L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) a adopté une note scientifique sur les neurotechnologies, présentée par Patrick Hetzel , député, vice-président, lors de sa réunion du jeudi 20 janvier 2022.
Technologies d’exploration ou de modulation du système nerveux, les neurotechnologies sont de plus en plus utilisées pour soigner ou réparer les handicaps. La stimulation cérébrale profonde présente des résultats incontestables dans le cas de certaines pathologies telles que la maladie de Parkinson et, face aux handicaps sensoriels ou moteurs, les neurotechnologies apportent des solutions de récupération : implants cochléaires en cas de surdité, rétines artificielles lorsque la vision est défaillante, neuroprothèses en cas de perte d’un membre ou de paralysie.
Le rapporteur, Patrick Hetzel, a relevé "l’intérêt grandissant du secteur privé" pour les interfaces cerveau-machine et l’électroencéphalographie avec boucle de rétroaction (ou neurofeedback), posant la question des applications non médicales des neurotechnologies, alors que se diffusent des produits à l’efficacité incertaine, pour l’aide à la concentration, à la relaxation, au sommeil et l’amélioration des performances cognitives et sportives. Au-delà de ces dérives, les enjeux éthiques sont grands et plaident pour une régulation de ces technologies comme en témoignent de nombreuses initiatives en faveur de l’adoption de "neurodroits" tels que la protection de l’activité cérébrale et de la personnalité.
En matière de recherche, pour laquellela France est bien placée au niveau international, le secteur a encore de nombreux défis à relever, le plus souvent en lien avec l’amélioration de la précision des dispositifs, ces progrès étant eux-mêmes soumis aux avancées dans la connaissance du cerveau. Pour consolider nos atouts, l’Office recommande de renforcer la coordination de la recherche française en neurotechnologies, trop souvent morcelée, en fédérant les acteurs : instituts de recherche, hôpitaux, recherche militaire et industries. À long terme, la vigilance s’impose face au projet transhumaniste d’homme augmenté : ainsi que l’explique Patrick Hetzel, "les neurotechnologies doivent, d’abord et avant tout, servir à guérir et à réparer".
La note est accessible sur les pages internet de l’OPECST sur les sites de l’ Assemblée nationale et du Sénat .
L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques est présidé par Cédric VILLANI , député (Essonne - non inscrit). Son premier vice-président est Gérard LONGUET , sénateur (Meuse - Les Républicains). |
Jean-Christian LABIALLE
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