c) Les perspectives économiques : la lutte contre la pauvreté et la poursuite des réformes structurelles
Sacrifié aux nécessités de l'ajustement structurel, le système éducatif s'est dégradé au cours des années 1990. Sa part a baissé dans le budget, s'agissant notamment de l'enseignement supérieur, en dépit de l'augmentation régulière des inscriptions. La progression de l'épidémie de sida est importante au Cameroun, qui comptait, à la fin de l'année 2000, 320.000 séropositifs officiellement déclarés, pour une population de 15 millions d'habitants, soit une séroprévalence de 6 %. Les inégalités de développement demeurent fortes entre le sud et le nord du pays. Les provinces du nord connaissent périodiquement des crises alimentaires, liées à leur forte croissance démographique, à l'insuffisance des pluies et à la médiocrité des circuits de commercialisation avec le reste du pays.
Les réformes structurelles et la libéralisation de l'économie sont suffisamment engagées pour être progressivement passées au second plan des priorités des bailleurs, après la lutte supposée contre la pauvreté. S'agissant de l'amélioration des méthodes de gouvernance, de nouveaux organes de gestion du port de Douala ont été mis en place, un audit de la société nationale des hydrocarbures a été réalisé, les bases d'un nouveau système de passation des marchés publics ont été jetées. En matière de privatisations, le processus progresse assez lentement, notamment parce qu'il remet en cause certaines positions acquises et touche à des enjeux ethniques. C'est le cas en particulier des grandes entreprises, même si certaines d'entre elles ont été privatisées comme Camerail, la compagnie de chemin de fer. La majorité des privatisations a jusqu'à présent été réalisée au profit d'entreprises françaises.