RAPPORT GENERAL N° 85 TOME 3 ANNEXE 10 - PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998 ADOPTE PAR L'ASSEMBLEE NATIONALE - ECONOMIE, FINANCES ET INDUSTRIE
Bernard ANGELS, Sénateur
COMMISSION DES FINANCES, DU CONTROLE BUDGETAIRE ET DES COMPTES ECONOMIQUES DE LA NATION - RAPPORT GENERAL N° 85 TOME 3 ANNEXE 10 - 1997/1998
Table des matières
-
CHAPITRE PREMIER
LE PROJET DE BUDGET POUR 1998 -
CHAPITRE II
UN BUDGET PROBLÉMATIQUE -
CHAPITRE III
DE QUELQUES SERVICES CHARGÉS DU CONTRÔLE DE LA VIE ÉCONOMIQUE : DGCCRF ET DGI-
I. LA DIRECTION GÉNÉRALE DE LA CONCURRENCE, DE LA CONSOMMATION ET DE LA
RÉPRESSION DES FRAUDES (LA DGCCRF)
- A. DES MISSIONS VARIÉES AU SERVICE DE L'ORDRE PUBLIC ÉCONOMIQUE
-
B. DES MOYENS INSUFFISANTS
- a) Une organisation administrative en évolution
- b) Le poids des activités de contrôle technique
- c) La surveillance des marchés publics : un autre "rocher de Sisyphe".
- d) Une sollicitation de plus en plus forte du fait des règlements communautaires
- e) Une activité de surveillance du respect des règles de la concurrence sous tension
- II. LA DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS (DGI)
-
I. LA DIRECTION GÉNÉRALE DE LA CONCURRENCE, DE LA CONSOMMATION ET DE LA
RÉPRESSION DES FRAUDES (LA DGCCRF)
-
CHAPITRE IV
LE RÉSEAU DU TRÉSOR PUBLIC :
DES ÉVOLUTIONS NÉCESSAIRES - EXAMEN EN COMMISSION
- ARTICLE 63 TER (RATTACHÉ)
N° 85
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès verbal de la séance du 20 novembre 1997.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M. Alain LAMBERT,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 10
ÉCONOMIE, FINANCES ET INDUSTRIE :
II
.
- SERVICES FINANCIERS
Rapporteur spécial
: M. Bernard ANGELS
(1) Cette commission est composée de :
MM.
Christian Poncelet,
président
; Jean Cluzel, Henri Collard,
Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Philippe Marini,
René Régnault,
vice-présidents
; Emmanuel
Hamel, Gérard Miquel, Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Alain Lambert,
rapporteur
général
; Philippe Adnot, Bernard Angels, Denis Badré,
René Ballayer, Bernard Barbier, Jacques Baudot, Claude Belot,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël
Bourdin, Guy Cabanel, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Yvon
Collin, Jacques Delong, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut,
Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Marc Massion, Michel
Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Oudin, Maurice Schumann,
Henri Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
(1997-1998).
Lois de finances. |
CHAPITRE PREMIER
LE PROJET DE BUDGET POUR 1998
Les crédits des services financiers constituent les moyens de l'action du ministère de l'économie et des finances.
I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE
A. LE PROJET DE BUDGET POUR 1998
Les crédits prévus pour 1998 au titre des
services financiers s'élèvent à 46,5 milliards de
francs, soit une augmentation de 1,5 % en niveau par rapport aux dotations
inscrites en loi de finances initiale pour 1997. L'an dernier, le budget des
services financiers avait connu une quasi-stabilisation par rapport au budget
pour 1996 et aurait, à structures constantes, diminué de
1,14 %.
Pour 85,9 %, ce budget est consacré à des dépenses de
personnels. La rémunération directe des personnels en
activité (175.856 emplois) constitue à elle seule
58,9 % du total du budget, soit 27,4 milliards de francs.
Budget des services financiers
Tableau récapitulatif
1998 |
1997 (1) |
Part dans
|
Variation 1998/1997 |
|
Titre III - Moyens des services |
||||
Rémunérations des personnels |
27.445,9 |
27.134,8 |
59 % |
1,1 % |
Pensions |
10.574,5 |
10.254,5 |
22,7 % |
3,1 % |
Charges sociales |
1.960,7 |
1.837,1 |
4,2 % |
6,7 % |
Sous-total personnel |
39.981,1 |
39.226,4 |
85,9 % |
1,9 % |
Autres (matériels, entretien) |
5.823,4 |
6.010,2 |
12,5 % |
- 3,1 % |
Total titre III |
45.804,5 |
45.236,6 |
98,4 % |
1,2 % |
Titre IV - Interventions publiques |
292,1 |
325,1 |
0,6 % |
- 10,1 % |
Total dépenses ordinaires |
46.096,6 |
45.561,7 |
99 % |
1,2 % |
Titre V - Investissements de l'Etat |
||||
(AP) |
(353,7) |
(416,8) |
- 15,1 % |
|
(CP) |
450,7 |
287,3 |
1 % |
56,9 % |
TOTAL GENERAL |
46.547,3 |
45.849,0 |
100 % |
1,5 % |
(1) Projet de loi de finances.
Appréciée en moyenne période -1992 à 1998-,
l'évolution des crédits des services financiers apparaît
marquée par une maîtrise des dépenses qui ont
augmenté de l'ordre de 1,1 % par an.
Sur cette période, la croissance des dépenses du titre III a
été très modérée- + 1,6 %
l'an - tandis que les dépenses d'intervention et d'investissement
se sont considérablement repliées.
Cependant, l'examen du budget initial des services financiers est insuffisant
pour appréhender la réalité des moyens dont disposent
réellement les services en raison de la pratique coutumière
d'importants rattachements de fonds de concours et de l'existence de comptes
extrabudgétaires dans certaines directions des ministères (voir
infra).
B. L'ÉVOLUTION DES DÉPENSES DE PERSONNEL
L'ensemble des charges de personnel progresserait de
1,9 % en 1998 contre une augmentation de 0,3 % l'an dernier.
Parmi ces dépenses, il faut distinguer :
- les dépenses au titre des personnels en activité qui
s'accroissent de 1,1 % en niveau,
- des dépenses de pensions dont l'augmentation est sensiblement
plus rapide (3,1 %) et qui absorbent une part toujours croissante des
dépenses de personnel (26,4 % contre 26,1 % l'an dernier).
L'évolution des dépenses liées au personnel provient, pour
l'essentiel, des deux mouvements contraires suivants :
- un effet dynamique du glissement vieillesse technicité et des
revalorisations salariales de 1997 (+ 1 %) qui jouent en année
pleine ;
- une économie d'une soixantaine de millions de francs
résultant des mesures de suppression d'emplois.
Variation des emplois entre 1996 et 1998
1996 |
1997 |
1998 |
1998/1997 en niveau |
1998/1997 en % |
|
Administration centrale |
7.311 |
7.236 |
7.194 |
- 42 |
- 0,5 |
Services financiers à l'étranger |
110 |
108 |
108 |
0 |
0 |
Juridictions financières |
1.653 |
1.639 |
1.639 |
0 |
0 |
Trésor public |
55.008 |
54.577 |
54.445 |
- 132 |
- 0,2 |
DGI |
79.460 |
78.835 |
78.607 |
- 228 |
- 0,3 |
Douanes et droits indirects |
20.317 |
20.150 |
20.090 |
- 60 |
- 0,3 |
Expansion économique à l'étranger |
1.216 |
1.187 |
1.168 |
- 19 |
- 1,6 |
INSEE |
6.793 |
6.754 |
6.720 |
- 34 |
- 0,5 |
DGCCRF |
3.746 |
3.715 |
3.705 |
- 10 |
- 0,3 |
Service de la redevance |
1.531 |
1.501 |
1.471 |
- 30 |
- 2 |
Autres |
685 |
709 |
709 |
0 |
0 |
TOTAL |
177.830 |
176.411 |
175.856 |
- 555 |
- 0,3 |
Le tableau ci-dessus récapitule l'évolution des
effectifs des services financiers entre 1996 et 1998.
Entre 1991 et 1995, les effectifs budgétaires des services financiers
avaient diminué de 1.617 unités.
Par rapport à cette tendance, l'année 1996 était
marquée par une inflexion puisque le nombre des effectifs
budgétaires s'était accru de 251 unités.
Les principales évolutions portant sur les emplois se
répartissaient ainsi :
- Administration centrale - 8
- Trésor public + 100
- Direction générale des impôts + 400
- Direction générale des douanes - 239
- Expansion économique - 10
- Cour des Comptes et les Chambres + 10
La politique d'emploi du ministère pour 1997 avait repris le mouvement
de réduction des effectifs. Elle se traduisait par une réduction
de 0,8 % par rapport à leur niveau théorique en 1996, soit
1.419 emplois supprimés. En 1998, le nombre net des suppressions
d'emplois s'élèverait à 555 unités, soit
- 0,3 %.
En 1997, les principales évolutions avaient été les
suivantes :
Administration centrale - 75
- Trésor public - 431
- Direction générale des impôts - 625
- Direction générale des douanes et des
droits
indirects - 167
- Expansion économique à l'étranger - 29
- INSEE - 39
- Cour des comptes et chambres régionales
des comptes - 14
Les principales évolutions pour 1998 concernent :
- l'Administration centrale - 42
- le Trésor public - 132
- la Direction générale des impôts - 228
- la Direction générale des douanes
et droits indirects
- 60
- l'Expansion économique à l'étranger - 19
- l'INSEE - 34
Ces mouvements d'effectifs ne sont pas entièrement cohérents avec
les situations réelles d'emploi qu'on peut observer.
Ventilation de l'évolution des effectifs réels
1994-1995
Effectifs équivalent temps plein |
au 31 décembre 1994 |
Effectifs équivalent temps plein (A) |
au 31 décembre 1995 (B) |
Effectifs budgétaires au 31-12-96 |
Effectifs réels payés en EATP au 31-12-96 |
Ecarts |
|
Budgétaires |
Réels payés |
Budgétaires |
Réels payés |
||||
Administration centrale et corps des contrôles économiques et financiers |
7.729 |
7.527 |
7.725 |
7.657 |
7.492 |
7.206,7 |
- 258,3 |
Inspection générale des finances |
110 |
98 |
110 |
102 |
110 |
102,0 |
- 8 |
Cour des comptes |
453 |
445 |
453 |
449 |
472 |
468,8 |
- 3,2 |
Chambres régionales des comptes |
1.190 |
1.107 |
1.190 |
1.126 |
1.167 |
660,1 |
- 506,9 |
Services déconcentrés du Trésor |
54.921 |
54.921 |
54.908 |
54.904 |
54.577 |
55015,4 |
+ 438,4 |
Service de la redevance |
1.531 |
1.483 |
1.531 |
1.473 |
1.501 |
1.475,7 |
- 25,3 |
Direction générale des impôts |
80.771 |
79.985 |
79.229 |
79.067 |
78.835 |
79.231,0 |
+ 396 |
Direction générale des douanes et droits indirects |
19.074 |
18.802 |
20.556 |
20.006 |
20150 |
20097,2 |
- 52,8 |
Services financiers à l'étranger |
112 |
94 |
110 |
91 |
108 |
89,0 |
- 19 |
Institut national de la statistique et des études économiques |
6.806 |
6.596 |
6.795 |
6.583 |
6.754 |
6.558,6 |
- 195,9 |
Service de l'expansion économique à l'étranger et directions régionales du commerce extérieur |
1.246 |
1.105 |
1.226 |
1.116 |
1.187 |
1.116,0 |
- 71 |
Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes |
3.748 |
3.707 |
3.746 |
3.743 |
3.715 |
3.693,2 |
- 21,8 |
TOTAL |
177.691 |
175.870 |
177.579 |
176.317 |
176.411 |
176.057,2 |
- 353,8 |
Des phénomènes de sur-emploi caractérisent certaines grandes directions. Ils s'expliquent principalement par le développement du temps partiel. A l'inverse, certains services sont en situation de sous-emploi (v. infra).
C. LES AUTRES DÉPENSES
Les dépenses de fonctionnement courant
atteindraient 5,2 milliards de francs et se replieraient de l'ordre de
5,8%.
Les subventions de fonctionnement
, avec 109,8 millions de francs
diminueraient de 32,1 %.
Les
dépenses d'interventions
sont à nouveau en fort
repli : - 10,1 % par rapport à 1997, après une
baisse de 8,9 % l'an dernier. Elles s'élèvent à
292,1 millions de francs.
Les
dépenses d'investissement
augmentent de 56,9 %
après une chute de 29 % l'an dernier succédant à une
baisse de 23,4 % en 1996.
Les crédits prévus pour assurer la politique d'investissement du
ministère s'élèvent à 450,7 millions de
francs, soit 1 % de l'ensemble du budget.
II. EVOLUTION COMPARATIVE PAR AGRÉGAT
Le tableau ci-après retrace la structure des services
financiers et l'évolution des crédits par grand agrégat.
La place du Trésor public - les services extérieurs de la
direction de la comptabilité publique - et de la direction
générale des impôts (DGI) est prépondérante
avec plus de la moitié des crédits.
Le budget des services financiers est bien avant tout le budget des services
déconcentrés du ministère.
Présentation par agrégats
(en millions de francs)
Dotation 1998 |
Dotation 1997 |
Part dans le total |
|
Administration générale et dotations communes | 13.829,9 | 13.401,7 | 29,7 % |
Cour des Comptes et chambres régionales des comptes |
521,7 |
515,5 |
1,1 % |
Trésor public | 10.193 | 10.046,6 | 21,9 % |
Direction générale des impôts | 13.835,5 | 13.864,6 | 29,7 % |
Direction générale des douanes et des droits indirects | 4.300,7 | 4.209,9 | 9,2 % |
INSEE | 1.678,6 | 1.564,9 | 3,6 % |
Service de l'expansion économique à l'étranger | 1.206,2 | 1.253,5 | 2,7 % |
DGCCRF | 981,7 | 983,3 | 2,1 % |
TOTAL | 46.547,3 | 45.849,0 | 100 % |
III. L'EXÉCUTION DES CRÉDITS EN 1997
A. LES ARRÊTÉS D'ANNULATION DE CRÉDITS
Deux arrêtés d'annulation de crédits sont
venus en cours d'année réduire les moyens des services financiers.
Le premier, celui du 9 juillet 1997
, a procédé
à l'annulation de
311,7 millions de francs de
crédits
, dont 304,1 millions sur le titre III, le reste
portant sur les crédits du titre IV.
L'essentiel des réductions de crédits a consisté à
amputer les moyens consacrés aux dépenses d'informatique pour une
centaine de millions de francs, soit environ 1/6ème des crédits
initialement ouverts, et à réduire de l'ordre de
200 millions de francs les sommes consacrées aux dépenses de
matériel et de fonctionnement courant.
Le second arrêté du 19 novembre 1997
a porté
sur les moyens voués aux opérations d'investissements du
ministère.
Les crédits de paiement ont été réduits de
73,1 millions de francs
, soit une proportion considérable
-25,5 %- des dotations prévues et les autorisations de programme
ont subi une amputation de 326,9 millions de francs, soit près de
75 % des autorisations ouvertes en loi de finances initiale.
Ce dernier dispositif qui traduit une volonté de réduire
très sévèrement les équipements du ministère
fait apparaître un peu théorique le niveau des autorisations de
programme fixé dans le projet de loi de finances pour 1998.
B. LES ARRÊTÉS DE RATTACHEMENT DE FONDS DE CONCOURS
Le tableau récapitulatif des ouvertures de
crédits de fonds de concours paru au journal officiel du 5 novembre
dernier indique les rattachements opérés au cours du mois de
septembre qui se sont élevés à 93,8 millions de
francs.
Les rattachement de fonds de concours devraient s'élever, en
année pleine, à la somme minimale de 11,1 milliards de
francs.
Il y a là plus qu'une adaptation aux conditions de l'exécution,
une pratique budgétaire qui altère la portée de l'examen
du budget initial des services financiers.
CHAPITRE II
UN BUDGET PROBLÉMATIQUE
Le budget des services financiers impose qu'un effort de
sincérité budgétaire soit entrepris car,
entre le
budget tel qu'il apparaît dans le projet de loi de finances initial et le
budget réellement disponible, il existe un écart
considérable
. Le total des modifications administratives
représente près de la moitié du budget initial. Cet
écart tient principalement à deux phénomènes
exposés dans le rapport de la Cour des Comptes annexé au projet
de loi de règlement du budget pour 1995 :
- le rattachement de fonds de concours ;
- l'existence de comptes hors budget.
1. L'essentiel des montants indiqués à cette ligne correspond à des transferts, dont on rappelle qu'ils "modifient la détermination du service responsable de l'exécution de la dépense sans modifier la nature de cette dernière...", des crédits de pension du budget des services financiers vers le budget des charges communes géré par le même ministère.
Source : Cour des Comptes
I. LES PRINCIPALES CAUSES DE L'ÉCART
A. LES FONDS DE CONCOURS
Entre 1992 et 1995, le montant des fonds de concours a
constamment dépassé 10 milliards de francs.
Source : Rapport de la Cour des Comptes annexé au projet de loi de
règlement du budget de 1995.
La Cour des Comptes évalue la proportion des dépenses des
services financiers financées sur fonds de concours en indiquant :
" En masse, les fonds de concours rattachés à l'exercice
1995 représentent 22,8 % des crédits nets ".
Ils
représentent par ailleurs 23,9 % en dépenses réelles.
Elle souligne en outre la nature des rattachements opérés.
Source : Cour des comptes
Les fonds de concours ouverts en 1995 se sont répartis comme suit :
- 56 % au titre des rémunérations d'activité des
personnels ;
- 2 % au titre des charges sociales ;
- 31,2 % pour des dépenses de matériel et de fonctionnement ;
- 10,8 % pour des dépenses diverses dont 5,4 % pour financer des
investissements exécutés par l'Etat.
La comparaison des dotations initiales et des rattachements de fonds de
concours permet de juger de la contribution des fonds de concours au
financement des différents moyens.
Le tableau suivant retrace les rattachements de "fonds de concours"
pour 1996
et les prévisions de rattachements pour 1997 et 1998.
Montant en CP
1996 |
1997 1 |
1998 1 |
|
DÉPENSES ORDINAIRES |
|||
Titre III - Moyens des services |
|||
Sous-total personnel |
6.554.177.130 |
6.691.261.550 |
6.810.524.741 |
Sous-total fonctionnement |
3.830.701.008 |
3.815.276.868 |
3.908.663.585 |
Sous-total titre III |
10.384.878.138 |
10.506.538.418 |
10.719.188.326 |
Titre IV - Interventions 42-80 |
0 |
nd |
nd |
Sous-total titre IV |
0 |
||
Total dépenses ordinaires |
10.384.878.138 |
10.506.538.418 |
10.719.188.326 |
DÉPENSES EN CAPITAL |
|||
Titre V - Investissements 57-90 |
573.656.947 |
575.460.000 |
572.510.000 |
Total budget |
10.958.535.085 |
11.078.998.418 |
11.291.698.326 |
1. Prévisions
La structure des rattachements prévus pour 1998 serait la
suivante : 60,3 % des "fonds de concours"
(6,8 milliards de
francs) viendrait abonder les crédits salariaux du
ministère ; 34,6 % (3,9 milliards de francs) du total
accroîtrait les moyens de fonctionnement ; le reste, 5,1 %
(572,5 millions de francs), serait destiné à accroître
les moyens réservés aux investissements.
B. LES COMPTES EXTRABUDGÉTAIRES :
Une série de comptes extrabudgétaires sont
traditionnellement rattachés à la Direction de la
Comptabilité publique, à la Direction générale des
impôts ou encore à la Direction générale des douanes
et des droits indirects.
Les différents comptes concernés sont rappelés dans le
tableau qui suit :
Comptes rattachés à la Direction de la Comptabilité publique |
|
466-1711 |
Frais de service des comptables du Trésor (gestion courante) |
466-1712 |
Frais de service des comptables du Trésor (gestion précédente) |
466-1761)
|
|
466-21 |
Opérations d'encaissement et de répartition de remises et commissions sur emprunts et émissions de correspondants nationaux |
Comptes rattachés à la Direction générale des impôts |
|
466-223 |
Cadastre-service départemental |
466-224 |
Cadastre-service central |
466-226 |
Hypothèques |
Comptes rattachés à la Direction générale des douanes et des droits indirects |
|
466-24 |
Masse des douanes |
Il faut y ajouter le
compte 451 "Fonds
particuliers"
destiné à retracer les mouvements enregistrés sur les
comptes de dépôt de fonds des particuliers tenus sous la
responsabilité des trésoriers-payeurs-généraux et
qui comporte également en ressources une série de versements
correspondant aux activités exercées par les comptables comme
préposés de la Caisse des dépôts et consignations
notamment.
Le tableau qui suit retrace l'évolution des dépenses de ces
comptes
hors "masse des douanes" et "crédits du
compte 451".
Les sommes recensées représentaient, en 1994,
0,6 % des dépenses de personnel et 3 % de celles de
fonctionnement.
Elles n'épuisent pas le montant des dépenses
extrabudgétaires, auxquelles il faudrait ajouter les dépenses de
la Masse des douanes et du compte 451, ainsi qu'un montant de dépenses
non comptabilisées au sujet duquel la Cour des comptes rappelait, dans
son rapport sur l'exécution du budget pour 1995 :
"
Une partie non négligeable des indemnités versées
à certains personnels des services financiers n'est pas
comptabilisée comme dépense, hormis une centralisation
statistique annuelle. En 1994, elles concernaient un montant de
724 millions environ
, soit 10 % des indemnités totales.
Il s'agit de
sommes encaissées directement par les agents, pour
environ 560 millions au titre de remises et commissions de la collecte de
l'épargne, pour environ 140 millions au titre de conseil aux
collectivités locales et pour une somme d'environ 30 millions
(apparaissant avec d'autres recettes aux Charges Communes)
au titre des
indemnités versées aux agents-huissiers du Trésor au
prorata des actes exécutés
".
Au total, le montant des dépenses extrabudgétaires des
services financiers se serait élevé, en 1994, hors masse des
douanes et "compte 451", à 1.184,7 milliards de francs, se
répartissant entre des dépenses indemnitaires pour
900,2 millions de francs et des crédits affectés au
fonctionnement des services pour 284,5 millions de francs.
Une estimation précise des recettes et dépenses
extrabudgétaires pour l'année 1996 pourrait et devrait être
fournie. Elle suppose que les réponses aux questionnaires retracent le
détail des opérations de tous les comptes et, tout
particulièrement du compte 451 pour lequel seules des indications
de soldes ont été communiquées à votre rapporteur.
*
* *
Pour 1994, le cumul des fonds de concours et des
crédits extrabudgétaires ayant fait l'objet d'un recensement se
serait élevé à près de 11,8 milliards de
francs, soit 26,8 % de l'autorisation budgétaire initiale.
Ces pratiques ne vont pas sans poser de sérieux problèmes
juridiques dans un domaine où la transparence s'impose.
II. DE QUELQUES PROBLÈMES POSÉS PAR CES MÉTHODES
A. LE DÉFAUT D'ÉVALUATION DES FONDS DE CONCOURS EN LOI DE FINANCES INITIALE EST PEU JUSTIFIÉ
Cette situation peut s'expliquer pour les fonds de concours
dont le versement dépend d'une intention libérale affectée
par nature d'une part d'incertitude.
Elle ne paraît pas justifiée pour les fonds de concours qui, du
fait des conditions de leur versement et de leur rattachement,
présentent des caractéristiques telles que leur évaluation
soit possible sans risque majeur d'erreur.
Or, tel est le cas pour la plupart des fonds de concours alimentant le budget
des services financiers.
B. CERTAINES RESSOURCES DE PAR LEUR NATURE NE PEUVENT PAS ÊTRE CONSIDÉRÉES COMME DES FONDS DE CONCOURS
Il en va d'abord ainsi du prélèvement sur le
produit des impositions locales
("crédits de
l'article 6")
.
L'intitulé du prélèvement ne doit pas tromper sur sa
nature : il n'est en aucune manière assimilable à une redevance
pour services rendus.
En réponse à une question posée
sur ce sujet par la commission des finances du Sénat, la Cour des
Comptes a pu estimer que "
la rémunération des
opérations d'assiette et de recouvrement peut être
considérée comme une imposition et non comme une redevance pour
service rendu".
Ce prélèvement est, en effet, recouvré auprès du
contribuable local sur la base d'un taux de 4,4 % appliqué à
la quotité d'impôts directs locaux due par lui.
Il ne s'agit
pas d'une contribution versée par les collectivités
locales
à raison d'une éventuelle prestation de service
dont elles bénéficieraient de la part de l'administration des
finances.
Il est d'ailleurs heureux que cette dernière conception ne
prévale pas
: elle est, en effet, porteuse
d'éléments de désintégration de la mission
régalienne d'assiette et de recouvrement de l'impôt. La promouvoir
reviendrait à remettre en cause le rôle de l'Etat en la
matière avec un Etat régalien lorsqu'il s'agirait des impositions
nationales et un Etat fermier général lorsqu'il s'agirait des
impositions locales.
Il entre dans les missions normales de l'administration des finances
d'asseoir et de recouvrer l'impôt local
comme c'est sa mission de
procéder à ces opérations pour l'Etat.
Il est alors
naturel que cette mission soit financée sur la base d'un
prélèvement sans contrepartie directe
et non sur le fondement
d'une redevance pour service rendu.
Outre les graves questions de principe qu'une logique différente
susciterait il faut, à titre accessoire, souligner qu'elle poserait une
série de problèmes financiers très ardus
. On sait que
le tarif des redevances doit obéir à un principe de
proportionnalité entre leur niveau et le coût des services dont
elles sont censées constituer la contrepartie directe. Il faut donc,
pour fixer ces tarifs, et la jurisprudence des juridictions administratives est
sur ce point très exigeante, procéder à une
identification
précise des coûts, qui exclut toute
référence à des données forfaitaires, ce qui
suppose de disposer d'une comptabilité analytique
détaillée. Il faut en autre procéder à une
imputation
des coûts adaptée ce qui suppose, à son
tour, des traitements comptables complexes en ce qui concerne en particulier le
sort des immobilisations dont seule la partie utile peut être
incorporée dans les assiettes des redevances.
Ces contraintes
ajoutées à l'extrême diversité des situations
locales des services de l'administration des finances rendent illusoire
l'idée selon laquelle on pourrait considérer la perception des
impôts locaux comme un service rendu par l'Etat justifiant une
rémunération par voie de redevance.
Dans ces conditions, il est sage d'éviter toute construction
intellectuelle s'éloignant par trop de la réalité et de
reconnaître que le prélèvement dont s'agit a toutes les
caractéristiques d'une imposition.
Dans ces conditions, le traitement budgétaire hybride du produit de
ce prélèvement obligatoire paraît insatisfaisant.
On sait en effet que la loi de finances initiale comporte d'abord
une ligne
de recettes n° 309
intitulée "Frais d'assiette et de
recouvrement des impôts et taxes établis ou perçus au
profit des collectivités locales et de divers organismes". Son produit
induit une part du produit du prélèvement en cause, mais une
autre partie du produit du prélèvement est
considérée comme un fonds de concours.
Pour 1996, l'enveloppe ainsi traitée s'était élevé
à 4.987 millions de francs, le produit inscrit en recettes du
budget général de l'Etat s'élevant à
9,4 milliards de francs.
Compte tenu de la nature du prélèvement étudié, il
semble qu'
une stricte application des règles budgétaires
devrait conduire à réintégrer les sommes
considérées jusqu'à présent comme des fonds de
concours au titre des recettes fiscales de l'Etat.
Cette solution aurait le mérite de
remédier aux
problèmes de lisibilité posés par la situation actuelle
qui, en éclatant le produit de la taxe, ne favorise par le
contrôle de son évolution. Elle contribuerait également
à une évaluation plus fidèle des recettes fiscales de
l'Etat
1(
*
)
.
Les problèmes pratiques posés par cette solution d'orthodoxie
budgétaire ne se manifesteraient que pour autant qu'elle se traduirait
par une banalisation de l'ensemble de la recette et par un changement de la
nature des dépenses financées. C'est la responsabilité du
gouvernement d'éviter qu'un tel phénomène se produise.
La nature du prélèvement sur le produit du contrôle
fiscal (article 5 de la loi du 17 août 1948) pose des
difficultés analogues.
Il est fondé sur l'article 5 de la loi du 17 août 1948
qui constitue à l'évidence une survivance après
l'entrée en vigueur de l'ordonnance organique du 2 janvier 1959.
Cette situation a retenu depuis trois ans l'attention de la commission des
finances du Sénat.
Au cours de la séance publique du 27 novembre 1995, l'attention du
ministre du budget avait été appelée sur le
"caractère incertain et quelque peu obsolète du fondement
juridique de l'article 5 de cette loi de 1948, qui n'est pas en complète
cohérence avec les principes de l'ordonnance de 1959, ainsi que sur
l'effort qui serait justifié, et pour lequel il est normal, d'ailleurs,
que les assemblées et le Gouvernement coopèrent, pour ramener au
principe budgétaire ordinaire le traitement de ce
prélèvement sur le produit des redressements fiscaux".
En réponse, le ministre du budget avait indiqué : "Quant aux
recettes de l'article 5 de la loi de 1948, en vertu du nouvel
article 68 quater
2(
*
)
, elles seront
récapitulées dans le "jaune" qui donne l'état
récapitulatif des crédits des fonds de concours. Je
considère que c'est un progrès très important dans le
domaine de la transparence. Ce n'est peut-être pas suffisant et nous
devons maintenant envisager les modalités pratiques. Nous sommes tout
à fait disposés à y travailler lors de
l'élaboration du projet de loi de finances pour 1997, en étroite
coordination avec les rapporteurs intéressés, tant de
l'Assemblée nationale que du Sénat...".
Ce débat s'était instauré après le vote par
l'Assemblée nationale d'une disposition appelée à devenir
l'article 111 de la loi de finances pour 1996 aux termes duquel : "A
compter du projet de loi de finances pour 1997, les crédits
rattachés au budget des services financiers et correspondant au
prélèvement institué par le dernier alinéa de
l'article 5 de la loi n° 48-1268 du 17 août 1948
tendant au redressement économique et financier font l'objet d'une
évaluation par chapitre, pour l'exercice dont les crédits sont
soumis à l'examen du Parlement, dans l'annexe donnant l'état
récapitulatif des crédits de fonds de concours".
La commission des finances du Sénat, tout en admettant que l'adoption
de cette disposition était constitutive d'un progrès avait alors
considéré qu'elle ne levait, à l'évidence, pas les
interrogations sur la validité de la loi de 1948 et ne pouvait
dès lors être considérée autrement que comme une
solution offrant une amélioration transitoire par rapport à la
situation antérieure à son adoption.
Il apparaît en particulier que les principes constitutionnels qui
inspirent notre droit budgétaire, prohibent les
prélèvements sur recettes effectués pour couvrir des
dépenses de l'Etat, comme a pu le rappeler le Conseil constitutionnel
dans une décision déjà ancienne puisque datant de 1982
(n° 82-154 DC du 29 décembre 1982).
Aucun progrès réel n'a, depuis, été
apporté à la résolution des problèmes pendants.
Il y a lieu de le regretter et de souhaiter que dès l'année
prochaine, des solutions définitives interviennent.
Sur ce sujet, deux remarques doivent être faites:
La récapitulation dans le "jaune" portant "Etat
récapitulatif des crédits de fonds de concours" ne suffit pas
à résoudre les problèmes posés par les fonds de
concours qui y figurent.
Le "jaune" est sans doute un élément utile d'information
pour le Parlement mais, d'une part, l'inscription de certains crédits
dans ce document plutôt que dans le budget initial ne se justifie pas -v.
supra- et, d'autre part, les évaluations qui y figurent manquent de
lisibilité. Les "crédits d'articles" y sont agrégés
à l'ensemble des fonds de concours et leur montant n'est rappelé
explicitement que pour l'année n - 2. Il manque à ce
document l'évaluation des "voies et moyens" disponible pour les
recettes
du budget général. L'assiette des crédits d'articles est
nettement plus dynamique que le produit des recettes du budget
général. L'estimation du produit du contrôle fiscal et des
impositions locales directes pour 1998 en témoigne.
Dans ces conditions, le "jaune" qui est construit sur des
hypothèses
conventionnelles pourrait privilégier un affichage des recettes et des
"crédits d'articles" affecté d'une certaine sous-estimation de
ces ressources et moyens.
L'existence des comptes extrabudgétaires semble assise sur des
bases légales incertaines et n'est pas conforme aux principes de notre
droit budgétaire.
C'est la raison pour laquelle, à l'initiative de l'Assemblée
nationale, avait été voté l'article 110 de la loi de
finances pour 1996 qui dispose : "A compter du projet de loi de finances
pour
1997, les recettes et dépenses extrabudgétaires de toutes les
administrations d'Etat sont réintégrées au sein du budget
général".
Votre commission avait reconnu qu'il s'agissait là d'un progrès.
Cependant, ayant fait remarquer que cet article ne régirait pas les
fonds de concours à proprement parler, elle avait exprimé le voeu
que la solution prévue pour les crédits extrabudgétaires
soit étendue aux vrais fonds de concours, c'est-à-dire aux
versements correspondant à la définition de l'ordonnance du
2 janvier 1959, et être informé des mesures prises pour
assurer l'effectivité d'un dispositif que, par sous-amendement, le
Gouvernement avait souhaité étendre à l'ensemble des
administrations d'Etat.
Ces voeux n'ont pas reçu satisfaction lors du projet de loi de
finances pour 1997
,
ce qui était, pour le moins, peu admissible.
On peut se réjouir que soit désormais programmé un
certain nombre de régularisations :
- la transformation de la Masse des douanes gérée
jusqu'alors de façon extrabudgétaire en établissement
public devrait déboucher sur la suppression du compte 466-224 ;
- la suppression du compte 466-21 d'opération d'encaissement et
répartition des remises et commissions sur emprunts et émissions
des correspondants nationaux du Trésor ;
- la régularisation progressive du compte 466-17, "Frais de
services des comptables du Trésor".
Selon l'administration, une partie du reste des sommes à
régulariser devrait l'être à l'occasion des prochains
budgets. Il s'agit des comptes :
466-266 concernant les hypothèques ;
466-223 et 466-224 concernant le cadastre,
ainsi que les résidus des comptes 466-17 concernant les frais des
services des comptables du Trésor.
La régularisation opérée en ce qui concerne la Masse
des douanes
consisterait à la doter d'une personnalité
juridique puisqu'un établissement public administratif serait
créé qui permettrait de rattacher ses opérations à
une structure distincte de l'Etat.
On rappelle que la Masse des douanes dont l'origine est historique gère
un parc immobilier de 4.600 logements dans des conditions juridiques
fragiles du fait de l'absence de personnalité morale de la Masse. De
cette situation, il résulte qu'en l'état, les droits et
obligations issus des activités de la Masse sont imputables à
l'Etat. Le problème vient de ce qu'ils ne sont pas retracés dans
les comptes de ce dernier.
Or, les dépenses de la Masse auraient atteint quelque
134,6 millions de francs en 1997, se répartissant comme
indiqué ci-dessous. :
Masse des douanes
Compte de gestion 1996
Solde en caisse au 31.12.1995 |
21.221.265,64 |
|
A. Recettes |
||
I - Investissement |
25.325.454,33 |
|
II - Budget de fonctionnement |
||
a - Fonctionnement |
69.494.034,53 |
136.209.614,76 |
b - Trésorerie |
34.167.380,53 |
|
III - Mouvements de fonds |
7.219.745,37 |
|
B. Dépenses |
||
I - Investissements |
27.195.032,34 |
|
II - Budget de fonctionnement |
||
a - Fonctionnement |
64.368.700,59 |
134.637.487,15 |
b - Trésorerie |
36.107.609,60 |
|
III - Mouvements de fonds |
6.966.144,62 |
|
Solde en caisse au 31.12.1996 |
22.790.393,25 |
La régularisation entreprise semble conforme
à la lettre de l'article 110 de la loi de finances pour 1996
puisque cet article ne visant que les administrations d'Etat on peut
considérer que l'instauration d'un établissement public autonome
fait sortir la Masse des douanes de son champ d'application
. Elle
s'accompagne en outre d'une normalisation de l'imputation budgétaire des
dépenses du budget consacrées à abonder les moyens de la
Masse
qui, autrefois rattachée aux chapitres des charges sociales
(33-61), seraient traitées en 1998 en tant que subvention de
fonctionnement (36-10).
Le niveau de cette subvention serait de
8 millions de francs. Il faudra, à l'avenir, apprécier son
bien-fondé, en s'interrogeant notamment sur sa contribution à la
poursuite de l'objet social du nouvel établissement public.
Les autres régularisations qui seraient entreprises reposent sur les
mécanismes qui doivent être étudiés en
détail
, ce qui suppose que l'administration complète
l'information transmise à votre rapporteur. Celui-ci pourra alors porter
un jugement complet sur les procédures choisies.
L'Assemblée nationale a adopté, au cours de la discussion du
budget des services financiers, un amendement visant à
réintégrer, à partir de l'exercice budgétaire 1999,
les recettes des comptes 466-223, 466-224 et 466-226 dans le budget
général et à rattacher les crédits correspondants
au budget des services financiers. Cette disposition, qui manifestait une
louable intention, a posé à la commission des finances du
Sénat un certain nombre de problèmes -v. infra- qui ont
justifié que celle-ci adopte un amendement de suppression de
l'article 63 ter introduit par l'Assemblée nationale.
En l'état, on doit, se félicitant des intentions
affichées, continuer à être vigilant sur le
déroulement des processus qui ont été entamés et
souhaiter qu'ils soient complétés par la prise en
considération de comptes importants -le compte 451 en particulier- pour
lesquels aucun plan de réintégration n'a, semble-t-il,
jusqu'à présent été élaboré.
Votre rapporteur souhaite, par ailleurs, rappeler que l'article 110
concerne l'ensemble des administrations d'Etat
. Il s'interroge sur la
portée de cette disposition dans les administrations autres que celles
des services financiers. Il souhaite que le concours de tous, organes
parlementaires, services des ministères concernés et du
ministère de l'économie et des finances en particulier dont c'est
la tâche que de maîtriser les fonds publics, Cour des comptes,
permette de dresser un bilan nécessaire.
CHAPITRE III
DE QUELQUES SERVICES CHARGÉS DU
CONTRÔLE DE LA VIE ÉCONOMIQUE : DGCCRF ET DGI
Le ministère de l'économie et des finances est
souvent considéré comme une citadelle qui abriterait une
administration omnipotente capable de tout contrôler et de tout
décider.
Cette image, née d'une propension à la simplification, est en
tout état de cause moins que jamais justifiée.
On est aujourd'hui plus proche de la vérité en estimant que les
très importantes missions du ministère sont de plus en plus
difficilement exercées par lui.
Il n'entre pas dans le cadre de ce rapport spécial d'aller
au-delà des explications qui font ressortir le contraste entre la
complexification des tâches et les moyens mis en oeuvre.
Mais les mettre en lumière constitue à soi seul un exercice de
clarification nécessaire.
Une partie importante des difficultés rencontrées par le
ministère vient des problèmes posés par la gestion de son
personnel.
On a indiqué plus avant qu'il existait des
écarts importants
entre les emplois budgétaires et les effectifs effectivement
payés
à temps plein. Ces écarts qui peuvent
s'expliquer par le jeu naturel des recrutements qui imposent des
phénomènes de vacances sont toutefois récurrents pour un
certain nombre de services si bien que des situations structurelles de
sous-emploi semblent se produire. Il en va ainsi, en particulier, pour les
chambres régionales des comptes. En tout état de cause,
les
contraintes liées au renouvellement des effectifs ne doivent pas
être occultées d'autant qu'elles se renforceront à l'avenir
lorsque le nombre des départs en retraite s'accroîtra
.
La méthode employée depuis deux ans pour réduire le nombre
des emplois du ministère a consisté, pour l'essentiel, à
pratiquer des abattements uniformes, de l'ordre de 0,3 % en 1998, par
rapport aux emplois budgétaires des grandes directions à
réseaux du ministère.
Cette méthode uniforme peut être jugée un peu aveugle. Elle
ne tient guère compte des évolutions de moyenne période
qui avait vu certains services, en particulier ceux de la DGI, perdre un nombre
significatif d'emplois, tandis que d'autres étaient relativement
épargnés.
Elle ne serait pas fondée sur une analyse fine des gains de
productivité potentiels de chaque service pas plus que sur le rendement
des missions.
Elle semble avoir peu tenu compte des capacités d'adaptation des
services au vu des contraintes de leur démographie propre -nombre
d'emplois, pyramide des âges- de l'extension de leurs missions ou des
engagements de maintien des réseaux sur le territoire.
Le niveau des effectifs des services financiers a baissé de 1,9 %
depuis 1991 (3.340 emplois). Cette évolution moyenne dissimule des
contrastes : les effectifs de la DGI, ceux du Trésor et ceux des
services d'expansion économique à l'étranger ont
décliné relativement plus que la moyenne.
Le maintien des
missions et des implantations territoriales du ministère risque de faire
apparaître peu raisonnable la poursuite des réductions d'effectifs
sur le rythme acquis depuis deux ans (- 1,3 %).
L'exemple de la
Cour des comptes, pour modeste que soit le niveau de ses effectifs, est, de ce
point de vue, particulièrement illustratif.
En outre, le ministère doit continuer à résorber l'emploi
précaire qui concerne encore 1,1 % des effectifs et qui voit des
personnels non titulaires associés à l'exercice de missions
régaliennes dans des conditions peu satisfaisantes au regard des
principes sur lesquels l'exercice de telles missions devrait être
fondé.
On peut ajouter que les conditions dans lesquelles sont modulées les
rémunérations des personnels en fonction de leur localisation sur
le territoire n'apparaissent pas optimales.
La situation des personnels
situés dans les grandes métropoles est difficile d'autant que,
bien souvent, il s'agit de fonctionnaires en début de carrière.
Il reste d'ailleurs à vérifier que les déploiements
d'efffectifs sur le territoire sont entièrement adaptés aux
missions des services.
On l'a dit, le budget des services financiers est essentiellement un budget
d'effectifs. C'est pourquoi votre rapporteur, conscient des difficultés,
entend se livrer à une étude approfondie de la gestion des
personnels du ministère dès l'an prochain.
I. LA DIRECTION GÉNÉRALE DE LA CONCURRENCE, DE LA CONSOMMATION ET DE LA RÉPRESSION DES FRAUDES (LA DGCCRF)
Les missions de la DGCCRF sont considérables. Mais ses services, disposant de moyens limités sont conduits à exercer des choix de priorité au sein de cette compétence très vaste.
A. DES MISSIONS VARIÉES AU SERVICE DE L'ORDRE PUBLIC ÉCONOMIQUE
Les missions de la DGCCRF sont à l'image de sa raison
sociale, nombreuses et hétérogènes mais elles ont
cependant une unité qu'on peut présenter ainsi :
la
DGCCRF est le service du ministère de l'économie et des finances
destiné à veiller au respect des règles d'ordre public
économique imposées aux marchés
. Ces règles
sont essentiellement relatives à la concurrence et à la
loyauté commerciale entre entreprises et aux relations entre entreprises
et consommateurs.
Dans le domaine de la concurrence
, la DGCCRF a pour mission
d'informer les professionnels des règles existantes et de proposer au
ministre de l'économie les mesures susceptibles d'améliorer les
conditions de la concurrence dans l'économie française.
Dans le cadre des articles 7, 8 et 10 de l'ordonnance n° 86-1243
du 1er décembre 1986
relative à la liberté des
prix et de la concurrence, elle cherche et analyse toutes les pratiques des
producteurs comme des revendeurs, susceptibles de mettre en échec le jeu
d'une libre concurrence. Ces entraves anticoncurrentielles multiples, qui
tendent à empêcher, restreindre ou fausser le jeu de la
concurrence, peuvent émaner aussi bien d'actions concertées entre
professionnels d'un secteur d'activité que de clauses contractuelles qui
limitent la liberté commerciale des revendeurs (prix minimum
imposé) et de leurs suites logiques (refus de vente, conditions
discriminatoires).
La DGCCRF engage les procédures de saisine du Conseil de la concurrence
et participe aux différentes phases de la procédure d'instruction
et de décision du Conseil. Elle assure l'exécution de ses
décisions. Elle participe aussi aux différentes phases de la
procédure devant la Cour d'appel de Paris, et devant la Cour de
cassation.
Dans le cadre du titre IV de l'ordonnance du 1er décembre
précitée,
elle assure le respect des
dispositions
relatives à la transparence
(règles de facturation,
information entre professionnels sur les conditions de vente,
coopération commerciale) et
aux pratiques restrictives
(revente
à perte, prix imposés). Elle concourt le cas
échéant à l'établissement de la preuve par le juge
civil à l'occasion des litiges relatifs à des refus de vente, des
pratiques discriminatoires ou des achats liés, en intervenant à
l'instance ou en introduisant elle-même une instance comme l'y autorise
l'article 36 de l'ordonnance.
Dans le domaine du contrôle de la concentration économique,
la DGCCRF met en oeuvre les procédures prévues au
titre V de l'ordonnance du 1er décembre ;
elle
présente au ministre des propositions de saisine du Conseil de la
concurrence, elle prépare les décisions du ministre prises
après avis du Conseil de la concurrence et en assure l'exécution.
En outre, elle examine toutes les opérations de concentration qui lui
sont notifiées et prépare les décisions.
Elle intervient dans les procédures de mise en oeuvre des textes
européens relatifs au contrôle des concentrations et à la
répression des ententes et abus de position dominante,
en
particulier dans l'application nationale des articles 85 et 86 du
traité CEE pour laquelle elle a désormais directement
compétence.
Dans le domaine de la surveillance du marché
, la DGCCRF
suit de façon régulière l'évolution des
prix
des produits alimentaires sensibles (fruits et légumes, produits
laitiers et carnés, poissons frais), des prestations de service
(réparation automobile, pressing, cafés, hôtels,
restaurants) et des carburants et fioul domestique.
Elle contrôle l'application des mesures législatives ou
réglementaires.
La DGCCRF participe également beaucoup à l'action
spécifique relative à l'achat public.
La direction générale intervient dans le domaine de
l'
assistance économique aux collectivités publiques
en
contribuant à l'amélioration des conditions de passation des
marchés
et de négociation des contrats, ainsi qu'en
donnant son avis sur les prix des services publics locaux.
Sur quelques organismes intervenant dans le domaine des marchés
publics.
La commission centrale des marchés (CCM)
exerce différentes
missions en direction des acheteurs publics, des administrations de l'Etat, des
collectivités locales et de leurs établissements publics par
l'intermédiaire de son secrétariat général :
·
elle élabore la réglementation
spécifique des marchés publics
(code des marchés,
cahiers des clauses administratives et techniques générales) et
la para-réglementation y afférente (recueils de formulaires,
documents types), dans le but d'aider les acheteurs publics à
réaliser leurs achats dans le meilleur rapport qualité-prix tout
en ménageant les deniers publics ;
·
elle aide les acheteurs à déterminer les
meilleurs prix dans les
marchés négociés
en
effectuant des
enquêtes de coût de revient
et en
perfectionnant la doctrine desdites enquêtes sur un plan
interministériel ;
·
elle exerce la
tutelle des groupements de
commandes
et des groupements d'achats, en particulier de l'UGAP ;
·
elle exploite et publie les informations relatives au
recensement économique des marchés publics, établi
à partir des données recueillies par les comptables du
Trésor et met en place un système d'information économique
corrélant ces données avec les données
générales macro-économiques et sectorielles ;
·
elle participe à la définition et
à la mise en oeuvre des programmes d'ouverture des marchés sur
les plans techniques tels que la normalisation informatique et
télématique (programme EPHOS et EUROMETHODE), et de pratique des
échanges de données informatisées (EDI).
Depuis 1990, un service d'"audit" est à la disposition des acheteurs
publics de l'Etat ou des collectivités territoriales pour les aider
à analyser le fonctionnement et l'organisation de leurs services achats,
et leur proposer des adaptations dans le cadre d'un diagnostic
personnalisé.
Le secrétariat général cordonne en outre
l'activité :
- des
commissions spécialisées des marchés
,
au nombre de cinq, qui examinent les projets de marchés des
administrations de l'Etat et de leurs établissements publics à
caractère non industriel et commercial, dépassant un certain
montant. Les commissions spécialisées des marchés veillent
notamment à l'application des réglementations ;
- des
groupes permanents d'études de marchés
, qui
élaborent des documents techniques, adaptés à chaque
produit ou famille de produits, permettant aux acheteurs de bien exprimer leurs
besoins.
En outre, le secrétariat général participe aux travaux
des commissions des marchés d'entreprises publiques : RATP,
Aéroports de Paris, CEA, TDF, INA, EDF, GDF, France
Télécom, Charbonnages de France, Compagnie nationale du
Rhône, IFREMER...
Fonctionnent en outre auprès de la commission centrale des
marchés :
- la
mission interministérielle d'enquête sur les
marchés
, chargée d'enquêter sur les conditions de
régularité et d'impartialité dans lesquels sont
préparés, passés ou exécutés les
marchés de l'Etat, des établissements publics nationaux, autres
que ceux ayant le caractère industriel et commercial, des
collectivités territoriales et de leurs établissements publics et
des sociétés d'économie mixte locale ;
- le
comité consultatif national de règlement amiable
des litiges
survenant en cours d'exécution des marchés de
l'Etat et de ses établissements publics qui statue en
équité.
La DGCCRF est chargée de surveiller le respect des règles de
passation des marchés publics. Ses agents participent à cet effet
au fonctionnement des commissions d'appels d'offres.
La participation de la DGCCRF aux commissions d'appels d'offres, reconnue de
longue date par le code des marchés publics, a vu son champ
élargi par la loi du 29 janvier 1993 sur la prévention de la
corruption, et celle du 8 février 1995 relative aux marchés et
délégations de service public. Elles prévoient la
présence du représentant de la DGCCRF aux commissions d'appels
d'offres en matière de délégations de services publics, de
contrats passés par les sociétés d'économie mixte
et les sociétés d'HLM, ainsi que pour les avenants
entraînant une augmentation du contrat supérieure à 5 %. La
possibilité ouverte désormais aux représentants de la
DGCCRF de faire valoir leurs observations par écrit dans le
procès-verbal de ces commissions renforce de manière
substantielle la portée des avis formulés par écrit en
matière de respect des règles de transparence et de concurrence.
Les missions exercées dans le cadre de la
répression
des fraudes
visent à garantir la qualité des produits, leur
loyauté ainsi que la sécurité des consommateurs. Elles
participent à la
mission plus générale de protection
des consommateurs.
B. DES MOYENS INSUFFISANTS
Selon plusieurs indicateurs, notre pays connaîtrait un
taux d'encadrement des pratiques concurrentielles inférieur à de
nombreux partenaires, parmi lesquels l'Allemagne. En tout état de cause,
une tension apparaît entre les objectifs de la DGCCRF et ses moyens et
des choix difficiles président à la répartition de ceux-ci
entre les missions poursuivies.
Effectifs en 1998
: 3.705 emplois
Implantations
:
- 22 directions régionales ;
- 101 directions départementales ;
- 2 centres de formation professionnelle (Paris et Montpellier).
Organisation :
- 2 directions nationales d'enquête (DNE) spécialisées
(répression des fraudes ; concurrence) ;
- 7 brigades interrégionales d'enquêtes de concurrence ;
- des réseaux spécialisés dans divers domaines :
contrôle des vins, contrôle des fruits et légumes,
contrôle sur autoroutes, relations transfrontalières, etc... ;
- un réseau de huit laboratoires : Massy, Bordeaux, Marseille,
Montpellier, Rennes, Strasbourg, Lille, Saint-Denis de la Réunion.
a) Une organisation administrative en évolution
Le
déploiement territorial
des services
déconcentrés de la DGCCRF retient des solutions classiques avec
une trentaine d'agents en moyenne par direction départementale.
Les implantations locales favorisent la présence des services
près des lieux de distributions, ce qui a pour objectif de limiter les
temps de transport au profit des temps de contrôle.
Toutefois, ce mode d'organisation n'est pas entièrement adapté
aux missions de la DGCCRF qui sont de plus en plus centrées sur des
contrôles portant sur des faits non rattachables par principe à
une logique d'action territorialisée.
C'est pourquoi l'effort engagé pour améliorer le fonctionnement
en réseau des services et pour promouvoir des actions
interrégionales ou interdépartementales se justifie.
De quelques problèmes posés par les caractéristiques du personnel
Les
agents
de la DGCCRF appartiennent pour la
moitié à la catégorie A de la fonction publique. Une
certaine indifférenciation des rôles entre eux et les agents de
catégorie B semble prévaloir dans les faits. En outre, la
pyramide des âges est très engorgée et les départs
en retraite peu nombreux. Dans ces conditions, la suppression de 10 agents
dans le cadre du budget pour 1998 après celle de 31 agents
intervenus en 1997 est de nature à poser de réels
problèmes de mobilité et de motivation.
La gestion du personnel a été marquée ces dernières
années par l'objectif de
renforcer les effectifs de terrain
et
s'est traduite par exemple par l'augmentation des effectifs employés
dans les laboratoires qui sont passés de 280 à 350 en quelques
années.
En outre, la conception de l'activité de la DGCCRF a
évolué. Elle privilégie les "enquêtes
ciblées" plutôt que les contrôles permanents et
systématiques.
Enfin, la DGCCRF a mis à l'étude la faisabilité d'une
comptabilité analytique. Cette initiative doit être saluée
car elle devrait permettre d'optimiser l'affectation des moyens.
b) Le poids des activités de contrôle technique
Les différentes missions de surveillance des relations économiques privées et publiques exercées par la DGCCRF se ventilent comme suit :
(en % du temps agent consacré à ces missions durant l'année 1996)
A. Missions de surveillance
des
pratiques affectant la
bonne gestion des fonds publics
|
|
B. Missions de surveillance
des
relations
économiques privées
Sous-total 1 + 2 |
1,70 %
|
C. Autres actions en
matière de concurrence et
d'observation des prix dans le domaine public ou privé
|
7,67 %
|
TOTAL |
64,43 % |
Le reste des moyens n'est pas directement rattachable à
l'une ou l'autre des missions de la DGCCRF.
Deux types d'activités émergent : les contrôles techniques
et les contrôles économiques.
L'activité de contrôle économique
occuperait
environ le tiers des agents.
L'administration dispose de larges marges de manoeuvre pour définir son
action.
Les axes qu'elle privilégie actuellement sont moins qu'avant la
surveillance des ententes ou des concentrations et beaucoup plus celle des abus
de position dominante. Il est à noter que ce dernier champ
d'investigation est a priori peu défini. La surveillance des pratiques
commerciales entre entreprises apparaît considérablement
sous-dimensionnée alors qu'elle recèle des enjeux importants au
regard des missions de la DGCCRF mais aussi des missions exercées par
d'autres services du ministère et, en particulier, par les services
fiscaux.
L'activité de contrôle technique
mobilise le reste des
agents. Elle est donc très consommatrice de moyens.
Elle consiste en particulier en une série de vérifications
ponctuelles ou systématiques assorties, en certains cas, d'examens
réalisés en laboratoires et qui visent notamment à
s'assurer de la qualité des produits. La part des moyens
consacrée à cette mission n'est d'ailleurs pas entièrement
évaluable à partir des indicateurs mentionnés plus haut.
Une proportion importante des moyens de fonctionnement de la DGCCRF autres que
les crédits de personnel lui est allouée.
Une optimisation de
l'action de l'Etat en la matière doit pouvoir être atteinte
étant donnée la juxtaposition des services techniques concourant
dans différents ministères à cette fonction de
contrôle.
c) La surveillance des marchés publics : un autre "rocher de Sisyphe".
En ce qui concerne la
surveillance des marchés
publics,
l'objectif de participer au tiers des réunions des
commissions d'appel d'offres n'est pas atteint : le taux de participation est
d'environ 25 %. Cette situation s'explique en bonne partie par la
croissance de l'activité de ces organismes avec d'ailleurs une part
importante de réunions infructueuses.
On ne peut que réitérer le voeu exprimé l'an dernier
qu'afin d'optimiser l'intervention des représentants de la DGCCRF, soit
mis en oeuvre un dispositif de sélection des marchés
dès le stade de leur publication
et de centrer l'action sur les
secteurs ou les catégories d'entreprises justifiant une
particulière vigilance en matière concurrentielle.
La simplification et la réforme du code des marchés publics sur
lesquelles travaille la direction au niveau national, est assurément une
priorité.
Les services de la DGCCRF sont, de plus, confrontés à une
situation déplaisante au terme de laquelle actuellement 85 % des
marchés avec appel d'offres seraient déclarés
infructueux
. Il va de soi que dans ces conditions, sauf à ce que les
causes de ce phénomène soient recherchées, une
évaporation certaine des efforts se réalise.
Un système de marchés négociés encadrés
s'appliquant à des tranches de marché plus importantes
qu'actuellement est certainement un des axes les plus prometteurs d'une
réforme.
Il faudra pourtant que s'y ajoutent des précautions permettant à
l'administration de conserver les moyens d'un contrôle sélectif
et, en particulier, résoudre la question de l'engorgement des
commissions qui seraient appelées à examiner les comptes rendus
de marchés négociés.
d) Une sollicitation de plus en plus forte du fait des règlements communautaires
L'activité de la Commission européenne dans le
domaine de la concurrence ne se relâche pas.
Des dossiers très importants mobilisent donc les services, qu'il
s'agisse, comme dans un passé récent, du projet de
révision du règlement sur les concentrations, des perspectives
d'ouverture à la concurrence de certains monopoles, ou encore des
questions relatives aux aides publiques.
Les enjeux qui s'attachent à ces sujets sont tels qu'il faut appeler
les services à toute la vigilance et à toutes les diligences
nécessaires. Une meilleure coordination avec les administrations
techniques compétentes s'impose.
e) Une activité de surveillance du respect des règles de la concurrence sous tension
La surveillance des marchés publics et les
activités techniques étant très consommatrices de moyens,
il reste à veiller au respect des règles organisant la
concurrence.
Outre que les moyens disponibles à cet effet sont trop réduits,
cette mission est malaisée à remplir :
·
les pratiques anticoncurrentielles se sophistiquent et
la législation réagit avec retard ;
·
la jurisprudence des tribunaux est assez
clémente. Un extrait du rapport d'activité pour 1995 de la DGCCRF
laisse de ce point de vue rêveur :
"La revente à perte a
fait l'objet de contrôles renforcés :
3.106 vérifications contre 1.759 en 1994. Cependant, compte tenu
des peines habituellement retenues en matière de revente à perte,
les Parquets ont procédé à de nombreux classements,
anticipant en cela la loi d'amnistie qui prévoyait le classement de
certaines catégories de délits commis avant le 18 mai 1995".
De deux choses l'une : soit il est extrêmement fâcheux
d'orienter les services vers des contrôles de faits amnistiés par
avance ; soit il convient de mieux sensibiliser les magistrats aux
conséquences des faits qu'ils sont appelés à juger.
En tout état de cause, la pratique du classement sans suite par les
Parquets mérite d'être remise en cause.
·
L'administration ne dispose le plus souvent pas de
l'action en cessation à l'encontre de ce qui se produit dans les
affaires de concentration ou de discrimination.
L'exercice du contrôle par les services de la DGCCRF subit les
conséquences de cet ensemble de difficultés :
·
La lutte contre les ententes et abus de position
dominante ne se traduit pas par un accroissement de l'activité des
services : le nombre des indices de pratiques anticoncurrentielles
relevés stagne et le nombre d'enquêtes achevées en 1996
n'est plus que de 185 contre 200 en 1995 ;
·
Le Conseil de la concurrence n'a été saisi
pour avis à l'occasion d'opérations de concentrations qu'à
cinq reprises.
II. LA DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS (DGI)
La DGI est soumise dans chacune de ses missions à
de fortes pressions.
Les orientations nationales fixées en mars 1996 traduisent les
priorités de la DGI :
"maintenir les résultats acquis en particulier en matière
d'accélération des travaux d'assiette ;
mieux satisfaire les besoins du public en prévenant les erreurs et
en améliorant l'accessibilité des services ;
lutter contre la défaillance fiscale en effaçant les
écarts entre la réalité et les fichiers ;
lutter contre les nouveaux risques de fraudes".
Selon la présentation qui en est faite dans le document
présentant le budget des services financiers, la direction
générale des impôts exerce quatre missions principales :
l'assiette de la quasi totalité des impôts perçus
pour le compte de l'Etat et des collectivités territoriales et des taxes
collectées au profit de divers organismes ;
le contrôle de l'impôt ;
le recouvrement de certains impôts ;
la conduite des activités foncières et domaniales avec, en
particulier, les activités cadastrales -évaluations
foncières et mise à jour du cadastre-, les activités de
publicité foncière et les activités domaniales
-administration du patrimoine mobilier et immobilier de l'Etat,
évaluation de certains biens immobiliers...-.
A. L'AMÉLIORATION DES TRAVAUX D'ASSIETTE
Selon le projet de budget pour 1998, les principaux
indicateurs de l'activité d'assiette de la DGI prendraient les valeurs
suivantes :
Nombre
Montant
Rôles d'impôt sur le revenu homologués 16.400.000
articles 311.500 millions de F
au cours de l'année
Rôles d'impôts directs locaux homologués 63.200.000
articles 342.170 millions de F
au cours de l'année
Evaluations fixées par les services du 2.500.000
évaluations
cadastre (propriétés bâties et non
bâties)
Contentieux : nombre de réclamations 4.000.000
gracieuses
reçues
Nombre de redevables de la TVA (1995) 3.064.940
Nombre de redevables BIC-IS (1995) 2.333.296
Nombre de redevables BNC (1995) 553.349
Nombre de redevables BA (1995) 766.472
Une très légère diminution du plan de charge serait
à observer par rapport aux données indiquées l'an dernier.
La première priorité
retenue en la matière est
toujours d'accélérer les travaux afin de transmettre plus
tôt les avis d'imposition aux contribuables.
Cet effort répond évidemment à la préoccupation de
disposer plus rapidement dans l'année des recettes fiscales ce qui est
évidemment de nature à améliorer les conditions de gestion
de la trésorerie de l'Etat.
Ce souci général trouve une application particulière en
matière d'impôts locaux. En ce qui les concerne, l'Etat verse
dès le premier mois de l'année une série de
douzièmes provisionnels alors que le produit des rôles n'est
recouvré qu'à l'automne.
L'accélération des travaux d'assiette ne doit cependant pas
nuire à leur qualité.
De ce point de vue, il faut remarquer que si la part des déclarations
traitées avant le 15 septembre a augmenté pour l'impôt
sur le revenu et pour la taxe d'habitation notamment -pour cette
dernière, la part des avis d'imposition compris dans le premier
rôle payable au 15 novembre est passée de 64,2 à
71,1 % du total entre 1992 et 1996-, le nombre des réclamations qui
était resté stable, s'est beaucoup accru en 1996 (+ 8 %)
Leur répartition est "grosso modo" la suivante : 35 %
concernent la taxe d'habitation, 30 % l'impôt sur le revenu, soit
une hausse sensible de 4 points, 18 % la taxe professionnelle et
11 % les taxes foncières.
L'accroissement du nombre des réclamations n'est pas un bon
résultat : leur traitement est consommateur de moyens et les
anomalies relevées entraînent un ensemble de
mécontentements profondément contraires à l'acceptation
collective de l'impôt. Pour y remédier, les principaux moyens mis
en oeuvre ont consisté à rapatrier dans les centres des
impôts les charges de saisie dont étaient jusqu'alors
chargés les centres informatiques afin d'assurer un meilleur
repérage des anomalies, à développer des applications
informatiques pour filtrer les déclarations et à mieux coordonner
dans le temps le traitement de l'impôt sur le revenu et de la taxe
d'habitation.
Ces mesures exercent une pression importante sur les services des centres
des impôts dont les tâches de pure exécution sont
accrues.
Elles ont un temps semblé avoir donné des résultats
positifs en apportant une amélioration de la qualité des travaux
qui s'était traduite en particulier par une réduction importante
des réclamations contentieuses en matière d'impôts locaux
(2.130.000 réclamations contentieuses portaient sur la taxe
d'habitation et les taxes foncières en 1991, 1.528.000 en 1995). Mais
l'année 1996 enregistre de ce point de vue une dégradation des
performances, les réclamations augmentant de 8 % pour l'ensemble
des impositions locales et, même, de 11 % en ce qui concerne la taxe
professionnelle. Les problèmes les plus aigus semblent provenir du
plafonnement de la taxe professionnelle par rapport à la valeur
ajoutée.
De façon générale, la complexification
de la législation fiscale, associée à la
dégradation de la situation économique et sociale des
contribuables, provoquent d'importantes difficultés d'administration.
La résolution de ces difficultés s'impose, mais leur
prévention serait préférable
. Elle permettrait
d'éviter qu'on renonce à d'autres tâches importantes de
gestion de l'impôt comme le contrôle de la réalité
des bases imposables et de favoriser l'effort entrepris pour améliorer
l'insertion des services dans leur milieu et les relations nouées avec
les contribuables.
B. UN BESOIN D'OPTIMISATION DU CONTRÔLE FISCAL
1. L'accroissement du produit du contrôle fiscal
La fraude atteint des montants importants. La DGI est en
charge du contrôle fiscal. En ce domaine, le montant des droits nets
rappelés a beaucoup progressé depuis 1992 -+ 49,4 %- et
s'est élevé en 1996 à 39,9 milliards de francs pour
le contrôle fiscal externe. En matière de contrôle sur
pièces, les résultats ont eux-mêmes été
favorables, le produit des contrôles s'accroissant de 61,5 %,
passant de 16,9 à 27,3 milliards de francs.
Les résultats du contrôle fiscal sur longue période sont
récapitulés dans les tableaux qui suivent.
Evolution des résultats du contrôle fiscal externe de 1985
à 1996
(en millions de francs)
1985 |
1986 |
1987 |
1988 |
1989 |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
|
VC |
41.169 |
46.147 |
49.508 |
49.741 |
42.858 |
40.234 |
37.649 |
38.858 |
39.413 |
41.488 |
43.874 |
46.101 |
ESFP |
6.504 |
5.782 |
3.966 |
3.250 |
3.066 |
3.406 |
3.355 |
3.501 |
3.623 |
3.968 |
4.429 |
4.666 |
Total |
47.673 |
51.929 |
53.474 |
52.991 |
45.924 |
43.640 |
41.004 |
42.359 |
43.036 |
45.456 |
48.303 |
50.767 |
VC : Vérification de comptabilité
ESFP : Examen contradictoire de l'ensemble de la situation fiscale personnelle.
VASFE : Avant l'entrée en vigueur de la loi n° 87-508 du
8 juillet 1987, vérification approfondie de la situation fiscale
d'ensemble.
Droits nets rappelés
(en millions de francs)
1985 |
1986 |
1987 |
1988 |
1989 |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
|
Droits nets |
16.066 |
18.668 |
18.657 |
19.389 |
19.720 |
19.011 |
22.503 |
26.736 |
29.581 |
34.788 |
36.100 |
39.928 |
Droits nets : Les droits nets s'entendent des droits calculés après imputation des réductions de déficits, imputations de rappels d'impôt sur les sociétés sur un avoir fiscal non remboursable, les imputations de rappels d'impôts sur les sociétés sur les demandes de restitution de l'IS payé par les filiales françaises dans le cadre du bénéfice mondial ou consolidé, les réductions dues aux crédit de TVA.
Évolution des résultats du contrôle sur pièces de 1985 à 1996
(droits nets en millions de francs)
1985 |
1986 |
1987 |
1988 |
1989 |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
|
IS |
924 |
1.255 |
1.336 |
1.673 |
1.533 |
1.804 |
1.961 |
1.847 |
1.975 |
2.087 |
2.687 |
3.130 |
IR |
3.647 |
4.486 |
4.996 |
5.569 |
4.311 |
5.806 |
5.901 |
6.353 |
7.340 |
8.196 |
7.879 |
8.256 |
TCA (1) |
1.003 |
2.084 |
2.990 |
3.315 |
3.326 |
4.305 |
5.014 |
5.317 |
5.340 |
5.687 |
5.522 |
12.089 |
DE |
2.697 |
3.298 |
3.451 |
3.430 |
2.578 |
2.882 |
2.905 |
3.105 |
3.094 |
3.312 |
3.165 |
3.477 |
ID |
17 |
20 |
32 |
47 |
26 |
37 |
42 |
55 |
81 |
104 |
83 |
66 |
DGF/ISF |
150 |
214 |
149 |
79 |
9 |
25 |
122 |
192 |
228 |
241 |
239 |
288 |
Total |
8.438 |
11.357 |
12.954 |
14.113 |
11.783 |
14.859 |
15.945 |
16.869 |
18.058 |
19.627 |
19.575 |
27.306 |
IS : Impôt sur les sociétés
RI : Impôt sur le revenu
TCA (1) : Taxes sur le chiffre d'affaires (les résultats de 1996
comprennent le montant des rejets des demandes de remboursements de TVA non
inclus ans les résultats des années antérieures).
DE : Droits d'enregistrement
ID : Impôts divers (contrôle sur pièces de la TVA
immobilière et prélèvement sur les profits immobiliers)
IGF : Impôt sur les grandes fortunes
ISF : Impôt de solidarité sur la fortune
2. La fraude fiscale est un phénomène encore mal connu
Est-ce à dire que les résultats obtenus sont
satisfaisants ?
La réponse à cette question suppose de produire des estimations
de la fraude, exercice périlleux puisqu'en la matière, seule la
fraude constatée est réellement connue.
Les services indiquent d'ailleurs qu'ils ne disposent pas des moyens
d'évaluer la fraude.
Deux observations liminaires s'imposent :
Le montant des droits nets rappelés diffère du montant
des droits réellement recouvrés
: le taux de recouvrement des
droits rappelés est sensiblement inférieur au taux de
recouvrement des impositions ordinaires alors que les procédures
diligentées s'étagent sur plusieurs années.
Si les résultats des contrôles fiscaux ne sont pas
mécaniquement fonction du nombre des agents de la DGI, il est probable
qu'ils en dépendent cependant beaucoup
. La baisse des moyens de la
direction générale risque de s'accompagner d'une
dégradation des performances réalisées en ce domaine comme
d'ailleurs en matière de recouvrement plus généralement.
Le bilan des mesures de réduction d'emplois budgétaires devrait
donc être dressé avec le plus grand sérieux afin
d'établir le solde des dépenses évitées et des
recettes perdues.
La lutte contre la fraude fiscale doit être une priorité
constante. La fraude remet en cause les fondements mêmes de notre
système de prélèvements, entraîne des distorsions
économiques et, à niveau de dépenses publiques
donné, est génératrice de déficits.
L'évaluation du montant de la fraude est, a-t-on indiqué, un
exercice difficile.
Le rapport de M. Guy Bêche réalisé par l'Assemblée
nationale en juin 1989 citait une étude de la DGI qui estimait la
fraude fiscale à 106 milliards de francs en 1987.
Résumé de quelques conclusions du
rapport
de M. Guy Bêche
Le rapport détaillait ainsi les types de fraudes :
- 34,4 milliards pour l'impôt sur le revenu,
- 36,1 milliards pour l'impôt sur les sociétés,
- 26,7 milliards pour les taxes sur les chiffres d'affaires,
- 8,6 milliards pour les autres impôts.
Il mettait en évidence les moyens offerts à l'administration
pour lutter contre la fraude et insistait sur les atouts d'un système
s'appuyant sur de nombreuses déclarations par les tiers, un champ
élargi du droit de communication reconnu à l'Etat (pas de secret
bancaire, un particulier) et sur deux types de contrôle : le
contrôle externe et le contrôle sur pièces.
En même temps, il rappelait que les mesures prises après le
rapport Aicardi pour encadrer le contrôle fiscal avaient beaucoup
limité les prérogatives de l'administration.
L'élément central de la réflexion consistait à
distinguer la fraude proprement dite des erreurs et omissions commises par
les contribuables
afin de mieux combattre la première en
dédramatisant l'exercice du contrôle de ces dernières.
L'action sur les moyens
était jugée nécessaire
mais insuffisante.
Pour dédramatiser l'exercice du contrôle
, il était
jugé indispensable d'améliorer l'information des contribuables
afin de limiter les erreurs commises par eux, d'orienter le contrôle sur
pièces dans une direction plus pédagogique que répressive,
de développer l'action des organismes agréés,
d'alléger les obligations comptables des PME et de simplifier les textes.
Il était proposé de généraliser la
procédure de vérification-diagnostic, contrôle en deux
temps dont la deuxième étape ne s'ouvre que si des anomalies
graves sont découvertes, d'étudier une scission du contrôle
fiscal entre une phase d'enquête administrative et une phase judiciaire
et d'aménager les procédures de recouvrement de sorte que
celles-ci prennent mieux en considération les contraintes
économiques des contribuables.
Pour optimiser la lutte contre la fraude
, il était
proposé :
·
de détecter plus efficacement la fraude en
repérant les facteurs micro-économiques qui la suscitent ;
·
d'ouvrir plus largement les prérogatives
inquisitoriales de l'administration ;
·
d'améliorer les moyens techniques à la
disposition de l'administration et son accès aux données
informatiques gérées par les contribuables ;
·
d'accroître le taux de recouvrement des
redressements en améliorant les rapports entre services de
contrôle et de recouvrement ;
·
de limiter l'opposabilité à
l'administration des vices de forme ;
·
de maintenir les obligations déclaratives des
mouvements de capitaux compte tenu des problèmes d'harmonisation
européenne en matière de droit de communication des
différentes administrations fiscales.
Le syndicat national des impôts avançait pour 1992 une estimation
de 195 milliards de francs.
Le Conseil des impôts dans son onzième rapport consacré
à l'impôt sur le revenu procédait par comparaison entre les
revenus déclarés et les revenus des ménages d'après
les comptes nationaux. Il constatait que les revenus bruts catégoriels
déclarés (2.818 milliards de francs) étaient
inférieurs de près de 770 milliards de francs aux revenus
des ménages. Rappelant que cet écart recouvrait pour une large
part des différences de définition, il estimait cependant que
celles-ci n'expliquaient pas l'ensemble des écarts.
Il en allait ainsi pour les revenus déclarés par les
entrepreneurs individuels (le revenu dissimulé représenterait
37 % du revenu déclaré, soit de l'ordre de
100 milliards de francs), les revenus des capitaux mobiliers (la
dissimulation était estimée à 50 milliards de francs)
ou les pensions et rentes.
Ces chiffres un peu anciens indiquent en tout cas que la fraude
constatée à l'occasion de l'exercice de la mission de
contrôle fiscal continue à ne représenter qu'une fraction
de la fraude réelle.
3. Le développement d'un contexte favorable à la fraude fiscale
L'ampleur prise depuis les travaux évoqués plus haut par l'ouverture et l'internationalisation de l'économie française pourrait avoir creusé cet écart. En toute hypothèse, elle exerce une pression très forte sur les conditions d'exercice du contrôle fiscal. Cela résulte des questions que posent les évolutions de produit de la TVA intracommunautaire ainsi que le développement des flux financiers internationaux.
a) La TVA intracommunautaire
Les problèmes posés par la mise en oeuvre du
régime transitoire de TVA intra-communautaire en sont une
première illustration.
La loi du 17 juillet 1992 a transposé en droit interne la
sixième directive européenne du 16 décembre 1991 qui
instituait un régime provisoire de recouvrements de la TVA due sur les
échanges intra-communautaires.
Autrefois perçue par la douane à l'occasion du passage
transfrontalier, la TVA intra-communautaire est désormais perçue
par la DGI. Les produits sont admis en suspension de taxe puisque les
contrôles aux frontières ont été supprimés.
Les entreprises acheteuses ou vendeuses produisent une déclaration
périodique et les redevables acquittent la TVA intra-communautaire dans
les mêmes conditions que la taxe interne.
Le recouvrement de la TVA intra-communautaire par la DGI n'a pas eu pour effet
de retirer à la douane la totalité de ses compétences en
matière de TVA.
La douane conserve ses compétences dans le domaine de la TVA sur les
importations extra-communautaires.
De plus, par une décision en date du 17 février 1993 et
curieusement présentée comme un "protocole" entre la DGI et la
DGDDI, il a été prévu que la douane conserverait une
mission d'assistance au recouvrement de la TVA intra-communautaire et il a en
outre été créé, en coopération avec les deux
directions, un "Service de surveillance des échanges
intra-communautaires" dont une des cellules, l'"Observatoire",
est
chargée d'identifier les risques de fraude liés au grand
marché intérieur.
La substitution à un régime de contrôle aux
frontières d'un régime de contrôle presque totalement
renouvelé a nourri des doutes récurrents sur l'équivalence
d'efficacité des deux systèmes.
Conformément à l'article 93 de la loi de finances pour 1996,
le Gouvernement avait remis au Parlement en juin de cette dernière
année un rapport sur l'évolution de la taxe sur la valeur
ajoutée depuis la mise en place du marché unique.
Ce rapport comportait les conclusions suivantes :
"la mobilisation
de
l'administration a permis d'effectuer dans de bonnes conditions le passage au
régime instauré depuis 1993. Face à l'apparition de
mécanismes de fraude potentiels plus diversifiés, un effort
important a été consacré pour réaliser des
contrôles ciblés et dissuasifs qui ont permis de préserver
les ressources collectées par l'Etat. L'utilisation de nouveaux outils
comme l'exercice du droit d'enquête ou l'étude des données
de recoupement communautaires a été efficace".
Il ajoutait :
"enfin, les actions qui seront menées à l'avenir
constituent un enjeu important...Pour intensifier la coopération entre
la douane et la DGI un plan d'action commun est mis en place : il devra
permettre de mieux exploiter les informations dont les administrations
financières disposent déjà. Il facilitera également
les opérations de détection et de contrôle au moment
où, après les premières années de mise en place du
dispositif, les vérificateurs pourront réaliser des
investigations sur plusieurs années concernées par la TVA
intra-communautaire."
Le rapporteur spécial du budget des services financiers avait, l'an
dernier, noté qu'un contraste existait donc entre un certain satisfecit
décerné au passé et l'appel pour l'avenir à la
mobilisation des efforts.
Un deuxième rapport a d'ailleurs été commandé sur
ce sujet par le nouveau ministre de l'économie et des finances. On doit
regretter que ce rapport n'ait pas été transmis au Parlement
.
Le rapport consacré l'an dernier au budget des services financiers
contenait un certain nombre d'exemples de fraudes favorisées par le
système en vigueur.
Il était alors observé que les contrôles effectués
en 1994 qui avaient pour la première fois porté sur une
année complète d'application du nouveau dispositif de TVA
intra-communautaire avaient donné lieu à des rappels d'un montant
de 234 millions de francs.
Ce montant ne représentait qu'une faible part des droits nets
rappelés au titre de la TVA en contrôle fiscal externe
(10,4 milliards de francs en 1994), ce qui laissait penser que des
progrès dans le contrôle exercé étaient encore
nécessaires.
Une actualisation de ces chiffres permettrait de prendre
une exacte mesure des progrès réalisés depuis
.
En tout état de cause, la mobilisation des services fiscaux semble
s'intensifier dans ce domaine, signe d'un vrai besoin. Mais, on le sait, en la
matière,
il est d'abord devenu essentiel que la coopération
entre Etats européens fonctionne correctement.
Or, il n'est pas sûr que ce soit le cas
3(
*
)
.
Ainsi, la création du système informatisé de recoupement
des acquisitions communautaires ne suffit pas à convaincre de
l'efficacité de l'outil.
Celui-ci ne peut être performant que si les fichiers sont partout bien
informés et si leur échange est aisé. Or tel ne semble pas
être le cas. Les procédures normales d'échange trimestriel
des fichiers portent sur des fréquences trop longues. L'absence
d'harmonisation des règles de TVA entre Etats-membres gêne la
comparabilité des données.
Les instruments nationaux de contrôle, le droit d'enquête ou les
contrôles à la circulation effectués par les services
douaniers ne valent eux-mêmes que sous certaines réserves et, en
particulier, au premier chef, la disponibilité des agents pour les
conduire et les suites qui leur sont données.
A cet égard, la procédure du droit d'enquête avait
été utilisée 1627 fois par la DGI en 1995 dans le
domaine des échanges intra-communautaires et a permis de relever dans
environ 976 cas des manquements aux règles de facturation. Le
nombre des propositions de vérification qui en ont résulté
n'est pas connu.
En ce qui concerne l'action administrative interne, il y a également
lieu de souligner la nécessité d'améliorer la
coopération entre la DGI et la douane. Il est plus qu'étonnant
qu'il faille élaborer un plan d'action commun douane-DGI pour que cette
dernière direction ait accès aux informations statistiques et
fiscales de la direction des douanes ainsi qu'aux données de recoupement
fournies par les autres Etats membres.
b) La fraude fiscale internationale
La libération des mouvements internationaux de capitaux
des biens et des personnes a multiplié les occasions d'échapper
aux cadres strictement nationaux.
Les revenus et les facteurs peuvent pour certains se déplacer
instantanément et sans même évoquer le développement
des paradis fiscaux ce seul phénomène est un défi pour
l'efficacité de l'action des administrations fiscales nationales.
La capacité des revenus les plus mobiles à éluder
l'imposition risque est porteuse d'effets nocifs pour les finances publiques
des Etats, mais aussi pour les revenus moins mobiles auprès desquels il
devient tentant de trouver une compensation aux pertes de recettes fiscales
subies sur d'autres ressources.
La coopération fiscale internationale doit donc être
développée.
Ceci suppose que les règles conventionnelles soient appliquées et
qu'à cet effet, l'administration délègue des moyens
suffisants et soit vigilante sur les manquements à la règle de
réciprocité.
Mais, cela suppose également un fort investissement des services pour
proposer les solutions pertinentes aux réalités nouvelles.
Il est par ailleurs souhaitable de mieux utiliser nos dispositifs internes de
lutte contre l'évasion et la fraude fiscales internationales comme
l'avait clairement indiqué le rapport général de la
commission des finances du Sénat sur la loi de finances pour 1997.
C. UNE ÉROSION CONTESTABLE DES MOYENS HUMAINS
Au cours du débat relatif au budget des services
financiers pour 1996, le ministre du budget avait indiqué partager
l'analyse selon laquelle la rentabilité budgétaire du recrutement
à la direction générale des impôts était
avérée.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : en 1997, le coût du
contrôle fiscal était évalué à
3,3 milliards de francs alors que le total des droits simples
rappelés s'était élevé à 59 milliards
de francs.
Dans ces conditions, le choix opéré de réduire le nombre
des emplois budgétaires de la direction générale
apparaît contestable.
Il faut à ce stade rappeler que le taux d'intervention dans les
entreprises à chiffre d'affaires élevé
4(
*
)
- plus de 100 millions de francs pour les
entreprises industrielles et commerciales et plus de 40 millions de francs
pour les prestataires de services - n'est guère élevé
puisqu'il ne dépassait pas 13 % des entreprises concernées
en 1993.
En outre, la question de la pertinence du déploiement territorial des
moyens se pose dans un contexte où la présence
géographique des services n'apparaît pas entièrement
adaptée à l'implantation des fraudes.
Une bonne allocation des moyens est évidemment essentielle en la
matière, puisque 2,4 % des contrôles externes permettent de
rappeler le tiers des droits éludés.
La direction générale des impôts dispose globalement de
74.460 emplois. Ils sont répartis entre des directions à
compétence nationale, régionale ou départementale.
La direction générale des impôts réexamine chaque
année au regard des moyens budgétaires mis à sa
disposition la répartition de ces emplois en fonction de
l'évolution de la charge de travail et du tissu fiscal.
Au niveau départemental, le même examen est effectué par
les directeurs des services fiscaux.
L'appréciation relative du niveau des dotations en emplois des
directions est effectuée à partir d'un dispositif
d'évaluation qui prend en compte les principaux éléments
de charges caractéristiques de l'activité de chaque type de
structure.
Ce système de calcul des situations relatives des effectifs de chaque
direction territoriale de la DGI intègre différents correctifs
comme la mobilité des entreprises, le dynamisme économique ou les
enjeux financiers en termes de recouvrement et de contrôle, permettant de
prendre en compte l'inégale difficulté d'exercice des missions
fiscales.
Situation des direction à compétence
nationale
Directions nationales et spécialisées |
Inspecteurs |
B et C |
Total |
|
A05 |
Ecole Nationale des impôts |
14 |
25 |
39 |
A10 |
Ecole nationale du cadastre de Toulouse |
13 |
32 |
45 |
A15 |
Service de la documentation nationale du cadastre |
8 |
44 |
52 |
A20 |
Direction des vérifications nationales et internationales |
342 |
128 |
470 |
A30 |
Direction nationale d'interventions domaniales |
118 |
252 |
370 |
A35 |
Direction nationale des vérifications de situations fiscales |
146 |
92 |
238 |
A40 |
Direction nationale des enquêtes fiscales |
171 |
205 |
376 |
B11 |
Direction des vérifications de la région Ile-de-France Est |
274 |
100 |
374 |
B12 |
Direction des vérifications de la région Ile-de-France Ouest |
286 |
103 |
389 |
B21 |
Direction des services fonciers de Paris |
54 |
295 |
349 |
B31 |
Direction des services généraux de l'informatique |
204 |
993 |
1.197 |
B51 |
Centre national de formation professionnelle de Nevers |
11 |
54 |
65 |
Total DNS |
1.641 |
2.323 |
3.964 |
Situation des directions à compétence
régionale
Directions régionales |
Inspecteurs |
B et C |
Total |
|
139 |
Provence Alpes Cote d'Azur |
201 |
309 |
510 |
149 |
Basse Normandie |
41 |
33 |
74 |
219 |
Bourgogne |
65 |
126 |
191 |
259 |
Franche Comté |
38 |
29 |
67 |
319 |
Midi Pyrénées |
85 |
70 |
155 |
339 |
Aquitaine |
116 |
249 |
365 |
349 |
Languedoc Roussillon |
79 |
77 |
156 |
359 |
Bretagne |
89 |
73 |
162 |
449 |
Pays de la Loire |
134 |
422 |
556 |
459 |
Centre |
101 |
222 |
323 |
519 |
Champagne Ardenne |
61 |
245 |
306 |
549 |
Lorraine |
81 |
61 |
142 |
599 |
Nord Pas de Calais |
136 |
262 |
398 |
639 |
Auvergne |
55 |
267 |
322 |
679 |
Alsace |
85 |
248 |
333 |
699 |
Rhône Alpes |
245 |
301 |
546 |
759 |
Ile-de-France |
45 |
46 |
91 |
769 |
Haute-Normandie |
72 |
177 |
249 |
809 |
Picardie |
68 |
186 |
254 |
869 |
Poitou Charentes |
84 |
258 |
342 |
879 |
Limousin |
24 |
25 |
49 |
Total DR |
1.905 |
3.686 |
5.591 |
Les autres agents, soit 64.905 emplois, sont
localisés dans les différentes directions des services fiscaux.
17 directions disposent de plus de 1.000 agents. Les autres directions
fonctionnent avec un nombre très variable d'agents dont
l'adéquation aux besoins reste à vérifier.
CHAPITRE IV
LE RÉSEAU DU TRÉSOR PUBLIC
:
DES ÉVOLUTIONS NÉCESSAIRES
I. APERÇUS RELATIFS À LA DIRECTION DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE (D.C.P.)
La direction de la Comptabilité publique et des services déconcentrés -le réseau du Trésor Public- exercent de nombreuses missions pour l'Etat ou les collectivités et établissements publics locaux.
A. LES MISSIONS
Les missions accomplies pour l'Etat sont les suivantes :
Une première mission
consiste à recouvrer les
recettes de
l'Etat.
En ce qui concerne les recettes fiscales, le Trésor Public
perçoit :
- l'impôt sur le revenu et les autres impôts directs
perçus par voie de rôle,
- l'impôt sur les sociétés,
- la taxe sur les salaires,
- les taxes d'urbanisme.
Les recettes fiscales recouvrées pour l'Etat par le réseau des
comptables du Trésor s'élevaient, en 1995, à
726,9 milliards de francs
5(
*
)
.
En ce qui concerne les produits non-fiscaux, le Trésor Public recouvre
essentiellement :
- la redevance de l'audiovisuel,
- les amendes.
Une seconde mission
consiste à exécuter
les
dépenses du budget de l'Etat
pour leur quasi-totalité.
Il s'agit d'une mission d'exécution mais aussi de contrôle puisque
les comptables paient au vu des mandats des ordonnateurs sous leur
responsabilité personnelle et pécuniaire.
Une troisième mission
consiste à assurer la
comptabilité de l'Etat
conformément au plan comptable de
l'Etat.
Une quatrième mission
consiste à participer à la
gestion de la
dette publique
. Au niveau central, la DCP est
l'émetteur et le gestionnaire de la dette de l'Etat et publie
annuellement le compte de la dette publique. Au niveau local, le réseau
du Trésor Public assure une mission de collecte de l'épargne. Il
gérait un encours de comptes-chèques de 16,8 milliards de
francs en 1994.
Les comptables du Trésor se trouvent, par ailleurs, dans une situation
de préposés à l'égard de certains organismes comme,
par exemple, la Caisse des Dépôts et Consignations et le
Crédit Foncier de France.
- Les missions accomplies pour les collectivités et
établissements publics locaux consistent à
assurer la tenue quotidienne de la comptabilité des organismes
décentralisés et élaborer le compte de gestion
transcrivant les opérations des ordonnateurs locaux qui est soumis au
contrôle de la chambre régionale des comptes ;
recouvrer toutes les recettes et d'assurer le paiement de toutes les
dépenses des collectivités et établissements publics
locaux : 1.400 milliards de francs décaissés en 1994, dont
plus de 1.000 pour les collectivités locales ;
exercer une mission de conseil financier, juridique et technique au
profit des collectivités locales.
B. LES MOYENS
1. Les effectifs
Evolution des effectifs entre 1997 et 1998
1997 |
1998 |
1998/1997 |
54.577 |
54.445 |
- 132 |
La régression tendancielle des effectifs avait
été stoppée en 1996 avec la création de
100 emplois qui répondait, selon le ministre, à un souci de
titularisation de vacataires.
Les données relatives à la situation de l'emploi dans les
services déconcentrés du Trésor indiquaient, en effet, une
situation d'emploi précaire significative.
L'an dernier, les suppressions d'emplois se sont élevées à
431 unités. Elles seraient encore de 132 unités en 1998.
2. L'organisation territoriale de la direction de la Comptabilité publique
L'implantation locale des services déconcentrés
de la direction s'agence selon l'organisation pyramidale suivante :
109 Trésoreries générales, 89 recettes des
finances, 3.861 Trésoreries. Il faut y ajouter 23 paieries
générales à l'étranger et 5 centres de
redevance de l'audiovisuel.
On distingue les postes comptables du Trésor public selon qu'ils sont ou
non centralisateurs.
Les postes comptables centralisateurs
sont les
109 trésoreries générales et les 89 recettes des
finances. Ils jouent principalement un rôle d'organisation, d'animation
et de contrôle.
Les postes comptables non centralisateurs
assurent au réseau du
Trésor Public une très forte dissémination sur le
territoire -d'entre les trois réseaux comptables des services
financiers, le Trésor Public est celui qui dispose du plus grand nombre
de postes- qui s'accompagne d'une forte présence locale.
Si l'on ne peut évoquer à son propos une totale
homogénéité, certains postes comptables principalement
localisés dans des zones urbaines étant spécialisés
dans le recouvrement de certains impôts, il n'en reste pas moins que la
polyvalence des missions
est une caractéristique forte de ces
administrations déconcentrées.
3. Les autres moyens
La direction de la Comptabilité publique a
engagé une politique résolue d'équipement informatique. Le
nombre des postes de travail informatisé s'élevait en 1996
à 52.624, à comparer avec le nombre des agents
(54.445 emplois).
De nombreuses applications ont été développées pour
les besoins du service, les réformes portant sur les obligations
budgétaires et comptables des collectivités locales
nécessitant la refonte des logiciels utilisés.
Le projet de budget pour 1997 comportait une augmentation très
importante des
crédits de fonctionnement
alloués au
Trésor public. Ceux-ci étaient presque doublés. Le projet
de budget pour 1998 maintient les crédits à un haut niveau
(1,6 milliard, soit près de 30 % des moyens totaux du
ministère).
Il n'en va pas de même des
crédits d'équipement
dont
le montant déjà très bas s'était replié l'an
dernier, passant de 37,4 à 27,3 millions de francs, et poursuivrait
son déclin (25,3 millions de francs).
II. QUELQUES COMMENTAIRES
A. UN EFFORT D'ANALYSE DES COÛTS
Il n'existe pas encore de comptabilité analytique
complète des services extérieurs du Trésor.
Mais, la direction de la comptabilité publique met en oeuvre deux types
de démarches pour évaluer le coût de fonctionnement des
services déconcentrés du Trésor : une approche des
coûts par mission et pour certains secteurs, une comptabilité
analytique.
La mesure des coûts par mission est rendue difficile du fait des
caractéristiques du réseau du Trésor public qui est
marqué par une forte densité de structures polyvalentes. Avec
près de 4.000 postes comptables, répartis sur l'ensemble du
territoire, les services déconcentrés de la direction de la
comptabilité publique comprennent un nombre élevé de
petites structures (996 ont une charge équivalente à moins de
3 agents). La quasi-totalité des postes comptables exerce
l'ensemble des missions du Trésor public, une faible part se consacrant
exclusivement à un seul secteur d'activité.
Outre leur émiettement, la polyvalence des structures du Trésor
public constitue une contrainte importante pour une mesure directe des
coûts où prédominent les dépenses de personnel.
Une approche fondée sur la mesure de l'activité réelle de
chaque agent et des coûts de structures inhérents est donc
très difficile à mettre en oeuvre. Un tel dispositif supposerait
l'organisation d'un suivi individualisé de l'activité des
personnels avec la définition d'unités d'oeuvre
spécifiques.
La problématique se révèle peu différente pour les
dépenses de structures. Leur mesure directe se heurte à la
difficulté de déterminer des clefs de répartition
suffisamment fiables, en raison des disparités dans l'organisation des
tâches dans chaque poste comptable, notamment les trésoreries
générales.
Dans ce contexte, la direction de la comptabilité publique a
développé une approche des coûts à partir de
standards nationaux, assortie d'un suivi spécifique pour certaines
catégories de dépenses.
La mesure des coûts de personnels par mission qui représentent
près de 75 % de l'ensemble des coûts des services est
réalisée par exploitation des résultats du recensement de
l'activité de chaque poste comptable, les travaux inventoriés
étant valorisés en équivalent-agent à partir de la
mesure du temps moyen nécessaire à leur exécution.
Cette méthode, mise en oeuvre tous les cinq ans pour établir le
classement des postes comptables, permet de valoriser leur activité, et
de disposer au plan national d'un outil de répartition des moyens par
mission.
Le recensement des opérations repose sur l'inventaire exhaustif des
travaux réalisés durant une année, qui groupe
514 types d'opérations dans les postes non centraliseurs et 694
dans les postes centralisateurs. La durée moyenne nécessaire
à l'exécution d'une chaîne de travail est
pondérée en fonction de sa fréquence par rapport à
l'élément recensé.
Par ailleurs, les éléments de répartition fournis par le
barème peuvent être appliqués à certains coûts
de structures, qui ne peuvent être répartis au moyen d'une
approche directe.
Une telle approche n'est en revanche pas justifiée pour les
dépenses d'affranchissement ou les dépenses informatiques, dont
la répartition est très marquée par les
spécificités de telle ou telle mission.
Une clé de répartition spécifique, découlant des
flux d'envoi postaux générés par chacune des missions, a
donc été bâtie, qui reste cependant à affiner compte
tenu d'une part, du manque de recul (l'ancien système de franchise
postale, qui n'a cessé qu'en 1996, faisait obstacle à un suivi
opérationnel en ce domaine) et, d'autre part, des évolutions
inhérentes au nouveau système de paiement réel
(perspectives de rationalisation des envois différentes selon les
missions).
S'agissant des dépenses informatiques, c'est le poids relatif des
coûts des différentes applications du réseau du
Trésor public qui constitue la base de la clé de
répartition des coûts par missions.
Les éléments d'analyse à la disposition de la direction de
la comptabilité publique marquent le point d'entrée dans la mise
en place
d'une comptabilité analytique qui n'a, jusqu'à
présent, été développée que pour les
départements informatiques du Trésor public et le service de la
redevance.
B. LES CONTRAINTES PESANT SUR LE RÉSEAU
La réduction du nombre des agents
survenant dans
un contexte de tensions sur les conditions du recouvrement de l'impôt et
de réformes importantes concernant la gestion des dépenses de
l'Etat et la comptabilité des collectivités locales
devrait
susciter des difficultés
.
Les opérations de restructuration du réseau sont en effet
théoriquement suspendues depuis l'entrée en vigueur du moratoire
gouvernemental sur le services publics.
Il est cependant à noter que des réformes sont
appliquées pour alléger ces contraintes
. Ils reposent,
semble-t-il, sur une modification des conditions d'affectation des personnels
dans les Trésoreries et sur un projet de révision de la carte des
implantations des recettes des finances.
En ce qui concerne le premier dispositif, il s'agit de confier la gestion de
deux Trésoreries de petite taille à un même chef de poste.
Les objectifs poursuivies et les modalités du dispositif sont
décrits ainsi qu'il suit par le ministère :
"Les emplois de catégorie A dégagés par ces mesures seront
réaffectés pour partie dans les départements et pour le
reste au profit du réseau, dans l'objectif de renforcer l'exercice des
missions en matière d'expertise économique et financière
et de conseil aux collectivités locales. Ces emplois seront
également redéployés dans le domaine des contrôles
sur place et dans les trésoreries situées en zone urbaine.
Ce schéma d'organisation devrait concerner à moyen terme
près de 300 trésoreries. D'ores et déjà, une
quarantaine de postes comptables dans 30 départements ont
été déterminés pour une expérimentation
prochaine du dispositif".
En ce qui concerne la réforme des recettes des finances
, ses
modalités seraient les suivantes :
"
Par ailleurs, la direction a engagé une réforme des Recettes
des finances fondée sur la rénovation des missions et sur la
révision de la carte de leur implantation.
Des tâches actuellement assurées par la Recette des Finances
seront recentrées sur la Trésorerie Générale et les
postes comptables de la ville-siège.
C'est le cas de la fonction de centralisation comptable et de tenue de la
comptabilité qui sera désormais assurée directement par la
seule Trésorerie Générale, compte tenu de
l'évolution des techniques et pour accélérer la
remontée de l'information comptable.
Le recouvrement des impôts de la ville-résidence de la Recette des
Finances, sera confié à un autre poste en résidence.
En contrepartie, l'activité des Recettes des Finances sera
recentrée sur le rôle majeur d'animation, d'assistance et de
soutien de proximité des postes comptables
"
Il est par ailleurs envisagé d'opérer une révision de
la carte des implantations.
La mise en oeuvre de la révision de la carte des implantations des
Recettes des Finances devrait être étalée sur 4 ans
à compter de 1997. Elle aboutirait à la fermeture de 41 postes.
C. UNE ACTIVITÉ EN QUESTION
L'activité financière des comptables
est
certainement un élément non négligeable de l'attrait de la
fonction et peut exercer une contribution à la qualité de
certains des services rendus.
Toutefois, elle pose de réels problèmes. Ceux-ci naissent moins
de la concurrence exercée vis-à-vis des autres réseaux de
collecte de l'épargne - le modeste volume de l'épargne
géré en témoigne - que des aspects juridiques de cette
gestion et, plus encore, de l'ampleur des ressources du réseau
consacrées à cette activité.
Il faut donc réfléchir à la poursuite de cette
tâche, non prioritaire, au regard de sa compatibilité avec les
autres missions des comptables du trésor. Certes, les "retombées"
de l'activité de collecte de l'épargne contribuent à la
rémunération des agents et ainsi limitent une charge
budgétaire. Mais, il n'est pas optimal d'insérer, au milieu
d'activités de service public, une tâche para-commerciale sans
évaluer plus finement le temps qu'elle soustrait aux autres missions.
D. LA NÉCESSAIRE COORDINATION AVEC LES AUTRES ADMINISTRATIONS
L'action des services déconcentrés la
direction de la comptabilité publique devrait mieux s'articuler avec
celles des autres administrations de l'Etat.
Cet objectif s'impose d'abord dans le champ propre des services du
ministère des finances. La coexistence de trois administrations de
recouvrement, dont le principe mérite probablement un examen approfondi,
doit s'accompagner de dispositifs de rationalisation des interventions lorsque
les trois réseaux sont inégalement présents sur le
territoire ou encore pour améliorer les relations entre les
contribuables et l'administration. La mission de contrôle des comptables
publics doit mieux servir les missions de contrôle des autres services du
ministère.
Il en va ainsi notamment en matière de marchés publics où
une plus grande coopération entre le réseau et les services de la
DGCCRF permettrait d'optimiser l'emploi des moyens.
Mais la coopération avec les autres administrations d'Etat doit aussi
être développée. L'apport des comptables au contrôle
de légalité est potentiellement important. Il doit être
mieux systématisé. On doit relever à cet égard
l'effort poursuivi par la direction de la comptabilité publique pour
développer dans chaque département une cellule "d'animation du
réseau" qui aide les comptables à mettre à jour leur
information sur les diverses réglementations qu'ils appliquent.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le mercredi 19 novembre 1997, sous la
présidence de M. Roland du Luart, vice-président, la
commission a procédé à l'examen des crédits des
services financiers pour 1998.
M. Bernard Angels, rapporteur spécial ayant présenté
ses observations, un large débat s'est alors ouvert.
M. Alain Lambert, rapporteur général, a estimé que
le budget des services financiers constituait une démonstration
supplémentaire de la rigidité des services qui paraissent faire
peu de cas des observations du Parlement.
Il a déclaré partager entièrement l'analyse du rapporteur
spécial sur l'opacité résultant des rattachements de fonds
concours.
Il a souhaité que soit précisé l'ensemble des points de
droit rendant contestables ces pratiques et les contraintes juridiques et
factuelles entourant le nécessaire exercice de normalisation. Il a
rappelé que, grâce notamment au travail accompli par le
précédent rapporteur spécial, la commission avait
été pionnière dans cette réflexion et qu'elle avait
fait preuve de patience depuis deux ans. Après avoir
déploré que cette patience n'ait pas été
récompensée, il a considéré qu'en
conséquence, il fallait reprendre l'initiative. Ayant souligné
qu'il n'était pas question par là de chercher à mettre le
Gouvernement dans l'embarras, il a indiqué qu'il souhaitait travailler
à une solution permettant de préserver tous les
intérêts en cause dans le respect de notre droit budgétaire.
Il a conclu son propos en annonçant qu'il proposerait prochainement, en
étroite concertation avec le rapporteur spécial, un dispositif
équilibré.
En réponse, M. Bernard Angels, rapporteur spécial, a
insisté sur la nécessité de faire respecter le rôle
du Parlement.
M. Emmanuel Hamel s'est alors inquiété des
réductions d'emplois dont devrait souffrir la Cour des Comptes. Il a
rappelé les propos de son Premier Président, faisant valoir que
l'accroissement souhaité des tâches de la Cour n'était pas
compatible avec la réduction de ses moyens.
La commission a alors examiné l'article 63 ter introduit par
l'Assemblée nationale.
M. Bernard Angels, rapporteur spécial, a indiqué que cet
article visait à ce que les recettes de certains comptes
extrabudgétaires soient réintégrées au budget
général à compter de l'exercice budgétaire de 1999.
Il a précisé qu'il s'agissait d'une part, des recettes des
comptes 466-223 et 466-224 "Rémunérations accessoires de certains
agents de l'Etat - Cadastre" et, d'autre part, des recettes du
compte 466-226 "Rémunérations de certains agents de l'Etat -
Hypothèques".
Tout en estimant que l'intention des auteurs de l'article était
louable, il a observé que cet article posait deux séries de
problèmes. Il a relevé que ce nouvel article introduisait une
dérogation à l'article 110 de la loi de finances pour 1996 qui,
adopté pour régler les problèmes posés par toutes
les opérations extrabudgétaires de l'Etat, en prévoyait la
réintégration au budget général pour 1997. Il a
fait observer que l'article introduit par l'Assemblée nationale
comportait une exception à cette règle en ce sens qu'il reportait
à 1999 l'obligation édictée. Il s'est alors demandé
si le fait que les Gouvernements successifs n'avaient pas appliqué
l'article 110 pouvait constituer une raison valable à l'adoucissement de
la portée de cette disposition.
Puis il s'est inquiété de la portée du dispositif
proposé. Il a d'abord remarqué que le dispositif ne
prévoyant pas la clôture des comptes extrabudgétaires, un
doute subsisterait sur les conditions dans lesquelles seront
exécutées à l'avenir les opérations
financières correspondant aux recettes et dépenses
rattachées au budget général. Il a, en outre,
considéré que l'article consacrait les recettes alors que la
légitimité de ces recettes n'était pas établie et
que la question de leur nature juridique se posait.
A ce propos, il a observé que s'il devait apparaître que les
recettes en cause étaient des impositions, le dispositif adopté
serait incomplet puisqu'il ne prévoyait ni l'assiette, ni le taux de ces
recettes.
Il a enfin souligné que l'article comportait une prévision
d'affectation de recettes contraire à l'esprit de l'article 18 de
l'ordonnance du 2 janvier 1959 en prévoyant que les crédits
correspondant aux recettes réintégrées au budget
général seraient inscrits au budget des services financiers.
Il a ajouté que, par rapport à l'article 110 de la loi de
finances pour 1996 qui prévoyait le rattachement des crédits
extrabudgétaires au budget général et non à un
budget en particulier, le dispositif de l'article 63 ter apportait une
modification substantielle.
La commission a alors décidé de supprimer l'article 63 ter.
Puis, elle a adopté deux amendements réduisant l'un les
crédits du titre III pour un montant de 658 millions de francs, et
l'autre les crédits du titre IV à hauteur de 4 millions de
francs.
La commission a alors décidé de demander au Sénat
d'adopter les crédits des services financiers ainsi amendés.
Réunie le jeudi 20 novembre 1997, sous la présidence de
M. Jean Cluzel, vice-président, la commission a adopté un
amendement de suppression de l'article 63 ter rattaché, portant
réintégration au budget général des recettes de
comptes extrabudgétaires de divers services de la direction
générale des impôts, et prévoyant l'affectation de
ces recettes aux crédits du budget des services financiers. Elle a en
effet considéré que cette affectation n'était pas conforme
à l'article 18 de l'ordonnance organique du 2 janvier 1959.
Elle s'est toutefois montrée favorable à l'esprit de cet article,
et n'a pas souhaité que son refus formel de l'affectation entreprise
puisse être assimilée à un rejet de fond.
Réunie le vendredi 21 novembre 1997, sous la présidence de
M. Christian Poncelet, président, la commission a adopté
deux amendements de son rapporteur général après
l'article 63 ter, à l'issue d'un débat au cours duquel sont
intervenus MM. Bernard Angels et Michel Charasse, ainsi que le
président Christian Poncelet.
ARTICLE 63 TER (RATTACHÉ)
L'Assemblée nationale a voté, avec l'accord du
gouvernement, un amendement rattaché au budget des services financiers
qui, devenu article 63 ter du projet de loi de finances, vise à ce
que les recettes de certains comptes extrabudgétaires soient
réintégrés au budget général à
compter de l'exercice budgétaire de 1999. Il s'agit, d'une part des
recettes des comptes 466-223 et 466-224 "Rémunérations
accessoires de certains agents de l'Etat - Cadastre" et, d'autre
part, des recettes des comptes 466-226 "Rémunérations de
certains agents de l'Etat - Hypothèques".
Ces comptes appelés "Comptes de tiers" enregistrent en recettes le
produit des rémunérations versées à certains
services de la direction générale des impôts pour les
prestations qu'ils rendent aux usagers à l'occasion de la tenue du
cadastre et des hypothèques.
L'intention des auteurs de l'amendement est bonne dans l'ensemble.
Néanmoins, la commission des finances a décidé de
supprimer cet article.
Elle a considéré que ce nouvel article introduisait une
dérogation à l'article 110 de la loi de finances pour 1996
qui, adopté pour régler les problèmes de toutes les
opérations extrabudgétaires de l'Etat, en prévoyait la
réintégration au budget général pour 1997.
Elle a jugé que l'article introduit par l'Assemblée nationale
comportait une exception à cette règle en ce sens qu'il reporte
l'obligation alors édictée à 1999 pour les comptes
visés par lui.
Elle s'est par ailleurs inquiétée du dispositif lui-même,
considérant qu'il posait trois problèmes. D'une part, il ne
prévoit pas la clôture des comptes extra-budgétaires, si
bien qu'un doute subsiste sur les conditions dans lesquelles seront
exécutées les opérations financières correspondant
aux recettes et dépenses rattachées au budget
général. D'autre part, le dispositif consacre les recettes en
cause et constitue une véritable base légale pour ces recettes.
Or, la légitimité et la légalité de ces recettes
n'est pas établie et la question de leur nature juridique se pose.
S'agit-il de recettes fiscales ou non fiscales ? De taxes ou de
redevances ?
S'il devait apparaître que les recettes en cause sont des impositions,
le dispositif adopté serait incomplet puisqu'il ne prévoit ni
l'assiette, ni le taux de ces recettes.
Enfin, et surtout, l'article comporte prévision d'une affectation de
recettes contraire à l'esprit de l'article 18 de l'ordonnance du
2 janvier 1959 en prévoyant que les crédits correspondant
aux recettes réintégrées au budget général
sont inscrits au budget des services financiers.
A cet égard, l'article 110 de la loi de finances pour 1996
prévoyait que les crédits extra-budgétaires soient
rattachés au budget général et non à tel ou tel
budget. Le dispositif de l'article 63 ter ne respecte pas l'esprit de
l'article 110 qui, lui, était conforme au principe de
non-affectation.
1
Toutefois, à l'inverse des
conséquences de certaines imputations budgétaires retenues pour
d'autres fonds de concours, on ne peut relever en l'espèce d'impact sur
la sincérité du solde budgétaire prévisionnel.
Celui-ci n'est pas affecté puisque les recettes éludées
ont pour corollaires des dépenses qui ne sont elles-mêmes pas
évaluées à ce stade.
2
Devenu article 111 de la loi de finances pour 1996.
3
Toutefois, les demandes d'assistance administrative en
matière de TVA intracommunautaire connaissent une véritable
explosion : les demandes adressées par la France à ses
partenaires sont passées de 294 en 1994 à 627 en 1996
(+ 29 % entre 1995 et 1996) et les demandes adressées à
la France sont passées de 363 à 916 entre 1994 et 1996.
4
Rapport du nombre des vérifications opérées
sur le nombre d'entreprises concernées.
5
Contre 713,6 et 271 milliards de francs
recouvrés par la Direction générale des impôts et la
Direction générale des douanes et des droits indirects
respectivement.