Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - C) publiée le 27/01/1994

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de Mme le ministre d'Etat, ministre des affaires sociales, de la santé et de la ville, sur le développement de l'alcoolisme dans notre pays au cours de ces dernières années, dans les différentes couches de la population. Elle lui demande, devant ce qui demeure un drame pour les hommes et la société, si elle n'estime pas nécessaire de faire de l'action contre l'alcoolisme une grande cause nationale et de lui définir dans ce cas ce que pourraient être les grands axes de la campagne décidée alors par le Gouvernement.

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Réponse du ministère : Affaires sociales publiée le 12/05/1994

Réponse. - Au cours des vingt-cinq dernières années, la consommation globale d'alcool en France a constamment régressé, mais comparativement aux autres pays européens, la France conserve la moyenne la plus élevée de consommation d'alcool par personne. L'alcoolisme, cause de mortalité et de morbidité importantes et source de difficultés sociales et familiales, demeure un phénomène préoccupant contre lequel le ministère des affaires sociales, de la santé et de la ville s'emploie à lutter au moyen de trois axes principaux. La loi no 91-32 du 10 janvier 1991 relative à la lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme a permis de mettre en place un cadre juridique protecteur de la santé publique visant à limiter la publicité en faveur des boissons alcooliques, à protéger les jeunes du risque de l'alcoolisation, notamment par l'interdiction faite de vendre de l'alcool aux mineurs de moins de seize ans, à améliorer la sécurité routière en interdisant la vente d'alcool, la nuit, dans les points de vente de carburant. Ces mesures sont complétées par des actions de prévention menées aux niveaux national et local, telles que la campagne grand public Tu t'es vu quand t'as bu qui doit être reconduite en 1994, ou l'ouverture de bars sans alcool que le ministère chargé de la santé encourage par un apport financier au démarrage. En outre, le ministère chargé de la santé consacre un budget de 155 millions de francs aux comités départementaux de prévention de l'alcoolisme et aux centres d'hygiène alimentaire et d'alcoologie pour la prise en charge sanitaire et sociale des personnes victimes de l'alcool. De plus, des subventions de l'Etat sont allouées à six associations nationales d'anciens buveurs apportant un soutien aux intéressés et à leurs familles. Quant à l'inscription de la lutte contre l'alcoolisme dans les grandes causes nationales, il revient aux associations oeuvrant dans le domaine de déposer un dossier en ce sens auprès des services du Premier ministre.

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