B. LA COOPÉRATION EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ ET DE DÉFENSE VOIT SES CRÉDITS SE STABILISER
L'action « Coopération de sécurité et de défense », mise en oeuvre par la direction de la coopération de sécurité et de défense (DCSD), devrait être dotée, hors dépenses de titre 2, de 38,9 millions d'euros en AE=CP en 2024, contre 36,4 millions d'euros en 2023.
La majeure partie de ces crédits, soit 23,88 millions d'euros, est consacrée à la formation des élites militaires et des partenaires de la France. Cette formation est opérée en France ou dans les écoles nationales à vocation régionale, au nombre de vingt dans onze États, principalement situées en Afrique.
Si le rapporteur spécial Nathalie Goulet note que cette action est essentielle pour consolider l'influence de la France et assurer une coopération sécuritaire efficace avec nos partenaires, force est de constater que ce levier d'influence n'a pas permis de limiter le recul de la France en Afrique francophone. À cet égard, le rapporteur spécial recommande, comme pour les organisations internationales, de tenir à jour des registres de correspondants étrangers ayant suivi une formation militaire française. Le ministère doit accentuer ses efforts pour mesurer la redevabilité de cette coopération. Le rapporteur spécial recommande de prendre pour modèle les universités américaines qui entretiennent leurs réseaux d'étudiants étrangers qui ont fréquenté ces établissements.
Les moyens numériques sont suffisamment efficaces pour établir des listes et les maintenir par des lettres d'information, et des actions dynamiques dirigées vers les anciens élèves de nos institutions notamment militaires qui, de retour dans leur pays, sont des relais d'opinions essentiels.
C. DANS UN CONTEXTE D'ÉVOLUTION DE LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES, LE MINISTÈRE PRÉVOIT PLUSIEURS MESURES EN FAVEUR DE SES PERSONNELS
La dotation allouée aux ressources humaines du ministère représente près de 17 millions d'euros en AE=CP.
Parmi les mesures nouvelles pour 2024, l'école pratique des métiers de la diplomatie (EDI), dédiée à la formation continue des agents du ministère, devrait amorcer sa transformation en académie diplomatique et consulaire. Cette évolution s'inscrit dans le cadre des engagements présidentiels décidés à la suite des États généraux de la diplomatie. Il s'agit non seulement d'élargir le catalogue de formation de cet institut de formation mais également de l'ouvrir à un vivier plus large, notamment les fonctionnaires d'autres ministères.
Outre la formation, l'enveloppe des ressources humaines comprend également des crédits dédiés à l'action sociale. Ces crédits financent, à titre principal, des dépenses relatives à la restauration et au logement en faveur des agents du ministère.
Toutefois, à la suite des États généraux de la diplomatie, de nouvelles dépenses ont été inscrites dans le projet de loi de finances pour 2024. Il s'agit de mesures relevant de la « qualité de vie » des agents du ministère. Les contributions des agents aux États généraux de la diplomatie se rapportaient en effet essentiellement aux thématiques de ressources humaines.
L'enveloppe dédiée à la réservation de berceaux au sein d'un réseau de crèches est ainsi doublée pour atteindre 600 000 euros en 2024. De même 150 000 euros sont ouverts pour accompagner les agents dans leurs démarches d'expatriation et d'impatriation.
Le rapporteur spécial note que, sans représenter des sommes conséquentes, ces dépenses illustrent une évolution de la politique de ressources humaines du ministère.