B. LA FORCE AÉRIENNE DE COMBAT
Le parc de la force aérienne de combat est constitué aujourd'hui de Jaguar, de différents types de Mirage F1 et de Mirage 2000.
Les Jaguar, regroupés au sein d'un seul escadron, seront retirés du service en 2005. Les Mirage F1C seront retirés du service en 2003. Les premiers F1CT le seront en 2007.
A l'horizon 2015, la force aérienne de combat ne sera équipée que de Mirage 2000 et de Rafale.
Le Mirage 2000 D est un avion de pénétration et d'attaque au sol tout temps, capable de tirer les armements air-sol conventionnels en aveugle, les armements guidés laser de jour comme de nuit et d'emporter des munitions comme l'Apache et le SCALP et, ultérieurmeent, l'AASM. Les 86 avions commandés ont maintenant tous été livrés.
Le Mirage 2000-5 est issu de la modernisation du système d'armes des premiers Mirage 2000 RDM livrés à l'armée de l'air, dont les capacités étaient insuffisantes face à une menace en constante amélioration qualitative. Le Mirage 2000-5, dont le développement était en cours pour l'export, comprend le radar RDY multicible et une cabine entièrement reconfigurée. Il est capable de tirer le missile air-air MICA.
La transformation de 37 avions a été conduite entre 1993 et 2000.
Ces deux programmes ne sont plus dotés en autorisations de programme. En 2003, l'armée de l'air consacrera 40,59 millions d'euros de CP.
Ainsi les Mirage 2000-5 et 2000 D sont-ils les appareils les plus performants de l'armée de l'air d'aujourd'hui. Pour être aussi performante demain, celle-ci prépare activement l'arrivée d'un appareil de nouvelle génération : le RAFALE.
1. Le Rafale
Le Rafale est un avion polyvalent, qui pourra effectuer les missions suivantes, dans ses versions F2 et F3 à venir :
- dissuasion nucléaire,
- pénétration et attaque au sol par tous les temps,
- défense et supériorité aérienne,
- intervention à long rayon d'action avec ravitaillement en vol,
- reconnaissance tactique et stratégique.
Il emportera et pourra tirer les armements suivants :
- missiles de précision largués à distance de sécurité de la famille SCALP,
- armes guidées de précision de la famille AASM,
- missile ASMP-A,
- missile moyenne et courte portée adapté au combat multicible à guidage électromagnétique ou infrarouge MICA,
- missile d'autodéfense à courte portée MAGIC 2.
Le système d'armes rassemble en un produit opérationnel cohérent l'application militaire des technologies les plus récentes, dont certaines ne sont maîtrisées que par un petit nombre de pays du monde occidental.
L'apport de ces technologies se concrétise particulièrement dans le radar RBE2 et le système de contre mesures SPECTRA.
Le radar RBE2 est réalisé par THALES SYSTEMES AEROPORTES. C'est un radar multimode, doté d'une antenne à balayage électronique dans les deux plans qui lui permet d'engager plusieurs cibles aériennes simultanément. Il est également capable d'acquisition et de poursuite d'objectifs au sol et en mer, de cartographie et de suivi de terrain autonome dans les deux plans.
Le système d'autoprotection et de contre mesures SPECTRA , réalisé par THALES SYSTEMES AEROPORTES et EADS, est capable de détecter des menaces dans un spectre très large, électromagnétique, infrarouge et laser et de mettre en oeuvre des brouillages électromagnétiques et des leurres adaptés.
Le système d'armes comprend également un capteur optronique secteur frontal (OSF) , réalisé par THALES OPTRONIQUE SA et SAGEM, travaillant dans les bandes infrarouge, visible et laser. L'OSF est un capteur passif dont le fonctionnement est assimilable à celui d'un radar, en matière de navigation et de mise en oeuvre des armements. Outre l'identification visuelle d'objectifs au sol ou en vol, l'OSF propose pour la première fois sur un avion de combat une alternative discrète et robuste aux capteurs traditionnels.
Le concept de mise en oeuvre et de maintenance du Rafale repose sur l'intégration des besoins de soutien dès la phase de développement du système principal. Ce concept reprend les principes du soutien logistique intégré (SLI) et en utilise tous les outils. Ainsi, la généralisation de la maintenance intégrée et le recours à un moyen de test universel des équipements, tout en concourant directement à la maîtrise du coût de possession, doivent conférer un avantage appréciable en matière de projection des forces.
L'armée de l'air attend la livraison de 139 biplaces et de 95 monoplaces dont les premiers seront mis en service opérationnel au standard F2 en 2006. Le tableau ci-dessous présente l'échéancier des commandes et livraisons.
AVANT 1999 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
2007 |
2008 |
APRES 2008 |
CIBLE |
|
COMMANDES |
3 |
21 |
0 |
12 |
0 |
46 |
0 |
0 |
48 |
0 |
0 |
104 |
234 |
LIVRAISONS |
1 |
1 |
0 |
0 |
1 |
0 |
5 |
10 |
13 |
14 |
15 |
174 |
Une commande de 46 avions sera notifiée en 2003, grâce aux crédits contenus dans la LFR adoptée le 20 novembre 2002 en Conseil des Ministres.
L'armée de l'air a déjà payé 7,37 milliards d'euros pour le Rafale. 706,02 millions d'euros de crédits de paiement seront affectés à ce programme en 2003, ce qui représente 23 % du titre V.
Les actions de promotion à l'export du Rafale sont soutenues par l'Etat, notamment grâce à la création de « comités air » (rencontre entre les états majors de l'armée de l'air), ainsi qu'à des missions de l'armée de l'air et de la DGA.
Dassault Aviation, Thalès et Snecma ont bâti un projet ( Rafale MK II ) destiné à améliorer les performances de l'avion et du système d'armes. Ce projet comprend le développement de réservoirs de carburant plaqués au fuselage et de la capacité d'armement guidé laser. Il est financé, pour le moment, sur fonds industriels. C'est cette version MK II du Rafale qui est proposée à l'exportation.
Différents clients potentiels se sont fait connaître :
La Corée du Sud s'est déclarée intéressée en 1996. Les industriels ont alors soumis une offre, en concurrence avec le F15 K, l'Eurofighter Typhoon et le SU 35. Le choix coréen s'est porté sur la solution américaine. Singapour a évalué le Rafale en 1995. L'Arabie Saoudite a conduit une évaluation du Rafale en octobre 1994 et mars 1998. Depuis des rencontres entre états majors se sont tenues régulièrement (jusqu'à 2 par an). Les industriels ont remis une offre à la Grèce en 1999. Les Emirats Arabes Unis ont reçu en mai 1995 une proposition commerciale de Dassault Aviation et de ses coopérants, enrichie en 1997 d'une offre de l'armée de l'air française de partenariat. Les Emirats Arabes Unis ont finalement annoncé en juin 1998 leur choix en faveur du F16. La Norvège , après avoir évalué le Rafale en décembre 1996 puis annoncé son intention de limiter son choix au F 16 et à l'EF 2000, a finalement repoussé sa décision à une date ultérieure. Les industriels ont remis une nouvelle offre à ce pays au début de 2001.
Les Pays-Bas , dans la perspective du remplacement du F 16, ont émis en 1999 un RFI (request for information) auquel ont répondu les industriels du programme Rafale. Une proposition de coopération franco-hollandaise d'Etat à Etat a été remise aux autorités néerlandaises au cours du 2ème semestre 2000. Depuis les Pays-Bas ont décidé de participer à la phase de développement du F35 (JSF).
L' Australie , qui s'était déclarée intéressée par le Rafale dans le cadre de son projet de rééquipement de ses forces de défense à l'horizon 2010, a, depuis, annoncé son choix pour le JSF.