"La politique immobilière du Quai d’Orsay va dans le mur !" a déclaréLadislas PONIATOWSKI, sénateur Les Républicains de l’Eure, co-rapporteur des crédits du quai d’Orsay, lors de la réunion de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat le mercredi 6 novembre 2019.
La commission, présidée par Christian CAMBON (Les Républicains - Val-de-Marne), juge que la politique immobilière du Ministère de l’Europe et des affaires étrangères est désormais dans une impasse. Elle appelle à une réaction urgente.
La pertinence du projet de rénovation du quai d’Orsay "QO21" doit être repensée, au vu des dépassements de budget (95 millions d’euros contre 70 prévus en 2017) et de délais (un report de plus d’un an du début des travaux est déjà constaté), et ce d’autant que sa fonctionnalité pose question (espace sans lumière directe, absence de lieu de restauration collective pour le personnel).
S’agissant du financement de l’entretien des emprises à l’étranger par des ventes patrimoniales, Bernard CAZEAU, sénateur La République En Marche de Dordogne, co-rapporteur, s’inquiète : "Les emprises les plus prestigieuses ont été vendues, la ressource est quasiment épuisée !". Le produit des cessions ne s’est élevé qu’à 4 millions d’euros contre 20 à 30 millions espérés. La commission demande à nouveau l’abandon du modèle financier de cessions des bâtiments à l’étranger comme source de financement de l’entretien et de la sécurisation des emprises du ministère à l’étranger (ambassades, consulats, établissements culturels et scolaires). Ce modèle, qui n’est pas soutenable, a de plus privé le ministère de 207 millions d’euros de recettes, ponctionnés pour le désendettement de l’État, de 2015 à 2017.
La commission demande l’inscription des crédits budgétaires suffisants à l’entretien et à la sécurisation des emprises au budget du ministère, qu’elle estime entre 40 et 80 millions d’euros par an.
Jean-Christian LABIALLE
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