Mercredi 3 mars 2021, la commission des affaires économiques du Sénat a auditionné Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie, sur le projet de réorganisation "Bright".

À cette occasion, les sénateurs se sont interrogés sur l’intérêt stratégique et l’impact socioéconomique de ce projet, par lequel Engie envisage, dans le cadre d’une réorganisation lancée en juillet dernier, de céder l’essentiel de ses "solutions clients" au terme d’une "revue stratégique" : le devenir des deux tiers de ses activités de service, de la moitié de son personnel et d’un cinquième de son chiffre d’affaires est posé.

Rappelant que cette "revue stratégique" a justifié la cession précipitée des parts d’Engie dans Suez en septembre, les sénateurs ont par ailleurs exprimé leur inquiétude quant au désengagement envisagé dans deux entreprises de pointe : GTT, leader mondial d’ingénierie des méthaniers et Endel, société de services assurant la maintenance de nos centrales nucléaires.

Ils ont également regretté la baisse annoncée des participations d’Engie dans GRT Gaz, le gestionnaire du réseau de transport de gaz, qui suscite des craintes sur le plan de notre souveraineté énergétique.

Observant la fermeture des 7 centrales nucléaires belges exploitées par la filière d’Engie, Electrabel, les sénateurs ont demandé à la directrice générale l’incidence de cette décision sur l’activité du groupe.

Pour Daniel Gremillet , président du groupe d’études "Énergie", "principal fournisseur de gaz en Europe, Engie est une entreprise à part, dont un quart du capital et un tiers des droits de vote sont détenus par l’État. C’est pourquoi nous serons très attentifs quant à l’impact que pourraient avoir, sur son activité et sa santé financière, la crise énergétique induite par la pandémie de la Covid-19, la fin de l’exploitation des centrales nucléaires belges ou encore la marginalisation du gaz dans la RE2020. Nous veillerons à ce qu’Engie poursuive, malgré ce contexte, son implication dans la transition énergétique, en conservant des services d’efficacité énergétique, en investissant dans les énergies renouvelables et en développant l’“hydrogène bleu” ".

Pour Sophie Primas , présidente de la commission des affaires économiques,"après cette audition, il est clair que le cœur du métier d’Engie reste le gaz, la sécurité de son approvisionnement, son développement dans le monde, là où les énergies beaucoup plus polluantes sont encore très présentes. Mme MacGregor a d’ailleurs rappelé justement que, si l’électrification des usages est souhaitable, elle n’est pas sans risque. Le gaz reste donc une alternative importante pour notre sécurité énergétique et pour l’amélioration de nos performances pour le climat. En France, les investissements vers des énergies plus renouvelables sont engagés et cela assurera l’avenir à long terme de l’entreprise".

La commission des affaires économiques est présidée par Sophie Primas (Les Républicains – Yvelines).

Daniel Gremillet (Les Républicains – Vosges) est président du groupe d’études « Énergie » et rapporteur pour avis sur les crédits « Énergie ».

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Philippe PÉJO
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