2. En OPEX : un savoir faire irremplaçable
La gendarmerie prend, depuis plusieurs années, une part importante dans les opérations de maintien et de rétablissement de la paix en apportant ses compétences particulières en matière de maintien de l'ordre public et d'enquête judiciaire. Ce sont près de 500 gendarmes qui sont ainsi engagés dans le cadre de l'OTAN et de l'ONU en Bosnie (159) et au Kosovo (293). Un détachement de 4 militaires est également présent au Liban dans le cadre de l'ONU (FINUL).
Les missions accomplies dans le cadre de l'ONU diffèrent de celles accomplies dans le cadre de l'OTAN. En Bosnie-Herzégovine, dans le cadre de l'ONU, 114 personnels (5 officiers, 109 sous-officiers) sont employés en tant que formateur et contrôleur des polices locales au sein du Groupe international de Police. 86 militaires (5 officiers, 81 sous-officiers) sont affectés pour des missions similaires au Kosovo dans le cadre de la MINUK.
Dans le cadre de l'OTAN, 25 officiers et 221 sous-officiers sont affectés au sein de la SFOR en Bosnie et de la KFOR au Kosovo. La gendarmerie assure alors trois types de missions : prévôté, liaison avec les unités équivalentes des forces étrangères, la police locale et la police internationale de l'ONU et le maintien de l'ordre. Pour cette dernière mission, un escadron de gendarmerie mobile, renforcé à 85 hommes est détaché à Mitrovica au Kosovo.
En ex-Yougoslavie, au-delà des missions liées à la sécurité publique et à l'ordre public, la gendarmerie exerce un rôle important en matière de recueil et de traitement du renseignement.
La gendarmerie, dans le cadre de ses missions militaires, exercent également des missions de prévôté à titre permanent ou temporaire auprès des forces françaises positionnées à l'étranger (Allemagne, Djibouti, Côte d'Ivoire, Sénégal, Gabon, Afghanistan, Tchad). Ces missions utilisent 81 militaires.
Enfin, la gendarmerie a la responsabilité de la sécurité des représentations de la France à l'étranger, notamment dans les pays les plus sensibles. 422 militaires sont affectés à cette mission, dont 61 pour la sécurité de nos représentations en Algérie. Des détachements d'un dizaine de militaires sont également présents en Afghanistan, en Colombie, en Israël, au Pakistan et en Russie.
Par ailleurs, en raison de l'expérience acquise en ex-Yougoslavie, l'Union européenne a décidé de se doter d'une force de police européenne projetable de 5 000 hommes, dont 1 400 rapidement, venant compléter l'action de la future force de réaction rapide européenne. Elle est le symbole de la volonté de l'Union d'intervenir aussi bien dans le domaine militaire que dans le domaine civil pour mener à bien des opérations de maintien de la paix et de reconstruction.
Sous la présidence Belge, une conférence ministérielle d'engagement des capacités de police s'est tenue à Bruxelles le 19 novembre 2001. La France a proposé une contribution de 806 militaires et civils. Dans cette contribution, la part de la gendarmerie sera prépondérante puisque ce sont 600 gendarmes, dont 300 pour la capacité de déploiement rapide qui seront mobilisés. Ce rôle prépondérant de la gendarmerie s'explique d'ailleurs par le fait que la gendarmerie à la capacité d'accompagner la baisse de tension de la situation de guerre à une situation plus pacifiée grâce à son caractère de force de police à statut militaire. En Europe, seuls la France, l'Espagne, le Portugal et l'Italie sont à même de fournir des forces de ce type en nombre suffisant pour encadrer les premières unités de police à envoyer sur un théâtre.
Il semble donc particulièrement judicieux de renforcer cette culture spécifique, propre à la gendarmerie, qui lui donne l'occasion d'intervenir en complément des armées, celles-ci n'ayant pas pour mission d'exercer des missions de police ou de maintien de l'ordre.