RAPPORT GENERAL N° 85 TOME 3 ANNEXE 31 - PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998 ADOPTE PAR L'ASSEMBLEE NATIONALE - JEUNESSE ET SPORT
M. Michel SERGENT, Sénateur
COMMISSION DES FINANCES, DU CONTROLE BUDGETAIRE ET DES COMPTES ECONOMIQUES DE LA NATION - RAPPORT GENERAL N° 85 TOME 3 ANNEXE 31- 1997/1998
Table des matières
-
CHAPITRE PREMIER : LES MOYENS CONSACRES A LA JEUNESSE ET AU SPORT
- I. PRÉSENTATION DU BUDGET DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS POUR 1998
- II. PRÉSENTATION PAR AGRÉGATS
- III. LES COMPTES SPECIAUX DU TRESOR
- IV. LES COLLECTIVES LOCALES
-
CHAPITRE II : LES PRINCIPALES ORIENTATIONS MINISTERIELLES
- I. L' EMPLOI AU COEUR DES PRIORITES DU MINISTERE
- II. UNE POLITIQUE DE LA JEUNESSE RENOUVELEE
- III. LA PRÉPARATION DE LA COUPE DU MONDE ENTRE DANS SA PHASE FINALE
- IV. LES ENJEUX DE LA MEDECINE SPORTIVE
- CHAPITRE III : MIEUX IDENTIFIER LES CRÉDITS CONSACRÉS À LA JEUNESSE ET AU SPORT
N° 85
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès verbal de la séance du 20 novembre 1997.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M. Alain LAMBERT,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 31
JEUNESSE ET SPORTS
Rapporteur spécial
: M. Michel SERGENT
(1) Cette commission est composée de :
MM.
Christian Poncelet,
président
; Jean Cluzel, Henri Collard,
Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Philippe Marini,
René Régnault,
vice-présidents
; Emmanuel
Hamel, Gérard Miquel, Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Alain Lambert,
rapporteur
général
; Philippe Adnot, Bernard Angels, Denis Badré,
René Ballayer, Bernard Barbier, Jacques Baudot, Claude Belot,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël
Bourdin, Guy Cabanel, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Yvon
Collin, Jacques Delong, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut,
Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Marc Massion, Michel
Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Oudin, Maurice Schumann,
Henri Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
(1997-1998).
Lois de finances. |
AVANT PROPOS
Le budget du ministère de la jeunesse et des sports
pour 1998
est un budget maîtrisé
, même s'il est l'un
des rares budgets en diminution de plus de 2%.
Il ne représente que
0,18% du budget général et 0,03%
du PIB
et se situe donc
en dessous des 3 milliards de francs
,
montant pourtant atteint en 1995.
Il est possible de regretter l'étroitesse de ces moyens mais
également le fait que les taux de prélèvement des comptes
spéciaux du trésor consacrés au sport et à la vie
associative ne soient pas relevés dans le projet de loi de finances.
Toutefois,
hors coupe du monde, ce budget est très favorable et
témoigne autant d'un souci de rigueur (il contribue pour 60 millions de
francs à la maîtrise des dépenses de l'Etat) que de
réorientation des moyens disponibles
: la marge de manoeuvre
laissée par la fin du financement de la coupe du monde de football a
été en grande partie utilisée pour développer de
nouvelles actions en faveur de l'emploi et de la jeunesse.
Ce budget de la Jeunesse et des Sports rompt en effet avec la baisse des
moyens affectés aux missions essentielles du ministère,
constatée depuis trois ans
.
Il accorde
la priorité aux jeunes et à l'emploi
,
donnant ainsi un gage pour l'avenir.
Il parachève la préparation de la coupe du monde
pour
qu'elle soit une véritable fête populaire.
Il renforce les moyens accordés à la lutte contre le
dopage
. Les crédits allant à la lutte contre le dopage ont
pratiquement doublé, passant de 7 millions de francs à 13,5
millions de francs.
Votre rapporteur estime donc que ce budget va dans le bon sens.
Toutefois, il remarque que
certaines actions pourraient être
développées
.
Pour affirmer la volonté du ministère de la jeunesse et des
sports de promouvoir l'éthique sportive, il convient de se donner tous
les moyens de combattre le fléau du
dopage
. Si les crédits
ont été accrus dans le budget pour 1998, la progression manifeste
des problèmes liés à la consommation de substances
dopantes dans le sport, et particulièrement dans le sport de haut
niveau, montre qu'une ligne budgétaire de l'ordre de 20 millions de
francs correspondrait sans doute mieux aux moyens à mettre en oeuvre.
D'autre part, l'année 1998 devrait être une année de
transition, notamment dans le domaine de
l'aménagement des rythmes
scolaires
: votre rapporteur souhaite que cette année soit mise
à profit pour renforcer l'organisation des rythmes de vie en
concertation avec l'Education Nationale.
En outre, un certain nombre de chantiers législatifs devraient
être lancés, en matière de subventions aux associations
sportives, de statut du bénévolat... Votre rapporteur souhaite
que soient mieux pris en compte
les besoins des groupements et associations
sportives locales
qui font la richesse du mouvement sportif de masse.
Enfin, votre rapporteur se félicite que le secteur de la "jeunesse"
soit
cette année mis en valeur, comme en témoigne l'organisation
récente des rencontres nationales de la jeunesse qui ont permis
d'instaurer un véritable dialogue avec les jeunes, facteur
d'enrichissement des politiques locales menées dans ce domaine.
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Première observation : l'emploi au coeur des
priorités du ministère
L'emploi est au coeur des priorités du ministère de la jeunesse
et des sports pour 1998 et se traduira notamment par un
renforcement de
l'encadrement .
Pour 1998, l'accroissement global du nombre d'emplois concernera
particulièrement le personnel de catégorie A : le personnel
enseignant est le principal concerné.
Il sera créé 34 emplois budgétaires nouveaux
au profit
des établissements et des services déconcentrés
et les
mesures de suppression de postes qui devaient frapper l'INJEP, le CREPS
d'Antibes et le centre de Font-Romeu sont rapportées.
Il faut y ajouter les emplois non budgétaires avec la création
de 50 contrats de préparation olympique et de haut niveau
(353 emplois prévus au total en 1998).
Mais les principales mesures en faveur de l'emploi concernent les moyens
d'intervention auprès des associations et du milieu sportif, en
direction des jeunes :
- un renforcement des postes FONJEP
En 1998, une mesure nouvelle de 15,9 millions de francs permettra de financer
350 postes FONJEP supplémentaires (+12,7%).
Ces emplois seront pour la majorité d'entre eux
déconcentrés aux préfets de département et
permettront de renforcer la capacité d'encadrement des associations
et de formation des jeunes
.
- de nouveaux moyens pour le plan sport-emploi
En 1997, la mesure numéro 4 du plan sport-emploi ("un club, un
emploi")
a bénéficié d'un financement de 44 millions de francs sur
le budget général du ministère de la jeunesse et des
sports (chapitre 43-91, article 40) et de 53 millions de francs sur la part
régionale du FNDS.
Pour 1998, la contribution du FNDS devrait rester stable à 53 millions
de francs mais celle du budget devrait s'élever à 105 millions de
francs pour le titre IV dont 60 millions de francs de mesures nouvelles, soit
plus qu'un doublement des crédits
.
2ème observation : une politique de la jeunesse
renouvelée
Pour 1998, la politique de la jeunesse recevra une nouvelle impulsion :
bénéficiant de la diminution des crédits consacrés
à la préparation de la Coupe du Monde, elle voit
ses
crédits augmenter de
3,4% après une diminution de 4,1% en
1997 et de 7,3% en 1996
.
Pour 1998, les actions partenariales progresseront donc de 35 millions de
francs pour atteindre 277 millions de francs.
Depuis 1995, les crédits consacrés à
l'aménagement des rythmes scolaires ont connu une montée en
puissance
: 207,5 millions de francs en 1995, 227,5 millions de francs en
1996 et 268 millions de francs en 1997. Environ 2 millions d'enfants en
bénéficient aujourd'hui.
Le financement de ces actions montre une prédominance de la part des
communes (53,35%) et du budget de la jeunesse et des sports (28,25%), les
autres ministères (Education Nationale, Culture...) contribuant au total
à moins de 5% du coût du dispositif.
Le ministère de la Jeunesse et des Sports estime donc que
l'année 1998 devrait être une année de transition et
d'évaluation du dispositif ARVEJ.
3ème observation : la préparation de la Coupe du Monde entre
dans sa phase finale
Si les crédits consacrés à la Coupe du Monde sont
globalement en très forte diminution pour 1998, en raison de
l'achèvement du Stade de France, un certain nombre d'actions devraient
encore être financées pour parachever la préparation de
cette très importante manifestation.
Pour 1998, suite à la fin des travaux du Stade de France et à sa
mise en service en janvier prochain,
50 millions de francs sont inscrits au
titre IV pour la construction du stade annexe
,
la dépollution des
terrains et la subvention à la SANEM.
D'autre part, d'importants crédits sont débloqués en 1998
en faveur des stades de province.
Afin d'aider l'ensemble des stades de province à réaliser les
travaux nécessaires à la communication et la
sécurité, il a été décidé d'attribuer
une subvention complémentaire de 5 millions de francs par site pour 1998.
De plus,
une aide financière de 1 million de francs sera
accordée à chaque site
de manière à favoriser
l'animation et la promotion des sites d'accueil.
Au total, une mesure nouvelle inscrite au chapitre 43-91 pour
15 millions de francs sera destinée à ces projets
d'animation, permettant de parachever la préparation de la Coupe du
monde.
4ème observation : la nécessité de mieux identifier les
crédits consacrés à la jeunesse et au sport
Votre rapporteur estime important de mieux identifier les modalités du
financement public du sport et des actions en faveur de la jeunesse.
Plusieurs éléments méritent en effet une réflexion
approfondie.
Votre rapporteur se félicite de l'accroissement des moyens des comptes
spéciaux, qui ont permis de développer l'action en faveur de la
jeunesse et du sport.
Toutefois, il observe que les ressources disponibles hors prise en compte des
événements exceptionnels s'élevaient à 3,7
milliards de francs en 1993 contre 3,6 milliards de francs pour 1998, soit une
baisse de 100 millions de francs, ce qui traduit une diminution sensible des
crédits destinés au sport et à la jeunesse depuis 5 ans.
Votre rapporteur estime important de souligner que la montée en
puissance des comptes spéciaux du trésor ne doit pas avoir pour
corollaire un désengagement du budget général de
l'Etat
mais être complémentaire.
Depuis quelques
années, l'augmentation des crédits des comptes spéciaux
est le seul moyen d'élever la dotation du ministère de la
jeunesse et des sports alors qu'il devrait s'agir d'une mesure
complémentaire à une dotation déjà substantielle.
De plus, votre rapporteur tient à souligner la nécessité
de préciser
les critères de répartition
entre les
actions financées sur crédits budgétaires et celles des
comptes spéciaux du trésor.
A titre d'exemple, le choix de ne pas augmenter le prélèvement au
titre du FNDVA a été compensé par un accroissement de
crédits budgétaires sur le budget général pour
aboutir à un doublement effectif des crédits consacrés aux
actions de formation et d'études du secteur associatif.
Les crédits destinés aux stades de province pour 1998 proviennent
pour partie du budget général (article 66-50, 45 millions de
francs) et pour partie du FNDS (91,5 millions de francs).
Votre rapporteur estime donc que la réflexion mise en oeuvre au titre
du FNDVA doit se prolonger et englober une appréciation
générale de l'évolution et de la répartition
souhaitable des crédits provenant des comptes spéciaux et du
budget général.
CHAPITRE PREMIER : LES MOYENS CONSACRES A LA JEUNESSE ET AU SPORT
I. PRÉSENTATION DU BUDGET DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS POUR 1998
A. PRESENTATION GENERALE DES CREDITS
1. Un budget en légère diminution
Les
crédits du budget général de la
jeunesse et des sports
dans le projet de loi de finances pour 1998
s'élèvent à 2901,7 millions de francs.
Comparé à la loi de finances 1997,
ce budget est en recul de
2,1%.
Les
moyens globaux attribués à la jeunesse et aux sports
comprennent toutefois, hormis les crédits budgétaires, deux
comptes spéciaux du Trésor : le Fonds national de
développement du sport (FNDS) et le Fonds national de
développement de la vie associative (FNDVA).
Le projet de loi de finances pour 1998 prévoit une stabilisation des
crédits de ces deux comptes spéciaux du Trésor.
Les moyens dont disposera le ministère de la Jeunesse et des Sports
(crédits budgétaires + comptes spéciaux du Trésor)
s'élèveront à 3842 millions de francs en projet de
loi de finances pour 1998 contre 3904 millions de francs en loi de
finances initiale pour 1997, soit
une diminution plus modeste de 1,6 %.
LFI 97
|
PLF 1998 |
Evolution
|
|
Titre III |
1793 |
1830 |
+ 2,1 |
Titre IV |
1.114 |
960 |
- 13,8 |
Total dépenses ordinaires (DO) |
2907 |
2790 |
- 4,0 |
Titre V |
34 |
42 |
23,5 |
Titre VI |
23 |
70 |
204,3 |
Total dépenses en capital (DC) |
57 |
112 |
96,5 |
Total budget général (DO +CP) |
2.964 |
2.902 |
- 2,1 |
FNDS |
916 |
916 |
0,0 |
FNDVA |
24 |
24 |
0,0 |
Budget MJS consolidé |
3.904 |
3.842 |
-1,6 |
(en millions de francs)
2. Un budget toutefois très favorable
Le budget du ministère de la jeunesse et des sports
pour 1998
est un budget maîtrisé
, même s'il est l'un
des rares budgets en diminution de plus de 2%.
Il ne représente que
0,18% du budget général et 0,03%
du PIB
et se situe donc
en dessous des 3 milliards de francs
,
montant pourtant atteint en 1995.
Il est possible de regretter l'étroitesse de ces moyens mais
également le fait que les taux de prélèvement des comptes
spéciaux du trésor consacrés au sport et à la vie
associative ne soient pas relevés.
Toutefois,
hors coupe du monde, ce budget est très favorable et
témoigne autant d'un souci de rigueur (il contribue pour 60 millions de
francs à la maîtrise des dépenses de l'Etat) que de
réorientation des moyens disponibles
: la marge de manoeuvre
laissée par la fin du financement de la coupe du monde de football a
été en grande partie utilisée pour développer de
nouvelles actions en faveur de l'emploi et de la jeunesse.
Une présentation du budget de la jeunesse et des sports, hors impact
de la coupe du Monde
, donne en effet des résultats très
différents: les crédits budgétaires progressent de 3,3% et
les moyens globaux de 2,6 %.
En effet, les événements exceptionnels ne pèsent plus sur
le budget du ministère que pour 110 millions de francs en 1998 contre
263 millions de francs en 1997.
Abstraction faite de l'impact de la coupe du Monde, il apparaît que les
dépenses ordinaires sont en augmentation (+ 2,1 %) et
particulièrement les dépenses d'intervention (titre IV), qui
progressent de 4,9 %.
Présentation du budget hors coupe du monde
LFI 97
|
PLF 1998 |
Evolution
|
|
Titre III |
1793 |
1830 |
+ 2,1 |
Titre IV |
851 |
895 |
+4,9 |
Total dépenses ordinaires (DO) |
2646 |
2725 |
+2,9 |
Titre V |
34 |
42 |
+ 23,5 |
Titre VI |
23 |
25 |
+ 8,6 |
Total dépenses en capital (DC) |
57 |
67 |
+ 17,5 |
Total budget général (DO +CP) |
2.701 |
2.792 |
+ 3,3 |
FNDS |
822 |
825 |
0,0 |
FNDVA |
24 |
24 |
0,0 |
Budget MJS consolidé |
3.547 |
3.641 |
+2,6 |
(en millions de francs)
B. LES DÉPENSES ORDINAIRES : UNE ÉVOLUTION CONTRASTÉE
1. Une légère augmentation des moyens des services
Le projet de budget "jeunesse et sports" pour
1998 est
marqué par une majoration des dépenses de personnel et une
stabilisation des crédits de fonctionnement.
Les dépenses de personnel progressent de 2,1%, résultat de la
création nette de 84 emplois (34 emplois budgétaires et 50
contrats de cadre technique national), de la remise à niveau de la
dotation initiale des crédits de rémunération des
contractuels de la préparation olympique et de haut niveau, de diverses
mesures de titularisation et de l'incidence sur 1998 des revalorisations des
rémunérations décidées en 1997 (+1% soit 12
millions de francs).
Les crédits de fonctionnement sont stables en raison de la compensation
entre une économie de 12,8 millions de francs et une majoration des
crédits relatifs à la lutte contre le dopage (4 millions de
francs),
2. Une diminution des crédits d'intervention
Les crédits d'intervention diminuent fortement
(-13,8%) mais, en retirant l'impact du financement de la coupe du monde, ce
titre est en augmentation sensible (+ 4,9%).
Les mesures nouvelles concernent en particulier la création de postes
"FONJEP" (15,9 millions de francs), le développement des politiques
locales de jeunesse (21 millions de francs), la promotion des sites d'accueil
de la Coupe du Monde (15 millions de francs), et le plan
"sport-emploi"
(60 millions de francs).
L'évolution du titre IV montre
un rééquilibrage des
crédits en faveur du secteur de la jeunesse
, qui avait
été moins favorisée les années
précédentes du fait de la construction du Stade de France. Depuis
1995, l'évolution des crédits "jeunesse" (chapitre 43-90) et
"sport" (chapitre 43-91) est symétrique. Pour 1998, l'achèvement
de la préparation de la Coupe du Monde fait chuter le chapitre 43-91 de
166 millions de francs et permet un léger redressement du chapitre 43-90
à hauteur de 12 millions de francs. Il faut remarquer que les dotations
des deux chapitres retrouvent leur niveau de 1994.
C. LES DÉPENSES EN CAPITAL : UNE AUGMENTATION SENSIBLE
Le projet de budget "jeunesse et sport" pour 1998 se caractérise par une forte hausse des dépenses en capital (titres V et VI) même si leur montant global reste modeste puisqu'elles ne représentent que 4 % des crédits budgétaires pour 1998 (2% en 1997).
Evolution des dépenses en capital 1996-1998
Chapitre |
budget voté 1996 |
budget voté 1997 |
PLF 1998 |
57-01
|
AP 39,8
|
AP 35,6
|
AP 39,7
|
66-50
|
AP
54,2
|
AP 23,7
|
AP
70,3
|
(en millions de francs)
1. Les investissements exécutés par l'Etat en progression sensible
En raison d'un effort particulier pour
les travaux de
maintenance et de sécurité
, le titre V passe de 34 millions
de francs en crédits de paiement en 1997 à 42 millions de francs
pour 1998, soit une augmentation de 24 %.
Les autorisations de programme s'élèvent à 39,7 millions
de francs, en hausse de 10% par rapport à 1997. Elles seront
consacrées pour l'essentiel aux
travaux de maintenance
(25
millions de francs), pour 5,6 millions de francs aux
contrats de plan
Etat-région
et pour 9,1 millions de francs aux
services
déconcentrés de la jeunesse et des sports d'Amiens
.
2. Une dotation exceptionnelle pour les subventions d'équipement
Une mesure exceptionnelle d'attribution d'une dotation
complémentaire aux villes d'accueil de la coupe du monde de football
(45 millions de francs) fait progresser le titre VI de 23 millions de francs en
crédits de paiement dans le projet de loi de finances pour 1997 à
70,3 millions de francs pour 1998. La progression des autorisations de
programme est identique.
Les autres mesures financées sur le titre VI concerneront les
contrats de plan Etat-région
(15,3 millions de francs) et la
rénovation du patrimoine associatif des centres de vacances et de
loisirs pour 10 millions de francs
.
Il faut remarquer que la
progression des dépenses en capital pour
1998 est significative
, tant en autorisations de programme qu'en
crédits de paiement, et constitue un changement par rapport à la
diminution constatée en 1997.
Toutefois, il est possible de déplorer que l'arrêté du 9
juillet 1997 ait amputé de 9 millions en AP (-25%) et de 4,5 millions en
CP (-13%) le chapitre 57-01 (administration générale et
équipement des établissements publics de l'Etat) et ainsi
reporté le coût de certaines rénovations sur 1998.
Enfin, la progression du titre VI résulte presque entièrement
d'une mesure exceptionnelle et laisse donc craindre que l'augmentation des
subventions d'équipement aux collectivités locales ne soit que
ponctuelle.
II. PRÉSENTATION PAR AGRÉGATS
La présentation par agrégat montre une
progression légère des dépenses d'administration
générale, de 1,4%, une progression plus significative des
dépenses en faveur de la jeunesse et de la vie associative de 3,4% et
une régression des dépenses en faveur du sport, qui diminuent de
3,6%.
La diminution des crédits associés à la coupe du monde
de football explique l'évolution de l'agrégat "sport" pour
1998
.
A. L'AGRÉGAT "ADMINISTRATION GÉNÉRALE" EN LEGERE HAUSSE
Ces crédits atteindront 964 millions de francs en
1998, en augmentation de 1,4 % par rapport à 1997.
Cette augmentation s'explique principalement par la hausse des dépenses
de personnel de 8 millions de francs sur le titre III (dont 2,5 millions
de mesures nouvelles) et la hausse de 8 millions de francs des investissements
de l'Etat au titre de l'équipement de ses établissements publics
(24 millions de francs de mesures nouvelles).
B. UNE PROGRESSION PLUS SIGNIFICATIVE DE L'AGRÉGAT "JEUNESSE ET VIE ASSOCIATIVE"
Ils s'élèveront à 730 millions de francs
en 1998, en hausse de 3,4% par rapport à 1997 après une
diminution de 4,1% en 1997 et 7,3% en 1996.
L'augmentation des crédits concernera particulièrement le
chapitre 43-90, en hausse de 12 millions de francs, et notamment les actions
partenariales qui progresseront de 35 millions de francs pour atteindre 277
millions de francs.
C. UNE REDUCTION DE L'AGRÉGAT "SPORTS ET ACTIVITÉS SPORTIVES"
Ces crédits s'élèveront à 1,2
milliards de francs, en baisse de 7,7% par rapport à 1997.
Cette baisse résulte essentiellement de la diminution des
crédits consacrés à la coupe du monde pour 212 millions de
francs, qui étaient inscrits sur le chapitre 43-91 du titre IV. Cette
très forte diminution n'est qu'en partie compensée par la hausse
des crédits consacrés à la promotion du sport et de la
pratique sportive pour 66 millions de francs.
Les crédits nouveaux permettront d'améliorer l'encadrement
sportif (contrats de préparation olympique), de renforcer la lutte
contre le dopage et de développer les contrats d'insertion des sportifs
de haut-niveau (4 millions de francs de mesures nouvelles sur le titre IV).
De plus, les dépenses en capital inscrites à l'agrégat
"sport" augmenteront fortement avec un triplement des autorisations de
programme, résultant essentiellement de la dotation exceptionnelle aux
stades de province organisateurs de la Coupe du Monde.
Enfin, il faut souligner l'accroissement du financement européen :
pour 1998, les crédits du Fonds social européen destinés
au chapitre 43-91 représenteront 20,3 millions de francs contre 11,6
millions seulement en 1997. Ces crédits correspondent à 5 % du
chapitre.
En effet, les fonds de concours rattachés au budget de la jeunesse et
des sports sont d'un montant très modeste, mais en progression de 6,5
millions de francs pour 1998. Cette progression concerne exclusivement les
dépenses ordinaires et particulièrement , la participation du
fonds social européen (FSE) à l'opération "plan
sport-emploi" mise en place depuis 1996 (11,6 millions de francs en 1997,
20,3
millions de francs pour 1998).
Evaluation des fonds de concours 1996-1998
1 996 |
1 997 |
1 998 |
|
dépenses ordinaires |
14 055 903 |
11 932 129 |
20 627 000 |
dépenses en capital |
11 527 997 |
13 586 340 |
11 500 000 |
total fonds concours |
25 583 900 |
25 518 469 |
32 127 000 |
III. LES COMPTES SPECIAUX DU TRESOR
A. LE FONDS NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT DU SPORT
1. La gestion du fonds en 1996-1997
Pour 1996 et 1997, la programmation a été
établie lors de la réunion annuelle du Conseil de gestion du 12
février 1996 et du 11 février 1997.
chapitres |
objet |
montant en millions de francs |
|
1996 |
1997 |
||
01 et 03
|
Conventions
d'objectifs
(fédérations)
|
407
|
465
|
L'arrêté du 9 juillet 1997 a
procédé à une annulation de 55 millions de francs en
autorisations de programme et en crédits de paiement
, dont 27,5
millions sur le chapitre 09 (équipement de l'Etat) et 27,5 millions sur
le chapitre 12 (subventions d'équipement), soit 9,8% des crédits
globaux.
Il est possible de s'interroger sur cette mesure d'annulation, peu
respectueuse de l'initiative parlementaire, qui avait consisté à
augmenter le taux de prélèvement en faveur du FNDS de 2,4
à 2,6 % pour 1997, afin d'obtenir un supplément de recettes de 66
millions de francs.
2. Les perspectives pour 1998
Pour 1998, les crédits du FNDS s'élèvent
à 916 millions de francs en projet de loi de finances, soit
une
reconduction des crédits ouverts pour 1997
.
Répartition des recettes du FNDS
(en
millions de francs)
Recettes du F.N.D.S. |
L.F.I. 1997 |
P.L.F. 1998 |
Variation |
Pari mutuel et hippodromes
|
32
|
32
|
0
|
Total |
916 |
916 |
0 |
Pour 1998, les subventions pour l'aide au sport de
haut-niveau (215 millions de francs) et au sport de masse (517,5 millions
de francs) sont stables.
Les crédits accordés pour la rénovation des stades de
province dans le cadre de la Coupe du Monde de Football (91,5 millions de
francs) font progresser le chapitre 11 consacré aux dépenses
liées à la Coupe du Monde
. Cette mesure s'ajoute à la
dotation exceptionnelle de 45 millions de francs ouverte au chapitre 66-50 du
budget du ministère de la Jeunesse et des Sports pour subventionner
l'aménagement des centres de communication et les travaux liés
à la sécurité dans le cadre de la Coupe du Monde.
Cette augmentation des crédits liés à la Coupe du Monde
de football s'accompagne toutefois
d'une diminution de 12,3% des
crédits destinés aux équipements sportifs des
collectivités locales, des associations sportives et de l'Etat
(chapitres 09 et 12 : 92 millions de francs pour 1998 contre 105 millions
de francs en 1997).
LFI 1997 |
PLF 1998 |
Variation en % |
|||||||||
Dépenses du FNDS |
A.P. |
C.P. |
A.P. |
C.P. |
A.P. |
C.P. |
|||||
Chapitre
|
Fonctionnement
Subventions pour l'aide au sport de haut niveau
Sous-total |
|
|
|
|
|
|
||||
09
|
Investissement
Equipement de l'Etat contribuant au développement du
sport
Sous-total |
|
|
|
|
|
|
||||
TOTAL |
183,5 |
916 |
183,5 |
916 |
0 |
0 |
B. LE FONDS NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT DE LA VIE ASSOCIATIVE
1. La gestion du fonds
Le fonds national pour le développement de la vie
associative
a été crée par la loi de finances pour
1985 n°84-1208 du 29 décembre 1984, sous la forme d'un compte
d'affectation spéciale.
Ce compte enregistre :
-
en recettes
, une partie du produit du prélèvement sur
les sommes engagées au pari mutuel sur les hippodromes et hors
hippodromes.
-
en dépenses
des subventions aux associations afin de favoriser
le développement de la vie associative.
La gestion 1996 du FNDVA montre que l'objectif de doublement des
crédits du fonds a été obtenu indirectement par un appel
à des crédits budgétaires pour financer la formation des
bénévoles.
En effet, sur 52 millions de francs de crédits disponibles, 37,2
millions correspondent à la formation des bénévoles (62%)
et 19,8 millions au financement d'études (38%), soit une
déformation de l'hypothèse initiale de répartition des
crédits.
Toutefois, en tenant compte des crédits
supplémentaires inscrits sur le chapitre 43-90 (article 20), et de la
consommation effective des crédits, 75% des crédits sont
effectivement allés à la formation des bénévoles et
25 % au financement d'études
.
2. Des améliorations nécessaires
Comme en 1996 et 1997, le fonds national pour le
développement de la vie associative serait doté en 1998 de
24
millions de francs.
Cependant, l'analyse de la gestion du FNDVA montre
une importante
sous-consommation des crédits
et invite donc à une
réflexion sur l'adaptation de ses objectifs aux besoins concrets
visés par ce compte spécial.
L'année 1998 devrait impérativement voir une mise en application
des recommandations délivrées par le groupe de travail
installé par le ministre de la jeunesse et des sports le 3 juillet 1996,
à savoir
un meilleur affichage des priorités du FNDVA, une
clarification du dispositif institutionnel, une gestion plus lisible et une
stabilisation des ressources
.
Il faut noter que pour le ministère l'objectif à terme est de
relever le taux de prélèvement du FNDVA à 0,14% de
manière à doubler sa dotation.
Cet accroissement ne devrait se
réaliser qu'en parallèle avec un réaménagement du
fonctionnement du FNDVA pour l'adapter aux besoins du secteur associatif.
IV. LES COLLECTIVES LOCALES
A. UNE ACTION DETERMINANTE POUR LE FINANCEMENT DU SPORT
1. Une participation essentielle au financement du sport
Selon les termes de l'article premier de la loi n°84-610
du 16 juillet 1984, le développement des activités physiques et
sportives et du sport de haut niveau incombe à l'Etat et au mouvement
sportif, avec le concours des collectivités territoriales, des
entreprises et de leurs institutions sociales. Les responsabilités de
l'Etat et des collectivités territoriales sont donc étroitement
imbriquées.
Dans le domaine sportif
, les dernières données remontent
à 1994 mais montrent clairement l'implication des collectivités
locales : les investissements sportifs s'élevaient à 4 milliards
de francs, tandis que les dépenses de fonctionnement (maintenance et
entretien des équipements, subventions aux associations sportives et
frais de personnel) représentaient 2,5 milliards de francs.
Par comparaison, les dépenses en capital du budget de la jeunesse et des
sports ne représentent que 112 millions de francs.
2. Une action toutefois encadrée
Il faut noter que
les collectivités locales ont vu
récemment leur compétence encadrée par plusieurs textes de
loi
: la loi n° 92-652 du 13 juillet 1992 soumet à homologation
de l'Etat les enceintes d'une certaine importance et interdit aux
collectivités locales d'accorder des garanties d'emprunt aux
associations et aux sociétés sportives.
La loi n°94-679 du 8 août 1994
précise les conditions
dans lesquelles les collectivités locales peuvent accorder des
subventions aux sociétés sportives qui participent à
l'organisation de manifestations sportives payantes.
Cette loi a en effet inséré dans la loi du 16 juillet 1984 un
article 19-3 qui donne un fondement légal aux subventions versées
par les collectivités locales aux clubs professionnels. Ce dispositif
transitoire prévoit une extinction progressive des subventions jusqu'au
31 décembre 1999 pour inciter les groupements sportifs professionnels
à rechercher des financements privés.
La modification de l'article 19-3 fait aujourd'hui l'objet d'une
réflexion. En effet, l'analyse des masses financières fait
ressortir une relative stabilisation des financements privés au titre du
parrainage même si ces financements sont très importants : en
1996, le montant global du parrainage sportif s'élève à 5
milliards de francs dont près de la moitié provient de l'aide des
petites et moyennes entreprises aux 150 000 clubs français. Le
relèvement des seuils de 2,5 millions de francs à 4,5 millions de
francs permettrait d'éviter à des clubs actuellement sous le
statut associatif d'entrer dans le champ de l'application de l'article 19-3. Un
groupe de travail devrait prochainement examiner les modifications à
apporter à la loi sur ce point.
B. UN PARTENARIAT DANS LE DOMAINE DE LA JEUNESSE
Dans le domaine de la jeunesse et de la vie
associative
, la multiplication des formules contractuelles avec le
développement des politiques locales de l'enfance et de la jeunesse
(contrats d'aménagement des rythmes de vie des enfants et des jeunes -
ARVEJ-, projets locaux d'animation jeunesse et sport, contrats locaux
d'animation de sports, d'expression et de responsabilité, contrats
d'animation rurale) a renforcé l'engagement financier des
collectivités locales.
Les communes ont participé à hauteur de 53 % du coût global
des 165 sites pilotes du dispositif ARVEJ en 1996-1997, les autres
collectivités locales à hauteur de 2,4%, pour un montant total de
124 millions de francs.
La contribution des collectivités locales à l'aménagement
des rythmes de vie s'est élevée à 543 millions de francs
pendant cette période, provenant à 90 % des communes.
Les communes participant aux contrats PLAJS et LASER ont apporté un
financement de 333 millions de francs en 1996, soit 48 % du budget total.
En matière d'information de la jeunesse, la subvention des conseils
généraux et régionaux représente environ 50% du
budget des centres d'information jeunesse. D'autre part, 7 contrats de plan
Etat-région ont été établis sur 1994-1998 pour une
subvention régionale totale de 13,75 millions de francs.
Dans le cadre du plan FONJEP, les collectivités locales cofinancent
5.648 postes d'animateurs.
Enfin, les conseils régionaux investissent 15 à 20 millions de
francs pour le développement des actions de formation aux métiers
du sport et de l'animation.
CHAPITRE II : LES PRINCIPALES ORIENTATIONS MINISTERIELLES
I. L' EMPLOI AU COEUR DES PRIORITES DU MINISTERE
A. UN RENFORCEMENT DE L'ENCADREMENT
1. Des postes d'encadrement plus nombreux
L'emploi est au coeur des priorités du ministère de la jeunesse et des sports pour 1998 et se traduira notamment par un renforcement de l'encadrement .
Personnels du ministère de la Jeunesse et des Sports
(1995-1998)
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Solde 1998/1997 |
Solde 1998/1995 |
|
titulaires |
6498 |
6468 |
6328 |
6370 |
42 |
-128 |
A |
4246 |
4217 |
4116 |
4129 |
13 |
-117 |
B |
526 |
526 |
526 |
535 |
9 |
9 |
C |
1726 |
1725 |
1686 |
1706 |
20 |
-20 |
contractuels |
381 |
379 |
369 |
361 |
-8 |
-20 |
A |
343 |
342 |
333 |
332 |
-1 |
-11 |
B |
34 |
33 |
32 |
26 |
-6 |
-8 |
C |
4 |
4 |
4 |
3 |
-1 |
-1 |
TOTAL |
6879 |
6847 |
6697 |
6731 |
34 |
-148 |
Entre 1995 et 1997, les emplois d'encadrement avaient fortement chuté, d'environ 100 unités. Pour 1998, l'accroissement global du nombre d'emplois concerne particulièrement le personnel de catégorie A : le personnel enseignant est le principal concerné.
2. Une inflexion dans la diminution des effectifs
L'augmentation globale du personnel du ministère de la
Jeunesse et des sports pour 1998 témoigne simplement
d'un
réajustement dans une tendance de long terme à la diminution
: 148 emplois ont été perdus entre 1995 et 1998, soit 2 % de
l'effectif total.
Il sera donc créé 34 emplois budgétaires nouveaux
au
profit des établissements et des services déconcentrés
et les mesures de suppression de postes qui devaient frapper l'INJEP, le CREPS
d'Antibes et le centre de Font-Romeu sont rapportées.
Il faut y ajouter les emplois non budgétaires avec la création
de 50 contrats de préparation olympique et de haut niveau
(353 emplois prévus au total en 1998). Ces contrats viendront
compléter les 1.600 cadres techniques mis à disposition des
fédérations sportives afin notamment de renforcer la
préparation des jeux de Sydney.
Le coût budgétaire du personnel progressera de manière
plus importante que les seuls effectifs en 1998, du fait de revalorisations
indemnitaires et statutaires, progressant ainsi de 74 millions de francs pour
atteindre 1,12 milliard de francs.
Mais les principales mesures en faveur de l'emploi concernent les moyens
d'intervention auprès des associations et du milieu sportif, en
direction des jeunes.
B. LES ACTIONS EN FAVEUR DE L'EMPLOI ET DE LA FORMATION DES JEUNES
1. Un renforcement des postes FONJEP
Un poste FONJEP est une aide destinée à la
rémunération d'animateurs permanents d'associations nationales ou
locales agréées au titre de la jeunesse et de l'éducation
populaire.
En 1997, 5 500 postes sont financés dont 2 737 au titre du
ministère de la jeunesse et des sports, pour un coût de 124
millions de francs.
La participation annuelle de l'Etat représente en moyenne 25 % du
salaire annuel brut soit 45 000 francs en 1997.
En 1998, une mesure nouvelle de 15,9 millions de francs permettra de financer
350 postes FONJEP supplémentaires (+12,7%).
Ces emplois seront pour la majorité d'entre eux
déconcentrés aux préfets de département et
permettront de renforcer la capacité d'encadrement des associations
et de formation des jeunes
.
Le Fonds d'orientation national de la jeunesse et de l'action populaire
L'objectif du Fonds d'orientation national de la jeunesse et
de l'éducation populaire est de "faciliter la rétribution des
personnels permanents remplissant des fonctions d'animation et de gestion qui
sont employés par les mouvements de jeunesse, et des associations
d'éducation populaire, des organismes de droit privé à but
non lucratif concourant à l'action sociale".
En 1997, cette instance compte 12 partenaires ministériels (jeunesse et
sports, affaires sociales, affaires étrangères,
coopération, culture, justice, délégation à
l'économie sociale, délégation à la formation
professionnelle, délégation interministérielle à la
ville et fonds d'action sociale).
Le FONJEP est à la fois :
- un mécanisme de financement public, pour les animateurs et
responsables associatifs.
- un organisme technique, qui assure le versement des fonds
-un lieu de débat et de propositions.
2. De nouveaux moyens pour le plan sport-emploi
En 1997, la mesure numéro 4 du plan sport-emploi ("un
club, un emploi") a bénéficié d'un financement de 44
millions de francs sur le budget général du ministère de
la jeunesse et des sports (chapitre 43-91, article 40) et de 53 millions de
francs sur la part régionale du FNDS.
Pour 1998, la contribution du FNDS devrait rester stable à 53 millions
de francs mais celle du budget devrait s'élever à 105 millions de
francs pour le titre IV dont 60 millions de francs de mesures nouvelles, soit
plus qu'un doublement des crédits.
La mesure "un club-un emploi" est un mécanisme de cofinancement
direct
des emplois d'éducateurs sportifs et d'animateurs dans les clubs et
associations par le biais de la passation de conventions sport-emploi.
Pour 1998, compte tenu du caractère triennal et dégressif des
aides financières et du phénomène cumulatif,
l'accroissement des crédits au titre du plan sport-emploi devrait
permettre la création de 1500 postes nouveaux.
L'analyse des bénéficiaires du plan sport-emploi (2606 personnes
en 1996) montre que 33 % ont moins de 26 ans et seulement 11 % plus de 40 ans.
La moitié des contrats sont des contrats à plein temps dont 77 %
dans des associations.
Votre rapporteur estime donc qu'une réflexion doit s'engager afin
d'instaurer une cohérence entre ce dispositif et celui des
"emplois-jeunes" dans la mesure où le public et les associations
visés actuellement par ce dispositif pourraient entrer dans le cadre
plus favorable du plan d'emploi des jeunes.
Suite à une évaluation menée par M.Yves Lair,
l'estimation selon laquelle 8 000 emplois-jeunes pour 1998 et 25 000 à
terme pourraient concerner le secteur de la jeunesse et des sports plaide pour
une réflexion sur la coordination des différents dispositifs.
Le plan sport-emploi
Le plan sport-emploi est constitué de 9 mesures
principales
:
-mesure n°1 : la structuration et l'adaptation de l'offre de pratique
sportive
- mesure n°2 : le développement du dispositif "profession sport"
instituant des associations départementales qui ont vocation à
générer des emplois stables en coordonnant les interventions des
éducateurs sportifs mis à disposition des clubs et groupements
locaux. En 1996, 11.000 personnes étaient employées dans ce cadre.
- mesure n°3 : le passeport-emploi, forme de chèque emploi-service
en phase d'expérimentation.
- mesure n°4 : le dispositif "un club, un emploi".
-mesure n°5 : les conventions d'objectifs "emploi". 495 cadres ont
été recrutés pour un coût de 24 millions de francs
en 1996.
- mesure n°6 : développement du programme sport-apprentissage.
- mesure n°7 : la création d'une convention collective "sport".
- mesure n°8 :le rapprochement des actions favorables au sport de
haut-niveau des groupements d'intérêt public.
- mesure n°9 :le développement d'un plan territorial de
développement économique.
II. UNE POLITIQUE DE LA JEUNESSE RENOUVELEE
A. UNE NOUVELLE IMPULSION POUR 1998
1. Le développement des actions partenariales locales
Pour 1998, la politique de la jeunesse recevra une nouvelle
impulsion : bénéficiant de la diminution des crédits
consacrés à la préparation de la Coupe du Monde, elle voit
ses crédits augmenter de
3,4% après une diminution de
4,1% en 1997 et 7,3% en 1996
.
Pour 1998, le ministère poursuivra les programmes d'animation locale :
l'évaluation réalisée après quatre années de
fonctionnement des projets locaux d'animation de jeunesse et de sport (PLAJ et
PLAS) indique que la
méthodologie du projet local correspond bien aux
attentes des partenaires des services déconcentrés et des jeunes
eux-mêmes
.
Les actions partenariales progresseront donc de 35 millions de francs pour
atteindre 277 millions de francs.
Les politiques locales de la jeunesse, menées dans le cadre de
conventions d'objectifs globales associant les collectivités locales,
les services déconcentrés de l'Etat, les associations et les
caisses d'allocations familiales disposeront d'une mesure nouvelle de 21
millions de francs.
Les politiques locales de la jeunesse
Depuis 1994 ont été développées
des politiques locales en réaction au bilan critique des dispositifs
antérieurs, consistant en des programmes conçus et pilotés
par l'administration centrale.
Ont alors été mis en place des projets locaux d'animation de
jeunesse (PLAJ) et de sports (PLAS).
En 1995, à la suite de la consultation nationale des jeunes, ont
été initiés les contrats locaux d'animation, de sports,
d'expression et de responsabilité (LASER).
Ces contrats précisent et améliorent la démarche des
projets locaux d'animation (PLAJ et PLAS), en introduisant notamment des outils
d'évaluation (obligation d'un diagnostic local), de médiation
(structure de consultation des jeunes) et de pilotage des projets
(comité de suivi).
En 1997, ont été mis en oeuvre les contrats d'animation rurale
(C.A.R) dans 47 départements comportant des zones de revitalisation
rurale.
L'évolution des dotations aux différents projets sur 1994-1995
montre une diminution tendancielle des crédits consacrés aux PLAJ
ainsi qu'aux actions culturelles et social au niveau national, une
stabilité des dotations aux postes FONJEP et aux contrats LASER alors
que de nouveaux moyens sont prévus pour les contrats d'animation rurale.
Financement réalisé |
1 994 |
1 995 |
1 996 |
1 997 |
Evolution 95/97 |
PLAJ |
60 700 000 |
56 020 975 |
30 000 000 |
28 628 000 |
-49% |
FONJEP-LASER |
0 |
25 000 000 |
25 000 000 |
25 000 000 |
0% |
CAR |
0 |
0 |
0 |
9 130 000 |
100% |
actions nationales |
5 500 000 |
4 950 000 |
3 340 000 |
1 472 000 |
-70% |
Par ailleurs, des crédits nouveaux permettront d'accroître le conventionnement avec les associations nationales de jeunesse et une rénovation du patrimoine associatif (10 millions de francs pour chacune de ces deux actions).
2. L'information de la jeunesse et l'action internationale
a) le développement de l'information jeunesse
En 1996, 32 centres d'information jeunesse (CIJ)
étaient ouverts au public : le centre d'information et de documentation
jeunesse (CIDJ), 23 centres régionaux d'information jeunesse (CRIJ), 4
centres départementaux en Ile-de-France et 4 dans les
départements d'outre-mer.
Le secteur de l'information de la jeunesse ainsi que les programmes
d'échange de jeunes seront privilégiés dans le projet de
budget pour 1998.
L'effort financier du ministère de la jeunesse et des sports
s'élèvera à 51,8 millions de francs, afin de permettre le
développement des services et des informations offertes aux jeunes dans
les domaines de la formation, de l'insertion professionnelle et de
l'accès à l'emploi.
L'année 1998 verra la mise en réseau d'une base de données
nationale, une augmentation de la subvention globale de fonctionnement des CIJ
et la poursuite de l'enquête sur la fréquentation du réseau.
b) Une redéfinition des actions d'échanges internationaux
Dans le domaine de l'action internationale en faveur de la
jeunesse, les crédits budgétaires sont orientés vers
l'office franco-québécois pour la jeunesse et l'office
franco-allemand pour la jeunesse.
En 1997, 79 millions de francs ont été consacrés aux
échanges internationaux de jeunes, dont 63,5 millions pour l'office
franco-allemand pour la jeunesse et 10,6 millions pour l'office
franco-québécois pour la jeunesse. Les autres actions ont
concerné des actions de coopération internationale, notamment
dans le domaine de la francophonie, pour 5 millions de francs.
L'office franco-allemand pour la jeunesse
Le budget de l'office franco-allemand pour la jeunesse s'est
élevé en 1996 à 150 millions de francs, dont près
de 90 % provenait des contributions gouvernementales.
budget OFAJ |
||
contributions gouvernementales |
133 709 556 |
89% |
dont France |
66 854 778 |
|
dont Allemagne |
66 854 778 |
|
fonds de concours |
12 641 225 |
8% |
dont Fonds social européen |
7 319 750 |
|
divers |
3 718 500 |
|
total |
150 069 281 |
Les dépenses d'intervention représentent les
trois quarts des dépenses de l'office.
Répartition des dépenses |
|||
dépenses intervention |
111 584 155 |
75% |
|
dépenses fonctionnement |
37 561 875 |
25% |
|
total |
149 146 030 |
100% |
Les quatre actions principales, représentant 57 % des
dépenses sont :
- les jumelages : 18,5 millions de francs
- l'action dans le domaine socio-professionnel : 16,3 millions de francs
- l'enseignement général : 12,2 millions de francs
- la formation linguistique : 10,4 millions de francs.
Au total, 150 000 personnes ont participé aux actions de l'office en
1996, soit un coût moyen de 1000 francs par personne.
En 1997, la contribution des deux gouvernements au budget de l'OFAJ s'est
réduite de 5% à 63,5 millions de francs mais cette diminution a
pu être compensée par l'appel à des fonds de concours
diversifiés dont le Fonds social européen. Pour 1998, la
contribution de la France augmentera légèrement pour
s'établir à 64 millions de francs.
Ces dernières années, des changements se sont produits, notamment
:
- la recherche de coopération multilatérale, avec la construction
de l'Europe et le développement de programmes européens
d'échanges de jeunes (jeunesse pour l'Europe et SOCRATES)
- le souci de développer des programmes d'insertion sociale et
professionnelle
Ainsi, une commission d'experts a été installée le 31
janvier 1997 afin de procéder à l'évaluation des
programmes existants et formuler des propositions afin de renforcer certains
programmes. Ce rapport devrait être rendu prochainement.
B. UNE PÉRIODE DE TRANSITION EN MATIÈRE D'AMÉNAGEMENT DES RYTHMES SCOLAIRES
1. Un bilan positif
L'objectif des contrats d'aménagement des rythmes de
vie des enfants et des jeunes (CARVEJ) est de mieux équilibrer les
journées des enfants et de faciliter l'accès des jeunes aux
pratiques sportives, scientifiques et culturelles. Cette politique,
initiée en 1985, a été reconduite par la circulaire
ministérielle du 31 octobre 1995, signée par les
ministères de la jeunesse et des sports, de l'éducation nationale
et de la culture.
Depuis 1995, les crédits consacrés à
l'aménagement des rythmes scolaires ont connu une montée en
puissance
: 207,5 millions de francs en 1995, 227,5 millions de francs en
1996 et 268 millions de francs en 1997. Environ 2 millions d'enfants en
bénéficient aujourd'hui.
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
|||||
LFI |
après annulations |
LFI |
après annulations |
LFI |
après annulations |
LFI |
après annulations |
LFI |
|
titre IV |
207 |
192,36 |
208 |
169 |
227,5 |
167,77 |
267,8 |
235,3 |
229 |
dont chap. 43-91 |
101,65 |
86,5 |
88,75 |
122 |
109 |
||||
dont chap 43-90 |
90,71 |
82,5 |
79,02 |
114 |
129 |
||||
transfert au FIV |
30,6 |
30,5 |
Le financement de ces actions montre une prédominance de la part des communes (53,35%) et du budget de la jeunesse et des sports (28,25%), les autres ministères (Education Nationale, Culture...) contribuant au total à moins de 5% du coût du dispositif.
2. Une année de transition
Le ministère de la Jeunesse et des Sports estime donc
que
l'année 1998 devrait être une année de transition et
d'évaluation du dispositif ARVEJ.
Les crédits consacrés à l'aménagement des rythmes
scolaires diminueront de 15% en 1998 pour s'élever à 229 millions
de francs, cependant, l'arrêté du 9 juillet 1997 avait
déjà annulé 32,5 millions de crédits
-consacrés au dispositif ARVEJ sur les chapitres 43-90 et 43-91,
ramenant la dotation pour 1997 à 235 millions de francs.
Pour 1998, les opérations seront donc davantage ciblées et un
effort particulier sera réalisé en direction des zones
particulièrement défavorisées (zones franches notamment)
pour faciliter l'accès de tous les enfants aux pratiques sportives et
culturelles organisées par les associations de jeunesse et
d'éducation populaire.
Les sites pilotes seront développés, de 165 en 1996-1997, ils
passeront à 237 pour 1997-1998 et concerneront 125 000 enfants. Ces
sites constituent la forme la plus aboutie du dispositif d'aménagement
des rythmes de vie puisqu'ils permettent de rééquilibrer sur la
journée, la semaine et l'année, les différents temps de
l'enfant au sein d'un projet éducatif global, local et partenarial.
Le groupe de travail interministériel (Education Nationale, Jeunesse et
Sports, Culture) qui s'est mis en place en septembre 1997 afin de
déterminer rapidement le cadre d'une mise en oeuvre concertée et
partenariale de ce dispositif devrait fournir de nouvelles orientations pour
poursuivre le développement de l'aménagement des rythmes
scolaires.
L'objectif consiste à assurer une meilleure coordination du dispositif
entre les différents ministères concernés et à
permettre ainsi d'envisager la généralisation de cette
expérience.
Le comité national de suivi et dévaluation mis en place par le
ministère de la jeunesse et des sports en janvier 1996,
présidé par M. Delevoye, sénateur et président de
l'association des maires de France, s'était attaché à
l'étude des coûts et des conditions de
généralisation des sites pilotes. Il avait conclu que le
coût moyen par enfant et par an pouvait être ramené à
1500 francs, soit pour 4 millions d'enfants scolarisés en cycle
élémentaire, un coût annuel de 6 milliards de francs. En
appliquant le taux de prise en charge actuel de l'Etat, cela
représenterait un budget annuel de 2 milliards de francs.
III. LA PRÉPARATION DE LA COUPE DU MONDE ENTRE DANS SA PHASE FINALE
A. L'ACHÈVEMENT DE LA CONSTRUCTION DU STADE DE FRANCE
Si les crédits consacrés à la Coupe du
Monde sont globalement en très forte diminution pour 1998, en raison de
l'achèvement du Stade de France, un certain nombre d'actions devraient
encore être financées pour parachever la préparation de
cette très importante manifestation.
Pour 1998, suite à la fin des travaux du Stade de France et à sa
mise en service en janvier prochain,
50 millions de francs sont inscrits au
titre IV pour la construction du stade annexe
,
la dépollution des
terrains et la subvention à la SANEM.
Financement du Stade de France : 1995-1998
Le coût global de l'ouvrage s'élève
à
2,6 milliards de francs
dont près de la moitié a
bénéficié d'un financement public.
(en millions de francs)
La subvention publique s'est décomposée comme
suit :
(en millions de francs)
Pour 1998, les travaux de mise en service du stade sont
achevés.
Toutefois, la question à venir est celle de
l'implantation d'un club
résident
. Le contrat de concession confie au concessionnaire
l'exploitation du Stade de France pendant une durée de 30 ans. Si le
consortium Stade de France ne trouve pas de club résident, l'Etat devra
compenser le manque à gagner à hauteur de 50 millions de francs
pour la saison 1998-1999. Si le club résident utilisant le stade ne peut
garantir au concessionnaire une recette minimale de 73 millions de francs,
l'Etat devra fournir le complément.
Il sera donc essentiel, dans les mois à venir, de suivre
l'évolution de ces négociations, afin que l'Etat n'ait pas
à prendre en charge le coût du fonctionnement de l'ouvrage pour
les années à venir.
B. DES MOYENS COMPLÉMENTAIRES
D'autre part, d'importants crédits sont
débloqués en 1998 en faveur des stades de province.
Huit villes de province (Bordeaux, Lens, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes,
Saint-Etienne, Toulouse) doivent rénover et souvent agrandir leurs
stades pour accueillir les matches de la Coupe du Monde.
Des conventions entre l'Etat et ces villes ont été
signées le 6 juin 1997, ce qui a permis le versement d'une
première tranche de subventions. Les travaux seront achevés au
premier trimestre 1998.
Afin d'aider l'ensemble des stades de province à réaliser les
travaux nécessaires à la communication et la
sécurité, il a par ailleurs été
décidé d'attribuer une subvention complémentaire de 5
millions de francs par site pour 1998. Une mesure nouvelle de
45 millions de
francs
est inscrite à ce titre au chapitre 66-50 et un avenant
à la convention initiale sera conclu avec chacune des villes site. Le
FNDS contribuera également à la dernière tranche des
travaux de rénovation des stades de province pour 91,5 millions de
francs (75,5 millions de francs en 1995 et en 1996, 78,5 millions de francs en
1997).
D'autre part,
une aide financière de 1 million de francs sera
accordée à chaque site
de manière à favoriser
l'animation et la promotion des sites d'accueil.
Le projet "cités foot" consistant en des tournois inter-quartiers,
des
fêtes de quartiers et des forums de jeunes sera élargi aux villes
issues des zones urbaines sensibles et le nombre de villes appelées
à être sélectionnées sera doublé.
Les crédits destinés à cette opération seront
considérablement renforcés puisqu'ils s'élèveront
à 3,7 millions de francs, contre 640 000 francs prévus.
Au total, une mesure nouvelle inscrite au chapitre 43-91 pour
15 millions de francs sera destinée à ces projets
d'animation, permettant de parachever la préparation de la Coupe du
monde.
IV. LES ENJEUX DE LA MEDECINE SPORTIVE
A. LA MÉDECINE DU SPORT
Les crédits alloués aux directions
régionales de la jeunesse et des sports au titre de la médecine
du sport sont inclus dans la dotation globale annuelle
déléguée par le ministère.
Les crédits s'élèvent en 1997 à 9,4 millions de
francs.
chapitre |
intitulé |
1 997 |
31-96 |
vacations |
2 330 000 |
rémunération enseignants |
723 768 |
|
indemnisation médecins inspecteurs |
740 520 |
|
43-91 |
crédits d'intervention |
5 700 000 |
total |
9 494 288 |
Chaque fédération sportive conclut annuellement avec le ministère une convention d'objectifs qui comprend un volet spécifique concernant la médecine fédérale. Une allocation, intégrée à la subvention globale allouée à la fédération est affectée à l'encadrement médical et au suivi physiologique des sportifs de haut-niveau ainsi qu'au développement des activités sportives (formation, prévention). Une dotation totale de 11 millions de francs a été répartie en 1997 entre l'ensemble des fédérations omnisports et multisports.
B. LES MOYENS DE LA LUTTE ANTIDOPAGE
Le dispositif de lutte antidopage
repose sur le
système mis en place par la loi du 28 juin 1989 relative à la
prévention et à la répression de l'usage des produits
dopants à l'occasion des compétition sportives, notamment :
-
la prévention
: diffusion de plaquettes, de vidéos...
-
la surveillance médicale
: les conventions d'objectifs
fédérales doivent inclure les termes du suivi médical des
sportifs de haut niveau aussi bien en matière d'encadrement de leur
pratique que de bilan médico-physiologique. Les subventions
versées aux fédérations à ce titre
s'élèvent à 12 millions de francs en 1997.
Une ligne spécifique est ouverte dans la convention d'objectif
fédéral pour financer les actions de lutte antidopage : 1
millions de francs y ont été consacrés en 1997.
-
les contrôles antidopage
: l'essentiel du budget consacré
aux contrôles antidopage est affecté au laboratoire national de
lutte contre le dopage (6,2 millions de francs) ainsi qu'aux directions
régionales de la jeunesse et des sports qui assurent la mise en place
des contrôles en compétition (crédits globalisés du
chapitre 31-96).
L'année 1998 connaîtra de nouvelles orientations :
- l'objectif de mettre en place les conditions d'un suivi médical et
biologique systématique des sportifs de très haut niveau, de
toutes disciplines et en tous lieux (entraînement, compétition et
stage) sera poursuivi grâce à des
visites médicales
régulières
accompagnées de prélèvements
sanguins. Une dotation de 4 millions de francs supplémentaire est
prévue à cet effet.
- une collaboration interministérielle (Intérieur, Justice,
Santé, Douanes) devrait se mettre en oeuvre afin de
lutter contre les
pourvoyeurs
.
- les
moyens du laboratoire antidopage
seront renforcés
grâce à une dotation complémentaire de 1 million de francs.
- les
actions de recherche
, en particulier le dépistage des
hormones de croissance, seront renforcées. La dotation prévue
à cet effet passera de 1,2 à 1,5 millions de francs entre 1997 et
1998.
CHAPITRE III : MIEUX IDENTIFIER LES CRÉDITS CONSACRÉS À LA JEUNESSE ET AU SPORT
Votre rapporteur estime important de mieux identifier les
modalités du financement public du sport et des actions en faveur de la
jeunesse.
Plusieurs éléments méritent en effet une réflexion
approfondie.
I. LE MANQUE DE CLARTE DE L'AUTORISATION BUDGÉTAIRE
L'analyse de la gestion des crédits du ministère
de la jeunesse et des sports en 1996 et 1997 montre d'importants mouvements qui
brouillent la lisibilité de l'autorisation budgétaire.
En 1996, la ressource disponible s'est élevée à 3,87
milliards de francs, soit presque 1 milliard de francs de plus que les
crédits inscrits en loi de finances initiale
(2,9 milliards), en
raison principalement des reports de crédits liés au stade de
France (740 millions de francs).
A la fin du premier semestre 1997, les crédits disponibles
s'élevaient à 3,24 milliards de francs contre 2,9 milliards de
francs en loi de finances initiale.
Si ces mouvements considérables peuvent s'expliquer par l'ampleur des
moyens attachés à la construction du stade de France, il faut
regretter que ces variations très importantes s'accompagnent de mesures
d'annulations conséquentes qui aboutissent à des bouleversements
dans la répartition des crédits par chapitre budgétaire.
En 1996, 105 millions de francs ont été annulés contre 76
millions de francs en 1995. Les crédits de paiement des dépenses
en capital ont été annulés à hauteur de 34% et les
subventions aux associations ont été considérablement
réduites. Les annulations ont donc eu pour effet d'annuler des mesures
nouvelles votées en loi de finances initiale.
L'arrêté d'annulation du 9 juillet 1997 a procédé
à de nouvelles annulations : les crédits du ministère de
la jeunesse et des sports ont été réduits de 91,4 millions
de francs en crédits de paiement. Les annulations ont surtout
porté sur le titre IV, pour 54,5 millions de francs dont 25 millions sur
le chapitre 43-90 (jeunesse et vie associative) et 29,5 millions de francs sur
le chapitre 43-91 (sport de haut niveau et développement de la pratique
sportive). Le titre V (chapitre 57-01, administration générale et
équipement des établissements publics de l'Etat) a
été amputé de 4,5 millions de francs.
Au total, la répartition initiale des crédits est profondemment
modifiée par ces arrêtés d'annulation.
II. LA MONTEE EN PUISSANCE DES COMPTES SPECIAUX
A. LA MONTEE EN PUISSANCE DES COMPTES SPECIAUX MASQUE LA DIMINUTION DU BUDGET
La montée en puissance des comptes spéciaux du
trésor et particulièrement du Fonds national de
développement du sport aboutit aujourd'hui à ce que les
deux
comptes spéciaux
représentent un tiers du budget global de
la jeunesse et des sports alors qu'en 1993, les comptes spéciaux ne
représentaient qu'un quart du financement global
.
Votre rapporteur se félicite de l'accroissement des moyens des comptes
spéciaux, qui ont permis de développer l'action en faveur de la
jeunesse et du sport.
Toutefois, il observe que les ressources disponibles
hors prise en compte
des événements exceptionnels
s'élevaient à 3,7
milliards de francs en 1993 contre 3,6 milliards de francs pour 1998, soit une
baisse de 100 millions de francs, ce qui traduit une diminution sensible des
crédits destinés au sport et à la jeunesse depuis 5 ans.
PIB |
BUDGET GENERAL |
BUDGET MJS |
||||
année |
en Mds F courants |
en Mds F courants |
en Mds F courants |
En % du PIB |
En % du budget |
|
1995 |
7 662 |
1 488 |
2,97 |
0,04% |
0,20% |
|
1996 |
7 861 |
1 558 |
3,00 |
0,04% |
0,19% |
|
1997 |
8 104 |
1 582 |
2,96 |
0,04% |
0,19% |
|
1998 |
8 448 |
1 590 |
2,90 |
0,03% |
0,18% |
Alors qu'en 1995, le budget de la jeunesse et des sports
représentait 0,2% du budget général et 0,04% du produit
intérieur brut, en 1998, il ne représente plus que 0,18 % du
budget général et 0,03% du produit intérieur brut.
Il faut remarquer que depuis 1993, la part du FNDS s'accroît par rapport
au budget du ministère.
L'année 1998 devrait connaître un nouvel accroissement du FNDS
dans le financement global du sport.
LFI |
1 993 |
1 994 |
1 995 |
1 996 |
1 997 |
1 998 |
budget |
3 089 |
2 782 |
2 973 |
2 997 |
2 964 |
2 902 |
FNDS |
850 |
850 |
884 |
820 |
916 |
916 |
TOTAL |
3 939 |
3 632 |
3 365 |
3 817 |
3 880 |
3 818 |
FNDS/budget |
28% |
31% |
30% |
27% |
31% |
32% |
Votre rapporteur estime important de souligner que la montée en puissance des comptes spéciaux du trésor ne doit pas avoir pour corollaire un désengagement du budget général de l'Etat mais être complémentaire. Depuis quelques années, l'augmentation des crédits des comptes spéciaux est le seul moyen d'élever la dotation du ministère de la jeunesse et des sports alors qu'il devrait s'agir d'une mesure complémentaire à une dotation déjà substantielle.
B. UNE AMELIORATION DES PREVISIONS DE RECETTES QUI PEUT ETRE FRAGILE
Le FNDS est géré par le ministère de la
jeunesse et des sports en concertation avec le mouvement sportif dans le cadre
du conseil du FNDS (siégeant en deux sections, l'une pour le sport de
haut-niveau, l'autre pour le sport de masse) et des commissions
régionales du FNDS.
En 1996, pour la première fois, les ressources constatées ont
été supérieures aux recettes escomptées.
Votre rapporteur se félicite de constater qu'en 1996,
le montant des
recettes des comptes spéciaux a été supérieur aux
évaluations de la loi de finances
, contrairement aux années
précédentes où les recettes n'atteignaient pas les
objectifs fixés, malgré une sensible amélioration de
l'adéquation entre recettes prévues et recettes constatées
ces dernières années.
Evolution des recettes prévues et des recettes
constatées
du FNDS 1992-1996
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
|||||||||||
LFI
|
constaté
|
%
|
LFI
|
constaté
|
%
|
LFI
|
constaté
|
%
|
LFI
|
constaté
|
%
|
LFI 820 |
constaté 845 |
% 103 |
Votre rapporteur ne peut que se féliciter de cette
évolution mais il tient à souligner que l'hypothèse d'un
renversement de tendance ne doit jamais être exclue
.
Les ressources mobilisées par les comptes spéciaux sont
importantes mais ont comme
caractéristique une certaine
imprévisibilité et par conséquent une certaine
fragilité
.
Ainsi, le rendement du loto sportif a été divisé par
trois entre 1988 et 1993. La baisse constante des rendements du loto sportif de
1986 à 1993 a créé un écart entre recettes
prévisionnelles et recettes effectives et imposé une modification
importante du fonds en vue de stabiliser les ressources.
L'accroissement des recettes en 1996 peut être décomposé
comme suit :
(en millions)
Recettes |
budget voté 1996 |
réalisation |
différence |
03- Pari mutuel et
hippodromes
|
32
|
33
|
+3,1 %
|
C. DES CRITERES DE REPARTITION ENCORE MAL DEFINIS
Votre rapporteur tient à souligner la
nécessité de préciser
les critères de
répartition
entre les actions financées sur crédits
budgétaires et celles des comptes spéciaux du trésor.
A titre d'exemple, le choix de ne pas augmenter le prélèvement au
titre du FNDVA a été compensé par un accroissement de
crédits budgétaires sur le budget général pour
aboutir à un doublement effectif des crédits consacrés aux
actions de formation et d'études du secteur associatif.
Les crédits destinés aux stades de province pour 1998 proviennent
pour partie du budget général (article 66-50, 45 millions de
francs) et pour partie du FNDS (91,5 millions de francs).
Le financement de la Coupe du Monde montre que le budget général
et le compte spécial ont été alternativement ou
simultanément utilisés.
Votre rapporteur estime donc que la réflexion mise en oeuvre au titre
du FNDVA doit se prolonger et englober une appréciation
générale de l'évolution et de la répartition
souhaitable des crédits provenant des comptes spéciaux et du
budget général.
D. POUR UNE MEILLEURE UTILISATION DES CREDITS
L'analyse de la gestion du FNDS montre que les crédits du compte ne sont pas entièrement consommés et qu'il bénéficie donc d'une réserve de crédits reportables. Depuis 1994, le solde reportable a augmenté pour atteindre, en cumulé, 332 millions de francs en 1997, soit près du tiers des crédits ouverts par la loi de finances. Bien qu'il se réduise, il existe toujours un écart entre les recettes et dépenses de l'exercice qui laisse apparaître un solde positif. L' augmentation des crédits du FNDS devrait donc s'accompagner d'une consommation plus importante des crédits.
Consommation des crédits - exercice 1996
dépenses |
loi finances |
report 95/96 |
total ouvert |
dépenses effectives |
report 96/97 |
total |
820 000 000 |
178 656 089 |
998 656 089 |
840 395 496 |
183 053 646 |
En 1996, 820 millions de francs ont été ouverts sur le FNDS, 844 millions de francs de recettes ont été constatées. Le solde comptable s'élevant pour 1996 à 327,5 millions de francs et 4 millions de francs de recettes n'ayant pas donné lieu à ouverture de crédits, le solde comptable s'est accru à 332 millions de francs pour 1997.
Solde comptable du FNDS
1994 |
1995 |
1996 |
01/07/1997 |
|
solde précédent |
174,9 |
236,1 |
327,5 |
331,9 |
recettes de l'exercice |
768,6 |
817,5 |
844,8 |
844,8 |
dépenses de l'exercice |
707,4 |
726,1 |
840,4 |
580 |
solde à reporter |
236,1 |
327,5 |
331,9 |
596,8 |
D'autre part, une meilleure utilisation des crédits devrait passer par un recentrage du fonds vers ses missions essentielles , à savoir le développement du sport de masse : il faut à ce titre remarquer que le projet de loi de finances pour 1998 prévoit que plus de la moitié des crédits du fonds seront consacrés à cette action, soit 500 millions de francs.
MAJORATION DE CREDITS VOTES A L'ASSEMBLEE NATIONALE
Les majorations de crédits non reconductibles
concernant le budget de la jeunesse et des sports ont concerné le titre
IV pour 15,6 millions de francs et le titre VI pour 1,6 million de
francs.
Les chapitres concernés sont :
Au titre IV :
- le chapitre 43-90 (jeunesse et vie associative) pour 10 millions de francs,
principalement sur les articles 21 et 22 (actions partenariales).
- le chapitre 43-91 (sport de haut niveau et développement de la
pratique sportive) pour 5,6 millions de francs, sur l'article 50 (rythmes de
vie de l'enfant et du jeune).
Au titre VI :
- Le chapitre 66-50 (subventions d'équipement aux collectivités -
équipements sportifs) pour 1,6 million de francs en autorisations
de programme et en crédits de paiement.
EXAMEN EN COMMISSION
Sous la présidence de M. Christian Poncelet,
président, la commission a procédé, sur le rapport de
M. Michel Sergent, rapporteur spécial
, à
l'
examen
des
crédits
de la
jeunesse
et des
sports
pour 1998.
En réponse à
Mme Maryse Bergé-Lavigne
, qui avait
souhaité connaître plus précisément les actions que
pourrait financer l'augmentation des crédits destinés à la
lutte contre le dopage, le rapporteur spécial a répondu que ces
crédits seraient destinés à la prévention mais
également à un renforcement des moyens du laboratoire central de
lutte contre le dopage, qu'il a jugé être l'un des meilleurs du
monde. Il a ajouté que si ce laboratoire était unique en France,
son sérieux était garanti par l'existence de plusieurs
prélèvements lors des contrôles anti-dopage.
A
M. Emmanuel Hamel
qui l'interrogeait sur le point de savoir si la
coupe du monde allait apporter davantage à la France qu'elle ne lui
avait coûté,
M. Michel Sergent, rapporteur
spécial,
a répondu que tout l'impact de cet
événement était difficile à mesurer mais qu'il
serait certainement considérable.
M. Christian Poncelet
a
ajouté que la coupe du monde avait déjà eu un impact
positif puisqu'elle avait permis la rénovation des stades de province.
M. François Lesein, rapporteur pour avis au nom de la commission des
affaires culturelles,
a indiqué que ses rencontres avec de nombreux
acteurs du milieu associatif et sportif lui avaient permis de constater combien
il était nécessaire de renforcer la lutte contre le dopage, non
seulement en termes budgétaires mais également par l'introduction
d'une "culture" de la lutte anti-dopage.
M. Michel Sergent, rapporteur spécial,
a approuvé les
préoccupations du rapporteur pour avis de la commission des affaires
culturelles en matière de dopage, ajoutant qu'il s'agissait d'un
véritable fléau. Le rapporteur spécial des crédits
de la jeunesse et des sports a déclaré avoir les mêmes
préoccupations que le rapporteur pour avis en matière d'emploi
des jeunes dans le secteur associatif et sportif. Concernant le gel
opéré sur les crédits du Fonds national de
développement du sport, le rapporteur spécial a
déclaré qu'il trouvait également choquant que des
annulations de crédits réduisent à néant le vote du
Parlement.
Dans l'attente de l'audition par la commission des affaires culturelles du
ministre de la jeunesse et des sports, et des réponses qu'elle pourrait
apporter aux questions soulevées par ce débat,
la commission a
réservé son vote
sur les
crédits
de la
jeunesse
et des
sports.
Réunie le jeudi 20 novembre 1997, sous la présidence de
M. Jean Cluzel, vice-président, la commission des finances a
décidé de proposer au Sénat l'adoption des crédits
de la jeunesse et des sports pour 1998.