B. UNE CONTRIBUTION MAJEURE A L'ÉCONOMIE FRANÇAISE
1. Une stabilité dans le PIB
La valeur ajoutée touristique, qui mesure l'impact du tourisme dans le produit intérieur brut, a tendance à se stabiliser à 2,6 % depuis le début des années 1990, de même que la consommation touristique intérieur (dépenses des touristes résidents et non résidents sur le territoire métropolitain et consommation des touristes français auprès de prestataires de services français à l'occasion de voyages se déroulant hors de France), rapportée au PIB, se stabilise à 0,072, comme en 1990.
La « production » du tourisme s'est élevée en 1994 à 671 milliards de francs, soit 9,4 % du PIB, alors que le tourisme ne représente que en moyenne 5,5 % du PIB de l'Union européenne.
2. Des recettes fiscales non négligeables
En supposant la production touristique assujettie à un taux moyen de TVA de 10%, le montant de recettes encaissées par l'État grâce à l'activité touristique peut être estimé à 70 milliards de francs. Compte tenu des effets induits, le montant total des recettes fiscales (taxe professionnelle, impôt sur le revenu des actifs employés dans le tourisme, taxes sur les carburants) est sans doute plus élevé.
Le ministère du Tourisme avait mis en valeur l'impact macroéconomique de l'augmentation de la fréquentation de touristes étrangers en France de 1986 à 1992. Les résultats de cette étude ne peuvent qu'encourager les pouvoirs publics à mener une action volontariste dans ce domaine.
3. Des perspectives d'emplois nouveaux
Le tourisme représente actuellement 1 million d'emplois directs, dont 314 000 permanents, et 1 million d'emplois induits, grâce à 200.000 PME.
Il s'agit certainement d'un secteur durablement créateur d'emplois dans les dix ans à venir et peut représenter une chance de développement pour les départements ruraux ou pour ceux dont les industries traditionnelles sont en déclin.
Toutefois, cette richesse nationale ne semble pas à votre rapporteur suffisamment exploitée.
Impact macro-économique de l'augmentation de touristes étrangers en
France de 1986 à 1992
Statistiquement, chaque touriste étranger entrant en France y dépense environ 2.280 francs (environ 9.000 francs pour une famille de deux parents et deux enfants), dont 280 francs d'essence.
De 1986 à 1992, le nombre de touristes étrangers en France est passé de 35 millions à 60 millions, soit + 25 millions.
Ces 25 millions de touristes supplémentaires ont globalement dépensé 57 milliards de francs (2.280 x 25 millions) et accru d'autant le PIB en 1992.
Dans le secteur du tourisme, on compte un minimum de 1,5 emploi direct et 1,5 emploi indirect créés pour 1 million de francs de chiffre d'affaires.
Ces 25 millions de touristes supplémentaires ont donc généré un minimum de 85.000 emplois directs en six ans, auxquels il faut ajouter 85.000 emplois induits dans d'autres secteurs, soit 170.000 emplois.
Les recettes engagées par l'État sur ce surcroît de 25 millions de touristes peuvent être estimées à :
a)TVA : + 5 milliards de francs
- chaque touriste a dépensé en moyenne 2.000 francs hors essence ;
- sur la base d'un taux de TVA moyen de 10 %, l'État a donc encaissé en 1992 une TVA supplémentaire, par rapport à 1986, de 5 milliards de francs.
b) Taxe sur l'essence : + 5,8 milliards de francs
- chaque touriste a dépensé en moyenne 280 francs d'essence (soit 2.000 kilomètres parcourus en France pour une voiture de quatre personnes pour les 80 % de touristes venant en France en voiture ou autocar).
c) Économie sur le traitement social du chômage : + 17 milliards de francs
Sur la base du coût moyen d'un chômeur de 0,1 million de francs par an, les 25 millions de touristes supplémentaires, ayant généré 170.000 emplois directs et indirects, ont donc économisé à l'État : 17 milliards de francs.
En conclusion, en 1992, la France a accueilli 25 millions de touristes étrangers de plus qu'en 1986.
Ce surcroît de touristes a généré un surcroît de recettes fiscales pour l'État de 10,8 milliards de francs au minimum (compte non tenu de la taxe professionnelle, des B.I.C., de l'impôt sur le revenu, etc...) et une économie sur le traitement social du chômage de 17 milliards de francs (150.000 emplois créés).