de la tenue en centimes des comptes publics alors que les
crédits budgétaires le sont en francs. Un tel ajustement
comptable si minime soit-il doit néanmoins nécessairement figurer
dans le projet de loi de règlement.
Décision de la commission : votre commission vous propose d'adopter
cet article sans modification.
ARTICLE 4
Dépenses civiles en capital du
budget général
Commentaire : le présent article a pour objet
d'arrêter
le montant définitif des dépenses civiles en capital du budget
général pour 1997.
Les dépenses civiles en capital du budget général
représentent en 1997 une somme de 99,50 milliards de francs, contre
108,55 milliards de francs en 1996, soit une diminution de 8,34%
après une progression de 6,8% en 1996.
Il est, par ailleurs, proposé d'annuler 2,19 millions de francs de
crédits. Outre une régularisation comptable de 36,14 francs
portant sur les titres V et VII, il s'agit d'annuler 2,19 millions de francs de
crédits sur le titre VI.
Ces annulations portent d'une part sur le chapitre 66-90 du ministère de
l'industrie " Formation professionnelle " à hauteur de 1,976
million de francs et, d'autre part, sur le chapitre 66-01 des services
généraux du Premier ministre " Programme civil de
défense " pour un montant de 0,209 million de francs. Selon les
informations communiquées à votre rapporteur, les annulations
portant sur des crédits budgétaires non consommés et qui
faisaient l'objet de reports depuis plusieurs années.
Décision de la commission : votre commission vous propose d'adopter
cet article sans modification.
ARTICLE 5
Dépenses ordinaires
militaires du
budget général
Commentaire : le présent article a pour objet
d'arrêter
le montant définitif des dépenses ordinaires militaires pour le
budget général au titre de 1997.
Au titre du budget général de 1997, les dépenses
ordinaires militaires représentent 106,26 milliards de francs, soit
une diminution de 1,1 % par rapport à 1996, après une
progression de 2,1% en 1996.
Par ailleurs, le présent article demande, à hauteur de
8,1 millions de francs, contre 113 millions de francs en 1996, l'ouverture
de crédits complémentaires correspondant à l'ajustement de
crédits évaluatifs concernant des frais de contentieux
(règlement des dommages et accidents du travail).
Les annulations des crédits non consommés s'élèvent
à 1,05 milliard de francs.
Décision de la commission : votre commission vous propose d'adopter
cet article sans modification.
ARTICLE 6
Dépenses militaires en
capital du
budget général
Commentaire : le présent article a pour objet
d'arrêter
le montant définitif des dépenses militaires en capital du budget
général pour 1997.
En 1997, les dépenses militaires en capital du budget
général se sont élevées à 76 milliards
de francs, en baisse de 2,57 %, après avoir connu, en 1996, une
augmentation de 4,4 %. Au total sur la période 1993-1997 les
dépenses militaires en capital ont baissé de 14,3%.
Par ailleurs, le présent article propose une régularisation
comptable consistant à ouvrir 0,39 franc de crédits
complémentaires et à annuler 1,16 franc de crédits
non consommés.
Décision de la commission : votre commission vous propose d'adopter
cet article sans modification.
ARTICLE 7
Résultat du budget
général de 1997
Commentaire : Le présent article a pour objet
d'arrêter, compte tenu des montants de recettes et de dépenses
fixés aux articles précédents, le solde du budget
général en 1997.
L'excédent des dépenses (1.921,03 milliards de francs) sur
les recettes (1.651,81 milliards de francs) est arrêté par le
présent article à
269,23
milliards de francs
.
Ce résultat représente une diminution de 9,24 % par rapport
à 1996 (296,65 milliards de francs) et de 5,47 % par rapport
à la prévision initiale pour 1997 (284,8 milliards de francs).
Décision de la commission : votre commission vous propose d'adopter
cet article sans modification.
ARTICLE 8
Résultats des budgets
annexes
Commentaire : Le présent article a pour objet
d'arrêter les résultats des budgets annexes et d'autoriser des
ajustements de crédits sur ces budgets.
Les résultats des six budgets annexes pour 1997 sont
arrêtés, en recettes et en dépenses, à
101,30 milliards de francs. Ils augmentent de 0,8 % par rapport
à 1996 (100, 47 milliards de francs).
Les ajustements demandés s'élèvent à :
- 774 millions de francs en ouvertures de crédits
complémentaires dont l'essentiel, 513 millions de francs, au budget
annexe des prestations agricoles (BAPSA), soit 66 % ;
- 528 millions de francs en annulations de crédits non
consommés, dont :
. 400 millions de francs au B.A.P.S.A (76 %) ;
. 68 millions de francs au budget annexe de l'aviation civile (BAAC)
(13 %) ;
. 48 millions de francs au budget annexe des monnaies et médailles (9
%).
Décision de la commission : votre commission vous propose d'adopter
cet article sans modification.
ARTICLE 9
Comptes spéciaux dont les
opérations se poursuivent en 1998
Commentaire : le présent article a pour objet
d'arrêter les soldes des comptes spéciaux du Trésor dont
les opérations se poursuivent en 1998 et de procéder à
leur affectation.
Le titre I de l'article arrête les résultats des comptes
spéciaux du Trésor dont les opérations se poursuivent en
1998 compte tenu des ajustements demandés dans le projet de loi.
I. UN GONFLEMENT DES OPÉRATIONS DES COMPTES
Les dépenses de ces comptes spéciaux du Trésor
s'établissent à 539,2 milliards de francs et les recettes
à 541,96 milliards de francs.
Les comptes spéciaux du Trésor ont ainsi contribué en
1997, comme en 1996, à réduire le déficit public alors
qu'en 1995 leur contribution avait été largement négative.
Les opérations des comptes se sont considérablement
accrues : les dépenses et les recettes ont augmenté de
l'ordre de 13,3 %.
Ce phénomène résulte entièrement des
opérations à caractère définitif des comptes
d'affectation spéciale.
Opérations définitives des comptes d'affectation spéciale (1)
(en milliards de francs)
|
1996 |
1997 |
Variation |
Recettes |
36 |
88,9 |
+ 247 % |
Dépenses |
34,1 |
85,9 |
+ 252 % |
(1)
hors comptes clos en 1998
Ce gonflement des opérations des comptes résulte pour
l'essentiel, en recettes, des produits tirés des cessions de titres
publics. Les recettes de " privatisation " sont ainsi passées
de 21,4 à 53,8 milliards de francs (+ 32,4 milliards de
francs) sous l'effet, en particulier, de l'ouverture du capital de
" France Telecom " qui, réalisée en novembre 1997, a
généré un produit de 42,9 milliards de francs.
L'augmentation des cessions des éléments du patrimoine public a
contribué à financer un niveau de dotations au secteur public qui
a explosé, les dépenses imputées sur le " compte
privatisation " passant de 18,9 à 60,9 milliards entre 1996 et
1997.
Une part importante de ces dépenses a été allouée
aux établissements qui interviennent dans le cadre des opérations
de défaisance du Crédit Lyonnais, l'Etablissement public de
financement et de restructuration (EPFR) et du Comptoir des Entrepreneurs
(EPRD).
Les dotations à l'EPFR se sont élevées à 13,5
milliards de francs soit une mise à niveau importante mais insuffisante
pour rattraper le retard mis par l'Etat à honorer les charges
d'intérêt du prêt consenti par le Crédit Lyonnais
dans le cadre de la défaisance.
Ces retards immédiatement coûteux pour les finances publiques en
ce qu'ils génèrent des pénalités (720 millions de
francs ont été payés en 1997) ont fait l'objet d'une
observation de la Cour des Comptes.
Les jugeant critiquables, celle-ci a mis en évidence le paradoxe au
terme duquel, en revanche, les dotations à l'EPFR ont été
sur-abondantes, des ressources de l'ordre de 4 milliards de francs étant
mises en réserve par l'établissement quand l'EPFR n'est pas mis
à même d'honorer sa dette.
La Cour souligne en outre que l'imputation des dotations aux structures de
défaisance sur le " compte-privatisation "
" conduit
à financer des charges courantes à partir des ressources
tirées de la cession d'éléments du patrimoine de
l'Etat ".
Cette situation contribue parmi d'autres à un mode de gestion
patrimonial appauvrissant pour l'Etat dont le diagnostic est
détaillé dans le rapport consacré par la commission des
finances à l'évolution de la dette publique.
II. DES REAMENAGEMENTS IMPORTANTS
Les ajustements demandés dans le projet de loi sont conséquents.
Ils portent pour l'essentiel sur les opérations des comptes d'avances.
Les ouvertures de crédits complémentaires qui sont
demandées s'élèvent à 43,7 milliards de francs dont
43,1 milliards de francs pour les seuls comptes d'avances. Elles concernent le
compte n° 903-53 " Avances à divers services de l'Etat ou
organismes gérant des services publics ".
Le fonds de soutien des rentes a ainsi bénéficié d'une
avance de 36,6 milliards de francs, les montants consacrés à
des avances au fonds de stabilisation des changes et à Réseau
Ferré de France s'élevant à 50 millions de francs et 5
milliards de francs respectivement.
Ces sommes ont fait l'objet de remboursements avant la fin de l'exercice.
Il serait intéressant d'obtenir le détail des
intérêts qu'elles ont générés car l'article
28 de l'ordonnance du 2 janvier 1959 dispose que les avances du Trésor
sont productives d'intérêt.
III. DES OPERATIONS QUI GENERENT UN IMPORTANT BESOIN DE TRESORERIE
Même si les opérations des comptes spéciaux du
Trésor ont généré un excèdent en 1997, il
faut remarquer que, pour la trésorerie de l'Etat, les comptes
spéciaux du Trésor sont sources de besoins de financement.
Le total des soldes débiteurs s'élève en effet à
279,2 milliards de francs, les soldes créditeurs tournant autour de 32
milliards de francs pour un besoin de financement net de 247,2 milliards de
francs.
Cette situation provient d'un contraste entre les comptes d'affectation
spéciale dont le solde créditeur atteint 12,9 milliards de francs
et les comptes de prêts et d'avances lourdement débiteurs (123,8
milliards de francs et 113,2 milliards de francs respectivement).
IV. DES OPERATIONS D'AFFECTATION DES SOLDES QUI DEROGENT AU DROIT COMMUN
Pour le budget général, le solde des recettes et des
dépenses est transféré au compte permanent des
découverts du Trésor.
Il n'en va pas de même pour les soldes des comptes spéciaux du
Trésor.
En vertu de l'article 24 de l'ordonnance du 2 janvier 1959, le solde de chaque
compte est reporté d'année en année sauf dispositions
contraires prévues par une loi de finances.
Cette disposition ne cède que lorsque des profits ou des pertes sont
constatés. En ce cas, sauf pour les comptes d'affectation
spéciale, les soldes doivent être transférés aux
découverts du Trésor.
C'est le cas cette année pour :
. une perte de 996,4 millions de francs concernant les comptes de prêts
aux pays les moins avancés ;
. et pour un profit de 815,3 millions de francs résultant des
opérations monétaires.
L'application des dispositions de l'ordonnance sus-citées reste assez
obscure. Pour l'apprécier, il conviendrait de disposer
d'éléments permettant notamment d'évaluer avec
précision la qualité des créances de l'Etat. Cela suppose
une gestion attentive dont les conditions mériteraient d'être
précisées.
Décision de la commission : votre commission vous propose
d'adopter cet article sans modification.
ARTICLE 10
Comptes spéciaux
définitivement clos au titre de l'année 1997
Commentaire : le présent article a pour objet de
solder
quatre comptes d'affectation spéciale clos au 31 décembre
1997.
La clôture au 31 décembre 1997 des comptes d'affectation
spéciale n° 902-18 " Fonds pour la participation des pays
en développement aux ressources des grands fonds marins " dont la
particularité est que, figurant depuis 1982 dans les documents
budgétaires, il n'a jamais connu la moindre opération,
n° 902-28 " Fonds pour l'accession à la
propriété ", n° 902-29 " Fonds pour le
logement des personnes en difficulté " presque aussitôt clos
que créé, et n° 905-11 " Opérations de
liquidation de l'ancien secteur français de Berlin " suppose un
arrêté des comptes.
Le résultat global des comptes spéciaux s'éteignant en
1997 s'élève à un montant positif de 22,565 millions
de francs.
Ils viennent diminuer les découverts du Trésor.
Décision de la commission : votre commission vous propose
d'adopter cet article sans modification.
ARTICLE 11
Pertes et profits sur emprunts et
engagements de l'Etat
Commentaire : Le présent article arrête le solde
des
pertes et profits sur emprunts et engagements de l'Etat à la somme de
- 2,53 milliards de francs au 31 décembre 1997.
En vertu des dispositions du 5ème alinéa de l'article 35 de
l'ordonnance organique du 2 janvier 1959, le projet de loi de
règlement établit le compte de résultat de l'année
au sein duquel figurent les profits ou les pertes résultant de la
gestion des opérations de trésorerie.
Ces opérations de trésorerie ont dégagé un solde
négatif de 2,53 milliards de francs en 1997, contre
1,99 milliard de francs en 1996 et 15,22 milliards de francs en 1995.
On observe ainsi pour la deuxième année consécutive une
stabilisation de ce solde à un niveau proche de - 2 milliards de francs.
Décision de la commission : votre commission vous propose d'adopter
cet article sans modification.
ARTICLE 12
Reconnaissance d'utilité
publique
de dépenses comprises
dans des gestions de fait
Commentaire : le présent article vise à
reconnaître d'utilité publique des dépenses comprises dans
la gestion de fait des deniers de l'Etat.
I. LA PROCÉDURE DE RECONNAISSANCE D'UTILITÉ PUBLIQUE
Dans les affaires qui lui sont soumises, la Cour des comptes est tout d'abord
conduite à déterminer les éléments constitutifs de
la gestion de fait en séparant, au sein des masses financières
concernées, celles répondant à l'objet qui leur avait
initialement été assigné et celles affectées,
en-dehors du circuit comptable de l'Etat, à des dépenses à
caractère budgétaire. Ces dernières sont seules
constitutives de la gestion de fait.
Conformément aux dispositions de l'article L. 131-2 du code des
juridictions financières, la Cour des comptes juge alors les comptes que
lui avaient rendus les personnes qu'elle avait déclarées
comptables de fait.
Elle est ainsi conduite à établir la ligne de compte de la
gestion de fait et à enjoindre au comptable de fait de reverser
auprès d'un comptable public l'excédent éventuel des
recettes sur les dépenses.
Ensuite, la Cour des Comptes fait application du troisième alinéa
de l'article 60-XI de la loi n °63-156 du 23 février 1963 qui
dispose que "
les gestions irrégulières entraînent,
pour leurs auteurs, déclarés comptables de fait par la Cour des
comptes, les mêmes obligations et responsabilités que les gestions
patentes pour les comptables publics
". Il s'agit alors de rendre le
comptable de fait responsable sur ses propres deniers de la
régularité des opérations auxquelles il a
procédé.
Le Parlement doit ensuite statuer sur l'utilité publique des
dépenses de la gestion de fait. En effet, lui seul est habilité,
dans le cadre d'une loi de finances, à déterminer la nature, le
montant et l'affectation des charges de l'Etat.
Ainsi, en application des dispositions précitées de l'article
60-XI de la loi du 23 février 1963, la Cour enjoint les comptables
de fait "
de produire une décision du Parlement, prise en la
forme constitutionnellement requise pour le vote des lois de finances, statuant
sur l'utilité publique des dépenses de la gestion de
fait
".
Le comptable de fait, muni de cette décision du Parlement peut alors se
retourner vers la Cour des comptes afin d'être définitivement
déchargé de l'obligation de restituer les sommes correspondantes.
La reconnaissance d'utilité publique des dépenses comprises
dans les gestions de fait se fonde sur les arrêts de la Cour des comptes
qui, après enquête, est en mesure de définir le montant
exact des sommes qui, bien que n'ayant pas été manipulées
selon les règles de la comptabilité publique, ont toutefois le
caractère d'utilité publique par leur destination.
Quant aux sommes auxquelles la Cour a dénié le caractère
d'utilité publique, elles sont soumises à une procédure de
recouvrement parallèle qui peut conduire à une procédure
contentieuse.
II. LES DEUX GESTIONS DE FAIT CONCERNÉES
A. LA GESTION DE FAIT " ASSOCIATION NORD PAS-DE-CALAIS
DÉVELOPPEMENT "
L'association Nord Pas-de-Calais Développement a
bénéficié de majorations de subventions allouées
par la Délégation à l'aménagement du territoire et
à l'action régionale (DATAR) d'un montant total de
1.000.000 francs, réparti en 300.000 francs en 1991 et
700.000 francs en 1992.
Ces sommes ont permis à ladite association de payer la
rémunération du chef du cabinet du ministre de la ville et de
l'aménagement du territoire, puis du chef de cabinet du ministre de la
fonction publique et des réformes administratives. En effet, ainsi qu'il
ressort de l'arrêt de la 7
ème
chambre de la Cour des
Comptes rendu dans sa séance du 6 décembre 1995, le ministre de
la ville et de l'aménagement du territoire a le 20 août 1991
signé à l'attention du délégué à
l'aménagement du territoire et à l'action régionale une
note ordonnant de majorer les subventions à ladite association afin de
payer son chef de cabinet, note au terme de laquelle "
il
résulte de ces instructions qu'il a organisé la caisse
occulte
" comme le souligne ledit arrêt.
De même, il est précisé que le délégué
à l'aménagement du territoire "
a couvert de son
autorité cette opération et a demandé par lettre du
26 mai
1992 adressée au délégué
général de l'association la poursuite de ce système
jusqu'au 30 juin 1992, malgré le changement de fonction intervenu
le 9 avril 1992
".
Ces versements ont eu pour effet de régler des dépenses
étrangères à l'objet de l'association qui, de par leur
nature auraient dû être assignées sur la caisse d'un
comptable public, et de méconnaître par voie de conséquence
les règles de la comptabilité publique.
Dans son arrêt du 21 mai 1997, la 7
ème
chambre de
la Cour des Comptes, statuant définitivement, déclare
conjointement et solidairement comptables de fait des deniers de l'Etat, le
ministre, le délégué à l'aménagement du
territoire et l'association susmentionnée.
Elle établit par ailleurs la ligne de comptes à
676.628,40 francs pour les dépenses et pour les recettes
6(
*
)
et "
enjoint aux intéressés de
produire une décision du Parlement, prise en la forme
constitutionnellement requise pour le vote des lois de finances, statuant sur
l'utilité publique des dépenses de la gestion de fait
".
Elle a donc estimé que le solde de la subvention, soit
323.371,60 francs présentait le caractère d'une subvention
régulière
Il convient de relever que lors de l'examen du projet de loi de
règlement définitif du budget de 1996, votre commission avait
déjà été saisie d'une affaire similaire aux termes
de laquelle l'association Ouest-Atlantique avait bénéficié
de subventions de la DATAR afin, notamment, de payer la
rémunération du chargé de mission devenu directeur de
cabinet du ministre délégué à l'aménagement
du territoire, et cela de juillet 1988 à janvier 1992.
Votre commission ne peut donc que regretter l'utilisation d'associations
subventionnées à des fins différentes de leur objet
normal, même si par tradition elle autorisera la reconnaissance
d'utilité publique des dépenses concernées.
B. LA GESTION DE FAIT " ECOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DES
TECHNIQUES AVANCÉES (ENSTA) "
La Cour des Comptes, dans un arrêt rendu le 11 septembre 1996 par la
2
ème
Chambre, a déclaré le directeur de l'ENSTA
comptable de fait et statué sur sa gestion.
Il est en effet avéré que celui-ci a, entre le 11 juillet 1991
date d'ouverture du compte bancaire " ENSTA - Direction " et le
13 décembre 1994 date de sa clôture, perçu un montant
total de recettes de 2.288.643,47 francs provenant de versements
effectués par la société des amis de l'ENSTA, de droits
complémentaires de scolarité ou de remboursement d'avances
consentis à des élèves.
A ces recettes se sont imputés 1.925.929,09 francs de
dépenses résultant de frais de voyage et de réception,
d'achat de matériels et mobiliers de bureau ou d'avances aux
élèves, tandis que le solde s'élevant à
362.714,38 francs était reversé le même jour à
la caisse de l'agent comptable.
La Cour des Comptes a déclaré le directeur de l'ENSTA comptable
de fait, celui-ci s'étant immiscé sans titre légal dans le
recouvrement de recettes destinées à un organisme public.
Elle a cependant démontré au vu des états retraçant
l'origine et l'emploi des fonds produits par le directeur que les sommes ainsi
encaissées ont été destinées à l'ENSTA.
Elle a par ailleurs souligné que "
la matérialité
desdites opérations tant en recettes qu'en dépenses est
attestée par les relevés bancaires et qu'il est possible,
dès lors que les agissements irréguliers du directeur n'ont pas
été entachés de mauvaise foi ou
d'infidélité, de suppléer par des considérations
d'équité à l'insuffisance des justifications
produites
".
A ce titre, l'amende prévue par l'article L. 131-11
7(
*
)
du code des juridictions financières n'a pas
été appliquée.
Décision de la commission : votre commission vous propose
d'adopter cet article sans modification.
ARTICLE 13
Transport aux découverts du
Trésor
Commentaire : Conformément à
l'article 35 de
l'ordonnance du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de
finances, le présent et dernier article de la loi de règlement
récapitule le compte de résultat de l'année et autorise
son transfert au compte permanent des découverts du Trésor.
Le paragraphe I
porte
en augmentation
des découverts du
Trésor les sommes mentionnées aux articles 7 et 10,
soit :
l'excédent des dépenses sur les recettes du budget général de 1997 |
|
les remises de dette aux pays les moins avancés |
|
les pertes et profits sur emprunts et engagements |
|
pour un
total de 272,75 milliards de francs.
Le paragraphe II
porte
en atténuation
des
découverts du Trésor :
le résultat net du compte spécial du Trésor "Pertes et bénéfices de change" |
|
le résultat net des comptes spéciaux clos au 31 décembre 1997 |
|
pour un
total de 838 millions de francs.
Le montant net des découverts du Trésor
après
inscription du résultat de 1997 (271,91 milliards de francs)
devrait s'élever à 3.499,22 milliards de francs.
Décision de la commission : votre commission vous propose d'adopter
cet article sans modification.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le mercredi 16 juin 1999, sous la
présidence de
M. Alain Lambert, président, la commission a procédé
à
l'examen
du
rapport
de
M. Philippe Marini,
rapporteur général
, sur la
loi de règlement pour
1997
.
M. Philippe Marini, rapporteur général,
a tout d'abord
rappelé que la loi de règlement pour 1997 fournissait l'occasion
de revenir sur une année particulière, à un triple point
de vue.
D'une part, c'était l'année sur laquelle se jugeaient les
finances publiques des pays candidats à la monnaie unique. D'autre part,
un changement de gouvernement était intervenu en cours d'année.
Enfin, une amélioration sensible de la conjoncture était survenue
en cours d'année, qui avait modifié l'orientation des finances
publiques. Alors que depuis 1992, la gestion des finances publiques avait
été marquée par les effets des difficultés
économiques, l'année 1997 s'était
caractérisée par le retour d'une relative facilité. Ainsi
a-t-il estimé que si le Gouvernement s'en était ensuite
attribué la paternité, l'audit des finances publiques qu'il avait
commandé à l'époque ne prévoyait cependant pas ce
retournement.
Il a relevé que l'année 1997 était intéressante car
elle était révélatrice de la politique budgétaire
du Gouvernement : sous couvert d'amélioration des déficits,
il avait en fait choisi d'augmenter les dépenses et les
prélèvements. Puis, il a rappelé que le cadrage
macro-économique en 1997 s'était traduit par une sensible
modification de la conjoncture.
L'année 1997 avait en effet vu la reprise amorcée dès 1996
s'ancrer à partir du deuxième trimestre : entre 1996 et
1997, le PIB a augmenté de 3,4 % en valeur et de 2,3 % en volume contre
une expansion limitée à 1,2 % en 1996.
Ce supplément d'activité était venu pour l'essentiel de
l'extérieur, la demande intérieure restant, quant à elle,
peu dynamique en moyenne.
Ainsi, la consommation des ménages s'était
révélée en moyenne très peu dynamique au regard de
la progression de leur revenu qui avait atteint 3,4 % en valeur et 2,3 %
en pouvoir d'achat, même si elle avait connu un rebond en fin
d'année.
En effet, les ménages avaient profité de la baisse de
l'impôt sur le revenu décidée par le Gouvernement
précédent qui leur avait fait gagner environ 20 milliards de
francs, mais ils avaient subi en contrepartie l'accroissement de la
contribution sociale généralisée.
M. Bernard Angels
a tenu à souligner que ce regain de
consommation était lié, selon lui, au retour de la confiance
à partir du second semestre de 1997, traduisant ainsi un changement
notable par rapport à la situation antérieure au mois de
mai 1997.
M. Philippe Marini, rapporteur général,
a
indiqué que la reprise s'était soldée par un taux de
croissance moyen de 2,3 % qui n'avait pas permis d'éviter une
progression du taux de chômage : il était passé de
12,3 % à 12,5 % en un an, même si
l'accélération de l'activité en cours d'année avait
permis un léger recul du taux en glissement qui, de 12,5 % en
décembre 1996, s'était établi à 12,2 % en fin
d'année, baissant ainsi pour la première fois depuis 1994.
Puis il a relevé que les recettes avaient été
augmentées par la loi portant mesures urgentes à caractère
fiscal et financier (MUFF).
Il a rappelé qu'en juin 1997, le nouveau Gouvernement avait
commandé un audit sur la situation des finances publiques,
réalisé par MM. Nasse et Bonnet. Ceux-ci avaient mis en
exergue l'insuffisance des recettes fiscales qui conduisait à un
creusement du déficit budgétaire compris entre 15 et 17 milliards
de francs. Ce rapport évaluait pour 1997 le déficit des
administrations publiques au sens de Maastricht dans une fourchette allant de
3,5 à 3,7 % du PIB.
Ainsi, le projet de loi " MUFF " présenté par le
Gouvernement à l'automne 1997 avait eu pour objet de faire face à
cette difficulté. Il créait ainsi une surtaxe temporaire sur le
taux de l'impôt sur les sociétés pour les entreprises qui
réalisaient plus de 50 millions de francs de chiffre d'affaires,
fixée à 15 % en 1997, et élargissait l'assiette de
l'impôt sur les sociétés en y incluant les plus-values
à long terme (hors titres de participation). Enfin, le régime des
acomptes était modifié en conséquence pour assurer le
rendement de ces mesures dès 1997.
Ces dispositions devaient rapporter respectivement 14,4 et 6,7 milliards
de francs de recettes supplémentaires au budget de l'Etat, soit un total
de 21 milliards de francs en 1997.
Il a toutefois souligné que cette majoration, dramatisée à
l'époque, ne s'était pas révélée
nécessaire puisque le solde d'exécution des recettes avait
été en 1997 très proche des prévisions de la loi de
finances initiale, à l'exception de la taxe à la valeur
ajoutée (TVA). Au total, sans la loi " MUFF " du 10 novembre
1997, les recettes fiscales n'auraient été que très
légèrement inférieures aux prévisions de la loi de
finances, de l'ordre de 1,5 milliard de francs.
Ce constat était bien différent de celui fait par l'audit des
finances publiques du 21 juillet 1997.
L'exécution de 1997 avait confirmé le diagnostic alors
posé par la commission des finances, selon lequel les
prélèvements supplémentaires décidés par le
Gouvernement avaient été, de loin, supérieurs à ce
que nécessitaient les moins-values de recettes.
Il a enfin tenu à relever que les dépenses avaient
été stabilisées en francs constants.
La loi de finances initiale s'était fixée pour objectif de
stabiliser les dépenses en francs constants. Pour y parvenir, le
précédent Gouvernement avait décidé un gel de
crédits d'une dizaine de milliards de francs. Au contraire, le
Gouvernement actuel avait décidé d'augmenter les dépenses
en loi de finances rectificative de fin d'année.
Aussi ce collectif présentait un intérêt certain car il
illustrait une double orientation budgétaire : d'une part, l'absence
d'une maîtrise volontariste de la dépense publique et d'autre
part, le recours à des prélèvements fiscaux
supplémentaires expliquant au total l'amélioration de 14,1
milliards de francs du solde budgétaire.
Par ailleurs, le décret d'avances du 9 juillet 1997 avait ouvert
9,9 milliards de francs de crédits supplémentaires
correspondant pour l'essentiel à des engagements pris par le nouveau
Gouvernement. Les principaux postes de dépenses étaient les
suivants : 6,43 milliards de francs pour la revalorisation de l'allocation de
rentrée scolaire, 2 milliards de francs pour la mise en place des
emplois-jeunes et 0,6 milliard de francs pour la revalorisation du
barème de l'aide personnelle au logement.
En contrepartie, un arrêté du même jour avait annulé
9,9 milliards de francs, que le précédent Gouvernement entendait
supprimer définitivement en s'appuyant sur une régulation
budgétaire opérée en mars 1997, négociée
ministère par ministère dont votre rapporteur
général avait alors estimé qu'elle constituait le
" véritable exercice de maîtrise des dépenses ".
Au total, le solde d'exécution des lois de finances en 1997 avait permis
à la France de se qualifier pour l'euro.
Le déficit budgétaire exécuté en 1997
s'était en effet établi à 267,7 milliards de francs
soit 6 % au-dessous de ce que prévoyait la loi de finances initiale
(284,8 milliards de francs). Cet écart était le premier de cette
nature depuis 1987, le début des années 1990 ayant
été marqué par des écarts en général
très négatifs. Une telle amélioration avait
été obtenue en majorant volontairement les dépenses d'une
dizaine de milliards de francs, et les impôts de 23 milliards de francs.
Le déficit d'exécution, en amélioration de 27,7 milliards
de francs par rapport à celui de 1996, représentait 3,29 % du
PIB. Le résultat nettement positif des administrations publiques locales
(+ 17,4 milliards de francs) et des organismes divers
d'administrations centrales (+ 52,7 milliards de francs) avait permis
à la France d'atteindre le ratio de 3 % du PIB en termes de besoin
de financement des administrations publiques, malgré la persistance
d'une situation dégradée pour les comptes sociaux (- 47,8
milliards de francs).
Il a relevé que, même si la France avait ainsi pu se qualifier
pour la monnaie unique lors du Conseil européen des 2 et 3 mai 1998, sa
dette publique avait toutefois continué à se dégrader
rapidement, atteignant 57,2 % du PIB fin 1997 contre 55,7 % fin 1996.
En conclusion, il a rappelé que la loi de règlement était
un exercice comptable qui n'appelait pas de commentaire particulier, son
adoption ne valant pas pour autant, approbation de la politique
budgétaire du Gouvernement.
Aussi,
M. Philippe Marini, rapporteur général,
a-t-il
proposé l'adoption sans modification de l'ensemble du projet de loi,
après avoir souligné les contraintes pesant en terme de
calendrier sur l'examen de ce texte.
La commission en a pris acte.
Elle a adopté, sous ces
réserves, sans modification l'ensemble des articles du projet de loi de
règlement du budget de 1997
.
REPONSES DE LA COUR DES COMPTES AUX
QUESTIONS
POSÉES PAR LA COMMISSION DES FINANCES DU
SENAT
SUR LE PROJET DE LOI DE REGLEMENT
DU BUDGET DE
1997
QUESTION N° 1
DISPERSION DES CRÉDITS
FINANÇANT LA PRESIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE
La Cour rappelle, et parfois regrette, la dispersion budgétaire des crédits finançant la Présidence de la République. Il est demandé, sur les trois dernières années, de regrouper l'ensemble des crédits correspondants et figurant aux affaires étrangères (frais de voyage et de représentation), à la culture (entretien Palais de l'Élysée), à l'équipement (25 agents des PTT) et, le cas échéant, dans d'autres fascicules budgétaires.
RÉPONSE
I - Le
financement par le budget des charges communes " Pouvoirs
publics "
Les crédits finançant la Présidence de la
République sont en principe retracés au Titre II " Pouvoirs
publics " du budget des
charges communes
selon la nomenclature
présentée en annexe.
Le tableau de la page suivante retrace les crédits initiaux, les
crédits ouverts après modifications législatives et
réglementaires et les dépenses nettes de 1996 à 1998.
On observe sur la période un écart croissant entre les
crédits initiaux et les crédits ouverts. Cet écart est
apparu en 1995 sous la forme d'un décret portant annulation et ouverture
de crédits au sein du budget des charges communes. Le décret vise
l'article 11 1°de l'ordonnance 59-2 du 2 janvier 1959 portant loi
organique relative aux lois de finances qui prévoit que " dans la
limite d'un crédit global pour dépenses accidentelles, des
décrets pris sur le rapport du ministre des finances peuvent ouvrir des
crédits pour faire face à des calamités ou des
dépenses urgentes et imprévues ".
Les dotations du chapitre 37-95 " Dépenses accidentelles " du
budget des charges communes permettent d'abonder le chapitre 20-12 article 10
§10 " Frais de mission et de documentation. -
Bibliothèque ". Le tableau ci-après retrace les mouvements
effectués entre 1995 et 1998.
Budget des charges communes.
(en francs)
date du mouvement |
ch 37-95 |
ch 20-12 |
4 décembre 1995 |
- 10 000 000 |
+ 10 000 000 |
12 septembre 1996 |
- 16 000 000 |
+ 16 000 000 |
12 mai
1997
|
- 18 000
000
|
+ 18 000
000
|
19 août 1998 |
- 44 515 000 |
44 515 000 |
Le chapitre 34-91 - article 10 des charges communes relatif aux services rendus par La Poste à l'administration comprend depuis 1997 la rémunération des franchises postales résiduelles parmi lesquelles figure le courrier reçu par la présidence de la République. En 1998, 22 millions ont été inscrits en loi de finances initiale, dont 13,4 millions ont fait l'objet d'un versement à La Poste pour l'ensemble des franchises postales résiduelles, y compris celle de la présidence de la République.
Charges communes - Titre 2 - Crédits initiaux, crédits ouverts et dépenses nettes (C.P.) de 1996 à 1998
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1996 |
|
|
1997 |
|
|
1998 |
|
(en francs) |
Crédits initiaux |
Crédits ouverts |
Dépenses nettes |
Crédits initiaux |
Crédits ouverts |
Dépenses nettes |
Crédits initiaux |
Crédits ouverts |
Dépenses nettes |
20 - CHARGES COMMUNES |
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Chapitre 20-11 |
6 278 000 |
6 278 000 |
6 278 000 |
6 278 000 |
6 278 000 |
6 278 000 |
6 366 000 |
6 366 000 |
6 366 000 |
Chapitre 20-12 |
8 247 000 |
24 247 000 |
24 247 000 |
8 247 000 |
35 847 000 |
35 847 000 |
28 360 000 |
72 875 000 |
72 875 000 |
Chapitre 20-13 |
3 659 000 |
3 659 000 |
3 659 000 |
3 659 000 |
3 659 000 |
3 659 000 |
3 710 000 |
3 710 000 |
3 710 000 |
Chapitre 20-14 |
2 075 000 |
2 075 000 |
2 075 000 |
2 075 000 |
2 075 000 |
2 075 000 |
2 104 000 |
2 104 000 |
2 104 000 |
Totaux |
20 259 000 |
36 259 000 |
36 259 000 |
20 259 000 |
47 859 000 |
47 859 000 |
40 540 000 |
85 055 000 |
85 055 000 |
Affaires étrangères. Chapitre 34-03 : " Frais de réceptions et de voyages exceptionnels "
(en millions)
|
LFI |
Fonds de concours |
|
Reports N-1 |
Crédits disponibles |
Dépenses |
Reports N+1 |
1997 |
123,00 |
- |
47,00 |
8,27 |
178,27 |
168,67 |
9,59 |
1996 |
123,00 |
1,30 |
106,00 |
11,30 |
241,62 |
233,36 |
8,27 |
1995 |
113,00 |
- |
86,10 |
11,30 |
210,41 |
199,11 |
11,30 |
II -
Le financement par le budget des autres ministères
La nomenclature d'exécution des lois de finances fait obstacle à
une détermination directe et immédiate des dépenses
afférentes aux
frais de voyage et de représentation
de la
Présidence de la République inscrites dans les budgets des autres
ministères.
En effet, les libellés des chapitres, articles et paragraphes indiquent
la nature de la dépense sans distinguer les opérations relevant
du ministère de celles relevant de la Présidence de la
République ou du Premier ministre.
En conséquence, les dépenses de l'espèce
enregistrées au budget des
affaires étrangères
feront l'objet d'un examen spécifique pour 1999.
Il convient d'ajouter, au-delà de la dispersion des dépenses
budgétaires de la Présidence de la République, qu'il
s'agit d'imputations irrégulières au Titre III
d'opérations relevant du Titre II " Pouvoirs publics " selon
la règle de la spécialité des crédits
énoncée à l'article 7 de l'ordonnance organique du 2
janvier 1959 relative aux lois de finances.
En outre, le chapitre 34-03 est inscrit à l'état G annexé
à la loi de finances qui recense les dépenses financées
par des crédits provisionnels. Cette inscription permet d'abonder chaque
année les crédits de ce chapitre du budget des affaires
étrangères par voie de répartition de crédits en
provenance du chapitre 37-94 " Dépenses éventuelles "
du budget des charges communes.
Le secrétariat d'État à l'Outre-mer
participe
également au financement des frais de réception et de voyages
exceptionnels. Selon les indications du Secrétariat d'Etat, les
versements à la présidence de la République ont
représenté un montant de 2,2 millions en 1998 contre 6
millions en 1997 et 3,3 millions en 1996. Ces dépenses sont
également retracées au chapitre 34-03.
Le ministère de l'équipement, des transports et du
logement
finance la mise à disposition des sept emplois de la
présidence de la République en 1997 et en 1998. Ces emplois se
répartissent en trois secrétaires administratifs et quatre
adjoints administratifs. Ils représentent une dépense globale de
1,59 million en 1997 et 1,63 million en 1998 qui est ventilée aux
chapitres de rémunération (31-90), d'indemnités (31-94) de
cotisations (33-90) et de prestations sociales (33-91).
La participation du
ministère de la Culture et de la
Communication
aux dépenses de la présidence de la
République s'est élevée à 76,75 millions en 1997 et
27,3 millions en 1998.
En 1997, elles se ventilent comme suit :
dépenses de personnel (préposés
téléphoniques, blanchisseuses, jardiniers, etc.) pour 14,59
millions (chapitre 31-90) ;
équipement et maintenance informatiques pour 7 millions (chapitre
34-95) ;
entretien et fonctionnement des résidences présidentielles pour
19,32 millions (chapitre 34-97 et 35-20) ;
mobilier national pour 2 millions (chapitre 43-92) ;
travaux pour 33,83 millions (chapitre 56-20).
Les premières indications pour 1998 permettent de répartir la
participation du ministère de la façon suivante : 8,2
millions pour les dépenses de personnel ; 7 millions pour
l'équipement et la maintenance informatique et 12,1 millions pour
l'entretien et le fonctionnement des résidences présidentielles.
La participation du
ministère de la défense
se traduit par
la mise à disposition de la présidence de la République
d'effectifs civils et militaires.
• Les effectifs mis à disposition concernent 164 militaires (22
terre, 18 mer, 19 air, 103 DGGN et 2 SSA) et 23 civils (6 terre, 10 DGA, 6
PCAC, 1 GPCEC) ;
• Les effectifs mis à disposition par le mess du cabinet du
ministre de la défense au profit du mess de l'Elysée : 4
sous-officiers, 47 militaires du rang du contingent et 2 militaires sous
contrat.
Soit un total de 240 personnes qui représentent un coût moyen de
34,85 millions pour le personnel militaire et 3,22 millions pour le personnel
civil. Les appelés seront remplacés par 18 civils (16 ouvriers et
2 agents de service technique) dans le cadre de la transformation du mess de
l'Elysée en self-service. Le coût est évalué
à 3,24 millions.
Regroupement des participations ministérielles
(millions) |
1996 |
1997 |
1998 |
Charges communes : |
|
|
|
Pouvoirs publics |
36,3 |
47,9 |
85,1 |
Ch 34-91 Franchise postale (1) |
(22,0) |
(35,7) |
(13,4) |
Affaires étrangères (estimation) (2) |
n.c |
n.c |
50,2 |
Outre-mer |
3,3 |
6,0 |
2,2 |
Equipement |
n.c |
1,59 |
1,63 |
Culture |
n.c |
76,75 |
27,3 |
Défense |
n.c |
n.c |
38,07 |
n.c : non communiqué.
(1) Ensemble de l'article, y compris celle concernant la présidence de
la République.
(2) Il s'agit de la dotation Elysée facturée au chapitre 34-03 -
10 - 10 et des frais de voyage présidentiels retracés au chapitre
34-03 - 20 - 10.
La dispersion des crédits et la multiplicité des financements
nuit à la lisibilité des opérations retraçant le
fonctionnement de la présidence de la République. Il paraît
souhaitable en effet de procéder à leur regroupement au sein du
Titre 2 " Pouvoirs publics " des charges communes qui a vocation
à les accueillir.
ANNEXE
Nomenclatures d'exécution
CHARGES COMMUNES
Chapitre |
Article |
§ |
TITRE II - POUVOIRS PUBLICS |
|
|
|
PARTIE UNIQUE |
|
|
|
|
20-11 |
|
|
Dotation et frais de maison du Président de la République |
|
|
|
|
20-11 |
10 |
|
Président de la République |
|
|
|
|
20-11 |
10 |
10 |
Dotation et frais de maison |
|
|
|
|
|
|
|
|
20-12 |
|
|
Secrétariat général. Cabinet. Etat-major particulier. Services administratifs. Frais de mission et de documentation. Bibliothèque (Président de la République) |
|
|
|
|
20-12 |
10 |
|
Président de la République |
|
|
|
|
20-12 |
10 |
10 |
Frais de mission et de documentation - Bibliothèque |
|
|
|
|
|
|
|
|
20-13 |
|
|
Frais de représentation, de déplacement et de voyage du président de la République |
|
|
|
|
20-13 |
10 |
|
Président de la République |
|
|
|
|
20-13 |
10 |
10 |
Frais de représentation et fonctionnement du parc automobile |
|
|
|
|
|
|
|
|
20-14 |
|
|
Frais de renouvellement et de fonctionnement du parc automobile de la présidence de la République |
|
|
|
|
20-14 |
10 |
|
Président de la République |
|
|
|
|
20-14 |
10 |
10 |
Renouvellement et fonctionnement du parc automobile |
|
|
|
|
AFFAIRES ÉTRANGÈRES
Chapitre |
Article |
§ |
4 e PARTIE |
|
|
|
Matériel et fonctionnement des services |
|
|
|
|
34-03 |
|
|
Frais de réceptions et de voyages exceptionnels |
|
|
|
|
34-03 |
10 |
|
Frais de réceptions exceptionnelles |
|
|
|
|
34-03 |
10 |
10 |
Frais de réceptions exceptionnelles lors de visites en France |
34-03 |
10 |
30 |
Frais de réception exceptionnelles lors de conférences internationales en France |
|
|
|
|
34-03 |
20 |
|
FRAIS DE VOYAGE EXCEPTIONNELS |
|
|
|
|
34-03 |
20 |
10 |
VOYAGES OFFICIELS |
OUTREMER
Chapitre |
Article |
§ |
4 e PARTIE |
|
|
|
Matériel et fonctionnement des services |
|
|
|
|
34-03 |
|
|
Frais de réceptions et de voyages exceptionnels |
|
|
|
|
34-03 |
10 |
|
Frais de réceptions et de voyages exceptionnels |
|
|
|
|
|
|
|
DÉPLACEMENTS TEMPORAIRES - MÉTROPOLE VERS L'OUTRE-MER |
34-03 |
10 |
11 |
Indemnités journalières |
34-03 |
10 |
12 |
TRANSPORT PERSONNEL |
|
|
|
|
34-03 |
10 |
71 |
Frais de réception sur justifications |
34-03 |
10 |
72 |
Autres prestations |
Regroupement des participations ministérielles :
|
1996 |
1997 |
1998 |
Charges communes : |
|
|
|
Pouvoirs publics |
36,3 |
47,9 |
85,1 |
Ch 34-91 Franchise postale (1) |
(22,0) |
(35,7) |
(13,4) |
Affaires étrangères |
n.c |
n.c |
n.c |
Outre-mer |
3,3 |
6,0 |
2,2 |
Equipement |
n.c |
1,59 |
1,63 |
Culture |
n.c |
76,75 |
27,3 |
Défense |
n.c |
n.c |
38,07 |
n.c : non communiqué.
(1) ensemble de l'article, y compris celle concernant la présidence de
la République.
QUESTION N° 2
Le Centre national pour l'aménagement des structures des exploitations agricoles (CNASEA), depuis la mise en place des emplois jeunes, apparaît être un réseau autonome supplémentaire de comptabilité publique sans lien avec sa vocation agricole. Cette situation est-elle jugée techniquement, comptablement et financièrement convenable par la Cour des comptes ou participe-t-elle d'un foisonnement administratif difficilement explicable ?
RÉPONSE
I - Les
missions du CNASEA
Pour la mise en oeuvre des emplois-jeunes, le CNASEA est chargé par
l'Etat de payer, pour son compte, aux employeurs des salariés ne
relevant pas de l'Education nationale ni de l'Intérieur, l'aide
forfaitaire mensuelle. Au cas d'espèce, il est bien vrai que le
mouvement de crédits publics d'aide à l'emploi n'emprunte pas les
circuits des comptables du trésor public.
Cette pratique n'est pas nouvelle. Créé à l'origine afin
" d'assurer l'application des dispositions législatives et
réglementaires d'aide à l'aménagement des structures
agricoles " (article 59 de la loi de finances pour 1966), le CNASEA a
connu depuis sa création un bouleversement de son activité, qui
s'est développée en dehors de l'agriculture, dans le domaine de
la formation et de l'emploi. Une convention entre l'Etat et le CNASEA, du 28
janvier 1992, a par exemple confié à cet établissement
public, des missions du même ordre pour payer aux employeurs de
salariés en contrats emploi-solidarité (CES) l'aide à
laquelle ces derniers ouvraient droit. Des dispositions analogues ont ensuite
été prises pour le paiement de l'aide aux emplois
consolidés (CEC). Ces interventions du CNASEA ne sont pas
dépourvues de fondement juridique puisqu'aux termes d'une loi du 3
janvier 1991, les dispositions précitées de la loi de finances
pour 1966 ont été complétées en confiant au CNASEA
le soin de mettre en oeuvre " des actions socio-culturelles concourant
à la modernisation et à la transmission des exploitations
agricoles, ainsi que différentes actions dans le domaine de la formation
et de l'emploi ". Le dernier contrôle effectué par la Cour en
1996 sur les comptes et la gestion de cet établissement a fait ressortir
qu'entre 1986 et 1994, les aides à la formation et à l'emploi
étaient passées de 33% à 85% de ses dépenses
d'intervention.
Cette extension des activités du CNASEA s'est accompagnée d'une
modification profonde de ses missions et de ses interlocuteurs. Alors que les
compétences du CNASEA se limitaient en 1986 à la seule
rémunération des stagiaires de la formation professionnelle,
cette mission de départ a été complétée par
de nombreuses autres allant du versement de primes à l'embauche aux
règlements de subventions à des centres de formation ou au suivi
statistique des mesures prises. Les bénéficiaires des aides ont
également changé : aux stagiaires de la formation
professionnelle se sont ajoutés de nombreux autres correspondants :
employeurs, collectivités territoriales, associations, centres de
formation...
A la suite des récents développements législatifs, la
question se pose légitimement d'adapter le statut et la
dénomination même du CNASEA à ses missions réelles.
Au plan juridique, le statut actuel est d'ailleurs ambigu. Le CNASEA est
considéré tantôt comme un établissement public
administratif, tantôt comme un établissement public industriel et
commercial, tantôt comme un établissement " sui
generis ". La composition du conseil d'administration du CNASEA,
marquée par les origines agricoles de l'établissement, ne
correspond pas aux missions actuelles de l'établissement.
II - Les procédures comptables
Lors du contrôle effectué, les interlocuteurs de la Cour ont
expliqué l'intervention massive du CNASEA dans des domaines
étrangers à sa compétence initiale par sa capacité
à verser rapidement des aides et des rémunérations, dans
les secteurs de la formation professionnelle et du soutien à l'emploi,
à des bénéficiaires pour lesquels cette rapidité
revêt une importance particulière. La Cour a cependant
constaté, à cette occasion, que la légèreté
des procédures et du contrôle du CNASEA, si elle favorisait la
rapidité des paiements effectués, se traduisait en revanche par
des pratiques non conformes aux principes de la comptabilité publique.
Elle ne permettait pas, en particulier, d'assurer les garanties liées
à la présence d'un comptable public.
A titre d'exemple, il est apparu que l'agent comptable procédait au
paiement de rémunérations ordonnancées par les
délégations régionales de l'établissement sans
disposer des pièces justificatives correspondantes. Il n'était
pas en mesure de vérifier la validité de la dépense ou le
caractère libératoire du règlement par le contrôle
des pièces de paiement. La sous-traitance à une
société extérieure du recouvrement des sommes
versées à tort contribuait à réduire encore le
rôle du comptable à une fonction de caissier. Il s'y ajoutait une
insuffisance manifeste des contrôles internes dans les
délégations régionales. L'importance des aides
payées à tort, constatée par la Cour, était une
conséquence directe de cette situation. Les ordres de reversement
avaient fortement progressé et les restes à recouvrer
atteignaient des sommes très importantes. Le délai d'apurement
des restes à recouvrer d'un exercice était de près de 6
ans. Il en résultait un montant élevé d'admissions en non
valeur, suivant une procédure propre au CNASEA, non conforme à la
réglementation budgétaire et comptable pourtant applicable
à l'établissement.
Aux constats de la Cour, il a été répondu que, face
à cette situation, liée en partie aux modalités
réglementaires de versement des dépenses d'intervention,
l'établissement avait réorganisé l'agence comptable et
renforcé ses effectifs, créé une cellule de recouvrement
forcé et mis en oeuvre en 1999 un nouveau progiciel. Enfin des pratiques
irrégulières ont été abandonnées à la
suite des observations de la Cour et le seuil des admissions en non valeur,
très supérieur aux normes habituelles, a été
abaissé progressivement. La Cour vérifiera, dans son prochain
contrôle, la réalité de ces améliorations.
III - La situation financière
La Cour avait constaté la faiblesse du fonds de roulement du CNASEA.
Celui-ci était éloigné des normes retenues par le
ministère de l'agriculture : il ne représentait que 9 jours
de fonctionnement de l'établissement en 1994 contre une
" norme " de un mois et demi. Cette fragilité
financière provenait de ce que la subvention de l'Etat au CNASEA n'avait
pas évolué parallèlement à ses crédits
d'intervention. En définitive, le CNASEA n'a pu équilibrer son
exploitation que grâce à ses produits financiers, qui
résultent du placement de montants importants de crédits
d'intervention en attente de liquidation. Il serait plus conforme aux exigences
d'une bonne gestion que les fonds publics nationaux et européens
n'approvisionnent le CNASEA que lorsque la dette du créancier est
liquide et que les mandataires du CNASEA lui accordent la subvention de
fonctionnement nécessaire à l'accomplissement des tâches
qu'ils lui confient. En outre les opérations en capital ont
été financées sur la section de fonctionnement, les
ministères n'ayant jamais accordé de subvention
d'équipement à l'établissement. Cet
" autofinancement " sur des produits financiers considérables
ne pouvait que rendre le CNASEA seul maître de son propre
développement.
RÉPONSE
Pour la
mise en oeuvre des emplois-jeunes, le CNASEA est chargé par l'Etat de
payer, pour son compte, aux employeurs des salariés ne relevant pas de
l'Education nationale ou de l'Intérieur, l'aide forfaitaire mensuelle.
Au cas d'espèce, il est bien vrai que le mouvement de crédits
publics d'aide à l'emploi n'emprunte pas les circuits de la
comptabilité publique.
Cette pratique n'est pas nouvelle. Une convention entre l'Etat et le CNASEA, du
28 janvier 1992, confiait déjà, à cet
établissement public, des missions du même ordre pour payer aux
employeurs de salariés en CES l'aide à laquelle ces derniers
ouvraient droit. Des dispositions analogues ont ensuite été
ouvertes pour le paiement de l'aide aux emplois consolidés (CEC).
L'intervention, comme opérateur, du CNSEA n'est pas dépourvue de
fondement juridique. Aux termes d'une loi du 3 janvier 1991,
l'article 59 de la loi de finances pour 1966 a été
complété comme suit : " Le CNASEA met aussi en oeuvre des
actions socio-structurelles concourant à la modernisation et à la
transmission des exploitations agricoles, ainsi que différentes actions
dans le domaine de la formation et de l'emploi ".
Il est vrai qu'à la suite des récents développements
législatifs, la question se pose légitimement d'adapter le titre
de l'établissement public à ses missions réelles et de
modifier en conséquence la composition de son conseil d'administration.
QUESTION N° 3
La règle du service fait est la règle dont l'application doit être vérifiée en toute circonstance par le comptable public. Il semble toutefois que cette règle puisse être interprétée dans le cas du paiement des jours de grève de fonctionnaires ou d'agents d'établissements publics nationaux. Il peut en aller ainsi en cas de réquisition écrite de l'ordonnateur, de visa erroné du contrôleur financier, du paiement d'heures supplémentaires fictives compensant ultérieurement des retenues sur traitements pour faits de grève, ou de toute autre circonstance. Il est donc demandé à la Cour si elle est en mesure, en règle générale, de vérifier les comptabilités qui lui sont transmises au regard de l'application de la règle du service fait. Il lui est en outre demandé de recenser les observations qu'elle aurait été conduite à formuler dans le cadre de l'exercice 1997 et de dresser une typologie sommaire des actions qu'elle a entreprises en 1997 ou pendant les années antérieures pour assurer la bonne application de cette règle.
RÉPONSE
I - Le
contrôle du service fait constitue
un élément essentiel
du contrôle
, par les juridictions financières, de la gestion
des ordonnateurs et des diligences effectuées par les comptables. Cette
question a d'ailleurs fait l'objet, en 1995, d'une journée
d'études particulière organisée par la Cour des comptes
avec les chambres régionales des comptes. Le rapport publié
à cette occasion est joint en annexe à la présente
réponse.
Le service fait est en premier lieu un élément du contrôle
juridictionnel exercé sur les comptables. Ce contrôle peut
conduire à mettre en jeu la responsabilité du comptable si
celui-ci n'a pas vérifié ou a insuffisamment
vérifié les justifications produites par l'ordonnateur à
l'appui de la dépense.
Le contrôle juridictionnel peut également atteindre l'ordonnateur,
soit dans le cadre d'une gestion de fait, soit devant la Cour de discipline
budgétaire et financière, soit, s'il y a lieu, par mise en cause
devant le juge pénal.
Le contrôle exercé a cependant ses limites.
En ce qui concerne le comptable, le contrôle peut paraître formel,
puisqu'il est limité au contrôle de la justification du service
fait, et non du service fait lui-même (articles 12 et 13 du décret
du 29 décembre 1962 portant règlement général sur
la comptabilité publique). L'article 37 du décret de 1962
précise toutefois que le comptable public doit suspendre le paiement
lorsqu'il a pu établir que les certifications données par
l'ordonnateur (en vertu de l'article 7 du même décret) sont
inexactes, en particulier la certification du service fait. Il appartient donc
au comptable d'examiner la validité des justifications produites par
l'ordonnateur, notamment si cette justification est signée par les
personnes compétentes pour la délivrer. Mais la
responsabilité du comptable ne s'étend ni à
l'opportunité, ni à la légalité. Elle est
également limitée par le pouvoir de réquisition de
l'ordonnateur, en soulignant toutefois qu'en l'absence totale de service fait,
le comptable ne doit pas déférer à une réquisition.
Enfin certaines procédures rendent difficile, sinon impossible le
contrôle du service fait, comme, par exemple les dépenses sans
ordonnancement ou mandatement préalable, et en particulier les
dépenses de personnel pour lesquelles les pièces justificative ne
sont pas toujours clairement identifiées.
En ce qui concerne l'ordonnateur, le juge financier doit vérifier, en
toute hypothèse, les conditions dans lesquelles les ordonnateurs ont
certifié le service fait. Mais l'irresponsabilité des élus
devant la Cour de discipline budgétaire constitue une limite importante
de ce contrôle. Dans bien des cas, la vérification du service fait
relève essentiellement des procédures de contrôle interne.
Le contrôle des juridictions financières porte alors sur
l'existence et l'efficacité de ces procédures internes.
II - Comme la Commission des finances du Sénat l'a demandé, un
sondage a été effectué sur les décisions ou
communications des juridictions financières qui invoquent la notion de
service fait. Celles-ci sont nombreuses, comme le montrent les exemples
suivants, choisis parmi les affaires traitées par les juridictions
financières pendant la seule année 1997.
1)
En ce qui concerne les comptables :
Il a été enjoint à certains comptables soit, pour
l'immédiat, par injonction ferme, soit pour l'avenir, de produire les
pièces prouvant le service fait. La Cour des Comptes a ainsi rendu
plusieurs arrêts, et les Chambres régionales plusieurs jugements,
de débet à l'encontre de comptables qui n'ont pas apporté
cette preuve, et qui, de ce fait, ont engagé leur responsabilité
pécuniaire et personnelle. Dans les cas où il apparaissait
clairement que le comptable n'avait pas exercé les contrôles
réglementaires lui permettant de s'assurer de la validité d'une
créance par la justification du service fait, la Cour a enjoint à
celui-ci d'apporter la preuve qu'il avait reversé les sommes
correspondantes dans la caisse de son établissement.
La Cour a plusieurs fois souligné, en particulier, que les agents
comptables devaient refuser de payer lorsque le service fait était
certifié par des autorités incompétentes. Le rapport
public de la Cour pour 1997 comporte des exemples de cette situation, en
particulier dans le cadre de collectivités territoriales ou
d'établissements publics nationaux ou locaux.
La responsabilité de l'agent comptable d'un organisme public a
été mise en cause parce qu'il avait procédé au
paiement de prestations non achevées, la certification par l'ordonnateur
que les travaux étaient seulement en cours ne constituant pas en
l'espèce une attestation valable du service fait.
La Cour a également rappelé, dans un autre arrêt,
l'obligation d'accompagner l'attestation du service fait produite à
l'appui d'un mandat, des pièces visées à la nomenclature
des pièces justificatives. Dans un autre arrêt, rendu sur appel
du jugement d'une chambre régionale, elle a souligné de
même que la certification par l'ordonnateur du service fait ne dispensait
pas le comptable de contrôler les justifications jointes aux mandats
payés. Au demeurant, il est apparu, dans certains cas, que ces
justifications n'étaient, à l'évidence, pas
crédibles.
2)
En ce qui concerne les ordonnateurs
:
Il a été conclu à la transmission au Parquet judiciaire de
faits susceptibles d'être qualifiés pénalement (il
s'agissait en l'espèce de faits pouvant constituer un délit
d'octroi d'avantage injustifié)
La Cour a déclaré comptables de fait des ordonnateurs qui avaient
rendu possible le paiement d'opérations irrégulières par
leur certification du service fait.
Des amendes ont été prononcées par la Cour de discipline
budgétaire et financière contre les dirigeants d'un
établissement public pour infraction aux règles de la
dépense, car ils avaient attesté du service fait sans en
vérifier la bonne exécution. Un autre arrêt de la
même Cour a condamné à des amendes une partie de
l'encadrement supérieur d'une direction d'administration centrale d'un
ministère, ainsi que le contrôleur financier, pour avoir produit
une certification fallacieuse de service fait.
Enfin, dans le cadre de son contrôle de la gestion des administrations et
organismes publics, la Cour a dénoncé, à plusieurs
reprises, des dysfonctionnements d'organisation ou de procédure qui
faisaient obstacle au contrôle du service fait : division excessive
des tâches entre services techniques et services comptables, confusion
des imputations entre chapitres du titre III et chapitres du titre IV,
versements sans justificatifs, notamment pour certaines aides à la
recherche, d'acomptes importants - jusqu'à 90% de la dépense -
qui ne sont jamais soldés par la suite, service fait constaté
deux fois et donnant lieu à double paiement...
3) Il convient enfin de noter que les communications ou décisions de
la Cour et des chambres régionales des comptes relatives au service fait
concernent des domaines très variés : marchés publics
(de travaux, d'études, de prestations et fournitures diverses...),
achats sur factures, opérations de crédit-bail, versement de
rémunérations...
QUESTION N° 4
Les crédits finançant notamment les aides à l'emploi ou destinés aux publics en difficulté connaissent, que ce soit en loi de finances initiale ou en cours d'exécution budgétaire des variations importantes dans leur montant. Ces évolutions relèvent-elles de causes structurelles, inhérentes à la nature même de ces dépenses, ou ne traduisent-elles pas la possibilité de réaliser en ces domaines des économies de gestion ou des redéploiements ?
RÉPONSE
Compte tenu de ses travaux récents, la Cour des comptes est en mesure de donner les informations suivantes pour les aides relatives au contrat initiative emploi (C.I.E.) de 1995 à 1997.
(en millions de F)
Aide directe. Budget de l'emploi. chapitre 44.74 article 14 |
||||
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Crédits en LFI ou LFR |
1 800 |
4 078 |
7 129 |
7 114 |
Crédits en fin d'exercice |
239 |
4 078 |
5 276 |
4 155 |
Crédits ordonnancés |
239 |
3 160 |
5 180 |
4 121 |
(en millions de F)
Aide pour compensation des exonérations. Budget de l'emploi. chapitre 44.78 article 70 |
||||
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Crédits en LFI ou LFR |
1 400 |
7 547 |
10 790 |
6 004 |
Crédits en fin d'exercice |
409 |
6 310 |
7 418 |
4 306 |
Crédits ordonnancés |
409 |
5 900 |
7 418 |
4 305 |
Deux constatations peuvent être faites :
•
Les estimations initiales de coût, faites en LFI, sont toujours
supérieures, de façon très sensible, aux dépenses
effectives.
• Les dépenses effectives ont été
régulièrement croissantes jusqu'en 1997 et suivant une pente
assez forte , en dépit de la réforme de septembre 1996 qui a
réduit le niveau de l'aide publique. Cette progression s'explique par le
décalage des versements dans le temps par rapport à la date de
signature des conventions. L'année 1998 marque en revanche une rupture
par rapport aux années antérieures. L'aide directe baisse de 20,4
% et l'aide pour la compensation des exonérations chute de 42%. Pour la
première, l'explication réside dans la baisse des effectifs entre
la fin de 1997 (405 000) et la fin de 1998 (349 000). Pour la seconde,
l'évolution tient pour une large part aux régularisations
intervenues en 1998 à raison des trop versés sur les exercices
antérieurs.
QUESTION N° 5
Depuis quelques années se multiplient les prélèvements "exceptionnels" sur la trésorerie des organismes gérant les fonds de la formation professionnelle afin d'abonder les crédits budgétaires consacrés à la formation professionnelle. De telles opérations respectent-elles pleinement les principes du droit budgétaire et ne masquent-elles pas les insuffisances du mode de financement de ce secteur ?
RÉPONSE
I -
Trois prélèvements sur la trésorerie des organismes
centralisateurs des trésoreries d'organismes collecteurs de contribution
des entreprises à la formation professionnelle sont intervenus en 1996,
1997 et 1998 en application de dispositions législatives :
1) L'article 29 de la loi de finances pour 1996 a créé un
"fonds national habilité à gérer les excédents
financiers dont peuvent disposer certains organismes collecteurs paritaires
gérant les contributions des employeurs au financement du congé
individuel de formation". La gestion de ce fonds a été
confiée au comité paritaire du congé individuel de
formation (COPACIF), organisme créé en 1982 et investi d'une
mission de coordination en matière de congé individuel de
formation.
Le même texte a soumis le fonds ainsi créé à une
contribution exceptionnelle en 1996 égale à 60 % de la
différence entre, d'une part, le cumul des montants de la
trésorerie des fonds au 31 décembre 1995 et des excédents
financiers recueillis au 31 mars 1996 et, d'autre part, le montant des sommes
versées à des organismes collecteurs entre le 1
er
janvier et le 1
er
août 1996. La recette était
évaluée à 900 millions de francs.
2) L'article 40 de la loi de finances pour 1997 a institué pour
cette même année une contribution exceptionnelle sur le compte
unique créé par l'article 45 de la loi de finances rectificative
pour 1986 (n° 86-1318 du 30 décembre 1986) et centralisant les
excédents de trésorerie des organismes collecteurs des fonds
versés par les entreprises et consacrés au financement des
contrats d'insertion en alternance. Ce fonds est géré par
l'association de gestion des fonds en alternance (AGEFAL) créée
en 1986 par les partenaires sociaux.
La contribution exceptionnelle a été fixée à 40% de
la trésorerie nette du compte au 31 juillet 1997. Il en était
attendu 1,6 milliard de francs.
3) Enfin, l'article 75 de la loi n° 98-546 du 2 juillet 1998 portant
diverses dispositions d'ordre économique et financier a institué
pour 1998 une nouvelle contribution exceptionnelle sur le compte
géré par l'AGEFAL. Cette contribution a été
fixée forfaitairement à 500 millions de francs.
Dans les trois cas, il était prévu que la contribution serait
versée au comptable du Trésor territorialement compétent
pour l'organisme intéressé et que le recouvrement s'effectuerait
selon les règles applicables en matière de taxe sur les salaires,
c'est à dire notamment par un versement spontané à
intervenir, en vertu des dispositions ci-dessus, avant le 1
er
septembre de l'année.
II - En exécution, les recettes ont été portées
à la ligne 14 "taxe de participation des employeurs au financement de la
formation professionnelle continue", figurant parmi les "autres impôts
indirects et taxes assimilées" du budget général et qui
accueille les recettes résultant des article 235 ter C et suivants du
code général des impôts. Elles ont été
isolées sur une spécification particulière, 14.12, de la
ligne 14, spécification intitulée en 1996 "contribution
exceptionnelle sur les excédents financiers de certains organismes
collecteurs au titre du congé individuel de formation" et les deux
années suivantes "contribution exceptionnelle sur les excédents
financiers des organismes paritaires collecteurs des contributions des
employeurs prévues à l'article 30 de la loi de finances pour
1985".
Les montants enregistrés en recettes au comptant ont été
les suivants :
-1996 |
1 465 125 822,00 F |
-1997 |
1 370 619 800,00 F |
-1998 |
500 000 000,00 F |
Les
contributions ont été acquittées spontanément
auprès de la Trésorerie principale de Paris du 8
e
arrondissement 1
ère
division respectivement le 28 août
1996, le 29 août 1997 et le 31 juillet 1998.
III - S'agissant de la régularité de ces opérations au
regard du droit budgétaire sur laquelle le Sénat interroge la
Cour, la question appelle les observations suivantes :
1) Il convient tout d'abord de relever que le Conseil constitutionnel a eu
à se prononcer sur les prélèvements effectués. Il a
été explicitement saisi par des parlementaires au sujet de
l'article 40 de la loi de finances pour 1997 et a estimé infondés
les griefs adressés au prélèvement lui-même sans
soulever d'office de question relative à sa régularité au
regard du droit budgétaire et singulièrement de l'ordonnance
organique du 2 janvier 1959, qui appartient au bloc de
constitutionnalité. Saisi également de la loi de finances pour
1996 et de la loi du 2 juillet 1998 à raison d'autres dispositions que
les contributions exceptionnelles de 1996 et 1998, il n'a pas non plus
soulevé d'office de question analogue en ce qui concerne les articles
qui les ont instituées.
2) Si les débats parlementaires laissent souvent apparaître une
relation entre le produit des contributions et des charges budgétaires
nouvelles en recettes ou en dépenses, sur la régularité de
laquelle s'interroge le Sénat, la façon dont cette relation
s'est, dans les faits, établie en gestion, aspect qui par nature
échappe au Conseil constitutionnel, n'apparaît pas toujours de la
manière la plus évidente :
- S'agissant de la contribution au titre du congé individuel de
formation de 1996, le ministre de l'économie, des finances et du plan
avait indiqué à l'Assemblée nationale lors de la
discussion du texte correspondant que le produit de la contribution serait
affecté au financement de l'apprentissage.
De fait les crédits du chapitre 44-75 "Mesures en faveur de l'emploi et
de la formation professionnelle" du budget des charges communes ont
été majorés de 900 MF au cours de la discussion
budgétaire au Sénat et portés à
39 708 470 000 F. En cours d'année on relève
un arrêté de répartition du 10 juillet qui a majoré
du même montant à partir de ce chapitre les crédits du
chapitre 43-03 " Fonds de la formation professionnelle et de la promotion
sociale (FFPPS) et promotion des jeunes" et, au sein du chapitre 43-03, a
alimenté par sous-répartition l'article 43 " Indemnité
compensatrice forfaitaire versée par l'État au titre de
l'apprentissage" créé en cours de gestion.
Ce rapprochement est néanmoins d'une portée limitée compte
tenu de la fongibilité des crédits. L'article 43 a en effet
été doté en cours d'année de
2 590 300 691 F de crédits à la fois par le
moyen de mouvements internes au chapitre de 390 300 691 F et de
répartitions en provenance du 44-75 des charges communes de
2 200 000 000 F. La dépense enregistrée sur
l'article s'est élevée à
1 950 581 150 F.
- La contribution exceptionnelle de 1997 versée par l'AGEFAL avait pour
objet, selon les indications données au Sénat par le ministre
délégué au budget, de compenser le coût de diverses
mesures tant en recettes qu'en dépenses adoptées ou
souhaitées par les assemblées. La contribution apparaissait ainsi
essentiellement comme une disposition destinée à sauvegarder
l'équilibre prévisionnel de la loi de finances.
- Enfin, la contribution de 1998 a été prise en compte dans les
compensations destinées à équilibrer le décret
d'avances du 21 août 1998, décret qui comportait une ouverture de
crédit de même montant au chapitre 43-05 "Formation en alternance"
du budget de l'emploi et de la solidarité qui finance les
indemnités forfaitaires au titre de l'apprentissage et les primes
à l'embauche des contrats de qualification. Les crédits ont
été ouverts sur l'article 10 du chapitre destiné à
ces indemnités. En octobre l'article 20 "Prime à l'embauche des
jeunes en contrat de qualification" du chapitre, créé en cours de
gestion et non doté initialement, a bénéficié de
mouvements internes d'un montant de 458 620 004 F à
partir de l'article 10. Les crédits ouverts sur le chapitre 43-03 se
sont élevés pour l'ensemble de la gestion à
5 708 006 741 F et les dépenses à
5 220 324 454 F. Là encore, la fongibilité
des crédits limite la portée de l'analyse.
3) - Les relations ainsi établies entre des recettes et des
dépenses non seulement lors de l'examen des textes législatifs
correspondants mais encore en gestion, n'apparaissent pas contraires au droit
budgétaire.
Elle ne portent pas atteinte aux principes d'unité et
d'universalité tels qu'ils sont énoncés à l'article
18 de l'ordonnance organique du 2 janvier 1959. En effet, les recettes et les
dépenses ont été intégralement portées sans
contraction au budget général et ces opérations ne
paraissent pas entrer dans les procédures d'affectation limitativement
énumérées au deuxième alinéa de cet article.
Dans les trois cas il s'agit d'une
compensation
de fait entre des
charges et des recettes, fréquente dans l'ajustement des lois de
finances au cours de la discussion parlementaire, et non d'une
affectation
de recettes à des dépenses. L'objectif poursuivi était
manifestement dans tous les cas de maintenir l'équilibre
prévisionnel de la loi de finances dans les limites jugées
adéquates. Si dans deux d'entre eux, en 1996 et 1997, les
dépenses et les recettes mises en relation appartenaient au même
domaine, la formation professionnelle, et si les opérations de gestion
ont apparemment maintenu jusqu'à un certain point un parallélisme
entre les unes et les autres, il ne s'agissait pas d'une affectation de
recettes au sens de la loi organique. Il convient de faire une distinction
entre le fait de gager une dépense par une recette lors de la
définition de l'équilibre prévisionnel des lois de
finances et l'affectation d'une recette à une dépense qui a des
conséquences directes en gestion.
Les procédures d'affectation prévues par celle-ci sont en effet
particulièrement contraignantes. Si l'on fait abstraction du
rétablissement de crédits qui constitue une restauration de
l'autorisation budgétaire justifiée par des opérations de
gestion particulières et du budget annexe, procédures qui ne
peuvent pas s'appliquer aux cas évoqués, celle du fonds de
concours et celle du compte d'affectation spéciale subordonnent
l'autorisation de dépense à l'encaissement de la recette. Dans le
cas du fonds de concours, qui concerne des contributions de tiers ou des
recettes de caractère non fiscal, les ouvertures de crédits sont
subordonnées au versement des fonds. Dans celui du compte d'affectation
spéciale, le total des dépenses engagées ou
ordonnancées ne peut excéder le total des ressources du
même compte, sauf pendant les trois mois de la création de
celui-ci. De surcroît, un compte d'affectation spéciale ne peut
être subventionné par le budget général à
plus de 20 % des prévisions de dépenses. Apparemment, le
Parlement n'a pas entendu enfermer les dépenses correspondantes dans ces
contraintes ni souhaité voir "institutionnaliser" par l'une des
procédures d'affectation prévues par la loi organique le lien
établi entre les contributions de caractère exceptionnel et les
dépenses qu'elles gageaient.
IV - S'agissant enfin des modes de financement du secteur, et des
éventuels déséquilibres que pourraient
révéler des prélèvements systématiquement
effectués au profit du budget de l'État sur la trésorerie
des organismes collecteurs, la Cour n'est pas en mesure de porter de jugement
à partir de ses contrôles. En effet, si sa compétence est
certaine sur les organismes qui perçoivent des contributions ayant
toutes les caractéristiques d'une cotisation légalement
obligatoire, il n'en est pas de même pour ceux qui perçoivent des
contributions dont les entreprises peuvent se libérer en effectuant
elles-mêmes les dépenses correspondantes. Pour lever cette
ambiguïté, une disposition figurant dans le projet de loi relatif
aux droits des citoyens dans leurs relations avec l'administration a
été récemment adoptée par le Sénat.
QUESTION N° 6
La
Cour des comptes note que les recettes provenant des impôts directs
perçus par voie de rôle autres que l'impôt sur le revenu
représentaient 49,05 milliards de francs en 1997. La
catégorie " autres impôts perçus par voie
d'émission de rôles " comprend aussi bien les restes à
recouvrer d'impôt sur les sociétés, les émissions
faisant suite à un contrôle fiscal, les impôts locaux dus
par France Télécom et La Poste au profit de l'Etat, que les
recettes pour frais de dégrèvement et admissions en non-valeur
sur impôts directs locaux. La Cour estime-t-elle cette
présentation budgétaire cohérente ? Peut-elle
préciser les lignes budgétaires où sont inscrites les
autres recettes provenant du contrôle fiscal ?
Par ailleurs, la Cour note que "
la répartition des recettes
entre l'impôt sur le revenu et les autres impôts d'Etat
perçus par voie de rôle n'est pas déterminée par la
comptabilité ". Comment cette répartition est-elle possible
dans le budget ? Ne faudrait-il modifier les règles
comptables ?
RÉPONSE
La loi
de finances pour 1997 comprenait 56 lignes de recettes fiscales inscrites
au budget général. Elles s'ajoutaient aux 81 lignes de
recettes non fiscales, 2 lignes de fonds de concours et 14 lignes de
prélèvement sur recettes.
Pour la clarté de la présentation, les regroupements sont
indispensables. Les quatre principales recettes fiscales étant
isolées (impôt sur le revenu, impôt sur les
sociétés, taxe intérieure sur les produits
pétroliers et taxe sur la valeur ajoutée), le parti adopté
dans cette loi, comme dans les autres, consiste à distinguer trois
ensembles selon la nature de l'impôt et le mode de recouvrement :
- l'enregistrement et les droits indirects ;
- les autres impôts directs perçus par voie de rôle.
- les autres impôts directs ;
Le partage est sans doute arbitraire, mais il a des justifications historiques
puisqu'il coïncidait (à peu près) avec les
compétences des diverses administrations financières avant le
rattachement des droits indirects à la douane (les impôts directs
perçus par voie de rôle sont encaissés par la
comptabilité publique, les autres impôts directs par la DGI). Ce
n'est pas tant le regroupement qui pose un problème que l'absence de la
subdivision en lignes, de la catégorie " autres impôts
directs perçus par voie de rôle ".
Les deux autres catégories sont subdivisées et les recettes
correspondant à chacune des lignes de la loi de finances sont
imputées à des spécifications distinctes des comptes de
l'Etat. Cette analyse n'était pas pertinente jusqu'à
présent pour les impôts directs perçus par voie de
rôles, puisque la comptabilité ne permettait pas de distinguer
parmi les recettes celles provenant de chacun des impôts recouvrés
sur rôles, qu'ils fussent impôts d'Etat ou locaux. Leur
répartition était assurée au prorata des rôles
émis.
Cette imperfection avait des conséquences sur la détermination du
produit de l'impôt sur les sociétés.
L'impôt sur les sociétés est en principe payé
spontanément, il ne donne pas lieu à émission de
rôle sauf dans des cas exceptionnels :
- redressement ;
- retard de paiement et pénalités ;
- application de l'article 219 bis du Code général des
impôts (revenus d'associations).
Cette part recouvrée sur rôles n'était pas connue avec
exactitude.
L'utilisation de deux modes de recouvrement (rôles ou absence de
rôles) pour un même impôt est caractéristique de
l'impôt sur les sociétés, dont on ne pouvait
connaître le produit total. La situation est en principe
différente pour les autres impôts : les créances sur
contrôles fiscaux, les impôts en retard et les
pénalités sont imputés à la même ligne que
les recettes sur paiement spontané du même impôt
((
*
)1)
. Mais on observera que l'impôt sur le revenu
était en totalité recouvré par voie de rôles, et
l'estimation de son produit global était incertaine.
En 1995, des progrès ont été accomplis. Des enquêtes
extra-comptables ont permis d'avoir une meilleure idée des paiements
effectifs afférents à chaque impôt que la simple
répartition au prorata des rôles émis.
Depuis 1998, la direction générale de la comptabilité
publique est en mesure de distinguer, parmi les recettes provenant des
rôles, les impôts d'Etat et les impôts locaux. Parmi les
comptes d'Etat, elle distingue aussi, avec exactitude, outre l'impôt sur
le revenu, les recettes provenant du contrôle de l'impôt sur les
sociétés qui, sorties des comptes " autres impôts
directs perçus par voie de rôle ", sont comptabilisées
à une spécification particulière du compte
" impôt sur les sociétés ", (compte 901-13,
spécification 3-11).
L'incohérence signalée par la Haute Assemblée a donc
cessé.
Dans les comptes,
la présentation de l'impôt sur les
sociétés est dans un certain sens meilleure que celle de certains
impôts, puisque les recettes sur rôle, donc celles provenant de
contrôles, sont retracées dans un sous-compte au lieu d'être
englobées avec les recettes normales. La part exacte des recettes
après contrôle fiscal stricto sensu n'est connue que par des
statistiques extra-comptables, dont le Parlement est informé en
application de l'article 66 de la loi de finances pour 1976 (les
résultats de 1997 figurent au fascicule voies et moyens qui a
été annexé au projet de loi de finances pour 1999).
Une fois allégée de recettes d'impôt sur les
sociétés recouvrées par voie de rôles de
l'année (8,4 milliards), la catégorie autres impôts
recouvrés par voie de rôles ne comprend pour les recettes
afférentes aux rôles de l'année 1998 que deux
sous-comptes :
- celui afférent aux autres impôts d'Etat
(1 784 millions) qui regroupe surtout les majorations et frais de
poursuite, les pénalités pour retard de mensualisation et
accessoirement la taxe sur les salaires avec rôles ou la taxe sur les
minitels roses ;
- celui afférent aux impôts d'Etat compris dans les rôles
d'impôts locaux (18,8 milliards), à savoir essentiellement
les frais de dégrèvement d'impôts locaux
(10,6 milliards) perçus à proportion des rôles
émis en application de l'article 1 641 du CGI, les impositions
locales de la Poste et de France Télécom (6,5 milliards) et
les dégrèvements indus (1,6 milliard).
Mais le compte comprend aussi les recettes afférentes aux rôles
émis avant la réforme comptable de 1998 qui sont
comptabilisées selon l'ancienne méthode et incluent donc des
restes d'impôt sur les sociétés sur rôles. Le montant
de cette ligne (22,8 milliards) ira en diminuant.
Il convient de rappeler que l'admission en non-valeur des impôts dont le
recouvrement incombe à la comptabilité publique donne lieu
à une dépense imputée au chapitre 15-01 et à une
recette d'ordre sur la ligne concernée (impôt sur le revenu,
impôt sur les sociétés, autres impôts, etc...). Ces
recettes d'ordre constituent une part importante de la ligne " recettes
antérieures à 1998 ".
Les progrès de la comptabilité n'ont pas été
traduits dans la loi de finances initiale où la prévision de
l'impôt sur les sociétés recouvré par voie de
rôles reste incluse comme par le passé les " autres
impôts perçus par voie de rôles ". Cette
différence entre les comptes et la loi de finances n'est pas
satisfaisante, même si elle facilite les comparaisons entre les lois.
QUESTION N° 7
La Cour des Comptes peut-elle rendre compte du montant et de la nature de l'ensemble des prélèvements obligatoires affectés directement à des établissements publics et à des personnes privées chargées d'un service public (redevances, taxes affectées ne transitant pas par un compte spécial du Trésor ou par l'Etat, comme la taxe d'aéroport) ? La Cour a-t-elle des appréciations à porter à ce sujet ?
REPONSE
La Cour
ne dispose pas d'un recensement exhaustif des prélèvements
obligatoires affectés directement à des établissements
publics et à des personnes privées chargées d'un service
public. Elle ne peut donc transmettre que des éléments de
réponse partiels à la question posée par la Commission des
finances du Sénat.
I - Il apparaît, en premier lieu, que plusieurs " impôts ou
taxes affectés " à la sécurité sociale
correspondent à cette définition : ils sont encaissés
directement par des régimes sociaux, sans transiter par l'Etat ou par un
compte spécial du Trésor.
Une première remarque est que les cotisations mais aussi la CSG et la
CRDS, pour les parties recouvrées par les URSSAF ou directement par
l'ACOSS, c'est-à-dire pour les revenus d'activité et de
remplacement, sont a priori dans le champ ainsi défini. Mais on
conviendra de les exclure pour se concentrer sur ce qu'on désigne
traditionnellement sous le terme " impôts et taxes affectés
à la sécurité sociale ".
Parmi ces prélèvements, on peut distinguer :
- ceux qui sont recouvrés directement par l'ACOSS
- la contribution sociale de solidarité à la charge des
sociétés (C3S) et la taxe d'aide au commerce et à
l'artisanat (TACA), recouvrées par l'ORGANIC pour le compte des
organismes bénéficiaires
1/ LES PRÉLÈVEMENTS RECOUVRÉS DIRECTEMENT PAR
L'AGENCE CENTRALE DES ORGANISMES DE SÉCURITÉ SOCIALE
(ACOSS)
a) Le tableau qui suit rappelle les principales caractéristiques de
quelques-uns des " prélèvements obligatoires "
recouvrés directement par l'ACOSS, ceux qui sont destinés au
régime général et plus particulièrement à la
CNAM. D'autres prélèvements sont recouvrés par l'ACOSS ou
les URSSAF pour le compte de tiers (par exemple le versement
transport).
Prélèvement |
Redevables |
Liquidation |
Recouvrement |
Régimes bénéficiaires |
Assiette et taux |
Rendement 1998 (millions) |
Contribution à la charge des distributeurs de médicaments (art. L. 138-1 à 9) 8( * ) |
Grossistes et laboratoires |
ACOSS |
ACOSS
|
CNAMTS
|
CA
médicaments remboursables
|
1 300 |
Contribution additionnelle des laboratoires sur ventes directes aux pharmacies (LFSS 1998, art. L. 245-6-1 à 4) |
Laboratoires |
ACOSS |
ACOSS
|
CNAMTS |
Chiffre
d'affaires des ventes aux pharmacies
|
150
|
Contribution des entreprises de préparation de médicaments (art. L. 245-1 à 6) |
Laboratoires |
ACOSS |
ACOSS
|
CNAMTS |
Frais de
prospection et d'information des médecins
|
1 220 |
Taxe additionnelle sur les assurances automobiles (art. L. 213-1 du code des assurances) |
Compagnies d'assurances |
ACOSS |
ACOSS
|
Tous régimes maladie |
Montant
des primes et cotisations
|
5 805
|
Le
rapport sur la sécurité sociale établi par la Cour des
Comptes en 1996 contenait une description rapide des modalités de
recouvrement des taxes affectées au régime général,
qu'elles soient recouvrées par les services du Ministère de
l'Economie et des Finances ou directement par l'ACOSS (chapitre IV, page 140).
Le rapport à paraître à la rentrée 1999, qui est en
préparation, comportera une analyse plus fouillée des
prélèvements encaissés directement par l'ACOSS, de leurs
modalités de recouvrement et de contrôle.
2/ Les prélèvements recouvrés par la Caisse de
compensation de l'organisation autonome nationale de l'industrie et du commerce
(ORGANIC)
Prélèvement |
Redevables |
Assiette et taux |
Recou-vrement |
Bénéficiaires |
Rendement 1998 |
Contribution sociale de solidarité à la charge des sociétés (art. L. 651-1 et suivants) |
Entreprises réalisant plus de 5 Millions de CA |
Chiffre
d'affaires
|
Par l'ORGANIC, le 15 avril et le 15 juin |
CANCAVA, ORGANIC, CANAM |
16,1 milliards |
Taxe d'aide au commerce et à l'artisanat (art. 3 de la loi n°72-657 du 13 juillet 1972) |
Grandes surfaces (surface > 400 m 2 , CA > 3 millions) |
Surface
commerciale
|
Versement à l'ORGANIC le 15 avril |
EPARECA 9( * ) , CANCAVA , ORGANIC |
Environ 1 milliard |
a/ La
contribution sociale de solidarité à la charge des
sociétés (C3S)
La C3S, instituée par la loi du 3 janvier 1970, a fait l'objet en 1995
d'une réforme destinée à augmenter son rendement (loi du 4
août 1995 portant loi de finances rectificative) :
- son taux a été porté de 0,1 à 0,13% du chiffre
d'affaires
- son champ d'application a été élargi à des formes
de sociétés jusqu'alors exonérées alors que le
seuil d'exonération de la contribution pour les petites entreprises
était porté de 3 à 5 millions
La loi précise que le recouvrement de la C3S est assuré par un
organisme de sécurité sociale désigné par
décret (Art. L. 651-4). Cet organisme est l'ORGANIC.
Les opérations de recouvrement de la C3S sont décrites dans un
compte spécial ouvert à cet effet dans la comptabilité de
la caisse nationale et des caisses interprofessionnelles de l'ORGANIC (Art. D.
651-6).
Les encaissements se sont élevés à 16,1 milliards en 1998.
La C3S a fait l'objet de commentaires dans les quatre premiers rapports annuels
de la Cour des Comptes sur la sécurité sociale. Le rapport de
1995 comportait un développement particulier sur les modalités de
sa répartition entre les régimes bénéficiaires
(chapitre III, pages 140 à 146).
b/ La taxe d'aide au commerce et à l'artisanat
Depuis 1997, une fraction du produit de cette taxe est affectée à
l'ORGANIC et à la CANCAVA (article 40 de la loi de financement pour 1997
modifiant l'article L. 633-9 du code de la sécurité sociale).
En 1998, cette fraction a été fixée à 300 millions
pour l'ensemble des deux régimes (165 millions pour l'ORGANIC, 135
millions pour la CANCAVA).
II - Indépendamment de ces organismes de sécurité sociale,
la Cour a procédé à un inventaire rapide des
prélèvements visés par la question de la Commission des
finances du Sénat dans le
secteur de l'industrie, du commerce et de
l'artisanat
.
Cinq catégories de prélèvements sont
concernées :
1 - La " redevance ", fondée sur une loi de finances de 1936
et dont le taux est fixé par arrêté ministériel,
assise sur les consommation d'électricité et perçue au
profit du Fonds d'amortissement des charges d'électricité (FACE)
par tous les distributeurs de courant basse tension, y compris EDF qui
gère le fonds (montant : 1 823 millions de F en 1998).
2 - Les redevances de procédures dont bénéficie l'Institut
national de la propriété industrielle (INPI),
établissement public administratif (706 millions en 1998) .
3 - L'imposition additionnelle à la taxe professionnelle, que
perçoivent les chambres de commerce et d'industrie (CCI),
établissements publics (5 926 millions de F en 1998).
4 - La taxe pour frais des chambres des métiers qui
bénéficie à ces établissements publics ainsi
qu'à leurs instances régionales et l'Assemblée permanente
des chambres de métiers (APCM). Cette taxe est définie par
l'article 1601 du code général des impôts. Elle est
additionnelle à la taxe professionnelle et est recouvrée par les
services de la direction générale des impôts (638 millions
F en 1996 pour les 93 chambres ayant transmis leurs comptes à la
direction de l'artisanat et 497 millions en 1997 pour les 71 chambres
ayant transmis leurs comptes à cette même direction
10(
*
)
).
Les chambres de métiers perçoivent également depuis 1998
une redevance pour frais de tenue du répertoire des métiers
(article 89-II de la loi de finances du 30 décembre 1997, non
intégré dans le CGI) qui s'est substituée à un
dispositif réglementaire équivalent (décret de 1983 :
74,5 millions F en 1996 pour 93 chambres et 56,5 millions en 1997 pour 71
chambres ayant transmis leurs comptes à la direction de l'artisanat).
5 - Les prélèvements effectués par les CCI gestionnaires
d'aéroports ou à leur profit :
- redevances aéronautiques (article R 224-2 du code de l'aviation
civile) : 1300 millions en 1997 ;
- - autres redevances : 1540 millions en 1997, dont 610 millions au titre
de redevances domaniales et commerciales.
Les redevances aéronautiques dues par les compagnies aériennes et
les autres usagers de l'aéroport, correspondent au coût des
services rendus. Il en est de même pour une partie des autres
redevances.
11(
*
)
QUESTION N° 8
L'exécution des crédits du budget
européen en
France semble se caractériser par des difficultés de
consommation. La Cour peut-elle transmettre une synthèse de ses
observations sur ces crédits et indiquer si elle entend se livrer et sur
quels points à des contrôles particuliers sur ce sujet.
Il est sans doute exagéré de dire que la consommation de
l'ensemble des crédits du budget européen en France semble se
caractériser par des difficultés.
Pour 1997, les crédits européens connus du gouvernement
français et consommés en France se répartissent comme
suit :
Nature des crédits |
Montants (*) |
FEOGA-Garantie |
59 885 958 |
Fonds européen de développement régional |
8 247 032 |
Fonds social européen |
4 742 563 |
FEOGA, section Orientation |
3 453 924 |
Instrument financier d'orientation de la pêche |
177 788 |
Ensemble fonds structurels |
16 621 307 |
Fonds européen de développement |
47 794 |
Divers |
1 325 794 |
Total |
77 880 853 |
(*) En
milliers de francs.
Ces crédits sont de trois sortes :
les crédits du
FEOGA-Garantie résultent de l'application directe de la
réglementation européenne
(1) et ne résultent en rien
de choix gestionnaires (sinon lors de l'adoption des règlements). La
quasi totalité des crédits inscrits sous la rubrique
" divers " sont
des crédits européens transitant par
les comptes de trésorerie de l'État
(dans la mesure où
ils abondent la trésorerie d'établissements ayant leur compte au
Trésor public),
mais non gérés par l'Etat
(2).
Seuls résultent donc de choix gestionnaires nationaux
(3) les
crédits des fonds structurels et ceux du fonds européen de
développement.
Il faut ajouter une quatrième sorte de crédits, non
mentionnés ci-dessus : ceux qui correspondent à des
versements directs de la Commission à des organismes ne disposant pas
d'un compte au Trésor (4), notamment des entreprises. Ni le montant, ni
les destinataires n'en sont connus et ils échappent tant à
l'administration qu'à la Cour des comptes.
Or, sur les 77,9 milliards de francs, les presque 60 milliards
représentés par la FEOGA-Garantie ne témoignent d'aucune
tendance à la sous-consommation, même si leur montant a
diminué de plus d'un milliard depuis 1996. Par exemple, les aides
compensatoires aux surfaces payées par l'ONIC et la SIDO
représentent quelque 25 milliards de francs. Elles doivent être
versées aux ayants-droit entre le 16 octobre et le 31 décembre.
Or, la quasi totalité des versements a lieu le 16 octobre et dans les
jours suivants. De même, la prime au maintien de troupeaux de vaches
allaitantes (près de 7 MdF) est versée au tout début
de la période réglementaire, début novembre.
La sous-consommation n'affecte donc, au pis, que 16,6 MdF sur 77,9, soit
21,3 % de l'ensemble
(12(
*
))
.
Cette sous-consommation, variable selon les fonds et dont la quantification est
malaisée, est liée à l'extrême lourdeur de la
gestion des fonds structurels européens en France. Cette lourdeur a des
causes à la fois inhérentes au principe même de ces fonds,
mais elle résulte aussi de choix politiques anciens et confirmés.
Les crédits des fonds structurels correspondent , en fait, à des
autorisations de programme ouvrant droit annuellement à des
crédits de paiement. Toutefois, si
Ces autorisations, du point de vue budgétaire, s'inscrivent dans les
fonds structurels, les actions qu'elles financent doivent s'insérer dans
le cadre de programmes européens transversaux (communs à tous les
fonds structurels), par exemple la reconversion des zones industrielles
vétustes ou des zones rurales défavorisées. La
programmation des actions doit être approuvée par la Commission.
Il s'ensuit que toute action financée par un des fonds structurels doit
donner lieu, après instruction locale et remontée à
Bruxelles
via
Paris, à un examen de la Commission,
éventuellement à des discussions, avant de pouvoir être
exécutée sur le terrain. Cette procédure administrative
extrêmement lourde est en elle-même source de lenteur et de
sous-consommation.
En outre, l'octroi des crédits des fonds structurels est
subordonnée au respect du principe dit d'
additionnalité
,
c'est-à-dire de cofinancement national à hauteur minimale de
50 %. L'acceptation du dossier par la Commission est donc
conditionnée par les engagements de financement des autres
co-financeurs. Comme ces derniers sont le plus souvent multiples, le montage en
est fortement ralenti, en particulier quand des collectivités locales ne
veulent ou ne peuvent assurer le préfinancement. La non coïncidence
des calendriers des fonds structurels européens d'une part et des
contrats de plan de l'autre est une source supplémentaire de perte de
temps.
Enfin, une considération proprement politique doit être
ajoutée. Pour des raisons diverses, et depuis fort longtemps, la France
a choisi le principe d'une répartition très extensive des
crédits européens (" saupoudrage "). Alors que
certains états concentrent l'utilisation des fonds européens sur
quelques très grosses opérations (par exemple le métro
d'Athènes, ou le pont Vasco de Gama sur le Tage) la France les utilise
pour financer de nombreuses actions de faible volume. Il s'ensuit une multitude
de dossiers et un allongement considérable des délais.
Il n'est dans ces conditions guère surprenant que, à l'occasion
de ses contrôles, la Cour ait relevé, par exemple, que la gestion
des crédits du FEDER était marquée par un taux, variable
selon les années, mais souvent élevé de reports (les
reports de l'année précédente ont représenté
41 % des crédits nets en 1995, 18,7 % en 1996, 26,6 % en
1997 et 64,6 % en 1998). Les enquêtes menées confirment que
ces reports résultent à la fois de la longueur de la
procédure de rattachement des crédits au budget du
ministère de l'Intérieur, mais aussi de la lenteur d'utilisation
des fonds par leurs bénéficiaires. Comme les subventions
nationales, les subventions allouées au titre du FEDER font l'objet de
versements sur justification du service fait. Même si des avances peuvent
être consenties aux bénéficiaires finals lors du
démarrage des opérations, le respect de cette règle
conduit à décaler dans le temps les dépenses
correspondantes. Aussi les fonds rattachés à un exercice ne
sont-ils pas mobilisés immédiatement, mais les années
suivantes.
Jusqu'à cette année, la Cour n'a pas étudié de
façon approfondie la gestion de l'ensemble des crédits
européens. Elle se trouve en effet, à cet égard,
placée devant un choix délicat dans la politique de
contrôle : en effet, ces dépenses, d'un montant relativement
modeste, réclament un effort d'audit disproportionné par rapport
à leur enjeu financier. En outre, leur contrôle impose la
coopération de nombreuses chambres régionales qui ont leurs
propres impératifs. Cependant, la Cour a retenu le principe de leur
consacrer, dès 1999, des moyens significatifs. Une équipe sera
ainsi chargée de contrôler
La gestion du fonds social européen, qui paraît le plus sujet aux
difficultés et aux critiques. Le problème sera abordé par
le biais de la nouvelle procédure de " certification des
dépenses " qui doit, en application du principe de
subsidiarité, être effectuée dans les Etats-membres. Il est
trop tôt pour avoir une idée des conclusions de cette étude.
La Cour mène également une enquête sur l'utilisation des
crédits du FEDER rattachés au ministère de
l'Intérieur par les secrétariats généraux pour les
affaires régionales (SGAR). Cette enquête, qui devrait s'achever
avant la fin du premier semestre de 1999, est conduite en fonction de deux
priorités : examiner les conditions dans lesquelles les services
compétents de l'Etat procèdent à la répartition des
subventions du FEDER entre les bénéficiaires finals, d'une part,
et d'autre part, examiner les conditions dans lesquelles ces mêmes
services contrôlent l'utilisation que les bénéficiaires
finals font des aides qui leur sont allouées.
Enfin, la Cour va consacrer une étude au rôle des directions
départementales de l'agriculture et de la forêt dans l'instruction
et le contrôle des dépenses de la politique agricole
commune.
1
Les ouverture de crédits bruts
s'élevaient à 34,9 milliards de francs compte tenu de 18,1
milliards d'ouvertures de crédits demandées au titre des
remboursements et dégrèvements.
2
Rapport sur la loi de finances rectificative pour 1997
(n° 168 ; 1997-1998) pages 39 à 41.
3
Hors fonds de concours.
4
Dont 19,8 milliards de francs pour la contribution
temporaire de 15 % et la hausse du taux d'imposition des plus-values
à long terme et 3,325 milliards de francs pour le versement EDF.
5
Du fait essentiellement du versement de la soulte de France
Telecom (37,5 milliards de francs) au titre des charges de retraites de
ses agents fonctionnaires.
6
Cette somme correspond donc à la rémunération
de l'intéressé du 1
er
juillet 1991 au
30 juin 1992, soit exactement une année. Il aurait en effet
bénéficié d'une rémunération principale de
436.565 francs, soit près de 36.380 francs par mois, à
laquelle se seraient ajoutés 240.063,40 francs de cotisations
sociales et de taxes réglées par l'association.
7
Article L. 131-11 du code des juridictions
financières : " Les comptables de fait peuvent, dans le cas
où ils n'ont pas fait l'objet des poursuites prévues à
l'article 433-12 du code pénal, être condamnés à
l'amende par la Cour des comptes en raison de leur immixtion dans les fonctions
de comptable public. Cette amende est calculée suivant l'importance et
la durée de la détention ou du maniement des deniers. Son montant
ne pourra dépasser le total des sommes indûment détenues ou
maniées ".
(1)
Par exemple, un rappel de TVA ne donne pas lieu à
émission d'un rôle. Cependant, les rappels de taxe sur les
salaires donnent lieu à émission de rôles à la
différence de l'impôt lui-même.
8
Sauf mention contraire, les articles cités font partie du
code de la sécurité sociale
9
Etablissement public d'aménagement et de restructuration
des espaces commerciaux et artisanaux
10
Seule information disponible transmise par la direction des
entreprises commerciales, artisanales et des services (DECAS).
11
Indications fournies : pour les points 1, 2 et 3, par la
direction du personnel et de la modernisation de l'administration du
ministère de l'économie, des finances et de l'industrie ;
pour le point 4, par la DECAS, et pour le point 5 par le service des bases
aériennes de la direction générale de l'aviation civile.
Les points 1, 4 et 5 n'ont pas fait l'objet d'études
" horizontales " d'ensemble. L'IATP (point 3) fait l'objet
actuellement d'un contrôle de la Cour. Enfin, le contrôle de l'INPI
est également au programme de la Cour pour 1999.
(
12
) Les fonds structurels sont au nombre de quatre :
le fonds européen de développement régional (FEDER), le
fonds social européen (FSE), la section Orientation du fonds
européen d'orientation et de garantie agricoles (FEOGA) et l'instrument
financier d'orientation de la pêche (IFOP).