B. L'ACTION N°2 : LANGUE ET CULTURE FRANÇAISES, DIVERSITÉ LINGUISTIQUE ET CULTURELLE
Visant à promouvoir la langue et la culture française, elle est gérée par la direction de l'action culturelle et du français et celle de l'audiovisuel extérieur . La promotion de la langue française dans les pays ne bénéficiant pas de l'aide au développement se situe dans un contexte très concurrentiel caractérisée par l'expansion de l'offre linguistique.
Cette action est dédiée à l'utilisation de la langue française comme une langue européenne et internationale . Le programme s'appuie sur le réseau de 73 Alliances françaises, 59 Centres culturels et 7 Centres de recherche des pays rattachés au programme 185 pour dynamiser l'usage du français :
- en l'élargissant à des publics sensibles à ce moyen d'accès à des savoirs et à des métiers (enseignements bilingue scolaire et universitaire, certifications, formation linguistique générale et spécialisée pour adultes), en cohérence avec les actions menées au titre de l'attractivité ;
- en développant une expertise ad hoc et en offrant une formation continue aux professionnels (formation des enseignants, formation de formateurs, TICE, partenariat avec les systèmes éducatifs nationaux) ;
- en poursuivant les objectifs adoptés et adaptés aux publics européens spécialisés (fonctionnaires et journalistes) ;
- en veillant à sa position dans les pays en transition, y compris en liaison avec la formation technique des cadres des pays candidats à l'adhésion.
Cette action s'inscrit dans le cadre du plan de relance du français qui comporte deux axes.
Le « plan pluriannuel pour le français dans l'Union européenne », mis en place en 2003 et géré par l'Organisation internationale de la Francophonie, est centré sur la formation à la langue française de fonctionnaires et diplomates des Etats membres non francophones, appelés à siéger à Bruxelles dans des groupes de travail désormais sans interprétation. Les efforts portent en particulier sur les nouveaux Etats membres ainsi que sur la Bulgarie et la Roumanie.
En 2005 et en 2006, le nombre de bénéficiaires a augmenté. Les actions de formation se sont diversifiées et plusieurs mémorandums d'entente avec les gouvernements de pays européens membres et observateurs de l'OIF ainsi qu'avec des institutions préparant aux questions européennes (ENA européennes, Instituts diplomatiques des ministères des affaires étrangères, collèges européens) ont été signés.
Ainsi, près de 8 800 personnes ont suivi des sessions de formation au français ou en français dans le cadre de ce programme « le français dans l'Union européenne » dont :
- 6 310 fonctionnaires des administrations centrales des Etats membres de ou candidats à l'Union européenne, chargés du suivi des dossiers européens, ressortissants de l'Allemagne (350), Autriche (110), Bulgarie (637), Croatie (214), Espagne (30), Estonie (500), Finlande (220), Hongrie (650), Lettonie (670), Lituanie (543), Malte (164), Pologne (176), Portugal (50), Roumanie (1 000), de République tchèque (350), de Slovénie (206), Slovaquie (356) ;
- plus de 1 844 conseillers des Représentations permanentes et missions des 25 Etats auprès de l'Union européenne, à Bruxelles, et près de 95 diplomates et délégués permanents des Etats auprès du Conseil de l'Europe, à Strasbourg ;
- 318 journalistes accrédités auprès de l'Union européenne ;
- 70 experts nationaux détachés auprès de la Commission européenne ;
- 30 fonctionnaires européens linguistes (interprètes et traducteurs) ;
- 90 étudiants des Collèges de Bruges et Natolin, de la Diplomatische akademie de Vienne, et de l'Institut universitaire européen de Florence ;
- 25 fonctionnaires finlandais et autrichiens (séminaire des Présidences) ;
- 30 diplomates bulgares, grecs, hongrois et roumains ;
- 30 journalistes des PECO ;
- 27 hautes personnalités originaires de Slovaquie (2), Bulgarie (1), de Lituanie (3), de Hongrie (3), de République tchèque (1), de Lettonie (14), de Roumanie (1), d'Autriche (1), et de Pologne (1).
L'Organisation internationale de la Francophonie a signé des accords de renforcement des compétences de travail en français avec les gouvernements roumain, hongrois, slovène, bulgare, lituanien, slovaque, croate, tchèque et estonien. Ces mémorandums d'entente ont été paraphés par les trois gouvernements à l'origine de ce plan : France, Communauté française de Belgique et Luxembourg.
Par ailleurs, l'OIF a recherché l'amélioration du statut du français (usage, enseignement, visibilité) dans les instituts suivants : Académie diplomatique de Vienne, Institut diplomatique du MAE bulgare, Collège d'Europe de Bruges, Collège d'Europe de Natolin (Pologne), Ecole nationale d'Administration polonaise (KSAP), Institut européen d'Administration publique de Maastricht
Une veille de l'usage du français dans les sites officiels des Institutions européennes a été conduite et un rapport de synthèse adressé aux Etats.
En 2005, l'Organisation internationale de la Francophonie a programmé pour cette opération 1,5 M€ et a utilisé 1,4 M€. La programmation 2006 est de 2,3 M€, en raison de la forte demande de formation de diplomates originaires des PECO, tant à Bruxelles que dans les capitales.
Par ailleurs, dans un marché des langues de plus en plus concurrentiel face à une demande de français qui se diversifie, le ministère des affaires étrangères a lancé en 2004 un plan pluriannuel de professionnalisation de l'activité de cours dans les établissements culturels (Centres et Instituts culturels et Alliances françaises), afin de conquérir de nouveaux publics.
L'objectif de ce plan est de diversifier et adapter l'offre de français pour gagner et fidéliser de nouveaux publics.
Cet objectif appelle un renversement de la démarche précédemment suivie : entrer dans une logique de réponses aux demandes, adapter l'offre de cours en conséquence, répondre à la nécessaire évolution des métiers liés à l'activité de cours de français et constituer un réseau de professionnels dans les établissements culturels en les dotant d'outils spécifiques et performants.
Le « plan pluriannuel pour le français à la conquête des nouveaux publics » s'articule autour de deux volets :
- un stage court « marketing des cours » en France à l'intention des responsables de l'activité cours des établissements culturels et des agents chargés de la politique du français dans les services de coopération et d'action culturelle dans les ambassades.
Ce stage animé par des professionnels du marketing vise à doter le réseau culturel de compétences spécifiques sur l'approche commerciale de l'activité de cours de langue.
- un programme « stagiaire langue et entreprise », mené en partenariat avec cinq grandes écoles (ESSEC, ESCP/EAP, Sciences politiques, HEC, CELSA) et des universités dotées de départements de communication et marketing. Ce programme permet à des étudiants de réaliser un stage inscrit dans leur cursus au sein d'un établissement culturel pour une durée de 6 à 9 mois avec pour mission d'apporter aux équipes en place leur connaissance de la problématique du marketing appliquée aux études de marché, à l'organisation de l'offre de cours et à la mise en place d'actions de communication.
- La valorisation de la culture française comme une référence pertinente pour nos partenaires en Europe, en Russie et dans les grands pays d'Amérique du nord et d'Asie centrale. L'objectif est de diffuser la production culturelle et audiovisuelle française, en apportant un appui spécifique à la jeune création, et mobiliser pour ce faire ses opérateurs spécialisés (TVFI, Bureau export de la musique, Francophonie Diffusion, Unifrance) pour qu'ils développent les relais locaux de cette diffusion ; accompagner la coopération entre professionnels établis (musées, artistes, designers, etc.), par exemple dans le cadre de sessions d'accueil des cultures étrangères en France et former les jeunes professionnels étrangers ; mettre en oeuvre des fonds et des projets dédiés à la coopération culturelle franco-allemande, y compris par la création de centre culturel commun, tel qu'à Moscou.
De telles intentions sont louables mais les financements de l'action n° 2 ne sont pas à leur hauteur .
Les crédits qui y étaient consacrés passent de 111,16 millions d'euros en 2006 à 108,61 millions d'euros en 2007, soit une diminution de 2,55 millions (- 2,28 %).
Ils se répartissent en :
- 51 millions d'euros pour les dépenses de personnels ;
- 57,6 millions pour les dépenses de fonctionnement et d'intervention.
Les dépenses de fonctionnement et d'intervention consacrés au plan de relance du français ne s'élèveront au total qu'à 8,28 millions d'euros .
Quant à l'Association Française d'Action Artistique (AFAA), qui a pour mission première la promotion de la création française et la diffusion de notre culture, et qui vient de fusionner avec l'Association pour la Diffusion de la Pensée française, elle recevra une subvention de l'Etat de 8,99 millions d'euros, sous réserve des amendements de réduction proposés par la commission des finances du Sénat.