RAPPORT N° 392 - PROJET DE LOI D'ORIENTATION ET D'INCITATION RELATIF A LA REDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL
M. JEAN LE GARREC et M. LOUIS SOUVET
COMMISSION MIXTE PARITAIRE - RAPPORT N° 392 - 1997/1998
N° 837
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N° 392
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Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 21 avril 1998 |
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Annexe au
procès-verbal de la séance
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Document mis en distribution le 24 avril 1998
RAPPORT
FAIT
AU NOM DE LA COMMISSION MIXTE PARITAIRE (1) CHARGÉE DE
PROPOSER UN TEXTE SUR LES DISPOSITIONS RESTANT EN DISCUSSION du projet de loi
d'orientation et d'incitation relatif à la
réduction
du
temps de travail.
PAR M. JEAN LE GARREC, PAR M. LOUIS SOUVET,
Député. Sénateur.
(1)
Cette commission est composée de
: M. Maxime
Gremetz,
député,
président
;
M. Jean-Pierre Fourcade,
sénateur, vice-président
;
M. Jean Le Garrec,
député,
M. Louis Souvet,
sénateur, rapporteurs
.
Membres titulaires :
Mme Roselyne Bachelot-Narquin
,
MM. Yves
Cochet, Gaëtan Gorce, François Goulard, Yves Rome
,
députés ;
Mme Marie-Madeleine Dieulangard, MM. Serge
Franchis, Guy Fischer, Alain Gournac, Jacques Machet,
sénateurs.
Membres suppléants :
Mmes Marie-Thérèse
Boisseau, Nicole Catala, Catherine Génisson, Hélène
Mignon, MM. Bernard Accoyer, Germain Gengenwin, Alain Néri,
députés ;
Mmes Nicole Borvo, Dinah Derycke, MM.
Jacques Bimbenet, Louis Boyer Charles Descours, André Jourdain,
Jean-Louis Lorrain,
sénateurs
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
: 1ère lecture :
512, 652
et
T.A.
81
2
ème
lecture :
765, 774
et T.A.
114
Sénat
: 1ère lecture :
286, 306
et T.A.
89
(1997-1998)
2
ème
lecture :
363, 365
et T.A.
110
(1997-1998)
Travail. |
Mesdames, Messieurs,
Conformément au deuxième alinéa de l'article 45 de la
Constitution et à la demande de M. le Premier ministre, une commission
mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions
restant en discussion du projet de loi d'orientation et d'incitation relatif
à la réduction du temps de travail s'est réunie le mardi
21 avril 1998 à l'Assemblée nationale.
La commission a d'abord procédé à la nomination de son
bureau qui a été ainsi constitué :
- M. Maxime Gremetz, député, président ;
- M. Jean-Pierre Fourcade, sénateur, vice-président.
La commission a ensuite désigné :
- M. Jean Le Garrec, député, rapporteur pour
l'Assemblée nationale ;
- M. Louis Souvet, sénateur, rapporteur pour le Sénat ;
*
* *
La commission mixte paritaire a ensuite procédé
à l'examen du texte.
M. Louis Souvet, rapporteur pour le Sénat,
a tout d'abord
rappelé que le texte a été examiné par le
Sénat en deuxième lecture le 8 avril 1998,
l'Assemblée nationale ayant globalement rétabli le texte qu'elle
avait voté en première lecture et notamment l'article premier qui
pose le principe d'une réduction autoritaire de la durée
légale du travail. Cependant, l'Assemblée nationale n'a pas
réussi à lever les incertitudes qu'elle a elle-même
introduites en première lecture en adoptant un amendement qui bouleverse
un concept fondamental du droit du travail : la définition de la
durée du travail effectif. Dans ces conditions, le Sénat a
décidé d'adopter à nouveau, en deuxième lecture, un
texte profondément modifié qui réaffirme les grandes
lignes qui doivent permettre à la réduction du temps de travail
de créer effectivement des emplois durables.
Le Sénat a tout d'abord considéré que le principe d'un
abaissement de la durée légale du travail hebdomadaire
autoritaire et généralisé était contraire à
l'esprit même de la réduction du temps de travail qui repose sur
l'aménagement souple des rythmes de travail, une redéfinition des
tâches et des processus de production, des concessions réciproques
et équilibrées entre employeurs et salariés. En
conséquence, le Sénat a décidé de supprimer de
nouveau l'article premier.
Par ailleurs, le Sénat, considérant que la réduction du
temps de travail peut être effectivement créatrice d'emplois
lorsqu'elle est librement décidée, a conservé le principe
d'une aide pour faciliter la mise en oeuvre de la réduction du temps de
travail, mais il a souhaité à nouveau " reprofiler " la
loi Robien plutôt que d'adopter le principe d'une aide forfaitaire.
L'aide adoptée par le Sénat est limitée dans le temps,
plafonnée, raccourcie de deux ans dans le dispositif offensif,
lissée quant à ses taux afin de faciliter la sortie du
dispositif, plus facilement accessible quant aux conditions posées pour
les embauches. Cette aide financière est globalement moins
coûteuse pour les finances publiques que l'aide proposée par le
Gouvernement. Elle a surtout le mérite de ne pas pénaliser le
développement d'emplois qualifiés, seuls à même de
porter une croissance durable profitable à l'ensemble de
l'économie et à l'emploi en particulier.
Par ailleurs, le Sénat a, de nouveau, supprimé les dispositions
les plus défavorables au développement du travail à temps
partiel et les contraintes injustifiées imposées au recours aux
heures supplémentaires. Il a réaffirmé son souci que les
exonérations de charges patronales soient intégralement
compensées par l'Etat aux caisses de sécurité sociale. Il
a également repris un amendement adopté par la commission des
affaires culturelles, familiales et sociales de l'Assemblée nationale et
non discuté en séance publique visant à exclure le secteur
des transporteurs routiers du champ d'application des articles 4 bis
(définition de la durée du travail effectif ) et 4 ter (repos
quotidien).
Au cours de l'examen du texte en deuxième lecture, le Sénat a
insisté sur deux points en particulier : les conséquences de la
réduction du temps de travail sur le SMIC et la définition de la
durée du travail effectif.
Comme l'a souligné à plusieurs reprises le président
Jean-Pierre Fourcade, il semble impensable que puissent cohabiter deux
modes de rémunération : celle des salariés
travaillant trente-neuf heures payées quarante heures et celle des
salariés travaillant trente-cinq heures payées trente-neuf, sans
même évoquer la situation des salariés à temps
partiel payés trente-cinq heures pour trente-cinq heures
travaillées. D'importantes incertitudes demeurent et préoccupent
les chefs d'entreprise : faut-il considérer que les trente-cinq heures
se traduiront à terme par une augmentation du SMIC horaire ou bien
est-ce la rémunération des salariés qui, à terme,
suivra la productivité ?
Cette question illustre assez la complexité de ce texte et le
caractère très largement imprévisible de ses effets sur
l'emploi. Comme le soulignent deux études récentes du FMI et de
l'OCDE, dont les conclusions diffèrent de celles des études
demandées par le Gouvernement, le chômage structurel pourrait
s'aggraver en France avec des mesures telles que les trente-cinq heures et
l'augmentation du SMIC.
C'est pourquoi le Sénat a adopté un article additionnel qui
prévoit que le Gouvernement remettra au Parlement dans un bref
délai un rapport analysant l'ensemble des conséquences de la
généralisation de la réduction du temps de travail sur le
SMIC. Ce rapport devrait permettre de savoir dans quelle mesure le dispositif
effectivement voté pourrait être un obstacle à l'emploi.
La définition du temps de travail effectif constitue le second motif
d'inquiétude. Introduite à la va-vite dans le projet de loi,
cette disposition constitue désormais un débat à part
entière dont les enjeux sont extrêmement importants. Les craintes
concernant la conséquence de la réduction du temps de travail sur
le coût du travail ne pourraient qu'être confirmées si la
rédaction proposée par l'Assemblée nationale pour
l'article 4 bis devait être finalement adoptée. Dans ces
conditions, une diminution de la durée du travail productif pourrait
s'ajouter à une diminution de la durée du travail hebdomadaire
puisque la définition du travail effectif retenu par l'Assemblée
nationale est très extensive et, de plus, susceptible de donner lieu
à de nouvelles interprétations jurisprudentielles. Pour assurer
une totale sécurité juridique aux employeurs comme aux
salariés, le Sénat a proposé de reprendre
littéralement la rédaction de la directive européenne du
23 novembre 1993 qui définit la durée du travail effectif
comme le temps pendant lequel le travailleur se trouve
" au
travail,
à la disposition de l'employeur et dans l'exercice de son
activité ou de ses fonctions ".
Le Gouvernement s'en
était remis à la sagesse du Sénat lors de l'adoption de
cette rédaction en première lecture en considérant qu'elle
présentait toutes les garanties nécessaires aux employeurs comme
aux salariés. Il s'est toutefois déclaré
défavorable à ce même amendement en deuxième
lecture. On peut également souligner qu'après s'être
déclaré dans un premier temps favorable à l'amendement
déposé en première lecture à l'Assemblée
nationale, le Gouvernement s'y est opposé en deuxième lecture. Ce
changement d'avis est très significatif de la volonté du
Gouvernement de revenir en arrière pour refermer ce qui apparaît
désormais comme une véritable " boîte de
Pandore ".
Ainsi, l'Assemblée nationale et le Sénat s'opposent sur la
réduction du temps de travail. Les choix faits de part et d'autre sont
très différents et probablement incompatibles car ils reposent
sur une conception opposée du rôle de l'Etat et de la place qui
doit être donnée au dialogue social.
En revanche, au-delà de cette opposition de principe, c'est un appel
à la sagesse qu'a souhaité lancer le Sénat en
matière de définition du temps de travail effectif. Il serait
déraisonnable et dangereux que l'Assemblée nationale maintienne
le texte qu'elle a adopté à deux reprises.
M. Jean Le Garrec, rapporteur pour l'Assemblée nationale
, a
estimé que la suppression de l'article premier par le Sénat
constituait le point de divergence fondamental qui marque les
différences d'approche entre l'Assemblée nationale et le
Sénat.
La réduction du temps de travail s'inscrit dans le mouvement
général de réorganisation des entreprises et la
modification du rapport au temps qu'il faut prendre en compte. Des
études récentes montrent d'ailleurs que la durée du
travail pratiquée en France dans le secteur industriel est une des plus
longues en Europe, ce qui entraîne des problèmes
d'absentéisme et de fatigue au travail. Le projet de loi a le
mérite de proposer sur cette question difficile un texte simple.
L'article premier constitue un moyen essentiel pour relancer le dialogue social
et inciter à négocier sur la réduction du temps de
travail. Il a déjà été voté lors des deux
premières lectures par l'Assemblée nationale et devrait
être maintenu en troisième lecture. Son maintien apparaît en
effet déterminant pour assurer l'efficacité de l'ensemble du
texte.
M. Jean Le Garrec, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
après avoir ensuite indiqué que le texte en vigueur concernant la
définition de la durée du travail effectif datait de 1942 a
rappelé sa réticence initiale à légiférer
sur ce problème très difficile. Le débat qui s'est
déroulé au sein de la majorité à l'Assemblée
nationale, et qui se poursuit, a pour objectif de trouver une solution
permettant d'éviter la remise en cause par le patronat des accords
existants et d'adapter la législation en fonction de l'évolution
des conditions de travail et de la jurisprudence de la Cour de cassation.
M. Jean-Pierre Fourcade
,
vice-président
, après
avoir souligné le caractère modéré des
présentations des deux rapporteurs, a estimé que la divergence
irrémédiable entre les deux assemblées portait sur
l'article premier. Plus généralement quatre raisons principales
rendent le texte adopté par l'Assemblée nationale dangereux et
difficilement applicable ce qui risque de conduire au blocage de la
négociation sur la réduction du temps de travail :
- la référence à une durée légale
hebdomadaire de travail, qui constitue une spécificité
française, crée une difficulté sur la définition du
SMIC ; en l'absence de clarifications sur ce point, la négociation
ne pourra pas s'engager, en particulier dans les petites et moyennes
entreprises ;
- la fixation d'un nouveau seuil de vingt salariés est inopportune
et risque de compliquer la négociation ; il eut été
préférable de retenir un des seuils existants dans le code du
travail - dix ou cinquante salariés - ou de se
référer au seuil de deux cent cinquante salariés
recommandé par la Commission européenne pour définir les
petites et moyennes entreprises ;
- les restrictions concernant le temps partiel risquent, même s'il
ne peut être question de nier les abus et le phénomène du
temps partiel subi, d'être pénalisante pour l'emploi en
empêchant, en particulier dans le contexte de reprise économique,
la création de vingt à trente mille emplois à temps
partiel ;
- les dispositions envisageant l'extension de la réduction du temps
de travail aux fonctions publiques, en particulier à la fonction
publique territoriale et à la fonction publique hospitalière,
vont entraîner des difficultés et des surcoûts pour les
employeurs publics ; ainsi, on risque en réalité de voir se
réaliser la réduction du temps de travail davantage dans le
secteur protégé que dans les secteurs exposés à la
concurrence.
En outre, la définition proposée par l'Assemblée nationale
pour la durée du travail effectif n'est pas satisfaisante, étant
rappelé que dans les pays étrangers cette question est
réglée par la négociation collective.
La réduction de la durée du travail est certes une tendance
lourde que l'on observe sur longue période, encore faut-il observer que
la réduction d'une heure de la durée du travail en 1982 a,
depuis, provoqué un blocage du dialogue social sur la réduction
du temps de travail ; la réduction de la durée hebdomadaire
légale du temps de travail proposée par le projet de loi risque
de conduire au même blocage.
Mme Roselyne Bachelot-Narquin
, après avoir souligné le
problème de fond posé par la réduction autoritaire et
généralisée de la durée du travail prévue
à l'article premier, a constaté que le projet de loi, dans sa
rédaction adoptée par l'Assemblée nationale, ne permet
même pas d'apporter de réponses aux nombreuses interrogations qui
se sont exprimées durant les débats, notamment sur la
nécessité de faire référence à la
durée annuelle et non hebdomadaire du travail, le temps de travail des
cadres, la compensation pour la sécurité sociale des
allégements de charges liés à la réduction du temps
de travail, la pénalisation du travail à temps partiel, le volume
du contingent d'heures supplémentaires et leur tarification ou les
conséquences additionnées d'un nouveau seuil d'effectifs et de
dates-butoir pour l'entrée en vigueur de la nouvelle durée
légale.
Il faut mentionner plus particulièrement le problème du SMIC
puisque l'absence de précisions de la part du Gouvernement
entraîne déjà des blocages de la négociation
collective dans de nombreuses branches. En ce qui concerne enfin la
définition du temps de travail effectif, sur laquelle on a pu constater
un vote contrasté de la majorité plurielle, il ne faut pas qu'un
texte dont le rapporteur pour l'Assemblée nationale a souligné
lui-même les dangers soit l'occasion de dérives jurisprudentielles
qui mettraient en difficulté les entreprises et surtout les plus petites
d'entre elles.
M. Alain Néri
a considéré que l'article premier ne
saurait être qualifié de dispositif autoritaire puisqu'il s'agit
avant tout d'un article de précaution qui permettra à la
négociation d'aboutir rapidement. L'expérience des quinze
dernières années montre en effet que malgré la demande
sociale importante en faveur de la réduction du temps de travail, aucune
avancée n'a été réalisée.
M. Maxime Gremetz, président,
après avoir souligné
que l'article premier était le fondement même de la loi et donnait
lieu à un désaccord fondamental entre la majorité du
Sénat et celle de l'Assemblée nationale, a formulé les
observations suivantes :
- En ce qui concerne la réduction de la durée légale
du travail, il faut noter avec intérêt l'évolution de la
position du président du CNPF qui accepte désormais d'entrer dans
la phase de négociation pour préparer le contenu de la
deuxième loi. En réalité, il a pris conscience des enjeux
en termes de créations d'emplois et de choix de société.
- S'agissant du seuil de vingt salariés, il faut rappeler que des
débats ont eu lieu sur la pertinence même d'un seuil, mais qu'il a
été retenu à titre de précaution pour les petites
entreprises.
- Les dispositions relatives au travail à temps partiel se
justifient par la nécessité de contrecarrer le
développement du temps partiel imposé qui renforce la
précarisation.
- En ce qui concerne la fonction publique, la loi demande un rapport sur
les conditions de mise en oeuvre de la réduction du temps de travail car
il aurait été inconcevable que les trente-cinq heures ne
s'appliquent qu'au secteur privé.
- Il est nécessaire de modifier la définition du travail
effectif qui date de 1942, étant souligné que la directive
européenne ne remet pas en cause la définition française
et qu'elle constitue seulement une base qu'il faut améliorer. En tout
état de cause, la réflexion se poursuit.
Mme Nicole Catala
a considéré que la solution la plus sage
serait de renoncer à légiférer sur la durée du
travail effectif puisque les positions ne semblent pas fixées, notamment
au sein de la majorité. La définition actuelle du code du travail
n'est d'ailleurs pas mauvaise puisqu'elle permet de négocier
in
melius
sur les temps exclus de la définition légale. Il faut
également réfléchir, lorsqu'il s'agit de transposer une
directive de droit social, à ses effets en termes de distorsions de
concurrence dans un marché rendu réellement unique par
l'introduction de l'euro.
M. Louis Souvet, rapporteur pour le Sénat,
s'est
étonné des appréciations portées sur la directive
européenne dans la mesure où la ministre a déclaré
devant le Sénat qu'elle apporte toutes les garanties pour les
salariés et les employeurs.
M. Jean Le Garrec, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
a
rappelé qu'il avait été réticent, à
l'origine, à légiférer sur une matière aussi
évolutive que la définition du temps de travail effectif comme en
témoigne la jurisprudence. A cet égard, il convient de
préciser que la notion introduite dans la loi se borne à
reprendre le droit positif établi par la jurisprudence la plus
récente de la Cour de cassation. La réflexion se poursuit
effectivement et peut légitimement donner lieu à des
débats, y compris avec la ministre.
S'agissant de la réduction du temps de travail, il ne faudrait pas faire
montre d'un pessimisme qui ne correspond pas vraiment à la
réalité. On a en effet pu noter l'évolution du CNPF ;
d'autre part, les négociations s'engagent dans les entreprises. Un
mouvement est en train de s'enclencher autour du projet de loi qui conjugue
progrès économique et évolution sociale, d'autant plus que
la reprise économique facilite la négociation.
En ce qui concerne le SMIC, le problème est réel mais
relève naturellement de la négociation avec les partenaires
sociaux dans le cadre de la commission nationale de la négociation
collective. La ministre a seulement livré quelques pistes de
réflexion sur lesquelles les partenaires sociaux se pencheront
dès le mois de juin.
Le seuil de vingt salariés est un élément de souplesse,
étant souligné qu'il ne sera pas opposable aux entreprises qui le
dépasseront entre 2000 et 2002. Ce seuil ne sera par ailleurs que
provisoire.
Il faut éviter de qualifier de pénalisantes les dispositions
relatives au travail à temps partiel et se référer
plutôt à une moralisation qui permet d'atténuer les effets
les plus insupportables du temps partiel subi. Par ailleurs, la ristourne
dégressive est certes reproratisée pour le temps partiel, mais
l'abattement et son cumul avec la ristourne demeurent.
En ce qui concerne enfin la fonction publique, tout le monde s'accorde pour
considérer qu'il faudra très vite que le Gouvernement prenne
position, compte tenu notamment de la priorité que constitue la
situation de la fonction publique hospitalière.
Par 7 voix contre 7, la commission mixte paritaire a
rejeté
l'article premier du projet de loi dans la rédaction de
l'Assemblée nationale, supprimé par le Sénat.
M. Maxime Gremetz, président,
a alors constaté que la
commission mixte paritaire n'était pas en mesure d'adopter un texte
commun sur les dispositions restant en discussion du projet de loi
d'orientation et d'incitation relatif à la réduction du temps de
travail.