Alors que la crise sanitaire semble désormais sous contrôle en Chine, la "diplomatie du masque" et la "diplomatie du loup combattant" déployées simultanément par la Chine brouillent l’image qu’elle cherche à se construire. Auditionnant l’ambassadeur de France en Chine, les sénateurs sont longuement revenus sur la compétition géopolitique entre les Etats-Unis et la Chine pour dessiner le monde d’après-crise, mais aussi sur la relation bilatérale confiante que la France et la Chine doivent bâtir pour lutter efficacement contre la pandémie.

Sous la présidence de Christian CAMBON (Les Républicains – Val‑de‑Marne), la commission des affaires étrangères et de la défense a entendu Laurent BILI, ambassadeur de France en Chine, sur la crise sanitaire.

Des chiffres sous-estimés : Les sénateurs ont estimé que les chiffres des personnes contaminées et des décès dans le Hubei et en particulier à Wuhan pourraient avoir été très fortement sous-évalués. Dépêcher 40 000 personnels de santé en renfort pour 80 000 personnes frappées par le virus ne paraît pas cohérent. Cela peut tout autant résulter d’une désorganisation administrative face à la pandémie que d’une volonté de dissimulation. La nécessité d’une enquête scientifique indépendante est apparue criante aux sénateurs.

Mise en cause de l’OMS : Les sénateurs sont longuement revenus sur le caractère tardif et timoré de la réaction initiale de l’OMS. Faute de possibilité de contre-expertise indépendante sur place, l’organisation avait-elle les moyens d’évaluer plus justement la situation ?

La crise économique chinoise : La contraction de l’économie chinoise est inédite avec une diminution au premier trimestre 2020 de 6,8 % du PIB par rapport à 2019. Le système bancaire chinois est fragilisé, 460 000 faillites sont annoncées, 51 millions de migrants n’ont pas retrouvé de travail. Les TPE françaises, très nombreuses en Chine, souffrent de cette déflagration et l’ambassade tente de trouver les moyens de leur venir en aide efficacement.

Dépasser la "Guerre des narratifs" : Les sénateurs ont souhaité que, dans la compétition entre les États‑Unis et la Chine, facteur structurant des relations internationales de l’après crise, la France ne soit pas condamnée à choisir un camp. "La France est une puissance d’équilibre, une puissance de raison. Son enjeu est de maintenir le dialogue ouvert, et de renforcer son indépendance", a affirmé l’ambassadeur BILI.

A l’issue de l’audition, Christian CAMBON, (Les Républicains – Val‑de‑Marne), Président de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat, a rappelé avec force : "Le dialogue et le multilatéralisme sont les solutions à la pandémie."

Le compte-rendu de cette audition sera bientôt consultable sur le site du Sénat 

L’activité du Sénat se déroule dans le strict respect des conditions sanitaires
dictées par la nécessité d’enrayer la pandémie du Covid-19.

Jean-Christian LABIALLE
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