b) Des difficultés récurrentes dans les zones non francophones
La réussite reconnue du programme en français ne suffit pas à imposer RFI dans les zones non francophones. A cet égard, le Gouvernement a depuis plusieurs années invité RFI à repenser sa politique en matière de production et de diffusion en langues étrangères. Une réflexion en ce sens a été entreprise à l'automne 2004 par la nouvelle direction de l'entreprise, qui a réalisé, en complément du rapport remis par l'Inspection générale des finances début 2004, une analyse interne précise de la vingtaine de rédactions en langue étrangère.
Cette étude témoigne malheureusement du caractère obsolète de nombre d'entre elles, de leur manque d'audience et met en évidence pour certaines l'impossibilité d'obtenir un impact minimal pour un coût supportable par l'entreprise. Pour la plupart, la production n'atteint pas des volumes suffisants pour permettre une programmation efficace et, de plus, n'est parfois plus adaptée aux attentes des publics étrangers, faute d'un renouvellement suffisant des équipes rédactionnelles.
D'une façon générale, RFI concentre déjà ses efforts sur ses points forts, l'Afrique et le monde arabo-musulman, qui sont les premières priorités que lui a assignées le Gouvernement, et dans une moindre mesure sur l'Europe orientale et la Chine où ses positions et sa notoriété sont nettement plus fragiles. Mais son impact est totalement marginal dans nombre de régions du monde, faute de moyens de diffusion efficaces et de programmes adaptés.
Dans ces conditions, votre rapporteur appelle les dirigeants de la radio à tirer dans les meilleurs délais les conséquences des études précitées. A défaut de renouvellement des programmes et des équipes, la fermeture des rédactions « inaudibles » devrait être envisagée. Les moyens non négligeables qu'elle leur consacre seraient probablement mieux utilisés à renforcer ses positions dans les zones où le potentiel de RFI est réel.
Dans ces zones, les sites internet du groupe RFI sont donc amenés à jouer un rôle croissant pour répondre à la forte demande (2,18 millions de visites en février 2006) et soutenir la concurrence des grands médias internationaux. C'est un défi important que doit relever RFI car l'internet sera de plus en plus une alternative à l'onde courte, dans les pays où l'information est bridée, aussi bien que dans ceux où il est devenu trop coûteux d'émettre par la voie des ondes.