La délégation aux droits des femmes du Sénat salue la décision annoncée ce jour par Élisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, d’interrompre la procédure de marché public pour la gestion du numéro d’écoute 3919, destiné aux femmes victimes de violences.
Dès le début du mois de novembre 2020, la délégation avait relayé auprès du gouvernement les inquiétudes exprimées par les associations mobilisées dans la lutte contre les violences faites aux femmes en réaction à cette mise en concurrence, faisant valoir que cette procédure risquait d’altérer la qualité de l’écoute des victimes. Elle avait alors souligné l’importance de l’expérience acquise depuis trente ans dans ce domaine par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF), réseau associatif qui a créé le 3919 en 1992 et a inventé le métier d’écoutant-e.
"Faire du 3919 un service accessible en permanence, comme l’a annoncé le gouvernement dans le cadre du Grenelle de lutte contre les violences conjugales, fait l’unanimité car cette évolution favorisera une meilleure protection des victimes, y compris dans les outre-mer où le décalage horaire complique l’accès à la plate-forme", a fait observer Annick Billon, présidente de la délégation aux droits des femmes. "En revanche, le cadre juridique du 3919 rénové doit valoriser les compétences de la FNSF, ce qui suppose d’examiner d’autres options juridiques que la mise en concurrence", a-t-elle relevé.
La délégation aux droits des femmes du Sénat se félicite donc aujourd’hui de la suspension de la procédure d’appel d’offres et se tient à la disposition d’Élisabeth Moreno pour envisager avec elle les conditions d’un renforcement de l’écoute des femmes victimes de violences, en prenant en compte l’expérience acquise par le 3919.
La délégation aux droits des femmes est présidée par Annick BILLON (Union centriste – Vendée). |
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Juliette ELIE
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