Loi de finances pour 2002 - Tome III - Annexe 40 : Monnaies et médailles
AUBAN (Bertrand), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 87 (2001-2002) - TOME III - Annexe 40 - COMMISSION DES FINANCES
Rapport au format Acrobat ( 110 Ko )Table des matières
-
PRINCIPALES OBSERVATIONS
- 1. Production, conditionnement et stockage des pièces en euros répondent aux exigences drastiques de qualité et de sécurité
- 2. En 2001, une activité plus soutenue que prévu permet d'éviter le recours à la subvention de l'Etat
- 3. Pour 2002, l'équilibre budgétaire affiché paraît bien fragile
- 4. Pour améliorer sa rentabilité, la Monnaie de Paris, s'éloigne de sa mission de service public
- 5. La maîtrise des dépenses, et notamment des achats, est très attendue
- 6. De nombreuses incertitudes planent sur l'avenir du site parisien
- 7. La nécessaire rentabilisation des installations de l'établissement de Pessac suppose de nouveaux débouchés
- 8. La monnaie métallique circulera-t-elle beaucoup et longtemps ?
-
AVANT-PROPOS : UN ÉQUILIBRE BUDGÉTAIRE
FRAGILE
-
I. RECETTES : UNE FAIBLE MARGE DE MANoeUVRE
- A. LE CALCUL THÉORIQUE DE LA CESSION DES MONNAIES FRANÇAISES AU TRÉSOR
-
B. DES PRÉVISIONS DE RECETTES COMMERCIALES PLUS
SINCÈRES MAIS ENCORE TROP CONFIANTES
-
1. Les secteurs les plus lourds sont
surévalués
- a) La vente des « produits parisiens » hors monnaies de collection : médailles, décorations, fontes, jetons, bijoux et autres objets
- b) Les monnaies de collection françaises
- c) Les monnaies de collection étrangères
- d) Les monnaies courantes étrangères
- e) Monnaies courantes pour les TOM
- f) Les fabrications annexes
- 2. Le salut des deux établissements de la Monnaie de Paris passe par une politique commerciale plus offensive à l'exportation
-
1. Les secteurs les plus lourds sont
surévalués
- C. UNE CHUTE DES AUTRES RECETTES DUE À LA DISPARITION DES PRESTATIONS LIÉES À L'EURO
- II. DÉPENSES : DES ÉCONOMIES IMPOSÉES PAR UN CONTEXTE MOINS PORTEUR
-
I. RECETTES : UNE FAIBLE MARGE DE MANoeUVRE
- EXAMEN EN COMMISSION
N° 87
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès verbal de la séance du 22 novembre 2001
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 40
MONNAIES ET MÉDAILLES
Rapporteur spécial
: M. Bertrand AUBAN
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Gérard Miquel, Claude Belot, Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Aymeri de Montesquiou, vice-présidents ; MM. Yann Gaillard, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Bernard Angels, Bertrand Auban, Denis Badré, Jacques Baudot, Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Eric Doligé, Thierry Foucaud, Yves Fréville, Adrien Gouteyron, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, François Marc, Michel Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
(2001-2002)
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
1. Production, conditionnement et stockage des pièces en euros répondent aux exigences drastiques de qualité et de sécurité
Il y a
lieu d'être pleinement satisfait de la manière dont la direction
des Monnaies et médailles s'acquitte depuis 1998 de missions nouvelles
et lourdes liées au basculement de notre pays dans une nouvelle
monnaie : frapper l'euro, organiser la préalimentation des futurs
utilisateurs, c'est-à-dire conditionner les pièces en
« kits » de manière à répondre aux
besoins tant des particuliers que des commerçants, en assurer le
stockage.
Afin de ne pas alourdir durablement le budget des Monnaies et médailles,
le conditionnement et le stockage des pièces, de caractère
naturellement ponctuel, ont été confiés à la
sous-traitance qui travaille sous le contrôle de la direction des
Monnaies et médailles et celui de la Banque de France. Courant 2001, la
presse s'est fait l'écho de perturbations dans la chaîne de
confection de sachets d'euros. Il s'est en fait agi d'un problème
très isolé, qui a donné lieu à la mise en examen
d'une personne employée par l'entreprise sous-traitante pour
« sabotage » et « abus de confiance ».
Mais rapidement détecté et corrigé, cet incident n'a, en
aucun cas, pu jeter le discrédit sur la parfaite qualité des
services rendus.
2. En 2001, une activité plus soutenue que prévu permet d'éviter le recours à la subvention de l'Etat
En loi
de finances initiale 2001 avait été votée un subvention de
l'Etat de 19 millions de francs.
Mais la Banque de France a demandé un complément de
561 millions de pièces et de 8,4 millions de sachets de
préalimentation. De plus, la Grèce a revu à la hausse ses
commandes de pièces d'euros et les monnaies de collection
françaises connaissent, avec la disparition du franc, un succès
inattendu.
Cette conjoncture plus favorable permet à l'administration des Monnaies
et médailles de mieux rentabiliser ses moyens de production et
d'augmenter ses recettes. L'équilibre budgétaire s'en trouve
assuré sans recours à la subvention de l'Etat.
3. Pour 2002, l'équilibre budgétaire affiché paraît bien fragile
Du fait
de l'inéluctable diminution du programme de frappe de l'euro, la
direction des Monnaies et médailles perçoit, de la direction du
Trésor, moins de recettes liées à la cession des
pièces.
Par ailleurs, les prévisions de recettes purement commerciales,
même si elles sont plus sincères que l'an dernier, paraissent
encore trop confiantes.
La direction des Monnaies et médailles a, en partie, effectué une
révision à la baisse de son objectif de chiffre d'affaires
réalisé en secteur concurrentiel, qui marque un retrait de 6,1 %
par rapport à la loi de finances 2001. Mais évaluées
à 4,24 millions d'euros (environ 303 millions de francs), ces recettes
seraient en progression de 39 % par rapport aux derniers résultats
connus de 2000. Certes, des actions ont été entreprises pour
dynamiser les ventes - restructuration des services commerciaux, partenariat
efficace avec les postes d'expansion économique, amélioration de
la qualité de service notamment - et le basculement dans une nouvelle
monnaie revêt un indéniable caractère porteur. Il semble
néanmoins à votre commission des finances que les
prévisions affichées pèchent par excès d'optimisme,
en particulier pour le secteur des « produits parisiens ».
En conséquence, il y a de sérieuses raisons de craindre que le
bénéfice d'exploitation nécessairement moindre que pourra
encore dégager l'établissement de Pessac ne puisse plus compenser
le déficit constant de l'établissement parisien.
4. Pour améliorer sa rentabilité, la Monnaie de Paris, s'éloigne de sa mission de service public
La
frappe des pièces métalliques courantes françaises, dont
la Monnaie de Paris a le monopole, ne peut suffire et les défis que
celle-ci doit relever sont ceux d'une entreprise commerciale : diversifier
son offre, améliorer sa qualité de service, diminuer ses
coûts, pour lutter au mieux contre une concurrence toujours plus
âpre et augmenter ainsi son chiffre d'affaires. C'est ainsi que la
production de monnaies courantes pour des Etats étrangers, de monnaies
de collection pour une clientèle de numismates assez stable, ou de
médailles et de décorations pour les
« institutionnels », tout en ne relevant pas directement
d'une mission de service public, demeurent dans la tradition de la Monnaie de
Paris.
En revanche, il y a lieu d'être plus sceptique sur l'intérêt
que peut présenter le développement, financé par le
contribuable, d'activités telles que la fabrication de bijoux ou de
fontes d'art, qui relèvent davantage de la sphère des entreprises
privées.
5. La maîtrise des dépenses, et notamment des achats, est très attendue
Il est
un fait que la Monnaie de Paris subit la diminution du programme de frappe de
l'euro. Par ailleurs, une forte part du budget « Monnaies et
médailles » résulte de frais fixes ou faiblement
variables, notamment parce que les dépenses de personnel se
caractérisent par une certaine rigidité à la baisse.
Enfin, des missions telles que l'expertise des monnaies présumées
fausses, la gestion du musée de la Monnaie, l'entretien de l'Hôtel
des Monnaies, classé monument historique, entraînent des
coûts relativement incompressibles.
Mais votre commission des finances estime que les crédits
demandés constituent un maximum et espère que l'année 2002
sera mise à profit pour rechercher et trouver de nouvelles
économies.
Cette attente porte notamment sur les achats, poste de dépenses le plus
lourd, pour lequel la direction des Monnaies et médailles avait
demandé, en 2000, un audit externe. Cet audit a conclu à la
nécessité de remédier à des dysfonctionnements et
d'améliorer les performances. Un groupe de travail devrait proposer des
mesures pratiques en ce sens avant fin 2001. Il importe désormais que
ces bonnes intentions soient suivies d'effet, en termes de
régularité juridique, mais aussi d'efficacité
économique, laquelle s'impose dans un contexte de régression de
l'activité.
6. De nombreuses incertitudes planent sur l'avenir du site parisien
Le
déficit est structurel. La nécessaire adaptation de
l'établissement de Paris aux évolutions constatées - une
concurrence accrue, des marchés moins porteurs, etc. - suppose une
meilleure adéquation entre les activités et les métiers,
une plus grande polyvalence des fonctions exercées, qui font
actuellement l'objet de réflexions.
Il paraît évident que, sans remettre en cause les savoir-faire
technique et artistique des personnels, l'avenir de l'établissement
parisien dépendra essentiellement de sa capacité à
améliorer sa réactivité, sa productivité et sa
compétitivité.
7. La nécessaire rentabilisation des installations de l'établissement de Pessac suppose de nouveaux débouchés
L'établissement de Pessac s'est vu doter, pour les
besoins de
frappe de l'euro, d'un outil industriel moderne considéré comme
suffisant. Ainsi, après étude d'opportunité, a-t-il
été décidé de ne pas procéder à
l'investissement d'un laminoir-fonderie (24,4 millions d'euros ou 160 millions
de francs) pour une production totalement intégrée. En effet, les
coûts de production s'en seraient trouvés alourdis, les
débouchés potentiels ne permettant pas de rentabiliser un tel
investissement.
La forte baisse du programme de frappe de l'euro est une certitude, et une
éventuelle augmentation des besoins en 2003 ou 2004 pour aboutir
à une production totale de 12 milliards de pièces au lieu des 11
milliards pour l'instant annoncés n'y changera rien. C'est donc par des
efforts accrus de compétitivité que les Monnaies et
médailles rentabiliseront au mieux leurs capacités de production,
en remportant de nouveaux appels d'offre pour la frappe de monnaies courantes
étrangères, comme cela a été le cas avec la Banque
centrale de Grèce cette année.
8. La monnaie métallique circulera-t-elle beaucoup et longtemps ?
Il est
encore trop tôt pour répondre à la question de l'avenir de
l'euro fiduciaire, et donc de l'activité de frappe des pièces.
Certains facteurs pourraient favoriser le soutien de cette activité. La
valeur plus forte de l'unité d'euro entraînera probablement une
utilisation plus importante des petites coupures (1, 2 et 5 centimes d'euros).
De surcroît, ces petites coupures, orangées, sont en cuivre et
leur durée de vie s'annonce moins longue que celles des actuelles
« pièces jaunes ». Par ailleurs, l'utilité
d'une pièce de 5 euros n'est pas inconcevable.
A l'inverse, l'habituelle déperdition de pièces liée au
tourisme -qui nécessite de reconstituer régulièrement les
stocks- n'opèrera plus au sein de la zone euro.
Mais surtout, quel sera, à plus long terme, le comportement des
Français face à la monnaie métallique courante ?
Parce que le porte-monnaie électronique ne relève plus
aujourd'hui de la science-fiction, il faudra bien que la direction des Monnaies
et médailles, et le ministère de l'économie et des
finances dont elle dépend, anticipent les évolutions potentielles
afin de s'adapter, sans trop de douleur, à un contexte
profondément nouveau.
AVANT-PROPOS : UN ÉQUILIBRE BUDGÉTAIRE FRAGILE
L'administration des Monnaies et médailles, service
public
industriel et commercial rattaché au ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie, fabrique et vend des
produits très divers, en situation de monopole pour la monnaie
métallique courante française -sa principale raison
d'être-, et en secteur concurrentiel pour des produits tels que les
monnaies métalliques courantes étrangères, les monnaies de
collection, les médailles et décorations, les fontes d'art et les
bijoux.
A côté de ces activités industrielles et commerciales, et
dans le cadre de ses missions de service public, elle exerce des
activités de contrôle en participant à la lutte contre la
contrefaçon, et des activités patrimoniales en assurant la
gestion du musée de la Monnaie et l'entretien de l'Hôtel de la
Monnaie, classé monument historique.
Cette administration se répartit sur deux lieux - Paris et Pessac, en
Gironde - et compte 939 agents.
Les
crédits demandés pour 2002
s'élèvent
à
182,8 millions d'euros
(1,2 milliard de francs) et sont
quasiment stables par rapport au budget 2001. Ils s'inscrivent dans un
contexte de frappe nettement ralentie de l'euro
et ce, pour la
deuxième année consécutive. Ce ralentissement ne constitue
pas une surprise et ne fera que s'accentuer dans les prochaines années.
Alors que l'an dernier, une subvention de l'Etat de 19 millions de francs avait
été votée (qui,
in fine
, ne sera pas
nécessaire), cette année, le budget est présenté
d'emblée en équilibre, c'est-à-dire sans demande de
subvention.
Mais cet équilibre est pour le moins incertain, notamment
parce qu'il repose sur un chiffrage particulièrement optimiste du
chiffre d'affaires réalisé en secteur concurrentiel, censé
couvrir le quart du financement global.
I. RECETTES : UNE FAIBLE MARGE DE MANoeUVRE
L'examen
des recettes d'exploitation nécessite de rappeler que la direction des
Monnaies et médailles ne détient une
réelle marge de
manoeuvre que sur un quart seulement
de celles-ci : les recettes
purement commerciales, qui résultent des décisions et efforts de
cette administration.
D'un montant de
182,69 millions d'euros
(1,198 milliard de francs),
les recettes d'exploitation,
subvention de l'Etat exclue,
augmentent
légèrement (+ 1,4 %).
Cependant, la base de comparaison
du budget voté 2001 n'est pas très pertinente par suite d'une
sous-estimation certaine des produits de la cession au Trésor et d'une
sur-estimation probable des recettes purement commerciales, sans que l'on sache
si l'une compensera l'autre.
Les résultats connus de 2000 permettent une meilleure
appréciation
: les recettes d'exploitation 2002 marquent alors
un
retrait de 4,2 %,
essentiellement lié à la baisse
des produits de cession au Trésor, elle-même due à la
diminution du programme de frappe de l'euro et des opérations de
stockage et de pré-alimentation qui lui sont liées.
A. LE CALCUL THÉORIQUE DE LA CESSION DES MONNAIES FRANÇAISES AU TRÉSOR
En 2000,
le produit de la cession des monnaies françaises au Trésor s'est
élevé à 144,8 millions d'euros, dépassant la
prévision d'environ 2 %, alors que l'activité a
été très légèrement inférieure
(-0,5 %). Cette distorsion s'explique par la modification de la
répartition des coupures en francs et la révision à la
baisse du prix de cession de la pièce de 10 francs.
Pour 2001, la prévision de 106,7 millions d'euros sera nettement
dépassée, avec les commandes supplémentaires de la Banque
de France. Cette prévision ne constitue donc pas une bonne base de
comparaison.
Pour
2002
, le produit de la cession au Trésor
s'élève à
122 millions d'euros
.
Dans cette évaluation, l'effet-prix est neutralisé, les prix
unitaires de cession étant stables. L'effet-volume est important
(diminution de 18 % du programme de frappe de la monnaie courante
française par rapport à ce qui sera effectivement produit en
2001), mais au-delà de la masse globale de pièces
fabriquées,
la répartition des coupures
, à plus ou
moins forte valeur de cession, a un impact non négligeable.
1. Le programme national de frappe, plus chargé que prévu en
2001, diminue inéluctablement en 2002
a) La Banque de France a passé des commandes supplémentaires
En 2001,
l'établissement monétaire de Pessac devait voir disparaître
définitivement le
franc
. Mais la Banque de France a
commandé
20 millions
de pièces d'1 franc, qui seront donc
frappées avant la fin de l'année.
S'agissant de l'
euro
, la direction du Trésor et la Banque de
France avaient arrêté un programme global de frappe d'un volume de
7,6 milliards de pièces à face française (8 types de
pièces de 2 euros à 1 centime d'euro), réparti sur la
période 1998-2001, pour une mise en circulation au
1
er
janvier 2002.
Courant 2001, une révision des
besoins a porté cette quantité globale à 8,1 milliards de
pièces.
Pour l'année 2001 notamment, la Banque de France a demandé un
complément de 541 millions de pièces (250 millions de
pièces de 50 centimes, 250 millions de pièces de 10 centimes et
41 millions de pièces de 20 centimes). Par ailleurs, en 2000, 10
millions de pièces ont manqué à l'exécution du
programme fixé. Leur fabrication a donc été
reportée sur 2001.
Au total, francs et euros confondus,
c'est 2194 millions de pièces et
non plus 1623 millions
que l'établissement de Pessac frappe en 2001.
Mais celui-ci dispose de capacités de production suffisantes et peut
faire face à cette augmentation de 35 % de son programme initial.
b) Les quantités attendues seront disponibles pour la mise en circulation le 1er janvier 2002
Depuis la frappe du premier euro le 11 mai 1998, 7,173 milliards de pièces ont été produites à fin juin 2001, soit 88 % du programme fixé à fin 2001. En dehors de l'Autriche, dont les besoins sont peu importants, la France était, fin juin, le pays le plus avancé , comme le montre le tableau suivant.
Réalisation des pièces en euros |
||||
( millions d'unités ) |
Programme
|
Réalisation à
|
Part
réalisée à
|
Programme total |
Allemagne |
17 000 |
13 898 |
81,8% |
23 000 |
France |
8 150 |
7 173 |
88,0% |
11 000 |
Italie |
7 240 |
5 616 |
77,6% |
9 500 |
Espagne |
7 085 |
6 030 |
85,1% |
7 800 |
Pays-Bas |
2 800 |
2392 |
85,4% |
3 300 |
Belgique |
1 957 |
1 585 |
81,0% |
2 875 |
Autriche |
1 500 |
1 423 |
94,9% |
2 000 |
Grèce |
1 333 |
383 |
28,7% 1( * ) |
1 600 |
Portugal |
1 296 |
960 |
74,1% |
1 620 |
Irlande |
1 078 |
795 |
73,8% |
1 078 |
Finlande |
1 070 |
941 |
87,9% |
1 290 |
Luxembourg |
120 |
98 |
81,3% |
120 |
TOTAL |
50 629 |
41 294 |
81,6% |
65 183 |
c) Après la mise en circulation, les besoins sont nécessairement moindres en 2002
Pour la
deuxième année consécutive, la charge décroît
nettement, de 20 % en 2001 et de 18 % en 2002. L'établissement de Pessac
est moins sollicité : 1,8 milliard de pièces seulement,
réparties en 6 coupures sur les 8 existantes, les pièces de 1 et
2 centimes déjà fabriquées étant suffisantes.
Fin 2002, c'est 9,95 milliards de pièces qui auront été
produites. Ne manqueront plus qu'1,05 milliards de pièces pour que le
programme total de 11 milliards de pièces soit exécuté.
2. Le jeu d'écritures de la cession au Trésor
a) Le mécanisme de la cession
Le
budget annexe des Monnaies et médailles cède les monnaies
courantes et les monnaies de collection à la direction du Trésor,
moyennant des prix de cession déterminés en accord avec cette
dernière. Trois éléments interviennent dans le calcul des
prix :
- la valeur du métal contenu dans la pièce. C'est une valeur
moyennée sur les quatre ou cinq premiers mois de l'année
d'établissement du projet de budget, qui n'est plus modifiée par
la suite. Elle ne correspond donc pas aux prix effectivement payés par
les Monnaies et médailles ;
- la valeur ajoutée, calculée à partir des données
de la comptabilité analytique de la direction des Monnaies et
médailles ;
- la « marge du fabricant ».
Les monnaies courantes sont achetées, à leur prix de cession, par
le compte d'émission des monnaies métalliques (compte n°
906-04) du Trésor, dès leur délivrance. En revanche, ce
compte n'est crédité de la valeur faciale de la pièce
qu'il a achetée qu'au moment de sa mise en circulation par la Banque de
France. Ainsi, s'agissant de l'euro, le compte 906-04 a été
débité de l'avance de fabrication des pièces dès
1998 alors qu'il ne sera crédité qu'à compter du 1er
janvier 2002, lors de leur mise en circulation.
Comptes spéciaux du trésor - Compte 906-04 "Emission monnaies métalliques" Solde des mouvements financiers (en millions d'euros) |
||||||||
Années |
Coupures |
Prix de cession versé au budget annexe (monnaies courantes et monnaies de collection) |
Valeur faciale des pièces courantes délivrées au Trésor et des monnaies de collection rachetées au Trésor |
Solde au bénéfice du compte du Trésor |
||||
Prévision |
Réalisation |
Prévision |
Réalisation |
Prévision |
Réalisation |
|||
1996 |
Franc |
40,65 |
38,82 |
56,67 |
53,20 |
16,02 |
14,39 |
|
1997 |
Franc |
62,46 |
60,50 |
46,83 |
44,15 |
-15,63 |
-16,35 |
|
1998 |
Franc |
27,84 |
25,67 |
32,53 |
22,69 |
4,69 |
-2,97 |
|
|
Euro |
68,46 |
64,48 |
264,14 |
189,05 |
195,68 |
124,57 |
|
1999 |
Franc |
9,02 |
9,64 |
14,24 |
16,38 |
5,22 |
6,74 |
|
|
Euro |
137,52 |
96,22 |
781,54 |
466,64 |
644,02 |
370,42 |
|
2000 |
Franc |
14,90 |
15,55 |
19,20 |
37,79 |
4,31 |
22,24 |
|
|
Euro |
127,28 |
129,29 |
788,13 |
819,05 |
660,85 |
689,76 |
|
2001 |
Franc |
0,79 |
|
3,00 |
|
2,21 |
|
|
|
Euro |
105,97 |
|
852,68 |
|
746,71 |
|
|
2002 |
Euro |
121,97 |
|
882,39 |
|
760,42 |
|
Pour les
pièces de monnaie de collection qui n'ont pas d'équivalent en
pièces de monnaies courantes, les prix de cession sont
déterminés de façon conventionnelle, par
référence à des coupures de valeur faciale voisine. Pour
leur conférer valeur libératoire et leur donner ainsi un
véritable intérêt aux yeux des numismates, le budget annexe
les rachète au compte spécial à leur valeur faciale.
Le solde des mouvements entre le budget annexe et le compte spécial
906-04, retracé dans le tableau ci-dessus qui permet d'observer les flux
et tendances, est donc purement théorique en ce qui concerne le rachat
effectif de la valeur faciale des pièces courantes par la Banque de
France, dans la mesure où il est fondé sur le programme de frappe
réalisé année après année par le budget
annexe alors que la Banque ne procède à des
prélèvements qu'en fonction de ses besoins. De même, il ne
prend pas en compte les retraits de la circulation et notamment des
pièces libellées en francs dont le Trésor aura à
assurer la charge à compter du 1er janvier 2002.
b) Des prix de cession adaptés à la concurrence
Les
prix de unitaires de cession proposés pour 2002 sont identiques à
ceux arrêtés pour 2000 et 2001.
L'année 2000, qui avait
généré économies d'échelle et gains de
productivité, continue de servir de référence. L'affichage
de prix industriels compétitifs permet à la direction des
Monnaies et médailles de concourir en bonne position dans le cadre
d'appels d'offres internationaux.
Ces prix ne reflètent donc pas des coûts complets en raison
notamment de l'augmentation des cours des métaux et de la relative
surcapacité de production de l'établissement monétaire de
Pessac. Mais leur détermination n'a pas de réelle incidence sur
le budget de l'Etat : il ne s'agit en fait que d'un jeu d'écritures
entre le budget des Monnaies et médailles et le compte spécial du
Trésor n° 906-04. Dans ces conditions, il est normal que les
impératifs de concurrence internationale l'emportent.
B. DES PRÉVISIONS DE RECETTES COMMERCIALES PLUS SINCÈRES MAIS ENCORE TROP CONFIANTES
Depuis
plusieurs années, les recettes commerciales sont surestimées.
Ainsi, en 1999 et 2000, les résultats ont été
inférieurs à la prévision respectivement de 31 et 36 %
(soit un manque de 105 et 123 millions de francs) et il est à craindre,
pour 2001, que les réalisations restent encore bien
en-deçà de l'objectif, même si celui-ci avait
été revu à la baisse de 5,4 %.
Pour 2002, on ne peut nier une amorce d'adéquation des prévisions
aux résultats, puisqu'à hauteur de
46,24 millions d'euros
(303 millions de francs), l'objectif est inférieur de 6,1 % à la
prévision 2001. La réalité économique des
activités de l'établissement parisien est toujours
préoccupante et il en a été, en partie, tenu compte. Mais
la
diminution de 6,1 % n'est qu'apparente
puisque la base de comparaison
que constitue la prévision 2001 est elle-même
surévaluée.
Votre rapporteur, qui ne demande qu'à se tromper, estime que le
chiffrage des recettes commerciales pour 2002,
supérieur de 39 % aux
derniers résultats connus de 2000,
est
encore trop optimiste.
1. Les secteurs les plus lourds sont surévalués
a) La vente des « produits parisiens » hors monnaies de
collection : médailles, décorations, fontes, jetons, bijoux
et autres objets
Les
résultats de l'année 2000 permettent de constater une fois de
plus que, depuis plusieurs années, les prévisions, d'un montant
artificiel de 21 millions d'euros, étaient
« gonflées » d'environ 30 %.
Pour 2001, l'activité décorations (environ la moitié de ce
secteur) s'annonce meilleure que pour les années
précédentes : une forte reprise est attendue en fin
d'année, avec l'application du décret n° 2000-1015 du
17 octobre 2000 modifiant les délais d'obtention des
différentes médailles d'honneur du travail.
L'ensemble médailles et fonderie d'art (environ 30 %) est globalement en
diminution. La frappe de jetons touristiques ou de casino (environ 10 %)
connaît un développement intéressant. La vente de bijoux
(environ 10 % également de ce secteur), qui a progressé en 2000,
bénéficie du recrutement deux VRP ayant permis d'ouvrir plusieurs
points de vente en province, et offre quelques espoirs.
Pour 2002, des perspectives existent,
certes, mais il convenait de
ramener l'objectif à un niveau plus réaliste, ce qui a
été fait.
Passant de 21 à 19 millions d'euros
(- 10 %),
cette prévision paraît toutefois encore
élevée.
b) Les monnaies de collection françaises
La
période est historique - changement de millénaire, changement de
monnaie - et encourage la Monnaie de Paris à multiplier les heureuses
initiatives : pièces courantes en qualité « belle
épreuve » et « brillant universel »,
thèmes porteurs (« Petit Prince »,
« Aventure du XXe siècle », « France
2000 », dernier franc, naissance de l'euro, etc.).
L'année 2000 n'a vu qu'une légère reprise, le
marché est demeuré atone. Mais grâce à
l'émission des dernières pièces libellées en
francs, les résultats 2001 devraient être meilleurs (fin juillet,
ils dépassaient ceux de l'ensemble de l'année 2000), même
si la prévision, qui pourtant avait été revue à la
baisse, ne sera probablement pas atteinte.
L'objectif 2002 de 13,6 millions d'euros peut paraître encore trop
ambitieux.
Cependant, l'espoir est permis
avec l'avènement
des
pièces de collection en euros
qui pourrait donner un
véritable coup de fouet aux ventes de monnaies de collection.
Le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie et le
ministère de l'éducation nationale ont permis, en se coordonnant,
une
innovation séduisante
:
le dessin de la
première pièce de collection
de l'année 2002,
en
euro
, naîtra d'un
concours destiné aux élèves
des classes de cours moyen
de toutes les écoles françaises.
Ce concours permet d'initier les enfants à l'histoire et à la
fonction de la monnaie ; 41 000 dossiers de participation ont
été envoyés. Un jury sélectionnera prochainement le
meilleur projet. La pièce, insérée dans une carte de
présentation en couleurs dessinée par les enfants, sera
présentée le 17 février 2002.
c) Les monnaies de collection étrangères
Après les résultats exceptionnels obtenus en
1999,
l'année 2000 a donné de bonnes satisfactions et la
réalisation atteint le double de la prévision.
L'année 2001 devrait également être satisfaisante. C'est
pour tenir compte de cette amélioration confirmée
qu'il a
été décidé,
pour 2002,
d'afficher un
objectif ambitieux,
en doublant la prévision.
d) Les monnaies courantes étrangères
Après la fin, en 1999, d'un important marché au
Proche
Orient et la perte totale ou partielle de certains clients traditionnels,
notamment en Afrique, le chiffre d'affaires pour 2000 continue de diminuer.
Après avoir pendant plusieurs années sous-estimé les
prévisions, la direction des Monnaies et médailles avait
établi, en loi de finances 2001, une prévision davantage conforme
à la vérité comptable des précédents
exercices.
Cette prévision plus ambitieuse pourrait être atteinte en raison
notamment de commandes supplémentaires de la Grèce, entrée
tardivement dans l'Union et manquant donc de temps : à sa demande
initiale de 260 millions de pièces d'euros, la Banque de
Grèce a ajouté 3 millions de sachets « Premiers
euros », faisant passer le contingent à fabriquer à
293 millions de pièces.
Pour 2002, l'objectif de 10,7 millions d'euros progresse de plus de
16 %, confirmant les perspectives qu'offre ce secteur.
Il convient malgré tout de rappeler la double caractéristique de
ce secteur :
fortement concurrentiel
- la Monnaie de Paris lutte
contre des concurrents actifs tels que la Monnaie royale britannique, la
Monnaie royale canadienne, les métallurgistes allemands et
coréens - et
très aléatoire
, au niveau tant des
volumes que des prix.
e) Monnaies courantes pour les TOM
Il
s'agit des pièces destinées à la Polynésie
française et la Nouvelle Calédonie, avec une répartition
d'environ trois quarts / un quart.
Pour 2000, la réalisation est le double de la prévision.
L'écart constaté provient de l'instauration de la T.V.A. en
Polynésie française en 1999, qui a entraîné un
besoin accru en pièces de monnaie.
En 2001, cet effet se fait encore sentir et la réalisation
dépassera à nouveau la prévision. Le niveau des autres
commandes demeure à peu près constant d'une année sur
l'autre.
Pour 2002
, l'administration des Monnaies et médailles tient
à
rester prudente en maintenant son objectif à 0,762 millions
d'euros
, considérant que les derniers résultats obtenus sont
liés à des commandes exceptionnelles.
f) Les fabrications annexes
Il
s'agit des instruments de marque et de garantie (IMG) que sont les
poinçons, cachets de douane et timbres secs, vendus dans le cadre de
procédures négociées à une clientèle qui
achète pour des raisons de sécurité (non diffusion des
caractéristiques techniques pour éviter les risques de
contrefaçon). Les principaux clients sont des administrations
françaises (direction générale des douanes, DRIRE) et des
institutions étrangères, notamment africaines.
Après les résultats exceptionnels de 1999, l'année 2000 a
réservé de bonnes surprises, essentiellement liées aux
poinçons de garantie. En revanche, en 2001, les recettes devraient
revenir à un niveau plus modeste.
La
prévision 2002
,
plus ambitieuse
que celle des
années passées, traduit l'objectif d'
intensifier
l'internationalisation
de cette activité.
2. Le salut des deux établissements de la Monnaie de Paris passe par une politique commerciale plus offensive à l'exportation
Exporter
est essentiel pour la direction des Monnaies et médailles dont
l'impératif est d'assurer « l'après-euro ».
Pour exporter, la Monnaie de Paris en 2000 s'est tournée à
36 % vers l'Afrique, 33 % l'Europe, 23 % vers
l'Asie-Océanie et 8 % vers l'Amérique.
Le chiffre d'affaires réalisé à l'étranger est
en baisse régulière depuis plusieurs années.
Il
représente à peine la moitié (46 %) du chiffre d'affaires
réalisé en secteur concurrentiel. Parmi les produits
exportés, les monnaies courantes étrangères,
frappées pour le compte d'États étrangers, rapportent la
moitié des recettes à l'exportation.
La Monnaie de Paris assure directement la promotion à l'étranger
de son offre (réalisation de dépliants en langue
étrangère, participation à des salons, etc.) mais se fait
également représenter par des agents locaux commerciaux. Elle
bénéficie aussi beaucoup de l'
appui des postes d'expansion
économique (PEE), partenaires privilégiés.
Les agents
commerciaux des Monnaies et médailles et les PEE organisent notamment
une veille sur les lancements d'appels d'offres, avec l'objectif de permettre
à la Monnaie de Paris de concourir le plus souvent possible.
Les concurrents les plus fréquemment rencontrés lors des appels
d'offres internationaux sont la Monnaie royale canadienne, la Monnaie royale
britannique et l'Allemand V.D.N. (Vereinigte Deutsche Nickelwerke). En
Amérique latine, les instituts monétaires chiliens et mexicains
sont actifs.
Pour les produits autres que les monnaies courantes, sa boutique sur Internet
est un excellent moyen pour la Monnaie de Paris de se faire connaître.
Ouverte en 1997, elle propose en quatre langues la plupart des produits du
secteur commercial et attire toujours plus un nouveau public nouveau,
varié, en France, évidemment, mais aussi à
l'étranger (principalement le continent américain).
A hauteur de 20,9 millions d'euros, les objectifs pour l'année 2002
sont ambitieux.
Compétitivité et réactivité
accrues sont attendues du département
« International », récemment
réorganisé, afin que s'inverse la tendance observée
jusqu'à présent.
C. UNE CHUTE DES AUTRES RECETTES DUE À LA DISPARITION DES PRESTATIONS LIÉES À L'EURO
L'administration des Monnaies et médailles est
prestataire de
services, notamment pour la direction du Trésor. Cette dernière
lui rembourse les dépenses occasionnées par les services
demandés : stockage de l'euro, confection des sachets
destinés aux particuliers et aux commerçants pour la
pré-alimentation du marché. Il ne s'agit donc pas là de
véritables recettes.
Les produits de ces activités s'élèvent pour 2002
à
11,21 millions d'euros
(73,5 millions de francs), en
très nette diminution
(- 48 %).
Les dépenses correspondantes sont explicitées dans la
deuxième partie du présent rapport (services
extérieurs).
II. DÉPENSES : DES ÉCONOMIES IMPOSÉES PAR UN CONTEXTE MOINS PORTEUR
A. LA FAIBLE ÉLASTICITÉ À LA BAISSE DES DÉPENSES
A
hauteur de
189,19 millions d'euros
(1,241 milliard de francs), les
dépenses brutes de fonctionnement pour 2002 affichent une
quasi-stabilité
par rapport au budget voté pour 2001.
Mais il convient de nuancer ce propos et voir plutôt une baisse.
En effet, le poste le plus lourd - les achats - a
bénéficié, en 2001, d'un report de crédits 2000 et
donc, même si le surplus d'activité de frappe de l'euro en 2001
n'a pas généré de demandes de crédits
supplémentaires, le montant des dépenses constatées sur ce
poste dépassera inévitablement celui qui avait été
initialement prévu.
Le budget voté 2001 ne constitue donc pas
une référence pertinente.
La question est de savoir si la baisse est suffisante.
En toute rigueur économique, la réponse est négative.
Mais, outre que la Monnaie de Paris subit la diminution du programme de frappe
de l'euro, une forte part du budget « Monnaies et
médailles » résulte de
frais fixes ou faiblement
variables
: le recours, pour la frappe de l'euro, à des
contractuels sous contrat à durée indéterminée a
forcément rigidifié la masse des frais de personnel ; par
ailleurs, les missions de service public telles que l'expertise des monnaies
présumées fausses, la gestion du musée de la Monnaie,
l'entretien de l'Hôtel des Monnaies (classé monument historique),
entraînent des coûts relativement incompressibles.
Votre commission des finances estime toutefois que les crédits
demandés sont un maximum et espère que l'année 2002 sera
mise à profit pour
rechercher et trouver de nouvelles
économies.
B. LES DÉPENSES ORDINAIRES
1. Les achats
Ce poste
de dépenses est
le plus lourd
; il représente un peu
plus de la moitié des dépenses d'exploitation. Il regroupe
notamment les achats de métaux, de flans
2(
*
)
, de fournitures, l'acquisition de petits
matériels.
Pour ce chapitre, la comparaison avec le montant inscrit en loi de finances
initiale 2001 sera évitée pour les raisons évoquées
ci-dessus.
Évalué à
100,9 millions d'euros
, le poste
« Achats » retrouve le niveau de 2000, pour une production
de pièces d'euros inférieure de 33 %.
Mais outre que les achats ne dépendent pas que de l'euro, le calcul de
ce poste résulte de
variables autres que la simple quantité de
pièces
à produire : les
augmentations des cours
de la plupart des
métaux
utilisés et une proportion plus
importante de pièces à fort coût de production. Ainsi, en
2002, l'établissement de Pessac ne fabriquera plus les pièces les
moins coûteuses en matières premières, à savoir
celles de 1 et 2 centimes d'euros.
Les crédits du poste Achats sont répartis à 88 % sur
Pessac et à 12 % sur Paris. L'enveloppe réservée à
l'établissement parisien a été revue à la baisse en
raison des faibles perspectives qui s'offrent à cet établissement.
Pour la production de l'euro, et selon la part des différentes coupures
qui ne nécessitent pas toutes les mêmes métaux, le
métal de loin le plus utilisé est le
cuivre
(environ 80
%). Puis, viennent le nickel et le zinc (environ 10 % et 7 %), et beaucoup plus
accessoirement l'aluminium et l'étain.
Par rapport à 2001, les
cours prévisionnels
des
métaux ont été réactualisés à la
hausse pour le cuivre (+ 8,1 %)
, l'aluminium (+ 12 %), l'étain (+
4,6 %). Le cours du nickel augmenterait peu (+ 1,1 %) et celui du zinc
diminuerait (- 4 %).
Au delà du calcul nécessairement technique du poste Achats, il
est surtout attendu de la direction des Monnaies et médailles qu'elle
concrétise la politique volontariste de réduction des coûts
qu'elle a affichée l'an dernier.
Fin 2000, la société Price-Waterhouse-Coopers a
procédé à une mission d'évaluation de
l'organisation des achats. En est ressortie la nécessité
d'efforts en termes d'expression des besoins, de planification des travaux et
de maîtrise des délais, d'application des procédures, de
négociation des prix.
Un groupe de travail a, depuis, été constitué. Il doit
proposer, dans le cadre de la réforme des marchés publics, la
mise en place de mesures pratiques avant fin 2001, pour remédier aux
dysfonctionnements relevés et améliorer les performances. Le
détail des mesures concrètes qui auront été
décidées et leur impact sur l'année 2002 seront
examinés en temps voulu.
2. Les services extérieurs
Ce chapitre, qui marque une forte diminution (- 35 %), s'élève à 20,9 millions d'euros . Il regroupe des dépenses correspondant en grande partie (les deux tiers en budget voté 2001, la moitié en prévision 2002) à des prestations effectuées pour le compte de la direction du Trésor, qui font l'objet d'une « refacturation » à cette dernière. La baisse observée tient essentiellement à la disparition des opérations de préalimentation en euros.
a) Les dépenses pour le compte de la direction du Trésor
(1) Le stockage des pièces en francs succède à celui des pièces en euro
Les
pièces en euro se trouvent, jusqu'à fin 2001, dans cinq centres
de stockage loués au SERNAM dont un, ouvert en juin 2001, est
directement géré par la Banque de France. Les pièces, une
fois conditionnées, sont stockées dans 80 centres secondaires
sous la responsabilité de la Banque de France.
En 2002, le
stockage représente 9,15 millions d'euros
, comme en
prévision 2001, mais il
concerne le franc
, qui aura
été retiré de la circulation.
(2) La démonétisation des pièces en francs succède aux opérations de préalimentation en euros
Jusqu'à fin 2001, la direction des Monnaies et
médailles est responsable de la réalisation, qu'elle sous-traite,
des sachets « premiers euros » destinés aux
particuliers (40 pièces d'euro d'une valeur de 15,24 euros ou 100
francs) et des sachets « fonds de caisse » destinés
aux commerçants (2 rouleaux de chacune des huit coupures, soit 640
pièces d'une valeur de 222 euros ou 1456,22 francs). La banque de
France a demandé courant 2001 un complément de 8 millions de
sachets « premiers euros » et 400 000 sachets
« fonds de caisse » pour les commerçants. Au total,
ce n'est pas moins de 53 millions de sachets « premiers
euros » et 1,5 million de sachets « fonds de
caisse » qui seront livrés fin 2001.
Par ailleurs, sont constituées des palettes
hétérogènes contenant les différentes coupures,
pour la grande distribution.
Pour toutes ces opérations de préalimentation, la somme de
11,4 millions d'euros avait été budgétée et
fera l'objet d'un dépassement, suite aux commandes
supplémentaires de la Banque de France.
Pour 2002, la prévision tombe à 1,2 million d'euros et se
rapporte à la démonétisation du franc.
b) Les dépenses hors direction du Trésor
Ces
dépenses passent de 11,4 à 10,2 millions d'euros. Les principales
variations portent sur :
- La publicité
: les dépenses relatives à ce
poste portent sur des actions commerciales en France, à l'international
et pour le musée.
Des économies ont été réalisées en
2000 : 1,68 million d'euros dépensés pour une enveloppe
allouée de 3,3 millions d'euros. De la même manière,
l'enveloppe 2001 de 3,05 millions d'euros ne sera probablement pas
utilisée, par suite d'ajustement à l'évolution du chiffre
d'affaires.
En
2002
, pour la deuxième année consécutive, ce
poste subit une
diminution significative
et s'élève
à
2,4 millions d'euros
, compte tenu de la révision
à la baisse des recettes commerciales et de la
réduction
volontariste du ratio « crédits publicité / chiffre
d'affaires »
.
- Les dépenses de fonctionnement informatique
: 95 % des
dépenses de fonctionnement informatique figurent dans le chapitre
« Services extérieurs », le reliquat se trouvant en
« Achats » et en « Autres charges de gestion
courante ».
Les dépenses concernent les prestations de services, l'entretien, la
formation, les télécommunications, etc.
Elles s'élèvent à
1,5 million d'euros en 2002,
en augmentation de 8 %, essentiellement due aux prestations de
services.
- Les études
: ce poste passe de 0,7 à
0,5 million d'euros.
Si les principales études ont
été achevées, il reste néanmoins des travaux
importants à poursuivre en matière de
contrôle de
gestion.
-
Les travaux d'entretien
: en matière de crédits
d'entretien, la dotation est réduite de près de 8 % par
rapport à 2001.
3. Les impôts et taxes
Après une diminution de 10 % l'an passé, qui représentait 4 millions de francs, ce poste marque encore une baisse , de 4,8 % , en 2002 et s'élève à 5,17 millions d'euros. La diminution du montant de la base d'imposition de la taxe professionnelle explique ce mouvement, rendu possible par un meilleur suivi des immobilisations des deux établissements.
4. Les dépenses de personnel
Ces
dépenses diminuent pour la troisième année
consécutive.
Les
effectifs pondérés
par les temps partiels (environ 55
% à Paris, 45 % à Pessac) passent de 879,1 au 1er janvier
2001 à 849,1 au 1er janvier 2002, soit une
baisse de 3,4 %.
Certains chiffres cités dans le « bleu
budgétaire » sont légèrement erronés et
seront rectifiés. Le chiffre de 951 agents cité dans ce
« bleu », s'entend en nombre de personnes et
intègrerait, comme il l'a été précisé
à votre rapporteur, des fonctionnaires rémunérés
par d'autres administrations et détachés à la Monnaie de
Paris. Quoiqu'il en soit, la relation entre les effectifs réels et les
effectifs budgétaires semble pour le moins floue.
Les personnels rémunérés sur le budget des Monnaies et
médailles sont de trois sortes : le personnel sous statut
« Monnaie » (ouvriers d'Etat et fonctionnaires techniques
de la Monnaie), les fonctionnaires du ministère de l'économie et
des finances et enfin des contractuels à durée
indéterminée.
Par rapport au budget voté 2001,
les dépenses de
personnel
, toutes mesures confondues,
diminuent de 1,9 %,
la baisse
des effectifs ayant une incidence plus forte que celle des revalorisations du
point fonction publique.
L'effet des départs à la retraite sera ressenti surtout
à compter de 2005
et d'ici à 2010, plus de 300 ouvriers et
fonctionnaires techniques partiront.
Après les recrutements effectués pour la frappe de l'euro,
aucune embauche à court terme n'est prévue
compte tenu de
la réduction progressive du plan de charge à Pessac et de la
morosité de l'activité à Paris.
5. Les autres dépenses
Par
rapport à la loi de finances 2001, une mesure de redéploiement
des crédits du chapitre 65.00 « Autres charges de gestion
courante » vers les chapitres 66.00 « Charges
financières » et 67.00 « Charges
exceptionnelles » permet d'ajuster au mieux les dotations aux
dépenses constatées en gestion et ce, compte non tenu des charges
exceptionnelles, imprévisibles par nature.
L'ensemble de ces trois chapitres ne représente qu'un montant assez
faible : 0,73 million d'euros.
La dotation aux amortissements et aux provisions progresse de 3,9 %, pour
s'élever à 6,4 millions d'euros. Ceci traduit l'incidence de la
modernisation des installations tant de l'établissement de Paris que de
celui de Pessac.
C. LES DÉPENSES D'INVESTISSEMENT
Les investissements les plus lourds ont été réalisés ces dernières années. Les autorisations de programme, déjà en baisse l'an dernier, chutent de 33 % en 2002.
1. les investissements hors informatique
En
2001
, les investissements ont encore été conséquents.
A Paris,
ils s'élèvent à
1,5 million
d'euros
et ont concerné notamment la mise en place d'un plan
sûreté, l'installation d'autocommutateurs
téléphoniques, l'achat d'un four de traitement thermique sous
vide, le réaménagement de bureaux et de douches, la
réimplantation du service international. L'exécution
d'opérations importantes a été décalée, en
attente d'études permettant de préciser celles-ci (plan de
sûreté) ou de juger de leur opportunité (réfection
de la boutique).
A Pessac
, les investissements, de l'ordre de
2 millions d'euros,
ont porté principalement sur un four de recuit à passage, la
réfection de la distribution électrique, l'acquisition de
nouveaux outils et machines, l'aménagement de locaux et l'acquisition de
matériels pour le Centre national français d'analyse des
pièces (CNAP) et le Centre technique et scientifique européen
(CTSE), créés dans la cadre de la lutte contre la
contrefaçon à laquelle l'administration des Monnaies et
médailles est étroitement associée.
L'établissement monétaire de Pessac constitue aujourd'hui, sur
le plan industriel, une référence,
l'évolution de la
certification vers la norme I.S.O. 9001 ayant été engagée
positivement à la suite d'un audit effectué en juin 2000.
L'essentiel des investissements hors informatique ayant été
réalisé ces dernières années, ceux-ci
diminuent
en 2002 d'environ 20 %
et s'élèvent à
2,8 millions d'euros
, répartis à peu près pour
moitié sur chaque site.
A Paris
, ils concerneront notamment la réimplantation de
l'atelier emballage-expédition, le réaménagement de
l'atelier de gravure et de la boutique et l'achat d'une fraiseuse à
commande numérique.
A Pessac
, les acquisitions porteront sur une ligne de conditionnement
des euros par coupure, le renouvellement pour moitié du parc
d'encartoucheuses, des engins de manutention et matériels divers.
Un projet de création, à l'établissement monétaire
de Pessac, d'un
complexe fonderie-laminage
permettant de disposer d'une
production totalement intégrée, d'un coût d'environ
24,4 millions d'euros (160 millions de francs), a été
envisagé. Les études qui ont été menées ont
montré un excédent, par rapport à la demande, des
capacités de production disponibles au plan international. Par ailleurs,
les gains éventuellement obtenus en termes de qualité des
produits et de réactivité à des commandes externes
apparaissent trop modestes. Enfin, cet investissement ne conduirait pas
à une évolution positive de la compétitivité de la
direction des Monnaies et Médailles, les coûts de production de
l'établissement monétaire de Pessac étant quasiment
doublés.
Il a donc été décidé de ne pas
donner suite à ce projet.
2. Les investissements informatiques
Sur le
plan informatique, la direction des Monnaies et médailles poursuit
depuis quelques années le but de se doter d'un système
informatique intégralement modernisé, apportant
réactivité et compétitivité, et apte à
gérer l'euro. Les simulations du passage à l'euro du logiciel
SIREPA (logiciel budgétaire) ont été
réalisées en juin 2001 et n'ont fait apparaître aucun
incident de fonctionnement.
En
2001
, l'enveloppe de
1,3 million d'euros
a permis la poursuite
de la modernisation du parc applicatif et matériel.
Pour
2002
, les crédits demandés diminuent fortement (-
44 %) pour s'élever à
0,708 million d'euros.
La direction des Monnaies et Médailles devrait se doter d'un nouveau
système de comptabilité analytique. En outre, l'évolution
des éditeurs de logiciels vers des technologies sur Internet
entraînera la migration de certaines applications dans cet environnement.
Il est enfin prévu d'acquérir de nouveaux matériels et
logiciels.
EXAMEN EN COMMISSION
Au cours
d'une seconde séance tenue dans l'après-midi du mercredi 15
novembre 2000, la commission a procédé, sur le
rapport de M.
Bertrand Auban, rapporteur spécial
, à l'examen des
crédits du budget annexe des monnaies et médailles.
M. Bertrand Auban, rapporteur spécial
, après avoir
rappelé les activités essentielles de la direction des monnaies
et médailles, s'est tout d'abord réjoui de constater que la
subvention de l'Etat, d'un montant de 19 millions de francs, qui avait
été votée l'an dernier, ne sera en fait pas
nécessaire, l'activité ayant été plus soutenue que
prévu.
Il a indiqué que les crédits demandés pour 2002
(183 millions d'euros soit 1,2 milliard de francs) étaient
stables par rapport à l'an dernier, dans un contexte de nette
décélération du programme de frappe de l'euro, puisqu'il
n'est plus demandé qu'1,8 milliard de pièces courantes
françaises, soit une baisse de 18 %.
M. Bertrand Auban, rapporteur spécial
, a noté que le
budget voté 2001 n'était pas une base de comparaison très
pertinente parce que le poste des achats, qui représente la
moitié des dépenses d'exploitation, y était minoré.
Il a constaté une rigidité à la baisse du budget, puisque
par rapport aux résultats de 2000, les dépenses d'exploitation
diminuaient de 4,2 % pour une activité principale en chute de
34 %.
M. Bertrand Auban, rapporteur spécial
, a expliqué que
cette rigidité était en grande partie liée aux fortes
augmentations des cours des métaux, à une proportion plus
importante de coupures coûteuses en métaux et à la part non
négligeable des achats effectués pour les activités
commerciales qui, elles, sont prévues en hausse. Par ailleurs,
après avoir indiqué que le conditionnement en sachets et le
stockage des pièces d'euros avait été sous-traités,
il a précisé que seuls les départs à la retraite,
dont l'effet sera plus perceptible entre 2005 et 2010, diminuaient les frais de
personnel, de 2 %. Enfin,
M. Bertrand Auban, rapporteur
spécial
, a rappelé que la direction des monnaies et
médailles assurait des activités patrimoniales et de
contrôle, dont les coûts étaient relativement
incompressibles.
M. Bertrand Auban, rapporteur spécial
, a souligné qu'en
revanche, après les investissements lourds de ces dernières
années, les autorisations de programme pour 2002 diminuaient de
33 % et revenaient à 3,5 millions d'euros (23 millions de
francs).
Il a ensuite analysé les recettes en commençant par le produit de
la cession des pièces françaises au Trésor, qui en
représente les deux tiers. Il a rappelé que cette cession
entraînait un jeu d'écritures avec un compte spécial du
Trésor, lequel avait fait l'objet d'un examen approfondi par M. Paul
Loridant, et précisé que les prix unitaires de cession pour 2002
étaient ceux de l'année 2000, année riche en
économies d'échelle et gains de productivité. Il a
ajouté que ces prix concurrentiels donnaient le maximum de chances
à la Monnaie de Paris de remporter des appels d'offre internationaux et
que cette stratégie avait été payante en 2001, avec la
Grèce.
S'agissant des recettes commerciales,
M. Bertrand Auban, rapporteur
spécial
, a regretté un manque de sincérité de
l'objectif. Il a en effet jugé excessif le chiffrage qui porterait les
recettes commerciales à 39 % au-dessus des recettes
enregistrées en 2000.
Au-delà de ces commentaires directement liés au budget,
M. Bertrand Auban, rapporteur spécial
, a fait part des
observations que lui inspirait la situation des monnaies et médailles.
Il a tout d'abord déclaré qu'il y avait lieu d'être
pleinement satisfait de la manière dont celle-ci s'acquittait, depuis
1998, de sa mission de frappe de l'euro. Fin 2001, les 8 milliards
100 millions de pièces demandées seront disponibles. Il a
fait savoir qu'il avait été rapidement remédié
à la perturbation momentanée de la chaîne de confection des
sachets d'euros et a considéré que cet incident, qui pourrait
être dû à un acte de sabotage, n'a en aucun cas remis en
question la qualité des services rendus.
M. Bertrand Auban, rapporteur spécial,
s'est ensuite
inquiété de l'avenir de la Monnaie de Paris. Il a jugé
l'équilibre budgétaire pour 2002 fragile, voire peu probable, en
expliquant que les bénéfices d'exploitation de
l'établissement de Pessac ne pourraient pas nécessairement
combler le déficit structurel de l'établissement parisien,
étant donné l'inéluctable diminution du programme de
frappe. Il a déduit de ce contexte que des économies
s'imposaient, notamment sur les achats qui devraient faire l'objet de mesures
urgentes et concrètes de rationalisation, inspirées d'un audit
externe réalisé fin 2000.
M. Bertrand Auban, rapporteur spécial
, a insisté sur
la nécessité, pour la Monnaie de Paris, de s'ouvrir pour
rentabiliser au mieux ses capacités de production devenues
excédentaires en affrontant une concurrence toujours plus vive.
Il a estimé que l'établissement de Pessac, doté
d'installations modernes, pouvait espérer augmenter ses parts de
marché dans le secteur des monnaies courantes étrangères.
M. Bertrand Auban, rapporteur spécial
, s'est en revanche
déclaré plus pessimiste sur l'avenir de l'établissement
parisien, dont les médailles, décorations, fontes d'art et autres
bijoux, autant de produits concurrencés par les entreprises
privées, se vendent difficilement.
Il a jugé louable l'intention de la direction des monnaies et
médailles de se donner les moyens d'une politique commerciale plus
offensive, permettant la conservation d'un vrai savoir-faire et participant au
rayonnement de la France. Il a cependant estimé que son financement
devait rester raisonnable, l'administration des monnaies et médailles ne
pouvant trop s'éloigner de ses missions d'intérêt public.
En fin de propos,
M. Bertrand Auban, rapporteur spécial
,
s'est demandé quel était l'avenir de l'euro fiduciaire et a
considéré que, seule, une anticipation sereine du possible
avènement du porte-monnaie électronique, qui ne relève
plus aujourd'hui de la science fiction, permettra à la Monnaie de Paris
de s'adapter sans trop de douleur.
Sous réserve de ces observations,
M. Bertrand Auban, rapporteur
spécial
, a proposé l'adoption du budget annexe des monnaies
et médailles.
La commission a alors décidé de proposer au Sénat
d'adopter le budget annexe des monnaies et médailles.
1
La Grèce présente un
important
retard à fin juin 2001. Pour le résorber, elle a passé des
commandes à la direction des Monnaies et médailles (cf p 16
« Les monnaies étrangères courantes »).
2
Flan : rondelle de métal que la frappe transforme en
pièce