I. LE PROJET DE BUDGET POUR 2002
L'aménagement du territoire est un objectif dont la
mise en
oeuvre incombe à un grand nombre de ministères. L'effort
financier total de l'Etat est retracé chaque année dans un
« jaune » budgétaire.
Les crédits figurant dans le fascicule « Aménagement du
territoire et environnement. I. - Aménagement du territoire »
sont les crédits gérés directement par le ministère
de l'aménagement du territoire, c'est-à-dire par la DATAR.
Comme chaque année, ces crédits se répartissent en trois
grandes masses :
- les dépenses de fonctionnement de la délégation à
l'aménagement du territoire et à l'action régionale
(DATAR) ;
- les crédits consacrés à la prime d'aménagement du
territoire (PAT) ;
- les crédits du fonds national d'aménagement et de
développement du territoire (FNADT).
Le graphique ci-dessous retrace la part de ces trois postes dans le total des
crédits de l'aménagement du territoire de 1997 à
2002 :
Le budget de l'aménagement du territoire de 1997 à 2002
en millions d'euros
Source : « bleus » budgétaires.
Ainsi, de 1997 à 2002, le budget de l'aménagement du territoire
est passé de 259 millions d'euros à 285 millions d'euros, ce qui
représente une augmentation de 10,6 %.
A. EVOLUTION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
1. La masse totale des crédits
Le
projet de budget de l'aménagement du territoire pour 2002
s'établit à
285 millions d'euros
. Il est supérieur
de 18,3 millions d'euros à celui de l'année dernière, soit
une augmentation de
6,8 %.
Comme l'année dernière, la variation des crédits d'une
année sur l'autre est due essentiellement aux mouvements affectant les
crédits de la
prime d'aménagement du territoire
, qui
augmentent de 15,3 millions d'euros entre 2001 et 2002 (et de 37,4 millions
d'euros depuis 1997).
2. Un budget traditionnellement marqué par des reports importants
Les
reports de crédits de l'aménagement du territoire
Reports de l'année 1999 sur l'année 2000
(en millions d'euros)
1. LFI 2000 |
2. Reports 1999 |
3. Disponible 2000 (1+2) |
4.PLF 2001 |
5.2001 /LFI 2000 (%) |
6. 2001/ dispo 2000 (%) |
|
Titre III |
18,16 |
1,86 |
20,03 |
18,84 |
4 |
-6 |
Titre IV |
70,06 |
22,37 |
92,43 |
83,54 |
19 |
-10 |
Titre VI |
207,81 |
93,04 |
300,85 |
164,26 |
-21 |
-45 |
Total |
296,04 |
117,28 |
413,32 |
266,64 |
-10 |
-35 |
Sources : projet de loi de finances pour 2001, projet de loi de règlement pour 1999
Reports de l'année 2000 sur l'année 2001
(en millions d'euros)
1. LFI 2001 |
2. Reports 2000 |
3. Disponible 2001 (1+2) |
4.PLF 2002 |
5.2002 /LFI 2001 (%) |
6. 2002/ dispo 2001 (%) |
|
Titre III |
18,84 |
1,87 |
20,71 |
14,1 |
-25 |
-32 |
Titre IV |
83,98 |
22,37 |
106,35 |
91,17 |
9 |
-14 |
Titre VI |
164,29 |
93,04 |
257,33 |
194,2 |
18 |
-25 |
Total |
267,10 |
117,28 |
384,38 |
299,47 |
12 |
-22 |
Sources : projet de lois de finances pour 2002, DATAR
Les tableaux ci-dessus montrent qu'il existe un décalage important entre
le montant des crédits votés en loi de finances et le montant des
crédits disponibles au titre de l'exercice.
Cet écart s'explique par le montant structurellement élevé
des
crédits non consommés
et reportés d'un exercice
à l'autre. Par exemple, en 2000 117,28 millions d'euros ont
été reportés vers l'exercice 2001, soit 44 % des
crédits votés en loi de finances pour 2001 (267,10 millions
d'euros).
Chaque année, on constate sur le budget de l'aménagement du
territoire cet écart de l'ordre de 40 % entre les crédits
votés et les crédits disponibles. Aussi, en dépit du taux
très élevé de consommation des crédits de
l'aménagement du territoire par rapport aux crédits votés
en loi de finances (96 % en 1998 et 1999, 93 % en 2000), le stock de
crédits reportés est reconduit (voire légèrement
augmenté) d'année en année car le taux de consommation par
rapport aux crédits disponibles reste insuffisant (68 % en 1998,
69 % en 1999, 66 % en 2000).
Récapitulatif de l'exécution des exercices
1998,
1999 et 2000
Exercice 1998
En millions d'euros
|
LFI 1998 |
Disponible |
Consommés |
Reports sur 99 |
Titre III |
13,43 |
13,53 |
13,22 |
0,07 |
Titre IV |
44,96 |
57,40 |
40,06 |
17,34 |
Titre VI |
216,89 |
315,25 |
212,59 |
102,66 |
Total |
275,28 |
386,19 |
265,87 |
120,07 |
Exercice 1999
|
LFI 1999 |
Disponible |
Consommés |
Reports sur 00 |
Titre III |
16,58 |
16,69 |
14,50 |
1,86 |
Titre IV |
45,03 |
67,80 |
45,43 |
22,37 |
Titre VI |
213,23 |
297,35 |
204,31 |
47,31 |
Total |
274,84 |
381,85 |
264,24 |
117,28 |
Exercice 2000
|
LFI 2000 |
Disponible |
Consommés |
Reports sur 01 |
Titre III |
18,16 |
20,03 |
9 |
4,18 |
Titre IV |
70,06 |
92,43 |
38 |
63,91 |
Titre VI |
207,81 |
300,85 |
227 |
85,01 |
Total |
296,04 |
413,32 |
273,97 |
153,09 |
Sources : projets de loi de règlement pour 1998, 1999 et 2000.
B. LA DATAR
1. Evolution des crédits
Les moyens des services connaissent une diminution importante en l'an 2002 (- 25,13 %), en rupture avec l'évolution constatée les années précédentes (augmentation de 10,5 % de 1997 à 2001).
Les moyens des services (aménagement du territoire)
En millions d'euros
Sources : projets de loi de finances
2. L'évolution des rémunérations d'activité
Cette
diminution s'explique essentiellement par celle des rémunérations
d'activité, qui, après avoir augmenté de 23,9 % de 1997
à 2001, diminuent de 36,9 %. Ce phénomène provient du fait
que les emplois budgétaires des bureaux de la DATAR à
l'étranger (28 contractuels, auxquels s'ajoutent 36 recrutés
locaux, 4 CSN et 10 mises à disposition) doivent être
transférés, à compter du 1
er
janvier 2002,
à
l'agence française pour les investissements
internationaux
, établissement public industriel et commercial, dont
la création a été publiée au journal officiel du 15
mai 2001 (cf. page
37
). L'article correspondant à
ces emplois
(31-01-40), correspondant à plus de 2 millions d'euros en 2001, est donc
supprimé.
L'évolution du nombre d'emplois de la DATAR est
synthétisée dans le tableau ci-après.
Les emplois de la DATAR
|
2001 |
2002 |
Ecart entre 2001 et 2002 |
|||||
|
France |
étranger |
total |
France |
étranger |
total |
emplois totaux |
emplois en France |
Titulaires |
61 |
0 |
61 |
68 |
0 |
68 |
7 |
7 |
Contractuels |
55 |
28 |
83 |
55 |
0 |
55 |
-28 |
0 |
Total |
116 |
28 |
144 |
123 |
0 |
123 |
-21 |
7 |
Source : DATAR.
Ce changement de périmètre a pour conséquence une diminution des dépenses de personnel en 2002. Les dépenses que la DATAR consacre à ses agents ont évolué de la manière suivante depuis 1997 :
Les dépenses de personnel de la DATAR
(en millions d'euros)
|
LF1997 |
LF1998 |
LF1999 |
LF2000 |
LF2001 |
PLF2002 |
2002/2001 (en %) |
Rémunérations d'activité |
8,04 |
7,40 |
7,75 |
7,95 |
8,23 |
5,20 |
-36,86 |
Charges sociales |
0,68 |
0,88 |
0,93 |
0,97 |
1,14 |
1,00 |
-12,57 |
Fonctionnement DATAR |
2,32 |
2,32 |
2,32 |
2,30 |
2,00 |
3,14 |
57,25 |
Fonctionnement bureaux à l'étranger |
2,93 |
2,84 |
2,84 |
2,76 |
2,74 |
0,04 |
-98,39 |
Total |
13,97 |
13,43 |
13,84 |
13,98 |
14,11 |
9,38 |
-33,54 |
Sources : projets de loi de finances.
C. LA PRIME D'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE (PAT)
Les
crédits de la
prime d'aménagement du territoire
sont
inscrits au chapitre 64-00 du budget de l'aménagement du territoire. Il
s'établissent à
60,98 millions d'euros
dans le projet
de loi de finances pour 2002, soit une augmentation de
33 %.
De manière générale, les montants inscrits dans les lois
de finances varient beaucoup selon les années.
Ces variations n'ont qu'une signification relative car le montant des
crédits inscrits en loi de finances a peu de rapport avec, d'une part,
le montant total des crédits disponibles et, d'autre part, le montant
des crédits consommés. Depuis 1997, le montant des crédits
inscrits en loi de finances a été inférieur à celui
des crédits disponibles, comme l'indique le graphique ci-après.
(1) 31/08/2001
Source : DATAR
Ce décalage est rendu possible par l'importance du stock de
crédits reportés d'année en année. Depuis 1997, la
DATAR a d'ailleurs
engagé une politique d'apurement du stock de
crédits reportés
, qui passe par un réexamen des
dossiers en cours et l'annulation des crédits correspondant à des
projets interrompus. En 1999, 19 millions d'euros d'autorisations de programme
ont ainsi été annulées par un arrêté du 14
décembre 1999. La DATAR a indiqué à votre rapporteur que
la procédure de réexamen des dossiers était à
présent achevée. Votre rapporteur se réjouit de cette
pratique plus conforme au principe de l'annualité budgétaire.
L'octroi de crédits est en revanche relativement stable, avec une
exception pour l'année 2000. Cette dernière provient de la
suspension des aides à la PAT alors décidée, en raison de
l'incompatibilité, à partir du 1
er
janvier 2000, de la
PAT, telle qu'elle existait alors, avec le droit communautaire (cf. page
22
).
La prime d'aménagement du territoire
Subventions accordées, en millions d'euros
(1) Prévision
Source : DATAR
D. LE FONDS NATIONAL D'AMÉNAGEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE
1. Evolution de la répartition des crédits du fonds depuis 1997
Le fonds
national d'aménagement et de développement du territoire (FNADT)
a été créé par l'article 33 de la loi d'orientation
pour l'aménagement et le développement du territoire du 4
février 1995 pour regrouper les crédits de cinq fonds existant
alors, «
consacrés aux interventions pour
l'aménagement du territoire, à la restructuration des zones
minières, à la délocalisation des entreprises, à
l'aide aux initiatives locales pour l'emploi, au développement de la
montagne et à l'aménagement rural
».
Le FNADT représente les trois quarts du budget du ministère de
l'aménagement du territoire. Ses crédits figurent aux chapitres
44-10 pour les dépenses d'intervention, et 65-00 pour les
dépenses d'investissement.
Le graphique ci-dessous, qui retrace les dotations du FNADT en loi de finances
initiale depuis 1997, fait apparaître les élément
suivants :
-
le montant total des crédits du fonds a tendance à
diminuer
;
- la part des dépenses d'investissement dans le total se réduit
au profit des dépenses d'intervention (tendance qui s'inverse cependant
en 2002).
Les
crédits du FNADT
En millions d'euros
Source : projets de loi de finances (1998 à 2002)
Sur le plan de sa gestion, le FNADT est divisé en trois enveloppes :
- une section locale qui regroupe, d'une part, les crédits
consacrés au financement des
contrats de plan
et, d'autre part,
des
crédits dits « libres d'emploi »
qui sont
délégués aux préfets de région
«
en fonction de la population appartenant aux zones
éligibles à la prime d'aménagement du territoire ou
incluse dans les territoire ruraux de développement prioritaire et de la
superficie de ces zones au sein de chaque région.
»
- une fois cette enveloppe déterminée, le solde constitue la
section générale
du FNADT, gérée par le
comité interministériel d'aménagement du territoire (CIAT)
présidé par le Premier ministre. Cette section sert à
financer les décisions prises par les CIAT (programmes
interrégionaux, grands programmes spécifiques à certains
territoires, etc.).
Evolution de la répartition des crédits du FNADT
(en %)
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Section locale contrats de plan |
59 |
62 |
54 |
44 |
45 |
Section locale libre d'emploi |
7 |
8 |
10 |
16 |
15 |
Section générale |
34 |
30 |
36 |
40 |
40 |
Source : rapport au Parlement 1997, 1998, 1999, 2000.
Il
ressort du tableau ci-dessus que la part des crédits consacrés
aux contrats de plan a diminué entre 1996 et 2000 au profit de la
section locale libre d'emploi et de la section générale. Cette
baisse, particulièrement forte entre 1998 et 1999, s'explique, selon les
informations transmises à votre rapporteur, par le fait que la DATAR
avait achevé de financer ses engagements au titre des contrats de plan
dès 1998 sur les crédits relevant du titre IV et que l'exercice
1999 a servi à solder les crédits relevant du titre VI.
La tendance constatée entre 1996 et 1999 s'est inversée en
l'an 2000.
En effet, la part de la section locale contractualisée a
alors légèrement augmenté (passant de 44 % à 45 %).
Cette inversion de tendance s'est vraisemblablement confirmée en 2001,
car
la nouvelle génération des contrats de plan sollicite le
FNADT plus que ne le faisait la précédente
.
La participation du FNADT aux contrats de plan
La DATAR
a transmis à votre rapporteur les informations suivantes :
«
1. Les crédits du FNADT inclus dans la nouvelle
génération des contrats de plan 2000-2006,
s'élèvent au total à 8.652 millions de francs
dont :
- 7.330 millions de francs pour les contrats de plan stricto sensu. Une
part importante de ces crédits étant destinée au
financement du nouveau volet territorial des CPER ;
- 606 millions de francs de contributions du FNADT au financement des
conventions interrégionales de massif ;
- 660 millions de francs destinés aux deux programmes
spéciaux après-mine de Lorraine et du Nord - Pas-de-Calais ;
- 56 millions de francs consacrés à des opérations des
programmes interrégionaux « Loire » et
« Mont Saint-Michel ».
2. Le FNADT apportera notamment une contribution importante au nouveau volet
territorial des contrats de plan qui regroupe désormais :
- les contrats de ville ;
- les contrats passés avec les pays ou avec les agglomérations,
en application de la loi d'orientation du 23 juin 1999 sur
l'aménagement et le développement durable du territoire ;
- les actions concernant les réseaux de ville.
La contribution financière du FNADT à ses trois dernières
politiques (pays, agglomérations, réseaux de ville)
représentera au total 4.300 millions de francs. Une part
substantielle de ces crédits sera destinée à soutenir
l'ingénierie locale :
- dans la phase de préfiguration des pays et des agglomérations,
au travers d'études ;
- dans la phase de contractualisation proprement dite, par un soutien aux
structures d'animation économique mises en place ;
- et par un appui aux réseaux techniques qui soutiendront ces politiques
au niveau régional.
3. En 2001, les crédits du FNADT consacrés à
l'exécution des contrats de plan s'élèvent à 1 058
MF dont :
- 380 MF serviront au financement d'actions d'ingénierie locale (les
agences de développement des pays et des agglomérations notamment)
- 678 MF sont affectés à des programmes d'équipement
relevant du volet territorial, des politiques de massif ou des actions
menées dans les zones en conversion.
4. L'emploi des crédits contractualisés du FNADT est
décidé par le préfet de région en relation avec le
partenaire régional.
»
Il convient de souligner que le FNADT a fait l'objet d'une rénovation,
par une circulaire du 9 novembre 2000, qui remplace celle du
15 février 1995. En particulier, afin d'éviter une
dispersion excessive de l'aide, seules les demandes de crédits d'au
moins 304 900 euros pourront faire l'objet de subventions d'investissement de
la section nationale du FNADT.
2. Evolution des crédits entre 1997 et 2002
Le tableau ci-dessous retrace l'évolution des crédits du FNADT (dépenses ordinaires et crédits de paiement) entre la loi de finances initiale pour 1997 et le projet de loi de finances pour 2002 :
L'évolution des crédits du FNADT entre 2000 et 2001
(en millions d'euros)
|
LF
|
LF
|
LF
|
LF
|
LF
|
PLF
|
2002/2001
|
Dépenses d'intervention (chapitre 44-10) |
44,88 |
44,96 |
45,03 |
70,06 |
83,98 |
69,40 |
-17,36 |
non contractualisées |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
33,47 |
26,04 |
26,71 |
2,56 |
CPER |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
36,59 |
57,93 |
42,69 |
-26,32 |
Dépenses d'investissement (chapitre 65-00) |
176,13 |
168,10 |
165,21 |
143,78 |
118,55 |
133,24 |
12,39 |
non contractualisées |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
89,56 |
76,63 |
42,89 |
-44,03 |
CPER |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
54,22 |
41,92 |
90,35 |
115,51 |
TOTAL |
221,00 |
213,07 |
210,24 |
213,84 |
202,53 |
202,64 |
0,05 |
Source : projets de loi de finances (1998 à 2002)
Il
ressort de ce tableau que :
- le mouvement de basculement des crédits du FNADT du titre VI
(investissements) vers le titre IV (interventions)
s'inverse en
2002
;
- l'enveloppe totale reste stable (+ 0,5 %). Cette stabilité se
décompose en une augmentation de 33,23 % des crédits
consacrés aux contrats de plan et une baisse de 32,21 % des
crédits non contractualisés, destinés à financer la
section locale libre d'emploi et les opérations décidées
par les CIAT.
3. L'utilisation du FNADT de 1997 à 2000
•
Le gouvernement remet chaque année au Parlement un rapport sur
l'utilisation des crédits du FNADT.
La répartition des dépenses du FNADT entre les différentes
branches d'activité, indiquée par les rapports au Parlement, a
évolué depuis 1997, comme l'indique le graphique ci-après.
On observe en particulier une forte croissance des dépenses
d'équipement, de loin le premier poste de dépenses, qui explique
la quasi-totalité de l'augmentation globale des dépenses.
Branches d'activité concernées par les dépenses du FNADT
• En millions d'euros
Source : DATAR
Les objectifs fournis par les dépenses du FNADT ont également
évolué. Le principal objectif, celui de développement
économique et d'emploi, a en effet perdu une partie de son importance,
de même que celui intitulé « éducation,
recherche, culture », au profit de la rubrique
« divers », comme l'indique le graphique ci-après.
Objectifs poursuivis par les dépenses du FNADT
En %
Sources : rapports au Parlement 1997 et 1999.
On
observe également que le FNADT a principalement financé des
opérations relatives au développement économique et
à l'emploi (de l'ordre de 40 % des dépenses). Ensuite viennent
l'aménagement de l'espace (20 %) et le développement rural et
littoral et la politique des massifs (15 %).
En l'an 2000, les bénéficiaires du FNADT ont été
principalement les collectivités locales (44 %) et les structures
intercommunales (24 %). Il est à noter que les subventions aux
associations
représentent une part non négligeable des
crédits : 11 % en l'an 2000.
Votre rapporteur spécial
déplore le manque de transparence des informations fournies à ce
sujet, qui conduit à s'interroger sur la pertinence de certaines de ces
subventions.
Les autres crédits sont attribués à des
entreprises, des particuliers et des établissements publics.
Organismes bénéficiaires du FNADT
En %
Source : rapports au Parlement
Par rapport à 1997, on observe une augmentation de la part des
dépenses en faveur des communes et des EPCI, au détriment de la
rubrique « divers ».
La part du FNADT dans les projets subventionnés est en moyenne de
l'ordre de 30 % (ce taux étant légèrement supérieur
pour la section locale contractualisée, et légèrement
inférieur pour la section locale libre d'emploi et pour la section
générale).
Part
moyenne du FNADT dans le budget global des opérations
en %
Sources : rapports au Parlement 1997, 1998 et 1999.
•
L'arrêté du 31 mai 2001 portant annulation de crédits a
annulé 100 millions de francs sur le chapitre 44-10 « Fonds
national d'aménagement du territoire ». Cette annulation
représente 18 % de la dotation de ce chapitre en loi de finances pour
2001 (548 millions de francs).
L'annulation concerne l'article 20 relatif au financement du volet territorial
des contrats de plan, doté de 380 millions de francs. Plus du quart des
crédits de cet article ont été annulés.
Cette annulation s'explique par la très mauvaise consommation de la
dotation de cet article en 2000 (40 millions de francs sur 240 en loi de
finances et 292 délégués aux préfets). Cette
mauvaise consommation s'explique par les retards pris dans la mise en oeuvre
des contrats de plan et des nouvelles procédures du volet territorial.
Les crédits annulés, ainsi que 100 autres millions gelés,
devraient être ouverts de manière progressive au cours des
exercices 2003, 2004, 2005 et 2006. Dans le cas contraire, l'Etat ne
respecterait pas ses engagements contractuels.
Si cette annulation n'est pas condamnable en elle-même (il est pertinent
de redéployer les crédits non utilisés), elle est
révélatrice de la précipitation de la politique du
gouvernement en matière de contrats de plan et de leur volet territorial
: on a voulu mener une politique d'affichage en inscrivant des montants
élevés de crédits (prélevés d'ailleurs sur
les crédits d'investissement du FNADT) alors que les partenaires
n'étaient pas prêts à absorber de telles enveloppes.
Cette situation est d'autant plus préoccupante que le volet territorial
des contrats de plan figure parmi les priorités du gouvernement en
matière d'aménagement du territoire.
E. LA DEPENSE FISCALE
Votre
rapporteur a demandé au ministère de l'aménagement du
territoire de récapituler le coût pour l'Etat et les
collectivités locales des dispositifs d'exonérations fiscales
prévus par la loi d'orientation pour l'aménagement et le
développement du territoire et par le pacte de relance pour la ville.
La DATAR lui a transmis le tableau ci-dessous, qui fait apparaître une
dépense fiscale d'environ 624,6 millions d'euros (contre 503 millions
d'euros selon le tableau communiqué par la DATAR l'année
dernière).
Il est regrettable que, en dehors des zones franches urbaines et des zones de
redynamisation urbaine, qui ont fait ces dernières années l'objet
de nombreux rapports, l'impact de cette dépense sur l'activité et
la création d'emploi ne fasse pas l'objet d'une évaluation plus
rigoureuse, notamment dans les zones de revitalisation rurale.
Surtout, votre rapporteur spécial juge ces dépenses fiscales
insuffisantes
dans le cas des
zones rurales.
Le coût pour l'Etat ou les collectivités locales des exonérations fiscales prévues par la loi d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire et par le pacte de relance pour la ville
(en millions d'euros)
Article du code général des impôts |
Nature de la mesure |
Estimation du coût pour 2001 |
Collectivités supportant la charge |
IMPOTS SUR LES BENEFICES |
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44 sexies |
Exonération puis allégement dégressif d'impôt sur le revenu ou d'impôt sur les sociétés en faveur des entreprises nouvellement crées dans les zones éligibles à la prime d'aménagement du territoire classées pour les projets industriels, les territoires ruraux de développement prioritaire ou les zones de dynamisation urbaine. |
168 |
Etat |
44 octies |
Exonération plafonnée d'impôt sur le revenu ou d'impôt sur les sociétés en faveur des entreprises implantées dans une zone franche urbaine. |
76 |
Etat |
223 nonies |
Exonération de l'imposition forfaitaire annuelle pour les sociétés exerçant l'ensemble de leurs activités en zone franche urbaine, exonérées d'impôt sur les sociétés en application de l'article 44 octies visé ci-dessus. |
3 |
Etat |
DROITS D'ENREGISTREMENT |
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722 bis |
Réduction à 0 % du droit budgétaire dû sur la fraction de la valeur taxable des fonds de commerce ou clientèles cédées qui n'excède pas 700.000 F, situés en zones franches urbaines, en zones de redynamisation urbaine, ou dans certaines communes des territoires ruraux de développement prioritaire |
12 |
Etat |
1594 F ter |
Abattement sur l'assiette des droits d'enregistrement dus à raison des ventes d'immeubles d'habitation, institué sur délibération du conseil général qui peut limiter l'abattement aux biens situés dans les zones de revitalisation rurale |
non chiffré |
Départements Etat |
IMPOT SUR LE REVENU |
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81-24 |
Exonération des primes versées par l'Etat aux agents publics ou salariés au titre d'opérations de délocalisation |
0,76 |
Etat |
199 terdecies-0 A |
Relèvement des plafonds annuels sous lesquels est calculée la réduction d'impôt sur le revenu de 25 % accordée au titre de la souscription en numéraire au capital de sociétés non cotées |
4,6 |
Etat |
TAXE PROFESSIONNELLE |
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1465 et 1465 B |
Exonération de taxe professionnelle, sur délibération des collectivités locales, pour les entreprises procédant à certaines opérations de décentralisation, extensions ou créations d'activités ou de services ou à des reprises d'établissements en difficulté dans les zones éligibles à la prime d'aménagement du territoire ou dans les territoires ruraux de développement prioritaire (TRDP) |
138 |
Collectivités locales |
1465 A |
Exonération de taxe professionnelle pour certaines extensions ou créations d'activités dans les zones de revitalisation rurale |
16 |
Compensation ETAT-FNP (1) |
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1466 A |
Exonération de TP pour les entreprises qui procèdent à certaines opérations dans les zones urbaines sensibles |
0,24 |
Collectivités locales |
1466 A I bis et I ter |
Exonération des établissements existants au 1/01/1997 et des créations et extensions d'établissements dans les zones de redynamisation urbaine |
66 |
Compensation ETAT-FNP (1)
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1466 A I quater |
Exonération des établissements existants au 1 01 1997 et des créations et extensions d'établissements dans les zones franches urbaines |
50 |
Compensation ETAT-FNPTP |
1466 B |
Exonération de TP pour les entreprises qui procèdent à certaines opérations dans la zone franche Corse |
24 |
Compensation par l'Etat |
TAXE FONCIERE SUR LES PROPRIETES BATIES |
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1383 B |
Exonération des immeubles professionnels situés en zone franche urbaine |
66 |
Compensation ETAT |
(1) FNP =
Fonds national de péréquation
(2) FNPTP = Fonds national de péréquation de la taxe
professionnelle
Source : DATAR