Lundi 14 mars, près de 100 parlementaires de toute l’Europe sont venus au Sénat, à Paris, pour trouver les moyens d’améliorer l’autonomie stratégique économique de l’Union européenne dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes.
Organisée par le Sénat avec l’Assemblée nationale, dans le cadre de la présidence française de l’UE, cette conférence interparlementaire, prévue dès avant la survenue de la guerre en Ukraine, a permis de mesurer les efforts qui attendent les entreprises et les ménages européens si l’Europe veut collectivement redevenir maître de son destin.
Cette journée d’échanges a permis de mettre en débat des pistes très concrètes sur les filières industrielles d’avenir, sur l’approvisionnement en métaux critiques et sur la souveraineté alimentaire, autour de trois invités d’exception :
- le commissaire européen chargé du marché intérieur Thierry Breton ;
- le journaliste d’investigation Guillaume Pitron, auteur de La Guerre des métaux rares : la face cachée de la transition énergétique et numérique ;
- et l’eurodéputé allemand Norbert Lins, président de la commission agriculture et développement rural du Parlement européen.
Pour Thierry Breton, "nous vivons un moment de vérité, l’Europe doit réévaluer son rôle en tant que puissance. Cela suppose un renforcement de nos capacités de défense, la réduction de nos dépendances énergétiques et la construction d’un modèle de croissance fondé sur une base industrielle et technologique compétitive et innovante".
Pour Roland Lescure, président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, "poser aujourd’hui la question de l’autonomie stratégique de l’Union européenne, c’est tout simplement poser la question de l’avenir de l’Europe. Car on ne pourra pas faire l’économie d’une réflexion sur les façons de concilier l’autonomie énergétique et alimentaire avec les ambitions du Pacte Vert".
Selon Sophie Primas, présidente de la commission des affaires économiques du Sénat, "même si c’est évidemment très difficile dans le contexte actuel, notre devoir est aussi de voir au‑delà de la guerre ukrainienne pour éviter de répéter les erreurs passées : tout en coupant les vannes du gaz russe pour électrifier massivement les usages, il faut veiller à ne pas créer de nouvelles dépendances aux métaux critiques, bien souvent importés de Chine".
La commission des affaires économiques du Sénat est présidée par Sophie Primas, sénatrice (Les Républicains – Yvelines). La commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale est présidée par Roland Lescure, député (La République en Marche – Français établis hors de France). |
Philippe Péjo
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