Rapport n° 12 - Projet de loi relatif au développement d'acitivités pour l'emploi des jeunes
M. Louis SOUVET, Sénateur - M. Jean-Claude BOULARD, Député
Commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi relatif à l'emploi des jeunes Rapport n°S 12 et AN 293 1997/1998
Document mis en
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N°
12
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Enregistré à
la Présidence de
l'Assemblée nationale
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Annexe au
procès-verbal de la séance
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RAPPORT
FAIT
AU NOM DE LA COMMISSION MIXTE PARITAIRE
(1)
CHARGÉE DE PROPOSER UN TEXTE SUR LES DISPOSITIONS RESTANT EN DISCUSSION
DU PROJET DE loi relatif au développement d'activités pour
l'
emploi des jeunes,
PAR M. JEAN-CLAUDE BOULARD, PAR M. LOUIS SOUVET,
Député Sénateur
(
1)
Cette commission est composée de
: M. Jean-Pierre Fourcade,
sénateur, président ;
M. Claude Bartolone,
député, vice-président ;
M. Louis Souvet
, sénateur,
M. Jean-Claude Boulard,
député, rapporteurs.
Membres titulaires :
MM. Jacques Bimbenet
,
Jean Chérioux,
Jean Madelain, Mme Marie-Madeleine Dieulangard, M. Guy Fischer,
sénateurs ;
Mmes Roselyne Bachelot-Narquin, Muguette Jacquaint, MM.
Denis Jacquat, Jean Le Garrec, Jean Pontier,
députés.
Membres suppléants :
M. Henri Belcour, Mme Nicole Borvo,
MM. Gilbert Chabroux, Serge Franchis, Alain Gournac, Jean-Louis Lorrain, Henri
de Raincourt
, sénateurs ;
MM. Pierre Cardo, Nicolas
Dupont-Aignan, Robert Galley, Mme Paulette Guinchard-Kunstler, MM. Maurice
Leroy, Alain Néri, Alfred Recours
, députés.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
: 1ère lecture :
200
,
206
et T.A.
3
.
2ème lecture :
291
.
Sénat
: 1ère lecture :
423
,
433
(1996-1997) et T.A.
1
(1997-1998).
Jeunes. |
Mesdames, Messieurs,
Conformément au deuxième alinéa de l'article 45 de la
Constitution et à la demande de M. le Premier ministre, une commission
mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions
restant en discussion du projet de loi relatif au développement
d'activités pour l'emploi des jeunes s'est réunie le jeudi 2
octobre 1997 au Sénat sous la présidence de M. Jean Madelain,
président d'âge.
La commission a d'abord procédé à la désignation de
son bureau. Elle a élu :
- M. Jean-Pierre Fourcade, sénateur, président ;
- M. Claude Bartolone, député, vice-président ;
- M. Louis Souvet, sénateur, rapporteur pour le Sénat ;
- M. Jean-Claude Boulard, député, rapporteur pour
l'Assemblée nationale.
*
* *
La commission mixte paritaire a ensuite procédé
à l'examen du texte.
M. Louis Souvet, rapporteur pour le Sénat,
a tout d'abord
rappelé que la commission des Affaires sociales du Sénat avait
procédé à l'examen du projet de loi sur la base de deux
constats : l'immense espoir, qu'il ne fallait pas décevoir,
suscité par l'annonce du plan sur l'emploi des jeunes et la
nécessité de combler les lacunes majeures du texte qui
n'organisait pas la sortie du dispositif au bout des cinq ans, laissant ainsi
peser une lourde menace sur les finances des collectivités territoriales.
Il a ensuite indiqué que la commission, qui n'avait pas voulu rejeter le
texte par un artifice de procédure, avait articulé ses
amendements autour de trois axes :
- organiser la migration d'une partie des activités nouvelles vers
le secteur privé marchand, en vue de les pérenniser sans
obérer les finances locales ;
- faciliter la professionnalisation de ces activités, pour
augmenter les chances de pérennisation, en organisant leur encadrement
par des personnels expérimentés et en adossant plus
systématiquement le dispositif à la formation et
particulièrement à l'apprentissage ;
- identifier et distinguer les emplois qui relevaient manifestement d'un
statut public.
Le rapporteur pour le Sénat
a alors rappelé que la
commission avait institué une évaluation régulière
des activités créées, confiée au comité
départemental de la formation professionnelle, de la promotion sociale
et de l'emploi, afin d'organiser leur migration vers le secteur marchand,
qu'elle avait retenu le principe d'une participation des partenaires sociaux
à la mise en oeuvre du dispositif en leur suggérant de financer
l'encadrement dans le cadre du fonds paritaire d'intervention pour l'emploi,
qu'elle avait aussi prévu une participation financière des
usagers et enfin qu'elle avait placé sous contrat de droit public les
emplois envisagés dans l'Education nationale ou à la Justice.
M. Louis Souvet, rapporteur pour le Sénat,
a reconnu que les
débats au Sénat et l'adoption de certains amendements avaient
parfois modifié l'ordonnancement des propositions de la commission. Il a
considéré que ces modifications traduisaient à
l'évidence les doutes de certains sénateurs sur le dispositif
lui-même, leur inquiétude légitime sur la prise en
considération des jeunes les plus en difficulté, ou encore leur
impatience de voir rapidement mis en oeuvre le plan
" emplois-jeunes " dans le secteur privé.
Il a conclu son propos liminaire en espérant que les travaux
ultérieurs des assemblées permettraient de tenir compte des
préoccupations de la commission et du Sénat.
M. Jean-Claude Boulard, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
a
tout d'abord reconnu que les travaux du Sénat contenaient des
éléments intéressants susceptibles d'être repris,
lors de la poursuite des travaux, mais a ajouté qu'aucun accord ne lui
paraissait possible entre les deux assemblées, en raison tout
particulièrement de l'introduction massive de dispositions visant
à étendre les emplois-jeunes au secteur privé, extension
qui lui semblait d'ailleurs contredire la volonté de lutter contre tout
risque de concurrence déloyale entre secteur public et secteur
privé et, si l'on se référait aux seuils d'effectifs qui
avaient été fixés pour les entreprises, au sein même
du secteur privé. Il a rappelé que la philosophie du texte,
partagée par l'Assemblée nationale, était de soutenir le
développement d'activités pour l'emploi des jeunes dans le
secteur de l'utilité sociale, l'application du plan emplois-jeunes dans
le secteur privé étant subordonnée à des
négociations avec les partenaires sociaux. Il a conclu son propos en
constatant que, le texte ayant ainsi été dénaturé,
aucune conciliation n'était envisageable.
M. Jean-Pierre Fourcade, président,
tout en reconnaissant
l'intérêt des jeunes à être embauchés pour une
durée de cinq ans, a rappelé que la proposition de la commission
des Affaires sociales, préoccupée par les conditions de sortie du
dispositif, d'organiser le transfert de l'activité vers le secteur
privé n'était pas en contradiction avec les objectifs du
Gouvernement ; il a ajouté que la divergence d'appréciation
portait essentiellement sur le délai de ce transfert, la commission
ayant souhaité qu'il se fasse avant le terme des cinq ans. Il a
précisé que le Sénat avait nettement séparé
les emplois répondant à des besoins nouveaux ayant vocation
à être pérennisés dans le secteur marchand et les
postes pour lesquels l'administration souhaitait recruter des fonctionnaires
supplétifs.
M. Claude Bartolone
a relevé, à la lecture des
débats, une différence d'approche du projet de loi entre la
commission des Affaires sociales et le Sénat. Il a reconnu qu'il
conviendrait de prêter attention aux travaux de la commission, afin de
préciser et de mieux encadrer le dispositif, mais a conclu son propos en
constatant que les divergences des textes votés dans chacune des
assemblées étaient telles qu'il serait vain de rechercher un
accord.
M. Jean-Pierre Fourcade, président
, ainsi que
M. Alain
Gournac
, ont insisté sur l'intérêt de reprendre les
dispositions concernant l'encadrement, le tutorat et la formation.
M. Jean-Claude Boulard, rapporteur pour l'Assemblée nationale
, a
précisé que s'il était exclu de rechercher un accord en
raison du bouleversement de l'article premier par le Sénat, pour lequel
il proposait de rétablir la rédaction de l'Assemblée
nationale, en revanche, d'autres dispositions adoptées par la Haute
Assemblée pourraient être reprises dans la suite des travaux.
Mme Roselyne Bachelot-Narquin
a regretté que, puisqu'il existait
des possibilités d'accord sur certains articles, la commission mixte
paritaire ne procède pas à leur examen ; cela aurait permis,
selon elle, de profiter de l'expérience des sénateurs dans le
domaine des collectivités territoriales et aurait évité de
s'en remettre à la seule décision de l'Assemblée nationale.
M. Guy Fischer
a constaté que la logique qui se dégageait
des débats du Sénat était opposée à celle de
l'Assemblée nationale. Il a rappelé les propositions du groupe
communiste, républicain et citoyen portant notamment sur la sortie du
dispositif, les rémunérations et la formation et a
regretté que le Sénat ait adopté de nombreuses
dispositions sans rapport avec le projet de loi.
M. Louis Souvet, rapporteur pour le Sénat
, a exprimé sa
satisfaction de constater que les députés de la majorité
envisageaient de reprendre une partie des travaux du Sénat ; puis il est
revenu sur les principales raisons qui l'empêchaient d'accepter le
rétablissement de la rédaction de l'Assemblée nationale
à l'article premier.
M. Jean Le Garrec
a souhaité qu'il soit tenu compte des travaux
de la commission des Affaires sociales du Sénat et a confirmé que
le ministre de l'emploi et de la solidarité envisageait bien une
pérennisation des activités nouvelles dans le secteur
privé. Il a toutefois constaté que l'importance des divergences
entre les deux assemblées rendait impossible la poursuite des travaux.
M. Jean-Claude Boulard, rapporteur pour l'Assemblée nationale
,
s'est déclaré d'accord avec la volonté du Sénat
d'organiser le passage des activités dans le secteur privé, mais
s'est opposé à toute ouverture du bénéfice de
l'aide de l'Etat aux entreprises.
M. Jean Madelain
a attiré l'attention des commissaires sur
certains articles adoptés avec l'accord du Gouvernement, portant
notamment sur la création, qu'il a jugée opportune et urgente, du
fonds de péréquation de la taxe d'apprentissage.
M. Jean-Claude Boulard, rapporteur pour l'Assemblée nationale
, a
reconnu l'intérêt des travaux du Sénat sur ce point,
jugeant qu'ils pouvaient être repris.
La commission mixte paritaire a alors rejeté l'amendement de
M. Jean-Claude Boulard tendant à rétablir la
rédaction de l'Assemblée nationale à l'article premier,
par 7 voix contre 7.
Elle a rejeté dans les mêmes conditions l'article premier dans la
rédaction du Sénat.
M. Jean-Pierre Fourcade, président
, a alors constaté que
la commission mixte paritaire n'était pas en mesure d'adopter un texte
commun sur les dispositions restant en discussion du projet de loi relatif au
développement d'activités pour l'emploi des jeunes.