Très attentive, depuis le début du confinement, au suivi des politiques publiques de lutte contre les violences intrafamiliales, la délégation aux droits des femmes a entendu, jeudi 16 avril 2020, Adrien TAQUET, secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance.
Annick BILLON, présidente, a souhaité "saluer l’engagement de tous les acteurs de la lutte contre les violences faites aux enfants, associations et institutions". "Comment les enfants et les adolescents victimes sont-ils identifiés, depuis que l’école ne peut plus jouer son rôle d’informateur ?", s’est-elle inquiétée.
En matière de signalement des violences intrafamiliales, Adrien TAQUET a souligné l’importance de la continuité des dispositifs d’alerte existants (dont le 119), la démultiplication des canaux de signalement autres que le 119 et la campagne de sensibilisation aux outils de signalement dans les grands médias, ayant conduit à l’augmentation de 20 % du nombre d’appels au 119 constatée au cours des trois premières semaines de mars et de 50 % pendant la première semaine d’avril. Selon le ministre, cette augmentation "traduit le baromètre de notre propre vigilance : chaque Français doit être la vigie de la sécurité de nos enfants".
Adrien TAQUET a insisté sur les mesures et initiatives mises en place par le gouvernement, en lien avec les associations et les départements, pour assurer la continuité de la lutte contre les violences faites aux enfants et adolescents et mettre l’accent sur leur prévention en période de confinement. Il a évoqué les points de vigilance suivants :
- l’accompagnement des parents, notant que beaucoup de responsabilités leur incombent depuis la fermeture des crèches, écoles, collèges et lycées,
- l’attention portée à l’affichage le plus large des informations concernant le 119, avec le soutien des réseaux de la grande distribution, des syndics et bailleurs sociaux ainsi que de l’Education nationale, via les outils de classe numérique,
- le harcèlement en ligne, dont le recours accru au numérique a aggravé le danger,
- la nécessité d’assurer la continuité des cellules de recueil des informations préoccupantes (CRIP), de l’aide sociale à l’enfance (ASE), de la protection maternelle et infantile (PMI) et de l’action éducative en milieu ouvert (AEMO).
Le ministre a fixé comme priorité absolue la reprise des visites à domicile de l’ASE dans les foyers considérés comme les plus à risque, alors même que le confinement a eu pour conséquence, dans certains départements, l’arrêt de ces visites, mettant certains enfants en danger.
Enfin, les sénateurs et sénatrices de la délégation ont souligné l’importance décisive des éléments suivants :
- les enfants en situation de handicap dans le contexte issu de la fermeture des instituts médico-éducatifs (IME) et des instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques (ITEP) depuis le début du confinement,
- la recrudescence de la prostitution et de l’exploitation sexuelle des mineurs sur internet, que le ministre a qualifié de véritable "fléau",
- la situation des familles monoparentales, particulièrement exposées à l’épuisement et qui devraient être considérées, en période de confinement, comme "public vulnérable" bénéficiant de certaines dérogations,
- le respect de toutes les garanties nécessaires au recrutement des bénévoles et des animateurs des futures colonies éducatives.
Pour aller plus loin, Consulter la page Internet de la Délégation aux droits des femmes
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Juliette ELIE
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