B. UN FINANCEMENT QUI PÉNALISE LES COMMUNES

1. La DCTP, "soupape de sécurité" de la DGF

Si les objectifs en matière de création de communautés d'agglomération sont atteints en 2004, le coût du financement de la DGF de cette catégorie s'établira alors à 2,5 milliards de francs.

Le financement budgétaire prévu par le Gouvernement étant limité à 500 millions de francs par an, il est inévitable que la DCTP sera mise à contribution. La ponction s'établira vraisemblablement à 2 milliards de francs en 2004 et, dès 2001, il faudrait prélever environ 500 millions de francs sur cette dotation.

Par conséquent, le financement extérieur à la DGF, mis en place pour éviter de pénaliser la DGF des communes, sera principalement assuré par les crédits d'une autre dotation versée aux communes, la DCTP.

Depuis le "pacte de stabilité" de 1996, cette dotation est la variable d'ajustement de l'enveloppe normée des concours financiers des concours financiers de l'Etat aux collectivités locales. Son montant baisse donc d'année en année, puisque le montant total de l'enveloppe normée augmente moins vite que celui des dotations qui la composent. Le "contrat de croissance et de solidarité", voté en remplacement du pacte dans le cadre de la loi de finances pour 1999 a confirmé la DCTP dans ce rôle.

Le présent projet de loi lui ajoute le statut de "soupape de sécurité" de la DGF : afin d'éviter l'éclatement de celle-ci, les crédits complémentaires nécessaires au financement des attributions des bénéficiaires de la DGF sont puisés dans la DCTP.

2. Le prochain "contrat de croissance" devra prendre en compte le financement de l'intercommunalité

La ponction sur la DCTP est difficilement acceptable pour les communes. En 2001, son montant s'établira autour de 10 milliards de francs, dont 500 millions de francs au profit du financement des communautés d'agglomération.

Si le principe de l'enveloppe normée est reconduit à l'issue de la période d'application du "contrat de croissance et de solidarité", qui s'achève en 2001, la DCTP continuera de baisser, et les prélèvements au profit des communautés d'agglomération représenteront une part de plus en plus importante de celle-ci. La DCTP, déjà sacrifiée, serait alors menacée de disparition.

C'est pourquoi, à la lumière de ces éléments, il conviendra de prendre en compte le financement de l'intercommunalité lors de la négociation du prochain contrat de croissance, en 2001.

Dans cette perspective, votre rapporteur pour avis vous proposera de limiter la possibilité de recourir à la DCTP pour financer les communautés d'agglomération aux seules années d'application de l'actuel "contrat de croissance et de solidarité".

Cette solution permettra en outre de résoudre les problèmes un par un. En effet, le dispositif proposé par le Gouvernement organise le financement des communautés d'agglomération jusqu'en 2004. Or, 2004 est également l'année au cours de laquelle les crédits consacrés à la compensation aux collectivités locales de la suppression de la part "salaires" de la taxe professionnelle devront être intégrés à la DGF.

Compte tenu de l'écart entre les enjeux financiers des deux problèmes, 60 milliards de francs pour la compensation de la part "salaires" et 2 milliards pour la DCTP, le financement des communautés d'agglomération risquerait d'apparaître alors comme une goutte d'eau, et les 2 milliards de francs pris sur la DCTP d'être fondus dans les 60 milliards de la part "salaires".

Par conséquent, il semble préférable de résoudre le problème du financement de l'intercommunalité dans le prochain contrat de croissance et, si le principe d'un "contrat" triennal est reconduit, de gérer l'intégration de la compensation de la part "salaires" dans la DGF au terme du "contrat" suivant, qui couvrirait les années 2002, 2003 et 2004.

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