Le compte n’y est (toujours) pas. Aucune demande d’évolution de la gouvernance de l’association, peu d’annonces concrètes pour faciliter la vie quotidienne des bénévoles de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) et pas de réponse convaincante sur le développement des assurances pour les plaisanciers : c’est le constat dressé par les Sénateurs à l’issue du débat qui s’est tenu dans l’hémicycle le 7 janvier à la demande de la mission commune d’information sur le sauvetage en mer et la sécurité maritime et en présence de Jean‑Baptiste Djebbari, secrétaire d’État chargé des transports.
Ce dernier a essentiellement rappelé l’augmentation, à 10,5 millions d’euros, du soutien financier de l’État à la SNSM et la préparation d’un plan d’actions pluriannuel, repoussant ainsi les principaux axes des 30 propositions formulées par la mission sénatoriale à partir d’une douzaine de déplacements en métropole et en outre-mer et de très nombreuses remontées de terrain et d’auditions.
Malgré l’engagement pris par le Président de la République aux Sables d’Olonne le 13 juin dernier de "faire vivre ce beau modèle, solidaire et fraternel, du sauvetage en mer", l’attitude de l’État et les mesures en demi-teinte annoncées par le Premier ministre lors du dernier Comité interministériel de la Mer (CIMer) interrogent.
Au cours du débat, les Sénateurs ont regretté des arguments préformatés de la part du Gouvernement, un manque d’ambition et d’innovation pour valoriser les bénévoles de la SNSM et une absence de volonté réformatrice.
Pour Corinne Féret (Socialiste et républicain – Calvados), présidente : "nous sommes restés sur notre faim et nous attendons des actes concrets et ambitieux. Nous ne considérons pas que le sujet soit clos et nous sommes d’ailleurs prêts à travailler aux côtés du Gouvernement pour mettre en œuvre les préconisations du rapport".
Pour Didier Mandelli (Les Républicains – Vendée), rapporteur : "il est urgent de démocratiser le fonctionnement de la SNSM et de mieux répartir les rôles entre le siège et les stations. En tant qu’association reconnue d’utilité publique, la SNSM se doit d’être exemplaire dans son fonctionnement et au soutien des bénévoles qui sauvent quotidiennement des vies au péril de la leur".
Pour les Sénateurs de la mission, ce débat n’est qu’une première étape : ils comptent bien obtenir raison sur leurs propositions et entendront prochainement le nouveau président de la SNSM.
Juliette ELIE
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