3. Quelles sont les voies d'intoxication ?

• Les deux voies principales de pénétration du mercure dans l'organisme sont l'inhalation et l'ingestion. L'absorption cutanée est beaucoup moins fréquente et ne survient qu'à la suite d'intoxications accidentelles (contact de la peau avec du mercure liquide) ou cosmétiques (savon à base de iodure de mercure utilisé en Afrique pour blanchir la peau)

L'inhalation - Le mercure liquide se transforme en vapeur à température ambiante. La vapeur est inhalée et est très facilement absorbée. Certains dérivés organiques (le diméthylmercure) volatiles, pénètrent également dans l'organisme par inhalation.

L'ingestion - Hors absorption accidentelle ou expérimentale du mercure liquide, et hors absorption de composés ioniques, l'ingestion concerne essentiellement les formes organiques de mercure, absorbés par l'intermédiaire de la nourriture.

• En fonction de ses propriétés physico-chimiques, chaque forme chimique de mercure atteint des « cibles » biologiques préférentielles. Selon la forme chimique, le mercure va être dirigé vers certaines cellules ou parties de l'organisme. La spéciation influence directement la toxicité du mercure. Pour cette même raison, la sensibilité au mercure est également très différente selon les espèces biologiques.

Les composés inorganiques du mercure ont pour cibles principales le système nerveux central (quand le mercure est sous forme métallique Hg°), les reins (quand le mercure est sous forme ionisé Hg 2+ ) et, éventuellement, la peau. Pour les composés organiques, la neurotoxicité est prédominante.

Pour simplifier, on peut dire qu'on peut avaler sans risque une bille de mercure, mais il ne faut ni respirer une vapeur de mercure, ni ingérer un mercure déjà transformé sous une forme organique.

Ces différents éléments sont récapitulés dans le tableau ci-après :

Présentation synoptique des différentes formes et effets du mercure

mercure inorganique

mercure organique

forme chimique

mercure sous forme liquide (noté Hg 0)

mercure sous forme gazeuse (vapeur) (noté Hg 0)

ions (atomes) de mercure (noté Hg 2+)

méthylmercure (sels halogènes)

mode de transmission

ingestion (rare), contact direct

inhalation

ingestion/peau

ingestion  (via la nourriture)

organe concerné

estomac intestin ou peau (contact direct)

poumons sang cerveau, rein

peau/sang foie, reins, cerveau

estomac/ cerveau

élimination

selles/urine

urine

urine

selles

intoxication

faible

diarrhée vomissements toux

inflammation salivation défaillance rénale

troubles sensoriels troubles nerveux

Source : synthèse OPECST

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