AVANT-PROPOS
Les crédits demandés pour l'enseignement supérieur dans le projet de loi de finances pour 2002 s'élèvent à 8,736 milliards d'euros (soit 57,31 milliards de francs) contre 8,546 milliards d'euros en l'an 2001, soit une augmentation de 2,22 %. A structure constante, cette progression est la plus faible depuis plus de quinze ans.
Evolution du budget de l'enseignement supérieur
(en milliards d'euros)
LFI |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Montant total |
6,02 |
6,14 |
6,43 |
6,79 |
7,17 |
7,39 |
7,79 |
8,00 |
8,54 |
8,74 |
Augmentation en % |
+9,6 |
+1,9 |
+4,8 |
+8,3 |
+5,5 |
+3,1 |
+5,5 |
+2,6 |
+6,8 10( * ) |
+2,2 |
Augmentation à structure constante en % |
+9,2 |
+5,7 |
+4,9 |
+7,0 |
+4,5 |
+3,2 |
+5,7 |
+2,6 |
+2,7 |
+2,2 |
Augmentation à structure constante et en volume 11( * ) en % |
+6,9 |
+4,0 |
+3,2 |
+5,5 |
+3,2 |
+2,4 |
+5,2 |
+1,7 |
+1,1 |
+0,5 |
Part en % du budget de l'enseignement supérieur dans le budget de l'éducation nationale |
14,0 |
13,8 |
13,9 |
14,0 |
14,5 |
14,5 |
14,6 |
14,5 |
14,4 |
14,2 |
Sources : ministère de l'Education nationale,
Cour
des Comptes, Rapport économique, social et financier annexé au
projet de loi de finances pour 2002.
En outre, la
progression « réelle »
du budget
de l'enseignement supérieur ressort à environ
+ 1,3 % en
francs courants
dans le projet de loi de finances pour 2002, ce qui
correspond à une
baisse en francs constants
,
s
i l'on tient
compte de ce que les crédits destinés à la
rémunération des personnels en activité et aux charges
sociales avaient été sous-estimés dans le budget de
l'enseignement supérieur pour 2001.
On peut en effet rappeler que ce budget avait été construit sous
l'hypothèse, qui ne sera pas confirmée, de non revalorisation du
point de la fonction publique en 2001.
Entre 1990 et 2002
, le budget de l'enseignement supérieur aura
toutefois
augmenté
, à structure constante, de 96 %
à prix courants, et
de 65 %
à
prix constants
.
Cette progression s'est accompagnée d'une
modification
de la
structure
des dépenses caractérisée par :
- la part croissante des dépenses
d'action sociale
, qui
représentent 19 % des crédits demandés pour 2002,
contre 15 % en 1990 ;
- la diminution du poids des dépenses directes de
personnel
, qui
représentent 58 % des crédits demandés pour 2002
12(
*
)
, contre 62 % en 1990 ;
- les fluctuations importantes des dépenses
d'investissement
.
La progression
du budget de l'enseignement supérieur doit
cependant être rapportée à l'évolution des effectifs
d'étudiants dépendant du budget de l'enseignement
supérieur (Universités, IUFM, IUT).
Evolution des effectifs de l'enseignement supérieur
(en milliers)
Année universitaire |
1992-1993 |
1993-1994 |
1994-1995 13( * ) |
1995-1996 |
1996-1997 |
1997-1998 |
1998-1999 |
1999-2000 |
2000-2001 |
2001-2002 |
2002-2003 |
Effectifs dépendants du budget de l'enseignement supérieur 14( * ) |
1.387 |
1.504 |
1.554 |
1.591 |
1.575 |
1.547 |
1.526 |
1.523 |
1.529 |
1.538 |
1.544 |
dont IUT |
85 |
93 |
99 |
103 |
109 |
113 |
115 |
117 |
119 |
nc |
nc |
dont IUFM |
59 |
75 |
83 |
86 |
86 |
83 |
82 |
82 |
80 |
nc |
nc |
Nombre total d'étudiants |
1.957 |
2.080 |
2.134 |
2.169 |
2.155 |
2.132 |
2.119 |
2.128 |
2.143 |
2.160 |
nc |
Source : ministère de l'Education nationale
(prévisions pour les années universitaires 2001-2002 et
2002-2003).
Ce rapprochement permet de distinguer
trois sous-périodes
:
- sur la
période 1993-1996
, le budget de l'enseignement
supérieur s'accroît en moyenne de 6,7 % par an à prix
courants (et de 4,9 % par an à prix constants), dans un contexte
caractérisé par la poursuite de la démocratisation rapide
de l'accès aux universités (le nombre d'étudiants
dépendant du budget de l'enseignement supérieur progressant
ainsi de 3,2 % par an en moyenne).
Rapporté au nombre
d'étudiants concernés, le budget de l'enseignement
supérieur n'augmente ainsi que de 1,7 % par an en moyenne à
prix constants
et les dépenses totales par étudiant demeurent
inférieures de 20 à 40 %, selon les modes de calcul, par
rapport à la moyenne des pays de l'OCDE ;
- les
années 1997-1999
permettent un certain
rattrapage
. En effet, la progression du budget de l'enseignement
supérieur se ralentit à 4,3 % par an en moyenne à
prix courants (et de 3,6 % par an à prix constants), mais dans un
contexte nouveau de décroissance
des effectifs, puisque le nombre
des étudiants dépendant du budget de l'enseignement
supérieur baisse de 1,1 % par an en moyenne entre la rentrée
universitaire 1996 et la rentrée universitaire 1999.
Rapporté
au nombre d'étudiants concernés, le budget de l'enseignement
supérieur augmente ainsi de 4,8 % par an à prix
constants
;
- enfin, la
période 2000-2002
est caractérisée par
un effet de ciseaux. En effet, la progression du budget de l'enseignement
supérieur se ralentit continûment à structure et prix
constants (+ 1,1 % par an en moyenne), cependant que les effectifs
étudiants dépendants du budget de l'enseignement supérieur
repartent à la hausse (+ 0,5 % par an en moyenne) sans que cela
n'ait été anticipé.
Rapporté au nombre
d'étudiants concernés, le budget de l'enseignement
supérieur ne progresse donc plus que de 0,6 % par an à prix
constants
.
Evolution du ratio budget de l'enseignement supérieur/ effectifs d'étudiants dépendant du budget de l'enseignement supérieur
PLF |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Evolution du budget à structure et à prix 15( * ) constants (en %) |
+6,9 |
+4,0 |
+3,2 |
+5,5 |
+3,2 |
+2,4 |
+5,2 |
+1,7 |
+1,1 |
+0,5 |
Effectifs dépendants du budget de l'enseignement supérieur à la rentrée de septembre (en milliers) |
1504 |
1554 |
1591 |
1575 |
1547 |
1526 |
1523 |
1529 |
1538 |
1544 |
Evolution des effectifs (en %) |
+8,4 |
+3,2 |
+2,4 |
-1,0 |
-1,8 |
-1,6 |
-0,2 |
+0,4 |
+0,6 |
+0,4 |
Evolution du ratio budget à prix constants /effectifs d'étudiants (en %) |
-1,5 |
+0,8 |
+0,8 |
+6,6 |
+5,1 |
+4,1 |
+5,4 |
+1,3 |
+0,5 |
+0,1 |
Source : ministère de l'Education nationale (prévisions pour les années universitaires 2001-2002 et 2002-2003), calculs du Rapporteur spécial.