Les députés et sénateurs membres de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques ont examiné jeudi 14 mai, à l’occasion d’une réunion virtuelle, une note présentée par Jean-Luc Fugit, député (Rhône – La République en Marche) faisant la synthèse d’auditions conduites ces deux dernières semaines pour faire un point sur les interactions entre pollution de l’air, gaz à effet de serre et crise du Covid-19.
La situation inédite de confinement des populations pour contrer l’épidémie a eu des effets quantifiables sur la qualité de l’air à différentes échelles, mondiale, européenne, française, mais aussi à des échelles plus locales. Depuis le début de l’année 2020, les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre, ont, en moyenne, diminué de 6 % par rapport aux niveaux de la même période de 2019. Les polluants de l’air, tels que les oxydes d’azote (NOx) ou le monoxyde de carbone (CO) ont aussi vu leurs concentrations atmosphériques baisser, ce qui coïncide avec la chute d’activité anthropique. En revanche, les niveaux de particules fines sont restés stables, voire ont connu des épisodes de pic de pollution compte tenu de la diversité des sources d’émission de PM10 et PM2,5.
L’Office a aussi cherché à savoir si la qualité de l’air pouvait avoir un impact sur l’épidémie elle-même. L’hypothèse d’un transport du virus dans l’air par les particules fines n’est aujourd’hui pas démontrée. Si la pollution de l’air a indéniablement un impact sur la santé globale, son effet sur la mortalité par Covid-19 est encore peu documenté. Certaines études mettent toutefois en évidence que les régions connaissant des niveaux plus élevés de particules fines ou de dioxyde d’azote pourraient connaître un taux de mortalité dû au Covid-19 plus élevé que la moyenne. Ces travaux, non encore validés par les pairs, méritent un approfondissement avant de pouvoir en tirer de véritables enseignements.
Consulter la note :
Depuis le début du confinement, l’Office suit attentivement le déroulement de l’épidémie. Plusieurs notes ont été et seront mises en ligne sur les pages de l’Office ; elles sont actualisées en fonction de l’évolution de la situation (http://www2.assemblee-nationale.fr/15/les-delegations-comite-et-office-parlementaire/office-parlementaire-d-evaluation-des-choix-scientifiques-et-technologiques et http://www.senat.fr/opecst/index.html).
L’Office procèdera ainsi à un nouvel examen des interactions entre pollution de l’air, gaz à effet de serre et Covid-19 dans quelques mois, en coordonnant ses activités avec les autres instances réalisant des travaux de contrôle au sein des assemblées.
L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques est présidé par Gérard Longuet, sénateur (Meuse – Les Républicains) ; son premier vice-président est Cédric Villani, député (Essonne – La République en Marche).
Sénat - Jean-Christian LABIALLE
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