Rapport n° 18 -Projet de loi nouvelles activités pour l'emploi des jeunes
M. Louis SOUVET, Sénateur
Commission des Affaires sociales -Rapport n° 18 - 1997/1998
Table des matières
- TRAVAUX DE LA COMMISSION
- EXPOSÉ GÉNÉRAL
-
EXAMEN DES ARTICLES
-
Article premier
(Art. L. 322-4-18 à L. 322-4-23 nouveaux du code du travail)
Aide au développement d'activités d'intérêt général pour l'emploi des jeunes -
Article premier bis A
Financement de postes d'encadrement par des conventions de coopération -
Article premier bis
(Art. L. 322-4-10 du code du travail)
Possibilité de cumuler un contrat emploi-solidarité avec un autre emploi -
Article premier quinquies
(Art. L. 351-24 du code du travail)
Aide à la création d'entreprise par les jeunes -
Article premier A sexies
(Art. L. 122-1-3 nouveau du code du travail)
Contrats de travail à durée déterminée de cinq ans dans les entreprises de moins de onze salariés -
Art. 2 bis A
Emplois de jeunes contractuels de droit public auprès des fonctionnaires des ministères de l'éducation nationale et de la justice -
Art. 2 bis
Modalités d'application du dispositif emplois-jeunes dans les départements d'outre-mer et à Saint-Pierre-et-Miquelon -
Art. 5
(Art. 16 de la loi n° 96-603 du 5 juillet 1996 relative au développement et à la promotion du commerce et de l'artisanat)
Qualification exigée pour l'exercice de certaines activités commerciales ou artisanales -
Art. 6
(Art. L. 118-2-2 et art. L. 118-2-3 nouveau du code du travail)
Péréquation de la taxe d'apprentissage -
Art. 7
(Art. L. 981-7 du code du travail)
Contrat d'orientation -
Art. 8
Evaluation de la loi par l'Office parlementaire d'évaluation des politiques publiques
-
Article premier
- MOTION TENDANT À OPPOSER LA QUESTION PRÉALABLE
N° 18
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès-verbal de la séance du 9 octobre 1997
RAPPORT
FAIT
au nom de la commission des Affaires sociales (1) sur le projet de loi, ADOPTÉ AVEC MODIFICATIONS PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE EN NOUVELLE LECTURE , relatif au développement d'activités pour l' emploi des jeunes ,
Par M. Louis SOUVET,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de :
MM.
Jean-Pierre Fourcade,
président
; Jacques Bimbenet, Mme
Marie-Madeleine Dieulangard, MM. Guy Fischer, Claude Huriet, Bernard Seillier,
Louis Souvet,
vice-présidents
; Jean Chérioux, Charles
Descours, Roland Huguet, Jacques Machet,
secrétaires
;
François Autain, Henri Belcour, Paul Blanc, Mmes Annick
Bocandé, Nicole Borvo, MM. Louis Boyer, Jean-Pierre Cantegrit, Francis
Cavalier-Benezet, Gilbert Chabroux, Philippe Darniche, Mme Dinah Derycke, M.
Jacques Dominati, Mme Joëlle Dusseau, MM. Alfred Foy, Serge Franchis,
Alain Gournac, André Jourdain, Jean-Pierre Lafond, Pierre Lagourgue,
Dominique Larifla, Dominique Leclerc, Marcel Lesbros, Jean-Louis Lorrain
,
Simon Loueckhote, Jean Madelain, Michel Manet, René Marquès,
Serge Mathieu, Georges Mazars, Georges Mouly, Lucien Neuwirth, Mme Nelly Olin,
MM. Sosefo Makapé Papilio, André Pourny, Mme Gisèle
Printz, MM. Henri de Raincourt, Gérard Roujas, Martial Taugourdeau,
Alain Vasselle, Paul Vergès, André Vézinhet.
Voir les numéros :
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
Première lecture :
200
,
206
et T.A.
3
.
Commission mixte paritaire :
293
.
Nouvelle lecture :
291
,
295
et T.A.
10
.
Sénat
: Première lecture :
423
,
433
(1996-1997) et T.A.
1
(1997-1998).
Commission mixte paritaire :
12
(1997-1998).
Nouvelle lecture :
17
(1997-1998).
Jeunes. |
TRAVAUX DE LA COMMISSION
La commission des Affaires sociales s'est réunie le
mercredi 8 octobre 1997 sous la présidence de
M. Jean-Pierre
Fourcade, président,
pour procéder à l'
examen, en
nouvelle lecture, du rapport
de M. Louis Souvet
sur le
projet de loi relatif au développement d'activités pour l'emploi
des jeunes.
M. Louis Souvet, rapporteur,
a rappelé que le Sénat avait
proposé, en première lecture, un dispositif étoffé
tendant à amender le texte dans un sens plus conforme à
l'intérêt des jeunes. Il a souligné qu'il s'agissait de
faire en sorte que le dispositif n'organise pas une fonction publique
" bis " qui aurait accueilli les jeunes pour cinq ans sans
formation,
sans encadrement et sans perspective claire au terme du contrat.
Trois axes avaient guidé cette réflexion : organiser la
pérennisation dans le secteur privé des activités
créées dès que possible et pour cela réintroduire
l'esprit d'entreprise à toutes les étapes du développement
des activités émergentes ; organiser la formation des jeunes
à ces nouveaux métiers, notamment par la voie de l'apprentissage
qui permet la meilleure professionnalisation ; organiser l'encadrement des
emplois par le recours à des cadres au chômage et à des
préretraités qui souhaiteraient faire part de leurs
expériences.
M. Louis Souvet, rapporteur,
a considéré que ces trois
propositions essentielles permettaient d'assurer un transfert vers le secteur
privé des activités dans les meilleurs délais. En
conséquence, il a rappelé que la commission avait
considéré que les emplois strictement publics, comme ceux
relatifs à la police, à l'éducation nationale et à
la justice, devaient être isolés du dispositif initial puisqu'ils
n'avaient pas vocation à rejoindre le secteur privé et que leur
financement devait relever des crédits budgétaires de personnels
et non des subventions prévues pour les aides à l'emploi. Il a
fait observer que ceci était d'autant plus nécessaire que
l'éducation nationale, à travers les rectorats, avait
défini des exigences qui s'éloignaient très sensiblement
tant du cadre du dispositif de droit commun que de celui défini pour les
emplois d'adjoints de sécurité.
Le rapporteur a rappelé que le Sénat avait en outre
complété le projet de loi en adoptant la création d'un
fonds de péréquation de l'apprentissage, la pérennisation
de l'apprentissage dans le secteur public ainsi que l'adaptation du contrat
d'orientation.
M. Louis Souvet, rapporteur,
a considéré que le texte
adopté par le Sénat en première lecture s'était
appuyé sur un principe simple auquel avait souscrit Mme Martine
Aubry lorsqu'elle avait été auditionnée par la commission
et lors de ses interventions en séance publique : privilégier la
qualité des emplois sur la quantité pour éviter les effets
de substitution et les effets d'aubaine.
Le rapporteur a déclaré que l'idée de
pépinière d'activités résumait assez bien la
philosophie du Sénat, le secteur non-marchand étant
sollicité ponctuellement pour mettre le pied à l'étrier
à de nombreux jeunes sans expérience mal préparés
aux exigences de l'entreprise.
Il a tenu à rappeler que le travail de réécriture de la
commission avait été complété par des amendements
adoptés en séance qui étaient allés parfois
au-delà des positions de la commission. Il a considéré que
ces modifications traduisaient à l'évidence les doutes de
certains sénateurs sur le dispositif lui-même, leur
inquiétude légitime sur la prise en considération des
jeunes les plus en difficulté, ou encore leur impatience de voir
rapidement mis en oeuvre le plan emplois-jeunes dans le secteur privé.
Le rapporteur a constaté qu'en dépit de la courtoisie qui avait
caractérisé le déroulement de la commission mixte
paritaire, réunie le 2 octobre, s'était dessiné un
certain état d'esprit qui, en refusant le débat entre les deux
assemblées et en postulant que les entreprises ne devaient pas
être associées au dispositif, ne pouvait que mener à
l'échec.
Le rapporteur a regretté cet échec et fait observer que les
emplois créés pourraient écarter durablement les jeunes du
marché du travail et que le coût de ce dispositif lui-même,
à travers les impôts qu'il impliquerait, constituerait un obstacle
à la création de vrais emplois dans les entreprises.
Après avoir considéré que l'Assemblée nationale
avait été au bout de sa logique en rétablissant
globalement son texte, le rapporteur a souhaité revenir
brièvement sur les principales modifications adoptées par elle au
texte voté par le Sénat.
M. Louis Souvet, rapporteur,
a fait observer que dans l'article premier,
la rédaction du nouvel article L. 322-4-18 excluait les secteurs du
logement, des nouvelles technologies et de la coopération du cadre des
conventions. Il a regretté qu'il ne soit plus fait
référence à l'ensemble des organismes de gestion des
habitations à loyer modéré (HLM), des
sociétés d'économie mixte et des groupements associant des
entreprises dans la liste des employeurs possibles. Il a trouvé
très dommageable que les conventions ne soient plus tenues
d'évoquer les conditions de l'encadrement et de la formation des jeunes,
celles d'une possible participation financière de l'usager et celles
d'un éventuel transfert des activités au secteur privé.
Le rapporteur a fait remarquer que l'Assemblée nationale avait
supprimé l'intervention en amont d'un comité local agissant au
nom du comité départemental de la formation professionnelle, de
la promotion sociale et de l'emploi (CODEF), proposée par
Mme Marie-Madeleine Dieulangard, traduisant ainsi une volonté de
concentration des décisions dans les mains du préfet et des
administrations centrales.
M. Louis Souvet, rapporteur,
a fait observer que, dans sa
rédaction de l'article L. 322-4-19, l'Assemblée nationale
était revenue à des conditions limitatives pour les jeunes
âgés de 26 à 30 ans, qui ne pouvait que pénaliser
les jeunes titulaires d'un doctorat qui auraient pu souhaiter rejoindre
l'éducation nationale à cette occasion.
Le rapporteur a souligné que l'Assemblée nationale avait maintenu
l'âge de 30 ans sans condition limitative pour les personnes
handicapées sans observer qu'en supprimant la disposition qui permettait
d'exclure ces emplois du quota de droit commun à respecter, elle
favorisait l'emploi des personnes handicapées dans le plan
emplois-jeunes au détriment de leur emploi sous statut normal.
Le rapporteur a regretté que l'Assemblée nationale ait
supprimé le principe même d'une priorité à
l'embauche pour les jeunes les moins qualifiés, encourageant par
là-même les frustrations des jeunes les plus qualifiés
alors que les jeunes sans qualification seraient exclus.
Il a indiqué que l'Assemblée nationale avait également
supprimé toute référence au montant de l'aide comme
à celle d'une modulation en fonction du potentiel fiscal des
collectivités et celle d'une dégressivité dans le temps de
l'aide, après avoir souligné que ces deux dernières
propositions n'avaient pas reçu l'accord de la commission.
M. Louis Souvet, rapporteur,
a trouvé dommageable que les
formations par la voie de l'apprentissage à ces nouveaux métiers
soient privées du bénéfice de l'aide. Il a rappelé
que, sans formations solides et structurantes, il ne pourrait y avoir de
nouveaux métiers.
Le rapporteur a indiqué que dans le texte proposé pour l'article
L. 322-4-20, l'Assemblée nationale s'était attachée
à supprimer toutes les dispositions qui tendaient à permettre une
pérennisation dans le secteur privé. Il a fait part de son
inquiétude quant à l'avenir des jeunes au terme des cinq ans en
faisant observer que certains d'entre eux pourraient avoir entre 30 et
35 ans et ne jamais avoir rencontré le monde de l'entreprise.
M. Louis Souvet, rapporteur,
a considéré que la seule
avancée significative de l'Assemblée nationale résidait
dans l'ouverture au bénéfice des conventions de
coopération pour des postes d'encadrement, l'Assemblée nationale
reprenant ainsi sous une autre forme l'idée d'une activation des
dépenses passives et le souci de valoriser les compétences des
cadres expérimentés. Le rapporteur a toutefois souligné
que ces cadres ne seraient pas éligibles à l'aide de l'Etat.
Observant que le ministre de l'emploi et de la solidarité avait
déclaré à plusieurs reprises que les emplois dans
l'éducation nationale ne donnaient pas une image exacte de son texte, le
rapporteur s'est interrogé sur les raisons qui avaient conduit
l'Assemblée nationale, en supprimant l'article 2 bis, à
maintenir le principe d'une sous-fonction publique sous contrats privés
rémunérée par des subventions pour l'aide à
l'emploi.
Constatant que le désaccord entre les deux Assemblées
était donc profond, que la logique comme les objectifs étaient
très différents, que l'Assemblée nationale
privilégiait coûte que coûte un objectif quantitatif sans se
soucier véritablement de ce qu'il adviendrait des jeunes alors que le
Sénat avait cherché à privilégier un dispositif
souple, transitoire, professionnalisé et proche des entreprises,
M.
Louis Souvet, rapporteur,
a proposé à la commission
l'adoption d'une question préalable.
A l'issue de l'intervention du rapporteur, un large débat s'est
instauré au sein de la commission.
M. Alain Gournac
a fait part de son étonnement devant la position
de l'Assemblée nationale qui n'a retenu aucun des apports
proposés par le Sénat, notamment ceux liés à
l'encadrement, à la formation et à la pérennisation dans
le secteur privé. Il s'est dit très déçu de
constater que les ouvertures qui avaient été esquissées
lors de la réunion de la commission mixte paritaire n'avaient pu donner
aucun résultat qui aurait été profitable aux jeunes. Il a
considéré, par conséquent, qu'il suivrait la position du
rapporteur et voterait la question préalable.
Mme Marie-Madeleine Dieulangard
a déclaré ne pas
être étonnée de la motion du rapporteur tendant à
proposer une question préalable. Elle a considéré que les
débats au Sénat avaient eu pour résultat la mise en place
d'un dispositif très éloigné du texte gouvernemental qui
répondait à une logique différente. Elle a fait observer
que l'échec de la commission mixte paritaire ne signifiait pas un refus
a priori par l'Assemblée nationale de discuter le texte du Sénat,
mais bien le constat qu'il existait des points de vue inconciliables. Elle a
souhaité préciser que l'amendement qu'elle avait
déposé, tendant à adjoindre un comité de pilotage
pour seconder les CODEF, traduisait un souci d'assurer la concertation avec les
acteurs locaux, satisfait par la rédaction adoptée par
l'Assemblée nationale à l'article L. 322-4-18 du code du
travail.
S'agissant de la disposition introduite par l'Assemblée nationale
tendant à repousser jusqu'à 30 ans l'ouverture du dispositif pour
les seuls jeunes reconnus handicapés,
Mme Marie-Madeleine
Dieulangard
a déclaré ne pas partager les craintes de M.
Louis Souvet, rapporteur.
M. Guy Fischer
a considéré que les profondes
transformations apportées par le Sénat au texte gouvernemental
devaient l'amener naturellement à voter une question préalable.
Il s'est interrogé sur l'avenir des 350.000 emplois dont la
création dans le secteur privé avait été
annoncé. Il a rappelé qu'il avait déposé plusieurs
amendements adoptés par la commission tendant à éviter la
substitution des emplois-jeunes aux emplois de fonctionnaires ainsi que
l'intégration des jeunes dans les grilles de classification et les
conventions collectives à l'issue de leur contrat lorsque les emplois
sont pérennisés.
Après avoir rappelé les désaccords profonds qui l'opposent
à la majorité du Sénat,
M. Guy Fischer
a
déclaré qu'il ne voterait pas la question préalable.
M. Jean Chérioux
a considéré qu'il n'était
pas apparu de véritable opposition entre le Gouvernement et la
commission sur les objectifs du projet de loi lors des auditions et des
débats en séance publique. Il a fait observer que les
modifications apportées par l'Assemblée nationale au texte
voté par le Sénat auraient pour conséquence la
création d'une " sous-fonction publique " ainsi que le
maintien de subventions importantes à de nombreuses associations
à l'horizon des cinq ans, faute d'avoir accepté le dispositif de
transfert au secteur privé proposé par le Sénat. En
conséquence, il a indiqué qu'il soutiendrait la motion
présentée par le rapporteur.
En réponse à une remarque du rapporteur à propos des
déclarations des organismes HLM,
M. Roland Huguet
a
considéré que l'objectif du dispositif était de
révéler des besoins pour la satisfaction desquels les usagers se
montreraient prêts à payer au terme des cinq ans. Il a
déclaré ne pas être surpris que l'opposition n'aille pas
dans le sens du Gouvernement, tout en précisant que l'avenir se
chargerait de déterminer qui avait raison. Il a déclaré
qu'il ne soutiendrait pas la motion présentée par le rapporteur.
M. Charles Descours
a regretté que les sociétés
d'économie mixte aient été globalement exclues du
dispositif.
Mme Joëlle Dusseau
a fait observer que les propositions du
Sénat s'inscrivaient dans une autre logique que celle du Gouvernement.
Elle a considéré que certains amendements adoptés en
séance publique contre l'avis de la commission avaient pour unique
objectif de s'opposer au texte du Gouvernement. Elle a indiqué qu'un
autre comportement de la part du Sénat aurait pu permettre une
amélioration du texte.
M. Jacques Bimbenet
s'est étonné des propos tendant
à considérer que le Sénat avait dénaturé le
texte du Gouvernement ; il a fait observer que les apports du Sénat ne
faisaient que prolonger le texte en lui permettant de mieux atteindre ses
objectifs.
M. Jean-Pierre Fourcade, président,
s'est déclaré
tout à fait d'accord avec la position adoptée par le rapporteur.
Il a tenu à revenir sur les trois points qui lui sont apparus
essentiels.
Il a ainsi souligné l'incohérence juridique et financière
consistant à financer les emplois dans l'éducation nationale par
la même enveloppe que les contrats de droit privé du plan
emplois-jeunes. Il a insisté sur la nécessité d'organiser
la pérennisation des activités dans le secteur privé sans
attendre le terme des cinq ans, afin d'éviter que ces emplois ne donnent
lieu à une intégration pure et simple dans la fonction publique
ou à un retour à la précarité. Il a souligné
enfin le caractère indispensable des dispositions permettant
l'encadrement et la formation, notamment par la voie de l'apprentissage, pour
permettre la professionnalisation des emplois.
Répondant aux intervenants,
M. Louis Souvet, rapporteur,
a fait
part de son inquiétude à propos des subventions aux associations
dans certains secteurs comme le tourisme qui pourraient donner lieu à
une concurrence déloyale à l'égard des entreprises ; il
est revenu sur les déclarations de Mme Martine Aubry, ministre de
l'emploi et de la solidarité, annonçant que les organismes
agréés pourraient se charger de préparer la
pérennisation des activités créées, pour rappeler
que c'était là le coeur des propositions du Sénat que
l'Asssemblée nationale avait pourtant supprimées.
Puis
M. Louis Souvet, rapporteur,
a donné lecture du texte qu'il
proposait pour la motion tendant à adopter une question préalable
au projet de loi. A l'issue d'un débat au cours duquel sont notamment
intervenus
MM. Charles Descours et Alain Vasselle,
deux
précisions rédactionnelles ont été apportées
à ce texte.
M. Jean-Pierre Fourcade, président,
a alors mis aux voix la
motion tendant à opposer la question préalable qui a
été adoptée par la commission.
EXPOSÉ GÉNÉRAL
Mesdames, Messieurs,
Après l'échec de la commission mixte paritaire, réunie au
Sénat le 2 octobre, l'Assemblée nationale a
été amené à examiner en nouvelle lecture le projet
de loi relatif au développement d'activités pour l'emploi des
jeunes le 7 octobre.
C'est le texte voté à cette occasion que votre commission a
été amenée à examiner, ceci une semaine
après l'examen auquel le Sénat a procédé sur le
texte en première lecture.
Le Sénat avait alors proposé un dispositif étoffé
pour amender le texte dans un sens plus conforme à
l'intérêt des jeunes. En substance, il avait fait en sorte que le
dispositif n'organise pas une fonction publique " bis " qui
aurait
accueilli les jeunes pour cinq ans sans formation, sans encadrement et sans
perspective claire au terme du contrat.
L'esprit du texte proposé par le Sénat était tout
entier porté sur l'avenir des jeunes bénéficiaires du
dispositif
Trois axes inspirés par votre commission avaient guidé sa
réflexion :
- organiser dès que possible la pérennisation dans le secteur
privé des activités créées et pour cela
réintroduire l'esprit d'entreprise à toutes les étapes du
développement des activités émergentes ;
- organiser la formation des jeunes à ces nouveaux métiers,
notamment par la voie de l'apprentissage qui permet la meilleure
professionnalisation ;
- et organiser l'encadrement des emplois par le recours à des cadres au
chômage et à des préretraités qui souhaiteraient
faire part de leurs expériences.
Ces trois propositions essentielles permettaient d'assurer un transfert vers le
secteur privé des activités dans les meilleurs délais,
elles donnaient une utilité et une direction claire au texte. En
conséquence, votre commission avait considéré que les
emplois strictement publics, comme ceux relatifs à la police, à
l'Education nationale ou à la justice, devaient être isolés
du dispositif initial puisqu'ils n'avaient pas vocation à rejoindre le
secteur privé et que leur financement devait relever des crédits
budgétaires de personnels et non des subventions prévues pour les
aides à l'emploi.
Ceci était d'autant plus nécessaire que l'Education nationale
à travers les rectorats a défini des exigences qui
s'éloignent très sensiblement du cadre du dispositif de Mme
Martine Aubry comme de celui défini pour les emplois d'adjoints de
sécurité (un an éventuellement renouvelable, payé
au SMIC avec des exigences importantes en matière de qualification).
En sus de ces modifications du texte, le Sénat avait adopté la
création d'un fonds de péréquation de l'apprentissage, la
pérennisation de l'apprentissage dans le secteur public ainsi que
l'adaptation du contrat d'orientation.
Le texte voté au Sénat était cohérent, utile et
efficace
Le texte renvoyé à l'Assemblée nationale participait donc
d'une logique certaine : assurer le développement et la
professionnalisation de vrais emplois.
Il s'appuyait sur un principe simple auquel avait souscrit Mme Martine
Aubry lorsqu'elle avait été auditionnée par notre
commission et lors de ses interventions en séance : privilégier
la qualité des emplois sur la quantité pour éviter les
effets de substitution et les effets d'aubaine.
L'idée de pépinière d'activités résumait
assez bien la philosophie de votre rapporteur, le secteur non-marchand
étant sollicité ponctuellement pour mettre le pied à
l'étrier à de nombreux jeunes sans expérience mal
préparés aux exigences de l'entreprise.
Votre rapporteur tient à rappeler que le travail de
réécriture avait été complété par des
amendements adoptés en séance qui allaient parfois au-delà
des positions de la commission. Ces modifications traduisaient à
l'évidence les doutes de certains sénateurs sur le dispositif
lui-même, leur inquiétude légitime sur la prise en
considération des jeunes les plus en difficulté, ou encore leur
impatience de voir rapidement mis en oeuvre le plan emplois-jeunes dans le
secteur privé.
L'Assemblée nationale est revenue pour l'essentiel au texte
adopté par elle en première lecture
On doit bien constater que derrière les manières courtoises qui
ont présidé la commission mixte paritaire réunie le 2
octobre s'est dessiné un certain état d'esprit qui, en refusant
le débat entre nos deux assemblées et en postulant que les
entreprises ne devaient pas être associées au dispositif, ne
pouvait que mener à l'échec.
Cet échec constaté, votre rapporteur ne peut que d'ores et
déjà regretter cette attitude préjudiciable à
l'intérêt des jeunes au chômage, les travers du texte
gouvernemental étant en effet nombreux. Non seulement les emplois
créés pourraient écarter durablement les jeunes
bénéficiaires du marché du travail mais le coût de
ce dispositif lui-même, à travers les impôts qu'il implique,
constitue un obstacle à la création de vrais emplois dans les
entreprises.
L'Assemblée nationale a donc été au bout de sa logique en
rétablissant globalement son texte si l'on laisse de côté
les dispositions essentielles mais distinctes du coeur du texte emplois-jeunes
sur lesquelles le Gouvernement a d'ailleurs donné un avis favorable et
la timide ouverture sur le financement des postes d'encadrement.
Seuls, en effet, quatre articles ont été adoptés conformes
par l'Assemblée nationale : article premier bis B (Information des
institutions représentatives du personnel sur la conclusion des
conventions relatives aux emplois consolidés et sur leur
exécution), article premier ter (Obligation d'emploi de travailleurs
handicapés), article premier septies (Imputation du financement des
emplois-jeunes sur les crédits d'insertion dans les départements
d'outre-mer) et article 4 (Promotion de l'apprentissage dans le secteur public
non industriel et commercial).
* *
*
Telles sont les raisons pour lesquelles votre rapporteur a été conduit à proposer à la commission, qui l'a suivi, l'adoption d'une motion tendant à opposer la question préalable au projet de loi.
EXAMEN DES ARTICLES
Article premier
(Art. L. 322-4-18
à L. 322-4-23 nouveaux du code du travail)
Aide au
développement d'activités d'intérêt
général pour l'emploi des jeunes
Dans le cadre de l'article premier, l'assemblée
nationale a supprimé de très nombreux alinéas pour revenir
très largement à son texte de première lecture.
La rédaction retenue par l'Assemblée nationale pour
l'article
L. 322-4-18 nouveau du code du travail
exclut ainsi à nouveau
les secteurs du logement, des nouvelles technologies et de la
coopération du cadre des conventions.
Il n'est plus fait référence à l'ensemble des acteurs HLM,
des sociétés d'économie mixte et des groupements associant
des entreprises dans la liste des employeurs possibles.
Plus préoccupant encore, les conventions ne sont plus tenues
d'évoquer les conditions de l'encadrement et de la formation des jeunes
notamment par la voie de l'apprentissage, celles d'une possible participation
financière de l'usager pourtant évoquée au Sénat
par le ministre et celles d'un éventuel transfert des activités
au secteur privé.
On peut ainsi douter de l'engagement du Gouvernement à ne pas
créer une fonction publique d'un nouveau type puisque rien n'est
prévu pour que ce dispositif débouche sur autre chose au cours
des cinq ans ou même à l'horizon du contrat. Mme Martine Aubry a
cité à de très nombreuses reprises ses exemples personnels
concernant la pérennisation des emplois créés par la ville
de Lille. On peut rappeler à cet égard que tous les maires ne
disposent pas des mêmes relations que le ministre de l'Emploi et qu'il
est très peu probable que les partenaires privés fassent preuve
de la même bonne volonté qui, dans le cas précis qui est
cité, pourrait s'avérer non dénuée de tout calcul.
L'Assemblée nationale a supprimé l'intervention en amont d'un
comité local agissant au nom du CODEF pourtant proposée par notre
collègue Mme Marie-Madeleine Dieulangard qui avait essayé
non sans succès d'améliorer le dispositif de la commission. Elle
traduit ainsi une volonté de concentration des décisions dans les
mains du préfet et des administrations centrales.
Pourtant, on peut relever en lisant le compte-rendu analytique que le ministre
envisageait que des organismes agréés puissent jouer le
rôle que la commission avait donné aux CODEF assistés des
missions locales et des comités de pilotage pour assurer la
pérennisation des activités dans le secteur marchand ; on peut se
demander pourquoi dans ces conditions le gouvernement s'est refusé au
dialogue avec le Sénat sur cette question qui aurait pu permettre de
trouver un dispositif intelligent qui nous aurait tous satisfait.
On peut noter également que l'Assemblée nationale a
supprimé une disposition permettant aux collectivités
territoriales d'employer des jeunes pour leurs activités de
représentation à l'étranger. Elle a également
refusé que les institutions représentatives du personnel soient
consultées préalablement à la signature des conventions,
ce qui ne peut être que préjudiciable aux employés.
Dans sa rédaction de
l'article L. 322-4-19 nouveau du code du
travail
, l'Assemblée nationale est revenue à une
rédaction très proche de son texte de première lecture.
Elle a rétabli des conditions limitatives pour les jeunes
âgés de 26 à 30 ans, ce qui ne peut que pénaliser
les jeunes titulaires d'un doctorat qui auraient pu souhaiter rejoindre
l'Education nationale à cette occasion.
Elle a maintenu l'âge de 30 ans sans condition limitative, introduite par
le Sénat, pour les personnes handicapées sans observer qu'en
supprimant la disposition qui permettait d'exclure ces emplois du quota de
droit commun à respecter, elle favorisait l'emploi des personnes
handicapées dans le plan emplois-jeunes au détriment de leur
emploi sous statut normal, le texte du Sénat était là
encore préférable.
L'Assemblée nationale a supprimé le bénéfice de
l'aide financière de l'Etat pour les postes d'encadrement sans condition
d'âge, ce qui ne peut que réduire un peu plus l'avenir de ces
activités et notamment leur perspective de pérennisation.
L'Assemblée nationale a supprimé le principe même d'une
priorité à l'embauche pour les jeunes les moins qualifiés
lorsqu'ils sont capables d'occuper les emplois proposés, ceci ne pourra
que créer des frustrations pour les jeunes surqualifiés alors que
les jeunes sans qualification seront exclus d'un dispositif que l'on aurait pu
croire leur être naturellement destiné.
L'Assemblée nationale a également supprimé toute
référence au montant de l'aide comme à celle d'une
modulation en fonction du potentiel fiscal des collectivités et celle
d'une dégressivité dans le temps de l'aide. Le rapporteur
rappelle que la commission n'avait pas donné son accord à ces
deux dernières propositions, sans pour autant nier qu'il existait un
véritable problème concernant la pérennisation des
activités et la situation des collectivités locales les plus
pauvres, auquel le Gouvernement n'apporte aucune réponse.
Plus dommageable encore est la suppression du bénéfice de l'aide
pour les formations à ces nouveaux métiers par la voie de
l'apprentissage. Cette modification est difficilement compréhensible :
le Gouvernement persiste à considérer que les jeunes au
chômage ont une formation sans se rendre compte que le diplôme
nominal peut ne présenter aucun intérêt professionnel. Sans
formations solides et structurantes, il ne pourra y avoir de nouveaux
métiers.
Dans le texte pour
l'article L. 322-4-20 nouveau du code du travail
,
l'Assemblée nationale s'est attachée à supprimer toutes
les dispositions qui tendaient à permettre une pérennisation dans
le secteur privé.
Cette attitude rigide est source d'inquiétude. Que va-t-il advenir de
ces jeunes au bout de cinq ans ? Leur situation ne sera-t-elle pas plus
délicate encore s'ils ont été écartés du
monde de l'entreprise et maintenus dans des ersatz d'emplois ? Ils auraient en
effet pour certains jusqu'à 30 voire 35 ans au terme du contrat et
pourraient n'avoir jamais rencontré le monde de l'entreprise.
On peut noter que l'Assemblée nationale a maintenu la possibilité
pour les établissements publics de l'Etat de cotiser à
l'assurance-chômage pour leurs salariés relavant du dispositif
emplois-jeunes.
Article premier bis A
Financement de
postes d'encadrement par des conventions de coopération
La seule avancée significative de l'Assemblée
nationale réside dans l'ouverture au bénéfice des
conventions de coopération pour des postes d'encadrement.
L'Assemblée reprend ainsi sous une autre forme l'idée d'une
activation des dépenses passives à travers le fonds paritaire
d'intervention pour l'emploi et le souci de valoriser les compétences
des cadres expérimentés. Il faut toutefois noter que ces cadres
ne seront pas éligibles à l'aide de l'Etat.
Ce geste traduit insensiblement une prise de conscience des insuffisances du
texte gouvernemental par l'Assemblée nationale même si cette
dernière n'en a pas tiré toutes les conséquences quant
à la formation et la pérennisation.
Article premier bis
(Art. L. 322-4-10 du code du
travail)
Possibilité de cumuler un contrat emploi-solidarité
avec un autre emploi
(pour coordination)
L'Assemblée nationale a rétabli son texte de première lecture permettant le cumul d'activités pour des bénéficiaires de CES. Il s'agissait de permettre à des bénéficiaires d'un CES d'occuper un emploi à temps partiel rémunéré sans perdre le bénéfice de ce contrat.
Article premier quinquies
(Art. L. 351-24 du code du
travail)
Aide à la création d'entreprise par les jeunes
L'Assemblée nationale a supprimé la contribution de l'Etat à la mise en place d'une aide à l'ingénierie pour la création d'entreprise en laissant la charge de cette aide aux seules régions.
Article premier A sexies
(Art. L. 122-1-3 nouveau
du code du travail)
Contrats de travail à durée
déterminée de cinq ans dans les entreprises de moins de onze
salariés
L'assemblée nationale a supprimé cet article introduit par le Sénat.
Art. 2 bis A
Emplois de jeunes
contractuels de droit public auprès des fonctionnaires des
ministères de l'éducation nationale et de la justice
L'Assemblée nationale a supprimé l'article 2 bis
A relatif aux emplois dans l'Education nationale et la Justice.
Le ministre de l'Emploi avait pourtant déclaré à plusieurs
reprises que ces emplois s'écartaient de l'esprit du texte. Il convient,
dans ces conditions, de s'interroger sur les raisons qui ont conduit
l'Assemblée nationale à maintenir le principe d'une
"sous-fonction publique" sous contrats privés
rémunérée par des subventions pour l'aide à
l'emploi prélevées sur les crédits du ministère de
l'Emploi pour financer ces activités, alors qu'elles auraient dû
être financées en totalité par des crédits
prévus en loi de finances pour la rémunération des
personnels, conformément aux principes du droit budgétaire.
Art. 2 bis
Modalités d'application du
dispositif emplois-jeunes dans les départements d'outre-mer et à
Saint-Pierre-et-Miquelon
L'Assemblée nationale a rétabli son texte de première lecture supprimé par le Sénat avec des modifications rédactionnelles. Il s'agit de permettre l'application de la présente loi dans les départements d'outre-mer et la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon en ayant recours au fonds pour l'emploi dans les départements d'outre-mer et la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Art. 5
(Art. 16 de la loi
n° 96-603 du 5 juillet 1996 relative au
développement et à la promotion du commerce et de
l'artisanat)
Qualification exigée pour l'exercice de certaines
activités commerciales ou artisanales
L'Assemblée nationale a supprimé cet article introduit par le Sénat.
Art. 6
(Art. L. 118-2-2 et
art. L. 118-2-3 nouveau du code du
travail)
Péréquation de la taxe d'apprentissage
L'Assemblée nationale a adopté cet article introduit par le Sénat concernant la création d'un fonds de péréquation de l'apprentissage sous réserve d'une modification tendant à prévoir qu'une partie des sommes pourrait être affectée à des dépenses d'investissement et de sécurité.
Art. 7
(Art. L. 981-7 du code du
travail)
Contrat d'orientation
L'Assemblée nationale a adopté cet article avec modifications. L'entreprise signera la convention avec l'organisme réalisant les actions d'orientation et non plus avec l'Etat. Les conditions de diplômes sont également précisées.
Art. 8
Evaluation de la loi par l'Office
parlementaire d'évaluation des politiques publiques
L'Assemblée nationale a supprimé cet article introduit par le Sénat.
MOTION TENDANT À OPPOSER LA QUESTION PRÉALABLE
Considérant qu'en première lecture, le
Sénat a souhaité insérer dans le projet de loi
adopté par l'Assemblée nationale en première lecture, une
série de dispositions de nature à favoriser dans les meilleurs
délais et dans les meilleures conditions le transfert vers le secteur
privé des emplois que le projet de loi se propose de créer dans
le secteur public ou parapublic dans l'intérêt des jeunes ;
Considérant que l'Assemblée nationale a certes repris certaines
des mesures introduites dans le projet de loi par le Sénat sous forme
notamment d'articles additionnels ;
Considérant qu'en revanche, l'Assemblée nationale est revenue
pour l'essentiel au texte adopté par elle en première lecture
s'agissant des principales dispositions du projet de loi proposées par
le Gouvernement ;
Considérant que, ce faisant, elle a refusé de prendre en
considération les nombreuses dispositions insérées par le
Sénat permettant de corriger les défauts les plus manifestes du
texte ; que ce dernier persiste, de surcroît, à confondre dans un
même régime, d'une part, des emplois qui auraient
été susceptibles, grâce aux modifications proposées
par le Sénat, d'être transférés vers le secteur
privé et, d'autre part, des emplois de fonctionnaires supplétifs
recrutés en marge des règles de la fonction publique ;
Considérant, dès lors, que le projet de loi se résume
à la création de 350.000 emplois dans les secteurs public et
parapublic qui, dans cinq ans, devront être inéluctablement
consolidés par l'apport de nouveaux fonds publics, notamment de la part
des collectivités locales, sauf à prendre le risque de rejeter
vers la précarité des jeunes qui n'auront acquis ni formation, ni
qualification ;
Considérant que dans le cadre de la procédure d'urgence
décrétée par le Gouvernement, l'Assemblée nationale
a ainsi dit son " dernier mot " ;
En conséquence, en application de l'article 44 alinéa 3 du
Règlement, le Sénat décide qu'il n'y a pas lieu de
poursuivre la délibération sur le projet de loi relatif au
développement d'activités pour l'emploi des jeunes adopté
par l'Assemblée nationale en nouvelle lecture après
déclaration d'urgence.