Projet de loi de finances pour 2002 - Tome VII : Défense - Air
PINTAT (Xavier)
AVIS 90 - TOME VII (2001-2002) - COMMISSION DES AFFAIRES ETRANGERES
Rapport au format Acrobat ( 124 Ko )Table des matières
-
INTRODUCTION
- I. LES CRÉDITS DE L'ARMÉE DE L'AIR POUR 2002 : UN TITRE III CORRECTEMENT DOTÉ, UN TITRE V INSUFFISANT
- II. UNE PROFESSIONNALISATION ACHEVÉE
- III. UNE ARMÉE BIEN ENTRAÎNÉE, DES MATÉRIELS MIEUX ENTRETENUS
- IV. LES ÉQUIPEMENTS DE L'ARMÉE DE L'AIR
- CONCLUSION
- EXAMEN EN COMMISSION
N° 90
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès-verbal de la séance du 22 novembre 2001
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
TOME VII
DÉFENSE - AIR
Par M. Xavier PINTAT,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : M. Xavier de Villepin, président ; MM. Michel Caldaguès, Guy Penne, André Dulait, Michel Pelchat, Mme Danielle Bidard-Reydet, M. André Boyer, vice-présidents ; MM. Simon Loueckhote, Daniel Goulet, André Rouvière, Jean-Pierre Masseret, secrétaires ; MM. Jean-Yves Autexier, Jean-Michel Baylet, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Daniel Bernardet, Pierre Biarnès, Jacques Blanc, Didier Borotra, Didier Boulaud, Jean-Guy Branger, Mme Paulette Brisepierre, M. Robert Calmejane, Mme Monique Cerisier-ben Guiga, MM. Robert Del Picchia, Jean-Paul Delevoye, Hubert Durand-Chastel, Mme Josette Durrieu, MM. Claude Estier, Hubert Falco, Jean Faure, Philippe François, Philippe de Gaulle, Mme Jacqueline Gourault, MM. Emmanuel Hamel, Christian de La Malène, René-Georges Laurin, Louis Le Pensec, Mme Hélène Luc, MM. Philippe Madrelle, Pierre Mauroy, Louis Mermaz, Mme Lucette Michaux-Chevry, MM. Louis Moinard, Xavier Pintat, Jean-Pierre Plancade, Bernard Plasait, Jean-Marie Poirier, Jean Puech, Yves Rispat, Henri Torre, André Vallet, Serge Vinçon.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
et
87
(annexe n°
43
)
(2001-2002)
Lois de finances . |
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
L'Armée de l'Air a mené à bien son processus de
professionnalisation entrepris en 1997, première année
d'application de la loi de programmation militaire, dont le terme est 2002.
Sa gestion réaliste des prévisions d'effectifs sa
réactivité face aux tensions ponctuelles qui peuvent affecter
certains recrutements, sa tradition pérenne de promotion interne
(près de 40 % de ses officiers proviennent du corps des
sous-officiers), sont autant d'atouts que cette armée a su
préserver ou valoriser.
Le projet de budget pour 2002 contient des mesures nouvelles qui devraient
faciliter cette gestion des personnels, avec l'attribution, notamment, de
primes différenciées en fonction de contraintes fortes pesant sur
certains corps (sergents, personnels, contrôleurs de circulation).
Cependant, à ce budget de fonctionnement, bien utilisé,
répond un budget d'équipement insuffisant, comme les
années antérieures, au regard de l'impératif plus que
jamais d'actualité de capacité de projection de nos forces.
A cet égard, la double exigence requise par la réalisation du
« format 2015 » de l'armée de l'air, à savoir
la disponibilité de 300 avions de combat de type Rafale, et de 50
avions modernes de transport, semble loin d'être accomplie.
Sur la réalisation de l'A-400 M, qui a été choisi au
niveau européen comme l'Avion de Transport Futur, la France a satisfait
ses engagements avec l'inscription des dotations financières requises
dans le projet de loi de finances rectificative pour 2001.
Le sort du projet dépend maintenant des autres pays impliqués,
dont l'Allemagne.
S'agissant de la réalisation du programme Rafale, l'objectif de
l'armée de l'air porte sur une commande de 234 appareils, dont la mise
en service opérationnel a été repoussée du fait des
retards financiers cumulés antérieurement.
Ces incertitudes sont particulièrement regrettables dans un contexte
international incertain.
I. LES CRÉDITS DE L'ARMÉE DE L'AIR POUR 2002 : UN TITRE III CORRECTEMENT DOTÉ, UN TITRE V INSUFFISANT
Les
tableaux suivants récapitulent l'évolution des crédits de
paiement (C.P.) de 2001 à 2002 pour l'ensemble du budget de la
Défense et, au sein de celui-ci, pour l'armée de l'air (pour
faciliter les comparaisons avec les crédits des années
antérieures, les sommes sont présentées en euros et en
francs).
On constate, à leur lecture, que l'armée de l'air disposera au
total en 2002 de 5,14 milliards d'euros constants (base 2001) en CP, soit
une légère régression (- 2,3 %) en euros constants au
regard des crédits votés en 2001. En euros courants, ces chiffres
se montent pour 2002 à 5,202 milliards.
Cette inflexion à la baisse est, cependant, inégalement
répartie entre les C.P. affectés au
titre III
, d'un
montant de
2,384 milliards d'euros
(constants base 2001)
pour 2002,
et ceux affectés au
titre V, 2,756 milliards d'euros
(
constants base 2001
).
En euros courants, ces montants sont de 2,413 milliards pour le
titre III et 2,789 pour le titre V.
Au sein des crédits affectés à l'ensemble du budget de la
Défense pour 2002, les crédits consacrés à
l'armée de l'air restent globalement stables (17,8 % en 2002 contre
18,3 % en 2001).
A. LES CRÉDITS DE FONCTIONNEMENT ONT ACCOMPAGNÉ LA PROFESSIONNALISATION DE L'ARMÉE DE L'AIR DANS DES CONDITIONS GLOBALEMENT SATISFAISANTES
Le
tableau suivant récapitule l'évolution du titre III depuis
1996 :
1. Rémunérations et charges sociales
2. Fonctionnement de l'armée de l'air
3. Dépenses d'alimentation
4. Entretien programmé des matériels
5. Subventions de fonctionnement au Musée de l'Air.
Si l'on se réfère à la ventilation des crédits de
fonctionnement entre les principaux postes d'affectation, l'évolution
depuis la LFI 2000 est la suivante :
EVOLUTION DES CRÉDITS DE FONCTIONNEMENT DE
L'ARMÉE
DE L'AIR
(en M€)
|
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
|
Rémunérations et charges sociales |
1 871,1 |
1 864,2 |
1 869,9 |
0,31 % |
Alimentation |
56,5 |
48,3 |
50,8 |
5,18 % |
Fonctionnement des bases et services
|
212,6 2 |
217,4 |
241,1 |
10,90 % |
Produits
pétroliers :
|
126,4
|
163,2
|
|
9,07 %
|
Entretien programmé des matériels (titre III) |
84,4 2 |
56,2 3 |
31,7 |
- 43,59 % |
Total |
2 386,6 |
2 390,3 |
2 408,7 |
0,77 % |
1
Hors subvention au Musée de l'Air
2
Incluant un transfert de crédits d'EPM de 7,62 M€ et un
transfert de crédits et de charges du titre V (confection de tenues) de
4,57 M€
3
Compte tenu d'un transfert de 7,62 M€ sur le titre V
Les rémunérations et charges sociales (RCS), qui composaient
77,8 % du
titre III
en 2001,
en représentent 77,5 %
en 2002
; cette légère décroissance est la
conséquence, sur le plan statistique, non d'une régression des
RCS en valeur absolue, puisqu'ils progressent de 0,31 % (de 1,88642
milliard d'euros à 1,869), mais de l'augmentation de 11,04 millions
d'euros des crédits affectés au financement des produits
pétroliers, pour prendre en compte leur net renchérissement
depuis le mois de septembre 2000.
B. LES CRÉDITS D'ÉQUIPEMENT ENREGISTRENT UNE NOUVELLE RÉGRESSION
Alors
que les crédits contenus dans le PLF pour 2002 constituent la
dernière « pierre » de l'édifice bâti
par la loi de programmation 1997-2002, et révisé à la
baisse en 1998, on constate que cette construction reste inachevée.
L'évolution des crédits d'équipement de 2001 à 2002
est récapitulée dans le tableau suivant :
Sur l'ensemble de la période allant de 1996 à 2002,
l'évolution est également négative, comme on le constate
dans le tableau suivant :
II. UNE PROFESSIONNALISATION ACHEVÉE
A. LA RÉDUCTION DES EFFECTIFS
De 1999 aux prévisions retenues pour 2002, les effectifs de l'armée de l'air auront décrû, tous corps confondus, d'environ 25 000 hommes . Cette évolution est décrite, par année et par grade, dans le tableau suivant :
|
1999 |
2000 |
2001* |
2002* |
96/2002 |
Officiers |
- 60 |
- 71 |
- 62 |
- 187 |
- 439 |
Sous-officiers |
- 725 |
- 1 302 |
- 975 |
- 1 246 |
- 5 097 |
MDRE |
+ 2 371 |
+ 2 104 |
+ 1 466 |
+ 2 191 |
+ 11 286 |
Appelés et volontaires |
- 8 933 |
- 5 060 |
- 3 936 |
- 60 |
- 32 674
(1)
|
Effectifs militaires |
- 7 347 |
- 4329 |
- 3 507 |
+ 698 |
- 24 982 |
*
Prévisions
(1) appelés (2) volontaires
Les mesures d'effectifs intervenues dans les budgets 1999, 2000, 2001,
inscrites au projet de budget 2002 sont les suivantes :
Il a été mis fin au recours aux appelés, de façon
anticipée, au cours de l'année 2001. Ainsi, les derniers d'entre
eux auront quitté l'armée à la fin du mois de novembre
2001.
Entre 1996 et 2002, la professionnalisation de l'armée de l'air a
entraîné la disparition de plus de 32 000 militaires du contingent
et le remplacement d'une partie de ces appelés par des militaires
techniciens de l'air (MTA)1(
*
) dont le nombre (environ 11
500) s'ajoute aux 5 800 anciens militaires du rang.
Cette nette déflation des effectifs, qui conduira l'armée de
l'air à compter en 2002, 69 667 hommes et femmes dans ses rangs
,
soit une progression de 1,5 % par rapport à 2001 (68 642),
a fait
passer le taux d'encadrement de ces effectifs de 57 % en 1996 à 70 % en
2002.
Cette évolution a été accompagnée par des
incitations au départ des personnels par le biais
d'attribution de
pécules de départ
, par celui des dispositions prévues
par les articles 5 et 6 de la loi du 30 octobre 1975
garantissant aux
officiers une pension de retraite calculée sur les émoluments du
grade supérieur,
ainsi que grâce à la
loi dite
« 70-2 », offrant aux militaires la possibilité
d'obtenir un poste dans le secteur public civil.
L'évolution par grade et par année des pécules
accordée aux officiers et sous-officiers, cette fois, selon les
dispositions de la loi du 16 décembre 1996, pour un total de 31,95
millions d'euros en 2001, est décrite dans les tableaux
suivants :
Officiers |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
COL |
LCL |
CDT |
CNE |
TOTAL |
||||||||||||||||||||||||||||||||
|
2000 |
2001 |
2000 |
2001 |
2000 |
2001 |
2000 |
2001 |
2000 |
2001 |
|||||||||||||||||||||||||||
Nbre de demandes |
3 |
6 |
11 |
12 |
4 |
2 |
22 |
15 |
41 |
35 |
|||||||||||||||||||||||||||
accordées
|
0 |
1 |
3 |
3 |
0 |
1 |
13 |
12 |
16 |
17 |
|||||||||||||||||||||||||||
De 4 à 5 ans |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
2 |
1 |
2 |
|||||||||||||||||||||||||||
De 5 à 6 ans |
0 |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
|||||||||||||||||||||||||||
De 6 à 7 ans |
0 |
2 |
0 |
1 |
0 |
0 |
2 |
1 |
2 |
4 |
|||||||||||||||||||||||||||
De 7 à 8 |
0 |
1 |
1 |
2 |
0 |
0 |
1 |
0 |
2 |
3 |
|||||||||||||||||||||||||||
De 8 à 9 |
1 |
0 |
0 |
1 |
1 |
0 |
0 |
0 |
2 |
1 |
|||||||||||||||||||||||||||
De 9 à 10 ans |
1 |
1 |
0 |
4 |
1 |
1 |
0 |
0 |
2 |
6 |
|||||||||||||||||||||||||||
De 10 ans et + |
0 |
|
1 |
1 |
1 |
0 |
0 |
0 |
2 |
1 |
|||||||||||||||||||||||||||
TOTAL |
3 |
6 |
5 |
12 |
3 |
2 |
16 |
15 |
27 |
35 |
|||||||||||||||||||||||||||
Taux de
satisfaction
|
100 |
100 |
45,45 |
100 |
75 |
100 |
72,72 |
100 |
65,85 |
100 |
|||||||||||||||||||||||||||
Coût (M€) |
0,30 |
0,46 |
0,33 |
0,89 |
0,28 |
0,11 |
0,56 |
0,44 |
1,47 |
1,90 |
|||||||||||||||||||||||||||
Sous-officiers |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
MAJ |
ADC |
ADJ |
SGC |
SGT |
TOTAL |
|||||||||||||||||||||||||||||||
|
2000 |
2001 |
2000 |
2001 |
2000 |
2001 |
2000 |
2001 |
2000 |
2001 |
2000 |
2001 |
|||||||||||||||||||||||||
Nombre de demandes |
355 |
310 |
1 061 |
1 018 |
555 |
504 |
122 |
119 |
33 |
24 |
2 126 |
1 975 |
|||||||||||||||||||||||||
dont
|
102 |
109 |
38 |
38 |
22 |
45 |
14 |
7 |
4 |
3 |
180 |
197 |
|||||||||||||||||||||||||
de 4 à 5 ans |
9 |
2 |
44 |
41 |
41 |
37 |
15 |
8 |
2 |
1 |
111 |
79 |
|||||||||||||||||||||||||
de 5 à 6 ans |
0 |
0 |
40 |
105 |
46 |
69 |
22 |
16 |
1 |
1 |
109 |
191 |
|||||||||||||||||||||||||
de 6 à 7 ans |
0 |
0 |
117 |
157 |
48 |
38 |
12 |
4 |
1 |
3 |
178 |
202 |
|||||||||||||||||||||||||
de 7 à 8 ans |
0 |
0 |
71 |
137 |
6 |
24 |
10 |
2 |
0 |
3 |
87 |
166 |
|||||||||||||||||||||||||
de 8 à 9 ans |
0 |
0 |
1 |
11 |
1 |
0 |
0 |
0 |
1 |
1 |
3 |
12 |
|||||||||||||||||||||||||
de 9 à 10 ans |
0 |
0 |
2 |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
2 |
1 |
|||||||||||||||||||||||||
de 10 ans et plus |
0 |
0 |
0 |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
|||||||||||||||||||||||||
TOTAL |
111 |
111 |
313 |
481 |
164 |
208 |
73 |
37 |
9 |
12 |
670 |
849 |
|||||||||||||||||||||||||
Taux de
satisfaction
|
31,27 |
35,8 |
30,0 |
47,24 |
29,55 |
41,27 |
59,35 |
31,09 |
27,27 |
50 |
31,50 |
42,98 |
|||||||||||||||||||||||||
Coût (MF) |
3,01 |
2,72 |
13,52 |
19,38 |
5,83 |
6,58 |
2,29 |
0,99 |
0,27 |
0,38 |
24,92 |
30,05 |
|||||||||||||||||||||||||
Récapitulatif |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Officiers |
S/officiers |
TOTAL |
||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
2000 |
2001 |
2000 |
2001 |
2000 |
2001 |
|||||||||||||||||||||||||||||||
Nombre de demandes |
41 |
35 |
2 126 |
1 975 |
2 167 |
2 010 |
|||||||||||||||||||||||||||||||
dont
accordées
|
16 |
17 |
180 |
197 |
196 |
214 |
|||||||||||||||||||||||||||||||
de 4 à 5 ans |
1 |
2 |
111 |
79 |
112 |
81 |
|||||||||||||||||||||||||||||||
de 5 à 6 ans |
0 |
1 |
109 |
191 |
109 |
192 |
|||||||||||||||||||||||||||||||
de 6 à 7 ans |
2 |
4 |
178 |
202 |
180 |
206 |
|||||||||||||||||||||||||||||||
de 7 à 8 ans |
2 |
3 |
87 |
166 |
89 |
169 |
|||||||||||||||||||||||||||||||
de 8 à 9 ans |
2 |
1 |
3 |
12 |
5 |
13 |
|||||||||||||||||||||||||||||||
de 9 à 10 ans |
2 |
6 |
2 |
1 |
4 |
7 |
|||||||||||||||||||||||||||||||
de 10 ans et plus |
2 |
1 |
0 |
1 |
2 |
2 |
|||||||||||||||||||||||||||||||
TOTAL |
27 |
35 |
670 |
849 |
697 |
884 |
|||||||||||||||||||||||||||||||
Taux
de satisfaction
|
65,85 |
100 |
31,50 |
43,1 |
32,16 |
43 ,98 |
|||||||||||||||||||||||||||||||
Coût M€ |
1,47 |
1,90 |
24,92 |
30,05 |
26,39 |
31,95 |
Nombre
de bénéficiaires par rapport aux départs
pécules
et aux départs en général
|
Officiers (1) |
Sous-officiers (1) |
Nombre de bénéficiaires des aides à la reconversion |
113 |
962 |
Nombre de pécules accordés en 2001 |
35 |
849 |
Nombre de départs en 2000 |
400 |
2 180 |
(1) au 30.06.01
Le
budget 2001 prévu aux chapitres 31-31 et 31-322(
*
) au
titre des congés complémentaires de reconversion est de 0,65
M€.
Quant aux dispositions de la loi 70-2, elles ont
bénéficié, en 2001, à 10 officiers et à 95
sous-officiers ; le nombre de ces derniers a donc quasiment doublé
de 2000 à 2001, et devrait rester le même en 2002.
Lois 70-2 (demandes agréées)
Années |
Nombre des départs |
|
|
Officiers |
Sous-officiers |
2000 (1) |
10 |
49 |
2001 (1) |
10 |
95 |
(1)
Prévisions au 01/07/2001
Au total, l'armée de l'air comptera dans ses rangs, en 2002, 69 667
hommes et femmes, contre 68 642, soit une croissance des effectifs de
1,5 %.
Par ailleurs, la démarche novatrice d'externalisation de certaines
tâches de soutien (entretien des locaux et des espaces verts, collecte
des déchets, etc.) commencée en 2001, est poursuivie en 2002.
L'armée de l'air y consacrera 17,25 millions d'euros.
B. LES RECRUTEMENTS RÉSULTANT DE LA PROFESSIONNALISATION
La politique de recrutement menée par l'armée de l'air vise à remplacer les appelés par, d'une part, des militaires techniciens de l'air, d'autre part, des volontaires . Le recrutement et la gestion de ces deux catégories de personnel posent des problèmes spécifiques.
1. Les MTA : une évolution de la durée des contrats d'engagement
a) Recrutement
Entre
1996 et 2002, la professionnalisation de l'armée de l'air a
entraîné la disparition de plus de 32 000 militaires du
contingent, et le remplacement d'une partie de ces appelés par des
militaires techniciens de l'air
(MTA)
dont le nombre (
environ 11
500
)
s'ajoute aux 3 500 anciens militaires du rang techniciens (MRT)
existants.
Les personnels MTA n'ont pas vocation à accomplir une carrière
professionnelle longue. L'entrée au sein de l'armée de l'air
constitue une étape dans le monde du travail, souvent la
première, qui doit leur permettre d'acquérir, de valoriser et
d'améliorer des connaissances professionnelles qu'ils pourront mettre
à profit dans le cadre d'une reconversion.
Ce recrutement s'adresse donc essentiellement aux candidats ayant un acquis
professionnel, directement exploitable sans longue formation
complémentaire
. Les MTA doivent, en effet, être capables
d'occuper des emplois de premier niveau selon les domaines d'activité
définis par l'état-major de l'armée de l'air.
Le niveau de recrutement des MTA se situe de la classe de troisième au
baccalauréat professionnel, et est volontairement différent de
celui des élèves sous-officiers.
Les MTA sont essentiellement
issus du tissu local proche des bases aériennes de leur affectation
future
; ils suivent une formation militaire, complétée
par une formation pratique au sein de leur unité d'emploi.
Des adaptations au régime initial de contrat de quatre ans renouvelable
une fois vont permettre d'ouvrir des perspectives de carrière plus large
aux MTA les plus compétents.
b) Formation
Quelle que soit leur spécialité, les MTA
reçoivent une formation militaire d'une durée de 6 semaines
dispensée au sein du centre de formation militaire
élémentaire (CFME) implanté à Saintes.
Le stage de formation militaire est sanctionné par la délivrance
du certificat militaire élémentaire (CME).
Cette formation professionnelle, qui vise à adapter les connaissances
professionnelles acquises aux emplois offerts par l'armée de l'air, est
dispensée en deux périodes :
- une période d'instruction théorique, dont la durée est
variable selon les spécialités ;
- une période d'application et d'instruction pratique, de deux mois au
sein de leur unité d'affectation.
La réussite au stage professionnel est sanctionnée par le
certificat d'aptitude à l'emploi de technicien (CAET)
délivré par le commandant de base.
c) Affectation prioritaire
Le recrutement est prioritairement tourné vers la ressource locale, issue du bassin d'emploi où sont implantées les bases aériennes. Si la spécialité du candidat MTA ne correspond pas à un besoin local, il peut lui être proposé un emploi sur une autre base aérienne, pour lequel le besoin existe. C'est au candidat que revient ensuite le choix.
d) Rémunération de base
La rémunération minimale nette (solde budgétaire + ICM taux logé) des MTA varie, selon les grades, de 7 000 francs à 8 600 francs environ. Ce montant ne tient pas compte des primes et indemnités liées notamment à l'activité et des avantages en nature (logement et alimentation).
e) Perspective de carrière des MTA
Evolutions en cours
A partir de 2002, les MTA ayant accompli entre 4 et 7 ans de service pourront
se présenter à une sélection appelée
"sélection de niveau 1 (SN1)" dont les épreuves reposent sur leur
expérience militaire et professionnelle. En cas de réussite, ils
pourront accéder à l'échelle de solde n° 3 et
souscrire des contrats les amenant à 11 ans de service, sous
réserve, que leur manière de servir donne satisfaction. A partir
de 2003, une deuxième sélection dite "de niveau 2 (SN2)" leur
permettra, selon le même principe, d'obtenir le bénéfice de
l'échelle de solde n° 4 et d'atteindre 15 ans voire 22 ans de
service.
Avancement : le militaire technicien de l'air peut-être
nommé à la distinction de 1ère classe, à l'issue de
2 ans de service militaire ;
nommé au grade de caporal à partir de trois ans de service
militaire ;
promu au grade de caporal-chef à partir de 5 ans de service militaire,
s'il réunit l'ensemble des conditions requises.
Accès au corps des sous-officiers : les MTA peuvent se présenter
à tout moment, aux épreuves de sélection externe de
recrutement d'élèves sous-officiers, s'ils réunissent
toutes les conditions exigées des autres candidats ;
dans leur quatrième ou cinquième année de service sous
contrat, aux épreuves de sélection interne qui permettent
d'accéder en école d'élèves sous-officiers dans
leur spécialité d'origine ou dans une autre
spécialité.
Mobilité
pendant la durée de leur(s) contrat(s), sauf nécessité de
service ou situation particulière, les MTA ne font pas l'objet d'une
mutation de leur base d'emploi.
Reconversion
La réussite de la reconversion est un des éléments
essentiels de la politique d'emploi des MTA. Les MTA peuvent donc, sur leur
demande, bénéficier des mesures réglementaires d'aide
à la reconversion.
f) Répartition des postes proposés aux MTA au 1er septembre 2001
Depuis
1997,
9761 postes de MTA ont été
créés. 35 % de ces postes sont affectés aux
spécialités de fusillier-commando et de conducteur de chien.
Cette répartition est décrite dans le tableau
suivant :
Spécialité |
Répartition
|
Sécurité cabine |
109 |
Mise en oeuvre avion |
226 |
Agent de télécommunication |
355 |
Mécanicien armement |
125 |
Electrotechnicien |
187 |
Mécanicien véhicules |
127 |
Conducteur routier |
1 040 |
Mécanicien atelier |
47 |
Pompier |
1 178 |
Magasinier |
604 |
Agent d'opérations |
380 |
Standardiste |
125 |
Fusilier commando |
3 403 |
Conducteur de chien |
636 |
Structures des aéronefs |
4 |
Opérateur défense sol-air |
173 |
Agent d'accueil |
8 |
Entretien des installations |
638 |
Agent bureautique |
1 573 |
Agent de restauration |
1 951 |
Auxiliaire sanitaire |
197 |
Musicien |
120 |
Sapeur du génie |
703 |
TOTAL MTA |
13 909 |
g) Prévisions quantitatives pour 2002
3 000 MTA devraient être recrutés en 2002.
2. Les volontaires
a) Recrutement
C'est la
loi portant réforme du service national qui a défini
un
volontariat dans les armées d'une durée de douze mois
renouvelable 4 fois sur demande agréée, ouvert aux jeunes
français âgés de 18 à 26 ans
. Ces volontaires
servent en qualité de militaire sous réserve de leur aptitude
à l'emploi. Ils participent à la totalité des missions des
forces armées, peuvent être mutés dans
l'intérêt du service et sont soumis au règlement de
discipline générale.
Dans ce cadre,
l'armée de l'air pourra accueillir jusqu'à
1 942 volontaires en 2002
dans ses structures, dont 324 au profit
de la gendarmerie de l'air afin d'assurer le filtrage à l'entrée
des bases aériennes.
Contrairement aux MTA, dont les emplois s'inscrivent dans un cursus de
formation et de domaine d'activité définissant une progression
des compétences professionnelles afin de leur donner une relative
autonomie,
les emplois accessibles aux volontaires sont principalement
axés sur des tâches d'exécution simples afin de leur
permettre, après une formation militaire de courte durée,
d'exercer leur métier et d'acquérir ainsi une première
expérience professionnelle
.
Par ailleurs, certains postes sont ouverts à des volontaires aspirants
afin d'assurer, notamment, le remplacement des scientifiques du contingent. Ils
sont destinés principalement à des étudiants en fin de
cycle universitaire ou sortant de grandes écoles.
Le principe général est de privilégier
,
pour les
volontaires
,
le recrutement local
. Néanmoins, afin de
s'adapter aux possibilités réelles d'emploi, les candidats
peuvent se porter volontaires pour d'autres bases aériennes de leur
choix.
b) Statut
Le
volontariat s'adresse aux hommes et aux femmes âgés de plus de
dix-huit ans et de moins de vingt-six ans à la date de
dépôt de la première demande.
Contrat
Le contrat initial est de 1 an renouvelable par période de douze mois
dans la limite de soixante mois. La durée de douze mois du volontariat
dans l'Armée de l'air peut être fractionnée en
périodes appelées fractions d'activité dont la
durée est de trois mois minimum. Ce contrat initial peut-être
dénoncé à tout moment par l'une ou l'autre partie au cours
d'une période probatoire de trois mois.
Formation
Après une formation militaire (d'une durée de trois semaines pour
les volontaires au grade d'aspirant et de deux semaines pour les autres), les
volontaires reçoivent une formation professionnelle en unité de
deux mois qui vise à adapter au domaine militaire les connaissances
professionnelles déjà acquises, ou à former le jeune
volontaire à ses futures fonctions. A l'issue, un certificat de
formation est délivré au volontaire.
Spécialités
Les volontaires peuvent avoir accès aux spécialités
suivantes :
VOLONTAIRES
|
Ingénieur aéronautique
|
||
VOLONTAIRES
|
Assistant
matériels aériens
|
C. LES DIFFICULTÉS INHÉRENTES À CES NOUVEAUX TYPES DE RECRUTEMENT ET LES MESURES ARRÊTÉES POUR Y FAIRE FACE.
Les
servitudes spécifiques au métier militaire creusent un
écart entre les conditions d'emploi entre militaires et civils. Cette
situation n'est pas nouvelle, mais pèse de façon croissante sur
les recrutements, particulièrement ceux des sous-officiers et des MTA.
Ces tensions se traduisent par une baisse du taux de sélection
,
avec une moyenne -insuffisante- de deux candidats pour chaque place offerte,
ainsi que par des difficultés accrues à
« fidéliser » les personnels exerçant dans
des filières soumises à une vive concurrence d'autres
employeurs
, comme l'informatique ou les métiers de la restauration.
Pour y faire face, l'armée de l'air a entrepris des efforts croissants
de promotion des carrières qu'elle propose. Par ailleurs,
elle a
augmenté la durée des contrats pouvant être
proposés, après sélection, à certains
MTA
: offre d'un deuxième contrat de 4 ans, répondant
aux 80 % de demandes de réengagement constatées au terme du
premier contrat. La durée totale de la carrière pourra, comme on
l'a déjà évoqué, être portée dans
certains cas à 15, voire à 22 ans.
Il s'agit d'une inflexion importante dans la conception de l'emploi de ce
personnel, qui devait initialement être limité à un court
passage dans l'armée, correspondant à une première
expérience professionnelle. Les difficultés de recrutements de
qualité ont conduit à envisager la possibilité d'une
véritable carrière au sein de l'armée pour les personnels
les plus compétents.
S'agissant des
sous-officiers
, on a également constaté une
décrue des candidatures, qui se montaient à 6 000 pour 1 400
postes offerts en 1998, pour descendre à 2 800 en 2000 pour le
même nombre d'offres ; la situation n'a guère
évolué en 2001.
Aussi, le budget 2002 prévoit-il plusieurs mesures en faveur des
personnels. Au-delà des mesures interministérielles de
revalorisation des bas salaires et de la valeur du point destinées
à l'ensemble de la fonction publique, diverses mesures plus
spécifiques au ministère de la défense visent à
améliorer leur situation.
Au sein de ces mesures spécifiques à la Défense,
l'armée de l'air bénéficie de deux mesures de
portée générale :
-
une réévaluation indiciaire en faveur des jeunes
sergents
, comprise entre 2 à 8 points d'indice pour les sergents de
0 à 10 ans de services ; cette mesure est destinée à
rendre plus attractif l'accès du premier grade de sous-officier ;
pour l'armée de l'air, cela représente une mesure nouvelle de
4,39 millions d'euros ;
-
une augmentation du nombre de primes de qualification en faveur des
sous-officiers diplômés
destinée à assurer une
meilleure reconnaissance des hautes qualifications. 340 primes
supplémentaires sont prévues pour un coût de 0,68 millions
d'euros.
De surcroît,
une mesure spécifique à l'armée de
l'air
est prévue ; elle vise à la
reconnaissance des
plus hautes qualifications
, avec une augmentation de 12,5 à 17 % du
taux de l'indemnité spéciale de sécurité
aérienne, en faveur des officiers et sous-officiers titulaires de la
qualification de maître-contrôleur. Cette mesure est d'un
coût de 0,82 M€.
D. LES CIVILS
a) Recrutement
La loi de programmation militaire prévoyait l'augmentation de 1 825 emplois de personnel civil au profit de l'Armée de l'air ; ces personnels devaient donc passer de 4 906 emplois en 1996 à 6 731 emplois en 2002. Le personnel civil a vocation à occuper des postes dans les organismes de soutien et au sein de l'administration centrale. Aussi, parmi les domaines d'emplois qui leur sont offerts figurent, pour les fonctionnaires et assimilés, les secteurs suivants : finances, comptabilité, informatique, gestion des ressources humaines, droit et contentieux, formation, communication. Pour les ouvriers les branches d'accueil sont les suivantes : bâtiment, génie civil (infrastructure), laboratoire (service du commissariat), mécanique (ateliers de réparations), logistique (gestionnaire de stocks).
b) Régimes d'emploi
Le
personnel civil de la défense recouvre plusieurs catégories :
1.
Les fonctionnaires
sont, comme dans l'ensemble de la fonction
publique, recrutés par concours externes et internes.
2.
Les ouvriers d'Etat
: les ouvriers qualifiés sont
recrutés avec un CAP ou un BEP. Ils peuvent bénéficier de
promotions internes, qui s'effectuent par essai professionnel lorsqu'un poste
devient vacant dans l'établissement où ils sont affectés.
Les fonctionnaires comme les ouvriers d'état employés par
l'armée de l'air ont vocation à servir dans tous les
établissements du ministère de la défense, quelle que soit
l'armée ou la direction.
Ce ministère a mis en place une formation continue du personnel civil
qui permet aux agents de s'adapter à leur poste de travail quand cela
s'avère nécessaire (nouvelles technologies, changement de
qualification suite à restructurations, etc...). La formation continue
englobe les actions de formations liées à la promotion sociale
(préparation aux concours ou aux essais professionnels).
La loi de programmation prévoyait de passer de 4 906 emplois
occupés par des personnels civils en 1996 à 6 731 en 2002 ;
mais, comme dans le reste du secteur de la Défense, on constate un
déficit de recrutement d'environ 10 %.
3.
Les contractuels
: il convient de distinguer :
- le personnel recruté avant 1984 qui bénéficie d'un quasi
statut ;
- les personnels recrutés depuis 1984 qui, sous contrat à
durée déterminée, éventuellement renouvelable,
occupent des emplois biens spécifiques pour lesquels il n'existe pas de
corps de fonctionnaires ;
- les agents contractuels du droit public employés dans l'armée
de l'air dans les services restauration et d'hôtellerie.
III. UNE ARMÉE BIEN ENTRAÎNÉE, DES MATÉRIELS MIEUX ENTRETENUS
A. ENTRAÎNEMENT ET MAINTENANCE
1. Les pilotes
Parmi
les enseignements tirés de l'engagement militaire de la France au Kosovo
figurait la nécessité de maintenir un niveau minimal
d'activité des pilotes de combat de 180 heures par an. Ce niveau a
été assuré en 2001 et devrait continuer à
l'être en 2002.
Ce niveau est d'ailleurs celui prévalant depuis près d'une
dizaine d'années :
Evolution du nombre annuel d'heures de vol global
et du
nombre
d'heures par pilote depuis 1992
Année |
Activité annuelle |
Activité par pilote de combat |
1993 |
352 000 |
180 |
1994 |
342 000 |
180 |
1995 |
333 097 |
180 |
1996 |
304 241 |
172 |
1997 |
291 864 |
176 |
1998 |
308 700 |
180 |
1999 |
310 581 |
180 |
prévisions 2000 |
295 959 |
180 |
prévisions 2001 |
280 000 |
180 |
Prévisions 2002 |
300 000 |
180 |
Ces entraînements sont complétés par la participation à différents exercices à l'étranger, dont les principaux sont récapitulés dans le tableau suivant :
2. Une dotation mieux adaptée aux fluctuations des prix des carburants opérationnels
La nette augmentation de ces prix à l'automne 2000 avait alors suscité des difficultés pour l'armée de l'air, nécessitant un ajustement dans la LFR pour 2000, comme ce sera également le cas dans la loi de finances rectificative pour 2001. La dotation a évolué de la façon suivante depuis 1992.
EVOLUTION DE LA DOTATION DESTINEE AUX CARBURANTS OPERATIONNELS DEPUIS 1992
*Evolution des prix
|
Dotation (M€) |
Tarif prévisionnel (€/m3) |
Tarif moyen constaté (€/m3) (1) |
1992 |
177,60 |
221,0 |
207,7 |
1993 |
167,28 |
210,4 |
193,1 |
1994 |
167,28 |
210,4 |
158,7 |
1995 |
123,58 |
146,4 |
147,6 |
1996 |
117,51 |
135,7 |
180,5 |
1997 |
117,51 |
154,0 |
187,2 |
1998 |
137,74 |
182,9 |
141,8 |
1999 |
126,11 |
138,7 |
149,4 |
2000 |
126,40 |
149,4 |
297,3 |
2001 |
163,15 |
199,7 |
307,0 (2) |
2002 |
178,00 |
237,4 |
|
(1)
Tarif du carburéacteur "dédouané métropole"
délivré par le service des essences des armées (SEA). Ces
délivrances représentent 80 % de la consommation de
carburants opérationnels de l'armée de l'air.
(2) Situation arrêtée au 31 août 2001.
En 2000
, l'évolution défavorable des tarifs des carburants
avait conduit à un prix moyen d'avitaillement supérieur au tarif
de construction budgétaire. L'armée de l'air a obtenu l'ouverture
de crédits complémentaires par les lois de finances
rectificatives du 13 juillet et 30 décembre 2000 à hauteur de
71,65 M€.
Pour 2001
, durant les huit premiers mois de la gestion, le prix moyen
est supérieur aux hypothèses retenues en construction
budgétaire. Des crédits complémentaires ont donc
été rendus indispensables, et ont été couverts par
décret d'avances pour assurer l'activité aérienne
prévue.
*Etat des stocks
Pour les carburants aéronautiques, l'armée de l'air ne dispose
pas de capacités de stockage qui lui soient propres. Elle s'adresse pour
ses avitaillements :
- au service des essences des armées (SEA), qui entretient des
dépôts d'essence air (DEA) sur les bases plates-formes ;
- aux compagnies pétrolières présentes sur les
aérodromes civils, avec lesquelles le SEA, pour ce faire, passe des
marchés. Les avions de la force aérienne de projection (FAP), qui
effectuent quotidiennement des missions à l'étranger sur des
terrains où le SEA n'est pas présent, ont impérativement
besoin de pouvoir s'avitailler auprès de ces compagnies
pétrolières civiles ;
- le cas échéant aux armées étrangères.
Le SEA dispose, au profit de l'armée de l'air, de stocks
réservés, de carburéacteur, se répartissant en :
- 150 000 m3 au titre du stock de crise ;
- 150 000 m3 au titre du stock de soutien aux opérations
extérieures, commun aux trois armées et à la
gendarmerie.
3. Les crédits d'entretien des matériels
EVOLUTION DES CRÉDITS D'ENTRETIEN PROGRAMMÉ DES
MATÉRIELS DU TITRE III
DE 1996 À 2001
(en M€ courants)
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Crédits budgétaires |
223,08 |
144,63 (1) |
135,56 |
95,81 (2) |
84,4 (3) |
56,18(4) |
Insuffisance budgétaire |
38,63 |
35,43 |
8,84 |
18,13 |
10,67 |
21,19 (5) |
(1)
Un transfert de charges d'EPM d'un montant de 76,22 M€ a
été opéré du titre III vers le titre V en
construction budgétaire 1997, partiellement compensé par un
apport de ressources de 41,47 M€ au titre V.
(2) En construction budgétaire 1999, un transfert de crédits de
1,52 M€ vers le fonctionnement courant et de 3,05 M€ vers
le titre V ainsi qu'un transfert de charges de 30,49 M€ sur le titre
V ont été effectués.
(3) Un transfert de charges et de crédits d'EPM d'un montant de 7,62
M€ a été opéré du titre III vers le titre V en
construction budgétaire 2000.
(4)Un report de crédits d'EPM d'un montant de 1,52 M€ a
été opéré.
(5) prévisionnel
Les crédits d'EPM (entretien programmé des matériels) du
titre V sont en croissance forte compensant largement la baise des
crédits EPM du titre III.
B. UNE ARMÉE AUX PERFORMANCES COMPARABLES A CELLES CONSTATÉES CHEZ NOS PRINCIPAUX PARTENAIRES OCCIDENTAUX
Contrairement à certains commentaires parfois émis , les performances de notre armée de l'air sont largement comparables à celles des armées membres de l'Union européenne ; les forces aériennes des Etats-Unis figurent également, à titre de comparaison, dans les deux tableaux suivants, portant sur les ratios entre les effectifs et les aéronefs, et sur le ratio entre les effectifs affectés respectivement aux armées de l'air et à l'ensemble des effectifs militaires.
TABLEAU 1 DE COMPARAISON DES RATIOS EFFECTIFS / AERONEFS
POUR LA FRANCE ET LES PAYS OCCIDENTAUX
-
Pays
France
(3)Allemagne
Royaume-
Uni (4)Pays-
BasEspagne
Italie
Belgique
Grèce
Autriche
Luxembourg
(5)Irlande
Suède
Finlande
Danemark
Portugal
USA
(7)Nombre d'avions de combat (1)(6)
355
438
347
138
175
314
72
328
33
/
7
138
57
68
70
1542
Nombre d'avions de transport (2)(6)
179
114
128
11
134
169
25
79
15
17
11
21
28
9
52
953
Nombre
d'hélicoptères
(6)88
101
127
56
41
93
5
24
75
/
14
8
23
129
Nombre d'avions
Ecoles
(6)291
76
307
13
201
144
70
86
35
/
/
80
82
28
23
1038
Total aéronefs
913
729
1054
218
551
720
172
517
158
/
/
240
167
113
168
3662
Effectifs
62 966
71 000
54 700
11 470
24 600
60 000
8 600
25 000
6 500
/
880
6 600
4 000
5 584
7 100
357 000
Ratio
68,9
97,4
60,17
52,6
44,65
83,3
50
48,36
41,14
/
27,5
27,5
23,95
49,42
42,26
97,48
(1) Avions de combat : chasseurs et chasseurs - bombardiers ; avions de reconnaissance ; avions de guerre électronique ; ...
(2) Avions de transport : avions de transport tactique (ex ; C160 ; C130) ; ravitaillement en vol ; patrouille maritime ou lutte contre les incendies si cette mission est réalisée par l'armée de l'air ; systèmes de détection et de contrôle aéroportés (AWACS) ; avions d'écoute électronique ; ...
(3) Effectifs : effectifs militaires pour l'année 2001
(4) Les effectifs militaires de la Royal Air Force (RAF) ne prennent pas en compte les effectifs « air » détachés au sein de la Defense Logistic Organization (DLO), organisme chargé de l'ensemble des tâches de soutien au profit des armées
(5) Il s'agit de 17 avions de type AWACS immatriculés au Luxembourg mis en oeuvre par l'OTAN
(6) Parc en ligne
(7) Armée de l'air américaine uniquement, ne comprend pas la garde nationale (Air national guard) et les réserves (Air force reserve command) qui comprennent des moyens personnels et des aéronefs
TABLEAU 2 DE COMPARAISON DU RATIO EFFECTIFS DES ARMEES DE L'AIR / VOLUME GLOBAL DES EFFECTIFS MILITAIRES POUR CHAQUE PAYS EUROPEEN ET LES ETATS-UNIS
-
Pays
France
Allemagne
Royaume-
UniPays-
BasEspagne
Italie
Belgique
Grèce
Autriche
Luxembourg
Irlande
Suède
Finlande
Danemark
Portugal
USA
Effectifs
militaires
dans les armées257 342
(1)320 600
216 000
54 387
154 600
(1)261 573
(1)44 500
157 000
45 000
1 013
11 043
50 970
66 000
27 316
48 600
1 377 700
Effectifs militaires dans l'armée de l'air
62 966
71 000
54 700
11 470
24 600
60 000
8 600
25 000
6 500
/
880
6 600
4 000
5 584
7 100
357 000
Ratio (%)
24,4
22,15
25,32
21,09
15,9
22,93
19,33
15,92
14,44
/
7,97
12,95
6,06
20,44
14,61
25,9
(1) Dans un souci de cohérence avec les armées étrangères, les « effectifs militaires dans les armées » comprennent les effectifs de l'armée de l'air et de la marine (la gendarmerie nationale, la guardia civile espagnole et le corps des carabinieri italiens ne sont pas pris en compte).
Le titre
V doit être évalué dans le cadre de la clôture de la
loi de programmation 97 - 02. Le bilan financier, notamment pour les
crédits de paiement, n'est pas vraiment positif comme on l'a vu
antérieurement. Il semble devoir permettre, cependant, de maintenir
globalement les objectifs capacitaires.
Pour 2002, les autorisations de programme s'élèvent à 3,4
milliards d'euros, en hausse de 8 % par rapport à 2001. Ce montant est
conforme à celui prévu dans la loi de programmation militaire.
Les crédits de paiement, à 2,8 milliards d'euros (dont 122
millions d'euros reportés de 2001 à 2002), sont en très
net retrait par rapport à l'annuité correspondante de la loi de
programmation. Cette insuffisance de crédits de paiement du budget 2002
laisse d'ores et déjà entrevoir des difficultés de
trésorerie qui apparaîtront à fin de 2002.
Ces crédits seront affectés, en priorité par
l'armée de l'air, aux grands projets suivants :
- poursuite du développement du standard F2 (capacités de combat
air/air et air/sol) du RAFALE, avec la prise en compte de l'abandon de la
participation financière des industriels à ce
développement à hauteur de 25 % ;
- commande des contre-mesures électroniques, de l'optronique de secteur
frontal et des rechanges des douze avions, ainsi que des moteurs
associés, qui doivent être commandés au titre du budget
2001,
- acquisition de 3 avions cargo légers CASA 235 qui s'ajouteront aux
deux déjà commandés en 2001. Ces acquisitions visent
à faire face à la perte de capacité de transport
lié au décalage entre le retrait du service des TRANSALL de
première génération à partir de 2005, et
l'arrivée de l'A 400 M dont le premier exemplaire serait
livré au plus tôt en 2007,
- augmentation des dotations consacrées à l'entretien
programmé des matériels (995 millions d'euros d'autorisations de
programme, soit + 22 %), afin d'améliorer le taux de
disponibilité des aéronefs, de globaliser des contrats
d'entretien pour en diminuer les coûts, et d'obtenir des industriels des
engagements sur le respect des calendriers de livraison des pièces de
rechange.
De plus, l'armée de l'air poursuivra ses efforts dans d'autres domaines
:
- recueil du renseignement avec le développement d'une nacelle de
reconnaissance de nouvelle génération, et d'un système
intérimaire de drones Moyenne Altitude Longue Endurance (MALE), afin
d'acquérir une première expérience dans leur emploi, avant
de lancer le développement d'un tel système en coopération
européenne,
- remise à niveau des munitions air-sol : reconsidération du
niveau des stocks et acquisition des munitions à guidage de
précision,
- développement du Système de Commandement et de Conduite des
Opérations Aériennes (SCCOA) et installation de Moyens de
Télécommunications des Bases Aériennes (MTBA) sur 6 sites
en 2002.
L'armée de l'air est l'une des principales bénéficiaires
de la mise en pratique depuis fin 1997 de la
politique de commandes globales
inscrites dans la loi de programmation
. Six commandes relatives aux
programmes AASM, MICA, SCALP, APACHE, MTBA et RAFALE ont ainsi
été notifiées au cours de la période, auxquelles
viendra probablement s'ajouter à la fin de l'année 2001 la
commande de 50 A 400 M si les négociations en cours avec les huit pays
parties prenantes au projet aboutissent dans les temps. Il faut relever,
à cet égard, que la commande par l'Allemagne de 73 A-400 M a
été confirmée lors du 78
ème
sommet
franco-allemand réuni à Nantes, les 23 et 24 novembre 2001.
Les ressources en autorisations de programme, nécessaires au financement
de la commande française de l'A 400 M, ont fait l'objet d'une ouverture
de 3,049 milliards d'euros en LFR 2000, le complément à 7,012
milliards d'euros étant attendu au titre de la LFR 2001.
Si les commandes prévues pour la période de la loi de
programmation pourront être globalement réalisées, il
demeure que le présent projet de budget de l'armée de l'air pour
2002 est en retrait de 479 millions d'euros (soit 15 %) par rapport au
montant inscrit dans la loi de programmation amendée par la revue de
programme.
A. ETAT DES MATERIELS EN 2001.
La situation en 2001 des principaux matériels de l'armée de l'air fait apparaître :
1. La flotte de combat et de transport
-
une
flotte de combat, constituée de 355 appareils, dont l'âge moyen
est de 13,5 ans
compte tenu du calendrier de retrait et de livraisons. La
mise en service des
MIRAGE 2000 D
s'est terminée avec la
livraison des 5 derniers appareils en 2001
,
-
une flotte de transport logistique composée de 2 DC 8 et de 3
AIRBUS A 310,
-
une flotte de transport tactique composée de 14 HERCULES et 66
TRANSALL
. Pour ces derniers, la date de début des retraits de
service est prévue en 2005. Si l'échéancier de livraison
des A-400 M envisagé est respecté, il portera sur les
quantités suivantes : 1 en 2007, 2 en 2008, 5 par an
ultérieurement.
-
une flotte de 84 hélicoptères
destinée aux
opérations de recherche et de sauvetage au combat (RESCO), aux mesures
actives de sûreté aérienne (MASA), à la protection
défense des points sensibles et au support opérationnel des
forces (évacuations sanitaires et appui de la manoeuvre tactique). La
livraison d'un COUGAR RESCO en 1999 est un premier pas vers l'acquisition des
capacités requises pour cette mission ; cet appareil sera
transformé au standard MARK2+ en 2004.
2. La flotte des appareils spécialisés
.
4
SDCA (AWACS),
systèmes de détection et de commandement
aéroportés qui permettent la participation aux missions de
prévention des crises dans un cadre national ou interallié,
.
14 C 135 FR
ravitailleurs
dont le nombre, compte tenu de
l'éloignement des théâtres d'action des avions de combat et
des SDCA, devrait être accru pour atteindre le nouveau modèle issu
des enseignements du Kosovo, soit 20 appareils.
3. Les armements
.
une panoplie d'armements
sol-air
qui évolue pour prendre en
compte la réduction du format des armées mais qui n'est pas, pour
l'instant, conçue pour l'interception des missiles proliférants
(missiles de croisière ou balistiques),
.
la
livraison des premiers missiles de croisière anti-piste
APACHE
dont la mise en service opérationnel sera effectuée en
2002.
Ainsi, l'évaluation de l'état des matériels de
l'armée de l'air en 2001 fait apparaître, d'une part, la poursuite
de l'effort entrepris de modernisation de la flotte de combat, et d'autre part,
certaines insuffisances dans divers domaines de soutien au combat.
B. LES GRANDS PROGRAMMES D'EQUIPEMENTS.
Le
modèle d'armée 2015
prévoit, pour l'armée de
l'air,
300 avions de combat modernes du type RAFALE
et
50 avions
modernes de transport
.
Or, dans l'état actuel des commandes, ce sont au mieux 150 RAFALE et 38
A 400 M qui pourront être en ligne.
De plus, le projet de loi de programmation militaire pour la période
2003 - 2008 prévoit de repousser à 2006 la constitution du
premier escadron opérationnel équipé du RAFALE, et la
livraison de 3 A 400 M à la fin de la période.
1. Le Rafale
Le
prochain standard F3 du RAFALE
est caractérisé par un
système d'armes très complet et une
aptitude multirôles
: dissuasion, défense aérienne, attaque au sol, attaque à
la mer, reconnaissance
. Il répond donc aux besoins exprimés
par l'armée de l'air, et devrait remplacer une grande partie des avions
en service actuellement.
Les différentes versions du Rafale préservent un
équipement de base commun, avec un logiciel opérationnel unique.
Les capacités d'emport envisagées incluent différents
types de missile (ASMP - A, SCALP - EG, MICA, MAGIC 2, les armes antiradar,
l'antinavire), les bombes de la famille AASM, un canon de bord de 30 mm et la
future nacelle de reconnaissance (RECO - NG). Ces armements permettront de
couvrir l'ensemble du spectre des missions confiées à
l'armée de l'air.
Le haut niveau d'intégration du système d'armes, associé
à la « liaison 16 »
3(
*
)
et à une interface homme-système
très novatrice ont pour objectif de procurer à l'équipage
du RAFALE un instrument de prise en compte de l'environnement de combat complet
et synthétique.
La maîtrise de situation qui en découle conduit à une
meilleure efficacité et à une vulnérabilité moindre.
Le concept de mise en oeuvre et de maintenance du RAFALE repose sur
l'intégration des besoins de soutien dès la phase de
développement du système principal. Ce concept reprend les
principes du Soutien Logistique Intégré (SLI) et en utilise tous
les outils.
Ainsi la généralisation de la maintenance
intégrée et le recours à un moyen de test universel des
équipements, tout en concourant directement à la maîtrise
du coût de possession, doivent conférer un avantage
appréciable en matière de projection de forces.
Il faut souligner que le système d'armes possède un potentiel de
croissance très supérieur aux systèmes de la
génération précédente. La normalisation OTAN
appliquée aux principaux constituants (architecture, avionique,
interfaces des armements, communications) favorisera l'adaptation du
système aux évolutions d'emploi dans le respect des contraintes
d'interoperabilité.
L'armée de l'air attend la livraison de 139 Rafale biplaces et 95
monoplaces, dont les premiers seront mis en service opérationnel au
standard F2 en 2006.
Un troisième appareil sera livré en 2002.
Au titre du développement, de l'industrialisation et des fabrications,
4342 millions d'euros courants ont déjà été
consommés pour le développement, et 2294 millions d'euros pour la
production.
Le projet de budget 2002 prévoit, pour le développement,
417 millions d'euros d'autorisations de programme et 273 millions d'euros
de crédits de paiement, alors que pour la production sont inscrits 387
millions d'euros d'autorisations de programme et 429 millions d'euros de
crédits de paiement.
Les actions de promotion à l'exportation du RAFALE sont soutenues par
l'Etat
, notamment grâce à la création de
«comités air», structures de rencontre entre les
états-majors des armées de l'air et à de nombreuses
missions de l'armée de l'air et de la DGA.
En réponse à l'intérêt marqué par certains
pays, les industriels français ont bâti un
projet RAFALE
« Mark II », destiné à améliorer les
performances de l'avion et de son système d'armes.
Ce projet
comprend le développement d'un radar à antenne active, d'un
moteur à poussée augmentée, de réservoirs de
carburant plaqués au fuselage, et de la capacité d'armement
guidé laser. Pour leur part, les industriels constructeurs du Rafale
(essentiellement Dassault) ont mis un terme à leur participation au
développement, qui se montait à 25 % à compter du standard
F2. Celui-ci est donc totalement supporté par l'Etat, induisant un
surcoût pour l'armée de l'air de 3 milliards de francs (449
millions d'euros), armée qui participe donc indirectement au financement
de l'opération Mark II.
Cette version Mark II du RAFALE est
maintenant systématiquement proposée à l'exportation.
Le programme JSF lancé récemment par l'administration
américaine, qui porte sur 6 000 exemplaires
, dont les premiers
arriveraient sur le marché vers 2008,
pourrait être un
concurrent très sérieux du Rafale à l'exportation.
Un autre concurrent reste l'Eurofighter, développé par quatre
pays européens (Allemagne, Grande-Bretagne, Italie et Espagne).
2. L'A-400 M
En
juillet 2000, 8 pays (France, Grande Bretagne, Allemagne, Italie, Belgique,
Espagne, Turquie, Luxembourg) ont manifesté leur ferme intention
d'acquérir conjointement le futur avion de transport militaire AIRBUS
A 400M.
Cet avion est donc l'aboutissement des réflexions
européennes antérieures sur la nécessité de se
doter d'un ATF (avion de transport futur).
En janvier 2001, le Portugal confirmait officiellement son retour dans le
programme.
Le 19 juin 2001, à l'occasion du Salon du Bourget, a eu lieu la
cérémonie de signature du Mémorandum of Understanding
(MoU) formalisant les engagements que prendront les états entre eux. Ce
MoU a été signé par six pays, l'Italie et le Portugal
s'engageant à les rejoindre rapidement. Les Etats s'engagent sur un
nombre d'avions à commander. Pour la France, ce nombre est de 50
appareils.
Ce MoU est complété par des documents engageant les nations avec
l'OCCAR (Organisme Conjoint de Coopération en matière d'Armement)
:
- une déclaration du conseil de surveillance de l'OCCAR décidant
de l'intégration du programme à l'OCCAR et la création du
conseil de programme à 8 nations,
- une décision du conseil de programme à 8 nations
définissant la gestion du programme.
La signature du contrat de commande et des documents liant les pays à
l'OCCAR devait initialement avoir lieu le 16 novembre 2001, mais a
été repoussée à une date ultérieure.
Rappelons que les discussions sont en cours avec
l'Allemagne qui a
confirmé son engagement à commander 73 de ces avions lors du
sommet franco-allemand de Nantes, les 23 et 24 novembre 2001.
Le sommet
franco-italien réuni à Périgueux le 27 novembre 2001, a
également permis, tant au Président de la République qu'au
Premier ministre, de souligner la nécessité d'une décision
rapide du Gouvernement italien sur ce sujet, sans cependant obtenir
d'engagement sur ce point.
Pour la France, le devis du programme est de 7012 millions d'euros courants, y
compris une provision pour les hausses économiques. Il est établi
dans l'hypothèse d'une commande ferme d'au moins 180 avions par
l'ensemble des nations.
L'approbation du document de lancement de la réalisation a permis de
libérer 3049 millions d'euros d'autorisations de programme mises en
place par la LFR en fin d'année 2000. Conformément aux
décisions de la réunion interministérielle tenue le 19
septembre 2000 sous l'autorité du Premier Ministre, la totalité
des autorisations de programmes nécessaires à la notification du
contrat devra être libérée avant sa signature, soit
3 613 millions d'euros pour 2001.
Au titre du développement, 23,63 millions d'euros ont déjà
été consommés et le projet de budget 2002 prévoit
99 millions d'euros de crédits de paiement.
Le projet de calendrier de livraison des avions prévoit la mise à
disposition de 3 avions à la fin de la période de la prochaine
loi de programmation (2003-2008), puis cinq avions par an jusqu'à 2017.
Cette lente montée en puissance de la flotte A 400 M est à
rapprocher de la déflation rapide des C 160 TRANSALL de première
génération dont les premiers exemplaires seront retirés du
service à partir de 2005.
Afin de pallier et limiter au plus tôt le déficit capacitaire
envisagé à l'horizon 2005, l'adaptation de la flotte de transport
a été lancée.
Le report d'une partie des missions de transport tactique effectuées par
la flotte des C 160 en métropole et en Europe vers la flotte CN 235
permettrait de préserver son potentiel pour les opérations. C'est
pourquoi l'armée de l'air commandera deux CN 235 avant fin 2001, et
trois exemplaires en 2002 pour une livraison des trois premiers avions
dès 2002.
En fonction des ressources, une autre tranche de cinq appareils pourrait
être envisagée à l'horizon 2005.
Le schéma suivant permet de visualiser l'impact du retrait progressif
des C 160, et l'amélioration apportée pour la projection de nos
forces par l'arrivée progressive des A 400 M.
Compte tenu de l'accroissement des missions de transport logistique, il a
été nécessaire d'acquérir un troisième A 310
qui est en service depuis février 2001. De plus, l'absence d'une version
cargo pour les A 310 en service actuellement, conjuguée au retrait du
service des DC 8-72 à l'horizon 2010 rendent nécessaire
l'acquisition à moyen terme d'appareils de transport logistique à
très long rayon d'action. L'objectif de l'armée de l'air est
d'acquérir 2 avions MRTT (MultiRôle Tanker Transport) d'ici 2008,
première tranche d'un total de six appareils à atteindre avant
2015 pour rejoindre le format.
C. COMMANDEMENT, CONTRÔLE ET COMMUNICATIONS
1. Le SCCOA.
Le
programme majeur SCCOA (Système de Commandement et de Conduite des
Opérations Aériennes) est destiné à doter
l'armée de l'air d'une capacité de gestion globale des
systèmes d'armes dans la troisième dimension (aéronefs et
systèmes sol-air). Répondant au concept de «globalité
des opérations aériennes» le SCCOA a pour objectif de
réduire la boucle temporelle d'Observation - Orientation -
Décision - Action (OODA) dont la maîtrise est un préalable
à l'acquisition de la supériorité dans la conduite de la
bataille aérienne, quelle soit offensive ou défensive.
Pour remplir sa mission, le SCOAA rassemble les moyens nécessaires aux
quatre fonctions essentielles de la conduite des opérations
aériennes :
- la détection (tous les radars et systèmes d'identification),
- les télécommunications sol-air-sol entre les aéronefs et
les centres de contrôle,
- la surveillance et le contrôle (les logiciels et les matériels
qui y participent),
- les systèmes informatiques d'aide au commandement et la conduite des
opérations (exploitation des informations en temps réel dans les
centres d'opérations).
Les systèmes d'informations du SCCOA sont ou seront
interopérables avec ceux de l'état-major des armées, de la
direction du renseignement militaire, de la marine nationale, de l'armée
de terre, de l'OTAN et les systèmes de la navigation aérienne
civile.
Ce programme a été lancé en 1993, et devrait se poursuivre
jusqu'en 2010. Il est scindé en trois étapes qui se recouvrent,
chacune étant organisée en cinq capacités
opérationnelles (détection, télécommunications,
surveillance - contrôle, centres, aide au commandement, conduite des
opérations). Chacune des étapes comprend des études, des
évolutions ou des achats de matériels, des réalisations de
logiciels et la réalisation de centres d'opérations et de
commandement.
Un Centre de Commandement et de Conduite Mobile (C3M) sera livré en
2005. Il permettra à la France d'honorer ses engagements
européens en assurant le rôle de «Nation cadre» pour une
action sur un théâtre d'opérations extérieures.
Le coût total de ce programme (développement, fabrication et
infrastructure) essentiel est de 2329 millions d'euros répartis en 794
millions d'euros pour sa première étape, 337 millions d'euros
pour la seconde et 1200 millions d'euros pour la troisième étape.
Au total, pour le budget 2002, ce programme devrait représenter 159
millions d'euros d'autorisations de programme et 94 millions d'euros de
crédits de paiement.
2. Le système de détection et de commandement aéroporté (SDCA)
Afin
d'adapter le SDCA aux menaces nouvelles, de préserver sa
nécessaire interopérabilité avec les systèmes des
autres pays alliés (OTAN, RAF, USAF) et de pallier l'ancienneté
de sa conception et les insuffisances du système actuel dans divers
domaines (détection, identification, transmission...), l'armée de
l'air a prévu d'améliorer ce système par l'adjonction de
différents équipements dès 1993. Par ailleurs, le SDCA
utilise principalement les services de la circulation aérienne
générale, il doit rapidement subir un certain nombre de
modifications afin d'être compatible avec les nouvelles règles de
circulation aérienne dictées par l'Organisation de l'Aviation
Civile Internationale (OACI).
En 2002, l'armée de l'air y consacrera 145 millions d'euros
d'autorisations de programme 32 millions d'euros de crédits de
paiement.
3. Le recueil du renseignement
a) Reconnaissance nouvelle génération
Le
contexte d'engagement des forces ayant profondément
évolué, il est de plus en plus nécessaire de
réaliser des missions de recueil du renseignement à distance de
sécurité. Dans la perspective du retrait de service des JAGUAR et
des MIRAGE IV P, l'armée de l'air a initié un programme
d'amélioration des capacités de reconnaissance de la flotte
d'avions de combat. Ce plan comporte deux phases :
- acquisition de 7 nacelles PRESTO adaptées au MIRAGE F1 CR qui seront
livrés en 2002,
- réalisation d'un «pod de Reco NG». Ce programme Reco NG
dotera l'armée de l'air d'une capacité de reconnaissance image de
jour et de nuit à distance de sécurité et avec
transmission des données en temps réel, à
l'échéance 2006. Il est prévu d'acquérir 15
nacelles de ce type entre 2006 et 2009, pour un montant maximal de 237 millions
d'euros.
En 2002, l'armée de l'air consacrera 17 millions d'euros de
crédits de paiement pour la reconnaissance.
b) Drones
L'intérêt des drones a été
particulièrement mis en évidence à l'occasion de la guerre
du golfe, des opérations dans les Balkans et récemment en
Afghanistan.
En 1995, afin de confirmer et approfondir rapidement le besoin
opérationnel, la France a acquis le système HUNTER de
construction israélienne comprenant quatre vecteurs et deux stations
sol. A l'issue d'une expérimentation interarmées, ce
système a été confié, à l'été
2000, à l'armée de l'air par le chef d'état-major des
armées dans le cadre de la mise en oeuvre du schéma directeur des
drones pour l'armée de l'air en attendant l'arrivée du
système intérimaire de drone MALE (SIDM), puis celle du
système MALE futur à l'horizon 2009.
A l'issue d'un appel d'offre international, le système proposé
par EADS a été retenu et commandé en août 2001.
SIDM permettra de disposer d'une capacité de surveillance et de
reconnaissance tout temps à grande distance (24 heures à 1000
km). La charge utile comprendra des capteurs électro-optique, infrarouge
et radar à ouverture synthétique ainsi qu'un illuminateur laser.
Les données recueillies seront retransmises par satellite à deux
stations sol dont l'une sera installée au niveau du centre de
commandement des opérations aériennes de théâtre.
Pour 2002, l'armée de l'air y consacrera 3 millions d'euros
d'autorisations de programme et 23 millions d'euros de crédits de
paiement.
D. LES ARMEMENTS
Les menaces constituées par les conflits nouveaux sont très différentes de celles de la guerre froide. L'action par tout temps, à distance de sécurité, et le tir de précision, capacités essentielles à détenir comme le soulignent les enseignements tirés du Kosovo, conduisent l'armée de l'air à reconsidérer sa panoplie de munitions dans les domaines air-air et air-sol et à privilégier l'acquisition de munitions air-sol de précision.
1. Apache antipiste
Armement
tactique du MIRAGE 2000 D, ce missile a pour mission la neutralisation à
distance de sécurité (150 km) de bases aériennes par
l'interdiction des pistes et des aires bétonnées au moyen de
sous-munitions à charge classique. Ce missile entrera en service en 2002.
Le coût total du programme est de 664 millions d'euros
(développement 397 millions d'euros, production 267 millions d'euros)
pour 100 missiles. Le budget 2002 y consacrera 10 millions d'euros
d'autorisations de programme et 46 millions d'euros de crédits de
paiement.
29 missiles devraient être livrés en 2001 et 43 en 2002.
2. SCALP - EG
Dérivé de l'Apache, le SCALP/Emploi
Général est un missile de croisière air-sol largué
à distance de sécurité (400 km) des systèmes de
défense hostiles protégeant les objectifs d'infrastructure
militaire logistiques, économiques moyennement durcis. Il emporte une
charge de 400 kilogrammes et armera les MIRAGE 2000 D puis les RAFALE air et
marine.
450 missiles (plus 50 pour la marine) ont fait l'objet d'une commande globale
en 1997; les premiers seront livrés en 2003.
Le coût total du programme est de 774 millions d'euros. En 2002,
l'armée de l'air y consacrera 41 millions d'euros d'autorisations de
programme et 74 millions d'euros de crédits de paiement.
Ce missile de croisière est développé en
coopération avec la Grande Bretagne (STORM SHADOW) et sera
exporté vers les Emirats Arabes Unis (BLACK SHAHEEN), l'Italie et la
Grèce.
3. AASM (Armement Air-Sol Modulaire)
Le
programme AASM commun à l'armée de l'air et à la marine
est une famille d'armements air-sol modulaires de faible coût unitaire,
de portée intermédiaire (15 à 50 km) et adaptables au plus
grand nombre d'avions.
Son architecture comprendra un kit de guidage, un kit d'accroissement de
portée et une charge militaire.
Une première commande globale a été notifiée en
2000 (496 air et 284 marine) sur des objectifs de 2000 exemplaires air et 1000
exemplaires marine. Les premières livraisons sont attendues en 2005.pour
la version la moins précise et en 2007 pour la version métrique.
Le coût total du programme est de 409 millions d'euros. En 2002,
l'armée de l'air y consacrera 3 millions d'euros d'autorisations de
programme et 24 millions d'euros de crédits de paiement.
4. MICA
Le MICA
(Missile d'Interception de Combat et d'Autodéfense) constituera
l'armement principal du RAFALE et du MIRAGE 2000 - 5 dans leurs missions de
défense aérienne ainsi que l'armement d'autodéfense du
RAFALE dans ses missions air-sol.
Equipé d'un autodirecteur interchangeable
électromagnétique ou infra rouge, il confère aux
systèmes d'armes multicibles du RAFALE et du MIRAGE 2000-5 la
capacité «tire et oublie». Il remplacera à la fois le S
530 D et le MAGIC-2.
Le nombre total d'exemplaires prévus est de 1070 dont 125, en version
électromagnétique, auront déjà été
livrés à la fin de 2001.
Le coût total de ce programme est de 1679,38 millions d'euros. En 2002,
l'armée de l'air prévoit d'y consacrer 16,77 millions d'euros
d'autorisations de programme et 53,36 millions d'euros de crédits de
paiement.
Ce missile a aussi été commandé par Taiwan (960), le Qatar
(96), les Emirats Arabes Unis (500) et la Grèce (200).
5. MIDE/BVRAAM
Au titre de la préparation de l'avenir, la France s'est engagée à partir de cette année, au côté de partenaires européens, dans le développement d'un Missile d'Interception à Domaine Elargi (MIDE). Ce missile propulsé par statoréacteur, entrera en service à l'horizon 2012.
6. SAMP - T
L'armée de l'air assure la défense de ses bases
aériennes et de ses points sensibles grâce à des missiles
à courte portée (CROTALE) ou très courte portée
(MISTRAL). Pour élargir le domaine couvert par ces équipements,
l'armée de l'air disposera, à partir de 2010, avec le SAMP-T
(Sol-Air Moyenne Portée Terrestre) d'un système de défense
à moyenne portée contre les menaces classiques (avions, missiles,
drones) et pouvant posséder une capacité de défense
élargie contre les missiles balistiques de portée
intermédiaire. Capable d'atteindre une altitude de 20000 m, le SAMP-T
aura une portée de 45 km contre un avion de combat et de 80 km contre un
gros porteur. Il aura une bonne capacité multicibles (10 cibles
simultanées) et un faible temps de réaction (8 secondes maximum).
Développé en commun avec l'armée de terre, le SAMP-T fait
partie de la famille FSAF (Famille Sol-Air Futurs) qui comprend
également les besoins de la marine nationale (équipement du
Charles de Gaulle).
Une commande globale d'équipements à long cycle de fabrication
sera notifiée en 2002, en anticipation de la commande de 300 missiles et
6 systèmes que l'armée de l'air réalisera en 2006.
Le coût total du programme est estimé à près de 4
milliards d'euros. En 2002, l'armée de l'air prévoit d'y
consacrer 265 millions d'euros d'autorisations de programme et 45 millions
d'euros de crédits de paiement.
E. SIMMAD
Le 16
juillet 1999, le Ministre de la Défense a décidé de
créer la Structure Intégrée du Maintien en condition
opérationnelle des Matériels Aéronautiques du
Ministère de la Défense (SIMMAD).
La SIMMAD, installée sur le site de Brétigny, regroupe dans une
structure interarmées et DGA, les fonctions qui participent au Maintien
en Condition Opérationnelle (MCO) de tous les aéronefs (avions et
hélicoptères) et qui étaient jusqu'ici dispersés au
sein des trois armées, de la gendarmerie et de la DGA. Ce regroupement
sous une autorité unique doit permettre d'améliorer la
disponibilité de ces aéronefs par une réactivité
accrue dans l'exécution des activités de MCO (réparations,
achats de pièces de rechanges, gestion des stocks) et de maîtriser
les coûts.
En septembre 2002, le domaine effectif de compétence de la SIMMAD sera
étendu aux armements, aux munitions et aux artifices
aéronautiques. Puis, à partir du 1
er
janvier 2003,
elle aura l'entière responsabilité de passer les marchés
d'acquisition des prestations et de matériels de maintien en condition
opérationnelle.
Dans l'immédiat, la SIMMAD s'attache à restaurer la
disponibilité des avions et des hélicoptères du
Ministère de la Défense en traitant les urgences logistiques et
en rattrapant progressivement les retards de contractualisation. Un des
objectifs fixés est notamment de rétablir, pour les flottes
d'aéronefs, une disponibilité moyenne de 75 % pour janvier 2003.
En 2002, l'armée de l'air consacrera au MCO, au travers de la SIMMAD,
920 millions d'euros d'autorisations de programme en augmentation de 16 % et
713 millions d'euros de crédits de paiement.
CONCLUSION
Votre
commission des affaires étrangères, de la défense et des
forces armées avait émis un avis défavorable en 2000 et
2001 à l'adoption d'un projet de budget qui ne permettait pas de
répondre aux engagements pris par la loi de programmation 1997-2002,
même revus à la baisse en 1998.
Ce dernier projet de budget pour 2002, correspondant à la
dernière annuité de la programmation ne compense pas les
contradictions répétées subies en matière de
crédits d'équipements au cours des dernières
années. Il rend plus qu'aléatoire la possibilité d'une
jonction souple avec la première annuité de la prochaine loi de
programmation 2003-2008, qui sera, pour l'armée de l'air en particulier,
particulièrement exigeante : entrée en phase de fabrication
des principaux programmes (Rafale et A 400 M). A terme, c'est la
réalisation même du modèle d'armée 2015, à
l'échéance prévue, qui pourrait se trouver remise en
cause.
EXAMEN EN COMMISSION
La
commission des affaires étrangères, de la défense et des
forces armées a examiné le présent avis au cours de sa
réunion du 14 novembre 2001.
A la suite de l'exposé du rapporteur pour avis, un débat s'est
alors instauré entre les commissaires.
M. André Boyer a exprimé son inquiétude sur la position du
gouvernement italien en faveur de l'A 400 M.
Mme Maryse Bergé-Lavigne a relayé cette inquiétude
à propos de la position de l'Allemagne.
M. Philippe de Gaulle a interrogé le rapporteur pour avis sur
l'état de livraison des Mirage 2000-5.
M. Michel Caldaguès a fait valoir que, même si l'Airbus A 400 M
était réalisé, ce qui lui semblait improbable, il ne
serait livré au mieux qu'à trois exemplaires en 2007 ; il
s'est donc interrogé sur la nature des décisions à prendre
pour relayer d'ici là les Transall qui arrivent au terme de leur
utilisation.
Le président Xavier de Villepin a évoqué également
les nombreuses incertitudes pesant sur la réalisation future de l'A 400
M, tenant notamment aux tergiversations des gouvernements italien et allemand.
Il a interrogé le rapporteur pour avis sur la nature des
différents standards du Rafale, selon qu'ils sont destinés
à l'armée de l'air de notre pays ou à l'exportation, ainsi
que sur le pays producteur des drones Hunter. Il a également
souhaité savoir si la France songeait à s'équiper,
à l'avenir, de drones dotés d'armements, sur le modèle de
ceux actuellement utilisés par les Etats-Unis. Puis il a
évoqué le prochain lancement, par les Etats-Unis, de la
construction de l'avion de combat Joint Strike Fighter (JSF) dont il est
envisagé de produire 6.000 exemplaires, dont la moitié serait
destinée à l'exportation, et a émis la crainte que cet
avion ne supplante, sur le marché mondial, tant le Rafale que
l'Eurofighter et compromette, à terme, la capacité industrielle
européenne dans ce secteur.
En réponse, M. Xavier Pintat, rapporteur pour avis, a apporté les
précisions suivantes :
- des incertitudes pèsent effectivement sur les décisions finales
des pays européens engagés dans le projet A 400 M, mais les
décisions sur ce projet seront, en tout état de cause, connues
d'ici la fin de l'année en cours ;
- s'agissant du Mirage 2000-5, 37 exemplaires en ont été
livrés à l'armée de l'air, et il avait été
effectivement envisagé d'en livrer 14 autres, mais cette perspective n'a
pas été reprise dans le projet de loi de programmation militaire
2003-2008 ;
- les différents standards du Rafale sont les F1, dévolus au
combat air-air, les F2 qui peuvent également accomplir des missions
air-sol, et les F3, qui seront destinés à l'emport de l'arme
nucléaire. Les Rafale destinés à l'exportation sont d'un
autre type, car plus puissants, ce qui implique que leurs moteurs et leurs
carlingues soient reconfigurés ; de ce fait, ils sont
également plus coûteux pour leurs acheteurs potentiels ;
- s'agissant des drones Hunter, ils sont produits par Israël ; quant
aux futurs drones MALE, ils seront affectés à l'observation, mais
ne seront pas dotés d'armements.
*
* *
Au cours
de sa séance du 22 novembre, la commission a examiné l'ensemble
des crédits du ministère de la défense.
M. Xavier de Villepin, président, a rappelé que le projet de
budget de la défense pour 2002 prend en compte, au titre III et de
façon positive, les exigences de la professionnalisation. Il
prévoit à cet effet un abondement substantiel des crédits
liés à la condition militaire, ainsi qu'à
l'entraînement des forces. Cependant, a-t-il déploré, le
projet n'apporte aucune marge de manoeuvre pour tout ce qui relève des
crédits d'équipement.
La condition militaire, et notamment les mesures catégorielles en faveur
des sous-officiers, sont un des aspects positifs des crédits du titre
III. Ils permettent également d'améliorer les normes
d'entraînement des trois armées, qui constituaient un sujet de
préoccupation depuis plusieurs années.
Le titre V, en revanche, n'est plus à la hauteur des besoins. Si l'on
excepte le nucléaire, judicieusement préservé et
renforcé, ce titre, pour ce qui est des forces classiques, s'inscrit
dans la logique des diverses encoches qui ont affecté plusieurs
annuités de l'actuelle programmation. Il rend par ailleurs
irréaliste la transition avec le niveau de la première
annuité telle que définie dans le projet de loi de programmation
2003-2008.
Enfin, le niveau des crédits de paiement du projet 2002 n'est
guère compatible avec l'état des engagements
réalisés depuis 1998 qui auraient justifié, au contraire,
a souligné M. Xavier de Villepin, président, d'écarter
l'octroi d'une marge de gestion accrue pour les armées. Les
autorisations de programmes, pour leur part, n'augmentent pas de façon
suffisante. Pour l'armée de terre, notamment, certaines commandes ne
pourront être passées au moment prévu, entraînant de
nouveaux retards.
Concluant une programmation 1997-2002 qui aura, au fil des encoches et des
annulations, manqué de l'équivalent budgétaire d'une
annuité, ce projet de budget de la défense pour 2002, a
estimé M. Xavier de Villepin, président, est d'autant plus
critiquable -en dépit des efforts importants consentis sur le titre III-
qu'il intervient à un moment où la situation internationale
requiert une disponibilité accrue de nos forces dont on sait qu'elles
seront, à moyen terme, confrontées à des lacunes
capacitaires importantes comme, notamment, le transport aérien ou les
hélicoptères de transport de troupe.
Autant de raisons qui, a conclu M. Xavier de Villepin, président, le
conduisaient à émettre un avis défavorable à
l'adoption de ces crédits.
M. Jean-Pierre Masseret n'a pas contesté les préoccupations
exprimées dans le constat formulé par M. Xavier de Villepin,
président. Il a toutefois estimé, d'une part, qu'une
appréciation rigoureuse des crédits devait tenir compte des
conséquences de la décision de professionnaliser nos forces et
que, d'autre part, l'actuelle loi de programmation militaire avait
-après certes une revue de programmes- à peu près atteint
ses objectifs, ce qui ne s'était pas produit souvent dans le
passé.
Pour M. Jean-Pierre Masseret, c'est la décision, qu'il a jugée
improvisée, de professionnaliser les forces qui affectait aujourd'hui
les crédits d'équipement. Chacun savait le surcoût que ne
manquerait pas d'entraîner cette réforme qui a quand même
été menée à bien. Dans un cadre budgétaire
global nécessairement contraint, l'incidence de la professionnalisation
ne pouvait que peser sur le titre V.
Cela étant, a poursuivi M. Jean-Pierre Masseret, ce constat ne devait
pas empêcher d'identifier les difficultés capacitaires qui
pouvaient affecter le rôle de nos forces dans le monde ou dans le cadre
d'une défense européenne que la France, à son avis,
était bien seule à vouloir réellement promouvoir.
Prenant ainsi en compte que les objectifs majeurs de la programmation avaient
été atteints en dépit du coût de la
professionnalisation et rendant hommage aux personnels des forces
armées, M. Jean-Pierre Masseret a indiqué que le groupe
socialiste voterait les crédits de défense pour 2002.
M. Michel Caldaguès s'est élevé contre une forme de
chantage moral selon lequel un rejet des crédits de défense
porterait atteinte au moral des armées. C'était bien
plutôt, selon lui, si le Parlement se montrait aveugle et
négligent dans ses analyses que ce moral pouvait être
légitimement atteint. Pour M. Michel Caldaguès, un mauvais budget
légitimait un vote négatif.
M. Michel Caldaguès s'est déclaré inquiet de ce que la loi
de programmation militaire, en s'assignant un modèle d'armée, au
demeurant cohérent, à l'horizon 2015, avait sacrifié le
moyen terme, renvoyant à plus tard les exigences capacitaires
indispensables à bref délai. Ainsi, à l'horizon 2008, ce
constat capacitaire lui apparaissait consternant et directement lié,
notamment, au non-respect de l'engagement, inclus dans la loi de programmation
militaire, de crédits d'équipement constants, alors même
que la plus grande partie de la période couverte par la loi avait
coïncidé avec une relative embellie budgétaire. M. Michel
Caldaguès a estimé que nos forces se trouvaient cruellement
démunies dans de trop nombreux domaines : risque de non-permanence
de notre composante nucléaire navale, de défaut de permanence
dans le transport stratégique -dont la capacité future
dépendait d'une décision allemande- enfin non-permanence du
groupe aéronaval. Que restait-il sinon une situation dramatique, du fait
du non-respect d'une loi de programmation pourtant votée par la
représentation nationale ?
Enfin, M. Michel Caldaguès a contesté le raisonnement tendant
à faire porter à la professionnalisation la responsabilité
de la situation. Elle était la seule réussite de cette
programmation et ce n'est pas elle qui avait conduit à l'état
actuel des crédits d'équipement.
M. Michel Caldaguès a alors indiqué qu'il se joindrait à
l'avis défavorable proposé par M. Xavier de Villepin,
président.
M. Jean-Yves Autexier a relevé l'effort consenti sur l'espace, la
communication, le renseignement ainsi que la réaffirmation d'une
dissuasion indépendante. Il a cependant souligné les
conséquences négatives de la décision, prise, a-t-il
estimé, dans l'improvisation, de mettre un terme au service national. On
recueillait à présent, a-t-il poursuivi, les fruits amers de la
programmation. Celle-ci avait eu deux objectifs : la professionnalisation
tout d'abord, qui dans un contexte de diminution de la croissance ne pouvait
que peser sur les crédits d'équipement. Ensuite, la configuration
de nos forces en vue de leur projection pour des opérations
extérieures : or, celles-ci ne relevaient pas toujours de
l'intérêt national et s'avéraient par ailleurs
excessivement coûteuses. Relevant cependant que malgré une marge
de manoeuvre réduite les objectifs essentiels avaient été
préservés, M. Jean-Yves Autexier a indiqué que le groupe
communiste républicain et citoyen s'abstiendrait sur les crédits
de la défense pour 2002.
M. Jean-Guy Branger a rappelé qu'il y a plus de vingt ans, les
crédits de défense correspondaient à 3,5 % du PIB. A
l'époque, chacun estimait qu'un taux de 4 % était
nécessaire pour le bon fonctionnement et un équipement
adapté des forces armées. Aujourd'hui la part de la
défense dans le PIB était ramenée à moins de
2 % . Cela illustrait, a estimé M. Jean-Guy Branger, un manque
de volonté politique et il relevait de la responsabilité de la
représentation nationale d'expliquer à l'opinion les
conséquences très négatives de cette insuffisance.
La commission a alors émis un avis défavorable à
l'adoption des crédits de défense figurant dans le projet de loi
de finances pour 2002.
1
Indépendamment de la
création
programmée de 1 825 droits de personnels civils et de 1 967 droits de
volontaires.
2
rémunérations principale, et indemnités et
allocations diverses des personnels militaires.
3
Liaison air/air ou air/sol permettant la transmission automatique
des situations aériennes ou tactiques.