C. LE RÉSULTAT : UNE PRESSION FISCALE TOUJOURS ÉLEVÉE
Les mesures prises par le gouvernement en 2001 devaient ramener le taux de prélèvements obligatoires au niveau auquel le gouvernement l'avait trouvé en 1997.
1. Un prochain retour au taux de prélèvements obligatoires de 1997
Le
gouvernement prévoyait un taux de prélèvements
obligatoires de 44,7 % en 2001 mais il a revu sa prévision d'un point
à la hausse à l'occasion du débat d'orientation
budgétaire pour 2002 (44,8 %) puis encore d'un point à la hausse
dans le rapport économique, social et financier associé au
présent projet de loi de finances, pour atteindre 44,9 %.
Cette
révision s'explique par une progression du PIB plus faible que
prévue (au dénominateur) qui n'est pas entièrement
compensée par la révision à la baisse des recettes
fiscales (au numérateur). Le différentiel de
prélèvement constaté (+ 0,2 point) porte sur les
prélèvements au profit de la Sécurité sociale, qui
devraient voir leur poids augmenter de nouveau dans l'ensemble des
prélèvements obligatoires.
Pour 2002, le taux de prélèvements serait ramené
à 44,5 % du PIB.
Les prélèvements obligatoires
(en points de PIB)
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 (e) |
2002 (e) |
Etat |
17,3 |
17,2 |
17,8 |
17,1 |
16,9 |
16,6 |
ODAC |
0,8 |
0,8 |
0,8 |
0,8 |
0,8 |
0,8 |
APUL |
5,7 |
5,7 |
5,5 |
5,2 |
5,1 |
4,9 |
Sécurité sociale |
20,5 |
20,5 |
20,9 |
21,4 |
21,6 |
21,7 |
Union européenne |
0,7 |
0,6 |
0,6 |
0,6 |
0,6 |
0,5 |
Total PO |
44,9 |
44,8 |
45,6 |
45,2 |
44,9 |
44,5 |
2. Les prélèvements ne pourront se réduire en l'absence de maîtrise de la dépense
Ces
annonces sont trompeuses : en l'absence de maîtrise de la
dépense, la seule manière de ne pas laisser
« filer » le déficit est le maintien d'une pression
fiscalo-sociale élevée. Malgré plusieurs années de
forte croissance,
la lourdeur de nos prélèvements n'a pas
été remise en cause,
mais au contraire utilisée pour
financer des dépenses budgétaires et sociales toujours plus
importantes.
Il y a fort à douter qu'une période de croissance moins
soutenue, comme celle qui s'annonce en 2002, permette une diminution durable
des prélèvements
. Déjà, avec une
prévision de croissance de 2,5 % pour 2002, le gouvernement souhaite
ponctionner 5,8 milliards d'euros (38 milliards de francs)
supplémentaires de recettes non fiscales. On peut légitimement
s'interroger sur les autres prélèvements qui ne manqueraient pas
d'advenir en cas de frein plus prononcé sur la croissance.