Les sénateurs membres du groupe de travail sur le Pass culture s’étonnent que la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, ait confirmé la généralisation rapide du Pass culture alors qu’aucune évaluation d’ampleur de ce dispositif n’a jamais été publiée.
Alors que la plupart des établissements culturels sont fermés au public, cette annonce apparait avant tout motivée par la volonté de concrétiser, avant l’élection présidentielle de 2022, la promesse faite par Emmanuel Macron en mars 2017 alors qu’il était candidat à la Présidence de la République. Elle s’inscrit dans la droite ligne du vote d’un budget de 59 millions d’euros en faveur de cet instrument dans le cadre de la loi de finances pour 2021, contre l’avis du Sénat.
Si les membres du groupe de travail considèrent qu’il est indispensable de conditionner cette généralisation à la réouverture de l’ensemble des lieux culturels, comme la ministre s’y est engagée, ils jugent nécessaire d’attendre les résultats de l’évaluation qui sera conduite auprès de la première génération de bêta-testeurs qui sortiront du dispositif en juin prochain. Ils demandent que ces résultats soient rendus publics et donnent lieu à un débat devant le Parlement.
Ils estiment par ailleurs souhaitable de s’assurer que les mesures mises en place par la société du Pass culture en Bretagne pour toucher les jeunes sortis du système scolaire et universitaire produisent leurs effets. Jean-Raymond Hugonet, président du groupe, rappelle que "l’un des principaux enjeux du Pass culture est d’éveiller le goût de la culture chez les jeunes qui en sont aujourd’hui les plus éloignés. Il convient donc de mettre avant tout l’accent sur l’éducation artistique et culturelle dès le plus jeune âge, le Pass culture ne pouvant à lui seul permettre de diversifier les pratiques d’un jeune de 18 ans qui n’aurait pas été préalablement familiarisé à différentes pratiques artistiques et culturelles".
Dans ces conditions, les membres du groupe de travail s’interrogent sur le coût de la campagne de communication commandée à l’agence Havas qui doit être prochainement lancée, dans un contexte où beaucoup d’acteurs de la culture font face à une crise économique sans précédent.
Mis en place en 2018 pour suivre le déploiement du Pass culture et en informer la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, le groupe de travail est composé d’un sénateur de chaque groupe politique. La commission de la culture, de l’éducation et de la communication est présidée par M. Laurent Lafon (UC – Val-de-Marne) |
Jean-Christian LABIALLE
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