ANNEXE 1 - CARACTÉRISTIQUES DU MODÈLE D'ARMÉE 2015
Le modèle d'armée 2015, c'est-à-dire un cadre général de grands objectifs et de moyens réalisables à cet horizon, répond à une analyse stratégique approfondie qui constate des tendances de fonds, notamment l'absence de menace militaire directe à proximité de nos frontières, l'existence d'une instabilité dangereuse capable de dégénérer rapidement en de multiples points du globe et pouvant amener à contribuer à une intervention militaire extérieure au sein des coalitions, l'accroissement des risques dus à la prolifération d'armes de destruction massive et l'apparition possible de menaces asymétriques, dont le terrorisme .
L'actualisation de ce modèle d'armée au sein de la loi de programmation militaire pour les années 2003 à 2008 s'articule autour des quatre axes suivants :
- renforcer les moyens de commandement, de renseignement et d'appréciation de situation ;
- réduire le déficit capacitaire pour la projection et la mobilité des forces ;
- accroître les capacités d'action et de frappes dans la profondeur ;
- renforcer les moyens de protection face à l'augmentation des menaces liées à la prolifération des armes de destruction massive.
Le modèle d'armée 2015 doit permettre à la France de tenir un rôle de nation-cadre au sein d'une coalition, ce qui se traduit par des objectifs d'engagements pour chaque armée :
L'armée de terre doit pouvoir engager :
- soit jusqu'à 20.000 hommes , simultanément et sans limitation de durée sur plusieurs théâtres, que ce soit dans le cas d'une opération nationale (1.000 à 5.000 hommes) ou dans celui d'une opération européenne (12.000 à 15.000 hommes). Ce niveau peut être porté jusqu'à 26.000 pour une période limitée à une année, pour tenir compte d'un taux d'activité moyen des unités n'excédant pas quatre mois de dépliement annuels ;
- soit plus de 50.000 hommes , sans relève, pour prendre part à un conflit majeur dans le cadre de l'Alliance atlantique.
La marine doit pouvoir engager une force navale comprenant le groupe aéronaval et son accompagnement, un groupe amphibie capable de projeter un groupement de type blindé léger de 1.400 hommes , ainsi que des sous-marins nucléaires d'attaque ;
L'armée de l'air doit pouvoir engager une force aérienne de combat constituée d'une centaine d'avions de combat (dont soixante-quinze peuvent être engagés dans une opération européenne) et les ravitailleurs associés, un groupe de transport capable de projeter 1.500 hommes à 5.000 kilomètres en trois jours ainsi que les moyens de commandement, de conduite, de détection et de contrôle aérien et les bases aériennes nécessaires ;
La gendarmerie , en application des décisions des Conseils européens en matière de développement de capacités de police, doit pouvoir engager un contingent d'un volume de 600 gendarmes à l'extérieur des frontières dans des opérations de soutien et de rétablissement de la paix ainsi que les éléments spécialités et d'accompagnement des forces.
Source : loi de programmation militaire pour les années 2003 à 2008