Loi de finances pour 2002 - Tome III - Annexe 35 : Secrétariat général de la défense nationale
MOREIGNE (Michel), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 87 (2001-2002) - TOME III - Annexe 35 - COMMISSION DES FINANCES
Rapport au format Acrobat ( 105 Ko )Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
-
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES MOYENS -
CHAPITRE II
ORGANISATION ET ACTIVITÉ DU SGDN- 1. La direction chargée de la protection et de la sécurité de l'état (PSE)
- 2. La direction des affaires internationales et stratégiques (AIS)
- 3. La direction des technologies et transferts sensibles (TTS)
- 4. La direction centrale de la sécurité des systèmes d'information (DCSSI)
- 5. La Direction de l'administration générale (DAG)
- 6. Le Comité interministériel du renseignement (CIR)
-
CHAPITRE III
LE CENTRE DE TRANSMISSIONS GOUVERNEMENTAL -
CHAPITRE IV
L'INSTITUT DES HAUTES ÉTUDES DE LA DÉFENSE NATIONALE (IHEDN) -
CHAPITRE V
L'ENSEMBLE DES CRÉDITS AFFECTÉS À LA DÉFENSE NON MILITAIRE DE LA NATION - EXAMEN EN COMMISSION
N° 87
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès verbal de la séance du 22 novembre 2001
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 35
SERVICES DU PREMIER MINISTRE :
II.- SECRÉTARIAT GÉNÉRAL DE LA DÉFENSE NATIONALE
Rapporteur spécial
: M. Michel MOREIGNE
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Gérard Miquel, Claude Belot, Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Aymeri de Montesquiou, vice-présidents ; MM. Yann Gaillard, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Bernard Angels, Bertrand Auban, Denis Badré, Jacques Baudot, Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Eric Doligé, Thierry Foucaud, Yves Fréville, Adrien Gouteyron, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, François Marc, Michel Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
(2001-2002)
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
A.
UN SGDN RECENTRÉ SUR SES MISSIONS ET AU RÔLE
RÉAFFIRMÉ
Si
le SGDN est l'instrument privilégié du Premier ministre
pour l'exercice des responsabilités qu'il tient, en matière de
direction générale de la défense, de l'article 21 de la
Constitution, il est également
conduit à travailler
en
liaison étroite et permanente
avec la Présidence de la
République
.
Le SGDN a traversé
, de 1995 à 1999,
une crise
d'identité
qui a transparu dans la diminution continue de ses moyens
et la succession de ses responsables, puisque quatre secrétaires
généraux se sont succédés en quatre ans.
Son rôle est maintenant nettement conforté
, depuis le
deuxième trimestre 1999, tant par les nouveaux moyens mis à sa
disposition que par les appels renouvelés à sa compétence.
Au travers de son nouveau format,
concentré autour de cinq directions
et recentré sur ses missions et attributions
fondées sur
l'ordonnance de 1959 et le décret de 1978, le Secrétariat
général assure des tâches de gestion permanentes.
Il s'agit, pour l'activité interministérielle :
- de la veille, du secrétariat et de la coordination dans tous les
domaines de la défense et de la sécurité ;
- de la préparation et du secrétariat du Comité
interministériel du renseignement (CIR). Le SGDN est sollicité au
travers de cette mission dans la gestion des crises et conflits internationaux.
Au titre des responsabilités du Premier ministre, le SGDN est
également chargé :
- de la sécurité des systèmes d'information ;
- du contrôle des transferts d'armement et de la lutte contre la
prolifération ;
- de la protection du secret de défense.
Le Secrétaire général, Jean-Claude Mallet
,
s'attache à
centrer l'activité
prioritaire du SGDN
dans
des tâches de conception et d'impulsion
. L'aspect qui prévaut
alors est celui de l'animation et de la concertation. En revanche il a su
dynamiser l'intervention du Secrétariat dans les domaines où la
coordination interministérielle, lorsqu'elle relevait de ses missions,
était nécessaire. Ses agents sont donc sollicités en
raison de leurs compétences le temps d'une crise ou à la suite
d'une demande gouvernementale (à titre d'exemple la gestion, cette
année, du danger présenté par les munitions du site de
Vimy).
Votre rapporteur se félicite que
la priorité majeure que
constitue
la mission de contrôle des matériels de guerre
,
assurée par la CIEEMG,
voie ses moyens renforcés
.
L'importance du rôle du SGDN en matière de synthèse,
d'évaluation et de mise en valeur du renseignement du SGDN dans le
processus de décision politique est confirmée. Les crédits
destinés au CIR sont désormais identifiés. A cette
occasion,
votre rapporteur souhaite
, en ces temps où elle
revêt tant d'importance, que
la coordination du renseignement
,
à la disposition des plus hautes autorités de l'État, soit
une priorité et
que le SGDN dispose
réellement
des
moyens
et, par délégation, des pouvoirs
de l'assurer
.
Votre rapporteur souhaite,
également,
que la coordination
des enseignements de défense soit assurée.
Il espère
que
les questions, relatives à la
sécurité européenne et à l'Europe de la
défense
, feront l'objet d'avancées significatives et que
l'Union européenne tirera rapidement les conséquences de
l'actuelle insécurité internationale.
Enfin, il est sensible aux services rendus à la Nation, par
l'Institut des hautes études la défense nationale
, en
matière de culture et d'ouverture à l'esprit de défense,
notamment en faveur du lien avec les citoyens, et il encourage l'Institut
à communiquer le concept français de défense à une
Europe élargie. Toutefois,
votre rapporteur souhaite que
, cinq
années après sa transformation en établissement public
administratif,
l'indépendance financière de l'IHEDN soit
aboutie
.
B. LE SGDN ET LA POLITIQUE CIVILE DE DÉFENSE
Les fonctions du SGDN recouvrent
également
la coordination de la
protection des populations. Votre rapporteur vous précisait à ce
sujet l'an dernier, que
si le risque de guerre stratégique
nucléaire s'éloignait
, les nations devaient maintenant
s'inquiéter de « nouvelles menaces ».
Cette
affirmation s'appuyait tant sur les attaques terroristes, visant les
intérêts vitaux de la nation comme les populations civiles, que
les catastrophes climatiques apparues ces dernières années. Ces
craintes ont été confirmées, par les inondations dans la
Somme, après celles dans l'ouest du pays, la crise de Vimy et surtout
les dramatiques attentats du 11 septembre aux États-Unis et la
catastrophe de Toulouse.
Votre rapporteur s'inquiète particulièrement des
dangers
radiologiques, nucléaires, biologiques et chimiques (NRBC).
Aussi,
l'efficacité du renseignement, de la surveillance et de la
détection en la matière, mais également les moyens
d'alerte d'évacuation, de protection et de décontamination des
populations doivent être encore renforcés.
Les
risques liés à
l'entrée de la France dans
la
société de l' information et à la libération
de la cryptologie
doivent être également pris en compte, ne
serait-ce que parce que nos équipements vitaux en sont de plus en plus
dépendants. Le Gouvernement en a pris toute la mesure par d'importants
crédits pour des capacités interministérielles,
disponibles dès cette année et renforcés dans le budget
pour 2002. Toutefois, les menaces d'intrusions informatiques ne
présentent pas le même niveau de danger que ceux
précédemment évoqués. Ainsi, les craintes dues au
passage à l'an 2000 sont apparues peu justifiées alors que des
catastrophes climatiques s'abattaient sur la France, même si les mesures
de veille, prises à cette occasion, ont pu être
bénéfiques à la gestion de ces crises.
Dans l'attente des premiers comptes rendus des interventions à la suite
de l'explosion de Toulouse, il convient de s'interroger d'ores et
déjà, à la lumière des sinistres
expériences précédentes, sur la faiblesse de nos
procédures d'urgence dans le cas de catastrophe étendue à
une grande partie du territoire.
Ainsi le rapport de
la mission interministérielle
d'évaluation des conséquences des
tempêtes
,
présidée par
l'Inspecteur général de
l'administration,
Gilles SANSON,
où le SGDN était
représenté, ouvre plusieurs pistes de réflexions, qui ne
sont pas sans rejoindre les attentes de votre rapporteur à propos du
risque NRBC :
- l'information en amont et pendant la crise s'est avérée
insuffisante. La quasi-absence de prévision, donc d'alerte aux
populations, a eu des conséquences dramatiques mais qui auraient pu
l'être plus encore, si la première tempête avait eu lieu
à un autre moment ;
- les dispositifs de secours apparaissent insuffisamment rodés ;
- la conduite des opérations reste trop centralisée. Ainsi les
services de proximité se sont révélés souvent mieux
organisés et plus efficaces que les services nationaux. Toutefois, cette
vision doit être tempérée par le constat que les structures
départementales peuvent être insuffisantes en raison de
l'importance et de l'étendue du sinistre ;
- Enfin, la réduction du format des moyens humains et l'insuffisance de
certains moyens matériels placent l'État en situation limite
quant à ses capacités d'intervention en cas de crise majeure. On
peut y déceler les conséquences de la fin de la conscription,
alors que la population a une fois de plus apprécié les
interventions de l'armée. Pour les matériels, il avait
déjà été relevé, lors d'évaluations
précédentes, une disparité d'un département
à l'autre ;
S'il apparaît évident que nos infrastructures doivent être
mieux protégées et les responsabilités de chacun
redéfinies,
il convient
également
de s'interroger
sur une éventuelle réforme de nos plans d'urgence, mais surtout
la mise en place d'une véritable politique civile de
défense
permettant une protection efficace de la population
française.
Votre rapporteur reconnaît cependant que la gestion des crises
s'avère plus complexe en raison de la mutation économique et
sociale de notre pays. Cette situation est d'autant plus préoccupante
que la population est, d'une part, de moins en moins impliquée dans la
participation à la défense civilo-militaire, d'autre part de plus
en plus exigeante quant aux moyens que l'État doit mettre en place pour
assurer sa sécurité.
Votre rapporteur
suggère la mise à l'étude d'un
dispositif interministériel de gestion des crises.
Le SGDN, à
la disposition des plus hautes autorités politiques de notre pays et
repositionné comme lieu de convergence de la sécurité
intérieure et extérieure, peut s'affirmer comme un instrument
majeur de cette refondation de notre défense non militaire.
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES
MOYENS
I. ÉVOLUTION D'ENSEMBLE
Les
crédits demandés pour 2002, inscrits à hauteur
de 39,364 millions d'euros
(258,21 millions de francs)
,
sont en
hausse
brute
de 33 %
par rapport aux
crédits votés pour 2001, qui s'élevaient
à
29,495
millions d'euros
(193,472 millions
de francs). Cette hausse importante résulte pour les 2/3 des nouvelles
capacités techniques interministérielles destinées
à la sécurité des services en matière de
systèmes d'information. Ce nouveau programme avait été
engagé fin 2000 par une dotation de
10
millions d'euros
,
en loi de finances rectificative, permettant des investissements dès
l'année 2001. Minoré de cette action nouvelle, donc dans son
format précédent, ce
budget
reste
en hausse de
12,5 %
.
Cette augmentation vient confirmer le signal fort de relance des moyens et des
activités du SGDN adressé depuis 2000 avec une première
hausse de près de 20% de ses crédits et après plusieurs
années de diminutions. Après la réforme, qui a connu son
aboutissement en 1999, l'organisation du SGDN est désormais
recentrée sur ses missions essentielles. Elles ont été
confirmées mais également relancées dans les domaines les
plus sensibles, à l'instar de la protection contre les intrusions
informatiques. Cette priorité se traduit, comme déjà en
2001, par un renforcement des moyens de la Direction centrale de la
sécurité des systèmes d'information (DCSSI). Pour lui
permettre d'assurer pleinement ses autres missions, notamment le contrôle
des exportations des matériels de guerre, l'augmentation des effectifs
du SGDN est poursuivie tout en assurant le remplacement des appelés du
service national. Quant à la poursuite du renforcement des moyens du
programme civil de défense (PCD), elle permettra de conforter son
rôle majeur pour la sécurité de la Nation.
Les
dépenses ordinaires
progressent
de
9,32 %
avec
24,577 millions d'euros
en 2002 contre
22,482 millions d'euros
en 2001. Les mesures nouvelles concernent,
pour les dépenses de personnel, la création de 23 postes
budgétaires principalement à la DCSSI et la remise à
niveau correspondante en matériel et autres moyens de fonctionnement.
En ce qui concerne les
dépenses en capital
, l'année 2002
confirme la montée en puissance de l'investissement entreprise en 2000.
En effet, les
crédits de paiement
sont plus que doublés
puisqu'ils augmentent de
7
à
14,8 millions d'euros
(97 millions de francs). Hormis les nouveaux moyens
interministériels déjà évoqués,
les
crédits du
programme civil de défense (PCD)
progressent
nettement, en faveur des réseaux sécurisés de
transmissions gouvernementaux et
de la prévention ou de
l'intervention en matière de risques
liés aux domaines
nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC) ou à la
suite d'accidents ou d'actes malveillants
. La stabilité au niveau de
2001 des investissements au centre de
transmission gouvernemental (CTG)
et à la
DCSSI
permettra, pour l'un, de maintenir ses
capacités opérationnelles et, pour l'autre, d'accompagner
l'effort en moyens de fonctionnement dont elle bénéficie. Le
montant des
autorisations de programme
est quadruplé à
32,93 millions d'euros
(216 millions de francs),
l'investissement interministériel bénéficiant des 2/3 de
ces dotations, soit 22,26 millions d'euros et le PCD se voyant doté
de 7,62 millions d'euros.
Le tableau ci-dessous présente, classés par titre, les
crédits demandés pour le SGDN pour 2002, en indiquant leur
évolution depuis 1999 et par rapport au budget voté pour
2001.
(en millions d'euros) |
||||||
|
Crédits votés pour 1999 LFI |
Crédits votés pour 2000 LFI |
Crédits votés pour 2001 LFI |
Crédits demandés pour 2002 |
Évolution en % (2001/2002) |
|
Dépenses ordinaires |
|
|
|
|
|
|
Titre III : moyens des services |
17,00 |
18,85 |
22,48* |
24,57 |
9,32 |
|
Dépenses en capital |
|
|
|
|
|
|
Titre V : investissements |
|
|
|
|
|
|
exécutés par l'État - CP |
2,95 |
5,03 |
7,01 |
14,79 |
110,85 |
|
Total DO + CP |
19,95 |
23,88 |
29,49* |
39,36 |
33,46 |
|
Autorisations de programme |
|
|
|
|
|
|
Titre V |
3,20 |
7,62 |
6,40 |
32,93 |
414,48 |
|
*Après réintégration de l'IHEDN pour 1,46 millions d'euros. |
II. DÉTAIL DES CRÉDITS
Depuis
2000 et la présentation en un nouvel agrégat unique
les
crédits des moyens de fonctionnement
ne sont plus
détaillés par actions. Ainsi, les dotations pour les
matériels et le fonctionnement des services sont désormais
regroupés dans l'unique article 10 (SGDN) du chapitre 34-98. De plus, la
transformation du Service central de la sécurité des
systèmes d'information en direction entraîne, à partir de
2002, l'intégration de ses dépenses de personnels. Si ces
modifications ne permettent pas une lisibilité budgétaire pointue
de ces crédits, en revanche, un coût global de chaque action est
présenté depuis l'an dernier dans « le
bleu ». On peut également se féliciter que cet
agrégat ait échappé à un nouveau remaniement dans
la présentation pour 2002, même si l'Institut des hautes
études de la défense nationale (IHEDN) n'y apparaît plus.
Le transfert de ses crédits, depuis la loi de finances 2001, des
services généraux du Premier ministre étant maintenant
acquis, ils figurent au chapitre 36-10 (subventions).
Le tableau suivant présente les composantes de cet agrégat unique
SGDN.
(en millions d'euros) |
||||||
|
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
|
|
|
|
|
|
PLF |
Prévision de gestion |
Coordination interministérielle |
9,0 |
8,3 |
9,6 |
9,6 |
16,5 |
11,0 |
Transmissions gouvernementales |
2,1 |
3,3 |
2,2 |
3,4 |
3,6 |
3,3 |
Sécurité des systèmes d'information |
3,4 |
3,4 |
4,2 |
6,9 |
8,2 |
8,2 |
Programme civil de défense |
2,9 |
4,0 |
3,2 |
4,7 |
6,2 |
5,6 |
Comité interministériel du renseignement |
4,7 |
4,4 |
4,5 |
4,9 |
4,9 |
4,9 |
TOTAL |
22,1 |
23,4 |
23,7 |
29,5 |
39,4 |
32,9 |
1. Persévérance dans la progression des dépenses ordinaires
Le champ
d'action du SGDN ne recouvrant pas de dépenses d'intervention (titre
IV), les
24,577 millions d'euros
(161,21 millions de francs) de
dépenses ordinaires sont inscrits sur le titre III qui recouvre
les
moyens des services
.
Les crédits de
rémunérations et charges sociales
évoluent de
11,93
millions d'euros
millions de francs
à
13,68
millions d'euros
(89,75 millions de
francs), soit
une augmentation de 14,67 %
. Ces mesures nouvelles
permettront d'achever par une troisième tranche la montée en
puissance de la DCSSI (voir détails ci-après). La structure
d'alerte contre les intrusions informatiques de l'Etat continue à
bénéficier d'une attention toute particulière dans ces
affectations de personnel. Le renforcement en moyens humains de la Commission
interministérielle pour l'étude des exportations de
matériels de guerre (CIEEMG) est poursuivi. Enfin, l'IHEDN
bénéficie d'une création de poste.
L'effectif budgétaire du SGDN pour 2002 atteindra
ainsi
278
emplois
contre 267 en 2001. Si la création nette n'est que de 11
emplois, compte tenu de la suppression de 12 emplois d'appelés, il sera
créé 23 emplois budgétaires. La DCSSI est la principale
bénéficiaire avec 18 postes d'ingénieurs et de
techniciens. Il convient d'ajouter que le Centre de transmissions
gouvernemental (CTG) dispose de 180 personnes inscrites au budget du
ministère de la défense mais placées sous
l'autorité du Secrétaire général de la
défense nationale. Ce ministère fournit par ailleurs une bonne
part des effectifs de l'IHEDN. La tutelle de cet établissement public,
qui dispose de 85 personnes, relève du SGDN. Enfin, ce dernier
bénéficiait, outre ses effectifs budgétés, de 46
mises à disposition pour ses services, dont 21 pour la seule DCSSI, au
1
er
septembre 2001. C'est donc la gestion de plus de 500 personnes
que la Direction de l'administration générale doit assurer,
à comparer avec les 503 emplois budgétaires recensés
en 1996 avant la réforme du SGDN.
Le tableau ci-après retrace l'évolution des emplois
budgétaires depuis 1998.
Évolution des effectifs |
||||||
|
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
|
|
|
|
|
|
PLF |
Prévision en gestion |
Coordination interministérielle |
180 |
152 |
155 |
165 |
158 |
158 |
Transmissions gouvernementales |
2 |
2 |
2 |
3 |
3 |
3 |
Sécurité des systèmes d'information |
35 |
37 |
44 |
69 |
91 |
86 |
Programme civil de défense |
26 |
26 |
25 |
18 |
18 |
18 |
Comité interministériel du renseignement |
10 |
10 |
8 |
8 |
8 |
8 |
TOTAL |
253 |
227 |
234 |
263 |
278 |
273 |
Quant
aux moyens destinés au
matériel et fonctionnement des
services
, ils
passent de 9,19 millions d'euros à
9,40 millions d'euros
(61,65 millions de francs), soit une
hausse de 3,41 %.
Il convient de préciser que
4,3 millions
d'euros
(28,21 millions de francs) y sont affectés au Comité
interministériel du renseignement Le reste permettra d'accompagner en
matériel, notamment informatique, l'évolution des services en
personnel. Une part de ces crédits est destinée à la
deuxième tranche de la mise aux normes de sécurité
incendie des locaux du SGDN. Ils permettront également de maintenir
opérationnelles les transmissions gouvernementales.
Enfin, la subvention à l'
IHEDN,
au chapitre 36-10, progresse
légèrement de 2,18% pour s'établir à
1,5
millions d'euros
(9,8 millions de francs).
Le tableau suivant présente par action les crédits hors
personnels du budget du SGDN, y compris les dotations en capital qui sont
exposées au 2 ci-après.
Crédits hors personnels |
||||||
(en millions d'euros) |
||||||
|
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
|
|
|
|
|
|
PLF |
Prévision de gestion |
Coordination interministérielle |
3,5 |
3,2 |
3,8 |
3,6 |
10,0 |
4,5 |
Transmissions gouvernementales |
1,9 |
3,2 |
2,1 |
3,2 |
3,3 |
3,0 |
Sécurité des systèmes d'information |
1,3 |
1,5 |
1,9 |
2,7 |
5,4 |
2,7 |
Programme civil de défense |
2,0 |
2,9 |
2,2 |
3,9 |
3,9 |
4,8 |
Comité interministériel du renseignement |
4,2 |
3,8 |
4,0 |
4,3 |
4,3 |
4,3 |
TOTAL |
12,9 |
14,6 |
13,9 |
17,7 |
25,7 |
19,2 |
2. Nouvelle relance de l'investissement
A la
suite du lancement du
nouveau programme d'investissement
interministériel
en faveur de la
cryptologie
,
évoqué en préambule de la note, un nouvel article a
été créé dans le titre V, au
chapitre 57-03
qui regroupe tous les crédits d'équipement de ce budget. Les
trois autres postes de dépenses en capital bénéficient de
mesures nouvelles, notamment celui du
Programme civil de défense
(PCD)
, dont la relance se voit ainsi confirmée.
Les dotations du
Centre de transmissions gouvernemental (CTG)
sont
maintenues à
1,5
millions d'euros
tant en
crédits de paiement
qu'en
autorisations de programme.
Elles
permettront de poursuivre l'amélioration et le développement des
transmissions gouvernementales et des liaisons d'État
sécurisées (principalement celles du président de la
République et du Premier ministre lors des voyages officiels) ainsi que
la mise en oeuvre du centre de secours.
La stabilité des
crédits de paiement
(1,7
millions d'euros)
et
des
autorisations de programme (1,5
millions d'euros)
de la
DCSSI
, destinés aux
investissements et aux études accompagneront sa montée en
puissance.
Le
programme civil de défense (PCD)
voit ses
crédits de
paiement
progresser à nouveau à
5,34 millions
d'euros
(+40%)
et ses
autorisations de programme
relancées à
7,62 millions d'euros
(+150%). Cette
évolution permettra de poursuivre le maintien au niveau
opérationnel des équipements qui avait pris du retard à la
suite de la réduction des dépenses en capital intervenues
jusqu'en 1999.
Les dotations du PCD recouvrent deux domaines d'intervention :
- la protection des populations ;
- la continuité de l'action gouvernementale et la sécurité
générale.
La mission du SGDN dans ce programme, interministériel par nature (ainsi
l'équipement relatif à la lutte antiterroriste nucléaire,
radiologique, biologique et chimique -NRBC
-
ne peut, de par sa
technicité, être conduit qu'en impliquant sept ministères),
relève surtout de la coordination, du secrétariat et du suivi. A
ce titre, il préside la commission interministérielle de
défense du territoire. Les crédits affectés à cette
action dans le budget n'ont donc pas vocation à couvrir tous les besoins
en la matière. Ce programme est avant tout un outil d'incitation
interministériel dans le domaine de la défense civile.
Le SGDN se concentrera en 2002 sur trois objectifs majeurs :
L'équipement relatif aux moyens de prévention et de
réactions (notamment les infrastructures de secours) face aux
risques
nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (NRBC)
, qu'il
s'agisse d'un accident ou d'une action criminelle, continuera à
être développé.
L'année 2002 verra la poursuite du
renforcement de la
sécurité des transmissions gouvernementales
par la prise en
charge des investissements parallèles :
- pour le maintien en condition opérationnelle du système,
notamment le réseau de base uniformément durci (RIMBAUD) ;
- du programme de messagerie autonome gouvernementale de défense et
d'autorité (MAGDA).
L'évolution des opérations financées depuis 1998 et les
prévisions pour 2002 sont détaillées dans le tableau
ci-dessous :
Le
dernier objectif du programme civil de défense pour 2002 consistera
à poursuivre la mise en place
des
salles
opérationnelles des préfectures de zones de défense
,
au coeur de l'action civilo-militaire de protection des populations.
Enfin, l'affectation de
6,25 millions d'euros
en
crédits
de paiement
(CP)
et
22,26 millions d'euros
en
autorisations de programme
(AP)
sur un article 40 nouveau
« Capacités techniques
interministérielles »
vient confirmer la volonté
annoncée par le Gouvernement de renforcer les moyens d'expertise et de
protection des services de l'État dans le domaine de la cryptologie. Les
10,06
millions d'euros
(66 millions de francs) d'AP et de
CP, attribués en loi de finances rectificative pour 2000 ont
été reportés sur la gestion de cette année et
affectés, pour 6,86 millions d'euros au ministère de la
Défense, 1,68 millions d'euros au ministère de l'Intérieur
et le reste aux services relevant du Premier ministre. Sans être
affichée, cette attribution ne peut concerner que les services de
renseignement et de sécurité de ces ministères.
3. nouveaux crédits d'investissements en loi de finances rectificative pour 2001
15
millions de francs (2,3 millions d'euros) ont été inscrits
en CP et en AP
afin de permettre au SGDN de faire face à des besoins
urgents qui n'ont pu être pris en compte lors de l'élaboration du
PLF 2002. Il s'agit, d'une part, de la rénovation du réseau
interministériel de communication et, d'autre part, de mesures prises
à la suite des attentats du 11 septembre 2001.
a) La rénovation du réseau interministériel (RIM)
Un crédit de 5 millions de francs (0,76 millions d'euros) (AP
et CP) est inscrit au budget du SGDN afin de financer l'opération de
basculement du RIM sur l'infrastructure du réseau RIMBAUD. Cette
opération permettra d'améliorer considérablement la
sécurité et la fiabilité des communications au sein de
l'appareil d'Etat. Elle n'avait pu être décidée pour le PLF
2002 car les décisions consécutives au rapport de la mission
interministérielle sur le sujet n'ont pu être prises qu'au cours
du dernier trimestre 2001.
b) A la suite des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, le
Gouvernement a pris un certain nombre de mesures de renforcement de la
sécurité sur le territoire. Nombre d'entre elles se sont
inscrites dans la continuité des efforts déjà entrepris
pour renforcer le programme civil de défense et donnent lieu à
l'inscription de crédits aux chapitres budgétaires correspondant
de plusieurs ministères.
Pour sa part, et dans le cadre de son action interministérielle, le SGDN
voit inscrire à son budget :
- un crédit de 5 millions de francs (0,76 millions d'euros) en AP
et en CP dans le cadre de la lutte contre le terrorisme NRBC pour
l'intervention préventive sur engins chimiques ;
- un crédit de 5 millions de francs (0,76 millions d'euros) en AP
et en CP pour le renforcement de l'infrastructure sanitaire NRBC en
matière de diagnostic rapide des victimes potentielles d'une attaque
bactériologique.
Ces opérations viendront utilement compléter le programme
prévu dans le cadre du PLF 2002 qui a porté la dotation du PCD au
SGDN à 5,34 millions d'euros en CP et 7,62 millions
d'euros en AP.
CHAPITRE II
ORGANISATION ET ACTIVITÉ DU SGDN
Pour
accompagner la clarification de ses missions et de son action
, le
Secrétariat général est
désormais
organisé en cinq directions
. Trois d'entre elles ont connu,
en 2000-2001, des réorganisations internes. La nouvelle direction
centrale de la sécurité des systèmes d'information
(décret n° 2001-693 du 31 juillet 2001) a mis
en place les trois sous-directions « régulation »,
« opérations », « scientifique et
technique » correspondant à ses missions principales. La
direction des technologies et transferts sensibles a regroupé ses
personnels en deux sous-directions « exportation des matériels
de guerre » et « prolifération, sciences et
technologies ». Enfin, la direction de l'administration
générale est désormais articulée en trois
ensembles : « finances », « ressources
humaines » et « services techniques et
généraux ».
Ces regroupements, tout en rationalisant le fonctionnement du SGDN, permettront
une lecture claire, à l'intérieur comme à
l'extérieur, de son organisation.
Celle-ci est complétée par la « cellule chargée
des affaires juridiques et européennes », au rôle
transversal, qui apporte son soutien dans le domaine juridique aux
différents services du secrétariat général.
Le SGDN assure également le secrétariat permanent du
Comité interministériel du renseignement qui, en liaison avec la
direction AIS et les ministères concernés, est
particulièrement sollicité dans la gestion des crises
internationales.
1. La direction chargée de la protection et de la sécurité de l'état (PSE)
Chargée du maintien de la
continuité de
l'action
gouvernementale
, ses missions portent sur l'
élaboration des
orientations
à proposer au Premier ministre, dans le domaine de la
Défense et de la Sécurité, et sur l'
impulsion et le
suivi de la préparation permanente face aux crises
. Cette direction
s'appuie très largement sur les Hauts fonctionnaires de défense
pour l'accomplissement de ces deux missions. La seconde, réalisée
en étroite liaison avec les ministères, services et organismes
concernés, avec le souci permanent d'intégrer les
évolutions du contexte géostratégique, les progrès
scientifiques et les mutations de la société, comporte un
caractère opérationnel marqué.
Ainsi, en 2000, la direction PSE a animé une
réflexion
interministérielle pour une protection et une sécurité du
territoire
prenant en compte la réforme des armées et
l'évolution des vulnérabilités et des menaces. Quatre
ateliers ont été constitués (coordination
civilo-militaire, planification de défense, menaces nouvelles et
infrastructures vitales) pour recenser la problématique de ces missions
qui a été présentée dans un rapport remis au
Premier ministre et communiqué aux ministres intéressés.
Si les travaux se poursuivent pour dégager un programme d'actions, des
décisions pour la protection des infrastructures vitales ont
déjà été prises.
De septembre 2000 à juin 2001, la direction a assuré le
secrétariat d'un
groupe de travail
sur le thème
général des
relations entre la défense et la
société
(état des lieux consécutif à la
réforme du service national, renouveau des liens
« Armées-Nation » et évolution des termes de
référence de la défense dans notre société).
La direction PSE a contribué à l'
élaboration des
nouveaux textes
concernant l'organisation de la défense et
assuré leur diffusion, notamment ceux concernant la coopération
civilo-militaire et la gestion des crises ainsi que la planification de la
lutte contre le terrorisme NRBC.
En ce qui concerne le
contrôle des prescriptions en matière de
sécurité
, la direction PSE assure le rôle
d'« autorité nationale de sécurité »,
chargée d'édicter la réglementation en matière de
protection des informations classifiées et de veiller à son
respect. Elle a entrepris le contrôle et l'évaluation des
réseaux « très secret défense » des
ministères.
Elle veille à la
cohérence globale des réseaux de
télécommunications
concourrant à la continuité
de l'action de l'Etat. En réponse au développement des nouvelles
technologies, elle assure l'adaptation des services de l'Etat, leurs
capacités et leur protection. Elle développe et valorise le
réseau RIMBAUD. Le Centre de Transmission Gouvernemental (CTG), lui est
rattaché.
En matière d'
exercices civilo-militaires
, la direction PSE a
animé la préparation et la participation française aux
exercices de l'OTAN CMX 2000 et 2001. Elle a coordonné la
préparation puis conduit, en novembre 2000, l'exercice
interministériel de défense EXINNAT impliquant l'ensemble des
administrations centrales et des services déconcentrés de l'Etat.
Le contrôle des prescriptions en matière de sécurité
s'appuie largement sur la Commission interministérielle des points et
réseaux sensibles, présidée par le SGDN.
La direction PSE a participé à l'élaboration des
dispositions des accords nationaux impliquant l'échange d'informations
relevant du secret de la défense nationale.
Elle participe aux Comités de sécurité de l'OTAN et de
l'union de l'Europe occidentale (UEO) et à leurs groupes de travail et a
apporté son expertise pour l'élaboration des textes de l'union
européenne créant une architecture de sécurité.
Sur le plan de la réglementation nationale, la direction PSE a poursuivi
la refonte de l'instruction générale interministérielle
sur la protection du secret et des informations concernant la défense
nationale et la sûreté de l'État du 12 mars 1982.
Une attention particulière a été portée aux
exigences liées au développement d'une dimension internationale
nouvelle.
2. La direction des affaires internationales et stratégiques (AIS)
Les
activités de la direction AIS en 2000/2001 ont été pour la
plupart liées aux
échéances et crises
internationales
, lesquelles sont suivies en liaison avec le CIR et les
ministères concernés. Depuis ces dernières semaines, elle
est donc particulièrement mobilisée par le conflit en Afghanistan
pour la préparation de réunions restreintes, la coordination
interministérielle et l'établissement des synthèses de
renseignement.
Le Premier ministre a confié au SGDN une mission permanente, relative
à la mise en place d'un nouveau dispositif destiné à
assurer, d'une part, la conduite politique et, d'autre part,
le suivi et la
coordination des actions nationales dans la gestion des crises
. Le second
volet de cette mission, qui s'avère particulièrement opportune au
vu des événements récents, est en charge de la direction
AIS, la « cellule de crise » étant pilotée
par le ministère des Affaires étrangères.
Elle a animé les travaux interministériels sur la défense
antimissile et le nouveau concept de défense américains et, au
titre de la veille stratégique, elle suit leur plausibilité et
leur évolution.
La direction AIS a assuré la préparation et le suivi des
travaux sur l'Europe de la défense
de façon plus intensive
au cours du semestre de présidence française. Elle a
contribué, avec les directions PSE et DCSSI, aux avancées en
matière de sécurité européenne. Elle a conduit,
avec le SGCI, la coordination de la politique européenne de l'armement
et le suivi des actions de protection des populations en Europe. Enfin, les
années 2000 et 2001 ont également vu une forte implication, avec
les directions PSE et DCSSI, pour la sécurité du programme
européen de navigation par satellites « GALILEO ».
Le Centre interministériel de traduction (CIT)
a
été créé en juillet 1994, par décision
du Premier ministre, afin de fournir aux ministères et aux groupes de
projets prioritaires du Plan national de Renseignement (PNR) des traductions,
vers le français, de documents en langues rares. Il a été
rattaché en janvier 1999 à la direction des Affaires
internationales et stratégiques.
Le CIT a développé ses activités dans deux
directions : d'une part, la traduction au service du SGDN et des
administrations et ministères intéressés et, d'autre part,
un suivi de recherches documentaires sur des thèmes définis par
le secrétariat général, en concertation avec diverses
administrations utilisatrices.
Les traducteurs employés font l'objet d'une habilitation
« confidentiel défense ». L'utilisation des
nouvelles technologies facilite le traitement de l'information. Un travail de
veille géopolitique, scientifique et technique sur les sites Internet,
dans certaines langues rares, est par ailleurs assuré dans des domaines
relevant des orientations du SGDN.
3. La direction des technologies et transferts sensibles (TTS)
Cette
direction a assuré la présidence, le secrétariat et
l'animation des
réunions
mensuelles de la
Commission
interministérielle pour l'étude des exportations de
matériels de guerre (CIEEMG)
ainsi que la préparation des
projets de directives du Premier ministre en matière d'exportations de
matériels de guerre.
Après avoir participé à l'élaboration du code de
conduite de l'Union européenne, elle en suit la mise en oeuvre.
Dans le domaine des
coopérations multilatérales
, elle a
travaillé, avec la direction PSE, à la mise en oeuvre de l'accord
relatif aux mesures visant à faciliter les restructurations et le
fonctionnement de l'industrie de défense (accord «
Letter
of Intent
»
ou «
LoI
»).
En ce qui concerne la lutte contre la
prolifération et le
contrôle des exportations de biens à double usage
, ses
activités ont essentiellement porté sur la poursuite de la veille
générale stratégique, notamment dans les domaines
nucléaire, chimique, biologique, balistique et spatial, permettant de
disposer de l'analyse des risques de prolifération, dans les principaux
pays concernés. Elle a animé la concertation
interministérielle, en la matière, ainsi que des visites et des
stages. Au même titre, elle a coordonné la participation
française à la base de données, en cours de
création au sein du Centre OTAN, sur les
armes de destruction
massive
. Elle a assuré le suivi des négociations, dans le
cadre des régimes et arrangements multilatéraux, liées
à la lutte contre la prolifération de ces armes et les
accumulations déstabilisantes d'armements
.
Elle a, en outre, contribué à la coordination
interministérielle des activités afférentes à
l'inventaire et à la destruction des armes chimiques anciennes ;
Enfin, elle a procédé à l'examen des projets de
coopérations scientifiques et techniques avec les pays étrangers,
et à l'étude du
devenir des matières, issues des armes
nucléaires
, au travers du programme AIDA/MOX et de ses prolongements
internationaux en particulier au sein du G8.
4. La direction centrale de la sécurité des systèmes d'information (DCSSI)
La
transformation en direction centrale
de ce service dès
l'été 2000, après son intégration budgétaire
dans le SGDN en 1998, a été confirmée par décret.
Les augmentations de ses effectifs intervenues en 2001, poursuivies en 2002, et
la création du
centre d'expertise gouvernemental de réaction
et de traitement des attaques informatiques (CERTA)
viennent
également confirmer les nouvelles priorités, en matière de
sécurisation des administrations de l'appareil de l'Etat, liées
au développement de la société de l'information. Le
renouveau de cette action avait été décidé par le
comité interministériel pour la société de
l'information du 19 janvier 1999 et confirmé par le discours du Premier
ministre à Hourtin en août 1999.
Parallèlement, il convient de noter que l'organisation
interministérielle a été modifiée dans le sens
d'une simplification des structures et d'une plus grande
réactivité, avec la création d'une instance de
concertation unique, la
commission interministérielle pour la
sécurité des systèmes d'information (CISSI)
, dont les
attributions sont définies par le décret du
31 juillet 2001.
Cette direction est chargée d'assister le secrétariat
général dans l'exercice de ses attributions en matière de
sécurité des systèmes d'information (SSI). A ce titre, son
action est centrée sur quatre grandes catégories de
fonctions :
-
stratégique
de contribution à la définition
interministérielle et à l'expression de la politique
gouvernementale de SSI ;
-
de régulation
consistant notamment à délivrer les
autorisations, prévues par les textes, et à jouer le rôle
d'autorité nationale de régulation, à la fois au plan
national et international ;
-
opérationnelle
, sous forme de prestations de service, au profit
prioritairement des administrations et organismes publics (évaluation,
information sur les vulnérabilités et les menaces et
prévention) ;
-
de centre de référence et d'expertise
scientifique et
technique couvrant les différentes disciplines concernées.
Le directeur, aidé de ses adjoints, assume directement la fonction
stratégique d'animation de la réflexion et de contribution
à la définition de la politique de SSI . Il lui revient
également d'assurer :
- la communication externe, en liaison étroite avec le Secrétaire
général et avec l'appui d'une cellule gérant un site
thématique SSI ouvert en mai 2001 (
www.ssi.gouv
.fr
) ainsi que le suivi
des médias ;
- la mission de sensibilisation et de formation au profit de l'ensemble des
administrations dont est chargée le centre de formation à la SSI
(CFSSI), qui a succédé à l'été 2000 au
centre d'études supérieures de la SSI.
Le compte rendu d'activité met en évidence un net accroissement
mais aussi des changements qualitatifs profonds qui correspondent à la
prise en compte des nouveaux enjeux de la SSI, tant au plan national qu'au
niveau international.
Au titre de sa
fonction stratégique
dans le domaine de la SSI,
elle a participé à l'élaboration du volet
« cryptologie » du projet de loi sur la
société de l'information et du décret et des
arrêtés relatifs à la signature électronique. Elle a
collaboré aux travaux internationaux contre la
« cyber-criminalité », notamment dans le cadre du
G8. Sur demande du Premier ministre, la direction a mis en place un forum
Etat-industrie, qui s'est réuni à trois reprises depuis l'automne
2000.
Il convient également de souligner la participation de la DCSSI aux
travaux de l'UE et, au sein du sous-comité INFOSEC, de l'OTAN.
Parallèlement, elle a intensifié sa concertation avec ses
homologues européens et nord-américains, en particulier avec les
britanniques.
Dans le
domaine de la régulation
, il est constaté une
augmentation du nombre de certificats délivrés. Les
activités internationales ont également été
soutenues, à l'instar des travaux européens pour la signature
électronique. Après l'application de la libéralisation de
la cryptologie en 1999, les déclarations ou autorisations sont en
retrait, en 2000, avec 400 dossiers. Enfin, pour favoriser ses relations avec
les industriels concernés par la SSI, la direction recrute des experts
ayant une bonne connaissance du secteur.
La
fonction opérationnelle
de la DCSSI est celle qui a connu le
plus fort développement au cours de l'année
écoulée. Si les activités, en matière de
cryptologie appliquée, sont restées au niveau de l'année
précédente, en revanche, les activités de conseil se sont
considérablement diversifiées et accrues.
On peut noter, en particulier, des actions de soutien dans les secteurs de la
santé et bancaire ainsi que pour la sécurisation de diverses
enceintes internationales : UEO, Europol et Secrétariat
général du Conseil de l'UE, avec une importance croissante des
dispositifs de signature électronique. Les activités d'audit
connaissent aussi une augmentation considérable et la direction a
renforcé au cours de l'année écoulée ses
compétences dans ce domaine.
Enfin, il convient de souligner le succès rencontré dans son
action par le CERTA dont la notoriété est désormais bien
établie au plan national comme au sein du réseau mondial des
CERTs (
Computer Emergency Response Teams
). Le nombre d'incidents
traités est en très forte augmentation (une quinzaine en moyenne
par mois) et témoigne de l'efficacité du réseau de
confiance que le CERTA, dont les documents sont désormais consultables
en ligne, a réussi à constituer au sein des administrations.
La DCSSI dispose de trois laboratoires :
- de cryptographie qui a obtenu des résultats, de niveau international,
en matière de chiffrement. Il a entrepris une campagne de
réévaluation des logiques qui sera poursuivie ;
- des signaux compromettants (activités dans les équipements
TEMPEST et l'appréciation de la menace liée aux émissions
de signaux) ;
- des technologies de l'information, de création toute récente,
et donc prioritaire en termes de recrutement et d'équipement, qui sera
opérationnel dans les prochains mois mais apporte déjà un
soutien technique apprécié à l'ensemble des bureaux.
Enfin, pour la formation, le CFSSI connaît un franc succès avec
des stages variés aussi bien dans leur objet que dans leur durée
ou l'origine des stagiaires. L'offre est actualisée en permanence et des
stages de travaux pratiques sont désormais offerts. Il est
également prévu de diversifier les supports de formation.
Après un an d'existence, la DCSSI concourt activement à faciliter
l'entrée de la France dans la société de l'information. Il
lui revient maintenant de procéder à la rénovation de la
doctrine nationale dans ce domaine, de façon à prendre en compte
les évolutions récentes. Une réflexion dans ce sens a
été entreprise début 2001.
5. La Direction de l'administration générale (DAG)
La
direction de l'administration générale prépare et
exécute le budget du SGDN, en gère les ressources humaines et en
assure le soutien général et technique.
Avec la création de 20 postes budgétaires en 2001 et
l'intervention de nombreux départs (35), la DAG a poursuivi la mise en
oeuvre d'une politique de recrutement orientée, vers des
spécialités rares, comme les ingénieurs en informatique,
pour moitié dans le secteur public, les sorties d'école et le
secteur privé se partageant le reste. Sur le plan du fonctionnement,
pour pallier les effets de la suspension de la conscription, de nombreuses
tâches de soutien ont fait l'objet d'externalisations.
L'exécution du budget 2001 a été également
marquée par la poursuite de l'augmentation des procédures de
marchés publics liée, en partie, à la relance du PCD.
Enfin la DAG poursuit les travaux d'aménagement de l'Hôtel des
Invalides pour installer la DCSSI avec les autres directions du SGDN.
Le tableau ci-après présente la répartition des effectifs
réels entre les différentes directions et services au
1
er
septembre 2001. Ces effectifs regroupent la totalité
des personnels affectés au titre des tâches de conception et
d'exécution.
La préparation du budget 2002 s'est inscrite dans la continuité
des deux budgets précédents et dans le cadre de
l'achèvement du plan de montée en puissance de la DCSSI.
6. Le Comité interministériel du renseignement (CIR)
L'orientation et la coordination des activités des
services
de renseignement sont assurées par le CIR qui élabore à
ces fins un
Plan national de renseignement
(PNR). Il réunit tous
les ministres intéressés sous la présidence effective du
Premier ministre. Il comprend également le secrétaire
général du Gouvernement et le Secrétaire
général de la défense nationale.
Le SGDN, aux termes du décret du 20 avril 1989 et du
décret d'attribution du 25 janvier 1978, est chargé d'assurer le
secrétariat permanent du CIR (SP-CIR)
. Le
Groupe permanent du
CIR
réunit les directeurs de cabinet des ministres
représentés.
Après approbation du président de la République et du
Premier ministre, une nouvelle version du PNR est entrée en vigueur en
janvier 2001, sous la dénomination « directives nationales en
matière de renseignement ». Ce document fixe, pour la
période 2001-2003, les objectifs du Gouvernement, en matière de
recherche de renseignement, et focalise les actions des services de
renseignement sur un certain nombre de projets d'importance stratégique.
La mission du secrétariat permanent et du groupe permanent implique pour
le SGDN :
- le suivi dans la mise en oeuvre des directives nationales et l'orientation
des services sur ses objectifs ;
- la préparation des réunions du CIR et du groupe permanent des
directeurs de cabinet et les relevés de décisions et leur
suivi ;
- l'animation et normalement le secrétariat des groupes de projets
correspondant aux objectifs du plan et leur coordination sur des thèmes
communs.
Le CIR dispose des moyens du
Centre interministériel de traduction
(CIT)
rattaché à la direction AIS.
Si la coordination et l'orientation des divers services de renseignement civils
et militaires sont recherchées à travers l'exécution des
directives nationales en matière de renseignement, le SGDN ne coordonne
toutefois ni leur recherche du renseignement ni leur action au quotidien.
Enfin, le CIR répartit l'enveloppe allouée par le Premier
ministre pour l'exécution annuelle des objectifs fixés par le
PNR.
CHAPITRE III
LE CENTRE DE TRANSMISSIONS GOUVERNEMENTAL
1. Fonctionnement
Le
Secrétariat général de la défense nationale
organise les moyens de commandement et de liaisons, nécessaires à
l'État en matière de défense, et en fait assurer le
fonctionnement. Sous l'autorité du SGDN, le Centre de Transmissions
Gouvernemental (CTG) a ainsi pour mission
d'assurer la permanence des
liaisons gouvernementales
et, plus particulièrement, celles
du
président de la République et du Premier ministre
, lors de
leurs voyages officiels, ainsi que ceux du Gouvernement.
Après la réforme du SGDN, le centre a pris le statut d'organisme
en participation externe du ministère de la défense. Il forme
corps et est dirigé par un officier supérieur, qui relève
organiquement du ministère de la défense, mais reste sous
l'autorité d'emploi du Secrétaire général de la
défense nationale à l'instar de tout le personnel du CTG.
Autour du centre principal d'exploitation, sous les Invalides, le CTG
possède diverses antennes, à l'Elysée, à Matignon
et à Taverny. Son personnel, civil et militaire, des trois armées
représente un effectif de 180 personnes, en gestion au
ministère de la Défense, dont une partie est
détachée dans 26 ambassades, situées dans des zones
sensibles, pour armer le réseau des stations radioélectriques des
attachés de défense.
2. Activités
Il a
participé à 37 voyages officiels présidentiels (la
présidence européenne française, au second semestre 2000,
ayant été la période la plus chargée) et 69 voyages
du Premier ministre.
Le centre a orienté ses travaux sur trois liaisons d'État :
Paris-Berlin (mise en service opérationnelle en mai 2001), Paris-Moscou
(essais d'amélioration) et Paris-Pékin (rédaction du
protocole technique définissant l'architecture et les services
associés, signé en juillet 2001).
Il a arrêté les éléments de mise en place d'un
nouvel autocommutateur pour l'Antenne spéciale de
l'Élysée, a poursuivi l'analyse de la passerelle de
déchiffrement automatique, au profit du chef de l'État lors de
ses voyages, et terminé la rédaction des spécifications
des télécommunications par satellite à bord de l'avion A
310 à usage gouvernemental.
Le réseau sécurisé RIMBAUD (réseau
interministériel de base uniformément durci) a enregistré
une diminution du nombre d'équipements terminaux, conséquence des
réorganisations de France Télécom et d'EDF. 35 terminaux
ont été déployés pour la messagerie
sécurisée dédiée aux hautes autorités.
Enfin, l'intégration du traitement des messages non
protégés à destination du ministère de
l'intérieur a été réalisée.
Le CTG a augmenté sa production d'éléments
sécurisés (mise en oeuvre de la messagerie
sécurisée interministérielle). 16 800 documents
classifiés sont gérés annuellement, ce qui
représente une augmentation de 5 % par rapport à la
période précédente. Enfin le Centre a traité plus
d'un million et demi de messages au profit des différents
ministères, ce qui représente une augmentation de trafic de
3,3 % par rapport à la période précédente.
3. Perspectives pour 2002
En 2002, tout en conservant ses missions permanentes - transmissions du Président de la République et du Premier ministre lors des voyages officiels et centre de transmission interministériel - le CTG s'attachera à poursuivre le développement et la rénovation des liaisons d'Etat, à mettre à niveau les moyens des Attachés de Défense (modernisation de 8 liaisons radio HF) ainsi qu'à la mise en service d'un centre de secours. De plus, l'amélioration des terminaux RIMBAUD sera entreprise.
CHAPITRE IV
L'INSTITUT DES HAUTES ÉTUDES DE LA DÉFENSE
NATIONALE (IHEDN)
1. Le statut et l'organisation du nouvel établissement public
L'IHEDN a été érigé en
établissement public administratif (EPA)
en 1997 et ses objectifs
ont été redéfinis. Le SGDN ayant en charge la coordination
des enseignements de défense son
Secrétaire
général
, fort logiquement, siège au conseil
d'administration et
exerce la tutelle de
l'Institut par
délégation du Premier ministre.
L'ambition de cette réforme était de dynamiser ce
fondement
essentiel à la culture et à l'esprit de défense
tout
en le dotant d'une
autonomie de gestion
permettant de clarifier de son
financement. Pour remplir le premier objectif l'Institut s'est engagé
dans un effort d'adaptation et d'ouverture. Il est vérifié
par :
- les réductions de durée des sessions nationales et des missions
d'étude à l'étranger, compensées par la
possibilité de vivre 2 jours d'immersion sur un théâtre de
crise ( en 2001 en Bosnie-Herzégovine) ;
- l'effort de rénovation dans le recrutement des auditeurs ;
- la poursuite de l'ouverture à l'international (auditeurs
étrangers, entrée dans les réseaux internationaux
d'instituts stratégiques et de centre d'enseignement de défense
étrangers) ;
- la mise en service d'un portail internet ;
- et, enfin, en matière de promotion des enseignements universitaires de
défense -mission pour laquelle il dispose de la Section des
enseignements et études de défense (SEED)- la relance des
trinômes académiques (Éducation nationale, Défense,
auditeurs).
Cette évolution s'est également traduite par une
réorganisation interne de l'Institut autour de quatre pôles
opérationnels :
- l'activité internationale ;
- les formations centralisées ;
- l'action territoriale ;
- et la promotion des enseignements de défense.
Toutefois la clarification de ses moyens n'est pas pleinement accomplie car sa
dotation propre reste minime au regard de son coût réel. En effet,
le fonctionnement du nouvel EPA dépend surtout de l'
important soutien
apporté
, tant en moyens humains que matériels,
par
le
ministère de
la Défense
. Il reste que sa gestion est
assainie par la
convention cadre et
les
trois conventions
particulières
annexées, prévues par les statuts et
signées avec ce ministère en 1998, qui viennent d'être
renouvelées. Dans la pérennité du soutien apporté
antérieurement à la réforme et conformément aux
principes d'organisation des organismes interarmées ces conventions
portent sur la mise à disposition de personnel, les prestations en
nature et la mise à disposition de locaux et, enfin, le soutien en
matière d'infrastructure.
Elles précisent, notamment, les conditions du soutien fourni à la
structure permanente de l'Institut en personnels, infrastructures et
matériels : biens meubles et immeubles (dans les locaux de
l'école militaire) et leur entretien, les installations techniques, la
fourniture et l'entretien de véhicules, l'accès aux
infrastructures communes de la base interarmées et le
bénéfice pour le personnel d'avantages administratifs et sociaux
de la Défense. Dans la convention sur les prestations en nature sont
définies les soutiens aux activités (sessions, forum,
séminaires, colloques, débats, sensibilisation et enseignement)
en termes de prestations logistiques -transports, locaux et hébergement-
et d'enseignement.
2. Budget et moyens
Il ne
représente qu'une faible part du coût réel de
l'Institut
qui ressort, compte-tenu des moyens mis à sa disposition
par d'autres d'administrations, à 7,22 millions d'euros (47,37 millions
de francs) en 2001. Ce montant est à comparer avec la dotation
de 1,5 millions d'euros, inscrite au budget du SGDN pour 2002, et le
budget prévisionnel de 2,44 millions d'euros, même si ses
recettes propres sont en revalorisation de 0,5 millions d'euros.
Le tableau suivant détaille le coût estimé de l'Institut en
2000 et 2001 :
Ses effectifs réels représentent actuellement 78 emplois en
équivalent temps plein. Si la subvention inscrite au SGDN ne progresse
que très légèrement, le poste budgétaire,
créé à l'IHEDN, portera à 9 emplois son effectif
propre.
Le tableau ci-après détaille, par catégories, le personnel
dont dispose réellement l'IHEDN en 2001 :
Il convient de préciser qu'une dizaine de vacataires sont recrutés pour de courtes périodes. Quant au coût estimé des 76 fonctionnaires (hors amiral directeur) mis à disposition, il est proche des 3 millions d'euros.
3. Les activités en 2000 et 2001
La double vocation de l'Institut, de service public au bénéfice de l'esprit de défense et de carrefour de rencontre et de diffusion de la culture de défense, peut être mesurée à l'aune du bilan de son action de formation. Le tableau ci-dessous présente le nombre d'auditeurs et surtout de journées-auditeurs de l'année scolaire 2000/2001.
Auditeurs |
Jours |
Journées/ |
|
Auditeurs |
|||
Session nationale |
|
|
|
53ème session |
87 |
65,25 |
5676,75 |
|
|
|
|
Clôture de la 53ème session nationale par le président de la République |
750 |
1 |
750 |
|
|
|
|
Sessions régionales et actions au profit des auditeurs |
|
|
|
2000-2001 Cherbourg |
85 |
17 |
|
Poitiers |
85 |
17 |
5695 |
Amiens |
82 |
17 |
|
Marseille |
83 |
17 |
|
|
|||
Associations Journée des Présidents 2000 |
29 |
1 |
|
Forum des auditeurs 2000 |
110 |
2 |
519 |
Séminaire des auditeurs 2000 |
180 |
1,5 |
|
|
|||
Sessions internationales |
|
||
SICEB (1) |
41 |
6 |
246 |
FICA (2) |
76 |
14 |
1064 |
2ème séminaire tripartite |
32 |
7 |
224 |
|
|
||
Sessions IHEDN jeunes (5) |
287 |
30 (5 x 6) |
1722 |
Séminaires |
|
||
Stages menaces d'investigations étrangères |
400 |
15 (14 + 1) |
600* |
Sessions 3èmes cycles de Défense |
214 |
16,5 (5,5 x 3) |
1177* |
Séminaire ENM - Professions juridiques |
23 |
3,5 |
80,5 |
Cycles intelligence économique |
99 |
12 (6 x 2) |
594* |
Colloque sur l'intelligence et la défense économique au service du développement économique |
420 |
1 |
420 |
|
|||
Séminaires des Élus locaux |
|
||
Bordeaux |
85 |
1,5 |
127,5 |
|
|||
Colloques |
|
||
Colloque du 13 octobre 2000 |
644 |
1 |
644 |
Journée intelligence économique |
510 |
1 |
510 |
Assises stratégiques |
150 |
2 |
300 |
TOTAL |
4 472 |
218,75 |
20349,75 |
Rappel (1999-2000) |
3 861 |
211,50 |
19626 |
(1) SICB : Session internationale centre Europe, États baltes et balkaniques |
|||
(2) FICA : Forum de l'Institut sur le continent africain |
|||
* Chaque séminaire, cycle ou stage, ne comporte pas le même nombre de participants. |
Si les
nombres de journées/auditeurs et d'auditeurs retrouvent des niveaux
proches des résultats de 1997/1998, c'est, en partie, à la faveur
d'un changement statistique : la comptabilisation de la journée de
clôture de la session nationale.
Sur le plan international, l'IHEDN a organisé la 5
ème
SICEB en novembre 2000, avec 33 auditeurs étrangers, et la
2
ème
FICA en juin 2001, avec 67 auditeurs venus de toute
l'Afrique ; elle a participé au 2
e
séminaire
tripartite sur la sécurité européenne à
l'université de Crawfield (Royaume-Uni) avec des homologues allemands en
mai 2001.
La 53
ème
session nationale qui s'est déroulée
avec pour thème général « évolutions
stratégiques, permanences des crises » a accueilli
5 auditeurs étrangers et s'est clôturée sur une
mission en Chine et Corée du Sud.
Les activités de formation et de promotion (sessions régionales,
colloques, séminaires et stages) ont bien entendu été
poursuivies.
S'appuyant sur les dispositions résultant de la réforme du
service national et celles prises pour l'Éducation à la
défense, l'institut a donné une impulsion nouvelle aux
trinômes. Créés en 1995, ils regroupent dans chaque
académie trois représentants, respectivement, de
l'Éducation nationale, de la défense et de l'assemblée
régionale des anciens auditeurs. Une journée nationale des
trinômes a été organisée à Toulouse et a
réuni 200 personnes.
CHAPITRE V
L'ENSEMBLE DES CRÉDITS AFFECTÉS À LA
DÉFENSE NON MILITAIRE DE LA NATION
L'effort
budgétaire, destiné à la défense civile de la
Nation, comprend non seulement les crédits affectés au SGDN mais
également ceux que les ministères civils lui consacrent. Leur
montant est détaillé dans un «
Jaune
budgétaire
» qui paraît depuis 1988. Ils concernent
les
dépenses
concourant à
la
continuité
de l'action gouvernementale
et à
la sécurité
générale
et, d'autre part, celles destinées à
la protection des populations
et à
la défense
dans
le domaine
économique
. Cette seconde action est la plus
importante puisqu'elle représentera, en 2002, 92,5 % de l'ensemble.
Le tableau ci-après retrace les crédits des différents
ministères concourant à la défense de la Nation et leur
évolution par rapport à 2001.
L'ensemble des crédits, en
dépenses
ordinaires
et
crédits de paiement
, qui seront consacrés par les
divers ministères civils à la défense de la Nation
s'établira, en 2002, à
1385,1 millions d'euros
. Cette
dotation sera donc en hausse
(+ 2,6 %)
par rapport à
celle de 2001 où les crédits étaient restés stables.
La plus grande part des crédits consacrés à cette action
est fournie par le ministère de l'Intérieur, à laquelle il
consacre 32.000 de ses agents. En 2002, elle représentera 70 % du
total.
Quant aux
autorisations de programme
, elles sont en nette
progression
de
63,3 %
par rapport à 2001. Cette
augmentation concerne principalement les crédits d'équipement
inscrits aux budgets du SGDN, de l'Intérieur et de l'Économie,
des finances et de l'industrie.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le mardi 6 novembre 2001 sous la
présidence de
M. Alain Lambert, président, la commission a procédé
à l'examen des crédits des services du Premier ministre :
II.-Secrétariat général de la défense nationale
(SGDN) pour 2001, sur le rapport de M. Michel Moreigne, rapporteur
spécial.
M. Michel Moreigne, rapporteur spécial, a estimé que le SGDN,
instrument privilégié du Premier ministre en matière de
direction générale de la défense et en liaison
étroite et permanente avec la Présidence de la République,
était relancé. Il a constaté que son rôle
était nettement conforté, tant par les nouveaux moyens mis
à sa disposition que par les appels renouvelés à sa
compétence.
Il a ainsi précisé que la hausse brute des crédits
demandés pour 2002 s'établissait à 33 % avec
39,364 millions d'euros, soit 258,21 millions de francs. S'il a
relevé que les deux tiers de cette augmentation résultaient des
nouvelles capacités techniques interministérielles
destinées à la sécurité des services en
matière de systèmes d'information, il s'est
félicité que, minoré de cette action, donc dans son format
précédent, ce budget restait en hausse de 12,5 %.
Le rapporteur spécial a apprécié que les autres missions
du SGDN ne soient pas négligées pour autant, notamment le
programme civil de défense.
Il a ensuite précisé que l'augmentation des effectifs du SGDN
serait poursuivie en 2002, tout en assurant le remplacement des appelés
du service national par la création de 23 postes
budgétaires. Enfin, il a ajouté que le
« jaune » budgétaire estimait à
1,385 milliard d'euros, en 2002, l'effort que l'ensemble des
ministères civils consacrerait à la défense civile de la
Nation.
M. Michel Moreigne, rapporteur spécial, a ensuite rappelé que le
Secrétaire général, Jean-Claude Mallet, s'attachait
à centrer l'activité prioritaire du SGDN dans des tâches de
conception et d'impulsion et qu'il avait su dynamiser l'intervention du
Secrétariat dans les domaines où la coordination
interministérielle, lorsqu'elle relevait de ses missions, était
nécessaire. Il a cité, à titre d'exemple, la gestion
récente du danger présenté par les munitions du site de
Vimy. Il s'est félicité que la priorité majeure que
constitue la mission assurée par la commission interministérielle
pour l'étude des exportations de matériels de guerre, voie ses
moyens renforcés.
Rappelant les capacités du SGDN en la matière, le rapporteur
spécial a estimé que la coordination du renseignement devait
devenir prioritaire et que le Secrétariat devait disposer des moyens de
l'assumer. Il a souhaité, également, que la coordination des
enseignements de défense soit assurée. Il a aussi invité
l'Union européenne à tirer rapidement les conséquences de
l'actuelle insécurité internationale en matière de
sécurité européenne et d'Europe de la défense.
Rappelant que la coordination de la protection des populations relevait des
fonctions du SGDN, le rapporteur spécial s'est inquiété
des « nouvelles menaces », à l'instar de la crise de
Vimy et surtout des dramatiques attentats du 11 septembre aux Etats-Unis
et de la catastrophe de Toulouse. Il a considéré que, si les
risques liés à l'entrée de la France dans la
société de l'information et à la libération de la
cryptologie étaient maintenant bien appréhendés par le
Gouvernement, il convenait de s'inquiéter particulièrement de la
protection contre les dangers nucléaire, radiologique, biologique et
chimique.
Dans l'attente des premiers comptes rendus de la gestion de l'accident de
Toulouse, M. Michel Moreigne, rapporteur spécial, s'est, d'ores et
déjà, interrogé sur la faiblesse de nos procédures
d'urgence dans le cas de catastrophe étendue à une grande partie
du territoire, en s'appuyant sur les principales critiques formulées
dans le rapport Sanson sur les conséquences des tempêtes de
la fin 1999.
Il s'est ainsi inquiété de la carence en informations, du manque
d'expérimentation des dispositifs de secours, de la centralisation, de
la conduite des opérations et enfin, de la réduction des moyens
humains et de l'insuffisance en moyens matériels.
Estimant évident que nos infrastructures devaient être mieux
protégées et les responsabilités de chacun
redéfinies, le rapporteur spécial a considéré
qu'au-delà d'une incontournable réforme de nos plans d'urgence,
la mise en place d'une véritable politique civile de défense,
permettant une protection efficace de la population française,
était tout aussi attendue.
Enfin, suggérant la mise à l'étude d'un dispositif
interministériel de gestion des crises, il a relevé que le SGDN,
repositionné comme lieu de convergence de la sécurité
intérieure et extérieure, pouvait s'affirmer comme un instrument
majeur de cette refondation de notre défense non militaire.
En réponse à M. Maurice Blin qui s'était interrogé
sur la destination de l'importante augmentation des crédits du SGDN pour
2001, le rapporteur spécial a précisé que la plus grande
part concernait la protection des services de l'Etat dans le domaine de la
cryptologie, programme confié au SGDN au titre de sa mission de
coordonnateur de la sécurité générale.
A l'issue de cette présentation, la commission a décidé de
proposer au Sénat d'adopter les crédits du Secrétariat
général de la Défense nationale.