C. UNE MOBILITÉ ENCORE RESTREINTE DES PERSONNELS DE RECHERCHE
En revanche, la mobilité des chercheurs, essentielle pour dynamiser l'innovation, qui reste la grande faiblesse de notre développement industriel, demeure largement insuffisante. On en trouvera la confirmation dans le tableau suivant :
MOBILITÉ DES PERSONNELS SCIENTIFIQUES
DANS LES
GRANDS
ORGANISMES DE RECHERCHE
Une nette impulsion en faveur de la mobilité des différents
personnels de recherche
-car pour être féconde, cette
mobilité doit aussi englober les ingénieurs, ainsi que les
personnels techniques et administratifs, regroupés sous le sigle
" ITA "- doit être donnée car cette mobilité n'a
pas atteint, loin s'en faut, son niveau optimal.
Cette évolution dans le déroulement des carrières des
personnels scientifiques
, que ce soit entre recherche publique et
privée, entre ces secteurs et les universités, ou encore entre
recherche et industrie,
est souhaitée, sans relâche depuis
quinze ans, par votre rapporteur. Développer le réseau des
entreprises innovantes par le savoir-faire des chercheurs
, avoir une vision
plus précise des difficultés concrètes auxquelles se
heurtent parfois la valorisation des découvertes est indispensable dans
l'économie moderne nécessaire à la dynamique de la France
en Europe, et de l'Europe dans le monde.
M. Claude Allègre a le mérite d'en avoir souligné
l'opportunité et d'avoir commencé à traduire en actes ces
orientations, et notamment dans le cadre de la loi sur l'innovation, en faveur
de laquelle le Sénat s'est engagé de façon quasi-unanime.
Bien sûr, il subsiste des résistances de nature diverse :
- le poids des habitudes,
- la méfiance réciproque entre une recherche fondamentale
" désintéressée " et une valorisation
technologique qui doit intégrer les contraintes du marché ;
-
l'inadaptation des procédures budgétaires, qui ne
permettent pas toujours de rémunérer correctement les personnels
en mobilité ;
- le manque de souplesse dans la gestion des postes d'accueil.
Ce n'est donc qu'à moyen terme que l'impact des impulsions actuelles
pourra être apprécié et, comme l'espère votre
rapporteur, aboutir à une meilleure compréhension
réciproque des secteurs de la recherche, de l'innovation et du monde
économique.