D. RADIO FRANCE
En attendant le lancement du chantier de la radio numérique, l'actualité de Radio France reste centrée autour de la réhabilitation de la Maison de la radio et de son financement.
1. L'audience de Radio France
Au cours de la saison radiophonique écoulée (septembre 2006 - juin 2007), le média radio a touché plus de 42 millions et demi de personnes sur un jour moyen de semaine, l'audience cumulée étant en hausse de 0,4 point à 83,5 %. Les résultats du week-end sont également en hausse (le samedi notamment, avec 1,6 point de plus à 77,1 %). Après une pause dans la croissance pendant l'année précédente, le média radio semble donc amorcer une reprise.
Dans ce contexte favorable, si l'année s'avère globalement positive pour la société, notamment grâce à de bons résultats sur la période avril-juin, toutes les stations de Radio France n'enregistrent pas pour autant une hausse de leur audience.
a) France Inter
Avec 9,9 % d'audience cumulée en semaine, France Inter enregistre une hausse de 0,3 point par rapport à 2005-2006, et touche désormais en semaine plus de cinq millions d'auditeurs. Elle reste la deuxième radio généraliste, tant en audience cumulée qu'en part d'audience. France Inter est également la station qui fidélise le mieux dans le temps, en retenant ses auditeurs durant 7,9 jours sur 15.
France Inter figure dans le trio de tête en part d'audience dans 53 des agglomérations mesurées par Médiamétrie (soit plus de la moitié). La généraliste de Radio France est même leader dans 19 d'entre elles, soit près de 20 % des agglomérations mesurées, ainsi que dans près du quart des départements et cinq régions.
b) France Info
En dépit d'une baisse de son audience cumulée par rapport à l'an dernier, France Info, avec 9,1 % d'audience cumulée, reste la première radio thématique et la quatrième radio nationale, avec 4,7 millions d'auditeurs sur une journée moyenne en semaine.
On notera un rebond lors de la dernière vague de l'année (9,8 % en avril-juin soit cinq millions d'auditeurs, contre 8,9 % en avril-juin 2006), signe que les changements impulsés par la nouvelle direction semblent avoir porté leurs premiers fruits. France Info est écoutée en moyenne 60 minutes par jour.
En audience cumulée, France Info fait partie des trois premières stations dans 32 agglomérations (soit environ le tiers des agglomérations étudiées). Elle est leader dans cinq d'entre elles dont Montpellier, Nice et Toulouse ainsi que dans trois départements (Alpes-Maritimes, Loire et Rhône-Alpes). Elle est deuxième radio en Ile-de-France.
c) France Bleu
France Bleu reste la quatrième radio généraliste en audience cumulée, derrière RTL, France Inter et Europe 1. L'audience de France Bleu est en hausse cette année, avec 3 362 000 auditeurs en semaine, soit près de 60 000 de plus en un an (6,6 % soit + 0.1 pt). En dépit d'une légère baisse de la durée d'écoute par auditeur (116 minutes, soit 5 minutes de moins par jour), la part d'audience reste stable à 5,2 %. L'audience cumulée et la part d'audience progressent aussi le dimanche (+0,7 point et 0,4 point à 5,3 % et 5,8 %).
Les stations du réseau France Bleu sont en tête dans six de leurs zones de service.
d) France Culture
France Culture a connu de très bonnes audiences cumulées cette année, avec trois vagues sur quatre comprises entre 1,5 et 1,6 (ce qui équivaut à près de 800 000 auditeurs quotidiens). Elle gagne 0,2 point en un an, soit 80 000 auditeurs. En dépit d'une baisse de 5 minutes de sa durée d'écoute, la station reste écoutée près d'une heure et demie tous les jours par ses auditeurs.
L'auditoire de France Culture est constitué de nombreuses personnes qui viennent occasionnellement en fonction de leurs centres d'intérêt et de leur disponibilité. Sur trois semaines, plus de quatre millions d'auditeurs ont écouté France Culture, ce qui représente 7,9 % de la population des 13 ans et plus.
e) France Musique
Suite notamment à des difficultés sur la période d'avril-juin 2007 (en partie sans doute attribuables à une actualité politique tendant à détourner l'auditoire de France Musique vers d'autres stations), l'audience cumulée et la part d'audience de France Musique baissent légèrement sur un an (-0,1 %, soit 1,4 % d'audience cumulée et 0,9 % de part d'audience), bien que la durée d'écoute par auditeur demeure stable à 99 minutes.
Tout comme France Culture, France Musique attire de par son format thématique de nombreux auditeurs occasionnels. Cette année, ce sont près de cinq millions de personnes âgées de 13 ans et plus qui ont écouté France Musique en l'espace de trois semaines, ce qui représente 9,5 % de la population étudiée.
f) FIP
FIP gagne plus de 20 000 auditeurs en un an et dépasse désormais les 300 000 auditeurs en audience cumulée. C'est à Strasbourg et Bordeaux que la station réalise ses meilleurs chiffres (avec respectivement 4,3 % et 3,4 %).
Près d'un sixième de l'écoute se fait hors zone de couverture, grâce aux moyens d'écoute alternatifs (Internet, câble, satellite, ADSL...). L'émetteur de Montpellier, opérationnel depuis l'an dernier, ainsi que ceux récemment installés à Marseille et à Rennes, vont permettre d'augmenter très sensiblement la population couverte.
g) Le MOUV'
Le Mouv' est écouté par plus de 550 000 auditeurs en France et répond bien aux aspirations de son public, les moins de 35 ans représentent 75 % de son auditoire. Sur sa zone de service, le Mouv' parvient à mobiliser 5,8 % des moins de 35 ans. La station rock de Radio France conserve sa part d'écoute (0,6 %), l'augmentation de la durée d'écoute (+4 minutes à 78 minutes) compensant une légère baisse d'audience cumulée (-0,1 à 1,1 %). Deux nouvelles fréquences ont été ouvertes pour le Mouv', à Nice et à Lorient élargissant ainsi sa couverture.
2. Les travaux de la maison de la radio
Lancé voici deux ans, le projet de réhabilitation prévoit de conserver l'apparence extérieure conçue par l'architecte Henry Bernard (la maison de Radio France est classée « site sensible » dans le plan local d'urbanisme (PLU) de la Ville de Paris adopté le 12 juin 2006) et de procéder à une profonde restructuration intérieure pour donner à Radio France les conditions de travail d'une radio de service public moderne, adaptée au XXI e siècle.
a) Les principales opérations du chantier
• La création d'une salle de concert symphonique
Le projet de réhabilitation de la maison de Radio France comprend la création d'un auditorium de 1500 places en lieu et place des studios 102 et 103. La construction d'une salle de concert symphonique offrira aux quatre formations musicales de Radio France un outil fonctionnel, de capacité idéale et conforme aux meilleures exigences acoustiques, pour présenter tous les genres musicaux que se doit de défendre le service public.
Actuellement, Radio France étudie avec les services de l'État les conditions d'intégration d'un orgue dans l'auditorium, complémentaire de celui de la future salle philharmonique de Paris. Le coût de cette opération non prise en compte à ce stade est estimé à 5 millions d'euros compte tenu des modifications de programme qu'elle nécessiterait.
• Le désamiantage de la tour et de l'ensemble du bâtiment
Le problème essentiel de sécurité posé par la maison de Radio France réside dans son insuffisante stabilité au feu. Toutefois, les études préalables aux travaux de dépose de la façade de la tour, réalisées comme prévu dans le projet d'Architecture Studio, ont mis en évidence la présence d'amiante dans les redans et dans les joints des façades de la tour, de la radiale et de la petite couronne, c'est-à-dire la zone qui doit entrer en réhabilitation dans la première phase des travaux. Ce constat rend incontournable l'engagement d'une opération de désamiantage entraînant la pose d'échafaudages et le confinement complet de cette partie du bâtiment, non prévue dans le calendrier initial du chantier. Cette opération a démarré en juillet 2006.
Il convient en effet de signaler que les Documents Techniques Amiante (DTA), réalisés avant le lancement du chantier, ne pouvaient être réalisés, conformément à la réglementation, qu'à partir de diagnostics sur des matériaux visibles et facilement accessibles. Ils constituent des diagnostics réglementaires relevant pour Radio France de son obligation de propriétaire de locaux occupés. C'est sur la base de leurs indications concluant à une présence très limitée qu'a dans un premier temps été dressé le constat que l'amiante n'était pas un enjeu majeur du chantier de réhabilitation.
En revanche, dès lors que les locaux sont non seulement occupés, mais doivent faire l'objet de travaux lourds, une recherche approfondie d'amiante doit être entreprise (diagnostics avant travaux), à partir de sondages dits destructifs. Ces sondages supposant un risque de libération de fibres d'amiante dans l'air, ils n'ont pu être réalisés que dans des locaux inoccupés, ce qui n'était pas le cas de la majeure partie du bâtiment.
Or, les premiers diagnostics complémentaires obligatoires conduits au titre de la phase préparatoire des premiers travaux ont montré la présence d'amiante en quantité bien plus importante qu'initialement estimée. Sur cette base, une étude effectuée début 2007 conduit à estimer les coûts de désamiantage préalable aux travaux de réhabilitation, aléas compris, à 10,5 millions d'euros (valeur 2007).
• La construction du parc de stationnement souterrain
L'aménagement d'espaces verts prévus dans le cadre du projet architectural approuvé par le conseil d'administration et les contraintes de sécurité des immeubles de grande hauteur (IGH) supposent la disparition de l'ensemble des stationnements en surface. Dans ce contexte, la construction d'un parking souterrain sur la parcelle nord ouest ainsi que le déplacement du pôle énergie dans ce même espace sont apparus indispensables au projet de mise en sécurité du bâtiment et doivent être réalisés en début de chantier (2007-2009).
b) L'ajustement des coûts de chantier
Les évolutions du coût du projet, poste par poste, s'expliquent notamment par :
- des ajustements de programme à hauteur de 7 millions d'euros, indispensables pour optimiser l'équilibre général du projet, et identifiés au gré de l'avancement des études soit par la maîtrise d'ouvrage, soit par la maîtrise d'oeuvre ;
- des ajustements de projet pour un montant de 2 millions d'euros initiées par le maître d'oeuvre pour intégrer les remarques faites par la maîtrise d'ouvrage à l'approbation de l'APD. Il ne s'agit pas de modification de programme mais de mise au point de projet, par exemple l'adaptation de la restauration collective ;
- l'affinement du chiffrage lié à la démarche haute qualité environnementale, à laquelle le conseil d'administration avait rappelé son attachement, qui nécessite d'une part, pour 2 millions d'euros, une mise aux normes de l'installation de géothermie prévue, et d'autre part, pour 1,5 million d'euros, une amélioration de la gestion du chantier (maîtrise du bruit, gestion des déchets) et la mise en oeuvre d'équipements techniques pour veiller à la maîtrise de l'énergie ;
- l'intégration d'un système de brumisation permettant de préserver les équipements lors de départ d'incendie, pour une valeur de 2,8 millions d'euros ;
- la prise en compte des difficultés techniques de réalisation et de conduite du projet en site occupé et exploité, pour 2 millions d'euros ;
- la nécessaire dépollution du sol sur lequel sera construit le futur parking, estimée à 0,6 million d'euros ;
- la constitution d'une provision pour aléas et imprévus à hauteur de 9,5 millions d'euros soit 5 % du coût total actualisé, destinée à faire face aux aléas du chantier. Il serait en effet illusoire de s'engager dans un chantier de cette importance et de cette complexité sans disposer d'une marge d'aléas substantielle.
Le total des ajustements de coûts s'élève ainsi à 21,2 millions d'euros. Dans le cadre d'un programme de recherche d'économies, Radio France a ramené ce montant à environ 16,2 millions d'euros. Compte tenu du degré d'avancement du projet, dont toutes les phases d'études sont désormais achevées, ce coût devrait se stabiliser.
Enfin, il convient d'ajouter que la revalorisation des travaux entraînera inévitablement celle de l'ensemble des prestataires intellectuels, aujourd'hui estimée à 2,23 millions d'euros des rémunérations. Une partie de ces surcoûts étant financée par la diminution des missions sollicitées en assistance à maîtrise d'ouvrage pour le parking (- 0,92 million d'euros) et la diminution des taxes auxquelles est soumise l'opération (-0,37 million d'euros), la hausse nette est limitée à 0,98 million d'euros. Au total, les honoraires de maîtrise d'oeuvre et d'assistance à maîtrise d'ouvrage s'élèvent à 36 millions d'euros (dont 25,3 millions d'euros pour la maîtrise d'oeuvre et 10,7 millions d'euros pour les autres prestataires).
Compte tenu à la fois du décalage intervenu courant 2006 dans le calendrier des travaux, du nouveau phasage retenu début 2007, du glissement du prix réel entre 2005 et 2007 et du nouveau chiffrage évalué à ce stade à 48 millions d'euros, le coût du projet en euros courants devrait connaître un glissement substantiel.