II. LE VIETNAM A CONCLU DES PARTENARIATS AVEC PLUSIEURS PAYS DE L'OCDE POUR FAIRE ÉVOLUER SES STRUCTURES D'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE RECHERCHES
A. UNE VOLONTÉ DE DIVERSIFIER LES SECTEURS D'EXCELLENCE
Pour moderniser l'organisation de sa recherche, le Vietnam a conclu des partenariats avec les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne.
Si les projets américains et japonais n'ont pas encore abouti, la VGU - université germano-vietnamienne - a ouvert ses portes en 2009, et propose des enseignements en sciences de l'ingénieur : génie informatique, génie électronique, système d'informations pour le secteur des affaires, circulation et transport, développement urbain durable, développement de petites et moyennes entreprises. Cinq champs de recherche ont été définis :
- Transport, mobilité, logistique ;
- Technologies des énergies renouvelables ;
- Technologies et gestion des ressources en eau ;
- Développement urbain durable ;
- Technologies pour la biodiversité et le changement climatique.
La France se situe entre science et ingénierie. L'accent est mis sur l'appui à la recherche pour garantir une mise à jour constante des disciplines enseignées et offrir la possibilité pour les étudiants de poursuivre en thèse. Une stratégie de formation de doctorants a été établie, pour garantir la qualité des futurs enseignants et chercheurs de l'USTH, les sensibiliser à la culture et à la manière de fonctionner françaises.
B. LA SPÉCIFICITÉ DU PROJET FRANCO-VIETNAMIEN D'UNIVERSITÉ DES SCIENCES ET DES TECHNOLOGIES
L'université de sciences et de technologies de Hanoï (USTH) a comme priorité l'articulation : « formation, recherche, entreprises ». Ces trois notions forment un continuum dans la formation des étudiants. Ceux-ci sont formés par des enseignants-chercheurs, et les programmes sont appuyés sur la recherche scientifique.
Dispensé en anglais, avec une introduction à la langue et à la culture françaises, cet enseignement ouvre sur un profil international, point crucial au Vietnam. La multiplication des investissements étrangers et l'implantation de nombreuses firmes étrangères font de la capacité à évoluer dans un environnement international une condition nécessaire de la recherche d'emploi, y compris au sein des entreprises vietnamiennes qui collaborent de façon croissante avec des entreprises étrangères.
La première promotion de diplômés de l'USTH est sortie en 2012 ; des entreprises françaises sont d'ores et déjà intéressées par le profil de ces étudiants : Artelia (fusion de Sogreah et de Coteba), la Compagnie Nationale du Rhône, ST Microelectronics, EADS, le cabinet de consultants ASCONIT.
Les entreprises suivantes sont pressenties pour participer à la Fondation : EADS, Total, Merieux, Air liquide, Alstom, ST micro electronics, Sanofi et Orange.
L'USTH dispose d'un mode de gestion spécifique.
Sa première spécificité réside dans le principe d'autonomie, d'auto-responsabilité, de liberté académique dans la formation et la recherche. L'USTH relève du ministère de l'éducation et de la formation, mais dispose de nombreuses libertés :
- L'université peut fixer elle-même ses objectifs et sa stratégie.
- Elle décide des projets de recherche et de formation
- Elle élabore elle-même ses programmes de coopération
- Elle rédige son règlement intérieur et structure ses services librement
- Elle recrute et gère son personnel, ainsi que les salaires. Ceux-ci sont néanmoins sous le contrôle des autorités compétentes.
- Son règlement intérieur détermine les modalités budgétaires.
L'USTH dispose de diverses instances :
- Le Conseil d'université comprend 20 membres répartis également entre le Vietnam et la France, qui ne font pas partie de l'Université et sont nommés par le ministère de l'éducation et de la formation sur recommandations des deux parties. Il se réunit deux fois par an pour décider de « l'orientation des activités de l'Université, de la mobilisation et de la supervision de l'utilisation des ressources dévolues à l'Université, de l'association de l'Université à la société ».
- Le Conseil d'administration interne est l'intermédiaire entre le Conseil d'Université et le recteur. 16 des 21 membres sont élus au scrutin direct et secret. Il a un rôle de conseil et de proposition auprès du Conseil de l'Université, concernant les postes de recteur et des vice-recteurs, les départements, le plan de développement, les programmes, les diplômes, le plan budgétaire, le règlement de recrutement des enseignants, chercheurs, du personnel administratif. Il est présidé par le recteur, se réunit tous les 3 mois et prend des décisions à la majorité des voix.
- Le Comité de direction de l'Université est composé du recteur et des deux vice-recteurs. C'est l'exécutif de l'université, mais il est force de proposition sur le plan d'action et le budget de l'année suivante, qu'il propose au Conseil d'Université.
- Le Conseil scientifique et de formations est consulté en matière de formation et de recherche par le Conseil d'Université et le Sénat : stratégies, modalités de recrutement, projets de recherche et composition des équipes de recherche. Il est renouvelé à chaque changement de recteur.
- Les départements sont dirigés par une Direction de département (un directeur et deux vice-directeurs) et les décisions sont prises au sein d'un Conseil de département.
Du fait que l'usage du français est aujourd'hui relativement limitée au Vietnam et que les autorités vietnamiennes souhaitent généraliser l'enseignement de l'anglais, notamment en première langue, choix d'ailleurs privilégié par une majorité de lycéens, la langue anglaise a été choisie comme langue d'enseignement à l'USTH avec une formation à la langue et à la culture française pour tous les étudiants au cours du cursus afin d'atteindre, au niveau master, la capacité à poursuivre des études en France ou à effectuer un stage en entreprise ou en laboratoire en France.
La francophonie est présente dans le projet USTH à Hanoï à travers l'environnement scientifique, industriel et culturel apporté par l'ensemble des intervenants français dans les enseignements et les équipes de recherches.